Des sujets qu’on voudrait éviter …
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill
Il faut qu’on parle. Je serais chez toi d’ici 30 minutes Voilà le dernier message envoyé à mon ex-mari alors que je prenais un taxi. Comment je sais qu’il sera chez lui ? J’ai téléphoné à son assistante pour savoir s’il était encore au travail et elle m’avait confirmé qu’il était rentré chez lui. Je ne rajoute rien d’autre sur ce message … énigmatique je le conçois. Mon visage semble neutre mais quiconque me connaît, voit bien que mes yeux lancent des éclairs. J’ai toujours eu un  regard très expressif. Au bout de 30 longues minutes, le taxi me laisse devant la maison de mon ex-mari. Je paye le taxi et le remercie d’un sourire poli avant qu’il ne démarre.

Lèvres pincées, je m’avance vers la porte d’Ugo et sonne sans plus attendre. J’attends que ce dernier m’ouvre et m’invite à rentrer. « Ugo … » Croisant les bras contre ma poitrine, je ne fais pas plus de suspens. Il n’y a rien de plus agaçant à mes yeux que de faire des effets de style. « Je croyais qu’on était sur la même longueur toi et moi. » Peut-être un peu plus délicatesse Val’ ?, « Au moins pour les enfants. » Je précisais tout en posant ma veste et mon sac à main sur la tablette dans l’entrée. Je soufflais longuement. Je ne voulais pas avoir cette conversation. En tout cas, je ne pensais pas l’avoir maintenant. « Roberto m’a demandé s’il pouvait inviter sa copine – tu savais qu’il avait une copine toi ? Parce que moi non – à dormir à la maison ce week-end. », Je laissais reposer ma hanche contre le rebord du canapé, « Avant que tu ne me poses la question : bien sûr que j’ai refusé ! Mais il m’a dit que tu l’y autorisais. Sérieusement Ugo ? » Ma voix était teintée de reproche et d’inquiétude. Notre fils a 15 ans, c’était trop tôt … Trop tôt pour moi, parce qu’il restait mon petit garçon. Je n’étais pas prête à ce qu’il soit un adolescent, un homme … « 15 ans …. C’est trop jeune pour inviter à dormir sa copine à la maison. » Pas une seule fois je ne m’étais posée la question sur la véracité des propos de mon fils aîné. Est-ce qu’il ne me mentait pas tout simplement pour obtenir gain de cause ? Pour dire, le week-end prochain à son père que moi, j’avais accédé à sa demande ? Roberto n’était pas un adolescent turbulent … jusqu’à présent du moins et je crois que je n’étais pas prête. Prête à entendre qu’il pouvait me mentir sur des trucs pareils.

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Ugo ☆  @Valentina De Luca

Chez Ugo – Spring hill
Quand il voit apparaître le début du message de Val sur son téléphone, il sait que ça promet d’être encore riche en émotions. Il faut qu’on parle, ça n’a jamais été le début d’une excellente conversation. Il hésite entre prendre la fuite en prétextant être occupé ou affronter la lionne. Mais voilà, les années de mariage lui ont appris une chose : on ne fuit pas Val. C’est impossible. La porte s’ouvre et il ouvre même le bras en se décalant pour lui faire comprendre qu’elle est libre de rentrer. Des conversations initiées par « il faut qu’on parle » ne se passent pas sur le perron. Jamais. « Ugo … Je croyais qu’on était sur la même longueur toi et moi. » Il baisse la tête, se rendant compte que c’est encore pire que ce qu’il pouvait imaginer. « Il va falloir me donner un peu plus de détails si tu espères une réponse de ma part. » « Au moins pour les enfants. » Là, elle a toute son attention. Il referme la porte et la suit du regard alors qu’elle se débarrasse de sa veste et de son sac. Ugo la connaît suffisamment pour savoir que ce sont les signes qui annoncent une longue et laborieuse conversation. Concernant les enfants ? « Roberto m’a demandé s’il pouvait inviter sa copine – tu savais qu’il avait une copine toi ? Parce que moi non – à dormir à la maison ce week-end. » Il acquiesce à l’évocation de la petite amie dont il avait vaguement entendu parler et lève un sourcil en attendant … à quel moment, il a fait quelque chose qui mérite un « il faut qu’on parle ». « Avant que tu ne me poses la question : bien sûr que j’ai refusé ! Mais il m’a dit que tu l’y autorisais. Sérieusement Ugo ? » Il ne peut pas réprimer un éclat de rire. « 15 ans …. C’est trop jeune pour inviter à dormir sa copine à la maison. »

« Et tu l’as cru ? », qu’il demande d’une voix rieuse, presque moqueuse, « à quel moment tu as oublié que c’est un adolescent et que l’occupation principale des ados est de mentir à leurs parents … ce qui en soi est encore plus simple quand ces derniers ne vivent pas sous le même toit. » Il esquisse un sourire. « T’étais pas obligée de débarquer ici … tu aurais pu me demander par message … non ? A moins que ce soit le fait qu’il ait une copine et ne soit plus ton bébé qui te pose problème ? » Il l’observe et hausse les épaules. « Il grandit Val, c’est tout. »

