Jaylen ¤ Why was I the last to know?

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Le feu léchait les fenêtres de la bâtisse, il était définitivement trop tard. L'intervention tournait au chaos, les forces de l'ordre se retrouvant sur le parvis à attendre l'aval des équipes de pompiers pour pouvoir faire le compte et interroger les rescapés. L'incendie était criminelle, ils avaient l'air d'en être certains mais ce n'était franchement pas le détail que retenait Wren. Lui avait les yeux concentrés sur la beauté de la flamme qui s'élevait vers le ciel, la force de cette passion orangée qui désirait tout broyer sur son passage. On ne pouvait pas dire que c'était un fait commun, là encore, le feu n'avait jamais été un signe du chaos élémentaire. Celui-ci avait toujours existé mais il n'y avait que les plus braves qui pouvaient réellement apprécier ce spectacle. Doherty avait toujours fait partie de ceux là, il n'était pas courageux pourtant, non, bien au contraire, il était la témérité incarnée. C'était comme si ces forces obscures l'appelaient d'une manière ou d'une autre, comme si plonger dans les flammes pouvaient le sauver de son triste sort. Peut être que cela le rendrait plus respectable s'il mourait aujourd'hui, dans ce brasier, en souvenir de son propre père qui en avait tant allumé avant lui. Wren, lui, aurait aimé être plus fort pour résister à cet appel de mauvaise augure mais il n'était qu'un homme, pompier de surcroît et qui devait donc vivre avec cette tentation au quotidien. Alors, il avait plongé. Sans même sourciller, sans regarder en arrière, il avait plongé. Ses pieds ne répondaient plus à l'appel de son corps, la folie l'étreignant au moment où on lui hurlait de rester en arrière, de ne surtout pas rejoindre les flammes. Le bâtiment pouvait s'effondrer d'une minute à l'autre et même s'il restait encore des survivants à l'intérieur, ils n'avaient que très peu de chances de pouvoir en sortir avant le bouquet final. Quelque part, c'était la mort qui requérait la présence de Doherty à ses côtés et ce fou ne pouvait que la suivre.

Le temps lui était certainement compté alors qu'il regardait partout autour de lui, ignorant les messages radio qu'il pouvait entendre à l'arrière plan. Pour sûr qu'il allait se faire tuer par ses supérieurs et qu'il allait devoir plusieurs jours à la maison pour avoir osé braver les lois de la hiérarchie. Pour le moment, Wren n'y pensait pas une seule seconde. Il était concentré sur sa mission, retrouver la provenance de ce cri tonitruant. A peine quelques secondes plus tard, c'était une silhouette qui se retrouvait près de lui, paniquée. Wren n'essaya même pas de rassurer cette jeune femme, encore moins de lui demander si elle était seule en ces lieux, il savait que s'ils devaient survivre, la sortie devait s'opérer dans la minute suivante. Alors, le pompier passa un bras rassurant autour des épaules de la survivante, tâchant de les extirper de la masse enflammée qui semblait vouloir les happer. Comment avait-il réussi à les faire sortie de là? Doherty n'en avait pas la moindre idée mais quelques minutes plus tard, il était à l'extérieur, retirant son masque en toussant de toute la fumée qui avait pu lui faire tourner la tête dernièrement. Il ne fit même pas attention aux gens qui passaient à côté de lui, soit en lui tapotant l'épaule d'un air conquérant ou pour le blâmer de son attitude. Evidemment, Jaylen était dans le coin et Wren s'attendait à récolter ce qu'il avait semé. "Pas besoin de me le dire, j'suis mis à pied, non? Et aucune raison de me faire la morale, j'avais pleinement conscience de ce que j'faisais... Et j'regrette pas franchement." Il ne cherchait même pas d'excuses, comme si ses actions lui avaient été commandées par un esprit supérieur. A la place, il coinça son regard dans celui de son collègue, assuré qu'il finirait par crever de tout cela, et fièrement en plus.

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(#) Sujet: Re: Jaylen ¤ Why was I the last to know? Mer 7 Mar 2018 - 19:51

