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 You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve

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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyLun 17 Aoû - 18:35


Ezechiel était un homme unique. Déjà de par sa carrure très imposante. C’est simple, si je voulais le peindre, il me faudrait une toile gigantesque (et qu’il pose aussi). Il avait des cheveux si sombres qu’il me rappelait la nuit, changeante, ondoyante et sous ses prunelles chocolatées se cachaient un véritable brasier. Il ne savait juste pas comment le montrer ou alors il préférait tout garder pour lui. Alors qu’il m’affirmait ne pas regarder la télé, je connaissais déjà la réponse. Je n’avais pas répéré l’engin salvateur -quand tu es parent célibataire- dans sa ferme. Un endroit véritablement déconnecté. Si nous ne nous étions pas parlé de temps en temps au téléphone, je pense que je n’aurai pas soupçonner la présence d’un tel engin chez lui. Je me retrouve donc attablée à le regarder faire à manger alors que la nuit n’est pas encore trop avancée. Il faut dire que nous étions partis tôt à la fête foraine. Mon regard coule machinalement sur les trois peluches qui semblent essayer de me dire quelque chose. Encore un coup de mon imagination à tous les coups. Je devrais illustrer et écrire des livres pour enfants. Je tourne donc la tête vers Zeke qui m’a rejoint pour lui parler de mes soucis de santé. La chose n’était pas compliquée, je suis une boule de nerfs dépressive qui passe son temps à dessiner adossée à une pierre tombale. "J'espère que ça continuera à aller mieux, alors." Je ne sais pas trop quoi lui dire. Je ne voulais pas me paraître trop optimiste et lui dire que tout irait bien alors que je savais que je referai des crises lorsque je me retrouverai seule. Ma grande spécialité. L’angoisse quand il n’y a personne autour. Je me contente donc de lui servir un petit sourire en terminant de manger ma salade. L’atmosphère vint à changer d’elle-même puisque je me fis plus enjôleuse pour le coup, plus entreprenante encore une fois. "Moi aussi, madame." Je m’autorisai à le fixer avec un air amusé alors qu’il se mit à jouer des muscles. Je crois avoir un peu de bave en train de dégouliner de mon menton. Je me ressaisis cependant avant de venir me pencher, laissant le plaisir à nos nez de se frôler. « J’ai une arme secrète dans ma besace, géant brun. Tu ne feras pas le poids face à ça. » On pourrait croire que je bluffais. Vraiment. Sauf que pas du tout. J’avais conscience de disposer d’une arme massive avec ma pratique de la pole dance trois fois par semaine. Histoire de ne plus être aussi gauche. Epic fail. Je débarrasse le tout pour venir glisser quelques mots à son oreille avant de lui lancer sa chemise, désormais nue comme un ver. Puis, je prends le chemin de la salle de bain pour faire couler l’eau. Ne tardant pas à être rejointe par Zeke. Je sens son regard sur moi avant que je ne décide à relever la tête. "Et si je veux connaître la surprise, moi?" Je le surprends à avoir le regard baladeur alors que je me rapproche de lui pour venir lui caresser le bras avec un air faussement détaché sur le visage. « Je pense qu’il va falloir me dire vos arguments, monsieur Blythe. En ce qui me concerne les miens sont sans appel. » Je prends le soin de dénouer ses bras avant de saisir sa main, l’amenant près de ma gorge. Emplacement où trônaient mes plaques, qui pendouillent maintenant accrochées au miroir. Je fais un pas de plus, collant mon buste contre le sien, sur la pointe des pieds. « Je les ai ôtées. Parce que j’ai envie de refaire ma vie. Mais seulement avec toi. » Mon regard scrute le sien un instant avant que je n’en vienne à poser mes mains sur ses hanches, nous faisant doucement reculer jusqu’à l’orée de la douche. Mes yeux clairs faisant la navette entre son bas et ses iris. Puis, je lui glisse un clin d’œil avant d’aller sous l’eau chaude, cachée par la buée qui avait pris possession de la cabine de douche. Cachant ainsi mon trouble due à sa proximité. Une vraie petite nature.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptySam 22 Aoû - 16:59


Il ne se pensait pas meilleur que les autres, c'était même plutôt l'inverse, son amour propre lui ayant fait atrocement défaut ces dernières années mais Ezechiel tâchait de tout cacher, du meilleur qu'il pouvait. Il ne voulait pas qu'on le regarde de trop près alors, il passait le plus clair de son temps à trouver les meilleurs refuges possibles, dans des endroits où personne n'irait farfouiller, la ferme en était le parfait exemple. Il avait passé toute sa vie entre les quatre murs de la vieille bâtisse, attendant patiemment qu'un quelconque rêve se réalise pour lui, mais en avait-il réellement? Jusqu'ici, le Blythe ne pouvait pas mentir, il n'avait jamais eu la moindre ambition et avec le peu de confiance qu'il avait envers ses capacités, il avait toujours tâché de ne rien désirer. Jamais rien. Pour quelles raisons? Il ne savait pas lire, il n'avait rien d'un cérébral pompeux qui pouvait discourir durant des heures sur des sujets profonds mais est-ce que cela faisait de lui un sombre idiot? C'était en tout cas ce que le brun avait toujours pensé avant qu'il ne rencontre Eve. Elle n'avait pas l'air de le détester d'être ainsi, c'est-à-dire fort loin des standards de cette société organisée sans espace de liberté louable. Au contraire même, la jeune femme le préférait ainsi, peu volubile, à la regarder sans essayer de la convaincre de changer quoique ce fut, se contentant du peu de choses qu'il avait et comme Ezechiel n'était pas matérialiste pour un sou, il n'était pas prêt d'avoir une large fortune et des objets qui traînaient partout chez lui. Il était juste heureux de constater que son existence prenait un tout nouveau tournant ces dernières semaines, la compagnie de la jolie blonde le forçant à sortir quelque peu du tracé habituel qui constituait la base de sa vie. Enfin, Zeke ne donnait plus à manger aux animaux toujours à la même heure, il s'attardait même lors des soirées, profitant des dernières lueurs du soir pour penser à elle plutôt qu'aller se nicher dans sa grange pour avancer un nouveau meuble qui ne trouvait pas preneur. C'était un renouveau inespéré mais maintenant, Zeke devait faire en sorte que tous ces instants précieux perdurent, il avait donc besoin de garder un oeil sur Zimmer, elle qui n'avait jamais l'air de s'inquiéter de son état de santé, en témoignait sa maigreur et la portée de ses paroles sur le sujet. "J'espère qu'on verra ça, alors. Un jour." Lequel remporterait ce concours? Lequel aurait les meilleurs arguments à opposer à l'autre pour le faire plier? Blythe n'en avait aucune idée mais c'était aussi ce qui était plaisant dans la toute nouvelle dynamique qu'ils initiaient ensemble maintenant qu'ils commençaient à s'apprivoiser plus aisément. La salle de bain les accueillit par la suite, le regard de Zeke se perdant sur les courbes de Eve avec une certaine timidité, toujours, apercevant la jeune femme qui s'approcha de lui pour lui faire courber le dos, probablement. "Tu sais bien que je serai incapable de les dire. Juste les montrer." Le regard en était un et vu celui qu'il lui lança à ce moment-là, Zeke en avait sûrement encore d'autres dans sa besace personnelle mais il n'eut pas franchement le temps d'en dire plus, observant la peau nue de Zimmer. Elle avait mis au placard les plaques de son ancien compagnon et Ezechiel, forcément, ne sut pas quoi dire, c'était fort ce qu'elle lui montrait, peut être pas aussi fort que ce qu'elle lui disait cela dit. "Qu'ai-je fait pour être ce privilégié?" Être lui-même était un début alors que son émotion ne se montra pas dans ses pupilles mais resta cloîtrée dans son coeur si sensible. Il n'eut aucun autre choix que de suivre Eve jusqu'aux abords de la douche, son regard joueur répondant au sourire irrésistible qu'il laissa percer sur ses lèvres. Elle lui indiquait qu'il devait la rejoindre et Blythe prit son temps pour retirer ses vêtements à nouveau et la rejoindre, restant derrière elle en prenant la température de l'eau d'une main. Il ne pouvait que se coller à elle car le pauvre était beaucoup trop imposant, un résumé de son quotidien depuis l'enfance. "Quand je dis que je prends trop de place." En était-elle dérangée? Peut être pas alors que Zeke posa son regard ambré vers le sien, l'eau réchauffant sa peau nue et le bien être était somptueux. Et mérité, surtout, après tout ce temps de douce solitude.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptySam 22 Aoû - 18:48


