make the music stop before it starts

@megan williams

(c) harley

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« Il le mériterait et moi je donnerais chez pour te voir l’étaler. » Une partie de Damon, à l’intérieur, était rassurée d’entendre ce genre de discours de la part de Megan: au moins, il n’hallucinait pas quant au comportement odieux que son parrain avait eu envers eux, il ne l’avait pas inventé ni imaginé, quelqu’un d’autre en avait été témoin. Une autre partie de lui était plutôt heureuse de savoir que la jeune femme l’aurait potentiellement soutenu dans son entreprise, s’il avait décidé d’assener son poing dans la figure de Mark - même si de eux deux, ce n’était pas lui qui présentait surement les meilleures armes pour se battre et qu’il aurait fini par faire appel à sa femme, parce-qu’elle relevait bien plus de la combattante que lui. Mais savoir qu’au moins, ils étaient deux dans la même équipe en cet instant, et que la seconde personne à ses côtés était Megan, était apaisant, rassurant. « Mais lui donne pas la satisfaction d’avoir raison et de prouver qu’on est juste deux petits ingrats incontrôlables. » Il pinçait les lèvres, hochait vaguement sa tête, entendant bien sur les paroles de la blonde mais ayant du mal à faire fi des émotions qui étaient en train de le parcourir de bout en bout en cet instant. Il sentait cette colère en lui, cette amertume avec laquelle il n’avait pas l’habitude de composer. Peu étaient les fois où il n’avait su garder son calme, où il avait eu envie de montrer également que ce dernier pouvait disparaitre à tout moment. Aujourd’hui faisait partie de cette maigre liste, et il connaissait très bien la raison: il n’était pas question à ses yeux que quelqu’un s’attaque à Megan de la sorte. Qu’importe les détails de l’histoire qu’il connaissait lui par coeur, ce n’était pas quelque-chose qu’il avait envie de voir, ni de supporter, ni de faire supporter en réalité.

Et il avait réagi comme il le faisait tout le temps: à l’instinct, avec ses émotions, avec son coeur surtout et en prenant un peu de recul et quelques longues inspirations, il se rendait bien compte que c’était lui qui s’était montré le plus idiot de tous. Et, Damon étant Damon et ne pouvant réellement changer, bien sur que son réflexe suivant fut de s’excuser auprès de Megan d’avoir agi de la sorte. « Y’a aucune raison pour que tu sois désolé, je te jure. » L’émotion était pourtant toujours bien présente chez lui, elle envahissait ses pensées et ses gestes, là où même elle commençait à suinter par tous les pores de sa peau. Ils n’auraient pas du venir ici, ils auraient du prendre un diner à emporter et rentrer dans la sécurité de leur appartement plus tôt - Damon n’aurait jamais du suggérer qu’ils se rendent à cette soirée dans un premier temps. « Dis pas ça. Je voulais venir moi aussi, tu m’as pas forcée. » - « Mais c’est moi qui t’ai proposé. » Et rien que pour cette idée idiote qu’il avait eu, il s’en voulait. Bien sur qu’ils connaissaient la possibilité que plus de la moitié de la population présente ne soit que peu aimable envers eux; simplement, il y avait les autres et Mark qui leur mettait des bâtons dans les roues: ça n’avait pas le même goût qui restait en fond de gorge pour l’italien. « e voulais me montrer avec toi pour rappeler à tout le monde qu’on est ensemble et qu’on est solides. Et pas pour les apparences comme c’était le cas avant. » Laissant reposer un peu plus sa joue dans la main de Megan, il aurait voulu afficher un sourire fier en cet instant - mais cela devait avoir davantage l’air d’une grimace plutôt qu’autre chose, en réalité, alors que des larmes de colère et de tristesse menaçaient de s’échapper et qu’un maigre rictus s’accrochait à ses lèvres. « Tu parles d’être solides, regarde moi. » Il secoua quelque peu la tête, récupéra la main de sa femme qui se tenait contre son visage entre ses doigts, apposant un baiser dans le creux de cette dernière avant de laisser les deux retomber contre son torse, restant tout de moins accroché aux doigts de Megan. « Ils ont pu voir que toi t’es solide, que moi je suis aussi faible que Saül doit le dire dans les couloirs. » Il soupira, bien sur: il était presque sur de ne pas être loin de la vérité. Son regard restait ancré dans celui de la jeune femme, tout le temps, là où il réussissait à puiser la force qui lui manquait pour tenir. « Ils peuvent voir que c’est toi qui me tiens debout, clairement. » Ce n’était pas un reproche, loin de là: heureusement qu’elle était à ses côtés ce soir, et pour bien d’autres choses.