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill
C’est dans un mélange de soulagement et d’agacement que j’accueille les paroles de mon ex-mari. Qu’on soit d’accord, ça ne me plaisait pas qu’il semble prendre les choses à ce point à la légère mais il n’avait rien autorisé du tout à Roberto. C’était ridicule de ma part de croire qu’il aurait accepté ce genre de requête mais les enfants de parents divorcés avaient cette capacité à vous faire douter de certaines décisions …. Je lève les yeux au ciel et ma langue claque contre mon palais lorsqu’il éclate de rire. « Et tu l’as cru ? » J’hausse les épaules mais sens la tension quitter mes épaules. « Te moques pas de moi. J’ai cru faire une attaque quand il m’a demandé ça. Il a une copine et il veut dormir avec elle … » Dormir ou pas d’ailleurs, et ce n’était pas une information que je souhaitais connaître. En tant que mère, non, je n’avais pas envie de savoir mais il allait bien falloir lui en parler parce que je comptais lui passer un savon en rentrant. « à quel moment tu as oublié que c’est un adolescent et que l’occupation principale des ados est de mentir à leurs parents … ce qui en soi est encore plus simple quand ces derniers ne vivent pas sous le même toit. » Je ne peux qu’acquiesçer à ses paroles. C’est un ado mais c’est avant tout mon petit garçon et Roberto ne me ment pas … normalement. « T’étais pas obligée de débarquer ici … tu aurais pu me demander par message … non ? A moins que ce soit le fait qu’il ait une copine et ne soit plus ton bébé qui te pose problème ? », Je lève mes yeux vers lui : « Non … je voulais te voir face à face et il ne sait pas que je suis venue t’en parler, » tout compte fait j’avais bien fait de ne pas lui dire que j’allais en parler avec son père, « A 15 ans on a pas de copine sérieuse. » J’essayais de me convaincre je crois bien, « Et ça sera toujours mon petit garçon. J’arrive pas à croire qu’il ait essayé … de me berner je veux dire. C’est pas comme s’il savait pas qu’on parle tous les deux. » Il est vrai que nous avions encore du travail avec la communication mais ça ne pouvait aller qu’en s’arrangeant. « Il grandit Val, c’est tout. » A mon tour d’hausser les épaules, je plante ensuite mon regard dans le sien et pointe mon index dans sa direction : « Je suis pas prête à être grand-mère et toi non plus alors il faudra que tu lui parles ! » et pas question de négocier ça, c’était LA discussion à avoir. « J’ai déjà commencé à en parler avec Maya : les règles, les garçons … tout ça et ça ne l’intéresse pas pour le moment. Mais j’ai pas parlé avec Roberto alors il va falloir qu’on s’y colle. Non que TU t’y colles. Peut-être qu’il sera plus à l’aise d’en parler d’homme à homme … non ? » La conversation prenait une direction beaucoup trop sérieuse mais si notre fils voulait « dormir » avec une jeune fille, c’est qu’il était temps de parler de tout ça.

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Ugo ☆  @Valentina De Luca

Chez Ugo – Spring hill
« Te moques pas de moi. J’ai cru faire une attaque quand il m’a demandé ça. Il a une copine et il veut dormir avec elle … » Il n’avait pas vraiment été confronté à ses pensées jusque là. Roberto ne lui avait jamais parlé d’une potentielle nuit d’amour, simplement qu’il avait une petite amie. Ugo n’avait pas encore imaginé que son fils puisse avoir les hormones qui le titillent un peu trop. Peut-être aurait-il dû davantage parler avec son fils ? Le coup de vieux, il n’était pas encore prêt à se le prendre. « Non … je voulais te voir face à face et il ne sait pas que je suis venue t’en parler. » « OK », lâche-t-il pour lui faire comprendre qu’il n’en dira pas un mot, de cette venue surprise. « A 15 ans on a pas de copine sérieuse. Et ça sera toujours mon petit garçon. J’arrive pas à croire qu’il ait essayé … de me berner je veux dire. C’est pas comme s’il savait pas qu’on parle tous les deux. » Il penche la tête, pas convaincu tout en la fixant. Roberto était malin. Il avait même été aux premières loges quand le couple avait pris la décision de se séparer … il avait été témoin du monde qui s’effondre, de la vie de rêve et vie rêvée qui implose. Il savait que le couple avait été détruit. Il savait qu’Ugo avait encore beaucoup trop de rancœur. Ils essayaient de communiquer, de parler normalement, calmement mais personne ne pouvait être leurré. « Je suis pas prête à être grand-mère et toi non plus alors il faudra que tu lui parles ! » « Donc, c’est moi qui me charge de cette conversation avec Rob’ et tu t’en chargeras avec Maya … c’est ça, le 50-50. », qu’il lance tout en sachant qu’il ne supporterait pas d’imaginer sa princesse, la prunelle de ses yeux avoir le moindre petit-ami. Dieu soit loué, il avait encore pas mal d’années devant lui avant de devoir la voir avec un petit-ami. «Il abdique. « J’ai déjà commencé à en parler avec Maya : les règles, les garçons … tout ça et ça ne l’intéresse pas pour le moment. Mais j’ai pas parlé avec Roberto alors il va falloir qu’on s’y colle. Non que TU t’y colles. Peut-être qu’il sera plus à l’aise d’en parler d’homme à homme … non ? » « J’lui parlerais, pas de souci. Mais tu penses sincèrement qu’il soit … qu’il veuille … je veux dire, c’est toujours le même gamin à qui je dois faire du porridge quand il est malade et le même gamin qui porte des fringues achetés dans des rayons enfant … non ? » Non. Il n’était plus un enfant mais sans doute avait-il été trop concentré sur son propre divorce et son propre couple qu’il n’avait pas vu son fils grandir d’un seul coup. Il soupire.