J’ai toujours été quelqu’un de profondément romantique. Et pourtant des romances, je n’en avais jamais eu l’exemple. je n’ai pas eu cette chance de grandir dans une famille fonctionnelle. Avec deux parents, une maison, des animaux. Je me suis faite mon opinion toute seule, grâce à la télévision, grâce aux livres que j’ingérais en quantité astronomique. Et à mon sens de l’observation. Peu sociable, j’observais les gens dans la rue pour venir les dessiner, voir les comportements d’autrui et essayer de comprendre. Les souvenirs de ma première idylle demeurait floue, comme la seconde me direz-vous. Je continue de penser qu’on aime quelqu’un d’une manière différente. Car les hommes de ma vie ne se ressemblaient en rien. J’avais confiance en Zeke. Assez confiance pour venir me dévoiler dans la cabane, lui montrer ce corps que je n’appréciais pas à la lumière du jour. Certes, je n’étais pas une femme qui s’habillait énormément, au travail comme dans la pratique de mon sport favori. Mais parce que je ne me pensais pas séduisante pour deux sous. Jamais un homme avant Zeke ne m’avait qualifié de beauté, ni même de ce sobriquet « hot ». Non, je suis Evie, le petit robot de Wall E, la femme maladroite qui n’a que cesse de se ramasser au sol et qui espère vivre une grande histoire d’amour un jour. Je ne savais pas si celle que j’écrivais en compagnie serait grande, mais je ne doutais pas qu’elle soit de la même carrure que l’homme avec lequel j’étais en train de jouer à l’instant précis. "J'espère qu'on verra ça, alors. Un jour." Mon sourire se permit de s’agrandir à mesure que mes joues se tintèrent d’une couleur carmin. « je pense que mon arme massive te fera changer le regard que tu poses sur moi. J’espère juste que tu survivras. » Je me permis de me mordre la lèvre avant de rire légèrement. En vrai, je ne savais ce que pouvait donner mon spectacle car je le donnais devant ma prof ou en solo chez moi. La barre de pôle étant démontée prête à aller dans la grange, histoire de me cacher correctement. Je supportais que très peu le regard d’autrui sur ma frêle silhouette n’étant pas faire avec. Cependant, celui que Zeke posait sur moi alors que je faisais couler l’eau me coupa le souffle. "Tu sais bien que je serai incapable de les dire. Juste les montrer." Mes mains glissèrent sur ses avant-bras dénudés alors que je me dressai sur la pointe des pieds, venant pour le coup effleurer sa mâchoire du bout de mes lèvres, déposant un chaste baiser dans le creux de son cou pour venir descendre jusqu’à sa clavicule. Encore une fois, j’agissais à l’instinct, me voulant rassurante. « Alors montre-moi, répliquai-je un fin sourire malicieux sur les lèvres. » Mes iris azurées ne quittaient pas les siennes, comme hypnotisés alors que mon cœur fit une embardée. J’osai lui montrer mon cou dénudé de toute chaîne ainsi que dire ce que j’avais sur le cœur. "Qu'ai-je fait pour être ce privilégié?" Un large sourire se glissa sur mes lèvres si fines alors qu’un éclat de rire sortit de ses dernières. Une nouvelle fois mon teint prit une couleur rosée alors que je baissais un instant le regard, mâchouillant la lèvre inférieure. « Rien du tout. T’as gagné mon cœur en étant juste toi-même. » Car il était exceptionnel et je n’en doutais pas. Je nous fis doucement reculer jusqu’à l’orée de la douche avant de m’éclipser sous cette dernière. Le jet d’eau tempérée coula sur ma peau fraiche et je fermais un instant les yeux avant de sentir la présence du brun derrière moi. Naturellement, ma tête se posa contre son torse alors qu’il se colla contre moi. Faute d’espace. "Quand je dis que je prends trop de place." Je me tournai pour venir rencontrer son regard. Sa beauté était à couper le souffle. Mes yeux caressèrent son corps avec envie alors que je déglutis avec difficulté. Ma main se leva pour venir écarter quelques mèches de son doux visage alors que je pris une profonde inspiration. De nouveau, je lui sautais dans les bras pour capturer ses lèvres des miennes, dans un baiser plus enfiévré. Oubliant les barrières que j’avais érigé autour de moi pendant les quelques secondes que durèrent l’échange. « tu prends la place qu’il faut, murmurai-je contre ses lèvres d’une voix plus sensuelle, arrête de te dévaloriser amour. Je te l’ai dit, t’es parfait. » Et pour appuyer mes dires, mes mains jusqu’alors nouées autour de sa nuque descendirent le long de ses épaules, de ses biceps. Ne faisant qu’effleurer la peau aussi ambrée que son regard alors que désormais l’eau ruisselait le long de mes tempes, collant mes mèches bleutées le long de mon visage d’albâtre. « C’est plutôt moi qui dénote un peu, ici. » De nouveau, je me mâchouillai la lèvre inférieure, tic nerveux, alors que mes doigts avaient atteints les siens pour venir les nouer un instant. Me perdant dans son regard, le mien faisant passer mille émotions. Oubliant tout le reste et ne me concentrant que sur lui.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptySam 22 Aoû - 19:15


Zeke avait énormément de doutes sur son avenir, il avait déjà bien du mal à imaginer ses journées en dehors de la ferme alors, que pourrait-il devenir d'autre qu'un autre bûcheron invisible sans un sou en poche? C'était quelque chose qui aurait dû lui faire peur parce qu'il n'avait aucune réelle perspective pour se sortir de la boucle temporelle dans laquelle il s'était coincé en entrant dans l'âge adulte mais c'était également ce choix qui l'avait forgé. Il ne se trouvait pas mieux que les autres, c'était même plutôt l'inverse mais au moins, le grand Blythe avait réussi à conserver ses principes intacts, il restait pur, presque immaculé. Le serait-il toujours? Il n'avait plus de moyens de le savoir non plus maintenant qu'il avait goûté au vent de la nouveauté, l'amour lui offrant des ailes qu'il n'aurait jamais cru posséder. Pendant fort longtemps, Ezechiel s'était senti hors de ce monde, incapable de ressentir le moindre désir pour un autre être humain, pas un comme celui-ci en tout cas. De l'attirance oui, pour sûr, mais de là à vouloir s'offrir corps et âme à quelqu'un d'autre? Il avait eu bien du mal à l'envisager, tout cela changeait peu à peu. Il était peut être juste question de rencontrer la bonne personne, de ne pas se presser inutilement et rêver à deux plus tard. C'était ce que le fermier avait fait avec Eve, il avait été patient avec lui-même, ne se sentant pas de courir après le premier lièvre s'il fallait faire une grossière analogie et il ne regrettait pas cette attente. C'était sûrement un des meilleurs choix qu'il avait pu faire de sa courte existence au fond, lui qui la regardait avec un sourire sans rien dire de plus. Il attendrait de comprendre de quoi elle parlait, même si cette affaire n'était pas pour le soir-même. Il aimait quand le tout allait doucement, qu'ils se laissaient tous deux le temps pour tout se dévoiler, Zeke devait apprécier le mystère finalement. Dans cette salle de bain, il n'y avait plus beaucoup de mystère sur la vision du corps de l'autre mais c'était quelque chose qui commençait à ne plus effrayer le Blythe, il n'appréhendait plus de se montrer parce que le regard que Eve posait sur lui était toujours enjôleur et c'était un réel soulagement pour son manque d'assurance en ses capacités. Il ne savait pas comment lui dire alors il lui montra en posant toutes ses émotions dans ses iris ébène, la laissant faire vagabonder ses lèvres dans son cou, sa main se posant dans sa croupe qu'il caressa délicatement. Récupérer son regard en soulevant le menton de sa belle et coller son front au sien, sans laisser échapper le moindre mot mais lui donner tant de ce qu'il était dans ce simple échange, c'était du grand Zeke. Néanmoins, l'eau coula bientôt et le brun se résolut à rejoindre Eve sous le jet d'eau, collant son dos à son buste qui se teinta très rapidement de multiples goutte d'eau, comme sa chevelure sombre. Il souriait en sentant le poids du corps de Zimmer se porter contre le sien, signe de confiance infini. Soudainement, elle se tourna vers lui, intense au possible durant quelques secondes jusqu'à ce qu'elle se jette à son cou et qu'Ezechiel la réceptionne en se portant contre la paroi de douche, hors de question de perdre l'équilibre avec Eve entre ses bras. Elle l'embrassait et il lui rendait ce qu'elle lui donnait sans la moindre honte, sa main entourant son visage fin pour qu'elle ne lui échappe pas. Qu'elle ne parte plus. Comme si elle en avait envie à l'heure actuelle. "Tu dénotes en rien du tout. T'es parfaitement à ta place." Leurs doigts lacés, Zeke vint embrasser chaque phalange de sa peau diaphane en ne la lâchant pas du regard, soutenant le reste de son corps de son bras qui la calait bien contre lui. L'eau tombait partout, véritable rideau de lumière que Blythe vit glisser le long de la peau d'Eve et un de ses doigts en suivit le parcours dans son dos, de son omoplate jusqu'au haut de sa cuisse. Cette goutte, c'était sûrement lui de bien des façons, lui qui ne rêvait que d'avoir cette chance de vivre en harmonie avec Zimmer, en espérant qu'il n'aurait jamais à continuer sa chute vers le sol. En tout cas, Zeke s'offrit la chair de poule de ce parcours sur sa peau humide, c'était peu de choses mais le regard qu'il posa sur elle en conclusion voulait absolument tout dire. "La merveille, c'est toi." Il ne le répéterait pas cent fois, pas Zeke. Une, et puis s'en allait. Toujours avec lui et le peu de mots qu'il était capable de laisser échapper dans un élan de courage plus vif que les autres.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptySam 22 Aoû - 19:49