« T’étais déjà venu accompagné à ce genre de soirée ? » Pendant un instant, il fut décontenancé par la question. La réponse lui apparaissait comme étant d’une simplicité extrême à ses yeux, mais il était vrai que c’était le genre de choses qui appartenaient à un monde dont, d’eux deux, lui seul était issu. Alors, s’il avait froncé un brin les sourcils plus par réflexe que pour autre en entendant les mots de Megan, il défit ces derniers pour laisser place à autant de la pudeur qu’un certain amusement. Il ne se moquait pas, en rien, simplement la simplicité d’une telle réponse lui faisait du bien, presque, en cet instant. Il se doutait que ce n’était pas réellement dans cette finalité là que les mots avaient été accompagnés d’une marque de questionnement à la fin de phrase, mais il préférait parler de ça quitte à rougir encore un brin davantage que d’épiloguer pendant mille heures sur tout le reste du monde autour d’eux. « J’oublie souvent que c’est nouveau pour toi, tout ça. » Lâchant la main de Megan pour l’apposer contre son torse, la sienne alla caresser doucement la joue de la blonde, s’apposant en douceur sur cette dernière l’instant suivant. « Tu viens pas avec n’importe qui, à ce genre de soirée, justement. C’est pour ça que Powell était avec sa femme ce soir, et pas sa maitresse. » Et si des oreilles trainaient et écoutaient aux portes, alors qu’ils avaient une discussion de l’ordre privée, tant pis: l’information pouvait fuiter, il n’en avait plus grand chose à faire. « J’ai jamais eu quelqu’un comme toi pour m’accompagner à ce genre de soirée, jusqu’à aujourd’hui. Et je sais que j’ai l’air idiot une fois de plus à dire ça, alors maintenant je vais t’embrasser pour pas que tu vois mes joues prendre feu. » Et il n’attendit même pas d’avoir un retour de Megan pour agir comme tel, mettant de côté le fait qu’ils étaient dans un lieu public, se contentant de l’embrasser comme s’il avait manqué d’air pendant la dernière heure.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/katysgifs

« Mais c’est moi qui t’ai proposé. » Nous pouvons jouer pendant longtemps à à qui la faute mais nous allons tourner en rond, puisque Damon est bien trop aimant et prévenant pour faire autre chose que de se reprocher quelque chose que je n'envisage pas une seule seconde de lui reprocher. Alors, je secoue la tête, un mince sourire sur les lèvres. « Tu sais, j'ai un truc qui s'appelle le libre arbitre. Si je voulais pas être là, je serai pas là. » Surtout que, malgré mes fêlures et mon besoin d'être protégée, je suis résolument indépendante ou plutôt, particulièrement bornée. On ne me fais pas faire ce que je n'ai pas envie de faire et certainement pas en étant aussi doux que Damon. « Et de toute façon, c'est pas toi qui t'es conduit comme un connard. » Alors, dans ces conditions, le débat est clos, ou en tout cas dans mon esprit.
 
« Tu parles d’être solides, regarde moi. » Certes, Damon tremble et semble au bord du débordement, mais n'a-t-il pas tenu tête à son propre parrain, un homme qui l'impressionnait - voire l'effrayait ? - jusqu'à peu autant que son père. « Ils ont pu voir que toi t’es solide, que moi je suis aussi faible que Saül doit le dire dans les couloirs. » - « Tu l'as pas laissé s'en prendre à moi. C'est ça le message qu'ils ont reçu, pas que t'es faible. » Alors certes, ses émotions le rattrapent à présent puisqu'il ne sait pas s'énerver sans ressentir les effets secondaires de la colère qui, chez lui, se manifestent comme le font la peine et la détresse chez d'autres. « Moi c'est ça que j'ai vu en tout cas. » Un homme prêt à se battre pour prendre ma défense, et nul besoin de préciser qu'il s'agit du genre de chose qui me fait fondre, du genre de chose qui me fera m'accrocher à lui quelles que soient les circonstances. « Ils peuvent voir que c’est toi qui me tiens debout, clairement. » - « C'est pas vrai ça. Combien de ces soirées t'as fait sans avoir besoin de moi ? » Il n'y a pas la moindre trace de reproche dans cette affirmation, simplement la preuve que je ne suis pas sa béquille, qu'il n'a pas besoin de moi pour tenir tête à ses connards : je cherche simplement à le lui rappeler. « De toute façon, dans quelques mois ça aurait plus la moindre espèce d'importance ce qu'ils pensent. Parce que tu seras débarrassé d'eux pour de bon. » Et que s'il le souhaite, il n'aura plus jamais à revoir ces enfoirés. Un jour il héritera certainement des parts de son père et aura à affronter le conseil d'administration s'il ne décide pas de les vendre, mais pour l'instant, il pourra faire son chemin loin de tout ça et c'est la meilleure chose qui pourrait lui arriver pour qu'il puisse enfin s'affirmer, prendre confiance en lui.  