« Cette conversation s’annonce d’être traumatisante … », dit-il d’une voix amusée, essayant de cacher sa gêne. « Quand est-ce qu’il est devenu aussi grand ? et aussi … idiot ? », demande-t-il en levant un sourcil, faisant référence au fait qu’il ne sache pas vraiment mentir. « J’le pensais plus malin pour pouvoir mentir … »

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill
Bien sûr que Roberto était malin. IL avait aussi été témoin des déboires de notre mariage, des dégâts que ça avait pu faire. Il avait été témoin – un témoin privilégié – de notre mariage qui s’est étiolé au fil des années. Il m’a vu m’éloigner de son père petit à petit sans en comprendre les raisons. Officiellement – du moins pour nos enfants - , nous avions divorcés pour différents irréconciliables, c’est à dire parce qu’on ne se voyait plus et que nous n’étions plus amoureux. Les enfants ne savaient pas que j’avais eu un amant pendant plusieurs mois. Nous avions déjà fait exploser leur monde, pas besoin de faire pareil avec leur univers.

« Donc, c’est moi qui me charge de cette conversation avec Rob’ et tu t’en chargeras avec Maya … c’est ça, le 50-50. », Je toise, plantant mon regard couleur chocolat dans le sien : « Tu préfères aborder le sujet des règles avec ta fille ? Je serais ravie de te laisser lui expliquer quand le moment sera venu. » J’avais du répondant face au père de mes enfants mais je n’en menais pas large. Ça me semblait plus facile avec Maya parce que je suis proche de ma fille, elle me raconte tout, de ses disputes avec ses copines à ses fous rire avec son frère … Elle a encore l’innocence de l’enfance – pour combien de temps je l’ignore – et n’a pas peur de se confier à moi. Roberto est passé au dessus de tout ça.

« J’lui parlerais, pas de souci. Mais tu penses sincèrement qu’il soit … qu’il veuille … je veux dire, c’est toujours le même gamin à qui je dois faire du porridge quand il est malade et le même gamin qui porte des fringues achetés dans des rayons enfant … non ? » Je grimaçe légèrement et suis rassurée que nous sommes encore deux à le considérer comme un enfant. « C’est fini le rayon enfant, on va chez les hommes maintenant … » Je n’arrivais pas à croire que mon petit garçon devenait un homme et ça me mettait une sacré claque …« Cette conversation s’annonce d’être traumatisante … », Je ne peux qu’acquiesçer et lui adressais un petit sourire : « Tu veux qu’on le fasse ensemble ? Il va falloir passer par ce moment gênant : les préservatifs, le consentement, tout ça quoi ! » je précise sans être des plus à l’aise moi non plus. Avant on en aurait rigolé sur le moment avant de préparer un plan d’attaque, et on aurait fait front ensemble, c’était ça aussi notre complicité et ça me tordait l’estomac de l’avoir perdu. « Quand est-ce qu’il est devenu aussi grand ? et aussi … idiot ? » Cette fois, je ris carrément parce qu’il est vrai qu’il n’a pas été des plus malins notre grand garçon. « J’le pensais plus malin pour pouvoir mentir … », « Il a 15 ans, Mi amor, mais il a avant tout les hormones en ébulition ! T’étais pas pareil à son âge ? » Je me rends alors compte que j’ai buté sur Mi amor et je me pince les lèvres : « ça m’a échappé … »

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Ugo ☆  @Valentina De Luca

Chez Ugo – Spring hill
« Tu préfères aborder le sujet des règles avec ta fille ? Je serais ravie de te laisser lui expliquer quand le moment sera venu. » « C’pas drôle, Val. », réplique-t-il aussitôt alors que l’idée lui donne presque la nausée. Il y a des choses pour lesquelles il n’était pas encore prêt. Voir sa petite fille grandir en était la première. « C’est fini le rayon enfant, on va chez les hommes maintenant … » Il roule des yeux en laissant échapper un juron en italien, qu’il ne prend pas la peine de retenir. Valentina débarquait et créait un tsunami. Comme toujours.  « Tu veux qu’on le fasse ensemble ? Il va falloir passer par ce moment gênant : les préservatifs, le consentement, tout ça quoi ! » L’idée de boire un verre devient plus grande alors qu’il se souvient la manière dont son oncle lui avait parlé de toutes ces choses alors qu’il était adolescent et que sa mère préparait dans la cuisine son plat préféré. Il en était donc arrivé là lui aussi. Il allait devoir entamer cette conversation et prendre un coup de vieux monumental. « Il a 15 ans, Mi amor, mais il a avant tout les hormones en ébullition ! T’étais pas pareil à son âge ? » Elle a ri et il a encore la mélodie de son rire dans ses oreilles. A vrai dire, il ne se souvient même plus de la dernière fois où ils avaient ri aux éclats. Son rire était devenu un souvenir tout comme ce surnom qu’elle vient de laisser échapper et qui est un coup de poignard en plein cœur. Il est même figé sur place quelques secondes mais se détend quand elle se reprend : « ça m’a échappé … »