J’avais parfaitement conscience de n’être qu’une fourmi aux côtés d’Ezechiel. Le brun ne soupçonnait son charisme, ni même sa beauté. J’avais appris à le découvrir un peu au cours de ces derniers mois, les traversant pour toujours le retrouver. Car, je savais que je finirai toujours par revenir vers lui. je ne me suis pas posée de questions debout sous les étoiles alors que les chiens couraient autour de nous. Je ne m’en suis pas plus posée à mesure que je lui confiais mon manque de sa personne pendant nos brefs échanges au téléphone, ni de mon trouble alors que je me trouvais face à lui à la ferme. Je n’ai eu aucun effort à faire. Aucun costume à fabriquer, aucune couleur de cheveux à changer. Je suis arrivée devant lui, vêtue de mon sweat-shirt et de mon pantalon, tous les deux trop grands. Je ne connaissais pas la marche à suivre car je n’avais eu aucun désir de séduire. Avant lui. car il y avait un avant. J’ai traversé les années sans les vivre, me contentant de les subir. Puis, c’était comme si j’étais sortie d’une léthargie. J’ai cru pendant des mois qu’un autre homme m’attendait et que je devais changer jusqu’à mon apparence physique pour plaire. Pas pour Zeke, je lui ai plu sans avoir à changer quoique ce soit. Confiant ma maladresse, lui me portant avec facilité peut-être une heure après notre rencontre. Il était le premier homme que je laissais entrer dans la vie de mes enfants depuis le drame. Et j’ai su en le regardant faire avec Jacob que mon cœur lui appartiendrait. La peur au ventre qu’il refuse car j’avais pleinement conscience d’être moins bien que lui. J’avais vécu, j’étais tombée au sens propre comme au figuré. Et surtout que je me sentais en confiance. Avec lui, j’avais confiance et je voulais croire en l’avenir. Là où celui-ci a demeuré jusqu’incertain à cause de la facilité qu’avaient les hommes à me tourner le dos, Zeke ne le faisait pas. Il restait. Malgré mes confidences sur mon état de santé, malgré ma maladresse. Et mon côté sans doute fleur bleue. Je savais que je pouvais être trop intense dans mes sentiments mais je ne contrôlais pas tout. Lui confiant pourquoi j’avais ôté mes plaques, le cœur au bord des lèvres. Nichant ma tête dans son cou. Je le laissais redresser cette dernière alors que mes yeux rencontrèrent les siens. L’intensité de l’échange me coupa la respiration alors qu’il posa son front contre le mien. Un fin sourire étira mes lèvres, les caresses du brun m’arrachant un frisson. Nos regards conversaient entre eux, établissant une connexion que je n’avais pas avec les autres. Un lien unique entre Ezechiel et moi, nul besoin de paroles. Et même sous l’eau. Je ne me suis jamais sentie à mon aise sous cette dernière car je ne savais pas nager. Mais au contact de l’ébène, je me détendis aussitôt dans ses bras. Comme si sa simple présence me réconfortait. Les paroles de Zeke sur son visage me piquèrent un peu. Je n'hésitais pas à une seconde à venir caresser son visage, tentant de garder la connexion intacte entre nous. Il n’avait pas conscience de sa beauté, comme moi. Mais il était tellement plus. J’osai venir sauter dans ses bras, lui me réceptionnant avec facilité, mon corps si gracile contre le sien. Physiquement, nous étions à l’opposé l’un de l’autre alors que nos âmes conversaient entre elles, sans peine. Nos lèvres se rencontrèrent, le geste étant devenu automatique. L’une de mes mains se posa sur celle de Zeke, comme pour lui affirmer que je serai toujours là. "Tu dénotes en rien du tout. T'es parfaitement à ta place." Mes iris suivirent ses gestes alors que mon cœur fit une embardée à chaque baiser. La douceur de Zeke me surprit quelque peu, lui ayant été si passionné dans nos précédents échanges. Mais la nouveauté me plaisait. Je me sentis rougir sous son affirmation, baissant un peu les yeux pour rapidement les relever, mes joues embrasées. Mon souffle se bloqua dans ma gorge alors qu’un doigt solitaire caressa mon corps. Je penchai un peu la tête, l’interrogeant de mes yeux si clairs, si bleus. Inconsciente de l’intensité de cet échange entre nous deux. Mes doigts caressèrent ses cheveux si sombres. "La merveille, c'est toi." J’eus un petit sourire, profondément émue. J’inclinai la tête pour venir coller de nouveau mon front contre le sien comme il avait pu le faire. Mes jambes venant s’enrouler naturellement autour de la taille. Je ne cachai pas le trouble qu’il avait suscité en moi avec ses paroles. Doucement, mes lippes capturèrent de nouveau les siennes dans un baiser beaucoup plus doux. Moins empressé que ceux que je lui avais donné auparavant. Désirant prendre mon temps, faisant passer toutes mes émotions dans cet échange. Ma langue caressant délicatement la sienne avec une certaine timidité alors que mes mains descendirent de nouveau le long de ses bras, venant encercler ses flancs pour caresser chaque muscle de son dos si musclé. Les mots me manquèrent subitement. « Perfection, chuchotai-je pour nous seuls. » Mes lèvres dérivèrent dans son cou, délivrant quelques caresses au passage. Venant y nicher ma tête, un instant, profitant de l’étreinte entre nous deux. Nullement gênée par la présence du corps étranger qui coulait sur nous deux. Lui découvrant une beauté nouvelle. Ma bouche capturait chacune des gouttes offertes à proximité. Mon corps venant à s’embraser tout seul. Marqué par nos échanges, par nos mots, nos regards. Ne vibrant qu’à son contact. Doucement, je me saisis d’une des mains du géant, pour déposer un baiser au creux de sa paume avant de venir la poser au-dessus de mon sein. Tout contre mon palpitant, endiablé par ses mots, par ses gestes. Par lui tout simplement. Incapable de formuler un mot, vissant mes iris aux siennes, sans ouvrir la bouche. Ne me contentant que de cet échange infime.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyDim 23 Aoû - 8:23


Il n'avait pas les codes, Zeke, et peut être qu'il ne les obtiendrait jamais. Il n'était pas assez à l'aise avec les autres, toujours en retrait de cette société car il avait infiniment peur d'être blessé au bout du compte. Blythe le serait forcément, peu importe ce qu'il pouvait faire pour se protéger parce qu'on ne pouvait pas vivre en autarcie pour toujours, pas quand on était un homme qui avait besoin d'autrui pour subsister. S'il avait vécu sur une île déserte, tout aurait été vivant bien entendu mais depuis son enfance à Elimbah, Ezechiel devait se résoudre à quelque chose de simple à comprendre: un être humain ne pouvait pas se résoudre à la solitude pour l'éternité. Alors, autant se découvrir et se laisser aller à explorer, n'est-ce pas? Il avait voulu cela, en tout cas, Zeke, même s'il ne savait pas si le tout avait réellement fonctionné. Il aimait penser que ses actes avaient eu un effet plutôt positif sur sa relation naissante avec Eve mais il ne pouvait pas non plus en avoir la certitude, il n'était pas dans sa tête et il ne le serait jamais. Tout ce qu'il pourrait être, c'était son compagnon, un homme de confiance qui ferait tout son possible pour ne pas lui faire de mal. Là encore, il n'y avait aucune certitude à ce sujet parce que les événements changeaient, les personnes également mais Zeke, lui, ne désirait pas se transformer. Pas tout de suite en tout cas. Il voulait rester ce garçon a priori stoïque mais qui partageait tant dans l'intensité d'un unique regard. Il le laissa effectivement planer dans celui d'Eve, l'affaire d'une petite minute avant que la situation n'évolue à nouveau, que ses doigts pianotent naturellement entre deux gouttes d'eau sur le corps de sa comparse. L'instant se mouvait au ralenti et même si c'était une sensation fort étrange, Ezechiel ne pouvait pas taire que le tout lui plaisait. Il sentait l'étreinte de Zimmer se raffermir contre lui, leurs deux corps collés l'un contre l'autre, sa tête vissée dans son cou alors que l'eau continuait de couler entre eux. Ne rien dire, simplement la garder entre ses bras et attendre que l'instant passe, avec cette petite envie qu'il dure pour toujours cela dit. Blythe parla pourtant, cassant ce doux silence qui les avait enroulés dans une bulle bien à eux. Il capta le trouble de sa belle blonde, celle-ci venant poser son front contre le sien avant qu'elle ne lui offre un doux baiser. Le dos d'Ezechiel restait calé contre la paroi de la douche, gardant ainsi plus aisément l'équilibre de devoir porter le frêle corps de l'allemande. Elle murmura un seul mot en retour après ce nouvel échange et Ezechiel en sourit, forcément. Oui, l'instant était idéal, ce ne serait pas lui qui pourrait le nier alors qu'elle attrapa délicatement sa main pour venir la porter contre son coeur. Le pouce du brun caressa lentement la peau qu'il y trouva, un sourire façonnant les traits habituellement si durs de son visage alors que ses lèvres se posèrent contre la tempe d'Eve. Rien d'autre, rien de plus, juste le bonheur d'un homme qui avait trouvé quelqu'un à aimer, lui qui avait été longtemps convaincu qu'il finirait seul. Sans âme. "On est censé se laver avant d'aller au lit, non?" Pourtant, Ezechiel ne bougea pas nécessairement, ses lèvres restant contre le front d'Eve, ses doigts jouant contre son coeur, son autre main tenant fermement son dos. Il aurait pu s'endormir de cette façon s'il n'était pas debout au beau milieu de la douche, bien évidemment, mais là, il état bien. A sa place, pour la première fois de sa vie assurément.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyDim 23 Aoû - 13:43


