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 and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden)

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Message(#) Sujet: and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) EmptyVen 18 Aoû 2023 - 23:37



And the mists had all solemnly risen now,
and the world lay spread before them

Côme, 2016.
Cristina Weatherton & @Auden Williams :l:

Le cocktail, qui avait été préféré au traditionnel vin d’honneur, se révélait être un choix gagnant. Après l’allure grandiose de la cérémonie, il précédait la soirée durant laquelle le repas serait servi et installait, au cœur de la terrasse à flanc de roche de la presqu’île de Lavedo, l’ambiance allègre et décontractée permettant aux convives de faire davantage connaissance. Assise aux côtés de son tout nouvel époux, Cristina laissait sa main reposer distraitement dans le creux de son coude, la conversation du moment entre lui et l’une de ses cousines éloignées se révélant suffisamment légère pour qu’elle se permette de laisser son regard divaguer ailleurs. Le noir avait coloré ses yeux depuis la fin d’après-midi sans pour autant effacer leur reflet d’or et ses cheveux avaient été relâchés en une cascade soigneusement travaillée, une broche délicate et ornée de cristaux scintillants fixant simplement une mèche à sa tempe qu’elle vint poser contre l’épaule de James, le sourire parfaitement étudié pour accueillir le nouveau compliment d’entre les lèvres de leur interlocutrice. Elle avait beau être orgueilleuse, et peut-être était-ce précisément car elle l’était, ce n’était pas dans le regard des autres que Cristina prenait conscience de la valeur de ce qu’elle possédait. On ne pouvait ainsi même pas mettre sur le compte d’une fausse humilité la manière qu’elle avait de rendre à James ce qu’elle était toute dévouée à lui accorder : il s’était une nouvelle fois surpassé et la nouvelle robe fourreau que Cristina arborait à présent, bien que moins majestueuse dans ses volumes que la précédente, se révélait tout aussi sublime. Il n’avait pas fait les choses à moitié, elle n’en avait jamais douté – autant qu’elle ne lui en aurait guère laissé le choix.

Ses doigts, pressant sobrement l’avant-bras de son mari, suffirent pour le prévenir qu’elle s’éloignerait sous peu, le laissant tout à sa guise de profiter des quelques membres de sa famille venus s’ajouter à leur table. Et si l’attention, d’un œil extérieur, paraissait tout ce qu’il y avait de plus prévenante, elle se doutait bien que le regard de James, lui, la suivrait encore dans son dos jusqu’à ce qu’il ne le puisse plus. Sans doute qu’il l’avait remarquée lui aussi, la présence de son invité de marque à proximité des tables de dégustation ; et sans doute qu’il s’interrogerait un peu de la voir se diriger précisément dans cette direction. Cristina ne s’inquiétait pas outre-mesure, elle avait toute confiance en ses qualités de réserve pour ne rien laisser paraître et poursuivre sa soirée sans chercher à tout prix à obtenir confirmation. Il lui aurait demandé qu’elle aurait été en outre prête à promettre de bien se comporter et de n’être à l’origine d’aucun embarras, encore moins d’hostilité. Elle n’en ressentait aucune et surtout pas en ce jour. De la curiosité tout au plus et il ne pourrait pas l’en blâmer : James était sans doute un modèle de contrôle mais le contexte particulier de leur mariage avait su exacerber en lui une foison d’émotions à laquelle Cristina, toujours attentive à celles de son époux, avait su prêter attention. Pauvres regards, déjà troublés à la simple idée de se croiser, de s’emmêler et de ne pouvoir se dépêtrer l’un de l’autre. Ça lui avait fait arquer un sourcil de remarquer ce changement presqu’insaisissable, ce tressaillement imperceptible d’une parcelle de seconde qu’il avait su éteindre celle d’après pour se concentrer à nouveau sur elle, de la plus diplomate des manières – elle ne remettait pas cela en doute. Mais la plus élégante des images ou la séquence la plus élégamment capturée n’avait pas pu faire grand-chose contre ce que ses yeux à elle lui avaient donné à voir, sans mise au point complexe et sans autre filtre que la très légère buée d’une émotion fugace à l’arrivée de celui qui, il lui avait assuré, n’honorerait sans doute pas l’invitation qui lui avait été envoyée.  

Sur la pergola du bar à champagne, le bougainvillier avait tant foisonné qu’en retombant sur lui-même, il semblait presque abriter des festivités les invités s’y succédant. Peut-être qu’il s’agissait là de son intention par ailleurs, mais cela aurait été mal connaître la mariée que d’espérer que cela suffirait, pas plus que la rigidité flegmatique de l’italien jusque-là ne suffit à l’empêcher de s’approcher à son tour, un serveur s’affairant aussitôt de l’autre côté du comptoir pour présenter devant elle une coupe de chacun des rafraichissements proposés. Plissant les paupières, Cristina suspendit son geste une seconde et tendit l’oreille à ce que l’on vint promptement lui y murmurer. Ne prenant pas d’autre peine que celle d’acquiescer silencieusement d’un évasif hochement de tête, l’ombre en charge du bon déroulé des différentes étapes s’éclipsa aussi vite qu’elle n’était apparue et Cristina laissa finalement ses doigts s’enrouler autour de la flûte glacée. « Que la meilleure l’emporte. » souffla-t-elle, la voix voilée comme d’un secret et le soupir retenu alors qu’elle fit finalement mieux que d’accorder à Auden un regard en coin. « Le lancer de bouquet. » qu’elle précisa lestement l’instant d’après, quelques secondes après la maladresse qu’elle aurait pu si bien ne pas avoir faite – à l’évidence. « J'ai bien tenté de déléguer cette tradition à quelqu'un d'autre mais il y a, apparemment, des faveurs que même la mariée ne peut obtenir. » Et là-dessus au moins, elle ne prétendait pas : bien qu’elle n’avait pas la moindre intention de s’étendre sur les raisons de son jugement, la coutume en question n’avait eu de cesse d’être repoussée au fur et à mesure que la journée s’écoulait, la soirée dorénavant bien débutée sans que Cristina ne s’y soit encore pliée. « Et tu n’es pas mon dernier coup d’essai, c’est promis. » Le sourire vint s’esquisser, assurément charmant, et les joues se rosir sans que d’aucuns ne puissent deviner avec certitude s’il s’agissait là de son air contrit ou déjà joueur. James aurait sans doute pu les éclairer sur la question mais il n’était pas là, heureusement ; elle n’avait pas l’habitude de promettre autant que ce soir, Cristina, et craignait presque de déjà perdre le compte à force.