« J’espère qu’il ne soit pas comme moi à son âge, j’espère pour nous qu’il ne le soit pas », dit-il d’une voix rieuse. « Laisse-nous discuter de comment on veut attaquer ce sujet alors … on devrait lui parler ensemble, histoire qu’il voit que nous sommes les plus malins », son regard pétille à l’idée de pouvoir démontrer à son fils que ce n’est pas à un singe qu’on apprend à faire la grimace. « Tu veux boire quelque chose ? », il demande en désignant la cuisine ouverte d’un geste de la main, « je vais avoir besoin d’un verre. Ou deux. »

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill
« C’pas drôle, Val. » Et je ne peux m’empêcher de pouffer de rire. Parce que si c’était très drôle. Avec Ugo, on se reproche beaucoup de choses, on a des torts tous les deux mais en ce qui concerne nos enfants, on fera tout pour que ça se passe bien. « Oh j’t’assure que si ! » Je le savais que ce moment arriverait. Dans ma tête, j’en étais consciente mais de le vivre c’était autre chose. Nos enfants grandissaient et ça me foutait un sacré coup de vieux. Roberto était en âge d’avoir des copines, c’était dans mon cœur de maman que ça allait être compliqué de faire passer la pilule. Il allait falloir lui parler des préservatifs, du consentement, de l’amour … Des choses qui ne semblaient pas bien compliquée à aborder … sauf peut-être pour des parents qui venaient de divorcer. Et ce Mi amor que j’avais laissé échapper sans m’en rendre compte. Ça aussi ça me tordait le ventre, ça me renvoyait à l’échec de notre mariage, de notre couple, de notre vie de famille … De tout ce que nous avions perdu. Ça me ramenait à toute cette sale période où je ne me sentais plus la femme d’Ugo mais plutôt sa coloc et ça me mettait en colère. Je ne regrettais pas ce que j’avais fait parce que, quand je prenais une décision je l’avais mûrement réfléchie mais je regrettais notre complicité, notre fusion…

« J’espère qu’il ne soit pas comme moi à son âge, j’espère pour nous qu’il ne le soit pas » Revenir sur un terrain plus « sage », oui voilà c’était mieux ! « A ce point ? » Demandais-je, curieuse. Après nous nous étions connus, il avait déjà 24 ans donc je n’avais pas connu le Ugo adolescent. Le Ugo adulte transpirait la sensualité, était tactile et taquin, il était charmant, sûr de lui, le vrai italien. Le cocktail pour me faire craquer. « Un père italien, une mère cubaine, c’était évident qu’on allait en faire un bourreau des cœurs. » affirmais-je, plus pour effacer de ma mémoire les souvenirs de ma première rencontre avec Ugo. « Laisse-nous discuter de comment on veut attaquer ce sujet alors … on devrait lui parler ensemble, histoire qu’il voit que nous sommes les plus malins », « C’est surtout qu’il faut qu’on lui rappelle qu’on est les plus malins, parce qu’il le sait au fond de lui. » En tout cas, j’espérais avoir encore cette autorité-là auprès de lui, ce dont je commençais à douter. « Tu veux boire quelque chose ? », Je fis une moue ennuyée, consultais ma montre rapidement, « je vais avoir besoin d’un verre. Ou deux. », « Ok ! » abdiquais-je en m’avançant avec lui à la cuisine, « T’as un bon rouge ? Roberto fait ses devoirs -normalement - et Maya se fait ramener de son cours de danse par la mère de Soledad, j’ai encore un peu de temps. » indiquais-je, tandis que je le laissais me servir. Une fois mon verre en main, nous trinquons et je savoure cette première gorgée de ce bon crue en fermant les yeux et réalisant que, pour la première fois depuis le divorce, je me retrouvais seule avec lui. « Ok … Comment tu veux faire ça ? »

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Ugo ☆  @Valentina De Luca

Chez Ugo – Spring hill
« A ce point ? » Il lui offre une moue désolée en acquiesçant de plusieurs signes de tête. Un bourreau des cœurs, il l’avait été en étant adolescent. Il avait été élevé par une femme qui lui avait appris les bonnes manières mais il avait un tantinet abusé sur les hormones quand il était adolescent et avait été un véritable bourreau des cœurs jusqu’à ce qu’il perde son palpitant au pied de Polpetta, Savannah. Pour le bien de la santé mentale de son ex-femme, il ne s’étendra pas sur son passé d’adolescent et lui laisse le bénéfice du doute. Il se contente alors de lui sourire, docile. « Un père italien, une mère cubaine, c’était évident qu’on allait en faire un bourreau des cœurs. » Un éclat de rire. « On lui a donné tout ce qu’il faut pour nous causer des cheveux blancs supplémentaires ; là-dessus, je te donne raison. » Il lui offre un sourire complice d’une voix rieuse. Oui, ils avaient deux enfants absolument parfaits et ils étaient absolument la plus belle réussite de Ugo. Il espérait au fond de lui que sa fille ne soit pas aussi séduisante que l’était sa mère … il aurait un peu de mal à limiter l’accès à la porte d’entrée de sa demeure … l’adolescence. Personne ne vous y préparait vraiment. « C’est surtout qu’il faut qu’on lui rappelle qu’on est les plus malins, parce qu’il le sait au fond de lui. » « S’il a oublié, il va vite s’en souvenir », lâche-t-il en ayant hâte de voir la tête de son fils en étant confronté à ses deux parents, assis l’un à côté de l’autre pour lui parler de ses hormones qui s’agitent dans son sang. Génial ! il allait les détester.