Il n’y avait pas assez de douceur dans ce monde. J’ai pu le constater quand la violence m’a retirée tout ce que je possédai. N’était-ce pas la violence qui avait poussé Jacob à partir ? J’ai souvent été vindicative quant au fait que j’avais rencontré mon âme sœur. Ou mon zing comme disait Lisa. Le zing qui ne survient qu’une fois dans notre vie. Le coup de foudre entre une jeune artiste et un militaire. Cela semblerait être le début d’une belle histoire d’amour mais la tournure n’en fut que tragique. Véritable écrit de Jojo Moyes et de ses écrits tous plus larmoyants les uns que les autres. Beaucoup n’ont eu que cesse de me confondre avec une princesse Disney. Cheveux d’or, tout petit nez, fines lèvres et beaux yeux bleus. J’étais reléguée au rang de jolie poupée. Mais pas pour lui. Pas pour mon arbre. Je serai bien naïve de dire qu’Ezechiel était mon âme sœur. Nous n’en n’étions qu’à l’orée de notre histoire. Les premières pages et j’ai beau être blonde, je ne suis pas Aurore. Je n’ai pas la chance d’avoir des parents issus de la royauté, ni d’avoir des fées-marraines. Je suis juste moi avec ma petite famille déglinguée. Un enfant traumatisé par la perte d’un père adoptif qui ne s’en est jamais remis et a dû grandir trop tôt. Et un autre souffrant du fait que j’étais dans l’incapacité de prendre soin de moi, de me reposer, de manger correctement. Je me suis faite la promesse de ne plus réitérer l’erreur mais ma volonté d’avoir une grande famille s’est étouffée dans l’œuf en même temps que la fin de mon mariage. J’avais pourtant et pour la première fois, entièrement confiance en un autre homme. Eux qui m’ont tant blessé et qui m’ont affirmé que je ne serai jamais celle qu’on choisira. Je n’ai pas laissé à Ezechiel la volonté de me choisir puisque je l’avais fait à sa place. Je l’ai choisi. J’ai choisi de faire confiance à mon cœur, lui qui avait tant souffert par le passé. Mais j’ai découvert au gré des semaines un homme intense, doux, patient et certes peu bavard. Les silences m’ont pourtant toujours gêné mais avec Zeke, j’ai appris à lire entre les lignes et à lire dans son regard. Ce regard si sombre, ses prunelles qui m’interrogeaient sans cesse. Je me livrai toute entière devant lui en lui montrant les plaques posées sur le bord de la tablette. Je voulais croire en cette histoire. Raison pour laquelle, je partageai ma douche avec lui. Que je sautais dans ses bras et que je laissais ses doigts si grands apprivoiser les contours de mon corps. Chaque parcelle de peau qui vibrait sous son toucher, chaque regard en sa direction. Chaque sourire que je lui adressai. Mes mains quant à elles se perdaient dans sa lourde tignasse ébène. Mes lèvres ne cessaient de venir caresser sa peau, le goûter, sans arrière-pensée alors que ses mots m’émurent plus que de raisons. Les mots restèrent coincés dans ma gorge alors que j’aurai aimé lui dire ce que je ressentais. Ma main se positionna sur la sienne pour parler avec mon cœur. Au sens figuré. Le moment était parfait, mes paroles moins assurées. Je me sentis rougir en sentant les lèvres de mon compagnon contre ma tempe, nichant ma tête dans son cou. Je me sentais enfin complète pour la première fois depuis des années. "On est censé se laver avant d'aller au lit, non?" C’est vrai que nous allions bientôt être en manque d’eau chaude. Je tournai la tête vers lui avant de venir me rehausser, le regardant pour la première fois la tête inclinée vers le bas. Mes doigts dégagèrent son visage des mèches collées pour venir interroger ses iris ambrées, dévoilant de nouvelles couleurs sous la lumière blafarde des halogènes de la salle de bain. Ils étaient plus clairs que je ne l’aurai cru. Je laissais nos nez se frôler avant de soupirer pour m’arracher à son étreinte à contrecœur. Mes pieds retrouvèrent le sol, froid, alors que mes mains glissaient le long de son torse si imposant. Doucement, je pris l’éponge pour venir y mettre un peu de gel douche avant de lui tendre. D’un air entendu, je pris délicatement son poignet comme s’il risquait de se briser avant de le poser sur mon épaule. Qu’il découvre chaque parcelle de mon corps, qu’il prenne son temps. Ma main libre se leva pour venir caresser sa joue avec une infime tendresse dont moi seule était capable. « Après ça sera à mon tour, murmurai-je. » J’avais conscience d’être ridicule à être aussi timide alors qu’une heure auparavant nous partagions une étreinte embrasée. Mais c’était différent. Permettre à quelqu’un de découvrir le moindre centimètre carré de peau était avant tout un signe de confiance absolu. Une confiance absolu en nous.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyDim 23 Aoû - 18:30


Il n'était pas censé s'en sortir de cette manière, pas aussi bien alors que son frère croulait derrière les barreaux. C'était quelque part une injustice et Ezechel ne manquerait pas de culpabiliser à un moment ou un autre car il n'était pas le frère heureux des deux. Au contraire, il était celui qui se morfondait au fond de sa ferme et qui attendait doucement que le temps passe de lui-même, sans qu'il ne demande rien. Il n'était plus dans l'attente de quoique ce fut jusqu'à cette rencontre avec Eve, lui qui s'était caché bon nombre d'années derrière les faux semblants les plus ridicules de l'histoire. Il voulait faire mieux néanmoins, pas pour lui, jamais pour lui parce que ce n'était pas quelque chose qui l'intéressait avec le peu d'ambition qu'il possédait, il pensait avant tout et la petite Eve qu'elle s'était constituée avant de le rencontrer. Blythe n'aurait jamais rêvé avoir ce genre de configuration de son côté parce qu'il était une âme solitaire, une âme brisée aussi en quelque sorte. Son avenir n'avait aucune couleur, rien n'était supposé l'attendre, juste les mêmes paysages encore et toujours. Désormais, son âme était éveillé et il le captait dan l'intensité d'un regard, la douceur d'un toucher. Zeke laissait totalement Zimmer maîtresse de la situation, qui était-il pour s'interposer à ses envies? La jolie blonde avait tant souffert par le passé et le brun ne désirait rien de plus que d'être une source de réconfort, même s'il espérait ne pas se réduire uniquement à un tel concept mais à quelque chose de plus profond, pourquoi pas une connexion profonde et durable, ce qu'il n'avait jamais obtenu jusque là. Pour le moment, le fermier était parfaitement autorisé à en rêver, tenant délicatement Eve entre ses bras en la regardant comme si elle était la huitième merveille du monde. A ses yeux cependant, elle était juste la première, ni plus ni moins. Il n'avait jamais vécu cela avec quiconque et peu importe ce qui arriverait dans un futur proche ou non, Zeke avait conscience qu'il garderait tout en mémoire et le chérirait jusqu'à sa disparition. Il fallut couper l'instant pour autant parce que l'eau ne resterait pas aussi brûlante sur leur corps et Ezechiel ne tenait pas à ce qu'elle ait froid toute la soirée. Eve finit par se résoudre à quitter cette étreinte, ses pieds retrouvant la terre ferme en toute délicatesse et avec une certaine lenteur car rien n'était jamais rapide entre eux, pas depuis le début de la soirée en tout cas. Il était question de mettre en place l'ambiance avant de tenter quoique ce fut, Eve posant l'éponge entre les doigts aguerris du grand brun. Il lui sourit lorsqu'elle ouvrit la bouche à nouveau, juste avant qu'il ne se mette à l'oeuvre. Il posa l'objet partout, visitant tout doucement les omoplates de la belle avant de le faire glisser contre la moindre de ses courbes, la parsemant de gel douche sans qu'il n'y ait le moindre mot. Avant d'envisager le rinçage, Ezechiel attrapa le pot de shampoing et en prit une noisette entre ses mains afin de l'appliquer directement sur le cuir chevelu d'Eve. Bien vite, il massa la tête blonde sans demander son reste, continuant ce doux jeu quelques minutes avant de reposer de nouveau le pommeau de douche au dessus de son crâne pour que la mousse disparaisse dans sa globalité. Sans aucune hâte. "Y aura mieux comme massage." Enfin, c'était presque vrai parce qu'il avait les mains sur les épaules de Zimmer et qu'il entamait quelques gestes pour qu'elle s'apaise, tenant clairement à son trophée de petit ami du jour. En doutant très franchement qu'il l'aurait, pauvre Zeke.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyLun 24 Aoû - 6:31


