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@megan williams

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« Je sais Damon. C’est pas ça le sujet, pas cette fois. » Peut-être que ce n’était pas le sujet pour cette fois, mais il lui semblait important de le souligner quand même dès que l’occasion se présentait à lui. Son but n’avait jamais été de lui faire le moindre mal, mais plutôt de tenter de continuer d’exercer un semblant de contrôle sur sa vie privée là où cette dernière était en réalité manipulée depuis les coulisses par d’autres. Si Damon avait eu un aperçu de ce à quoi allaient ressembler les mois, les années à suivre bien sur qu’il aurait choisi d’agir différemment: cela aurait évité toutes les situations dans lesquelles ils se retrouvaient aujourd’hui. « Je suis pas en train de te dire que c’est comme ça que toi tu verras les choses. Je te dis comment tout le reste du monde verra les choses. Comment tout le monde me jugera moi. » - « Et ils auront tort, sur toute la ligne. » Ca aurait aussi évité cette potentielle façon dont le monde pourrait percevoir Megan, aussi. Certes, certaines choses resteraient à demi-teintes vraies, mais ce ne serait pas les choses que le monde entier pourrait voir. Sur cette partie là, le secret resterait entier. Mais le reste du monde la percevrait quand même autrement qu’elle ne l’était réellement, lui accorderait des actions qui n’étaient pas les siennes et ce n’était pas ce qu’il voulait, alors que lui n’en avait rien à faire d’être pointé du doigt pour des raisons qui, aux yeux des autres justement, étaient légitimes. Il ne supporterait pas que leur histoire et leur couple soit diffamé, il ne le nierait jamais, mais il passerait outre pour le bien de tout ce qu’il y avait autour; il ne saurait passer outre que sa femme soit pointée du doigt pour quelque-chose dont elle n’était pas responsable. « Je suis pas en train de te faire des reproches, Dam’. On peut pas faire n’importe quoi. Pas uniquement parce qu’on a signé un contrat de mariage… » Foutu contact de mariage, d’ailleurs. « Mais parce que je veux pas que les gens nous voient autrement que comme un couple solide juste parce qu’ils ont pas tous les tenants et les aboutissants. » - « J’ai pas envie de ça non plus. » D’aucune chose qu’elle soulignait, d’ailleurs.

« Me Megan pas s’il te plait. Tu as promis. » - « Je sais. »

Ce n’était pas sur cette partie là de l’histoire qu’il tiquait, parce-qu’il se rappelait parfaitement bien de la promesse qu’il lui avait faite et les raisons pour lesquelles elle avait été dite à haute voix. Simplement, pour lui, c’était une part tellement hors de tout ce qu’il s’était un jour dit vivre à travers ce qui se pointait sous leur nez qu’il lui était invraisemblable d’en arriver là. « Alors dans ce cas, tant mieux. Il vaut mieux qu’on l’ait fait pour rien plutôt que d’être au pied du mur. » Dans leur position, elle avait raison; elle détenait bien plus de détermination à survivre qu’il n’en avait jamais eu à aucun moment de sa vie, et c'était pour ça qu’il savait qu’elle avait raison. Simplement, ça le brisait de l’intérieur de savoir que c'était le cas parce-qu’il n’avait pas envie de voir la situation prendre cette direction. Damon connaissait sa promesse, en la remettait pas en cause ou ne tentait pas de la changer. Juste: il n’aimait pas ça.  Et avec ces mots là, avec les idées qu’il avançait, il lui donnait son consentement pour agir comme il n’avait pas envie de la découvrir. Il connaissait les compétences de Megan pour en avoir été un jour victime, mais il ne l’avait jamais vu à l’oeuvre et ça lui allait très bien jusque maintenant. « Je te dirais ce que je trouve. » Il pinça ses lèvres, secoua quelque peu sa tête. « Je sais même pas si j'ai envie de savoir. » Parce-que s’il existait véritablement des choses affreuses à découvrir, il n’avait pas spécialement envie de les voir venir ternir l’image qu’il avait dans son esprit. Il désirait qu’elle partage avec lui ses actions et ses trouvailles, pares-qu’il n’avait aucun désir de rester dans l’obscurité concernant tout ça - ce n’était pas là une position qu’il avait un jour apprécié, pas le moins du monde -, mais il n’était pas sur d’avoir envie d’apprendre si jamais Ambrose était finalement véritablement un monstre. Cela voudrait aussi révéler que son coeur s’était trompé lorsqu’il avait vu en lui un homme bien, et il n’était pas prêt à entendre ce genre de révélation.