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Tout s'était enchaîné vite. Très vite. Installé sur le canapé, le magasine entre les mains, Jay' était ent rain de lire quand l'alarme avait retenti, appelant les pompiers. Ni une, ni deux, ils s'étaient équipés. Et direction la zone de sinistre. Les sirènes retentissaient. Les véhicules s'écartaient sur leur passage, afin d'avoir accès au feu. Un périmètre de sécurité avait été instauré. Et ils allaient devoir agir. Et pas qu'un peu. Eloigner les badauds. Faire en sorte que personne ... que personne ne se retrouve blessé inutilement. Leur chef d'escadron avait donné quelques ordres. Pour éviter quelques ... quelques galères, en quelque sorte. Mais y'en avait toujours un qui ... Y'en avait toujours un qui allait contre les ordres. Et c'était Wren. Jay' avait jeté un coup d'oeil au jeune femme qui regardait les flammes depuis quelques minutes. Il avait vu son regard. "Wren ..." Il l'avait interpellé. Peut-être pour le capter. Peut-être pour s'assurer qu'il n'allait pas faire ce que ... ce qu'il pensait ce qu'il allait faire. Et en moins de temps qu'il ne le faut pour dire ouf, il s'était lancé à l'assaut des flammes. "Bordel de merde ... Wren !" Sérieusement, il les ferait toutes ! Combien de fois Jay' avait pu lui dire qu'il devait arrêter de se la jouer tête brûlée ! Combien de fois il lui avait demandé d'attendre ... Et de respecter les ordres ! Mais non. Il n'en faisait qu'à sa tête. Fichu gamin. Ouais. Fichu gamin. Y'avait pas à dire. C'était dingue ... Et pas qu'un peu. Il était têtu ... Et ça allait finir par lui apporter des ennuis. Jay' serra les dents. Combien de fois allait-il devoir lui faire des reproches ? Il n'en savait rien. Mais Jay' n'était pas son père. Et il n'allait pas le surveiller comme le lait sur le feu. Non. Ce n'était pas possible. Bien sûr, il avait sauvé une vie. Mais même s'il sauvait une vie, ça ne voulait pas dire pour autant qu'il pouvait faire tout et n'importe quoi sans aucune conséquence. Le chef d'escouade avait regardé Jay'. "Oui, oui, je sais, j'ai compris." Il poussa un léger soupir. Il n'avait pas trop le choix. Sans doute que Jay allait devoir lui passer une brasse. Encore. Une fois de plus. Il n'aimait pas ça. Ca ne l'éclatait pas vraiment de devoir l'engueuler une fois de plus. Un jour, peut-être ... peut-être que ça rentrerait dans sa petite tête. Le feu ... le feu était plus ou moins maîtrisé. Wren était passé pas très loin de Jay et ce dernier ... ce dernier jouait les effrontés. Une fois de plus. "Toi et moi, il va falloir qu'on discute de ça. Même si je pensais avoir été plutôt clair la dernière fois." A croire que le message n'était pas très bien passé. Du tout. "J'ai un peu l'impression que tu me prends pour un con. Et notre chef également." Même si Jay était lieutenant, cela ne voulait pas dire pour autant qu'il prenait toutes les décisions et qu'il décidait. Non. Ils avaient leur chef. Le chef de la caserne. Mais il était vrai que Jay pouvait faire quelques recommandations. Et même si Wren avait des burnes, qu'on se le dise, ça ne voulait pas dire pour autant qu'il pouvait continuer comme ça. Il allait finir par le tuer. "Tu vas continuer encore longtemps à jouer les casse-cou ? Ou t'attends vraiment qu'il t'arrive quelque chose de grave ?"

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On avait tout à perdre quand on choisissait ce métier mais, après tout, est-ce que Wren l'avait véritablement choisi? Il s'y était dirigé le plus naturellement du monde, peut être parce que le feu avait défini la moindre parcelle de sa vie depuis sa naissance. Il aurait pu s'en détacher pourtant, il aurait même très certainement dû étant donné ce qu'il était en train de devenir à cause de ce feu dévorant mais Wren n'avait pas assez de jugeote pour oser changer sa vie du tout au tout. Il était probable qu'il reste pompier, se mettant en danger au quotidien pour des idéaux qui ne lui correspondaient pas le moins du monde, simplement parce qu'il voulait par dessus tout réparer les erreurs de son géniteur. Wren n'était pas son père néanmoins, il choisissait son propre chemin, même si, très clairement, le moindre souvenir qu'il avait encore de cet homme là lorsqu'il était en dehors de sa prison, c'était les briquets qui flambaient dans la lumière du soir, des moments passés autour du barbecue à attendre quelque chose qui ne le satisfaisait jamais totalement. Et pour cause, c'était le feu, le vrai feu de la passion qui le faisait s'attarder autour de la nourriture qui cuisait sereinement. Le père Doherty avait abandonné sa famille pour cet amour passionnel, le feu avant tout et c'était ce qui poussait Wren aujourd'hui à arborer un uniforme de pompier. Il voulait se protéger de cette folie qui pouvait l'appeler à tout moment et l'amener vers le chaos le plus extrême. Il n'avait même plus besoin de l'attendre, ce chaos, puisque Wren avait foncé tête baissée pour le rejoindre, sans demander son reste. Le jeune homme avait conscience que Jaylen et le reste de la brigade allaient l'étriper sur place, certainement même devant les badauds qui se bousculaient derrière le périmètre de sécurité. Pour autant, il ne semblait pas avoir peur en sortant de l'immeuble encore en feu, menaçant à tout moment d'imploser. Voir arriver Jaylen de sa démarche assurée, prêt à lui passer un savon mettait d'ores et déjà Wren dans de mauvaises dispositions pour la suite de la conversation. Il n'avait pas nécessairement besoin d'être materné et puis, il savait pertinemment ce qu'il risquait à ne rien écouter pour sauter dans le danger sans avoir aucun harnais de sécurité autre que sa propre combinaison et ses quelques neurones encore actifs au milieu de la fumée toxique qui l'entourait. "Ca a rien à voir avec vous... On laisse des gens y passer alors qu'on peut faire quelque chose, la preuve... Je peux pas accepter ça, je suis désolé de pas être comme toi, d'être capable de laisser des gens derrière. J'ai jamais pu faire ça." Il n'avait pas fait ce métier pour voir à nouveau sa mère tomber sous les flammes. Wren l'avait sauvée elle aussi, même s'il regretterait toujours le fait d'avoir laissé le feu lui ronger la peau. Elle se détestait depuis et lui avec, ce qui poussait d'autant plus le jeune Doherty à réagir durant les interventions. "Tu sais bien que je peux pas répondre à ça. Au fond, je m'en fous s'il se passe quelque chose de grave... Mon seul intérêt, c'est de ramener le plus de personnes possibles sur le parvis. Mais j'accepte la sanction, quoiqu'elle soit." Pour une fois, il n'essayait même pas de répliquer, il avait conscience que Jaylen suivait des ordres lui aussi. Ils le faisaient tous, ces pompiers en train de courir dans tous les sens pour terminer le travail mais Wren, par contre, n'était pas capable d'être un esprit conformiste. "J'écope de combien de temps sur le banc de touche, alors?" Il en était presque à sourire, sans honte, sans peur, quelque part soulagé d'avoir survécu autant à l'incendie qu'à son besoin irrépressible d'épouser les flammes.

