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 lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4)

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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) MTtf4TM Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23410 POINTS : 540

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (04)ginny #114james #18gabrielledamon #15


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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : tearsflight (avatar) › richardmaddendaily (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
https://www.30yearsstillyoung.com/t37070-
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Message(#) Sujet: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyVen 21 Aoû - 8:29



Anastasia s’énerve contre Saül ; pour changer. Anastasia s’énerve contre le reste du monde parce qu’elle pense encore et toujours que ce sont eux qui lui en veulent : tous, absolument tous, pour des raisons aussi diverses que variées. Je pourrais aisément dire qu’elle souffre de paranoïa alors que c’est simplement sa façon d’être et la manière dont elle a été élevée. Pour ce second point, je sais bien de quoi je parle, c’est au moins un avantage alors que j’essaye tant de la comprendre. Elle a finalement assez de force pour se dégager de l’emprise de notre aîné et si les circonstances avaient été différentes, je me serais osé à un sourire satisfait face à ce geste. J’ai moi aussi tenté de me débattre à de bien nombreuses reprises quand nous n’étions que des gamins ; après cette période, j’ai simplement cessé tout contact avec lui et avec tous les autres aussi. Anastasia m’en veut de ne pas lui avoir parlé pendant tant d’années mais au moins, elle n’est pas une exception. Je n’ai parlé à personne et tout le monde m’en veut. Vous voyez, moi aussi je peux aisément jouer à la victime.

A peine installée à l’arrière de ma voiture, comme j’aurais pu le deviner, je démarre. Elle n’a sûrement pas envie de continuer à avoir Massimo dans son périmètre et moi, je n’ai pas envie de traîner mon cul au milieu des deux. Saül a encore quelques centaines de menaces de mort en réserve et si l’inconnue n’en a pas l’habitude, pour ma part je les ai toutes entendues un bon millier de fois. Chacune. « Ouais, ouais… Roule. Et m’emmène pas chez lui... »Merci d’avoir choisi notre compagnie de Taxi, Taxi Williams. On vous souhaite de passer un agréable séjour et puisse la route vous être favorable.” Elle ne me parlera pas et je ne lui parlerai pas non plus. Pourtant, je me sens d’humeur assez suicidaire pour m’oser à un brin d’humeur, sans doute déjà bien décidé à ne pas la laisser s’en sortir aussi facilement et aussi rapidement. Je ne lui propose pas une sortie de secours et j’espère qu’elle sait seulement qu’elle vient de passer de la gueule d’un loup à un second. On a des manières bien différentes de faire, mon frère et moi, mais notre but reste encore et toujours le même : protéger notre famille, quoi qu’il en coûte.

Le voyage se fait finalement dans le silence le plus complet alors que je sens le regard aussi curieux que réprobateur des autres automobilistes sur la carlingue abîmée de ma voiture. Décidément, Anastasia a un don pour flinguer mes bagnoles et même si je ne leur porte aucune attachement particulier, je commence à déjà en avoir marre d’en racheter une nouvelle tous les mois. Je vais finir par lui envoyer les factures même si je sais pertinemment qu’elle serait incapable de les payer. “Kangaroo Point. Tu peux voir la ville mais personne ne te verra. Tu peux crier et hurler autant que tu veux, personne ne t’entendra. Tu peux t’énerver contre ce que tu veux, personne ne saura que c’est toi.” Je coupe le moteur, annonce puis sort aussitôt de l’habitacle pour enfin pouvoir respirer de l’air frais. Il faut dire qu’entre nous, la tension est plutôt électrique. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où on est resté aussi près l’un de l’autre pendant autant de temps - c’est à dire quelques minutes à peine, finalement. On ne s’est même pas tapés dessus ni insultés puisque Saül s’en est chargé pour deux. J’y vois finalement une énorme amélioration, voyez vous. “Je te conseille de laisser la voiture en dehors de tout ça cette fois, sinon on va devoir rentrer à pied.” De nouveau, j’ose quelque chose, quitte à ce que ça casse. Un faible sourire vient ponctuer mon conseil de mauvais goût. Au moins cette fois ci, elle n’est plus au volant d’aucune autre voiture ni même en possession de batte. Tout devrait pouvoir se passer un peu mieux, sans doute. Ça ne pourra pas être pire, en tout cas. “Et là, on en vient au moment où t’arrête de bouder et tu me raconte ce qui t’est passé par la tête.” Mon ton est neutre et pourtant cela ressemble bien plus à un ordre plutôt qu’autre chose. Dans la nuit noire de la ville, on est seulement éclairés par un horrible néon jaune en fin de vie, ce qui n’empêche pourtant pas mon regard de ne jamais se dérober du sien. C’est le moment où on parle enfin, vingt ans plus tard.

@Anastasia Williams :l:











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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyVen 21 Aoû - 23:52





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Ana est dans la voiture d’Auden, qu’est-ce qu’il lui a pris d’obéir à son frère quand il lui a dit de choisir avec lequel des deux elle partait ? Ana aurait du choisir la troisième option, se barrer toute seule, à pied, et les planter à tous les deux là. Mais il y a fort à parier que ni l’un ni l’autre ne l’auraient laissée s’en sortir aussi facilement. La fuite reste sa solution numéro 1 quand les choses se gâtent et ils le savent, qu’il s’agisse d’une altercation qui tourne mal avec un inconnu ou d’un trop-plein de bullshit familial. Elle a fugué de la maison des parents un nombre incalculable de fois, c’est son mode opératoire depuis toujours. Mais cette fois-ci, peut-être qu’Ana est fatiguée de fuir sa famille, en tous cas, elle s’est laissée piéger dans la voiture d’Auden et il est trop tard pour faire marche arrière. Au moins, Saül n’est pas là. “Merci d’avoir choisi notre compagnie de Taxi, Taxi Williams. On vous souhaite de passer un agréable séjour et puisse la route vous être favorable.” Ana n’a pas envie de rire à sa plaisanterie, pourtant elle lui est infiniment reconnaissante de ne pas commencer par l’accabler de reproches. Elle ne se leurre pas, elle sait qu’ils vont arriver bien assez tôt et s’il lui a proposé de venir avec lui, ce n’est sûrement pas pour aller partager une crème glacée. La tempête ne tardera pas à se déchaîner, elle le sait. Pendant le trajet, l’atmosphère est électrique entre eux deux et le silence est pesant. Ana tente de se couper de cette situation, elle enfile son casque et lance la playlist d’un de ses groupes de rock alternatif préférés, elle ferme les yeux et essaye d'imaginer qu’elle est ailleurs, sans beaucoup de succès. Le frère absent, le frère qui l’a abandonnée et a nié son existence toute sa vie est juste là et sa colère contre lui prend toute la place dans son esprit.

Après quelques minutes de trajet, la voiture s’immobilise. Ana rouvre les yeux à regret, elle enlève son casque à temps pour entendre Auden lui annoncer leur destination finale : “Kangaroo Point. Tu peux voir la ville mais personne ne te verra. Tu peux crier et hurler autant que tu veux, personne ne t’entendra. Tu peux t’énerver contre ce que tu veux, personne ne saura que c’est toi.” Tout un programme. Son frère sort de la voiture et Ana se contente d’ouvrir la portière, l’atmosphère est étouffante dans la voiture, comme si leur relation toxique avait contaminé l’habitacle. Elle sort les jambes de la voiture et reste assise ainsi dans l’encadrement de la portière. “Je te conseille de laisser la voiture en dehors de tout ça cette fois, sinon on va devoir rentrer à pied.” « T’as décidé d’changer d’carrière ou quoi ? T’veux devenir comique ? Pas sûre qu’ça t’réussisse bien mieux qu’ta carrière d’ « artiste ». » Elle prononce l’intitulé de sa profession avec tout le mépris dont elle est capable et au cas où son ton ne serait pas assez explicite, elle mime également les guillemets qui encadrent le mot. Elle cherche à l’énerver, c’est sa seule façon de communiquer avec lui de toutes façons.