Dernière édition par Cristina Weatherton le Mer 6 Sep 2023 - 13:16, édité 1 fois
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) MTtf4TM Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23413 POINTS : 620

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (04)ginny #114james #18gabrielledamon #15


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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : tearsflight (avatar) › richardmaddendaily (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#) Sujet: Re: and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) EmptyMar 5 Sep 2023 - 19:11



Venir n’était même pas une question de respect des apparences. Les apparences ne m’importent pas et ne m’importeront jamais. Je n’ai d’ailleurs jamais officiellement donné de réponse à mon invitation. Peut-être qu’il y avait une date butoir écrite quelque part, mais là encore elle représentait le cadet de mes soucis. J’étais occupé à peser le pour et le contre, tout comme j’étais occupé à décider d’une chose pour finalement décider du contraire l’instant d’après, pour mieux en revenir à la case départ. Pour décider de venir, contre toutes attentes et surtout contre toutes mes pensées. Elles me disaient que j’allais détester chaque instant et elles avaient raison. Le dernier rang précautionneusement choisi à chaque étape des célébrations du mariage ne m’a pas assez éloigné du spectacle. Maintenant, je me dis que j’aurais dû m’y soustraire. Dire bonjour, ajouter des compliments sur leurs costumes que je trouve sincèrement ravissants, et ne pas aller plus loin - parce que rien de ce que je pourrais dire sera à la fois sincère et bienséant. Et si d’habitude je n’ai aucun mal à oser des mots loin de la bienséance, dans ce cas précis je n’ai pas fait tout ce chemin pour gâcher la journée de qui que ce soit. L’idée du mariage est mauvaise, pour ne pas dire autre chose, mais je ne me donnerai pas en spectacle pour animer la foule et les conversations. Je ne gâcherai pas cette journée pour ceux qu’elle rend heureux non plus.

Je me retiens de souffler lorsque j’aperçois la silhouette de la nouvelle et divinement belle mariée s’approcher de moi. Je prie même des Dieux en qui je ne crois pas pour leur demander que son objectif soit ailleurs et qu’elle s’occupe plutôt à faire la conversation avec n’importe quelle autre personne sur ce bout d’île. Après tout, les invités de marque ne manquent pas et tous seront plus enclins que mois à entamer une discussion sans saveur. « Que la meilleure l’emporte. » Elle annonce avec charme des paroles glaçantes, le genre d’art déconcertant qu’elle semble manier comme personne, au point où je plonge aussitôt mon regard interdit dans le sien sans oser rien ajouter. J’ai très bien entendu ce qu’elle m’a dit et elle, de son côté, a pris grand soin d’articuler pour que le doute n’ait aucune place entre nous. Pourtant, elle est bien trop intelligente pour entamer une dispute. Surtout aujourd’hui, sous les yeux de tous les convives et particulièrement sous ceux de son mari. Il a beau porter le titre depuis peu, il est désormais sien, autant que la bague à son doigt. « Le lancer de bouquet. » Evidemment. « Tu vas devenir le cauchemar d’un petit-ami, quand les dés auront été jetés. » Quand l’une d’entre elles aura attrapé le bouquet et déposé un regard lourd de sens sur le profil de l’homme avec qui elle partage sa vie. Cela se passe toujours comme ça, non ? Je suis bienheureux de ne pas être impliqué par le spectacle pathétique, tout comme je suis bienheureux de profondément débecter l’idée même du mariage. Ou même d’un couple. De quoi que ce soit, en réalité, surtout alors que le passé et le présent ne me donnent même pas tort.

« J'ai bien tenté de déléguer cette tradition à quelqu'un d'autre mais il y a, apparemment, des faveurs que même la mariée ne peut obtenir. » Lentement, c’est un sourire fatigué qui se dessine et prend place sur mes lèvres. « Je doute que tu puisses retenir l’empathie de qui que ce soit ce soit aujourd’hui. » Elle a bien assez gagné au change pour pouvoir accepter d’envoyer en l’air un bouquet. Ce n’est que maigre partie remise après avoir engendré un mariage florissant du genre - parce qu’il n’est question que d’affaires, évidemment. « Même si j’aurais pu payer cher pour voir le marié prendre ton rôle. » Et ainsi voler en éclats l’éternel soin et la minutie de James, sûrement déstabilisé à l’idée même d’avoir un bouquet entre les mains et de ne plus savoir quoi en faire. « Et tu n’es pas mon dernier coup d’essai, c’est promis. » Mon sourire ne feint pas aussi bien que le sien l’illusion de perfection. « Tu n’aurais pas dû faire tout ce chemin pour me rassurer, vraiment. » Surtout alors que ses mots prennent la forme de prémices d’une guerre froide que je n’ai pas le coeur ni la force de mener. Elle a gagné, elle le sait et elle parade victorieusement en toutes connaissances de causes. « Tu comptes boire ? Même la mariée n’est pas à l’abri des bruits de couloir. » Je désigne le bar à champagne d’un simple mouvement de tête, sans doute pour tenter de lui trouver une nouvelle occupation. Je doute qu’elle soit enceinte et que ce soit la raison de ce mariage, mais je ne mens pas quand je dis que d’autres pourraient le croire s’ils la voyaient s’abstenir de tout alcool durant la soirée. Après tout, pour elle plus que pour quiconque, c’est un jour de fête.