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(#) Sujet: Re: Jaylen ¤ Why was I the last to know? Jeu 15 Mar 2018 - 19:59

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Wren était inconscient. C'était une tête brûlée. Pour autant, il faisait bien son boulot. Le seul souci, et c'était un souci de taille, c'est que Wren n'était pas ... il n'écoutait pas. On lui donnait des ordres, il faisait toujours le contraire de ce qu'on lui demandait. Alors oui, il était jeune. Il se fichait sans doute de tout. Est-ce qu'il se fichait également de perdre la vie ? De mettre en danger la vie des autres ? Qu'il mette sa vie en danger, d'accord. Mais il mettait également la vie des autres en danger. Celle des victimes. Celle de ses collègues. parce que quand Wren s'était lancé à l'assaut des flammes pour récupérer la victime, Jay' avait eu envie de se lancer à sa poursuite. Pour pas le laisser seul à affronter cette galère. Mais il n'en avait rien fait. Parce qu'il avait vu le regard réprobateur de leur chef d'escouade. Et il avait compris. Que s'il se bougeait, oui, il aurait, lui aussi, des soucis. Qu'on se le dise, Jay' n'était pas tout blanc. Non. Ca lui était arrivé, à quelques reprises, de faire des choses que ... Et bien, de faire des choses qui n'étaient pas bonnes. Pour autant, avec l'âge et tout ça, oui, il avait arrêté les conneries. Parce que enchaîner connerie sur connerie, c'était pas bon. Et il n'aurait pas pu gravir les échelons.

Enfin. Il était parti, une nouvelle fois, pour passer un savon à Wren. Et honnêtement, ça commençait .... à le gonfler ? Ouais. Et pas qu'un peu. Et il n'aimait pas faire ça. Il détestait cette position. Et pas qu'un peu. Pour autant, il devait jouer son rôle. Il l'avait fait la toute première fois et depuis, leur chef comptait beaucoup sur ... comptait beaucoup sur Jay' pour recadrer Wren. Et ça ... oui, s'il pouvait s'éviter ça, ça serait cool. Seulement, il ne pouvait pas l'éviter. C'était comme ça. Et pas autrement. Bien malheureusement. "Wren, pas de ça avec moi." Jay secoua la tête. "On t'a jamais demandé de laisser les gens derrière toi. On te demande de suivre les ordres et d'agir quand on te le demande. Pas quand toi tu as décidé de le faire." Jay' se doutait que le message n'allait pas passer. Et il continuerait à en faire qu'à sa tête. C'était pénible. Il ne savait pas vraiment comment atteindre Wren. Quoi lui dire pour ... lui faire comprendre que c'était dangereux. Et qu'il prenait un mauvais chemin. Et que ça allait finir par lui apporter pas mal de soucis. Et surtout, que ça lui retomberait sur la gueule. La sienne, mais aussi celles de ses collègues. Wren se fichait bien de ... s'il lui arrivait quelque chose de grave. Tout ce qu'il voulait, c'était ramener des gens. Les sauver. Leur éviter quelque chose. "Et ils feront comment ces gens pour être sauvés quand tu ne seras plus là ?" lui demanda Jay'. "Parce que même si t'es une tête brûlée, t'es un putain de bon élément. Ca, personne ne le néglige. Mais tu fais n'importe quoi." Et ça, c'était plus possible. Non. Pour son bien, celui de la caserne, qu'il écoute les ordres. Wren lui demanda combien de temps il allait être sur le banc de touche. "J'en sais rien." Il secoua la tête. "Déjà, tu mériterais un bon coup de pied au cul." Ca permettrait d'enlever ce sourire qu'il avait au coin des lèvres. Ca, Jay' avait un peu du mal à le supporter puisqu'il avait l'impression qu'il était en train de se foutre de lui. "Je pense que le chef va demander à te voir."

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Il ne faisait pas toujours les bons choix, voire jamais si on voulait être tout à fait honnêtes. Wren avait toujours eu ce côté intrépide au fond de lui et c'était certainement cette partie de lui qui finirait par lui jouer des tours. Il ne pensait jamais aux conséquences de ses actes, toujours bien trop concentré sur le présent pour se soucier de toutes les emmerdes qui pouvaient arriver plus vite que prévu. Pourtant, Doherty avait conscience que son travail nécessitait d'avoir la tête sur les épaules et ce, même quand on désapprouvait un choix venant de la hiérarchie. C'était son chef qui devait rendre des comptes encore plus haut mais Wren, lui, était incapable d'accepter qu'on laisse la veuve et l'orphelin périr pour des sombres histoires. Oui, pour lui, garder des pompiers en vie, ce n'était pas forcément les meilleures décisions, probablement parce qu'il cherchait par tous les moyens à en finir avec le côté sombre qu'il avait au fond de lui. Le pauvre irlandais n'avait pas eu la tête sur les épaules depuis l'adolescence au bout du compte et pourtant, il continuait à vouloir sauver des vies, idiot qu'il était. Ce jour là, clairement, il avait déconné et il acceptait la sentence, peu importe ce qu'elle était. Jaylen n'avait pas franchement envie de plaisanter mais Wren n'avait pas plus envie de s'effacer. Quand il le voulait, il pouvait être incroyablement têtu et de mauvaise foi. C'était apparemment le choix qu'il faisait en tenant tête à son supérieur, si utiliser son cynisme exemplaire relevait d'insubordination évidemment. Il ne pouvait jamais se contenir dans ce genre de cas, certainement parce que l'adrénaline de l'incendie lui avait procuré des ailes. Wren finirait par en crever, de cet ocytocine qu'il créait au moment où il croisait son chemin avec celui des flammes, c'était à n'y rien comprendre et il ne serait pas celui qui partagerait son expérience avec ses coéquipiers. Il savait ce qu'il risquait à être si différent, être le fils d'un pyromane dans un monde où tous les autres luttaient contre les démons du brasier. Wren était définitivement hors de ces normes, préoccuper par tout ce qu'il n'arrivait pas à surmonter, même au moment où Jaylen menaçait de l'étriper de son regard perçant. "Ca n'empêche pas qu'en faisant ça, on laisse des gens crever, Jay'..." C'était tout ce qu'il pouvait dire, en tournant son regard vers les restes de l'incendie. Il détestait ce sentiment d'être impuissant mais au fond, Wren avait conscience que c'était Jaylen qui avait raison. A quoi bon mourir quand il pouvait être présent pour d'autres incidents, d'autres personnes à sauver? "Y aura toujours d'autres pompiers. Y aura toujours des gens courageux, des putains de bons éléments, je suis pas forcément comme tous ces gens là. Je pense que les boss le savaient en m'enrôlant... Je sais pas si j'serais toujours comme ça mais faire n'importe quoi, ça a l'air de faire partie de moi. J'suis supposé lutter comment contre ça?" Et c'était la question la plus légitime qu'il pouvait poser. Doherty n'avait aucune idée de la manière dont il pouvait devenir meilleur, comment simplement arrêter le flot stupide de ses pensées qui l'amenait à agir n'importe comment. "Je te laisse le droit de m'en mettre un, évidemment." Il arrivait à laisser échapper un léger sourire, suffisamment léger pour que personne ne l'aperçoive, ce n'était pas dans le genre de la maison après tout. "J'imagine. Dans son super bureau que je connais par coeur. Ca fera une ligne de plus dans mon dossier, ou une suspension. Au moins, on sait que j'serais jamais gradé comme toi. D'ailleurs, comment t'as fait? T'as vraiment réussi à tenir tous les ordres pour en arriver là? C'est incroyable." Wren n'était pas prêt à sacrifier sa folie pour des galons. Il n'était décidément pas fait pour ce monde.