Mais il rejette son attaque puérile et lui demande de s’exprimer. “Et là, on en vient au moment où t’arrête de bouder et tu me raconte ce qui t’est passé par la tête.”  Pour la première fois, Ana a l’impression qu’il veut vraiment entendre sa réponse et ça la déroute. Elle répond sur la défensive, s’attendant à tout moment à ce que cette discussion devienne le procès à charge auquel elle s’attendait. « C'qui m’est passé par la tête à quel moment ? Quand j’ai volé la caisse de Saül ou quand j’ai cru qu’venir à Brisbane était une putain d’bonne idée ? » Au moins, tant qu’elle était loin de sa fratrie 350 jours par an, elle avait réussi à maintenir une relation plutôt bonne avec Saül, celui qui avait été son préféré. Celui dont elle était la plus proche, le seul qui prenait la peine de prendre des nouvelles et de s’intéresser un peu à elle. Mais maintenant qu’elle a débarqué dans sa vie et ramené tout son bordel avec elle, lui aussi il la déteste. « Ça vous arrangeait bien quand j’étais à quatorze mille putains d’kilomètres, c’était facile de m’ignorer, hein. Surtout toi... Ça t’arrangeait bien. » Elle serre les poings, la colère qui l’habite jour et nuit, cette rage, elle n’est pas née du néant et lorsqu’elle crache ces remarques acerbes à son frère toute la haine qu’elle a pour lui ressurgit. Elle se lève enfin de la voiture, si elle pouvait crier dans la nuit et qu'Auden serait seul à recevoir cette violence en pleine face alors c’était encore mieux. « Mais maintenant je suis là, putain ! Tu peux plus faire comme si j’existais pas, espèce de connard ! » Elle hurle et elle pousse Auden violemment, elle a envie de le faire réagir, elle a peut-être envie qu’il la pousse en retour, qu'ils en viennent aux mains, n’importe quoi pourvu qu’enfin elle existe à ses yeux.  


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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyMer 26 Aoû - 19:13



« T’as décidé d’changer d’carrière ou quoi ? T’veux devenir comique ? Pas sûre qu’ça t’réussisse bien mieux qu’ta carrière d’ « artiste ». » De dos, j’esquisse un sourire qui n’a rien d’heureux avant d’ironiser la suite. “C’est vrai que tu connais tout de moi, Ana.” Ma capacité à faire des efforts atteint assez rapidement ses limites et je ne supporte que très mal son besoin constant d’insolence. Elle a l’air en crise d’adolescence perpétuelle quand bien même elle a dépassé cet âge depuis bien longtemps déjà. De l’attention, c’est tout ce qu’elle demande et c’est aussi tout ce qu’on ne cesse jamais de lui offrir sans qu’elle n’en soit pour autant contentée. Quand bien même j’ai déjà envie de faire voler en éclat cette petit réunion de famille improvisée, je me contiens et tente au mieux d’agir comme le grand frère que je n’ai jamais été pour la blonde. Autant dire qu’il n’y a rien de naturel ni dans mes mots, ni dans mes gestes.

Je compte sur elle pour me donner des explications à n’en plus finir. Elle se plaint toujours de ne pas être écoutée alors cet instant sera telle son heure de gloire. « C'qui m’est passé par la tête à quel moment ? Quand j’ai volé la caisse de Saül ou quand j’ai cru qu’venir à Brisbane était une putain d’bonne idée ? » Agressive et constamment sur la défensive, c’est impossible de ne pas me reconnaître en elle. Avant, en tout cas, j’étais son portrait craché - à quelques détails près. Quand j’étais ados, je l’étais à chaque putain de détail près. Aujourd’hui, bien trop de choses ont changées dans ma vie et il y a bien trop de variables nouvelles pour que je me permette d’agir de la sorte. Il n’est plus seulement question de moi depuis longtemps déjà ; il y a aussi le reste de cette famille de dégénérés tout comme il y a Ginny, Noah, et bientôt notre enfant. S’ils n’étaient pas là alors je n’aurais jamais eu l’idée de changer quoi que ce soit dans mon caractère ni ma relation aux autres mais finalement tout s’est fait naturellement et j’espère, au fond, qu’il en sera de même pour elle - même si l’espoir est très mince. “Va pour les deux, c’est pas mama qui pourra m’en vouloir de te ramener trop tard si les explications s’éternisent.” Elle en voulait à Saül quand il dépassait le couvre feu avec moi mais en retour je n’ai jamais été celui qui sortait le soir avec Savannah ou Alexandra. D’un enfant à l’autre, les relations dans la famille étaient bien différentes et toujours un peu plus complexes aussi, j’ai l’impression. Après, on s’étonne encore que j’ai voulu partir le premier. « Ça vous arrangeait bien quand j’étais à quatorze mille putains d’kilomètres, c’était facile de m’ignorer, hein. Surtout toi... Ça t’arrangeait bien. » J’encaisse sans ajouter quoi que ce soit, certain qu’elle a encore beaucoup de choses à dire avant que je ne puisse en placer une de manière stratégique. Il vaut mieux qu’elle vide son panier avant que je m’occupe du mien, ce sera bien mieux pour tout le monde. Heureusement pour elle d’ailleurs que le même sang coule dans nos veines sinon la clé de bras aurait fait directement suite à sa pseudo-attaque contre ma personne. « Mais maintenant je suis là, putain ! Tu peux plus faire comme si j’existais pas, espèce de connard ! » Sur la table sur laquelle je suis assis, mon coeur ne cesse de se balancer d’un côté comme de l’autre. Elle me prend pour une vulgaire poupée de tissus et si je la laisse faire pendant quelques secondes sans réagir, je perds de nouveau très rapidement patience et vient bloquer ses mains en entourant ses poignets de mes doigts. Le geste ne dure que quelques secondes à peine, assez pour qu’elle se calme, trop peu pour qu’elle s’enrage un peu plus encore puisque, pour une fois, là n’est pas mon but. “T’as fini Caliméro ?” On a tous des histoires de merde à raconter dans la famille. En sa qualité de cadette elle a été exempté de toutes mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle est la seule à avoir vécu de mauvaises choses dans sa vie. Au contraire, j’estime qu’elle ne s’en sort pas si mal que ça. “Je sais pas dans quel monde à paillettes tu pensais vivre mais spoiler alert : notre famille c’est de la merde. Si on est tous partis à l’autre bout du monde, c’est que y’a une raison. Et figure toi que nos décisions ont été prises sans que tu en sois le centre, Ana.” Jamais je n’ai pensé au poupon qui jouait avec ses legos quand j’ai décidé de partir pour l’Australie du jour au lendemain, les yeux rougis par les larmes qui ne cessaient plus de couler une fois le dos tourné à Saül. “Tu peux pas arriver dans nos vies maintenant et demander qu’on change tout pour toi. On a tous notre famille, celle qu’on a choisie, et ça changera pas.” Saül est quelque peu bancal de ce côté là mais il ne s’en sort pas si mal, finalement. Savannah la mère indigne tente de rattraper les choses de son côté aussi. On tente tous de faire du mieux qu’on peut, non plus pour nous mais bien pour ceux qui nous sont aujourd’hui chers. “J’ai plus de souvenirs de toi que tu n’en as jamais de moi, alors ne me dis pas que je t’ai manqué.” J’étais celui qui lui donnait à manger tous les soirs, j’étais celui qui s’occupait d’elle, j’étais celui qui acceptait qu’elle détruise mes pastels de ses mains potelées simplement parce que ça avait l’air de l’amuser bien plus qu’autre chose. Ce dont elle se souvient ce n’est que ce qu’on lui a raconté, le vague souvenir d’un grand frère marginal qui de toute façon est partie à l’autre bout du monde. Si tous les autres n’avaient pas eu la savante idée de me suivre, je sais qu’elle n’aurait jamais opté pour Brisbane. C’est un fait comme un autre.











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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyJeu 27 Aoû - 15:21





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Auden lui tourne le dos mais Ana le sent se raidir légèrement quand elle l’attaque sur sa carrière d’artiste. “C’est vrai que tu connais tout de moi, Ana.” Elle serre les dents et crache avec colère : « La faute à qui ? ». C’est lui qui est parti, c’est lui qui a coupé les ponts avec la famille, c’est peut-être celui qui lui ressemble le plus dans cette famille même si elle a du mal à l’admettre mais il n’a pas agi différemment que les autres, il l’a fuie aussi. Mais Auden demande des explications sur son comportement et Ana ne manque pas une occasion de placer une remarque acerbe sur l’accueil qu’elle a reçu en débarquant à Brisbane. “Va pour les deux, c’est pas mama qui pourra m’en vouloir de te ramener trop tard si les explications s’éternisent.” L’évocation de leur mère crispe Ana encore davantage, si elle a de la rancœur envers ses frères et sœurs, cela n’est rien face à celle qu’elle ressent envers ses géniteurs. Elle répond, toujours aussi agressive : « Elle comme lui n’ont plus rien à m’dire t’façons. ». Si elle est partie aussi loin c’est aussi pour échapper à leur volonté sans borne de contrôler sa vie. « T’veux savoir pourquoi j’ai volé la Porsche d’Ass’Saül ? » La Tesla, Ana, c’est une Tesla. Mais pour elle, c’est du pareil au même, c’est une bagnole luxueuse et pompeuse à laquelle Saül tient comme à la prunelle de ses yeux. « Parce qu’il mérite que ça, cet enfoiré. Il est comme vous tous en fait. Il m’a fait croire qu’il en avait quelque chose à foutre de ma gueule, mais tout ce qui l’intéresse c’est son taf de merde, ses caisses plaquées or et sa rousse ! ». Sa rencontre avec Ariane a été quelque peu mouvementée puisqu’elle s’est incrustée dans leur voiture quelques secondes avant qu’ils aient un accident. Et tout ce que Saül avait trouvé à faire alors qu’Ana essayait d’aider, c’était la menacer de la tuer et lui dire que tout était de sa faute. Alors que pour une fois rien n’était de sa faute, un connard de chauffeur leur était rentré dedans et avait blessé la rousse. Ana s’était assurée qu’il regrette en allant lui péter le nez mais quelqu’un l’avait maîtrisée avant qu’elle ne fasse plus de dégâts. Et malgré tout, le regard meurtrier de Saül sur elle, c'était ce qu'il lui avait fait plus mal, bien plus que les mots qu’il avait prononcés.