Et encore, cette partie là lui serait exposée mais en douceur par Megan parce-que elle saurait trouver les mots et les formulations pour lui; le reste du monde ne saurait en faire autant si un jour - quand elle ajouterait si elle l’entendait y penser - il venait à découvrir que Damon Williams avait soit-disant agi en digne fils de son père dans le dos de sa femme. Et pour toute cette partie là, il savait qu’il n’était pas prêt. Ce n’était pas une façon ou une autre de se défiler, simplement il n’y avait qu’à observer la façon dont il se sentait, la manière dont instinctivement son corps avait réagi simplement face à la foule de journalistes et aux quelques questions qui leur avaient été posées: si cela se répétait et qu’il se devait de tenir un texte, un rôle d’acteur pour déblatérer des choses, il ne tiendrait pas le choc. Ce fut à ce moment là que la blonde se rendit compte qu’il ne bluffait pas, parce-que ce fut à ce moment là que Damon put percevoir un léger changement dans sa façon de le regarder, dans sa façon d’agir. Doucement déjà, elle rétablit un contact physique bien plus tendre avec lui, qu’il accepta sans rechigner, se laissant être accueilli dans ses bras. Les siens, à lui, avaient déjà glisser autour de sa taille pour faire en sorte de la tenir le plus près de lui possible. « On s’entrainera. Je t’entrainerai, d’accord ? » Bien sur qu’il soupira en cet instant; pas parce-que refusait cette option, mais parce-qu’il continuait de penser que tout cela était insensé. « Je déteste ça d’avance. » Mais il savait que ce serait effectivement nécessaire. « Il fallait qu’on trouve une version officielle de toute façon, ça nous pendait au nez. » Il ferma les yeux un instant, tout cela aurait été bien plus simple et ne serait simplement arrivé s’il n’avait pas été le fils d’un homme qui s’imposait partout où il passait pour montrer le pouvoir qu’il pouvait tenir dans sa main. « Quelqu’un aurait fini par nous chercher des problèmes, c’est pour ça qu’il faut qu’on soit prêts à répondre dans ce cas-là, je veux pas qu’on nous colle des horribles étiquettes sur le front. » Au contact de ses mains sur son visage, il rouvrit les yeux. Au contact de ses lèvres sur les siennes, il fit en sorte de prolonger d’un instant supplémentaire le baiser.

« Y’a une question que j’aurais dû te poser avant. Qu’on aurait dû se poser avant pour savoir, pour pas être pris au dépourvu. » Alors que Megan se reculait quelque peu de son visage et de lui, il fronça les sourcils. « Tu me fais peur. » Parce-qu’ils avaient subi assez de mauvaises surprises pour le reste de la semaine, d’avance il n’aimait pas la façon dont les choses se présentaient en cet instant. « Combien y’a eu de personnes, depuis qu’on se connaît ? Depuis qu’on est mariés ? On se disputera pas quelle que soit la réponse. Mais faut que je sache… » Et alors qu’il entendait les mots de la jeune femme, son visage se détendit. Si la question qu’elle souhaitait lui poser c’était simplement celle là, il n’avait aucune raison de ne pas lui répondre et sans plus tarder qui plus était. « Tu m’as pas posé la question jusque maintenant mais c’est pas quelque-chose que j’ai besoin de te cacher. » Parce-qu’ils étaient dans des circonstances particulières, et que ce n’était pas un véritable adultère qui avait été commis par Damon dans leur cas. Il plissa un instant, pas plus, le bout du nez. « Y’a eu trois personnes. » Il pencha quelque peu la tête sur le côté. « Ambrose, tu peux t’en douter. » Ce n’était pas difficile à deviner, c’était la raison pour laquelle ils avaient cette conversation dans un premier temps. « Et deux personnes de la fac dont je suis même pas sur de me rappeler les prénoms en vérité. Suite à des soirées étudiantes. » Des personnes qui étaient insignifiantes dans son existence et qu’il, contrairement à d’autres, ne chercheraient pas à protéger si jamais Megan voulait leur courir après pour obtenir des informations à leur sujet. Il aurait pu s’arrêter là, mais il alla jusqu’à ajouter une précision qu’il savait former une prochaine question s’il ne posait pas les mots maintenant. « Angus et moi, on se fréquentait déjà plus à ce moment là. Il a coupé les ponts rapidement après le mariage. » Ce qui avait renforcé lentement mais surement les craquelures dans le coeur de Damon, mais c’était peut-être grâce à cela qu’il avait réussi à passer outre son coeur brisé plus rapidement qu’il n’aurait pu le faire s’ils avaient continué à se fréquenter.