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Du plomb dans la tête. Est-ce qu'il arriverait à lui mettre du plomb dans la tête un jour ? Est-ce qu'il arriverait à lui faire comprendre ce qu'il y avait de dangereux dans tout ça ? Est-ce que Wren finirait par changer de comportement ? Honnêtement, Jay' avait des doutes. De gros doutes. Oui. Il était comme ça le petit. Et ça faisait chier. Parce qu'il pourrait être un bon pompier. Un très bon pompier. Mais tel un Pokemon, il ne pourrat pas évoluer. Pas avec ce comportement. Pas avec ce défi de l'autorité. Parce que c'était ce qu'il faisait. Wren défiait l'autorité, encore et encore. A croire que ça l'éclatait. A croire qu'il adorait avoir des blames ou bien des réprimandes. A croire que ça l'amusait. C'était peut-être le cas. Peut-être que tout ça, c'était simplement un jeu pour Wren. C'était possible. Jay n'en savait rien. Et il n'avait pas vraiment envie de s'en mêler plus. Enfin, si. Dans le sens où il voulait savoir ce qui motivait le jeune homme. Et pourquoi il jouait autant les crétins. Etait-ce parce qu'il était comme ça ? Ou était-ce parce qu'il avait un réel souci ? Ou peut-être qu'il y avait encore quelque chose à découvrir. Quelque chose de plus ... quelque chose de plus profond. Un malaise, ou quoi que ce soit dans le genre. Est-ce que Jay' voulait savoir ? Bien sûr. Même s'il n'était pas vraiment certain d'apprécier la réponse ou ce qu'il allait découvrir ou quoi que ce soit dans le genre. "Tu veux sauver des vies ? Parfait. Ca, je peux le comprendre. C'est tout à fait louable. Mais tu peux pas le faire n'importe comment. Surtout si tu mets en danger la vie de tes coéquipiers !" Mais Wren trouvait des excuses. Encore des excuses. Sur le fait qu'il y aurait toujours des pompiers. De bons éléments. Des personnes qui pourraient faire ... qui pourraient faire bien. Et mieux. Que répondre à cela ? "Continue de penser que tu as raison. Et quand tu en reviendras à la réalité, ça sera trop tard parce que ton job, ce que tu aimes faire, tu l'auras plus." C'était pas des menaces. Enfin, si, peut-être un peu. Mais Jay' ne serait pas toujours derrière son cul à ... derrière son cul à tenter de le protéger et à faire en sorte qu'il n'ait qu'un blame. Un jour ou l'autre, il ne pourrait plus faire grand chse pour Wren. Ca serait terminé pour lui. Et c'était con. Parce que ... Et bien, parce qu'il était doué. Parce qu'il savait s'y prendre. Parce qu'il avait un bon contact avec les victimes. Parce qu'il connaissait son job. Mais tout ça pouvait disparaître du jour au lendemain. "Il va falloir que tu réfléchisses à ce que tu veux." A ce qu'il voulait faire. A ce qu'il voulait vraiment. "Parce que si tu ne rentres pas dans les clous, la seule chose qui arrivera, c'est que le chef se passe de tes services. Définitivement." Et Jay en avait marre. Il en avait marre de jouer les grands frères. Un jour ou l'autre, il ne le ferait plus. Il ne protègerait plus ses fesses comme il pouvait le faire actuellement. Wren devait prendre ses responsabilités. Peut-être dans une autre caserne. Peut-être dans une autre ville. Ca pourrait lui faire du bien. Ou pas. "T'en mériterais une effectivement." dit-il dans un hochement de la tête tout en le regardant. "Et si te botter les fesses pourrait te faire rentrer un peu de plomb dans la tête, j'le ferais avec plaisir." Seulement, il n'était pas certain que ça fonctionne vraiment. Donc, il ne le ferait pas. Jay' en vint à lui dire que pour le moment, pas de décision prise à son encontre. Mais ça ne saurait tarder dans les heures qui allaient suivre. Enfin, c'était ce qu'il pensait. Il pouvait se tromper. Mais il se trompait rarement sur ce genre de choses. "Si tu pensais devenir lieutenant, ça sera pas pour tout de suite." Non, ça, c'était certain. Un jour ? Peut-être pas. Peut-être qu'il avait grillé toutes ses options. Le jeune homme lui demanda comment il avait fait. Comment il avait pu suivre les ordres. "Parce que tu crois que j'ai jamais eu envie de me rebeller ? Ou d'aller à l'encontre des ordres ?" Ca lui était arrivé. A plusieurs reprises. Avoir envie de faire comme il le sentait. De se foutre un peu ... de tout. "J'ai pris sur moi. J'étais souvent en colère. Mais j'suis passé au dessus de tout ça." Il n'avait pas eu le choix. Mais alors pas du tout. Ouais. C'était pas. Et pas autrement. Ouais. "Il faut savoir serrer le poing et accepter les choses. Mais j'a l'impression que ce n'est pas quelque chose que tu es prêt à faire pour le moment." C'était même tout le contraire.

