you showed me colors you know i can't see with anyone else
@Ruben Hartfield (crédit gif/harley)

"Mais c’est pour ça que tu m’aimes bien. Ça te dérange pas autant que ça que je le sois." Vilaine, entre toute autre chose qu'il était peut-être le seul à apercevoir parce qu’elle ne se sentait pas obligée de jouer avec les apparences face au docteur Hartfield, Mavis. Elle ne savait pas exactement pourquoi au fond, ça ne partait même pas du constat induit par l’intimité qu’ils avaient en tant qu’amants puisque d’aussi loin qu’elle se souvenait, ça avait toujours été le cas. Il devait y avoir autre chose, quelque chose de plus viscéral que la scientifique en elle aurait à coeur de démêler un jour où l’autre, encore qu’elle doutait que ça ne vienne de notions telles qu’elle les jugeait dignes d’être traitées : il y avait des névroses là-dessous, beaucoup trop pour qu’une thérapie ne leur soit pas nécessaire à un moment où un autre "Je joue avec toi parce que tu joues avec moi. T’aurais pu me dire tout de suite pourquoi tu m’as fait venir ici, mais t’as préféré jouer au petit-ami parfait avant de le faire." Au petit-ami parfait. Elle-même tiqua sur ce terme, mais ne se laissant pas déstabiliser, elle reprit comme si elle ne s’était pas arrêtée "Moi, je suis juste venue avec ma jolie robe et mon rouge à lèvres, je me suis pas sentie obligée de porter un costume trop grand pour moi." Sur la surface, Ben avait tout de parfait, mais sous cette dernière, il avait des failles qu’elle était la plus à même de déceler au plus elle passait du temps avec lui.

Elle savait que ça ne lui faisait pas plaisir de la forcer à envisager ce rendez-vous comme un rendez-vous justement, faisant passer leur relation pour quelque chose de plus stable et sérieux qu’ils n’oseraient jamais se l’avouer, mais il s’y était obstiné parce qu’il voulait susciter une réaction chez elle et qu’il aimait en être le déclencheur. Si ce n’était pas la définition même du jeu, elle ne s’appelait pas Mavis Barnes. Il pouvait l’accuser de ce qu’il voulait, et certainement qu’au milieu des reproches déguisés qu’il lui faisait, il y avait une part de vérité, mais ils étaient aussi prompts au jeu l’un que l’autre, et c’était ça qui était aussi intéressant dans leur relation. Ils étaient aussi mauvais perdants l’un que l’autre aussi, ce qui rendait la compétition plus excitante à envisager, la médiocrité ne faisant pas partie du critère de base pour rejoindre la partie.
Elle plissa les paupières, continuant de le regarder en s’accrochant de plus en plus à lui, mais aussi à ses yeux qu’elle ne lâcha pas des siens, pas même pour ciller alors qu’il reprenait les commandes de l’homme qu’il était vraiment en prétendant avoir su sans qu’elle n’ait besoin de le lui dire qu’il était la seule opportunité valable qu'il avait. Rien que pour ça, rien que pour lui donner tort à un moment donné, Mavis consulteraient les options qu’elle avait de côté. Il ne jouait pas avec une amateure, elle savait tout aussi bien susciter la convoitise qu’il le faisait, si ce n’était plus encore, même s’il fallait qu’elle teste les limites en les dépassant de temps à autre, elle ne voulait pas qu’il croit que le terrain lui était conquis, et ça même s’il l’était en vérité.

Le seul moment où son regard se noircit, à Mavis, se fût quand il souleva la mauvaise idée qu’elle venait de lui donner, lui assurant qu’elle lui ferait payer l’intérêt qu’il pourrait porter à une autre étudiante qu’elle en le punissant d’une façon où d’une autre. Ses bras passés autour de ses épaules, ses mains étaient proches de sa nuque et s’y glissèrent pour que ses doigts viennent fourrager dans l’épaisseur des cheveux qu’il avait à l’arrière de la tête dans une démonstration un peu agressive de ce qu’elle pourrait lui faire s’il y pensait vraiment — faisant basculer sa tête en arrière, Mavis tira un peu, sa bouche s’ouvrant doucement sous ce geste qui lui fit lâcher une expiration lourde. Son visage près du sien, bien avant de l’embrasser comme elle le fit l’instant d’après, elle lui dit presque les dents serrées, ses yeux ne se dérobant aux siens, ses doigts raffermissant au fur et à mesure leur prise sur ses mèches brunes "Tu trouveras jamais aussi fiable que moi, et tu le sais. A la seconde où tu la sauteras, tu passeras pour l’enseignant qui se tape des adolescentes parce que personne garde aussi bien les secrets que moi. T’as pas envie de ça, Ben." Elle n’était plus une adolescente depuis longtemps — pas depuis aussi longtemps que ça en réalité —, mais il fallait marquer le scandale pour qu’il prenne sens que ça ne serait pas dans son intérêt de lui faire ce genre de menaces. Sans doute que ça ne serait pas dans celui de Mavis non plus, mais qu’importait dans le fond, ses lèvres étaient déjà posées sur les siennes, et son corps était déjà presque soudé au sien, sentant les mains de Ruben glisser enfin sur ses hanches, les siennes quittant ses cheveux pour se poser à plat sur sa poitrine pour mieux sentir son souffle s’en dégager, le sien devenant plus lourd encore lorsqu’elle réalisa vers quel genre de résolution ils s’engageaient.
Et avant même que Ruben ne lui demande si elle voulait dîner, ses doigts habiles tricotèrent pour défaire les boutons de la chemise verte qu’il portait, ne prenant la peine de répondre à sa question qu’en lui murmurant doucement au travers d’un sourire mutin qu’elle lui adressa en même temps "Ça répond à ta question ?" Et en effet, il n’y avait pas réponse plus éloquente que la manière un peu brutale qu’elle eut de le défaire de cette chemise, tirant le tissu par les épaules pour l’en défaire enfin pour de bon.

rp terminé.