Il finit par inspirer longuement, laissant son regard toujours dans celui de Megan, humectant ses lèvres en les faisant rouler l’une sur l’autre. « Je te retournerai pas la question. Parce-que je m’en fous. » Et c’était vrai, il l’avait toujours souligné de façon aussi claire qu’il était possible: elle n’avait aucun compte à lui rendre. « Maintenant… » Une longue inspiration se fit entendre du côté de Damon alors qu’il resserrait doucement ses doigts autour de ceux de sa femme. « Si tu penses que je dois le savoir aussi… » Il était prêt à écouter et il n’y avait aucune situation où il porterait la réponse vers une quelconque dispute. Des sujets sur lesquels il pourrait être en colère, il en existait bien d’autres, pas la peine d’en ajouter un à la liste alors que qu’importe la réponse de Megan, Damon ne serait pas fâché. « Mais tu sais que t’as pas de comptes à rendre. » Tout comme il savait que ce n’était pas son cas à lui non plus, mais qu’il savait également parfaitement la raison pour laquelle elle lui avait posé la question aujourd’hui.

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/gifsbyant

« Je sais. » Damon sait, et Damon me laissera fouiller parce qu’il n’a qu’une seule parole mais je comprends qu’il préfèrerait qu’il existe une troisième option, une qui lui permettrait de protéger Constantine, encore et toujours et j’ai les dents qui grincent. Je suppose que j’ai gain de cause, que c’est tout ce qui compte alors je ravale les remarques sarcastiques que je formule dans mon esprit. Parfois, il faut savoir se contenter d’une victoire, même si elle laisse un arrière-goût amer dans le fond de la gorge. « Je sais même pas si j'ai envie de savoir. » Je laisse échapper un rire un peu trop jaune, un que je ne contrôle pas vraiment. Tu as peur de devoir admettre que j’avais raison sur toute la ligne le concernant, c’est ça ? A nouveau, je passe sous silence ce que sa remarque m’inspire. Je hausse les épaules pour chasser un éventuel malaise, avant de lui répondre, persuadée que j’ai assez tourné ma langue dans ma bouche avant de m’exprimer. « C’est pas toujours mieux de connaître la vérité ? » N’est-ce pas ce qu’il prêche généralement ? Ce qu’il a prêché me concernant, moi et mes mensonges ? Une question, sans agressivité, pas un reproche, je suis persuadée que j’ai géré la chose avec autant de subtilité que j’en suis capable.

« Je déteste ça d’avance. » - « J’aime pas ça non plus tu sais. » Je n’ai aucunement l’intention de la culpabilité ou de dire qu’il m’en accuse. Seulement, je n’ai pas envie que mon passé, notre passé, le persuade que je suis à l’aise avec le mensonge, comme un poisson dans l’eau, et que cela me procure des frissons. Non, je n’aime pas l’idée de devoir inventer ce genre d’histoire mais, puisque dans le cas présent la vérité n’est pas une option, je préfère ça à l’idée de laisser les gens se faire leur propre version qui implique que j’ai été cocue avant même nos noces de coton. « Mais est-ce que c’est vraiment différent de ce qu’on faisait avant ? » Mentir sur notre mariage, c’est comme ça que tout a commencé. « Au moins, ce mensonge-là, on le dit pour nous, pour nous protéger, pas parce quelqu’un nous y a forcés. » Et par quelqu’un, j’entends évidemment Saül Williams mais je ne suis pas une idiote, je sais qu’il vaut mieux taire son prénom, et je ne tiens de toute façon pas plus à prononcer son nom que Damon.