En ce qui concerne l’autre question : pourquoi est-elle venue à Brisbane ? Ana ne va pas se donner la peine de répondre, sauf si l’on considère son attaque comme une réponse. En quelque sorte, c’en est une. Elle pousse Auden et lui hurle dessus, il encaisse assis sur une table de pique-nique installée là. Ana le pousse encore et encore, elle veut le faire tomber de son perchoir, de son piédestal. Il ne réagit pas d’abord, puis il saisit les poignets de sa sœur avec force et met fin à cet acharnement contre sa personne. Il la relâche bien vite et Ana s’éloigne de lui avec les poings serrés. “T’as fini Caliméro ?” Elle fait volte-face pour lui lancer un regard noir, il ne la prend toujours pas au sérieux, personne ne la prend au sérieux dans cette famille. « Va te faire foutre. » dit-elle d’une voix presque fatiguée, c’est aussi les dernières paroles qu’elle a dit à Saül avant de quitter l’hôpital et de disparaître pendant plusieurs semaines. “Je sais pas dans quel monde à paillettes tu pensais vivre mais spoiler alert : notre famille c’est de la merde. » « No shit sherlock... » « Si on est tous partis à l’autre bout du monde, c’est que y’a une raison. Et figure toi que nos décisions ont été prises sans que tu en sois le centre, Ana.” Ana le sait, ils ont tous leurs raisons d’être partis. Elle-même voulait se barrer depuis si longtemps, elle avait fugué cent fois mais jamais aussi efficacement qu’Auden. Jusqu’à ce qu’elle prenne l’avion pour Brisbane, sa grande évasion, son prison break à elle. Ana est lassée de ces disputes et qu’on lui reproche de vouloir être le centre de l’univers. « Mais putain ! J’demande pas un autel à ma gloire. J’demande juste d’faire partie d’la famille, d’être au courant de s’qui s’passe, un coup d’fil de temps en temps. J’demande pas la putain de lune, bordel ! ». Le mariage d’Auden, la grossesse de Ginny qu’elle a fini par apprendre et tellement d’autres secrets et non-dits, elle le sent, ils continuent comme toujours à la garder en dehors de la boucle, en dehors de la famille. “Tu peux pas arriver dans nos vies maintenant et demander qu’on change tout pour toi. On a tous notre famille, celle qu’on a choisie, et ça changera pas.” Celle la, elle fait mal. La famille qu’on a choisie. Ana s’est adossée contre un arbre à quelques mètres d’Auden, elle espère que la pénombre ambiante a suffit à masquer à quel point ce qu’il vient de dire l’a blessée. L’expression de douleur qui a tordu ses traits est vite remplacée par son air courroucé, celui qu’elle cultive depuis toujours face à ses frères et sœurs. Elle le sait qu’ils ne l’ont pas choisie et qu’ils l’ont simplement subie, elle répond sur la défensive : « Pourquoi on parle là ? C’est sensé accomplir quoi cette petite réunion, hein ? Tu veux que j’vous foute la paix c’est ça ? A vous et vos nouvelles familles ? ». Mais Ana, elle n’a pas d’autre famille, elle n’a qu’eux.

“J’ai plus de souvenirs de toi que tu n’en as jamais de moi, alors ne me dis pas que je t’ai manqué.” La courte accalmie prend fin, la lassitude est noyée par le colère froide à nouveau et Ana s’avance lentement vers Auden en l’invectivant : « Ça veut dire quoi, ça ? Que je t’ai manqué, moi, peut-être ? Te fous pas de ma gueule, ok ? T’as jamais pris la peine de décrocher le putain de téléphone ou de m’adresser la parole aux repas familiaux… Tu m’as laissée moisir dans la prison catho militaire où m’ont envoyée les vieux parce que tu l’penses aussi : j’suis pas assez bien pour cette famille qui est pourtant déjà putain de merdique et ça vous arrangerait tous que je crève d’une overdose en silence ! ». Les larmes lui montent aux yeux et elle les ravale avec rage, elle ne va pas pleurer, elle ne pleure pas et surtout pas devant ses frères.





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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23410 POINTS : 540

TW IN RP : violences physiques et verbales
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
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INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyJeu 27 Aoû - 19:03



Je voudrais pouvoir rouler une cigarette entre mes mains, rien que pour les occuper. Avoir des discussions sérieuses n’est pas dans mes habitudes, bien loin de là, et à la seule exception de Ginny je ne sais pas faire ce genre de choses sans frapper quelque chose de mon poing ou avoir une cigarette entre les lèvres. Rester ainsi immobile me correspond tout aussi peu que le calme apparent dont je fais preuve. J’ai beau faire tous les efforts du monde pour Anastasia, elle continuera de croire que personne ne l’aime et que le monde entier est contre elle, cette stupide fille. Elle est la raison pour laquelle je laisse couler ses attaques infondées pour me concentrer sur ce qui le mérite réellement.

Le premier sujet qui importe est donc ironiquement celui de notre frère en commun. « Parce qu’il mérite que ça, cet enfoiré. Il est comme vous tous en fait. Il m’a fait croire qu’il en avait quelque chose à foutre de ma gueule, mais tout ce qui l’intéresse c’est son taf de merde, ses caisses plaquées or et sa rousse ! ». Je suis sûrement le moins bien placé pour défendre Saül et pourtant n’importe quelle querelle dans la famille me semble déplacée dès lors qu’elle ne provient pas de moi même. J’ai le droit d’en vouloir au monde entier mais pas eux, c’est là tout ce qu’il y a à retenir de la logique imparfait qui régit mon esprit. “Tu ne peux pas reprocher à Massimo d’être resté égal à lui même.” Elle n’a peut être pas eu droit à ses discours interminables à propos de son travail mais pour ma part c’est presque tout ce que je retiens de mon aîné. Elle n’a pas non plus connu son mariage sans amour avec Elise et c’est la seconde partie du simple puzzle qui semble composer mon frère. Je le déteste tout autant pour être égal à lui même mais pour ma part jamais je ne pourrais lui reprocher d’avoir enfin trouvé l’amour, et ce même s’il a choisi la plus entêtée des femmes du monde. J’espère simplement qu’Anastasia le comprendra un jour à son tour, même si je n’ai pas peur pour leur couple. Autant l’un que l’autre ne se laisseront pas mettre de bâtons dans les roues. “Tu pourrais t’entendre avec elle, tu sais.” Elles sont fait du même bois et j’ajoute cela d’un ton neutre, bien loin de vouloir faire d’elles les deux meilleures amies du monde.