Je voulais croire à la possibilité d’un nouveau départ. Que tout était possible quand on y mettait un peu de courage et un peu de vie. Je subissais ma vie depuis des années avant de tomber sur Zeke, me posant mille questions concernant des personnes de mon entourage. Et puis la chose s’est faite d’elle-même. Je ne dirai pas que je suis allée jusqu’à pourchasser cet homme qui désormais était mon petit-ami mais je lui ai couru après. Je ne saurai jamais si j’avais bien fait ou non car les faits étaient là, j’étais d’une maladresse infinie. Que cela soit en gestes, en paroles ou envers moi-même. Je pouvais blesser sans même m’en rendre compte. Seulement, je ne désirai pas ça pour lui. Il méritait mieux. Je ne me pensais pas digne de lui car à mon sens, Ezechiel avait tout pour plaire. Il était gentil, extrêmement séduisant, intelligent et avait ce petit côté pragmatique qui ferait fondre n’importe quelle femme. Si je devais me faire un examen de conscience, j’étais une femme banale, maladroite et trop rêveuse. Je ne contrôlais pas forcément tout ce qui sortait de ma bouche. Même si pour une fois, mon cœur était véritablement apaisé dans les bras de ma moitié. Mes yeux étaient perdus dans les siens, tentant de faire passer les émotions qui passaient dans mes terminaisons nerveuses sans parvenir à articuler un mot. Mes mains avaient sans cesse besoin de le toucher de peur qu’il ne soit qu’un mirage dans cet esprit détraqué qu’était le mien. Les premières semaines qui ont suivi la disparition de mon mari, j’avais tendance à le voir partout. A essayer de me rappeler son souvenir, la tonalité de sa voix. Choses qui ont maintenant disparues avec le temps. Je me souviens également de la douleur que j’ai ressentie lorsque je me suis rendue compte que je ne me souvenais plus de sa voix. Si elle était grave, si elle était aigue. J’ai longuement culpabilisé lorsque j’ai décidé de recommencer ma vie. De me reprendre en mains car j’avais cette impression que je l’oubliais. Mais c’était il y a des mois de ça et je ne connaissais pas encore Zeke. Seulement de vue. Lui qui est si grand et si gentil avec les animaux. Je saurai me souvenir à la seconde près du moment où j’ai su que mon cœur battrait pour lui. A la seconde près. C’était extrêmement précis avec moi. Mes doigts ne cessaient de caresser son visage avec une tendresse non feinte, tentant de ne pas me perdre dans les méandres de cet esprit qui imaginait trop de choses. Mes lèvres venaient effleurer les siennes et seul le bruit de nos baisers et de nos respirations venait troubler le silence qui régnait dans la salle de bain. Mon palpitant quant à lui manqua de se stopper sincèrement suite aux paroles du grand brun. Une merveille. Je ne saurai dire si j’en étais une mais je tentai d’être une belle personne pour lui. Mon trouble était perceptible, étant incapable de cacher mes sentiments. Je contrôlais cependant le flot d’affection qui grimpait en flèches dans mon corps si fluet comparé au sien. Je voulais que cette nuit soit unique pour nous deux. Qu’elle reste inscrite dans nos mémoires alors que je lui tendis l’éponge. Me laissant faire, le souffle court alors que j’affirmai ma volonté de découvrir son corps par la suite. Nos yeux ne se quittaient pas, faisant passer mille et un messages alors que les mains gigantesques de l’Australien commencèrent à parcourir mon corps. Ce fut instinctif, la chair de poule qu envahit ce dernier alors que nous étions tous les deux en pleine découverte. Je le laissais apprivoiser mes cicatrices, les pans de mon anatomie que je n’aimais pas, ainsi que ceux que je savais mettre en avant. Mon corps était marqué des nombreuses chutes faites par le passé, des stigmates de mes deux grossesses ou encore du fait que je ne savais pas prendre soin de moi. Je ne l’appréciais pas. Désirant sans cesse me cacher de la vue de tous. Voulant être oubliée et invisible pour ne pas imposer la vue d’un être décharné au monde. Je dus fermer les yeux, rompant momentanément la connexion lorsqu’il me lava les cheveux, laissant échapper un gémissement alors que le massage se voulait délicieux. Appréciant la douceur de l’instant alors qu’il me rinça la tête, levant de nouveau mes iris bleutées vers les siennes. Y aura mieux comme massage." Sans le brusquer, je levai la main pour venir poser mes doigts sur ses lèvres. L’intimant à arrêter de se dévaloriser alors qu’il se décidait à me donner de délicieuses caresses. Je ne pus réprimer de nouveau un gémissement de bonheur alors que je désirai m’ancrer dans la réalité. Je pris donc à mon tour l’éponge pour l’interroger, non sans dissimuler ma timidité. Et pour cause que je n’avais pas touché un homme comme ça depuis très longtemps. Une peur irrationnelle de lui faire mal ou de mal faire. Je déglutis avant de me baisser pour commencer par le bas. Après tout, il était si grand que je finirai à coups sûrs dans ses bras. Chose devenue habituelle entre nous. Ma main libre traça en amont aidée de mes lèvres le trajet que devait faire la fleur de douche. Remontant avec une infime douceur pour ne pas le brusquer, le blesser, n’oubliant pas ma maladresse légendaire. Ainsi, je ne dispensais pas seulement de légères caresses mais quelques baisers sans pour autant me faire séductrice. Le climat qui régnait dans cette cabine de douche devait rester doux et bon enfant. Arrivant à la limite de ce que pouvait faire mes lippes, je m’écartais pour continuer avec les yeux. Mes gestes étaient désormais appuyés par mon regard. A l’orée de ses épaules, je posais la fleur de douche pour venir me saisir du jet d’eau et admirer la mousse coulant sur son corps si parfait. Puis, je repris le chemin de ses bras, le surplombant légèrement avant de venir me mordre la lèvre inférieure, laissant mon pouce caresser sa joue. « Je vais le dire en tant qu’artiste. » Ma voix n’était pas aussi forte et assurée que je l’aurai voulu. Ma timidité imposant à mes joues une teinte cramoisi qui ne m’allait pas réellement au teint. « Mais tu es un homme magnifique. » Mes doigts se posèrent sur ses lèvres si désirables, l’intimant à se taire encore une fois. je pourrais entreprendre de lui faire la description de son corps, encore sous mon point de vue professionnel mais à la place, j’embrassais ses lippes avant de prendre mon shampoing. Lentement, je fis basculer sa tête en arrière, avec deux doigts sous le menton pour venir masser sa lourde masse capillaire avec délicatesse. Étant une mère, je savais laver les cheveux correctement sans m’y prendre mal. Mais je me décidai à être plus sensuelle, faisant en sorte de capter son regard, de ne plus le lâcher pendant cette entreprise nouvelle. Enfin une fois que j’eus lavée jusqu’à la pointe, je repris le jet d’eau que je réglais sur une puissance moins forte afin de pouvoir prendre mon temps. Mes doigts venant caresser, démêler cette crinière ébène. Ma respiration s’était bloquée d’elle-même, une fois cette initiative terminée. Laissant de nouveau le silence nous englober. Qui pour une fois, ne me dérangeait pas.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyMar 25 Aoû - 12:34


Ezechiel n'arrivait pas à être proche des gens: il les appréciait certes, mais il ressentait bien vite une certaine angoisse à l'idée de devoir relancer les conversations, faire attention à ne rien dire de travers, ne pas faire de gestes déplacés, tout était une source d'intimes réflexions. C'était quelque chose de clairement fatigant pour un homme aussi pragmatique que lui, toujours prêt à l'action mais en se préservant du monde extérieur. Zeke n'aimait pas en passer par là, ses phases introspectives où il avait tendance à tout oublier, jusqu'à respirer parfois. Lorsqu'il avait trouvé l'ébénisterie, le grand brun s'était sûrement sauvé parce que c'était une porte de sortie idéale, un moment où il n'y avait que sa main sur l'outil et ce bois qui se sculptait de lui-même, sans qu'il n'ait à prendre des heures pour organiser un plan dans son esprit. Il aimait cela, le côté instinctif de cet art alors qu'il n'arrivait pas à en faire de même avec les gens. Zeke était juste trop gauche dans ses interactions sociales, se souciant toujours de bien paraître alors qu'il avait tout intérêt à être lui-même au bout du compte. A force, il y arrivait légèrement mieux, certainement parce qu'on le poussait à arrêter de se renfrogner constamment, se renfermer dès la première alarme. Sa mère avait pris du temps avec lui, pour lui expliquer qu'il n'avait aucune raison d'avoir peur de s'exprimer, que les individus qui méritaient sa présence le laisseraient être cent pour cent lui-même plutôt qu'un autre. Blythe avait mis un temps fou à comprendre, il lui avait certainement fallu cette rencontre avec Eve pour qu'il saisisse l'ampleur d'un tel discours de la part de sa génitrice mais à cet instant précis, il voyait très bien ce qu'elle avait désiré lui dire. Il n'y avait pas de raison de se cacher avec la petite blonde, bien au contraire, à ce moment délicieux où ils se découvraient d'une manière totalement leur. Il se laissa faire, Zeke, la jeune femme parcourant son corps autant de ses lippes que de ses doigts alors que la mousse prenait possession du moindre centimètre carré de son épiderme. Le grand Blythe n'avait jamais été pudique et il ne fut pas gêné de sentir la jeune femme contre lui, celle-ci se portant finalement à sa hauteur tout en l'intimant de se taire car il allait forcément nier, non? Il ne se trouvait pas beau, pas merveilleux, il était juste un homme manuel qui savait manier quelques outils pour sculpter du bois, rien d'exceptionnel en soi. Zeke ne répondit rien néanmoins parce qu'Eve le voulait ainsi, ses petites mains prenant le chemin de sa tignasse noire, là encore, il ne fit rien d'autre que la regarder au cours de ces longues minutes où elle posait le shampoing et prenait le temps de le retirer avec un peu d'eau chaude. Il ne l'avait pas relâchée des yeux pendant tout ce temps, se contentant de parcourir son dos délicatement alors qu'ils en terminaient, leurs deux corps désormais propres, Ezechiel laissant un baiser sur la mâchoire de sa partenaire avant d'éteindre le jet d'eau. "Au séchage, madame." Il ne prit pas la peine de la déposer par terre, sortant de la cabine avec Eve entre ses bras alors qu'il vint s'armer d'une serviette. Il la porta jusqu'aux cheveux dorés de Zimmer alors qu'il commença à masser son crâne, éliminant les quelques gouttes qui perlaient sur son front. Il souriait, Zeke, il profitait juste de l'instant sans réfléchir, une délicieuse première pour ce grand homme toujours si seul en temps normal.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyJeu 27 Aoû - 13:44