« Tu me fais peur. » Et moi, sa déclaration m’inquiète tout autant, connaissant parfaitement le  sujet que je m’apprête à aborder. J’ai dit que nous ne nous disputerions pas, mais ce n’est pas pour autant que sa réponse ne me fera pas mal au cœur si le chiffre est trop élevé, si les relations en questions sont trop significatives, si au contraire il a pris la chose avec autant de désinvolture que s’il était célibataire et aussi libre que l’air. Je crois que, d’une certaine façon, je crois que j’aurais aimé que d’être marié le freine au moins un minimum, qu’il envisage au moins une façon respectueuse de gérer les choses. Sa nervosité semble s’envoler lorsque je pose ma question mais, la mienne, elle est toujours bien présente. Je suis incapable de parler de tout ça en souriant, même un sourire hypocrite. « Tu m’as pas posé la question jusque maintenant mais c’est pas quelque-chose que j’ai besoin de te cacher. » Je me mords l’intérieur de la joue pour ne pas lui sauter à la gorge d’un abrège qui serait inadéquat ; le moment est mal choisi. « Y’a eu trois personnes. Ambrose, tu peux t’en douter. » - « Oui, je peux m’en douter en effet, t’as pas vraiment besoin de me le rappeler. » Je suis un peu plus sèche que je le voudrais, agacée qu’il ait besoin de le mettre en avant, comme s’il voulait lui donner une place plus importante que celle qu’il mérite - et n’a jamais méritée, si on me demande mon avis. « Et deux personnes de la fac dont je suis même pas sûr de me rappeler les prénoms en vérité. Suite à des soirées étudiantes. » Je serre la mâchoire. Si j’étais honnête, j’admettrais qu’il y avait peu de chance qu’il donne la bonne réponse à cette question. Au moins, il continue à parler et me laisse un peu de temps de ravaler ma colère. « Angus et moi, on se fréquentait déjà plus à ce moment-là. Il a coupé les ponts rapidement après le mariage. » Je crois qu’au fond, j’aurais préféré qu’il poursuive sa liaison jusqu’à qu’elle ne meure de sa belle mort plutôt que de continuer à enchaîner les coups d’un soir ou relations insignifiantes. Pour Angus, j’aurais pu me consoler et me rassurer en me disant qu’il pensait en être amoureux, alors que cela n’avait rien de bien étonnant et que je ne pouvais pas réellement lui en vouloir. Angus, il appartenait à sa vie d’avant, comme Scott me concernant, bien que l’amour n’ait jamais réellement été de la partie nous concernant, mon amant marié et moi. « Je te retournerai pas la question. Parce-que je m’en fous. » Mais je vais malgré tout lui répondre, parce que ne pas le faire donnerait l’impression que j’ai quelque chose à cacher ou que je n’ai pas envie d’être honnête avec lui. Je serai honnête un peu parce que ma réponse à moi ne lui apprendra rien qu’il ne sait déjà, parce que mon compte est inférieur au sien. Une part de moi - la plus colérique et vengeresse - aurait préféré lui mentir pour qu’il se sente un peu plus comme moi, pour qu’il me comprenne. Sauf qu’il s’en moquerait, je crois, et que ce constat me fait un peu plus mal au cœur lui aussi. « Maintenant… Si tu penses que je dois le savoir aussi… Mais tu sais que t’as pas de comptes à rendre. » - « Et si on arrêtait de se dire qu’on a pas de compte à se rendre ? » Avant de lui laisser le temps de mal interpréter ma réponse, je poursuis. « On a pas de reproches à se faire. Mais nos actions rejaillissent sur nous deux, on doit être au courant. » Alors des comptes, ce n’était peut-être pas le meilleur mot, mais nous nous devons d’avoir ce genre de discussion et d’être honnête l’un avec l’autre. « Un. Scott, tu le sais déjà de toute façon. » La question est inutile dans mon cas à moi. « J’avais promis que j’essaierai de te respecter malgré la situation. J’ai pas été parfaite, mais j’ai vraiment essayé. » Et Damon mérite de connaître l’histoire dans son entièreté, je crois, sans qu’il ne soit question de comptes à rendre ou pas. « On avait arrêté de se voir avant le mariage. » On s’envoyait des messages, plutôt lui que moi, uniquement moi plutôt que lui, si je dois être tout à fait honnête. Des photos surtout, pour lui faire regretter de me traîter comme d’un parasite gênant dont il pouvait disposer à son aise. « J’ai recommencé après l’Italie, parce que j’étais en colère et que je me sentais seule. » Voilà, chacun a toutes les cartes en mains à présent, nombre et contexte. « Scott dira rien de toute évidence. » Il tient à son secret encore plus que moi, il y tient assez pour avoir accepté de révolutionner son film et de prendre le risque de le ruiner. « Et toi ? Les deux autres ? » Sont-ils avides de fortune et de célébrité ? Le genre de personne prêtes à tout pour attirer un peu d’attention ou recevoir un petit billet ? Risquons nous quelque chose, dois-je creuse de ce côté-là également, quitte à acheter le silence de ces personnes ?