« Ok ! T’as un bon rouge ? Roberto fait ses devoirs -normalement - et Maya se fait ramener de son cours de danse par la mère de Soledad, j’ai encore un peu de temps. » Il obéit et sert finalement deux verres pour lui en tendre un. A une époque, ils avaient partagé un verre de vin en faisant le résumé de la journée qu’ils avaient passé. A une époque, tout était différent. « Ok … Comment tu veux faire ça ? » Ugo fait quelques pas dans son salon avant de venir s’installer sur son canapé, le verre toujours entre les mains, le regard un peu perdu. « A l’ancienne. Toi, lui, moi, dans le salon. Une boîte de préservatif, une brochure sur les MST et pas mal d’anecdotes traumatisantes pour qu’il garde sa braguette fermée jusqu’à ce qu’il ait vingt et un an. » Même lui, il n’y croyait pas. Il relève la tête pour fixer son ex-femme. «On pourrait faire en sorte de parler rien qu’à trois, lui dire qu’on comprend qu’il puisse être impatient … mais qu’il doit avant tout nous assurer d’être suffisamment mature pour se lancer dans ce genre d’expérience. Je dois te dire que je préfère les savoir à la maison que tente des trucs sur la banquette arrière de ma voiture … ou dans une soirée d’ados. » Il avale une nouvelle gorgée.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill
« On lui a donné tout ce qu’il faut pour nous causer des cheveux blancs supplémentaires ; là-dessus, je te donne raison. » De même que lui, j’éclate de rire parce qu’en toute objectivité, on les a réussi nos enfants et ils sont parfaits. Et le plan de confronter Roberto à ses deux parents semblait la meilleure des idées. Il fallait qu’ils soient unis, qu’ils montrent un cadre … ensemble bien entendu. Roberto allait détester ça et avoir la honte de sa vie, mais s’il fallait ça pour qu’il ait un électrochoc, les De Luca étaient prêts à arriver à cette extrémité, ce degrés de sadisme … Un truc de parents.

Ugo proposa de boire un verre et vu la tournure que prenait la conversation, j’étais complètement d’accord avec le principe. Il nous servit un verre de vin rouge, un grand cru probablement, Ugo avait toujours eu très bon goût en matière de vin. Mon regard chocolaté le suivit, s’asseyant sur le canapé alors que je venais de lui demander s’il avait un plan d’attaque pour notre fils. « A l’ancienne. Toi, lui, moi, dans le salon. Une boîte de préservatif, une brochure sur les MST et pas mal d’anecdotes traumatisantes pour qu’il garde sa braguette fermée jusqu’à ce qu’il ait vingt et un an. » Dubitative, je ne le quitte pas des yeux puis prend une gorgée de vin que je savourais longuement. « Et t’es sûr de toi … » Parce que moi, j’en étais pas convaincue du tout ! « ça a marché dans ton cas ? Tu t’es tenu tranquille jusqu’à tes 21 ans ? » me moquais-je gentiment. Mes parents ne m’avaient rien expliqué. Trop conservateurs, trop stricts … j’avais tout appris de mes copines et leurs mères. «On pourrait faire en sorte de parler rien qu’à trois, lui dire qu’on comprend qu’il puisse être impatient … mais qu’il doit avant tout nous assurer d’être suffisamment mature pour se lancer dans ce genre d’expérience. Je dois te dire que je préfère les savoir à la maison que tente des trucs sur la banquette arrière de ma voiture … ou dans une soirée d’ados. », j’acquiesçe. « Je pourrais amener Maya chez sa copine Soledad le temps qu’on ait cette discussion. » proposais-je, « Et c’est sûr … Vaut mieux qu’il fasse ça à la maison, avec des préservatifs à porter de main. D’ailleurs, il faudra qu’on lui en achète. » dis-je sans pour autant jeter un coup d’œil à Ugo, avant de grimacer de dégoût, « Même si je préfèrerais qu’il n’ait pas à s’en servir… Je le vois pas si grand … » Je restais bloquée là-dessus, mon esprit de maman poule, ne voulait pas voir grandir son petit garçon.