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Il était dur au mal et peut être qu'il ne croyait plus en rien. L'humanité avait peut être eu raison de lui au bout d'un temps, Wren n'aurait pas su le dire. Jusque là, il avait fait tous les efforts du monde pour s'intégrer à la société mais la vérité était blessante, il ne la comprenait pas le moins du monde. Voir tous ces gens courir dans tous les sens à la recherche d'une quête quelconque, même futile, le rendait nauséeux. Il préférait profiter de la vie, la vraie vie, pas celle que l'on pouvait voir au cinéma ou à la télévision mais Doherty avait surtout l'impression que la simplicité de cette existence était en train de tomber en désuétude. Devait-il essayer de s'y faire et rentrer dans le rang? Il n'avait jamais franchement été capable de faire comme tout le monde alors pour sûr que s'il tentait quelque chose de cet acabit, il échouerait. Forcément, Wren y pensait. Quand on avait choisi un métier comme le sien, où l'on jouait avec des vies humaines toute la sainte journée, on se posait énormément de questions métaphysiques voire même existentielles mais justement, peut être qu'il valait mieux ne pas en connaître les réponses. Au bout du compte, le pompier avait arrêté de réfléchir, c'était bien plus simple de plonger dans des immeubles en feu que de s'interroger sur la personne qu'il voulait réellement être à l'avenir. Wren savait que Jaylen avait raison: il allait devoir apprendre à se poser, juste arrêter de jouer les têtes brûlées ou alors il allait en payer le prix le plus fort... Perdre la vie ou pire, faire perdre la sienne à un de ses coéquipiers et il n'y avait rien de plus dur à vivre que cela quand on était pompier. Il y avait des codes et préserver la vie de ses camarades était peut être la seule règle d'or du groupe. "Non, tu sais que si j'accours dans le feu, je veux pas qu'on me court après. Je veux mettre personne d'autre en danger." Il ne voulait que se tuer, lui. C'était le pire fait de l'histoire, Wren était incapable de se contrôler, juste parce que les flammes l'appelaient, elles l'attiraient toujours et il ne pouvait pas y faire grand chose. Succomber, rendre les armes, c'était la seule réponse possible pour quelqu'un d'aussi abîmé que lui. Quelque part, son géniteur gagnait le combat et Wren se méprisait encore plus pour cela. "Sois pas si réaliste, Jay', tu sais qu'on aime pas t'entendre avoir raison comme ça." Il réussit à lui faire un léger sourire, comme si la perspective de se faire virer l'emballait. Après tout, c'était un peu ce qu'il cherchait, non? Doherty n'écoutait jamais personne, pas même sa raison alors arriverait fatalement un jour où on arrêterait de lui pardonner ses petits écarts de conduite. "Sûrement. J'sais juste pas vraiment si j'veux vivre ou mourir, apparemment. Mais, promis, j'vais mettre mon cerveau en action et m'calmer." S'il était vraiment en mesure d'agir en ce sens, le monde ne s'en porterait pas plus mal, encore fallait-il qu'il soit capable de laisser son instinct de côté le temps de mettre ses neurones en marche. Une bien autre histoire, clairement. "Pas sûr que la violence marche avec moi, cela dit, franchement c'dommage, ça rendrait ton taf dix fois plus facile, j'suis sûr." Il était chiant à gérer mais Wren n'était sûrement pas le seul dans toute l'équipe, c'était probablement le principal problème quand on devait gérer une équipe composée majoritairement de testostérone. "Moi, lieutenant... Je sais déjà pas me gérer, non, j'étais juste curieux du processus, tu vois." Wren ne savait pas vraiment s'il avait l'âme d'un leader. Vu le nombre de conneries qu'il faisait et qui traînaient dans son dossier, ce genre de carrières étaient déjà bien compromis. Cela n'avait pas l'air de franchement le traumatiser, il n'avait pas beaucoup d'ambition dans le domaine professionnel de toute manière. "Ouais, donc la leçon, c'est bien que 'faut toujours rentrer dans le rang. Mais j'ai juste une question... Si les ordres sont pourris, qu'on sait qu'on peut agir et qu'on fait rien par respect des règles, c'est pas se trahir? Je sais pas si je peux vivre avec les conséquences... Mais c'est bien pour ça que t'es lieutenant, c'est toi qui a les responsabilités de tout ça." Wren n'était pas de ceux qui pouvaient vivre avec des morts sur la conscience, état de fait. "Promets moi juste un truc. Si un jour, juste un jour seulement, je te demande d'y aller... Même si ça t'paraît dingue, laisse moi le faire." Il savait que ce jour viendrait et il savait aussi qu'il pourrait le faire. Aller au delà de la raison pour sauver une vie, s'y perdre pour une cause noble.