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« C’est pas toujours mieux de connaître la vérité ? » Il soupira quelque peu, se frottant le sourcil du bout du pouce. « Si. » C'était toujours mieux de connaitre la vérité - il était le premier à prêcher pour cette façon là de faire. « Mais comme elle permet parfois d’en apprendre plus sur les autres… elle me fait souvent peur. » L’explication avait été prononcée du bout des lèvres; disons qu’il n’avait pas vraiment de bon exemple sous la main à donner en ce qui concernait une découverte  de vérité ces dernières années. Toutes les personnes sur qui il avait découvert quelque-chose, de gré ou de force, avaient fini par le décevoir - Megan y comprit, même si les choses s’étaient arrangées et apaisées entre eux depuis, c’était malgré tout le cas également.

« J’aime pas ça non plus tu sais. » Il pinça les lèvres, soupira quelque peu. « Mais est-ce que c’est vraiment différent de ce qu’on faisait avant ? Au moins, ce mensonge-là, on le dit pour nous, pour nous protéger, pas parce quelqu’un nous y a forcés. » Damon pencha quelque peu sa tête sur le côté. « Tu marques un point. » Mentir, c’était ce qu’ils faisaient depuis même avant de se rencontrer. Ce ne serait pas différent à partir d’aujourd’hui, pas sur ce point - simplement il aurait préféré ne plus avoir à mentir sur eux, maintenant que l’amour était véritablement dans le décor. Ca n’avait pas toujours été le cas, et c’était d'ailleurs pour cette raison qu’ils en étaient à avoir les discussions qu’ils avaient aujourd’hui. Il existait bien des sujets sur lesquels Damon n’était pas gêné de discuter, il aurait préféré que les circonstances ne soient pas celles dans lesquelles ils étaient en ce moment, encore une fois. « Oui, je peux m’en douter en effet, t’as pas vraiment besoin de me le rappeler. » Il pencha sa tête légèrement sur le côté. « Je réponds à ta question. » Il le disait avec douceur, mais il soulignait un point qu’elle avait pu anticiper seule: il allait citer son prénom, ce n’état pas là une surprise pour personne. Ambrose faisait partie des quelques personnes qu’il avait fréquenté avant que leur mariage rentre effectivement en vigueur bien sur qu’il allait être mentionné.

« Et si on arrêtait de se dire qu’on a pas de compte à se rendre ? On a pas de reproches à se faire. Mais nos actions rejaillissent sur nous deux, on doit être au courant. » Damon pinça ses lèvres un instant, mais n’intervint pas en cet instant; pour lui, rendre des comptes arrivait lorsqu’il y avait des choses à être reprochées et il n’était pas question pour lui que ce soit le cas dans cette conversation. « Un. Scott, tu le sais déjà de toute façon. » A la réponse de Megan, il perdit de sa mine soulagée qu’il avait endossé lorsqu’elle lui avait adressé sa question pour serrer quelque peu les dents. Ce n’était pas de la jalousie de sa part ou qu’importe ce qui pouvait être éprouvé en temps normal dans ce type de situation, simplement qu’il savait à quel point cet homme pouvait être mauvais pour elle, n’avait pas su être adapté dans son comportement par le passé et éprouvait une certaine amertume à son égard. « J’avais promis que j’essaierai de te respecter malgré la situation. J’ai pas été parfaite, mais j’ai vraiment essayé. » Esquissant une petite moue, il tendit sa main en avant pour que Megan puisse l’attraper. « Je sais. » Ca n’avait pas été son cas - ils ne s’étaient pas retrouvés dans la même situation à ce moment là de leur histoire. « On avait arrêté de se voir avant le mariage. J’ai recommencé après l’Italie, parce que j’étais en colère et que je me sentais seule. » - « Je suis toujours désolé pour ça. » Il n’arrêterait jamais de s’excuser pour cette partie là, qu’importe le nombre de fois où elle lui soulignait qu’il s’excusait de trop de façon générale. « Scott dira rien de toute évidence. » Il le savait déjà ça, effectivement. « Et toi ? Les deux autres ? » Damon secoua quelque peu la tête pour souligner d’avance ses paroles. « Des personnes insignifiantes. » Et qui n’en avaient absolument rien à faire de qui il était, parce-que la réciproque était surement vraie et que le prénom de l’italien avait du leur échapper. « Mais tu peux faire tes tours de magie avec ces personnes là aussi si tu veux. Elles sont insignifiantes. » Il répétait, pour souligner ici que qu’importe ce qui leur arrivait cela ne changerait pas le cours de son existence à lui. « Je dois les avoir sur Instagram si tu veux. » C’était peut-être le seul reste qu’il avait entre ses mains, mais il savait que cela pouvait suffire.