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Ugo ☆  @Valentina De Luca

Chez Ugo – Spring hill
« Et t’es sûr de toi … » Un éclat de rire nerveux. Non il n’est pas sûr de lui, il est sûr de rien. Il n’est même pas sûr de vouloir avoir cette conversation avec son fils. « Ça a marché dans ton cas ? Tu t’es tenu tranquille jusqu’à tes 21 ans ? » «Joker », lâche-t-il tout en souriant, portant son verre à ses lèvres pour en boire une longue gorgée. « Je pourrais amener Maya chez sa copine Soledad le temps qu’on ait cette discussion. », il acquiesce, « Et c’est sûr … Vaut mieux qu’il fasse ça à la maison, avec des préservatifs à porter de main. D’ailleurs, il faudra qu’on lui en achète. » Il y a quelques mois, il aurait fait une remarque sur la présence de potentiels préservatifs dans la demeure de Valentina mais aujourd’hui, il n’en éprouve plus vraiment le besoin. Ils sont divorcés depuis plusieurs mois maintenant et la frustration a laissé place à d’autres sentiments. Il a fini par accepter le fait que son épouse lui ait donné une paire de cornes, ait eu un petit-ami et … d’ailleurs, il ne se pose même plus de questions sur le statut de sa vie privée. Au début, il aimait bien en savoir un peu plus … quitte à se torturer en imaginant son amant rencontrer leurs enfants. L’image avait été insupportable. « Même si je préfèrerais qu’il n’ait pas à s’en servir… Je le vois pas si grand … » «Je n’ai pas non plus envie qu’il ait à s’en servir … », il soupire et dépose son verre sur la table basse pour finalement se laisser tomber sur le dossier du canapé. Il tourne la tête vers son ex-femme.

«On y est, Val. » Elle tourne la tête vers lui. Leurs regards se croisent. «Notre bonhomme est en train de grandir un peu trop vite … et on est en train de prendre notre premier coup de vieux. » Ils en avaient parlé à l’époque, enlacés dans les bras de l’autre, le regard au-dessus du berceau. Ils avaient souvent parlé de cet instant où leur aîné grandira, et voudra voler de ses propres ailes. Ils en avaient parlé … et ne s’étaient sans doute pas imaginé dans cette situation. «On ne s’en est pas trop mal sorti jusque-là … on va gérer ça aussi » il essaie de se convaincre ou de la convaincre.

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill Son éclat de rire valait toutes les réponses du monde. «Joker », Mon sourire se fit taquin et je ne pouvais m’empêcher de répliquer : « C’est bien ce que je pensais. », avant de prendre une autre gorgée de vin. Quelques mois en arrière, le sujet des préservatifs aurait été extrêmement tendu. Roberto m’avait répété qu’Ugo cherchait à connaître ma vie privée. Je n’avais pas fait de commentaires devant mon fils mais Mr De Luca se réveillait un peu tard. J’aurais aimé qu’il s’en rende compte bien avant, qu’il se batte pour nous … Ou plutôt qu’il n’ait pas à se battre pour nous et qu’il reste le mari aimant et l’amant passionné qu’il avait toujours été. Mais ça ne s’était pas passé comme ça et j’avais fini par aller voir ailleurs… Je me sentais complètement délaissée à la maison et il y avait eu cet homme qui, lui, m’avait remarqué et je m’étais senti ô combien désirable.

«Je n’ai pas non plus envie qu’il ait à s’en servir … », On était complètement d’accord là-dessus et je soupirais moi aussi. C’était à la fois un bonheur et une angoisse permanente de les voir grandir si rapidement, et en même temps, c’était ça le rôle de parent : accompagner ses enfants vers l’âge adulte. «On y est, Val. », « On dirait bien ouai, » lui répondis-je, tout en venant m’asseoir à côté de lui, puis je croisais mes jambes. Lorsque je tourne la tête, c’est pour croiser le regard du père de mes enfants : «Notre bonhomme est en train de grandir un peu trop vite … et on est en train de prendre notre premier coup de vieux. » Je roule des yeux, petit sourire en coin et me surprends à être émue par cette révélation. Je pense aux premiers mois de vie de Roberto et à comment nous imaginions ce moment et clairement, c’était bien plus tard que je me projetais là-dedans. « Je préfère dire qu’on est vintage et pas vieux, ça te dérange pas ? » demandais-je pour rendre la situation moins solennelle. «On ne s’en est pas trop mal sorti jusque-là … on va gérer ça aussi », Je pris une nouvelle gorgée de vin, finissant ainsi mon verre et le regardais pendant quelques seconde avant de tourner la tête vers l’italien : « J’ai l’impression de mal gérer avec Roberto … d’avoir loupé quelque chose, qu’il s’éloigne de moi et je me sens … impuissante par rapport à ça.» finis-je par lui confier. A cause du divorce ? Parce que je m’étais focalisée sur ma nouvelle vie et moins sur mes enfants ? Est-ce que c’était un retour de karma ?