J’ai toujours rêvé de vivre une grande histoire d’amour. Je pouvais voir les autres évoluer, se marier, avoir des enfants, suivre le cheminement qu’on disait normalisé pour mettre au monde des enfants. Je ne sais pas si j’ai pris le raccourci ou si l’on m’y a poussé. Mais pendant des années, j’ai vécu avec le jugement des autres. Fille-mère, tout juste sortie de l’adolescence, femme-enfant éternelle. Les gens se retournaient sur moi dans la rue, me donnaient des adjectifs tout sauf qualitatifs. A vrai dire, de nombreuses soirées, je me suis retrouvée seule dans le noir, pleurant alors que ma fille était endormie. Le schéma s’est répété car veuve avant mes trente ans sortait encore de l’ordinaire. Je n’ai eu que deux hommes dans ma vie avant de connaître Ezechiel mais sans aucun doute deux de trop. Je ne regrettais rien pourtant, j’avançai à tâtons, ne courant pas un seul instant. Je laissais ma vie s’écouler comme s’il s’agissait d’une rivière. Nullement curieuse de connaître ce qu’est devenu le père de ma fille. Ne supportant pas le choix qu’il m’avait imposé. L’avortement ou l’abandon. Je n’ai pour ma part choisi ni l’un ni l’autre, optant pour la troisième solution. Je vouais un profond mépris à toutes ces femmes qui abandonnaient leur progéniture alors que tant d’autres tueraient pour avoir un rôle maternel. Reléguant leur tâche à d’autres. Je méprisais également les hommes qui imposaient aux femmes un choix, les quittant dans la foulée après leur avoir envoyé des qualificatifs peu glorieux en pleine figure. Certaines, comme moi, pouvaient avoir l’esprit fragile. Vivant ainsi dans la solitude la plus extrême. Le noir total. Mes enfants m’apportant un peu de clarté dans cet océan rieur. Cependant, il y avait une lumière qui brillait plus forte que les autres dans cette multitude de gris. Lui. L’homme à la taille de géant qui me fixait, silencieux au possible, de ses grands yeux si sombres. Zeke était un paradoxe car avec ses cheveux pouvant rappeler les ombres et son regard si noir, il dégageait physiquement une certaine obscurité apaisante alors que son comportement introverti, sa passion sous-jacente ainsi que sa gentillesse latente le rendaient plus lumineux que jamais. Je n’aurai pas la prétention de dire que je saurai lire entre les lignes alors que nous nous connaissions bien peu. Mais à mes yeux si clairs, il représentait un tout alors que je n’étais rien. Mes doigts se firent lents, douces caresses sur cette peau hâlée alors que mon regard ne se détachait que trop peu du sien. J’étais semblable au serpent hypnotisé face au chant du fakir. Dansant, libre de ses mouvements mais entravée par son esprit. Pas une entrave douloureuse, non. Elle était délicieuse et je pense que je serai capable d’arrêter le temps pour avoir un moment comme celui-ci à l’infini. Mais il fallait me rendre à l’évidence que là où le corps était éveillé, le cerveau commençait à fatiguer. Zeke dut le sentir car il me porta hors de la douche, toujours collée à son torse si développé, mes petites mains autour de sa nuque. Je suivis ses gestes, tel une enfant docile alors qu’il entreprit de me sécher. Je laissais même échapper un éclat de rire sans doute cristallin qui s’éleva dans l’air pour se répercuter sur les murs carrelés. Mes doigts pianotèrent sur sa peau alors qu’une fois son action terminée, je retrouvais le chemin de la terre ferme. Le teint cramoisi, le regard pétillant de cette nouvelle proximité avec lui, cet arbre si lumineux, je m’armai d’un drap de bain plus imposant pour le sécher un peu. Mon corps si frêle fut pris d’un frisson et je dus interrompre mes gestes, posant la serviette sur son avant-bras avant d’hésiter. Je ne savais pas si j’oserai la porter sans avoir l’air ridicule. A vrai dire, je l’étais sans doute de bien des manières. « Je… je vais passer quelque chose, murmurai-je la tête baissée. » Encore une fois, on pourra applaudir le manque de confiance en soi qui venait d’arriver au galop sur son destrier noir -Tornado, is that you ?- et qui prenait place avec nous dans cette salle de bain. Ma main passa derrière la porte pour venir se refermer sur le satin dont était fait le vêtement. Je vins la passer, laissant l’étoffe glisser sur ma peau propre. J’avais conscience que mon visage était désormais assorti au cramoisi de la nuisette aussi échancrée devant que derrière. Les fins lacets du corsage retombaient le long de ma poitrine beaucoup plus développée que le restant de mon corps, rehaussé par la dentelle noire assortie à ces derniers. Je fis rapidement un nœud, réitérant l’entreprise à l’arrière, me murant dans un silence inconfortable. Je me tournai vers le miroir avant de me regarder. « Je ressemble à une pomme de terre enveloppée dans de la soie rouge. » Honteuse de ce que j’avais fait et qui n’aurait pas l’effet escompté -le tout étant de demeurer séduisante aux yeux de mon petit-ami- j’attrapai la robe de chambre molletonneuse pour m’habiller avec avant de grimper sur le lavabo. « Je crois qu’il va falloir que quoique je fasse je serai jamais aussi sexy que… » Mon regard se porte sur son torse alors que je repris la serviette. « Que toi. » Je poussais un petit soupir avant de venir indiquer sa tête du bout de mon index. « Il va falloir que tu te baisses si tu veux que je t’essuie les cheveux. » Je m’autorisai à me perdre un instant dans ses iris assombries avant de lui servir mon plus sourire. Un sourire heureux même si je n’étais pas forcément à l’aise dans un tel apparat. Et encore moins avec ma nudité. Bonjour pudeur, comment vas-tu ?
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyVen 28 Aoû - 11:11


Pourquoi user de mots lorsque le silence exprimait absolument tout? Cette philosophie seyait tant à un homme qui en avait sûrement trop bavé dans cette vie. Il savait que c'était normal, que rien n'était jamais acquis et que la cruauté de ses congénères créait tant d'incompréhension dans les interactions sociales mais cela n'empêchait pas Ezechiel d'être un éternel optimiste. Quelqu'un qui désirait mieux que ce qu'il avait toujours obtenu. Il n'avait pas assez agi, pas assez combattu cette vaine réserve qu'il avait mis en place pour éviter la moindre blessure. Blythe ne saurait pas expliquer pourquoi il avait tant voulu poser cette carapace sur ses épaules mais il avait au moins conscience qu'il avait fait fuir bon nombre de personnes en agissant ainsi. Est-ce qu'il avait peur de la notion même d'intimité, voire juste de proximité? C'était sûrement vrai jusque là parce que Zeke avait ressenti tant de peines par le passé, à cause de simples mots, parfois même de quelques gestes mauvais. Il avait fallu s'éloigner, ne plus laisser le moindre individu s'approcher de trop près pour éviter de nouveau la tristesse de ne pas valoir grand chose aux yeux des gens. Avec plus de recul, Ezechiel se rendait mieux compte du ridicule de ses agissements: il n'y avait que lui qui s'était blessé dans l'histoire, en voulant toujours rester maître de la moindre de ses émotions, de la moindre parole. Ainsi, il n'avait fait entrer personne et la vie avait continué à défiler autour de lui quand le grand homme, de son côté, était enfermé dans une bulle, confortable certes mais aussi et surtout, morne à souhait. Il était temps d'en sortir désormais, de découvrir le monde tel qu'il était réellement, avec son lot de peines certes, mais aussi tous ces petits dons de joie qu'il avait pu expérimenter ces derniers temps et qui provoquaient bon nombre de sourires sur les traits du géant. Ezechiel pouvait compter sur la présence d'Eve pour l'enjôler, le rendre plus libre de ses mouvements également là où il avait toujours fait attention jusqu'ici. Ne pas trop en dire, encore moins trop en montrer, toujours rester sur ses gardes et ne pas faire de vagues, une devise qui lui avait collé à la peau durant toutes ces années. Tout laissait penser que ce fait était à conjuguer au passé maintenant que Zeke s'épanouissait peu à peu, qu'il prenait le temps d'être lui-même sans avoir peur du regard d'autrui, même si tout n'était pas encore évident, certainement. Ils étaient au moins deux dans ce cas précis puisque Eve courut bien vite remettre un vêtement sur son corps une fois que Blythe eut pris le temps de la sécher. Il sourit durant cette entreprise, la laissant se dépêcher à repasser le tissu par dessus sa tête puis le nouer, comme si elle avait honte d'elle. Une bien belle erreur aux yeux d'Ezechiel mais il ne lui dirait pas ainsi, préférant plutôt lui montrer d'un regard bien senti alors qu'elle revenait vers lui à nouveau, gauche dans son attitude parce qu'elle se refusait toujours à se voir telle qu'elle était réellement. A savoir une femme magnifique, en tous points. "J'en ai vu des pommes de terre à la ferme et crois moi, ça ressemble pas à ça. Du tout." Ses yeux pétillèrent tout en la détaillant: pour sûr que Zimmer n'allait pas le croire mais Zeke n'allait pas lui cacher la vérité, lui dire qu'elle était affreuse et qu'il était bien d'accord avec elle alors qu'elle n'avait jamais été aussi belle qu'avec un tel vêtement certainement. "Moi, je crois que t'as tort." Elle avait au moins un minimum de grâce en plus par rapport à lui, pas la peine de préciser une telle évidence aux yeux du Blythe, celui-ci se mettant à genoux tout en souriant parce qu'Eve tenait réellement à sécher ses cheveux, malgré les différences de centimètres qui pouvaient la bloquer dans une telle entreprise. "T'es aussi belle avec que sans, je t'assure." Point final, Zeke avait énoncé ses arguments et il n'épiloguerait pas plus sur la question quand il était convaincu d'avoir raison. L'évidence même à ses yeux bruns qui se promenaient sur la silhouette de la blonde en face de lui.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyVen 28 Aoû - 17:07