Finalement, il fronça quelque peu les sourcils. Il s’en était aperçu quelques instants plus tôt, au cours de leur conversation, mais ne l’avait pas fait remarquer à haute voix pour ne pas interrompre cette dernière. Il pouvait se le permettre désormais. « Je sais pas si tu as vu, mais dès qu’on a commencé à discuter toi et moi… j’ai arrêté de paniquer. » Il n’en était pas à courir partout comme un poulet sans tête, mais il n’était pas dans un état émotionnel stable lorsqu’ils étaient revenus à l’intérieur de l’appartement. Damon esquissa un petit sourire, reflétant exactement ce qu’il disait là. « Je suis pas plus rassuré pour autant, mais je sais que j’ai pas dérapé plus que ça parce-que c’est toi face à moi. » Et qu'importe les sujets de conversation qu’ils auraient pu avoir, c’était de cette façon là qu’il aurait réagi parce-que c’était de cette manière là que les choses se mettaient naturellement en place pour lui lorsqu’il s’agissait de Megan: elle représentait celle devant qui il pouvait s’effondrer et se reconstruire dans la foulée.

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« Si. Mais comme elle permet parfois d’en apprendre plus sur les autres… Elle me fait souvent peur. » ll y a un millier de choses que je pourrais répondre à ça, mais peu de ces alternatives ne seraient pas hypocrites, alors je décide que, dans certaines circonstances, rien n’est en effet plus beau que le silence. Je crois que je suis déçue par ses craintes, parce qu’elles prouvent qu’il préfèrerait continuer à pouvoir se voiler la face quant aux ambitions – et les moyens immoraux employés pour parvenir à les exaucer – certainement dévorantes de son ancien amant. Il faut n’avoir que peu de limites, pour être prêt à s’abaisser au genre d’arrangement qu’il existait entre Saül et Ambrose Constantine et, si Damon ne voit que la fin de cette liaison dérangeante, les violences de son père à l’encontre du jeune politique, moi, je vois le tableau entier. Et le tableau entier n’est guère glorieux, je n’ai que peu de doute quant à l’existence de cadavres dans les placards de Constantine, et la certitude de pouvoir les trouver dans le cas échéant. Peut-être qu’une fois que Damon verra le vrai visage de son ex, il cessera d’éprouver l’affection qu’il éprouve toujours à son égard et qui me fait mal au cœur et, si ce n’est pas ma motivation première – je veux nous protéger je l’ai dit et le maintiens – je ne nierais pas que je le désire également.

« Je réponds à ta question. » - « Je t’ai demandé combien. Je ne t’ai pas demandé de le ramener encore une fois au milieu de la discussion. » Et de me rappeler qu’ils ont partagé le même lit à plusieurs reprises. Je le sais, je n’aime toujours pas cette idée pas tant à cause de l’acte mais de l’affection indéfectible de Damon à son égard et rien n’a changé. Il n’a pas besoin de remuer le couteau dans la plaie, peut-être dans l’espoir que je finisse par accepter la situation. Il s’exprime avec douceur et, moi, j’essaie de répondre sans la moindre agressivité. Je crois que j’y parviens, même si des touches d’amertumes se glissent ici et là sans que je ne parvienne à contrôler ce mauvais réflexe.