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Atteindre Wren, c'était pas forcément une chose évidente. Mais pas du tout d'ailleurs. Jay' s'y cassait souvent les dents. Ca serait tellement facile si Wren l'écoutait. Mais ça rentrait par une oreille. Et ça ressortait automatiquement par l'autre. Ou presque. Et ça devenait pénible. Jay voulait se battre pour son coéquipier. C'était un fait. Parce que ... Et bien, parce qu'il était doué. Parce que ça se voyait qu'il aimait ce qu'il faisait. Seulement, à foncer comme ça, sans réfléchir, sans ... Sans se préoccuper des ordres qu'on pouvait lui donner et tout ça, oui, ça devenait ... C'était une plaie. Et pas qu'un peu. Est-ce qu'il arriverait, un jour, à lui faire comprendre ? Il n'en savait rien. Il n'en savait rien du tout. Mais ça devenait difficile de le défendre. De prendre sa défense. A un moment ou à un autre, il ne pourrait plus rien faire. Bien malheureusement. Jay' ne pourrait plus le défendre. Mais il tentait de le faire. Tant qu'il le pouvait encore. Voilà tout. C'était pas facile. C'était pas simple. Oui. Mais il n'allait pas le lâcher. Pas encore. "Et toi tu sais que si un combattant va au feu, seul, d'autres vont venir le rejoindre." Il eut un hochement de la tête. "Alors, tu te mets en danger. Mais tu mets les autres en danger aussi." Donc, au final, ils n'avaient pas besoin de ça. Non. Après, si Wren ne voulait rien écouter, il n'y aurait plus qu'une seule chose à faire. Oui. Lui dire au revoir. C'était con pour lui. Mais ça lui pendait au nez. De plus en plus. "Je t'énonce simplement les faits pour que tu aies une vision d'ensemble." Mais oui. Il avait raison. Et avoir raison, c'était toujours chiant à dire vrai. Et pas qu'un peu. Mais peut-être que ça lui mettrait un peu de plomb dans la cervelle. Ou pas du tout. Wren semblait lui faire une promesse. Oui. Celle de se calmer un peu. Par contre, ça l'inquiétait. Ca l'inquiétait de savoir qu'il ne savait pas si ... Et bien, s'il voulait vivre ou mourir. "Il va falloir te décider." Il eut un léger hochement de la tête. "Tu sais que si y'a des choses qui te travaillent et que tu veux parler ... Tu peux me trouver." Parce que savoir qu'un coéquipier ... ne savait pas ... s'il voulait vivre ou mourir ... C'était quand même grave. Très grave. Et si Wren avait des pensées suicidaires, oui, Jay' devait s'en charger. Discuter avec lui. Voir un petit peu ce qui se passait. Et si jamais il ne pouvait rien faire, lui conseiller d'aller parler avec un professionnel. Demander de l'aide, c'était jamais facile. Jay' savait de quoi il parlait. Parce que ... Et bien, parce qu'il avait eu du mal après la mort de cette victime sur ce manège. Mais il s'en était sorti. Grâce à un psy. Grâce à Lisbeth aussi. Mais ça, c'était une autre histoire. D'autant plus que Lisbeth l'avait bien démonté par la suite. "Dommage comme tu dis." Il eut un hochement de la tête. "Parce que ça me ferait du bien." Ouais. Enfin, pas qu'il cherchait quelqu'un sur qui passer ses nerfs. Mais Wren, oui, il était à la limite de l'insolence. Toujours. Et ça pourrait faire du bien de lui botter les fesses. Enfin, cce qu'il en disait. Quant au fait d'avoir une promotion, non, sérieusement, avec toutes les conneries que Wren faisait, hein, c'était pas pour tout de suite. Peut-être même pour jamais d'ailleurs mais bon. Il n'allait pas lui zapper le moral tout de suite. Et puis, il devait se douter que c'était pas gagné d'avance. Du tout. Peut-être qu'il avait eu un impact aujourd'hui sur Wren. Il l'espérait à dire vrai. Seulement, il n'était pas totalement convaincu. Et cherchait encore ... A savoir ce qu'il fallait faire. Ce qui était bien et qui l'était moins. "Peut-être que c'est un peu se trahir." Sans doute même. "Mais si ça permet de vivre une nouvelle garde pour pouvoir sauver des vies, alors j'prends le risque." Parce que s'il était mort, oui, qui sauverait des vies ? Ses collègues, ok. Mais des collègues comme Wren ... il fallait quelqu'un pour les canaliser. Et là, Jay' arrivait à le faire. A tempérer un peu ses ardeurs, même si c'était pas simple. Non. Wren voulait une promesse de Jay'. Il voulait un joker. Pouvoir faire n'importe quoi. Se lancer dans les flammes. Sans que le lieutenant ne l'en empêche. "J'le ferais pas vraiment de gaïeté de coeur." Mais il pourrait le faire. Peut-être bien.