« J’oublie souvent que c’est nouveau pour toi, tout ça. » Ca l'est et, si je commence à acquérir les codes nécessaires pour évoluer dans ce monde, si je sais donner le change et faire penser à tout le monde que j'ai toujours été faite pour ça, il n'en reste pas moins vrai que je me pose toujours des tonnes de questions. La plupart concernent Damon et sa place dans tout ça. Et beaucoup ont tout à voir avec une forme de jalousie. « Tu viens pas avec n’importe qui, à ce genre de soirée, justement. C’est pour ça que Powell était avec sa femme ce soir, et pas sa maîtresse. » Sa maîtresse oui, parlons en. Ce genre de vilain secret est-il systématiquement de notoriété publique dans le monde de mon époux ? Les gens ici me regardent-ils comment Damon a regardé Karen, avec une forme de pitié et de moquerie parce qu'ils savent qu'il y a quelques mois encore, j'étais la mariée la plus cocue d'Australie ? Bien sûr, j'ai accepté notre situation puisque nous n'étions ensemble que pour les apparences. Mais les collaborateurs de Damon ne le savent pas et une part de moi n'a pas envie d'être cataloguée comme la pauvre femme qui ignore tout ce que son mari fait dans son dos. Je sais que notre situation n'a rien à voir avec celle des Powell, mais je n'ai pas envie qu'un oeil extérieur qui l'ignore me catalogue comme cette pauvre femme, comme l'idiote qui sert de femme trophée. « J’ai jamais eu quelqu’un comme toi pour m’accompagner à ce genre de soirée, jusqu’à aujourd’hui. Et je sais que j’ai l’air idiot une fois de plus à dire ça, alors maintenant je vais t’embrasser pour pas que tu vois mes joues prendre feu. » Damon glisse sa main de ma joue jusqu'à ma nuque et dépose un baiser sur mes lèvres devant le reste de l'assemblée, sans se soucier de qui nous regarde et met un peu de baume à mon coeur. Je lui rends son baiser et dépose une main sur sa joue. Lorsque nos lèvres se séparent, je m'autorise à poser ma tête contre son torse. « On devrait rentrer. Ca me rend nerveuse de me demander ce qu'ils pensent de nous. » Et pas tant ce qu'ils pensent de moi ou de lui. L'image de notre couple m'a toujours bien plus préoccupée. « Je suis en train de me demander si l'an dernier, avant Bali, tout le monde savait et me regardait comme ils regardent cette pauvre idiote. » L'idiote en question étant Karen Powell. « Et je devrais pas. Parce que ça a pas la moindre importance et que t'as pas de comptes à me rendre sur l'avant et que je le sais. » Mais pour cette raison, peut-être que nous ferions mieux de nous éloigner de cette soirée. « T'as des gens à aller saluer pour faire bonne figure ? » Avant que nous puissions rentrer ?

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@megan williams

(c) harley

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« Tu sais, j'ai un truc qui s'appelle le libre arbitre. Si je voulais pas être là, je serai pas là. » Pinçant les lèvres, Damon dut silencieusement admettre qu’effectivement, il n’y avait rien à redire sur cette partie là de la soirée; certes, il avait souhaité que la jeune femme se retrouve à ses côtés et il savait que cela était un désir partagé, mais il ne l’avait jamais forcé à agir de la sorte et elle aurait pu s’extirper de la situation à n’importe quel moment. « Et de toute façon, c'est pas toi qui t'es conduit comme un connard. »