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Ugo ☆  @Valentina De Luca

Chez Ugo – Spring hill
« Je préfère dire qu’on est vintage et pas vieux, ça te dérange pas ? » Il acquiesce tout en laissant échapper un éclat de rire. Un court silence s’installe et elle finit par le briser sur le ton de la confidence. Ugo se redresse. Il ne s’y attendait pas. Il ne s’y attendait plus. Ils ne se disaient plus grand-chose, du moins aucun secret, aucune confidence … le temps était passé. Désormais, ils étaient des co-pilotes avec pas mal de distance. « J’ai l’impression de mal gérer avec Roberto … d’avoir loupé quelque chose, qu’il s’éloigne de moi et je me sens … impuissante par rapport à ça. » Il secoue la tête de droite à gauche. « C’est un ado, Valentina, je te le rappelle si jamais tu venais à l’oublier de nouveau. Tu n’as rien loupé du tout. T’es pas la seule à avoir du mal --- crois-pas que je m’en sors mieux. » Il hausse les épaules tout en détournant le regard. Ugo avait été proche de son aîné, ils avaient toujours été le duo … mais Ugo avait également pris conscience que son fils et lui se séparaient doucement … L’aîné voulait sortir de sous l’aile de son frère. Il voulait voler de ses propres ailes … S’ils s’entendent toujours aussi bien, il y avait néanmoins quelques zones d’ombre … et Ugo se rendait compte qu’il avait perdu la patience. «Et, il s’est passé mal de choses … on ne va pas se mentir … » Il tourne de nouveau la tête vers son ex-femme. Elle sait exactement de ce dont il est question : leur divorce. « On a essayé de gérer ça au mieux --- mais y n’empêche qu’on a divorcé. Il a dû quitter sa maison --- on n’a peut-être moins fait attention à lui … et qu’on s’est plus focalisé sur nous, sur Maya …. » Possible. « On a fait ce qu’on a pu … et je ne veux pas nous lancer des fleurs mais on s’en sort pas trop mal maintenant … regarde, » il se redresse et désigne d’un signe de tête son verre de vin, « on en est même à se partager un verre de vin. » Il lui offre un sourire complice, essayant de chasser les pensées de son ex-femme.

Des sujets qu’on voudrait éviter …
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill
L’impression que nos relations s’apaisaient. En tout cas, c’était le sentiment qui prédominait dans mon esprit alors que je me laissais aller à des confidences. Ugo était mon mari - avant - mais c’était aussi mon ami et j’aimerais le retrouver ce confident. Évidemment, nous ne vivons pas dans le monde des bisounours et je sais que ça ne pourra jamais se faire en un claquement de doigt, mais j’avais espoir … Tout doucement l’espoir renaissait. Quoi qu’on en dise, nous serons toujours une famille, liés à jamais par nos enfants. « C’est un ado, Valentina, je te le rappelle si jamais tu venais à l’oublier de nouveau. Tu n’as rien loupé du tout. T’es pas la seule à avoir du mal --- crois-pas que je m’en sors mieux. », Petit haussement de sourcil de ma part avant de sourire en coin. « Les ados c’est compliqué oui … » Et je commençais à me dire que nous n’étions qu’au début des ennuis. « Et t’es un super papa, n’en doutes pas. » Malgré ce que j’avais pu lui faire croire, peut-être à travers nos prises de têtes par le passé, je n’aurais pas rêvé d’un meilleur père pour mes enfants. J’aurais sans doute, dû le dire plus souvent. «Et, il s’est passé mal de choses … on ne va pas se mentir … », J’hoche la tête, nos regards se croisant. Le divorce. Même s’il n’avait rien laissé paraître, qu’il avait eu l’air de s’en moquer, notre aîné avait été impacté. Sa vie – nos vies – a volé en éclat : on a déménagé, nous les avons en garde partagé … une solution qui nous semblait la plus logique. « On a essayé de gérer ça au mieux --- mais y n’empêche qu’on a divorcé. Il a dû quitter sa maison --- on n’a peut-être moins fait attention à lui … et qu’on s’est plus focalisé sur nous, sur Maya …. » Je remets une mèche de cheveux derrière mon oreille, écoutant attentivement ses paroles. On avait essayé de gérer ça au mieux. Essayé. Est-ce qu’on avait pris les bonnes décisions ? Seul le temps nous le dirait. « Maya était plus en demande, peut-être qu’on aurait dû… je sais pas … faire la même chose qu’avec Maya ? Lui accorder plus de temps avec chacun de nous deux ? Et en même temps, on peut pas obliger un ado à parler …  », « On a fait ce qu’on a pu … et je ne veux pas nous lancer des fleurs mais on s’en sort pas trop mal maintenant … regarde, » Un véritable sourire s’affiche sur mes lèvres. Pas de sang, pas de meurtre, non c’est vrai qu’on ne s’en sortait pas trop mal. On pourrait se déchirer et rendre nos enfants des victimes collatérales de notre haine… « on en est même à se partager un verre de vin. », « De vrais personnes civilisées ! » plaisantais-je, en lui faisant un clin d’œil. Je réfléchissais un instant, puis déclarais : « Pour Roberto, on devrait vraiment le prendre entre 4 yeux, s’asseoir avec lui et lui dire qu’effectivement, il va vivre le moment le plus gênant de son existence mais qu’on est ses parents et que … S’il a des questions, on est là pour y répondre, que … Qu’on est conscients qu’il grandit, qu’il a une vie privée mais que … que s’il se sent prêt avec sa copine, on pourra pas l’en empêcher mais qu’on veut pas qu’il gâche sa vie. Et on doit lui expliquer comment mettre un préservatif … tous les jeunes pensent que c’est facile mais il faut lui expliquer, … Ugo on va pas avoir le choix ! » Je grimaçais, toujours pas prête psychologiquement mais avais-je vraiment le choix ?