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Ses raisons étaient purement égoïstes, liées à son passé plus qu'au présent des gens qui risquaient leur vie dans les flammes. Wren n'avait jamais été très franchement altruiste, il tâchait simplement de réparer ses erreurs du passé. Il ne pouvait pas y faire grand chose malheureusement, la machine à remonter le temps n'étant toujours pas en service. Si seulement il avait eu le courage d'agir durant son adolescence, juste pour faire taire ce père qui les méprisait tous. Être un Doherty, c'était vivre avec le fardeau de ce fichu nom, savoir pertinemment qu'aucun membre de la famille ne finirait par briller, s'éteindre dans les flammes, c'était là la clé de leur destin et étonnamment, Wren avait envie d'être le premier de ceux là. Il ne s'attendait pas à ce que le reste de l'équipe ne le comprenne: de toute manière, Wren ne parlait jamais de son sombre passé, se doutant que personne ne le verrait d'un bon oeil au sein de la caserne après cela. Garder tout cela au fond de lui, c'était ce qu'il pouvait faire de mieux pour être efficace sur chaque intervention, même s'il subissait les réprimandes de ses supérieurs parce qu'il était bien incapable de suivre le moindre ordre. Pour autant, Wren ne semblait pas s'en soucier, Jaylen faisait son travail de lieutenant et il avait conscience qu'il avait raison dans l'affaire. Cela ne lui viendrait même pas à l'idée de contredire cet homme là, il en avait vu des tonnes des interventions qui finissaient mal, des douleurs dans les yeux des gens qui perdaient quelqu'un qu'ils aimaient. Wren, lui, n'était encore qu'un gamin au milieu de tout cela, un de ceux qui avaient fini traumatisés par la haine d'un père qui n'avait plus aucune place au sein de leur vie. "Ouais, je saisis le concept, je ferais attention à l'avenir... Du moins, si je suis conscient au moment de voir les flammes." C'était bien là le coeur du problème, Wren perdait toute notion de risque dès qu'il voyait l'incendie se propager à l'horizon. Il aimait bien trop cela pour pouvoir regarder ailleurs, réfléchir au sens de ses actes et penser aux collègues qui se jetteraient après lui pour le récupérer avant qu'il ne fasse une erreur fatale. Wren était clairement le plus idiot du lot et personne ne pouvait agir pour changer cela, seulement lui. "Parfois parler, c'est... Dangereux, tu sais. Je suis pas sûr que ça aiderait grand monde en tout cas si je l'ouvrais vraiment. Mais je note." Confesser qu'il était complètement fou, qu'il avait hérité des gènes défectueux de son père, c'était s'abandonner à sa propre douleur. Doherty n'était pas prêt pour cela et il était évident qu'il ne le serait jamais, assurément. "Mais si je peux t'être utile pour te défouler, vas y hein. Faut pas te gêner surtout." Wren avait toujours été bon pour recevoir les coups et se taire, même si chez les Doherty, ceux là avaient plus été psychologiques que physiques jusqu'au terrible incendie qui avait retiré toute joie de vivre à la matriarche. "Ce qui est sûr, c'est que t'es un bon pompier... Un gars bien." Le genre de mots que Wren ne sortait pas souvent, sa main touchant maladroitement l'épaule de son officier alors qu'il entamait une cigarette, une manière comme une autre de se calmer après tant d'émotions. "Merci. Sincèrement. Puis, tu sais que si t'as besoin de quoique ce soit en retour... Je suis capable de le faire. N'importe quoi, je serai là." Et c'était certainement vrai, un regard aiguisé porté sur Jaylen alors que Wren pensait à tout ce qu'il serait capable d'accomplir en bon soldat qu'il pouvait être... Parfois.

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Il n'avait pas envie ... il n'avait pas envie que Wren perde la vie. C'était peut-être un petit con. Mais c'était un bon élément. Il n'en faisait qu'à sa tête, oui, mais Jaylen ne désespérait pas. Il croyait toujours qu'il arriverait à le remettre sur le droit chemin, même s'il savait que ça allait être ... compliqué. Très compliqué même. Il ne savait pas trop quoi faire. Il ne savait pas trop comment le faire. Il ne savait pas non plus s'il arriverait ... Et bien, s'il arriverait à ... le ramener sur le bon chemin. Mais tout ce qu'il voyait, c'est que Wren était un bon élément. Quoi qu'il en dise. Et ça faisait chier Jay' de le voir ... se foutre de tout ça. Et pas qu'un peu. Peut-être qu'il finirait par le toucher. peut-être qu'il réussirait à lui faire comprendre. Ou peut-être que c'était peine perdue. Mais Jay' pouvait être un emmerdeur quand il s'y mettait. Et pas qu'un peu. Et il n'allait pas lâcher l'affaire. Par tous les moyens possibles, il essayerait de lui faire entendre raison. Enfin, passons. "J'espère bien que tu vas faire attention." C'était tout ce que Jay' demandait. Qu'il fasse attention. Qu'il évite de faire trop de vagues. Et qu'il ne cherche pas à se faire tuer par les flammes. Plus facile à dire qu'à faire. Cependant, Jay' avait foi en sa capacité. Et il se doutait qu'il allait réussir à lui mettre un peu de plomb dans la tête. Enfin, il l'espérait. Il l'espérait fortement. Il allait croiser les doigts. Tout simplement. En tout cas, Jay' lui signifia que si jamais ... il avait besoin de parler, et bien, il pouvait toujours le faire. Oui. Jay' avait beau être un emmerdeur de première. Si quelqu'un avait besoin de parler avec lui, oui, il n'envoyait pas sur les roses les personnes. Non. Après, il proposait. Restait à savoir si Wren allait saisir la perche que venait de lui tendre son supérieur. Ou bien s'il allait s'en foutre. Comme d'habitude. "Oh, tu sais, au détour d'une pizza et d'une bonne bière ..." Est-ce que Jay' avait envie de lui donner envie ? Peut-être bien. Oui. Peut-être qu'il voulait lui faire comprendre qu'il serait là. Quoi qu'il arrive. Que si ça devait prendre du temps, c'est une proposition qui ... Et bien, oui, qui n'avait pas de durée dans le temps, si on pouvait dire ça ainsi. Jay' eut un sourire amusé à la remarque de Wren. "Oh, c'est pas l'envie qui m'en manque. Crois-moi." Il secoua la tête. "Mais si jamais j'le faisais, c'est moi qui prendrais un blâme." Pour sûr. "Et franchement, ça ne m'enchante pas." Mais alors pas du tout. S'il pouvait éviter de se retrouver dans les ennuis à cause de Wren, oui, ça l'arrangerait. Et pas qu'un peu. Après, bien sûr, même si le pompier avait envie de se défouler, le plus simple restait encore la salle de sport. Ou aller faire un peu de boxe. Oui. Ca, c'était plutôt efficace. Et pas qu'un peu. La salle de sport lui avait été d'un très grand secours après ... après sa rupture avec Lisbeth. Il y allait toujours de temps à autre. Il devait s'entretenir. Il faisait un métier très physique après tout. Il ne pouvait pas se permettre de paraître négligé ou quoi que ce soit dans le genre. Wren en vint à faire un compliment à Jay'. Sur le fait que c'était un bon pompier. "J'essaie de l'être en tout cas." Il eut un hochement de la tête. Oui. Il faisait tout son possible pour sauver des vies. Et être un bon pompier. Être un bon collègue. Jay aurait pu faire une remarque. Parce qu'il venait de sortir une clope et venait de l'allumer. Mais non. Il n'avait rien dit. Pourquoi ? Peut-être parce que Wren méritait bien de s'allumer une petite cigarette. Mais la prochaine fois, il la lui piquerait. "Pour le moment, j'aimerais que tu te concentres sur toi." Et le fait qu'il devait éviter les problèmes. Tout simplement. "Mais j'en prends note." Ouais. Peut-être que ... peut-être qu'il le solliciterait. Un jour. Ou pas. Ca serait à voir. "les autres doivent nous attendre. Il est temps de rentrer." Pas qu'il avait envie de rentrer à la caserne. Mais fallait bien le faire après tout.