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Message(#) Sujet: Re: and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) EmptyVen 15 Sep 2023 - 18:22



And the mists had all solemnly risen now,
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Côme, 2016.
Cristina Weatherton & @Auden Williams :l:

Se montrer sensible à la détresse du démuni lorsque l’on se savait soi-même privilégié constituait une démarche pleine de contorsions à laquelle sa famille, évidemment, n’avait jamais réellement essayé de se soumettre. Un défaut, pour ne pas dire une petitesse, inculqué par une éducation sans merci, impitoyable et franchement déconnectée des réalités desquelles Pierce Kearns n’avait de toute façon rarement eu à s’inquiéter. Hormis Oscar, et pour des raisons qui lui incombaient, il n’y avait bien encore que Cristina qui tâchait au mieux, pour d’autres raisons tout à fait différentes, de s’affranchir de cet aspect propre aux Kearns ; n’était-elle pas une Weatherton désormais ? Elle n’était pas inhumaine, la jeune mariée, ou il fallait la croire en tout cas lorsqu’elle affirmait l’être toujours moins que les autres hommes de sa fratrie et si ça n’était pas supposé suffire pour la plupart des gens, elle ajouterait même que s’essayer à la gymnastique mentale en question avait même plutôt tendance à la séduire, la plupart du temps. Elle faisait de son mieux certainement mais d’aucuns sauraient admettre que les conditions étaient tout de même particulières et qu’elles n’étaient pas nombreuses les femmes qui auraient accepté de convier l’ancien amant – elle n’était pas vraiment certaine du qualificatif ancien par ailleurs – de son désormais mari à leur mariage, cérémonie et réception comprises. Elle les attendait de pied ferme, ceux qui seraient prêts à oser la blâmer pour ce qu’elle avait en tête : tâter le terrain tout au plus, puisqu’elle jurerait avoir considérablement plus de classe que ça si on lui soupçonnait toute volonté nettement plus grossière de marquer son territoire ; ils n’étaient pas des animaux, merci bien. « Tu vas devenir le cauchemar d’un petit-ami, quand les dés auront été jetés. » À imaginer ses invitées se complaire dans ladite tradition, à l’instar de milliers autres enthousiastes avant elles, se jetant sur son bouquet armées d’un sourire aussi niais qu’elle ne le trouverait désespéré, ça lui donnait froid dans le dos à Cristina. Elle trouvait ça dévalorisant peut-être. Tout autant que ça ne devenait rabaissant pour le petit-ami en question soudainement piégé, quoiqu’il en dise, par les espoirs devenant obligations implicites sous peine de rupture à venir. Elle détestait l’idée d’être à l’origine d’un scénario aussi poussiéreux que celui-ci, d’autant plus qu’elle n’avait aucun mal à se les figurer, tous autant qu’ils étaient, prompts à juger les termes qu’elle et James avaient su établir entre eux avant de s’unir aujourd’hui si ceux-ci venaient à être portés à leur connaissance : elle n’en pensait pas moins des leurs, voilà qui était dit. « Tu es venu accompagné ? » Il n’y avait bien que ce détail, maintenant qu’Auden l’évoquait, qui suffirait sans doute à redonner un peu de piquant à tout ça et ça n’était pas sa faute s’il était celui à l’avoir soulevé après tout ; aussi avait-elle rebondi dessus par politesse et le vert de ses yeux pétillant de ce quelque chose qu’il n’apprécierait sans doute pas.

C’était l’esprit ouvert pourtant qu’elle s’était avancée jusqu’au maussade italien, prête à se laisser surprendre par tout sentiment quelconque que ce dernier se montrerait capable d’éveiller en elle ; autre que l’amusement et la curiosité qui, pour l’instant, semblaient surtout enclins à prendre toute la place. Elle n’avait peut-être jamais eu véritablement l’occasion d’échanger avec Auden avant ce soir, ce n’était pas pour autant qu’elle se permettait de douter de son talent pour susciter les émois là où il désirait faire sa petite impression ; de l’irritation, de la nervosité ou une profonde exaspération, c’était encore ce qu’elle avait cru le mieux comprendre des descriptions succinctes que lui en avait fait James et ça ne l’avait pas étonnée, pour dire vrai, qu’ils paraissent à ce point partager de points communs. Elle ne pouvait que le croire sur parole néanmoins tant l’ami de James paraissait toujours incorrigiblement impassible face à elle et récalcitrant à l’idée de rentrer dans une danse qu’il ne voulait de toute évidence pas partager en sa compagnie ; c’était d’autant plus dommage qu’elle adorait mener, Cristina. « Je doute que tu puisses retenir l’empathie de qui que ce soit ce soit aujourd’hui. » C’était la sous-estimer tant elle se montrait capable de beaucoup de choses lorsqu’elle décidait de s’en donner les moyens. Peut-être s’en rendrait-il compte un jour. Peut-être également que leur chemin ne seraient plus jamais amenés à se croiser après ce jour-là, elle n’en savait trop rien et elle était pour une fois prête à reconnaître que ça ne dépendrait pas d’elle, en réalité. « Même si j’aurais pu payer cher pour voir le marié prendre ton rôle. » Elle laissa échappa un sourire clair d’entre ses lèvres, portant sa main à sa gorge d’une telle façon qu’on ne saurait dire s’il était sincère ou s’il avait su la prendre par surprise. Auden avait l’air las quant à lui, d’une telle façon qu’elle ne savait pas plus s’il était déjà éreinté d’une bataille qu’il n’avait pas encore eu à mener ou s’il était véritablement abattu d’une défaite d’ores et déjà reconnue. « Est-ce qu’on ne devrait pas aller tenter ça ensemble ? À nous deux, comment pourrait-il refuser ? » James les détesterait tous les deux, c’était certain. Elle ne se cachait pas avoir envie de découvrir lequel d’eux deux s’attirerait le plus ses foudres pour ce mauvais coup ; elle parierait sur elle à première vue, pour en être l’instigatrice, mais elle ne l’aurait pas épousé quelques heures auparavant si cette perspective était du genre à la refroidir. Elle ne risquait pas grand-chose de toute façon, ne s'attendant absolument pas un oui en réponse. On lui avait vanté Auden comme insupportable et audacieux, mais c’était surtout son amertume pour l’instant qu’il lui donnait à voir, celle-ci paraissant presque vibrer sous les rayons tamisés des lampions suspendus, atteignant la pelouse de biais et découpant sa silhouette en morceaux, juste aux pieds de Cristina.