Toute ma vie, j’ai été seule. on m’a souvent comparée à une princesse Disney avec mes grands yeux bleus et mes longs cheveux blonds. Petite fille, je m’identifiai à elles. Je m’installai à la fenêtre et je regardai l’extérieur en rêvant du grand amour. D’abord, mes songes furent habités par une famille parfaite, par cette envie de me faire adopter, de me faire aimer. Puis la première déception, le premier chagrin. Lorsque j’ai compris qu’on ne m’adopterait jamais, j’avais treize ans. je me suis terrée dans un coin, j’ai pleuré avec le vieux chat sur mes genoux en me demandant ce que j’avais pu faire de mal. Je me le demande encore aujourd’hui ? Le sentiment ne quitte jamais réellement le cœur. Ne s’en va vraiment jamais. Il reste, il s’installe et prend possession de notre corps. Mais mon caractère n’était pas celle d’une petite fille totalement introvertie. J’ai appris rapidement à me relever après chaque chute. Grimpant un peu plus haut dans l’arbre qu’était ma vie, regardant les horizons, espérant trouver celui qui ferait battre mon cœur. Ce palpitant naïf donné une fois sans précipitation. Que retenir de cette leçon ? Si ce n’était la plus importante. J’avais trop d’amour à donner, j’avais envie d’aimer, d’être aimée. Et quoi de mieux qu’un enfant pour nous en donner ? Les enfants sont si purs, si innocents. Et j’ai su qu’elle serait l’amour de ma vie. Que je donnerai jusqu’à ma vie pour elle, digne sacrifice d’une mère célibataire qui voulait le meilleur pour son enfant. Rapidement, une évidence s’est imposée à mon esprit : personne ne m’aimerait jamais. J’étais la fille socialement inadaptée, physiquement invisible. Et ce même si je passais mon temps à chanter, à sourire ou même à rire. Je suis demeurée invisible si longtemps que j’ai cru défaillir lorsque mon défunt mari m’a vu. Petite idiote amoureuse, trop fleur bleue. Mais dans le fond, n’était-ce pas le but recherché ? Tous mes actes, du plus infime au plus puissant m’avait mené jusqu’à cet instant précis dans cette salle de bain. Et pourtant, mon esprit demeurait enfermé dans cette boucle temporelle infernale. Celle où j’étais postée sur le rebord de la fenêtre de l’orphelinat, à regarder les étoiles de mes grands yeux bleus. J’ai toujours été fasciné par elle. Petite, je pensais que mes parents étaient cachés dedans. Qu’ils n’étaient pas restés près de moi parce qu’ils avaient dû repartir dans le ciel. Et qu’ils m’aiment un peu. Une partie de moi voulait croire que Jacob les avait rejoints. Qu’il ne m’avait pas quitté pour rien. Je fermais alors les yeux, les mains sur mon collier pour commencer à leur parler. je savais que je réitérerai l’expérience. Que je porterai les mains vers quelque chose de cher à mon cœur pour venir discuter avec les constellations la nuit tombée. Les gens croyaient en Dieu, croyaient en eux-même. Je ne croyais pas en moi. Ma réaction face à Zeke était assez éloquente puisque j’avais sans cesse ce besoin de me cacher, de me draper dans un vêtement plus chaud. Mais je voulais y croire. je voulais croire que pour une fois, mon bonheur ne s’étiolerait pas, qu’il ne partirait pas en fumée lorsque je le toucherai du doigt. Parce que je voulais croire en la possibilité d’un nous. Me retrancher dans ma tour chimérique était tentant, très tentant mais je n’en avais plus envie. J’avais envie de passer un nouveau collier autour de mon cou, avec sa petite figurine qui lui semblait anodine mais qui représentait tout pour moi. Je me regardai dans le miroir, ne voyant qu’un fantôme vêtu de rouge avant de tourner la tête vers lui. J’avais ce sentiment de toucher la félicité du bout des doigts et cela me fit peur. Je fermai donc les yeux, posant ma paume sur son torse pour m’ancrer de nouveau dans mon corps. Essayer de ne plus s’évader dans le monde merveilleux que je m’étais imaginée pendant des années pour voir le malheur d’une vie non choisie. Certes, j’avais mes enfants mais je rêvais de quelque chose de beau, de pur, ce que ma progéniture ne pourrait pas m’offrir. "J'en ai vu des pommes de terre à la ferme et crois moi, ça ressemble pas à ça. Du tout." Je baissais la tête, laissant mes cheveux blonds retomber le long de mon visage si clair. Ma main toujours posée sur sa musculature si imposante. Je levai les yeux pour rencontrer son regard. Mes doigts caressaient doucement sa peau alors que je décidai de ne pas répondre. Après tout, mes yeux faisaient passer mille émotions et je sentais qu’il avait encore des choses à me dire. "Moi, je crois que t'as tort." Je m’autorisai à froncer les sourcils un instant alors que mon sourire vint s’agrandir. Je secouai la tête à la négative, me balançant sur mes pieds. Bien sûr que non, je n’ai pas tort Ezechiel. Je sais bien que je n’ai aucun charisme si ce n’est un sourire de petite fille et une voix de souris -écrasée-. Seulement, je ne voulais pas lui dire tout ça alors je baissais les yeux pour regarder mes pieds. Mes si petits pieds comparés aux siens. Doucement, je me hissais sur le rebord du lavabo alors que l’entreprise de Zeke me surprit. A genoux devant moi, je pris la serviette pour la passer le long de sa joue, essuyant ses mèches de cheveux alors que mon regard ne quittait pas le sien. "T'es aussi belle avec que sans, je t'assure." Lentement, je penchai la tête pour venir coller mon front contre le sien, effleurant son nez du bout du mien comme pour m’ancrer dans cette réalité avec lui. « Tu te rappelles ce que tu m’as dit quand t’es venue manger chez moi ? » Un changement de sujet d’une femme qui n’aimait pas les compliments et qui ne les méritait pas. « Que si je trouvais mieux, je pourrais partir. Ou plutôt, je devrais partir. Bah j’en ai pas envie. » Sentant que j’allais sans doute devoir me lancer des explications maladroites, je pris une profonde inspiration. « Je pense que je trouverais pas mieux que toi. Parce que tu me fais ressentir de jolies choses. Des choses que j’ai pas eu dans le cœur depuis longtemps. » Je me sentis rougir, baissant un instant les yeux pour laisser ma main vacante s’avancer timidement vers la sienne. « J’attendais quelqu’un comme toi quand j’étais enfant. » Ma voix était plus émue alors que mes doigts caressèrent les siens, sans venir les saisir. « C’est pas tous les jours qu’on me dit que je suis jolie. Que je suis petite, casse-pieds et un peu trop bébé, oui. Mais avec toi, je me sens comme une femme. Presque sexy. T’es mon étoile du nord. » Je posai un index sur sa poitrine pour le pousser doucement. « Tu me guides dans le noir. Et je sais pas si tu ressens comme moi mais… » j’eus un haussement d’épaules, sans pour autant relever la tête. Comme une enfant prise en fautes. Consciente d’être ridicule. Une larme roula doucement le long de ma joue pour atterrir sur mon nez. « je suis trop sensible. Tu me dis que je ne suis pas une pomme de terre et je pleure. C’est ridicule. » Un petit rire sortit de ma gorge, suivi d’un second plus franc. J’avais conscience d’être sans doute trop franche ou trop niaise. Mais les mots n’étaient pas sortis comme je voulais les dire. Car je n’avais jamais vécu quelque chose d’aussi intense, d’aussi beau et d’aussi silencieux. A la fois apaisant et un brin déconcertant. Mais pour la première fois depuis presque sept ans, mon avenir était éclairé, un voile s’est levé. Et j’étais prête à croire en lui. Et en nous.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyVen 28 Aoû - 18:00


Il n'avait jamais désiré partir sur la lune, le grand brun, Zeke était beaucoup trop à terre pour avoir des envies farfelues de toute manière. Toute sa vie, il n'avait prétendu qu'à la plu grande des simplicités: une existence à la ferme, quelques animaux, une paix relative et franchement rien d'autre. Il avait vraiment cru que ce serait suffisant et pendant de nombreuses années même, Blythe en avait été convaincu. Il s'était senti bien à arpenter les quelques hectares de la propriété de ses parents sans ressentir le moindre blocage au coeur de sa poitrine: ces derniers mois, il avait vécu le changement le plus violent à ce niveau justement. Ezechiel pensait de plus en plus à la situation de son frère, s'empêchant de plus en plus fréquemment de dormir parce qu'il ne se jugeait pas méritant d'avoir une telle situation. Rien n'entravait sa liberté entre les champs de la ferme familiale: clairement, le grand homme pouvait faire comme bon lui semblait, prendre n'importe quelle décision sans attenter à sa vie dans le même temps. La réalité était toute différente pour l'autre Blythe qui devait batailler au quotidien pour conserver son coeur et son âme intacts. Y arrivait-il par ailleurs? Zeke n'en avait pas la moindre idée parce qu'il s'était renfermé comme une huître et que les nouvelles arrivaient avec parcimonie désormais. Voilà ce que ce monde était en mesure de faire: détruire ce qu'il y avait de plus beau et de plus pur, comme Eve. Oui, comme elle aussi parce que Ezechiel lisait ce fichu trouble qui la travaillait et il se doutait que le tout ne datait pas de la veille, pas avec une histoire comme la sienne. La petite blonde n'avait pas la moindre confiance en elle et Ezechiel n'était pas dupe sur les raisons qui avaient entraîné un tel résultat: la souffrance avait été de mise pour la jeune femme avec les deux hommes qui avaient été dans sa vie auparavant et puis, il y avait le regard de gens également. Celui-ci pouvait être si dur, Zeke en avait déjà goûté le poison si souvent de son côté. Il n'en parlerait pas pour le moment parce que ce n'était pas son moment, c'était celui d'Eve et uniquement d'Eve. Elle parlait, elle exprimait ce qu'elle avait sur le coeur et le grand Blythe n'avait pas de réelle réponse à lui apporter: il n'avait jamais rien su sur aucun sujet pour être tout à fait honnête. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était suivre son instinct, rien d'autre. Est-ce que ce serait assez cette fois? "Alors, reste." C'était tout. Si elle n'avait pas envie de le quitter, si elle n'allait pas trouver mieux ailleurs, Ezechiel se ferait un plaisir de la garder pour lui. Il ne désirait rien d'autre que cela à vrai dire, maintenant, et il était persuadé que ce serait toujours la même rengaine le lendemain. Cela dit, il voyait bien que le trouble de la blonde prenait un peu plus d'ampleur au fil des secondes qui s'égrenaient, sans que Zeke ne puisse tout à fait comprendre la totalité de ce qui se tramait pour elle. "On va faire en sorte de retirer ce presque de ta phrase." Il n'en démordrait pas à ce sujet au moins parce qu'il avait aussi ses certitudes, le bûcheron, et il n'allait pas la laisser croire des foutaises non plus. Non, il avait beau être à genoux à ce moment là, Zeke parlait bien fort pour que Zimmer n'ose pas le contredire sur la question. "C'est pas ridicule de pleurer." Bien au contraire, cela prouvait que l'instant lui tenait à coeur, que ses mots à lui avaient leur répercussion et l'âme de Zeke ne pouvait qu'en être ému. Il la laissa passer la serviette sur son visage, souriant malgré cette espèce d'ambiance qui pouvait tourner dan tous les sens à n'importe quel moment. Si Eve avait besoin de sa force à cet instant précis, Blythe lui offrirait sans la moindre hésitation, dans un simple regard, peu commun comme rien ne l'était avec lui de toute façon. "Maintenant cela dit, j'aimerai te voir sourire. C'est ta soirée, Eve." Il finit par se relever de toute sa stature, ses doigts venant parcourir le plus spontanément du monde ses joues pour attraper et effacer les quelques larmes qui trônaient là, fières assurément de leur parcours. Plus de douleur, pas alors qu'il vint l'enlacer sans rien dire, ses grands bras passant autour d'elle pour former un cocon rassurant et protecteur. Ainsi, Ezechiel lui promettait de rester aussi longtemps qu'elle le désirerait de son côté. Qu'importe le prix à payer, même le plus fort.
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Message(#) Sujet: Re: You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve You're my reality, yet I'm lost in a dream ¤ Eve - Page 6 EmptyVen 28 Aoû - 18:43