« Mais putain ! J’demande pas un autel à ma gloire. J’demande juste d’faire partie d’la famille, d’être au courant de s’qui s’passe, un coup d’fil de temps en temps. J’demande pas la putain de lune, bordel ! » A nouveau, je rigole jaune. Elle demande des choses comme si elle ne connaissait pas notre famille. Elle agit comme si elle ne savait pas dans quel environnement elle évolue depuis plus de vingt ans déjà. “Y’a pas de famille, Ana. C’est ça que tu comprends pas. On a le même sang et le même nom, ça s’arrête là. On sait rien les uns des autres, on se voit jamais et on se parle encore moins. T’es pas une exception.” Je pensais l’avoir été il y a longtemps, en partant, mais je n’ai fait qu’ouvrir la voie pour un défilé de désertions au sein des Williams. Saül a parcouru le monde, Savannah est venue en Australie pour mieux s’enfuir une fois mère. Même Cosimo n’est pas resté auprès de son père bien longtemps. Les Williams sont des voyageurs autonomes, et aussi Italien pouvons nous être, on ne se ballade pas en meute. On finit tous par le comprendre un jour dans notre vie, c’est tacite. Je me relève, les mains dans les poches, mon regard ancré dans celui de ma cadette à jamais rageuse. « Pourquoi on parle là ? C’est censé accomplir quoi cette petite réunion, hein ? Tu veux que j’vous foute la paix c’est ça ? A vous et vos nouvelles familles ? » Je souffle face à cette supposition qui a tout de erronée. Ce n’est pas ce que je souhaite et, sans pouvoir parler pour les autres, je pense pouvoir avancer que ce n’est pas ce qu’ils désirent non plus. “Laisse nos familles en dehors de tout ça, c’est tout ce qu’il y a à retenir.” Les enfants n’ont pas à être impliqués, les femmes de chacun non plus. J’imagine que même Cade ne devrait pas être mis au milieu de problèmes qui ne le concernent absolument pas. Tout ce qu’il y a à régler devrait l’être fait entre les membres de la famille originelle et je compte bien mettre un poing d’honneur là dessus. Je répondrai et riposterai autant de fois que nécessaire sans jamais m’en trouver affaibli ou plus énervé que d’usuelle, par contre si elle ose un jour recommencer son numéro face à Ginny alors c’en sera terminé pour de bon.

Et enfin, j’ai le droit à son discours final larmoyant face auquel je reste éternellement impassible - j’imagine qu’il vaut mieux ça plutôt qu’autre chose. “Peu importe ce que je vais dire tu vas me traiter de menteur ou malformer mes mots, c’est ça ? Tu comptes jouer à ce jeu longtemps Ana, bordel ?” Mon calme s’envole peu à peu, ma patience avec. Je n’avais pas prévu d’avoir une telle discussion ce soir et encore moins avec Anastasia. Je devrais être au Japon avec ma femme, pas ici à tenter de recoller les morceaux d’un passé révolu depuis bien trops d’années déjà. Je ne devrais pas jouer à des courses de voiture avec mon frère, encore moins lui faire son chauffeur ou celui d’Ana. Rien de tout cela n’était prévu et rien ne m’amuse encore moins. “Je traite tous les drogués de la même manière tout comme je traite toute la famille pareil. T’es pas différente sur aucun point, on a tous détesté aller à l’église, peu importe en quelle année c’était. On a tous eu droit aux même écoles de merde, aux cours d’anglais de papa et à tout le reste. Tu peux aller larmoyer sur ton sort devant qui tu veux mais avec moi ça marchera pas, je suis pas venu refaire ma vie ici pour que vous passiez tous votre temps à me parler de l’Italie.” Je m’en pensais débarrassé et les voilà tous qui reviennent comme des boulets et leurs problèmes avec. Ce n’est qu’une raison de plus pour les détester chacun à leur manière. “T’as qu’à agir comme une putain de personne normale et à partir de là on pourra envisager le fait de te considérer comme tel.” Même sang ou non, je reste à jamais intransigeant sur bien des points.











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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyJeu 27 Aoû - 22:54





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Ana n’en croit pas ses oreilles, Auden est en train de défendre Saül ou elle a mal entendu ? “Tu ne peux pas reprocher à Massimo d’être resté égal à lui même.” Quoiqu’elle dise dans cette famille, de toutes façons, elle a tord. Et maintenant Auden et Saül vont devenir les meilleurs amis du monde et s’en aller vers l’horizon bras dessus, bras dessous ? « Je lui reproche d’être un connard ! Et depuis quand tu l’défends, d’abord ? A Noël, vous vous tapiez sur la gueule pour je n’sais quel autre secret dont tout l’monde est au courant sauf moi et maint’nant s’ton meilleur pote ? ». Le fait qu’Auden lui glisse qu’elle pourrait bien s’entendre avec la maîtresse de Saül passe totalement inaperçu au milieu de cette discussion pleine de reproches et de ressenti. Elle s’en fout d’elle, elle s’en fout des autres et elle voudrait se foutre également de ses frères et sœurs, mais ça n’est pas le cas.

Elle décide de faire la liste des évidences de ce qu’elle attend de sa famille mais Auden lui rit au nez. “Y’a pas de famille, Ana. C’est ça que tu comprends pas. On a le même sang et le même nom, ça s’arrête là. On sait rien les uns des autres, on se voit jamais et on se parle encore moins. T’es pas une exception.” Elle reste interdite un instant, comme frappée par une vérité qu’elle aurait peut-être connue depuis longtemps si elle n’avait pas été autant isolée du reste de la fratrie. Il n’y a pas de famille. D’un côté, elle sent dans ses tripes qu’il dit la vérité mais de l’autre, elle ne peut s’empêcher de se considérer à part. Alex avait bien des nouvelles d’Auden à l’époque, en tous cas c’était elle qui avait toujours donné des nouvelles à Ana du frère volatilisé. Et puis, s’ils ne se voyaient pas, qu’est-ce qu’ils foutaient dans la même voiture que Saül quelques minutes auparavant ? Elle répond : « Si t’es convaincu, tant mieux pour toi… Mais vous foutiez quoi ensemble tout à l’heure alors, si vous vous voyez pas ? » Elle a un air accusateur comme si elle les avait surpris en train de faire quelque chose de répréhensible, comme si elle avait la preuve de la grande conspiration contre elle. “Laisse nos familles en dehors de tout ça, c’est tout ce qu’il y a à retenir.” « T’inquiète pas pour ta précieuse Gina, j’en ai rien à foutre d’elle... ».

Et là alors qu’Auden sous-entend qu’elle lui a manqué plus qu’il ne lui a manqué, les barrières d’Ana cèdent. Elle lâche d’autres reproches sur son frère mais surtout, elle avoue ce qu’elle pense qu’ils espèrent tous. Elle est persuadée qu’il n’y a qu’une chose qu’ils attendent avec impatience : qu’elle meurt et abrège ainsi leurs souffrances. Elle sera un fardeau en moins sur leurs épaules. Elle avait failli leur faire ce cadeau, elle n’était pas passé loin de passer l'arme à gauche quelques semaines plus tôt quand elle avait ingurgité, inhalé, injecté toutes les substances qu’elle avait pu trouver dans cette soirée. Des larmes de rage mais aussi de désespoir perlent sous ses paupières, elle les ravale aussitôt. Auden est impassible, encore et toujours, preuve pour Ana qu’il ne soucie même pas assez d’elle pour s’énerver. “Peu importe ce que je vais dire tu vas me traiter de menteur ou malformer mes mots, c’est ça ? Tu comptes jouer à ce jeu longtemps Ana, bordel ?” Ou alors, peut-être qu’il commence à perdre ce calme de façade qu’il tente de maintenir depuis qu’ils se sont garés ici. “Je traite tous les drogués de la même manière tout comme je traite toute la famille pareil. T’es pas différente sur aucun point, on a tous détesté aller à l’église, peu importe en quelle année c’était. On a tous eu droit aux même écoles de merde, aux cours d’anglais de papa et à tout le reste. Tu peux aller larmoyer sur ton sort devant qui tu veux mais avec moi ça marchera pas, je suis pas venu refaire ma vie ici pour que vous passiez tous votre temps à me parler de l’Italie.” Il a déjà oublié ou il n’a jamais pris la peine de s’y intéresser ? Ana a eu droit à un traitement de faveur avec son internat pour jeunes filles « difficiles », la discipline militaire et la rigueur religieuse, un enfer pour Ana et elle avait du l'endurer seule. « Tu sais même pas de quoi tu parles, putain ! Y a aucun de vous qui a été dans cet internat de merde ! » Mais peu importe, il ne sait rien d’elle, elle ne sait rien de lui, c’est donnant donnant. Par contre, il évoque ses affinités avec la drogue avec un air méprisant au possible. Ana est prédisposée aux addictions et son comportement a toujours été compulsif. Elle est irrémédiablement attirée par ces substances nocives. Ses addictions sont ancrées en elle, et toute la volonté qu’elle possède ne sera jamais suffisante pour qu’elle s’en sorte seule. Un professionnel de santé qualifierait probablement cela de personnalité addictive. Ana n’a pas conscience de cela, elle préfère se voiler la face et ne pas voir cela comme une fatalité. Elle a tacitement décidé d’embrasser cette partie de sa personnalité plutôt que de lutter contre. De toutes façons, personne ne lui donne ni l'envie ni la force de vouloir être sobre et Auden n’est pas une exception.  Et ouais, je suis une camée ! T’es content ? C’est tout ce que je suis, une putain de camée. Et c’est de ta faute, c’est de la faute de cette putain de famille de merde ! » Elle crie à nouveau, elle a l’impression qu’elle ne sera jamais rassasiée de ces cris, qu’elle pourrait lui hurler dessus pour l’éternité et que jamais elle ne se sentirait mieux. Elle est enfermée dans une boucle infernale et elle ne sait pas comment en sortir. “T’as qu’à agir comme une putain de personne normale et à partir de là on pourra envisager le fait de te considérer comme tel.” Elle serre les poings, elle est proche d’Auden et elle a envie de lui envoyer son poing en plein dans le visage, peut-être que c’est ça dont elle a besoin. Mais quelque chose la retient, peut-être la peur qu’il la mette au tapis en retour ou peut-être qu’elle ne veut pas briser définitivement tout entre eux. Une sorte d’espérance dont elle ne peut se défaire, un mince espoir que leur relation est sauvable. Elle enrage mais elle lui tourne le dos : « Une personne normale ? Mais c’est quoi que ferait une putain de personne normale dans ce cas-là ? Hein ? Elle ferait quoi ? Elle ferait ça ? ». Elle est retournée vers l’arbre et elle balance son poing de toutes ses forces contre l’écorce en imaginant qu’il s’agit de la face d’Auden, puis elle frappe à nouveau avec son deuxième poing, cette fois c’est Saül que représente l’écorce. Puis Savannah. Alexandra. Les parents. Elle frappe sans relâche en poussant des cris de bête sauvage, bientôt elle ne sent plus la douleur de ses poings ensanglantés. Les larmes coulent enfin alors qu’elle continue à écraser ses poings contre l’arbre et elle évacue des années de frustration, de rancœurs et de déceptions. C’est donc comme ça que ça va finir ? Auden va la déposer quelque part et ils vont reprendre leurs vies séparées, ils vont se remettre à s’ignorer et à se détester de loin et il n’y aura jamais rien de mieux à espérer ?