« Tu n’aurais pas dû faire tout ce chemin pour me rassurer, vraiment. » Ses lèvres s’étirèrent en un nouveau sourire proche de la moue, alors qu’elle inclinait doucement la tête. « J’y tenais. » Après tout, il était celui ayant fait le déplacement le plus conséquent, tout comme le reste des convives ici présents venant de tous les coins du globe. Pourquoi, au juste ? « Tu comptes boire ? Même la mariée n’est pas à l’abri des bruits de couloir. » Que certains se montrent capables de limiter un mariage à une grossesse imprévue ne l’étonnait pas, Cristina. Limiter le leur à cela se révélerait néanmoins être d’une étroitesse d’esprit dont les mariés ne souffraient pas, fort heureusement. Ça ne la touchait pas pour autant, les bruits de couloir ayant cette habitude à lui glisser dessus tant elle y avait été habituée depuis sa plus tendre enfance. Glissaient-ils sur Auden également ? « Ma mère s’est déjà chargée de toutes les plaisanteries imaginables à ce sujet, il n’en reste plus aucune pour les autres. » Elle avait beau soufflé ça sur le ton de la plaisanterie, ça n’en était pas moins vrai et parfaitement consciente de ce à quoi Alma s’était amusée toute la soirée, Cristina ne s'en était pas montrée affectée pour autant. Elle se voyait mère un jour, aux côtés de James, et n’avait que peu de doute sur le sentiment de complétude qu’elle ressentirait le moment venu. Toujours était-il qu’ils avaient chacun des objectifs à tenir et tout autant d'ambitions à atteindre avant de décider qu’il était temps pour eux. Rien n’était pressé et de temps justement, ils venaient de se promettre tout celui du monde.

« Seulement si tu te joins à moi. » finit-elle par concéder simplement, lui tendant la flûte qu’elle avait en main avant de se saisir d’une nouvelle, donnant ainsi l’impression qu’elle n’accepterait pas de non comme réponse. « Je ne pensais pas avoir l’occasion de trinquer avec toi aujourd’hui. James aussi s’était fait une raison, sans retour de ta part. » Ça n’avait pas été très élégant de sa part de ne pas en donner mais ça n’était pas grave, elle ne l’était pas non plus à laisser sous-entendre que James lui-même avait fini par juger inutile de le compter dans les plans de table. « J’espère qu’il prendra le temps de te saluer et le faire de lui-même mais dans le cas contraire… » Elle avait fait mine de jeter un œil par-dessus son épaule, cherchant James aux alentours pour l’obliger à se soumettre à l’obligation qui était la sienne, sans succès évidemment. Reportant donc son attention sur Auden, elle plongea son regard dans le sien de manière un peu plus profonde comme pour marquer la sincérité de ce qui suivit : « Merci d’être venu. Ça veut dire quelque chose, pour nous. » Pour James surtout, ça allait sans dire, mais le nous était une notion qu’elle prenait plaisir à employer sur l’instant – allez savoir pourquoi. « Que penses-tu du cadre ? Nous sommes un peu sur tes terres, après tout. » Son italien irréprochable, elle adoucit le tout de ses voyelles chantantes, non sans avoir au préalable marquer une pause pour incliner lentement sa coupe dans sa direction, n’ayant toujours pas porté celle-ci à ses lèvres, avant de renchérir ainsi, son regard englobant les alentours.
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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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AVATAR : Richard Madden
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PSEUDO : Kaelice
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Message(#) Sujet: Re: and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) EmptySam 23 Sep 2023 - 12:10



« Tu es venu accompagné ? » La question me fait sourire tant j’aurais dû m’y attendre. La carte d’invitation acceptait la présence d’une seconde personne, il me semble, mais je n’ai jamais envisagé la possibilité de le proposer à quiconque. Je ne l’ai pas fait tant parce qu’aucun nom ne m’est venu à l’esprit que parce que je suis le premier à concevoir que cela aurait été malvenu de ma part. Après tout, il existe aussi un monde dans lequel il a été malvenu de la part de James de m’inviter en premier. Peut être que deux négatifs se seraient annulés s’ils avaient ainsi été ajoutés l’un à l’autre. Peu importe. Un tel calcul n’a aucune importance et je n’ai pas à cœur d’imposer un tel spectacle à qui que ce soit. « Libre comme l’air. » Une version un peu moins pathétique pour répondre par la négative, sans doute. J’en sais trop rien, après tout. Elle est la seule à vivre le plus beau jour de sa vie en cet instant et il n’y a rien dans notre discussion qui pourrait mettre à mal cette idée.

Du côté de la route jeune mariée, elle n’en manque pas une. N’importe lequel de mes mots devient une arme dont elle sait se servir avec une justesse inégalée, et sans doute qu’à j’aurais pu apprécier cette prouesse à sa juste valeur si je n’étais pas autant occupé à ronger mon frein et détester la simple évocation de son prénom. A partir d’aujourd’hui, je peux aussi me permettre d’en détester la signification. La femme de . « Est-ce qu’on ne devrait pas aller tenter ça ensemble ? À nous deux, comment pourrait-il refuser ? » Mon index joue avec le bout d’un parasol planté dans un verre sans alcool. Jamais je n’ai autant souri, et jamais je ne l’ai fait en y mettant aussi peu d’enthousiasme. Généralement, je ne prends pas la peine de faire semblant, pas même pour les apparences. Mais ce soir, je suis le premier à concevoir de leur importance, si ce n’est pour moi au moins pour lui. « Laissons le profiter. » Je ne compte pas adresser le moindre mot à James, que ce soit pour la journée ou les jours à venir, et il est d’autant plus évident que je ne le ferai pas sous la supervision amusée de Cristina. « Tu n’as pas besoin de moi pour qu’il cède en marmonnant des injures. » Il lui mange sûrement dans la main à sa façon et je refuse de servir d’ornement inutile.