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Il était encore un enfant qui avait besoin de l'approbation des gens autour de lui: finalement, Wren n'avait jamais pris la peine de se laisser grandir. On l'avait jeté dans l'âge adulte, cet âge violent où on n'avait plus le droit d'être innocent et de ne pas savoir. Il fallait tout gérer, instantanément, et les erreurs n'avaient plus leur place dans un tel cycle. Pourtant, Doherty était toujours un être faillible, il ne savait toujours pas comment il était censé gérer la plupart des situations parce qu'il n'avait pas eu ce temps d'apprentissage particulier. Néanmoins, quand on le regardait, on voyait un jeune homme sûr de lui et de ses capacités: clairement, Wren avait des principes qu'il avait réussis à se construire malgré tout, non sans mal, il fallait le dire. Après tout, il n'avait pas eu de parents pour lui donner les clés de son existence alors, il avait fait de son mieux, plus seul qu'autre chose dans le choix de son avenir. C'était tout naturellement que Wren s'était dirigé vers une carrière de pompier, ce qui semblait clairement antinomique avec tout ce qu'il avait toujours ressenti par rapport au feu de manière générale. Il n'avait jamais pu s'en détacher et quelque part, l'incendie faisait partie de lui désormais. Il ne pouvait pas vraiment y faire grand chose, si ce n'était lutter contre son instinct, en espérant que cela fut suffisant pour s'en sortir jusqu'à la retraite. A l'heure actuelle, Wren était très nettement dans le feu puisqu'il s'était jeté au milieu des flammes, recevant les foudres de sa hiérarchie dans l'entreprise. Heureusement, le pompier avait un profond respect pour Jaylen, c'était peut être pour cela qu'il arrivait à écouter ses arguments et accepter ses mots, même si cela lui déplaisait très fortement. Wren avait toujours été son propre homme, rien de plus aisé pour quelqu'un qui n'avait plus de modèle depuis son adolescence mais justement, peut être qu'il était temps de changer cela, et simplement accepter que d'autres personnes avaient les véritables réponses. Jaylen faisait probablement partie de cette catégorie vu la patience dont il faisait preuve avec lui depuis son arrivée dans l'escouade. "Je peux pas te promettre de rester dans les clous... Mais je peux te promettre de faire au mieux, c'est déjà bien." C'était déjà énorme pour Wren, même si son collègue ne pouvait pas vraiment le savoir. Après tout, le suédois était un être très mystérieux et il était rare qu'il se dévoile à qui que ce fut. Cette fois là, Doherty avait fait un effort grandiose pour parler à Jaylen, le laisser lui donner des conseils et lui balancer des reproches. Habituellement, Wren avait tendance à monter sur ses grands chevaux et claquer la porte. Pas cette fois, non. "C'est vrai, la bouffe et l'alcool, ça peut tout changer." Il fit un clin d'oeil à son supérieur, persuadé qu'il avait une chance gigantesque d'être accepté par lui. peu de personnes auraient accepté quelqu'un comme lui dans son équipe et cela, Wren en avait pertinemment conscience. "Non, tu peux pas risquer ta place pour un coup de pied au cul quand même... Du coup, ça me convient parfaitement que ça reste virtuel." Un léger sourire naquit sur ses lèvres alors que Wren prenait enfin le temps de regarder autour de lui. Il n'y avait plus vraiment de scène de chaos, ses collègues rangeaient le matériel tranquillement. La vie reprenait son cours, doucement, pour tout le monde. Ils étaient tous des sauveurs et clairement, Jaylen était un exemple à suivre. Wren le confirma dans la force d'un sourire alors que celui-ci l'invitait à suivre le reste de l'équipe, tous fin prêts à rentrer à la caserne, plus sereins que jamais. "Compris, chef. Comme tu dis, rentrons, une bonne sieste nous attend et une petite partie de poker, tiens, si ça te dit." Et Wren lui tapota l'épaule, amicalement, se dirigeant vers le camion pour ranger les derniers tuyaux qui traînaient, heureux de s'en être sorti... Étonnamment heureux pour un fou comme lui, oui.

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