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Comment attendu, Ana n’aime pas que je prenne la défense de mon aîné. Et encore, autant dire que le mot défense est sans doute un peu trop optimiste. Voyons d’abord cela comme un échange de bons procédés. « Je lui reproche d’être un connard ! Et depuis quand tu l’défends, d’abord ? A Noël, vous vous tapiez sur la gueule pour je n’sais quel autre secret dont tout l’monde est au courant sauf moi et maint’nant s’ton meilleur pote ? » Je rage déjà qu’elle remette le sujet de Noël sur le tapis, elle qui ne sait absolument rien de rien. Si elle voulait être celle qui avait accès aux informations alors elle aurait dû monter à la place de Savannah à l’étage. C’était mon premier repas de famille depuis vingt ans et autant dire que je ne risque pas de revenir au pays pour les retrouver avant bien longtemps. “Personne ne sait. Je l’ai appris ce soir là et c’est pour ça qu’on s’est battus. Tu vois, encore une fois t’es logée à la même enseigne que tout le monde et pourtant t’es la seule à toujours t’en plaindre.” Okay, j’exagère. Savannah a su le soir même aussi. Elise est au courant depuis le premier jour et aujourd’hui Ginny l’est aussi. Pourtant, dans la famille, la majorité reste dans l’inconnu et c’est bien mieux ainsi. Si Cosimo venait à apprendre la vérité à son tour, j’ai peur de la réaction qu’il pourrait avoir - et si Ana venait à le savoir, j’ai peur qu’elle n’ait pas le recul nécessaire pour appréhender la chose et qu’elle en vienne à en parler au premier venu. Par là, j’entends donc mon fils. Cette fois-ci plus que jamais, il vaut mieux pour tout le monde que le secret en reste bien un.

Pourtant, à ses yeux, le problème semble éternellement revenir vers Saül quand bien même il semblait être la Septième Merveille du monde il y a peu encore. Il faudrait qu’elle soit certaine de qui aduler ou détester, ça irait bien plus vite. « Si t’es convaincu, tant mieux pour toi… Mais vous foutiez quoi ensemble tout à l’heure alors, si vous vous voyez pas ? » Je la toise de mes yeux qui ne ressortent qu’à peine dans la nuit mal éclairée des hauteurs de la colline. Le sourire sur mes lèvres est fin, amer, nostalgique. “Je lui rendais un service. Je reprends l’avion dans quelques heures, si ça peut te rassurer, et lui aussi. Tu n’auras plus tes horribles grands frères sur le dos, tu pourras monter dans la voiture d’autres folles sans qu’on t’arrête.” Je repars au Japon retrouver Ginny et lui, il retourne à Grenade avec Ariane. Chacun retourne à sa vie et c’est ainsi qu’on s’entend le mieux ; quand on est chacun de notre côté et qu’il n’y a pas de problème à avoir. Je sais pourtant qu’elle n’a aucun refuge, ni physique, ni personnifié par qui que ce soit et que tant qu’elle ne trouvera pas quelque chose qui pourrait s’y affilier elle continuera d’errer dans le cercle vicieux qu’est sa vie. « T’inquiète pas pour ta précieuse Gina, j’en ai rien à foutre d’elle... »Ginny. Fais au moins semblant de retenir son prénom si tu veux qu’on t’estime dans la famille.” Les plaisanteries à propos de ma femme ne passeront pas, ni aujourd’hui ni demain, et j’espère pour elle qu’elle s’en rendra compte avant de réellement franchir la ligne rouge un jour.

Si ses larmes ne changent en rien la façon dont j’agis face à elle, elles ne sont d’aucune utilité alors que ma patience ne cesse de se détériorer. J’estime qu’elle est aujourd’hui une adulte et qu’elle n’a plus le droit aux doses supplémentaires que j’aurais offertes à Noah sans même avoir à y penser. Elle est une adulte qui veut être considérée comme tel ce qui vient donc avec les inconvénients en même temps que les avantages.  Et ouais, je suis une camée ! T’es content ? C’est tout ce que je suis, une putain de camée. Et c’est de ta faute, c’est de la faute de cette putain de famille de merde ! » Mes mains parlent pour moi lorsqu’elles sortent enfin de mes poches et se tiennent paumes ouvertes en sa direction. Et voilà qu’elles disent, agacées de la tournure si prévisible que prend peu à peu la discussion. Encore une fois, rien n’est de sa faute et tout est de la notre, même quand elle est la seule à se droguer par le nez ou le sang. “C’est pas nouveau, ça.” Qu’elle soit une camée autant que tout soit de la faute des Williams. Pour peu elle va reprocher à mama que l’addiction vient d’elle. Il ne manquerait plus que ça. Qu’elle n’assume pas sa propre addiction est une chose ; qu’elle laisse la faute reposer sur toute la famille en est une autre. Par contre qu’une seule personne paye pour des fautes qui ne sont que les siennes, à Ana, c’est intolérable.

Face à ses poings serrés et ses muscles bandés, les miens agissent de la même manière. Ils se préparent instinctivement à l’impact même si, s’il venait à venir, je me contenterais de l’esquiver sans redonner de coups. Aussi insupportable soit-elle elle reste ma petite soeur, et on ne fait pas du mal aux petites soeurs - seulement aux grands frères. La règle est tacite mais ô combien importante pour moi, c’est la raison pour laquelle je suis finalement soulagé qu’elle se décide à cogner contre un arbre plutôt qu’autre chose. Elle avait de toute façon besoin de s’exprimer par ce biais là et je ne peux que la comprendre, ayant agit à mon tour trop de fois de la même manière. « Une personne normale ? Mais c’est quoi que ferait une putain de personne normale dans ce cas-là ? Hein ? Elle ferait quoi ? Elle ferait ça ? » Ses cris habillent la nuit en même temps que ses sanglots alors que je décide de rester muet une fois de plus, enchaînant finalement un pas puis un autre en direction de la voiture. Mes mains fatiguées fouillent la boîte à gants du véhicule pour en ressortir un paquet de cigarettes entamé que je garde toujours. Le fameux “au cas où” qui traîne depuis presque un an, celui là même à qui il ne manque que quelques cigarettes des temps difficiles. Je prends le paquet entier et le met dans ma poche en parallèle de la cigarette entre mes lèvres, du feu au bout du la tige blanche. Anastasia continue d’exprimer sa rage alors que je contiens la mienne autant que je le peux, laissant la fumée s’envoler dans les airs. “T’en veux ? Ca c’est une manière acceptée de se tuer à petit feu.” Je lui tends le paquet au complet, ne m’en voulant que très peu d’être le grand frère qui lui montre ce genre de choses puisque je devine déjà qu’elle a touché à ce genre de choses dans sa vie. Ce devait être la première phase, l’expérimentation. “Les parents se relayaient à chaque fois que j’étais convoqué chez le directeur quand j’avais tapé un gosse ou un autre à l’école. Ils avaient sûrement cru être débarrassés de ce genre de trucs avec Savannah et Alexandra et puis t’es arrivée.” Parce qu’on est pas des personnes normales, c’est vrai. On est toxiques autant pour nous même que pour les autres mais, à savoir une telle chose, on devrait au moins pouvoir se préserver l’un de l’autre et c’est là la seule raison pour laquelle je partage un pans de mon histoire qu’elle n’a sûrement jamais connu. “Ils ont pas eu le temps de me mettre la main dessus parce que j’ai quitté l’école en même temps que la maison. Pour toi par contre, ils avaient déjà anticipé tous tes mouvements. Déso, ma faute.” J’esquisse un sourire franc, un rire plus apaisé aussi. Elle a les jointures en sang et ses mains la brûlent sûrement autant que tout le reste de son corps. Ça redescendra peu à peu, elle a simplement besoin de temps et d’aide pour ne pas repenser à ce qui l’enrage tant. “Je sais pas pardonner mais je peux donner des secondes chances. Et je peux aussi soigner des mains en sang, quand t’auras fini de faire la peau à cet arbre.” Ce sont des propositions comme d’autres, à prendre ou à laisser. Il est par contre évident qu’elles ne seront plus jamais proposées si elle en vient à les refuser et que les termes du contrat ne seront pas modifiés non plus si elle en vient à les accepter.