Les bruits de couloir vont bon train selon ses dires et je ne rajoute pas le moindre mot ni question à ce sujet, sincèrement pas certain de vouloir connaître le fin mot de l’histoire quant à leur vision de l’avenir et de la famille. Je pensais connaître le discours de James, mais je n’ai sûrement entendu et compris que cd que je voulais. « Seulement si tu te joins à moi. » Elle me propose de boire et cela m’évoque sans doute le sourire le moins faux de toute la journée, ce qui est à souligner et à apprécier à sa juste valeur. Avant même que le moindre mot n’arrive à franchir la barrière de mes lèvres, je me retrouve avec sa flûte entre les mains. « Je ne pensais pas avoir l’occasion de trinquer avec toi aujourd’hui. James aussi s’était fait une raison, sans retour de ta part. » Dans les airs, les deux verres se rencontrent et tintent ensemble. « Merci mais je bois pas. » Je me contente donc uniquement de trinquer. Pour le principe, parce qu’elle est la mariée et que cette journée est la sienne et que même moi je n’ai pas vocation à la mettre à mal. « Je suis occupé, je n’étais pas certain d’être disponible. » Je mens sans même tenter d’être convaincant, certain qu’elle sait déjà que la véritable raison à mon absence de réponse était mon propre doute quant à ma venue et au fait que ce soit une bonne idée. Je note silencieusement que cela a été un sujet de discussion entre eux. Je note aussi que James lui-même a cessé d’y croire. « La vie d’artiste. » Je souris avec un peu plus de conviction et hausse les épaules, laissant ainsi sous entendre qu’elle sait ce dont je parle. A peu de choses près. « J’espère qu’il prendra le temps de te saluer et le faire de lui-même mais dans le cas contraire… » Le silence se fait dramatiquement et je ne cherche pas à la couper, sans doute un peu trop curieux de ce qu’elle pourrait dire. « Merci d’être venu. Ça veut dire quelque chose, pour nous. » Mais ce n’est mas pour de nous que j’ai fait tout ce chemin et elle le sait aussi bien que moi. « Tu n’as pas besoin d’être polie en son nom, je le connais assez pour savoir qu’il n’aurait pas présenté les choses comme ça. » Il aurait pu tenter de me le faire comprendre si j’avais pris le peine d’initier une discussion avec lui, peut être, mais jamais il n’aurait été aussi frontale, direct et lisse. Il ne balance pas des mots dans le vent, lui. Il sait le faire mais il me l’épargne, au moins. « Je ne pouvais rater le mariage d’un styliste. C’est une mine d’or d’idées. » Dans les décors, dans le lieu, dans les moindres tenues des invités autant que des mariés eux-memes. Mes doigts me démangent pour aboutir à des peintures et autres dessins. Sur ce point au moins, je ne mens pas.

« Que penses-tu du cadre ? Nous sommes un peu sur tes terres, après tout. » J’accuse une seconde de silence, mon regard sagement posé dans le sien. Son italien est parfait, évidemment. Elle n’aurait pas pris le risque de faire une erreur. « On peut difficilement rêver mieux. » Et pour la deuxième fois de suite, je suis parfaitement sincère. On pourrait dire que mon avis est biaisé et ce serait parfaitement vrai, mais peu importe. « J’ai toujours eu envie d’une maison par ici. » Un rêve encore inaccessible à en juger par le prix de telles demeures mais qui marque néanmoins mon avis sur le lieu: parfait, absolument parfait. « D’où est ce que tu tiens ton italien ? » Son mari ne le lui a pas appris. Il en connaît quelques mots, mais ils sont d’un registre bien différent. « Mon accent m’a trahi ? » Je demande en seconde position seulement, pour elle qui n’a pas cillé une seule seconde en qualifiant l’Italie comme ma terre. Et elle n’a pas tort, évidemment, mais cela provoque sans doute mon égo alors que je ressens le besoin d’entendre qu’ils ont parlé de moi à un moment où a un autre, incapable d’entendre qu’une éducation bilingue a fait de moi un gamin sans accent. La réponse me plait moins.











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Message(#) Sujet: Re: and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) EmptyDim 1 Oct 2023 - 14:23



And the mists had all solemnly risen now,
and the world lay spread before them

Côme, 2016.
Cristina Weatherton & @Auden Williams :l:

« Laissons le profiter. Tu n’as pas besoin de moi pour qu’il cède en marmonnant des injures. »
« Amusant d’entendre qu’il se contentait de les marmonner avec toi. »

Elle avait dit amusant mais elle pensait barbant. Ça l’était tout autant qu’il n’ait pas profité de l’occasion pour se présenter face à eux flanqué de n’importe quel plus un qu’il serait parvenu à convaincre que l’idée n’était pas si mauvaise, d’être le faire-valoir d’un convive qui avait plus d’une fois couché avec l’un des mariés. Auden passait à côté d’opportunités que Cristina jugeait pourtant offertes et ce serait mentir que de prétendre qu’elle n’avait pas quelques difficultés à saisir les motivations derrière sa venue.  