Certainement attendri par mon aveu de faiblesse – c’en était une, de chercher à agir de la façon la plus respectueuse possible dans les lignes du contrat flou établi entre nous en se disant, parce que j’étais idiote, qu’il en ferait de même dans la mesure du possible – il tend sa main dans ma direction et, plutôt que de la saisir immédiatement, je l’observe pendant quelques secondes, incertaine de la conduite à tenir. De celle que j’ai envie de tenir. « Je sais. […] Je suis toujours désolé pour ça. » Je relève mon regard dans le sien et, comme à chaque fois que je lis dans les yeux de Damon toute sa bonté, je cède et m’en veux simultanément. Je glisse mes doigts dans les siens parce que je ne veux pas qu’il ait le sentiment que je le repousse d’une quelconque façon, parce que ce n'est pas ce que je suis en train de faire. Je suis simplement une fille, sa femme, qui a toujours aussi mal au cœur à chaque fois que ce genre de sujet est abordé mais qui a au moins le courage de les ramener sur le devant de la scène parce que c’est important, même si ça fait mal. « Des personnes insignifiantes. » Des hommes ? Des femmes ? Des femmes qui me ressemblaient ou, au contraire, des personnes aux antipodes de qui je suis ? Pourquoi est-ce que je me pose toutes ces questions ? Pourquoi est-ce que cela a la moindre espèce d’importance, bon sang ? « Mais tu peux faire tes tours de magie avec ces personnes-là aussi si tu veux. Elles sont insignifiantes. » – Insignifiantes, il le répète un peu trop, comme s’il cherchait à m’en convaincre. « Je dois les avoir sur Instagram si tu veux. » Un rire tout ce qu’il y a de plus bref et définitivement jaune s’échappe de ma poitrine sans que je n’aie la moindre maîtrise dessus, bien trop spontanée pour mon propre bien. « Insignifiantes hein ? » Je ne suis pas le quotidien des gens qui le sont pour moi sur les réseaux sociaux, certainement pas lorsqu’il s’agit de coup d’un soir, voilà ce que je sous-entends de façon assez limpide. Je ne brise pas tout à fait le contact physique entre nous, mais ma main glisse de la sienne si bien qu’à présent, ce ne sont plus que nos doigts qui se frôlent. Je ne le repousse pas, ce n’est que l’expression de la douleur que je ressens à aborder un sujet aussi délicat que celui-ci. « Je le ferai. » Parce que malgré tout, j’ai la tête dure et je suis résiliente. Je possède la volonté de ces condamnés à la peine capitale qui, même dans le couloir de la mort, continuent de se battre. « Ça nous assurera leur silence. Et si ça ne suffit pas, on aura qu’à leur donner de l’argent pour qu’ils se taisent. » Nous en avons à ne pas toujours savoir quoi en faire, non ? Est-ce être comme Saül que d’estimer qu’il ne pourrait pas être mieux employé qu’à nous protéger ?

« Je sais pas si tu as vu, mais dès qu’on a commencé à discuter toi et moi… j’ai arrêté de paniquer. » J’avais la tête baissée, mais je relève les yeux en direction de Damon lorsqu’il pointe ce fait là du doigt. Doucement, je hoche la tête. Je ne suis pas en colère contre lui, nous n’avons pas de reproches à nous adresser et je le pense toujours, même si je ne contrôle pas ce que je ressens lorsqu’il est question de lui. L’expression de ma déception ou de la tristesse que je peux ressentir face à certaines de ces confessions, elle n’est que révélatrice du manque de confiance que j’ai en moi dans certains domaines, et celui du cœur arrive en tête. « Je suis pas plus rassuré pour autant, mais je sais que j’ai pas dérapé plus que ça parce-que c’est toi face à moi. » Doucement, je hoche la tête. « J’ai remarqué. » Je ne l’avais peut-être pas noté non plus avant qu’il pointe ce fait du doigt mais, à présent, je me fais moi aussi la réflexion qu’il a raison. Je remets ma main dans la sienne et, du pouce, j’en caresse le dos. « Je suis heureuse de là où on en est, Dam’, je sais que je le montre pas forcément assez ces derniers temps. » Parce qu’avec tout ce qui nous arrive, nous avons presque par moment plus de discussions difficiles et douloureuse comme celle-là que des moments de douceur et de complicité. J’ai à cœur de lui rappeler que je l’aime et que la situation dans laquelle nous sommes n’est pas vouée à devenir la norme. « Je t’aime, vraiment. » Sinon, rien de tout cela ne m’attendrait autrement que par fierté.