Des sujets qu’on voudrait éviter …
Ugo ☆  @Valentina De Luca

Chez Ugo – Spring hill
« Les ados c’est compliqué oui … » Il lève au ciel en soupirant, oh oui, il lui donne raison sur ce point. Les ados, c’est compliqué et ils ne sont pas livrés avec le mode d’emploi. « Et t’es un super papa, n’en doutes pas. » L’italien tourne la tête vers elle et esquisse un sourire. Un silence. Un merci silencieux. Un merci se lisant uniquement dans le regard. Car, il la remercie de le lui dire. N’ayant pas eu la chance de connaître son père, il s’était mis bien de pression sur les épaules pour parvenir à être un bon père. Elle lui avait au cours de leur mariage toujours couvert les arrières, encourager. Ils avaient été une bonne équipe avant de devenir presque des étrangers. « Maya était plus en demande, peut-être qu’on aurait dû… je sais pas … faire la même chose qu’avec Maya ? Lui accorder plus de temps avec chacun de nous deux ? Et en même temps, on peut pas obliger un ado à parler … » « Non, mais je pense pas qu’on était vraiment disposés à l’écouter non plus … », une ombre triste vient passer dans son regard. Roberto avait peut-être essayé de lui parler, de leur parler. Il se souvient de quelques conversations où il lui avait dit de sortir, de rencontrer des gens … il lui avait même dit qu’il n’était pas si vieux … Ugo avait ri sans se rendre compte que son fils s’inquiétait pour lui, plus comme un ami que comme un fils.

« De vrais personnes civilisées ! » Un éclat de rire. « Pour Roberto, on devrait vraiment le prendre entre 4 yeux, s’asseoir avec lui et lui dire qu’effectivement, il va vivre le moment le plus gênant de son existence mais qu’on est ses parents et que … S’il a des questions, on est là pour y répondre, que … Qu’on est conscients qu’il grandit, qu’il a une vie privée mais que … que s’il se sent prêt avec sa copine, on pourra pas l’en empêcher mais qu’on veut pas qu’il gâche sa vie. Et on doit lui expliquer comment mettre un préservatif … tous les jeunes pensent que c’est facile mais il faut lui expliquer, … Ugo on va pas avoir le choix ! » La main de l’italien se cale sur son front et il se masse la tempe tout en fixant son verre posé sur la table basse. Il s’imagine déjà raconter ça à Zelda et il la voit déjà se moquer ouvertement de lui, d’eux. « On pourrait faire ça quand je passe les chercher à la fin du week-end », il tourne légèrement la tête sans changer de position. « Plus vite on fait ça, mieux ça sera … le coup du pansement qu’on arrache d’un coup. » Un fin sourire se dessine sur ses lèvres alors que son téléphone se met à sonner. Il se redresse. « Désolé », il se lève, jette un coup d’œil au message posté sur son écran et repose son attention sur son ex-femme. « Tu vas survivre ce week end en attendant cette conversation ? Je ne te mets pas à la porte mais … » Il hausse les épaules. « Un peu quand même... »

Des sujets qu’on voudrait éviter …
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Chez Ugo – Spring hill Je ne me rappelle même pas la dernière fois que nous avons eu une discussion si apaisée. Je suis sincère lorsque je lui dis qu’il est un bon père et mon sourire est aussi sincère que le sien. Notre couple était un échec mais nos enfants, c’était notre plus belle réussite et je ne regrettais pas un seul instant de les avoir eu avec lui. Peut-être qu’on aurait du faire pareil avec Roberto, qu’on aurait dû être plus attentifs aux signes que notre fils nous avait envoyé mais … à part s’échapper faire du surf tous les jours et passer son temps, le nez sur le téléphone à envoyer des textos à je ne sais qui, les indices étaient maigres. « Non, mais je pense pas qu’on était vraiment disposés à l’écouter non plus … », « C’est vrai … » Est-ce du regrets qui pointait dans ma voix ? Le premier regret que j’avais, c’était d’avoir fait du mal à mes enfants parce que c’était la dernière chose que je souhaitais : leur faire du mal, même si j’étais consciente que j’en ferais forcément en m’abandonnant à l’adultère. D’une certaine façon, j’en voulais également à Ugo de m’avoir négligée de la sorte … sans ça je n’aurais jamais cédé. Le mariage, c’est une affaire sérieuse malgré ce que mes actes peuvent le faire penser.

Et il fallait qu’on parle à notre fils… Moment gênant ou pas,il fallait en passer par là, pour notre tranquillité d’esprit. « On pourrait faire ça quand je passe les chercher à la fin du week-end », j’acquiesçe, « Plus vite on fait ça, mieux ça sera … le coup du pansement qu’on arrache d’un coup. », « Je téléphonerais à la mère de Soledad pour qu’elle garde Maya dimanche dans ce cas. », Mon sourire s’efface tout d’un coup alors qu’il se penche sur son téléphone. Trop loin pour jeter un coup d’œil, et puis de toute façon il s’éloigne pour consulter son message. Ma mâchoire se contracte et mes lèvres se pincent. Je ne devrais pas être piquée et pourtant … Je suis curieuse de savoir qui le contacte, j’aimerais savoir qui lui envoie des messages. « Désolé, Tu vas survivre ce week end en attendant cette conversation ? Je ne te mets pas à la porte mais … » Je me lève comme un ressort et le coupe un peu sèchement, « Te fatigues surtout pas, je dois y aller de toute manière. » je pose mon verre sur le comptoir puis reprends ma veste et mon sac. « Je voudrais pas te mettre en retard. » Oui oui j’ironisais, « On se voit dimanche. » Et c'est ainsi que je partais, piquée au vif par ça ... Pourquoi ça m'énervait à ce point de savoir qu'Ugo avait une vie ?