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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptySam 29 Aoû - 0:38





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Ana n’a pas fini avec les reproches, elle en a encore des valises entières. Elle s’indigne de le voir défendre Saül alors qu’elle croyait les deux frères ennemis mortels depuis ce fameux repas de Noël. Depuis cette agitation qu’avait semé leur querelle au sein de la demeure familiale. Depuis qu’elle avait flairé un autre secret, probablement grave pour qu’ils en arrivent là. Elle avait eu beau écouter aux portes, elle n’en avait pas appris plus. “Personne ne sait. Je l’ai appris ce soir là et c’est pour ça qu’on s’est battus. Tu vois, encore une fois t’es logée à la même enseigne que tout le monde et pourtant t’es la seule à toujours t’en plaindre.” Ana n’a aucune preuve mais elle sent qu’ils ne peuvent pas être que deux à être au courant, pas avec tout le remue-ménage qu’il y a eu après leur affrontement à Noël. Elle se rappelle juste s’être retrouvée avec Cosimo pendant que les autres s’éparpillaient dans la maison, les deux plus jeunes, les « enfants » qu’on place en bout de table, ceux à qui l’on cache les histoires d’adultes. Ana insiste, si personne ne se fréquente dans cette famille que faisaient ensemble les deux frères ennemis ? “Je lui rendais un service. Je reprends l’avion dans quelques heures, si ça peut te rassurer, et lui aussi. Tu n’auras plus tes horribles grands frères sur le dos, tu pourras monter dans la voiture d’autres folles sans qu’on t’arrête.” Mais si elle est venu à Brisbane ce n’est pas pour souhaiter que ses frères se barrent ailleurs. « Ouais, c’est ça… Barrez-vous… Encore... ». Elle ne sait pas où ils vont, avec qui , pourquoi et ils ne lui diront pas, de peur qu’elle les y suive peut-être.

Mais elle s’en moque totalement de leurs nouvelles familles, de leurs femmes, de leurs enfants. Elle écorche volontairement le prénom de la femme d’Auden, il n’apprécie pas. “Ginny. Fais au moins semblant de retenir son prénom si tu veux qu’on t’estime dans la famille.” Elle le teste et il ne laisse décidément rien passer en ce qui concerne sa femme et la sacro-sainte famille qu’il construit avec elle. Ce constat énerve Ana plus que ça ne le devrait mais elle ne répond rien car le gros sujet est sorti, celui de ses addictions. Elle rejette la faute sur le monde entier ou plutôt sur la famille entière et Auden s’agace devant son attitude, il lui demande d’agir comme une personne normale. Ils se raidissent l’un face à l’autre, leurs poings serrés, leurs muscles tendus, Ana est à deux doigts de le frapper, de vraiment le frapper. Mais elle se retourne et s’attaque au tronc d’un arbre qu’elle frappe encore et encore sans relâche. Cela ne mènera à rien, cela ne changera rien à la situation, cela n’arrangera ni ne réparera aucune des relations brisées de cette famille, mais elle ne sait que faire d’autre de cette rage qui la consume de l’intérieur. Elle frappe encore et encore l’écorce jusqu’à ne plus en avoir la force. “T’en veux ? Ca c’est une manière acceptée de se tuer à petit feu.” Auden est proche d’elle, il lui tend un paquet de cigarette. Elle réalise qu’elle a les joues pleines de larmes et elle se détourne de son frère une seconde pour les essuyer rageusement de son bras. Elle ne répond rien mais attrape le paquet de ses mains tremblantes et en sang.

Elle a bien plus envie de fumer un énorme joint que de tirer sur une simple cigarette mais elle n’en a pas et puis elle n’a même plus envie de provoquer Auden. Elle veut juste que cette réunion prenne fin, qu’ils reprennent chacun leur vie de leur côté comme il l’a si bien dit et qu’elle finisse par trouver un moyen de s’en foutre. Elle s’adosse contre l’arbre couvert de son propre sang et tente maladroitement d’attraper une cigarette. La douleur dans ses mains se réveille, tout son corps semble en feu en réalité. “Les parents se relayaient à chaque fois que j’étais convoqué chez le directeur quand j’avais tapé un gosse ou un autre à l’école. Ils avaient sûrement cru être débarrassés de ce genre de trucs avec Savannah et Alexandra et puis t’es arrivée.” Ana relève la tête vers Auden, elle ne s’attendait pas à ça. Elle ne sait pas quoi répondre, elle est sans voix Ana et c’est aussi rare que difficile à croire. Elle écoute simplement tout en continuant à s’acharner contre le paquet de cigarette. Elle ne connaît rien de la vie d’Auden, surtout de son enfance qui s’est déroulée bien avant sa naissance. Il vient quasiment de dire qu’ils étaient pareils et ça lui hérisse un peu le poil mais ça la rassure aussi. Elle se sent moins seule, moins étrangère, moins à part dans la famille. “Ils ont pas eu le temps de me mettre la main dessus parce que j’ai quitté l’école en même temps que la maison. Pour toi par contre, ils avaient déjà anticipé tous tes mouvements. Déso, ma faute.” Il a tout fait avant elle, il a mieux réussi son évasion aussi, il n’a pas perdu de temps. Elle le regarde et dans la pénombre il lui sourit et lâche même un rire qui ne sonne pas faux. L’espace d’un instant, elle sent un embryon de relation fraternelle et lâche un sourire fatigué : « T’aurais pu faire tourner les trucs et astuces, crevard... », dit-elle avec une douceur surprenante. Elle réussit enfin à sortir une cigarette et à la caler entre ses lèvres. La clope est imbibée de sang mais peu importe, il ne reste plus qu’à l’allumer. “Je sais pas pardonner mais je peux donner des secondes chances. Et je peux aussi soigner des mains en sang, quand t’auras fini de faire la peau à cet arbre.” « Allume-moi déjà c’te clope, mes deux moignons servent plus à rien… J’crois qu’il a eu son compte pour ce soir, ce connard d’arbre... ».

Elle est fatiguée, elle a mal partout et elle finit par se laisser glisser le long du tronc d’arbre pour s’asseoir par terre. Elle regarde ses mains puis son frère : « J’veux bien découvrir tes talents cachés d’infirmier... » Mais ce n’est pas cette proposition qui est la plus difficile à accepter, il lui propose une seconde chance. Un rameau d’olivier, un drapeau blanc. Mais elle ne peut s’empêcher de voir cette proposition comme une nouvelle attaque. Elle a envie de lui demander ce qu’elle lui a fait pour que ce soit à lui de lui donner une chance de se racheter. Elle a envie de lui dire que c’est lui qui devrait lui demander une seconde chance, une chance de ne pas l’abandonner à nouveau. Mais elle est vidée de son énergie et sa rage est en hibernation. L’espoir également, le fol espoir qu’il puisse y avoir une famille au final. Tout ceci ne suffit pas à la museler totalement mais cela retient la bête enragée qui gronde en elle. Elle pose la question sans agressivité, elle veut simplement comprendre ce qu’il lui reproche : « Qu’est-ce que je t’ai fait à toi pour que j’ai besoin d’une seconde chance ? ». Il y a bien ses voitures qu’elle a quelque peu endommagées mais Ana ne croit pas qu’il s’agisse de cela, il se moque clairement des bagnoles contrairement à Saül. Ana lui a fait de nombreux reproches sur son abandon, sur sa façon de l’ignorer, mais lui, il ne lui avait pas vraiment reproché quoique ce soit, si ce n’est de faire sa victime. Ça ne pouvait pas être seulement pour ça qu’il lui en voulait… « Tu sais ce que j’attends de toi, et peut-être que ça ne sera jamais possible... Mais tu sais. Et toi, t’attends quoi de moi si je la prends cette généreuse seconde chance ? »