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« Je t’ai demandé combien. Je ne t’ai pas demandé de le ramener encore une fois au milieu de la discussion. » Pinçant ses lèvres un instant, il pencha sa tête quelque peu sur le côté. Elle n’avait pas demandé de le ramener dans la discussion, mais Damon savait très bien qu’elle lui aurait demandé le détail des personnes qu’il mentionnait - alors bien sur que le prénom d’Ambrose serait ressorti à un moment donné. Il avait juste pris les devants, n’avait pas laissé un quelque-chose qui allait arriver trainer sous prétexte qu’elle ne l'avait pas explicitement demandé.

Lorsqu’il finit par tendre une main dans sa direction afin qu’elle y glisse la sienne, bien sur qu’il s’aperçut de suite de l’hésitation dont elle fut saisie. Pour cela non plus, il ne lui en voudrait en aucun cas - et il aurait même plutôt tendance à s’excuser qu’elle en vienne à réagir de la sorte, car il savait sans que cela ne soit mentionné qu’une telle réaction de sa part était due au contenu de leur conversation, au sujet sur lesquels elle portait. Il ne s’excuserait pas pour toutes les parties, parce-qu’elle lui avait déjà demandé encore et encore de le faire pour tout et n’importe quoi - mais il pouvait au moins le faire en comparaison des efforts qu’elle avait fait elle dans un passé qui n’était pas si lointain, là où il n’avait pas été aussi démonstratif. Cela eut au moins comme effet de la faire mettre sa main dans la sienne, contact auquel il s’accrocha doucement. Les sujets n’étaient pas faciles, faisaient mal au coeur d’être abordés, mais en cet instant étaient du coté de Megan sur un point: il fallait qu’ils soient abordés. De toutes façons, comme il lui soulignait sans détourner son regard un instant, ce n’était pas là des choses qu’il avait à lui cacher à elle. Mais au petite rire qu’elle ne sut retenir, très jaune et sarcastique qui plus était, il se vit presque obligé de hausser un sourcil, quelque peu décontenancé par cette réaction. « Insignifiantes hein ? » - « C’est Instagram, ça a aucune valeur. Tout le monde suit tout le monde à la fac, Meg, vraiment insignifiant comme fait. » Et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il n’en avait rien à faire si elle préférait faire ses recherches aussi sur ces personnes là. « Je le ferai. » Il haussa les épaules. « Ça nous assurera leur silence. Et si ça ne suffit pas, on aura qu’à leur donner de l’argent pour qu’ils se taisent. » Il eut un petit sourire en coin. « Je pense pas que l’argent change grand chose, tu sais. » Mais les secrets étaient déjà une monnaie d’échange en soi, elle le savait parfaitement bien, elle aurait donc du poids dans son camp.

Il y avait au moins une chose positive que Damon arrivait à sortir de tout ça: le fait que la panique qui avait été sienne à partir du moment où ils étaient arrivés en bas de chez eux avait cessé d’être dès lors qu’ils s’étaient mis à discuter tous les deux. Certes, la discussion n’était pas agréable à avoir et laissait place à d’autres émotions, mais au moins certaines choses étaient remises sous contrôle et il se sentait bien plus à l’aise à discuter de tout ça avec elle que n’importe quoi qui pouvait se passer sous leur fenêtre. Et il savait que c’était du uniquement au fait que c’était Megan face à lui, et qu’il avait confiance en elle pour être naturel sans se reprocher quoi que ce soit dans ses réactions liées à ce qu’il pouvait ressentir. Et le fait qu’elle hoche la tête sans hésiter lui indiquer déjà d’avance qu’il n’était pas le seul à s’être aperçu de ça avant même qu’elle ne le confirme. « Je suis heureuse de là où on en est, Dam’, je sais que je le montre pas forcément assez ces derniers temps. » Il hocha rapidement la tête à son tour. « Je sais, t’en fais pas. » - « Je t’aime, vraiment. » Il eut un petit sourire attendri à ces mots là. « Je sais aussi. » Il n’en doutait plus un seul instant, depuis quelques temps déjà. N’attendant pas qu’elle fasse le pas dans sa direction cette fois-ci, Damon s’approcha pour passer ses bras autour de ses épaules, déposant un baiser sur sa tempe, la réfugiant contre lui; rapidement, son nez était glissé dans son cou, se laissant envouter par l’odeur de son parfum et la réassurance de la chaleur de son corps contre le sien. « Je t’aime aussi, vraiment. »