« Tu l'as pas laissé s'en prendre à moi. C'est ça le message qu'ils ont reçu, pas que t'es faible. » Il entendait ce que Megan disait, il comprenait également la portée de ses paroles mais pour autant, il avait l’impression de ne renouer qu’une pâle copie de celui qu’il était réellement lorsqu’il se retrouvait dans ce type de réception et de situation. Il était si facile pour d’autres de réussir à bomber le torse et de se montrer bien plus forts qu’ils ne pouvaient l’être en réalité - pourquoi était-ce si difficile pour lui de faire autant semblant ? Effectivement, ils ne les avaient pas laissé s’en prendre gratuitement à sa femme et c’était surement le message qu’ils retiendraient à travers tout ça, mais à distance de quelques minutes désormais en sentant les larmes monter et ses mains trembler encore un peu, Damon avait du mal à se figurer tout ça. « Moi c'est ça que j'ai vu en tout cas. » Il pouvait voir dans ses yeux qu’elle était on ne pouvait plus sincère en cet instant. Il n’était pas convaincu, mais il voyait que la vérité transpirait de ses prunelles. « C'est pas vrai ça. Combien de ces soirées t'as fait sans avoir besoin de moi ? » Les lèvres du jeune homme formait presque désormais un sourire inversé, une grimace sans que l’envie soit bien présente que ce soit le cas. « Des dizaines, mais… » Mais d’ordinaire, il n’avait jamais réellement porté attention au fait d’être traité comme un paillasson, parce-qu’il n’avait jamais véritablement eu quelque-chose à défendre. «  De toute façon, dans quelques mois ça aurait plus la moindre espèce d'importance ce qu'ils pensent. Parce que tu seras débarrassé d'eux pour de bon. » Soupirant lourdement, il ferma les yeux un instant. C’était là le type de paroles dont il avait besoin pour se recentrer, pour apaiser ses doutes et le remettre dans le droit chemin; ce n’était pas pour autant qu’accepter de les recevoir était une tâche facile. « Je sais. » Soupirant, Damon rouvrit les yeux pour les plonger de nouveau dans ceux de Megan. « Je sais. T’as raison. Je panique trop rapidement. » Ou du moins, il tentait de se convaincre qu’il savait, qu’elle avait raison également - la dernière partie en revanche il le savait pertinemment depuis longtemps qu’il paniquait trop rapidement.

Le changement de sujet et l’innocence en rien provoquée dont Megan fit preuve par la suite fit du bien à Damon; il avait besoin de discuter de choses plus légères, si le terme était autorisé ici, afin de clôturer cet événement. C’était peut-être idiot de répondre aussi simplement à sa question, mais pourtant il n’y avait pas d’autre alternative: bien sur que non, il n’avait jamais eu quelqu’un comme elle à son bras pour se montrer à ce type d’événements. Les invités étaient triés sur le volet, les personnes les accompagnant devaient subir le même sort; c’était pour ce type d’occasion que les plus grands amenaient leurs femmes avec eux et non leurs maitresses, parce-que le paraitre était bien plus important que n’importe quoi d’autre. Pour Damon, ce n’était plus une question de ça depuis quelques temps désormais: si Megan était avec lui à ses côtés, c’était parce-qu’il en avait envie et non, personne d’autre qu’elle n’avait pu s’accrocher à son bras pour assister à ce type d’événement parce-qu’il n’avait jamais eu personne d’aussi important à y amener. C’était aussi simple que cela en réalité - et cette constatation faite à haute voix lui arracha le rouge aux joues, qu’il préféra camoufler en embrassant la jeune femme. Pas qu’il en avait honte, mais simplement qu’un trop plein d’énergie circulait en lui et qu’il n’avait pas spécialement envie de se donner en spectacle devant les regards trop curieux de l’assemblée. Ce qui rassura l’italien sans attendre, ce fut que sa femme lui rendit son baiser sans une once d’hésitation, avant de se lover contre lui. « On devrait rentrer. Ca me rend nerveuse de me demander ce qu'ils pensent de nous. » D’une main rassurante, il frotta le dos de Megan. « Je suis en train de me demander si l'an dernier, avant Bali, tout le monde savait et me regardait comme ils regardent cette pauvre idiote. Et je devrais pas. Parce que ça a pas la moindre importance et que t'as pas de comptes à me rendre sur l’avant et que je le sais. » Même s’il était effectivement d'accord avec les paroles de Megan, l’entendre les prononcer lui tirailla tout de même le coeur; ce n’était pas de cette façon là, à aucun moment, qu’il avait vu les choses évoluer. Il se retint de justesse de s’excuser alors qu’effectivement, en regard de la période qu’elle décrivait, ils savaient très bien où ils se tenaient tous les deux et il n’avait pas à excuser son comportement. Simplement, il y avait de fortes chances pour que les personnes présentes ce soir aient un jour effectivement regardé Megan comme elles regardaient aussi Karen - et il n’aimait pas ça. « T'as des gens à aller saluer pour faire bonne figure ? » Il secoua rapidement la tête. « Qu’ils aillent tous se faire foutre. » Il l’avait prononcé moins fort que ses autres paroles, ça. « Et quitte à ce qu’on soit bien habillés, je t’emmène diner ailleurs, viens. » Frottant une dernière fois sa main contre le dos de Megan, Damon laissa cette dernière dans le bas de son dos après avoir déposé un baiser sur sa tempe pour l’entrainer à sa suite vers la sortie de l’établissement.