« Merci mais je bois pas. » En général ou à cette occasion ? La question fila évasivement dans ses pensées sans prendre le moins du monde la peine de s’attarder à ses lèvres, elle-même considérant que ça ne faisait aucunement partie des sujets susceptibles de constituer ses affaires. « Je suis occupé, je n’étais pas certain d’être disponible. » Les invitations avaient, sans exception, été envoyées presqu’un an auparavant, l’organisation du mariage ne souffrant d’aucune précipitation ou amateurisme quelconque, ça n’était pas une surprise compte tenu des mariés en question. « La vie d’artiste. » L’excuse prenait difficilement dans ces conditions mais là encore, elle pouvait au moins reconnaître à Auden les efforts auxquels il recourait pour ne laisser paraître aucune des tergiversations qui avaient dû être les siennes durant tout ce temps. « Je peux seulement imaginer. » Qu’elle concéda alors pour clore un sujet qui n’en avait jamais véritablement été un de son côté, ils n’en étaient plus à un invité près et cela semblait importer pour James ; ce qui avait tendance à toujours susciter son intérêt en retour. Ce n’était pas tout à fait ainsi qu’elle présenta les choses mais si elle comptait les efforts de l’amant taciturne, elle considérait que la réciproque lui était due en retour. « Tu n’as pas besoin d’être polie en son nom, je le connais assez pour savoir qu’il n’aurait pas présenté les choses comme ça. » Ça n’était pas le cas d’Auden sur ce coup-là manifestement et elle s’empêcha de claquer la langue contre son palais pour la première fois, son sourcil s’arquant à la place en un parfait accent circonflexe avant de hausser les épaules. « Il t’a invité, j’imagine qu’il considèrerait avoir fait sa part en effet. » Quant à Auden, il avait fait celle des sacrifices si on lui demandait son avis, à se tenir droit devant elle, impénétrable dans ce costume aux teintes flatteuses que James, idiot comme il était, ne ferait qu’approuver de loin. « Mais il n’est pas mon ventriloque, il les présentera comme il le voudra de son côté. » Elle faisait la sienne enfin, satisfaisant sa curiosité tout en épargnant chacun des jugements qui s’agaçaient pourtant de ne pas pouvoir s’exprimer sans le filtre qu’elle leur apposait : il n’y avait qu’à les voir ces deux-là pour qu’elle finisse de penser, s’il le fallait encore, à quel point elle trouvait cela inconséquent de se laisser aller à ressentir tout ça, l’impression que cela pouvait tout aussi bien revenir à confier une arme chargée à quelqu'un et à prier pour que jamais il ne se décide à appuyer sur la gâchette. James venait de le faire selon elle, en lui disant oui sous l’autel, l’invitation lancée à Auden dans le seul but de pouvoir tirer à nouveau, et à bout portant cette fois-ci.

« Je ne pouvais rater le mariage d’un styliste. C’est une mine d’or d’idées. » N’importe quel styliste ou seulement celui-ci ? « Si ça participe d’une quelconque façon à un autre de tes manifestes inspirés, tout ne sera pas perdu. » Qu’elle ironisa évidemment, quoique la lueur amusée de son regard ne parut certainement jamais aussi sincère et dénuée de double sens qu’à cette réplique-là. Elle connaissait son travail, Cristina, s’intéressant aussi bien aux artistes confirmés qu’à ceux encore simplement ambitieux de pouvoir y prétendre. Auden en était un à côté duquel il aurait été difficile de passer ces dernières années à supposer que l’on gardait un œil sur le milieu mais que Cristina se soit montrée sensible au subversif de ses créations était un autre sujet qu’elle résuma sobrement : « Je serais curieuse de voir certaines de tes œuvres en personne un jour. » L’occasion se présenterait peut-être, autrement que par le biais d’intermédiaires. Elle n’était pas non plus prête à y mettre sa main à couper, elle y tenait et lui nettement moins.

Dès les premiers mots qui suivirent, elle eut néanmoins l’occasion de lire autre chose dans le regard d’Auden, quelque chose de plus authentique peut-être que tout ce qu’il lui avait proposé jusque-là et elle porta tranquillement la coupe à ses lèvres, le laissant tout à la pause qui lui semblait nécessaire. « On peut difficilement rêver mieux. » Un sourire en coin creusa la fossette de l’une de ses joues sans qu’elle ne fasse aucun autre commentaire. Il n’était peut-être pas objectif mais elle ne le serait plus non plus désormais lorsqu’il s’agirait de parler de cet endroit. « J’ai toujours eu envie d’une maison par ici. » Lui et plus de la moitié des autres invités autour d’eux, la quasi-totalité étant assez fortunée pour y prétendre un jour, attendant normalement de voir leurs tempes grisonner pour le verbaliser avant de sauter le pas, lubie n’apparaissant en général qu’à l’aube de la cinquantaine pour prouver qu’on avait réussi sa vie. La maison avec vue à Côme était un peu l’équivalent de la Rolex au poignet au niveau qui était le leur mais elle se passerait du commentaire. Auden, lui au moins, avait l’argument de ses origines. « C’est pour ça que tu es venu, faire du repérage ? » Ils y venaient enfin, ou pas du tout mais il fallait dire qu’Auden ne lui donnait pas tant matière que ça pour s’amuser. « Si je dis que l’investissement serait intéressant, on me reprochera de parler boulot un jour comme celui-là. » Son père en avait fait la remarque dès l’instant où il était arrivé sur les lieux, mais même pour Cristina et son goût particulier du divertissement, ça lui semblait être une idée douteuse de faire les présentations entre Pierce et l’ancien amant de son mari, les variables trop nombreuses pour qu’elle puisse garder le contrôle sur toutes. « D’où est ce que tu tiens ton italien ? » « Il est très proche de mon espagnol maternel. » Il aurait été aisé de conclure en disant que son talent pour les langues s’était chargé du reste mais il n’y avait pas que cela. « J’ai aussi eu la chance de passer quelques étés par ici, plus jeune. » Sa famille possédait quelques établissements en Italie et cela avait été plus commode pour tout le monde d’en profiter pour y éloigner les enfants à une époque où Pierce et Alma se menaient encore une guerre sans merci. « Mon accent m’a trahi ? » Son accent était impeccable mais il le savait sûrement. C’était une autre réponse qu’il souhaitait entendre et ça ne fut donc pas étonnant que Cristina en préfère une différente encore. « Seulement un ou deux critiques d’art. » Elle en venait à croire qu’ils le précisaient dans toutes les accroches d’articles qui lui étaient consacrés mais il s’agissait peut-être uniquement de ceux sur lesquels elle avait eu l’occasion de tomber bien qu’elle n’y croie guère. « Ils ne sont pas très originaux à toujours y revenir mais ça ne doit pas être ce que tu attends d’eux. »
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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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TW IN RP : violences physiques et verbales
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PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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Message(#) Sujet: Re: and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) EmptyLun 2 Oct 2023 - 23:23