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Auden Williams
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le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) Tumblr_nsbti9nOT01t0u8w9o4_250
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens

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AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : tearsflight (avatar) › richardmaddendaily (gif) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo) › loonywaltz (ub)
DC : Swann, Lily, Rhett & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptySam 29 Aoû - 13:30



Je n’aurais jamais cru voir ma petite soeur sous cet angle là. Le plus de souvenirs que j’ai d’elle remontent à vingt ans plus tôt quand elle apprenait à marcher, à parler, à découvrir le monde. Mon skate est rapidement devenu le sien, à l’époque, quand mama manquait de mourir de peur à chaque fois que je faisais s’asseoir le poupon sur la planche. Elle savait qu’elle devait tenir ma jambe, elle savait qu’elle devait tourner quand je le faisais. On était vraiment bons, tous les deux, même si on allait à peu près à trois kilomètres par heure. Au moins ça la faisait rire, c’était un bien meilleur souvenir que de la voir en pleurs et en sang aujourd’hui. Je me rassure au moins de la voir s’asseoir et se calmer peu à peu alors qu’elle choisit une cigarette au hasard dans le paquet et que je conte mon histoire et les particularités qu’elle peut reconnaître. « T’aurais pu faire tourner les trucs et astuces, crevard... » Et comme si c’était la chose la plus douce qui pouvait être partagée entre nous, je ne réponds que par un sourire franc. J’aurais dû me douter de ce que donnerait son petit caractère d’enfant une fois les années passées. J’aurais dû changer bien des choses, en faire de bien meilleures. Je lui tends une flamme du bout de la main pour allumer la cigarette tout en en détestant toujours autant l’odeur. Elles ne refont surface que lors de moments précis que je juge utiles si ce n’est vitaux et ce soir, les critères sont totalement respectés. « J’veux bien découvrir tes talents cachés d’infirmier... » Mes talents n’ont aucune délicatesse et ont surtout été appris sur le tas alors que Ginny soignait mes propres blessures mais j’imagine que ce sera toujours mieux que rien.

La réponse avait déjà anticipée et je dépose la trousse de premiers secours au sol, sans la toucher pour le moment encore. Ses plaies ne cesseront pas de faire mal dès que je les aurai nettoyées et elle ne risque pas de garder plus de marques si j’attends quelques minutes de plus. J’ai simplement le sentiment que ce n’est pas encore le moment de la soigner et qu’avant ça, on a encore beaucoup de choses à se dire qui attendent depuis des années. « Qu’est-ce que je t’ai fait à toi pour que j’ai besoin d’une seconde chance ? » Mon sourire fait mal, maintenant. La réponse me semble évidente mais je n’arrive pas à la formuler sans qu’elle ne soit susceptible de lui faire plus de mal que de bien. Elle mérite une seconde chance parce qu’à mes yeux elle n’a fait qu’accumuler tous les pires problèmes du monde depuis que je l’ai quitté. Elle est un mélange de tout ce que je déteste le plus en ce monde. “On peut pas dire que t’aies été un exemple de conduite, Ana.” L’euphémisme est doux et j’espère sincèrement qu’il sera suffisant pour qu’elle comprenne où je veux en venir et pourquoi son comportement me dérange au point où j’ai voulu couper tout lien avec elle. La blonde a simplement continué la même route que j’ai fût un temps emprunté ; à la seule différence que personne ne l’a aidé à changer de voie. « Tu sais ce que j’attends de toi, et peut-être que ça ne sera jamais possible... Mais tu sais. Et toi, t’attends quoi de moi si je la prends cette généreuse seconde chance ? » Je sais. Cela prendra du temps, énormément de temps, mais peut être qu’un jour je serai capable de répondre à ce qu’elle attend de moi. Je suis incapable de lui promettre quoi que ce soit parce que je ne veux pas lui mentir mais le simple fait de rester présent à ses côtés est un signe de la bonne voie qu’est en train de prendre mon comportement. On a bien des choses à rattraper, tous les deux, mais aucune date butoir ne nous empêche de tenter quoi que ce soit. “Trouve toi un job, Ana. Je ne te demande pas de rentrer dans le moule mais fais au moins semblant d’essayer.” Je ne peux pas lui demander de faire une chose que je suis moi même incapable de faire, ce serait bien trop ironique. J’attends cependant d’elle qu’elle fasse son maximum pour essayer de s’en sortir plutôt que de plonger toujours plus vite et toujours plus fort dans le simple espoir qu’on vienne tour à tour à sa rescousse. “Si je te vois défoncée une fois, une seule fois, t’auras intérêt à m’oublier.” Bien plus qu’une menace c’est un simple conseil. Elle a demandé ce que j’attendais d’elle et voilà que j’y réponds sans filtre. Au moins, l’hypocrisie n’est pas quelque chose qu’on peut reprocher à notre famille. On a tous les défauts du monde mais on reste francs. “Donne moi tes mains maintenant. Je t’épargne du “ça va piquer” parce que ça va faire un mal de chien.” Je m’assois face à elle, la cigarette entre les lèvres. Ses blessures sont bien plus importantes que de simples écorchures, la douleur sera proportionnelle. Elle devra déjà s’estimer heureuse si elle n’a rien de foulé ou de cassé. “Les maisons à Bayside vont être libres pour quelques temps. Tu veux les clés ? C’est pas de la charité, considère ça comme un test.” Entre nous on ne se ment pas et entre nous on ne fait pas non plus preuve de charité. Les règles dans la famille sont aussi nombreuses que tacites.











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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptySam 29 Aoû - 23:49





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Ana fait un reproche qui n’en est pas vraiment un, il est délivré avec une douceur qui n’a jusqu'alors jamais existé entre eux deux. Auden lui sourit et il se passe quelque chose, quelque chose qu’ils ne verbaliseront pas mais qu’ils ressentent tous deux. Une connexion? L’espoir d’une connexion peut-être. Il allume sa cigarette et elle tire dessus avec l’ardeur de l’addict qu’elle est. Elle accepte son aide avec ses mains endolories, il n’a de toutes façons pas attendu son accord pour sortir une trousse de secours de la voiture. Ana essaye de bouger ses doigts mais la douleur est fulgurante, il faut croire que la dopamine a arrêté de faire son travail, réveillant les sensations brûlantes de la chair à vif et des os probablement brisés. Auden dépose la trousse de secours par terre, leur discussion n’est pas finie. Ana veut comprendre pourquoi il lui en veut tant, pourquoi il se croit en droit de lui offrir une nouvelle chance. “On peut pas dire que t’aies été un exemple de conduite, Ana.” Elle ne peut retenir un soufflement du nez d’exaspération. Il va remplacer Saül maintenant ? Il va lui dire de prendre sa vie en main, de parler poliment, de trouver un boulot respectable, de se marier et de pondre une ribambelle de chiards ? Qu’est-ce que ça peut lui faire à lui qu’elle fasse de la merde avec sa propre vie ? En quoi ça le touche directement ? Elle ne comprend pas. « J’te fais honte, c’est ça ? C’est juste ça ? » Elle n’arrive pas à y croire et elle cherche son regard pour essayer de lire en lui. Il ne lui dit pas tout, il a du se passer quelque chose, il y a forcément plus que simplement cela…

Ana voudrait qu’il mette cartes sur table lui aussi, comme elle l’a fait. Même si ça n’est pas agréable, même si ça risque d’annuler tout le chemin qu’ils viennent de parcourir. Elle ne va pas accepter cette seconde chance et faire sa part d’efforts si elle ne connait pas les termes du contrat. Il sait ce qu’elle veut de lui mais Ana ne comprend toujours pas ce qu’il veut d’elle. “Trouve toi un job, Ana. Je ne te demande pas de rentrer dans le moule mais fais au moins semblant d’essayer.” Elle serre les dents et les poings. Aïe, non pas les poings. Elle se retient très fort de l’envoyer se faire foutre avec ses exigences car c’est elle qui lui a demandé de les lui lister. Elle grommelle : « Mais j’ai un genre de taf… J’gagne des tunes en tous cas. » Pickpocket, voleuse, quelque soit l’appellation, ça n’est pas une profession qui donne accès à une retraite et une couverture maladie, ça c’est sûr. Pour rentrer dans le moule, on repassera. « T’veux qu’j’fasse quoi ? Qu’je sois une putain de caissière ? Soyons réalistes... » Elle a multiplié les petits boulots à une époque où les parents étaient sur son dos en permanence. Elle ne supporte pas l’autorité et l’autorité le lui rend bien, elle n’a jamais tenu à un poste plus d’un mois et cela resterait son plus grand record : impossible à reproduire et imbattable. « Peindre tes tableaux, c’est un job ça ? », elle est amère Ana. Elle est jalouse aussi. Elle aimerait pouvoir vivre de sa passion pour la musique un jour, mais ça n’arrivera jamais, elle s’en persuade chaque jour un peu plus. Elle n’est pas assez. Pas assez douée, pas assez persévérante, pas assez fiable. Et elle est trop aussi. Trop imprévisible, trop instable, trop défaitiste. Sa vie est et restera un échec, c’est ce qu’elle est et elle l’a accepté il y a bien longtemps.