Je n’ai jamais été douée pour exprimer ce que je ressentais. A vrai dire, bon nombre de mes amies m’avaient qualifié de timide, de renfermée sur moi. On m’appelait la colombe à l’orphelinat. Parce que je ne faisais pas le mur, je ne courrais pas les garçons, je ne voulais pas vivre mille expériences. Je me rappelle encore ce sentiment de petitesse quand je me suis retrouvée face à l’immensité de Paris. Jeune allemande qui débarquait tout juste de sa tour d’ivoire dans laquelle elle s’est retranchée. J’aurai pu perdre pied si je n’avais pas été bien entourée. Si je n’avais pas eu ma meilleure amie, une jeune française amoureuse d’un Australien que j’ai retrouvé aujourd’hui. Désormais, elle aussi a rejoint les étoiles, elle n’est plus là et n’a pas pu voir mes enfants grandir. J’avais perdu tant de gens dans cette vie si éphémère, me demandant pourquoi la destinée m’infligeait tout ça. Entre Victoria, Jacob, mes parents. Ceux qui m’ont abandonnée sans même prendre la peine de me connaître. Qui ne m’aimaient pas alors que je me voulais avoir le cœur pur. Que je me répétais des boniments de contes de fées comme mantra afin de ne pas faire de mal à autrui. Je ne détestai personne. Je ne haïssais pas cette mère qui m’a abandonnée à peine étais-je sortie de son ventre, ni ce père qui l’a laissé tomber alors qu’elle était enceinte. Je connais mon historique familial bien que je n’ai jamais cherché à les retrouver. Je pouvais me mettre à la place de cette femme qui devait me ressembler physiquement. Ou alors étais-je le portrait de mon père ? J’aurai pu moi aussi recourir à cette solution de facilité après qu’il m’ait tourné le dos. Personne ne peut soupçonner la force d’un abandon amoureux. D’une décharge paternelle et de mots blessants lancés dans les airs. J’étais si effrayée par la possibilité d’une maternité. Secret de polichinelle et véritable ombrage à mes études. On me montrait du doigt, mon ventre rebondi et moi. Me qualifiant de mots qui ne sortiraient jamais de ma gorge mais qui m’ont profondément meurtri. Et qui me hantent encore de nos jours. Leçon non retenue, seconde grossesse non désirée et pourtant non avortée. Un petit garçon, une petite fille. Des enfants que j’élevais à mon image. Avec une image fantasque, des chansons, des rires, des étreintes, de l’amour à foison. Les inquiétudes d’une jeune mère qui avait peur de perdre ses enfants. D’une femme esseulée qui attendait l’inattendu. L’inattendu sous la forme d’un bon mètre quatre-vingt-dix et d’environ quatre-vingt-dix kilos de muscles. Mes doigts voulaient apprendre les contours de sa silhouette pour pouvoir les coucher sur le papier durant mes longues nuits d’insomnie. Je me faisais sans doute trop gourmande, trop avide de son toucher alors que je restai en suspens, perdue dans mes pensées. J’avais cette tendance par manque de compagnie. Il m’arrivait de tenir une conversation avec les chiens ou même les œuvres d’art que je restaurai. Leur donnant des noms, les chouchoutant malgré le regard d’autrui. Mes collègues n’en prenaient plus ombrages. Il savait que j’étais ainsi. Que je pouvais rester des heures, limite des jours entiers devant une peinture abimée pour essayer d’en comprendre les secrets. Zeke était aussi meurtri que moi par la vie. De manière différente, qu’il passait sous silence. Mais il avait cet éclat dans le regard qui ne trompait pas. Je pourrais essayer de le réparer, de le changer mais pour une fois, je laisserai le temps faire son œuvre. Je ne serai pas l’artiste, la marionnettiste mais bel et bien l’actrice de ce bout de chemin qu’il voudrait bien parcourir avec moi. "Alors, reste." Je m’arrachai à la contemplation de son torse pour venir lever ce regard océanique vers lui, la lèvre mordue. Un, deux, trois battements de cils. Toc incontrôlable alors que ma main se posa à plat, ma paume épousant parfaitement la forme de son pectoral. « Comme monsieur voudra. Je prendrais pas de place, je suis minuscule. » J’aurai pu dire ceci sur un ton humoristique, vu que j’avais trop souvent tendance à me moquer de mon gabarit. Mais cette fois-ci, j’étais on ne peut plus sincère puisque j’étais un être humain ridicule. Mon corps n’était pas proportionnel puisque mes jambes étaient beaucoup trop longues, mes hanches développées par deux grossesses alors que je demeurai fluette. "On va faire en sorte de retirer ce presque de ta phrase." Je m’autorisai à rentrer la tête dans les épaules, devant son ton autoritaire. S’il savait ce qui se tramait au fond de moi. Toutes mes angoisses, ma panoplie de tocs, il fuirait sans doute en courant à toutes jambes. Je laissais mon regard se perdre dans le vide. « Je suis un meuble avec des défauts, dis-je en mâchouillant l’intérieur de ma joue, enfin c’est l’intérieur qui est cassé, pas l’extérieur. Les gens ont pas été très gentils. Après c’est pas trop grave en soi puisque ça m’a conduite ici. Mais, s’il y a bien quelque chose que je ne peux pas réparer toute seule, c’est moi. » En atteste ma condition physique. Du fait que je ne dormais pas, peu et que je mangeais quand je m’en rappelai. C’est-à-dire deux, trois fois par semaine. Il savait très bien que je finirai par lui en parler, que je m’ouvrirai comme je le fais toujours. Parce que j’ai sans cesse ce besoin de verbaliser ce que je ressentais depuis que j’avais entamé une thérapie. Quitte à mettre les gens mal à l’aise. "C'est pas ridicule de pleurer." Bien sûr que si. « Je pleure tout le temps. Je suis trop sensible. Genre y’a un oisillon qui tombe du nid, tu me vois courir en pleurant jusque chez le vétérinaire pour le faire soigner. » Je levai les yeux emplis d’eau vers lui sans réellement contrôler ses nouveaux sentiments qui se mélangeaient en moi. « C’est vraiment arrivé en plus. A l’orphelinat. » Un trop lourd passif. Un passif esseulé. Je caressai sa joue du bout de la serviette avant de venir la poser sur mon genou, sans le quitter des yeux. "Maintenant cela dit, j'aimerai te voir sourire. C'est ta soirée, Eve." Je le laissais se relever pour venir essuyer mes joues du bout de ses doigts. J’eus un petit sourire sincère, timide alors que je penchai un peu la tête sur le côté. « Non, c’est notre soirée. » Cette fois-ci, mes lippes se retroussèrent, plus lumineuses que jamais alors que mon visage s’éclaira subitement. Je le laissais passer ses bras autour de moi pour me reposer contre lui, un instant. Cette étreinte avait quelque chose de différente alors que je poussais un soupir de contentement, laissant mes doigts caresser la chute de ses reins. Doucement cependant, je levai la tête vers lui. « Attends. » Je m’écartai un peu pour venir me mettre à genoux sur la vasque sans glisser, envoyant voler la robe de chambre au loin qui me gênait. Avec une infime tendresse, je déposai mes lèvres sur sa joue avant de laisser ma tête se nicher dans son cou, sans le quitter des yeux. « T’es fatigué ? Demandai-je. ou tu dois avoir froid ? » Car après tout, cette soirée avait été riche en agréables surprises. Mes doigts pianotèrent dans sa nuque, consciente que j’avais là trouvé une véritable étoile. Une perle rare.
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