Je marche sur des œufs et ça ne me ressemble pas. Pire encore, je ne cherche pas le mordant ni même la sincérité, et cela me ressemble encore moins. Je me sens en dehors de mon corps, simple spectateur d’une scène qui ne me regarde finalement pas le moins du monde, là où je pensais avoir une place centrale il y a peu encore. C’était égoïste et égocentrique, comme je sais si bien le faire. Généralement, simplement, rien ni personne ne me force à reposer pieds sur terre et me rendre compte de la réalité. « Il t’a invité, j’imagine qu’il considèrerait avoir fait sa part en effet. » Et je lui en voudrai sûrement toujours de m’avoir invité, d’avoir osé aller jusque là. Je n’aurais pas demandé à venir si je n’avais jamais eu l’invitation entre les mains, mais la donne a complètement changée à partir du moment où il a eu l’idée de m’ajouter à la liste d’invités. Il n’aurait pas dû, et je continuerai de le penser. « Mais il n’est pas mon ventriloque, il les présentera comme il le voudra de son côté. » - « J’imagine. » Et je clos surtout la conversation aussi simplement que ça, alors que non, je n’imagine pas du tout James venir me parler en personne. Je ne compte de toute façon pas lui en laisser l’opportunité, ayant déjà pesé le pour et le contre pour savoir à partir de quelle heure je peux m’en aller après avoir fait mon devoir. Je veux qu’on puisse dire que j’ai été présent et que j’ai fait cet effort, mais je ne veux pas supporter cette scène plus longtemps que nécessaire non plus.

« Si ça participe d’une quelconque façon à un autre de tes manifestes inspirés, tout ne sera pas perdu. Je serais curieuse de voir certaines de tes œuvres en personne un jour. » Et puisque j’ai été convié à leur mariage, l’étiquette exige sans doute que je retourne l’invitation pour une exposition, à défaut d’avoir un mariage à proposer à mon tour. Il y a de fortes chances pour que je ne passe jamais la bague au doigt de quiconque, mais les expositions et les cocktails seront nombreux, bien que je déteste l’idée générale de ces derniers. Mes œuvres n’en restent pas moins exposées, et c’est tout ce qui m’importe. « Une d’elles est au maxii. Si vous passez par Rome. » Il n’y aura pas d’invitation de ma part, et ce peu importe ce qu’en dit la foutue étiquette. Je n’ai pas la moindre envie de les inviter, quand bien même une part de moi veut croire que son intérêt pour l’art est sincère. Il n’est pas suffisant à mes yeux, bien que j’aurais aimé vivre dans un monde bien plus simple dans lequel cela aurait aisément pu être le cas. « C’est pour ça que tu es venu, faire du repérage ? » Je souris faiblement. J’aurais dû m’en tenir au repérage. « Tu n’aimes pas l’idée ? » Mon voyage ne se résume pas à ce mariage, si tel est ce qu’elle aurait voulu croire ou penser. Ou me faire dire.

Je la questionne sur son niveau d’italien avec une curiosité étrangement sincère et, pour une fois, dénuée de tout sous-entendus. Non que je m’intéresse pleinement à elle, sa personne et son histoire, mais ce point en particulier attire au moins mon attention. « J’ai aussi eu la chance de passer quelques étés par ici, plus jeune. » J’hoche la tête, note son multiculturalisme, ne sais pas quoi en faire de plus. Elle est une femme cultivée et sûrement intéressante. Belle, incontestablement. Je comprends sans mal ce qu’il trouve à son mordant, qui plus est, en plus de tout le reste. « Côme était ton idée ? » J’espère que le choix de ma terre natale comme lieu de mariage est son idée, parce que je ne veux pas me retrouver à faire des liens dans le vent si j’en viens à apprendre le contraire. « Seulement un ou deux critiques d’art. Ils ne sont pas très originaux à toujours y revenir mais ça ne doit pas être ce que tu attends d’eux. » Mais mes origines sont une fierté pour moi, alors c’est au moins une chose que je ne leur reproche pas. « Tu es curieuse. Je comprends maintenant ce qu’il te trouve. » Ils sont du même monde, à leur façon. J’aligne cette remarque avec un nouveau sourire, et peut-être bien qu’il est sincère. La curiosité finit de clore le tableau d’une femme impétueuse, et il est effectivement assez parfait pour pousser James à faire une demande en mariage. Je ne comprends pas tout, mais je comprends au moins cette partie de ces raisons. « Rassure toi, je ne te résume pas juste à ta curiosité. » Mais elle se connaît sans doute bien assez elle-même pour que je lui fasse grâce de la longue liste trouvée à la va-vite après une seule et maigre discussion en dents de scie. « Mais je pense que d’autres invités ont beaucoup plus de choses à te raconter. Je ne reste pas longtemps, de toute façon, je t’épargne les résumés à tenir à James. » Elle n’est pas un pigeon non plus et, si elle n’y voit pas l’intérêt, elle n’a pas à lui raconter que nous avons discuté. Il n’y a rien à en dire de plus, de toute façon, et le regard que je pose dans ses yeux l’interroge une dernière fois pour savoir s’il y a encore des questions en suspens, ou si nous pouvons qualifier le sujet comme clos.











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Message(#) Sujet: Re: and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) and the mists had all solemnly risen now, and the world lay spread before them (auden) EmptyDim 8 Oct 2023 - 22:45



And the mists had all solemnly risen now,
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Côme, 2016.
Cristina Weatherton & @Auden Williams :l:

« Tu n’aimes pas l’idée ? » « Je ne saisis pas l’idée. » Mais il n’avait pas l’intention de l’expliciter, c’était au moins ça de clair. James aussi s’était passé de motifs logiques et de mots précis mais elle savait lire en ses silences comme lui savait traduire les siens, c’était pour ça qu’ils en étaient là aujourd’hui. Elle avait fini par comprendre que si la présence d’Auden à ce mariage lui serait peut-être insupportable, son absence, elle, demeurait tout de même inconcevable. C’était peut-être au même genre de lien logique que l’homme lui faisant face avait fini par céder, sans qu’elle ne puisse le certifier non plus et c’était là une qualité qu’elle reconnaissait à Auden de ne pas lui faciliter la tâche. De ne pas lui rendre les choses évidentes au point qu’elle sache lire en lui en quelques minutes de conversation. Ça aurait été décevant pour un homme qui avait l’air d’avoir compté pour James, pour elle qui avait toujours préféré la complexité au banal et le relief au creux. « Côme était ton idée ? » Ça lui ressemblait bien à Cristina de laisser échapper un hmm au-dessus de de sa coupe, de jouer de ses sourcils, d’acquiescer autant qu’infirmer. « C'était plus un travail d’équipe, comme tout le reste. » finit-elle par rétablir, équivoque. Il ne fallait pas compter sur elle pour répondre par oui ou par non aux questions fermées, si on lui donnait l’impression de pas lui laisser d'autre choix que de faire ainsi justement. Elle préférait encore tourner autour, tester les limites avec adresse, tâter le terrain sur lequel l’autre aurait aimé l’amener simplement pour en créer un nouveau, désorganiser les repères, brouiller les frontières.

Elle s’en amusait avec les accents qu’elle adoptait, les langues avec lesquelles elle jonglait et les informations qu’elle distillait, préservant ses sources ici et en revendiquant de nouvelles l’instant d’après. « Tu es curieuse. Je comprends maintenant ce qu’il te trouve. » « Ça ferait un discours terrible. J’ai presque envie de te tendre un micro mais à défaut, il y a au moins le livre d’or. » Elle penserait à le demander à James tiens, si ça avait joué en sa faveur ou non, puisqu’ils en étaient visiblement au point d’énoncer – et oralement en plus de cela – ce qu’il avait pu lui trouver pour lui passer la bague au doigt ; ils en riraient certainement et elle se permit même de commencer sans lui. « Rassure toi, je ne te résume pas juste à ta curiosité. » Ses yeux pétillèrent presque et elle hocha la tête imperceptiblement, persuadée en effet qu’il savait tout aussi bien qu’elle que c’était là ce que l’on faisait avec les enfants qui n'avaient pas encore développé assez d’autres traits de leur personnalité, ça. Elle est curieuse ; et les parents émus rien que de penser à leur progéniture plus éveillée que celle des autres d’en sourire, fiers comme des paons qu'elle voudrait bien plumer. « C’est le plus inoffensif de mes défauts, ça serait dommage. » Il pourrait faire mieux, et elle pire mais ils n’auraient sans doute jamais plus l’occasion de se le prouver après ce bref moment. Aucunement froissée, Cristina laissa un sourire s’esquisser sur ses lèvres et, délaissant finalement sa coupe à peine entamée sur le comptoir à leurs côtés, se fit la réflexion qu’elle était peut-être venue le trouver pour cela aussi de son côté après tout. Réunir des fragments d’anecdotes ici, des bouts d’informations là, des traits de caractère qu’il n’aurait pas pu faire autrement que de laisser transparaître malgré la réserve évidente et la méfiance tue. Chacun se fabriquant ainsi sa propre couverture de certitudes en patchwork, elle n’était tout de même pas assez arrogante pour se persuader d’être parvenue à percer le mystère entourant Auden et le passif le liant à son époux.

Les impressions glanées de l’un à l’autre avaient eu lieu, et elles n’étaient même pas aussi tranchées qu’elles auraient pu l’être avec un autre plus déchiffrable ; il était là le point qu’elle lui accordait et il était de valeur, bien qu’elle n’en dirait rien. « Mais je pense que d’autres invités ont beaucoup plus de choses à te raconter. Je ne reste pas longtemps, de toute façon, je t’épargne les résumés à tenir à James. » Haussant les sourcils, Cristina laissa remonter un sourire dont elle voilà son regard sans qu’il n’atteigne ses lèvres. Un résumé de nouveau, décidément ; des contraintes et des cadres dans lesquels les enfermer, lui, James, elle ou le couple qu’ils formaient. Ça n’était pas l’essence de ce mariage, c’était précisément tout l’inverse même pour eux qui s’étaient promis de ne pas faire de leur union un canevas dans lequel il ne leur resterait plus qu’à schématiser l’existence, abréger une vie à deux telle que d’autres se la figuraient. Ils l’inventeraient, cette dernière, la provoqueraient puis la dépasseraient sans relâche, voilà ce qu’ils s’étaient jurés. Mais elle comprenait que ça échappe à Auden. Elle comprenait que ça échappe au plus grand nombre en vérité et que c’était encore ce qu’il y avait de plus facile de résumer, ce qu’ils étaient comme ce qu’ils formaient, et d’imaginer qu’ils pouvaient en faire de même entre eux. « Ça vaut aussi pour les félicitations à transmettre, si je comprends bien. » C’était aussi facile que piquant bien que les inflexions de sa voix ne se parèrent de rien d’autre que finesse pour cette dernière réplique et soutenant son regard une seconde encore, elle finit par acquiescer silencieusement à une demande qu’il s’était surtout épargné lui-même de faire ; leur échange prenait fin ici et ne serait pas retraduit ailleurs. James ne lui demanderait rien de toute façon, trop fier pour donner l’impression d’aller à la pêche aux informations et sachant d’avance qu’elle se jouerait de les garder pour elle, simplement parce qu’elle le pouvait. « Reste pour le dîner au moins, tu ne le regretteras pas. » On ne dirait pas d’elle qu’elle poussait ses invités vers la sortie, elle s’en assurait ainsi en s’opposant gracieusement au désir assumé d’Auden d’écourter les choses sans plus tarder, sa main feignant seulement d’effleurer son avant-bras sans qu’elle ne le touche réellement pour le contourner ensuite et rejoindre le cœur de sa soirée.

Elle n’aurait su dire s’il avait suffi du bruit de l’étoffe de sa robe ou de son parfum pour la trahir mais encore à quelques mètres, James pliait déjà le coude au creux duquel la main de Cristina vint se glisser avec tout autant de naturel, ses yeux à elle s’accrochant quelques secondes aux siens dans lesquels elle n’eut à lire aucune exaspération d’aucune sorte. Un baiser sur sa tempe et déjà, ce fut à son tour de paraître amusé du bouquet qu’on s’apprêtait à lui tendre et de la tradition à laquelle elle n’échapperait pas.
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