“Si je te vois défoncée une fois, une seule fois, t’auras intérêt à m’oublier.” C’est impossible. Ce qu’il veut est impossible. Elle voudrait pouvoir acquiescer avec aplomb, mais elle ne peut pas, elle sait qu’elle ne pourra tout simplement pas se débarrasser de ses addictions. Jamais. Elle ne comprend toujours pas pourquoi il est si catégorique sur ce sujet, pourquoi il prend ça comme une affront personnel. « Pourquoi tu prends ça aussi personnellement ? C’est mon corps, ma santé, ma vie, je gère... » Elle ne gère pas toujours, non. Mais elle ne risque pas de raconter à Auden toutes les fois où elle a frôlé une overdose. Elle veut que ça fonctionne entre eux, elle veut que cette connexion qu’elle a ressentie perdure, s’épanouisse, elle veut son frère. Mais c’est comme s’il lui demandait de devenir une autre personne d’un claquement de doigt, comme s’il lui avouait qu’il ne pourrait jamais l’aimer telle qu’elle est. Ses addictions prennent tellement de place dans sa vie qu’elles la définissent complètement, elle ne sait même pas qui elle serait sans elles. Peut-être qu’elle ne serait plus rien. Elle soupire de lassitude. « Si t’attends qu’je devienne quelqu’un d’autre comme par magie, tu seras déçu à l’infini. Je suis qui je suis, ta sœur. Ta camée de sœur... » Ana, la mort dans l’âme, a l’impression d’enterrer tout espoir d’une relation fraternelle entre eux. Elle n’est juste pas capable de sortir de sa spirale auto-destructrice, elle ne saurait même pas par où commencer.

“Donne moi tes mains maintenant. Je t’épargne du “ça va piquer” parce que ça va faire un mal de chien.” Il s’assoit par terre face à elle et elle a l’impression que c’est comme un adieu. Il va la soigner et ce sera le dernier geste bienveillant qu’il aura envers elle. Tôt ou tard, elle le décevra. Plutôt tôt que tard. Et tout cela n’aura servi à rien. Elle pose ses mains meurtries sur ses genoux pour qu’Auden puisse les soigner. La douleur est déjà bien présente et cela ne va pas aller en s’arrangeant. “Les maisons à Bayside vont être libres pour quelques temps. Tu veux les clés ? C’est pas de la charité, considère ça comme un test.” Elle le regarde avec méfiance comme s’il s’agissait d’un piège. Et après tout, ça n’est pas faux, un piège ou un test, pour Ana c’est du pareil au même. Si elle a les clefs des villas de luxe d’Auden, elle finira par merder. Ça finira en soirée arrosée, en repaire de junkie, ça finira avec la baraque incendiée et même peut-être un cadavre dans la piscine. Elle merdera c’est sûr et il ne lui pardonnera jamais. Elle secoue la tête : « Pas la peine… J’ai trouvé une coloc, j’emménage bientôt… Tu vois qu’j’suis une adulte responsable... ». Il vaut mieux que cela se passe comme ça, elle n’est pas prête pour être soumise à un quelconque test. Elle ne le sera probablement jamais. Elle esquivera Auden le temps qu’elle pourra, elle arrivera peut-être à le berner un temps mais ça ne sera pas éternel. « J’suppose qu’un peu de patience s’trop demander ? Tu vas pas dev’nir le frère parfait en une nuit non plus, hein... »

Il est l’heure de souffrir, de payer son impulsivité et sa colère. Elle regarde ses mains qui ne ressemblent plus à rien et dans lesquelles des fragments d’écorce sont incrustés. « Allez, vas-y qu’on en finisse… Prend pas les insultes pour toi... ». Elle serre les dents en fixant les gestes d’Auden et prend une profonde inspiration, elle n’est pas du genre à souffrir en silence, elle n’est d’ailleurs pas du genre à faire quoique ce soit en silence, Ana.



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Auden Williams
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
SURNOM : Il répond à tout, surtout aux insultes.
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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willton #18 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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PSEUDO : Kaelice
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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyMer 2 Sep - 23:35



« J’te fais honte, c’est ça ? C’est juste ça ? »C’est pas juste ça, Ana.” C’est jamais juste ça, c’est tout un tas de choses qu’elle n’a pas à savoir parce que cela ne la regarde pas directement. Elle devrait simplement se comporter comme une putain de personne normale, cela ne devrait même pas lui demander aucun effort. Je suis le seul grand frère dans cette histoire et si j’ai le droit de connaître sa vie et ses travers, l’inverse n’est pas aussi vrai. « T’veux qu’j’fasse quoi ? Qu’je sois une putain de caissière ? Soyons réalistes... » Elle rage déjà et elle s’énerve et moi, je m’énerve qu’elle utilise de nouveau ses poings de cette manière. Que cela lui fasse mal n’est pas mon problème mais cela complique mes essais de la soigner. “Tu fais ce que tu veux Ana, je suis pas ton putain de tuteur. Arrête de faire de la merde, c’est tout ce que je te demande.” Je ne veux même pas savoir de quels métiers-faux-métiers elle parle parce que je sais que si elle les énonce à haut et intelligible voix, cela grillera la seule chance que je lui donne. C’est un véritable terrain miné duquel elle n’a que peu de chances de s’en sortir sans encombres mais au moins cela apaisera ma conscience de croire que j’ai été là pour elle, une fois au moins. « Peindre tes tableaux, c’est un job ça ? » Je souffle et réponds dans la seconde, mes yeux quittant ses mains pour se poser dans ses pupilles, assassins. “Peindre des tableaux, c’est ce qui m’a empêché de finir comme toi.” Elle n’aura pas les détails, elle n’aura pas toute l’histoire, elle saura encore moins que cela touche Cosimo autant que Ginny. D’autres n’ont pas à payer pour mes erreurs et de nous tous elle est aujourd’hui la seule à devoir se remettre en question. “Ca paye les factures et plus encore, c’est la définition d’un travail. Légal.” C’est ce qui me fait vivre, dans tous les sens possibles.

Chacune de ses interventions m’enrage un peu plus encore. Anastasia tente de s’en sortir mais avec un frère comme moi, c’est voué à rester un échec. « Pourquoi tu prends ça aussi personnellement ? C’est mon corps, ma santé, ma vie, je gère... » A ses mots répondent les miens, toujours aussi rapidement qu’abruptement. “Tu gères rien du tout. Mets toi ça dans le crâne.” Elle est une accro avec les mains en sang et des yeux encore rouges de larmes et elle voudrait me faire croire qu’elle gère, sincèrement ? “On va toujours avoir le même nom de famille, c’est pour ça que je le prends personnellement.” Elle n’a pas le droit de savoir qu’une partie de son histoire a aussi été la mienne. La blonde est et restera la petite dernière à protéger, parfois violemment, et si cela doit passer par des mensonges ou des omissions alors ça sera le cas. Ce n’est même pas au moment où elle semble relâcher la pression que je calme la violence des mots de mon côté, bien incapable de me montrer attendrissant d’aucune manière. « [...] Je suis qui je suis, ta sœur. Ta camée de sœur... » Elle souffle et je rigole, doucement, amèrement. “Tu ne seras qu’une camée si tu continues.” On portera le même nom de famille et rien de plus. Elle aura un nom à consonance anglaise comme il en existe des milliers dans ce pays qui n’est pas le nôtre. Elle sera une blonde dans la foule et plus jamais, jamais, je ne lèverai le petit doigt pour elle. Si elle continue comme ça elle aura tout d’une camée et surtout plus rien de ma petite soeur.

Sur ses mains j’utilise des produits dont je ne connais que bien trop l’effet mais pas le nom. Ginny les a utilisés sur moi des dizaines de fois chaque mois pendant des années ; elle les utilise encore de nos jours. Si j’étais seul je ne me soignerais pas, jugeant méritée chaque cicatrice ornant mes mains ou n’importe quelle partie de mon corps. Pourtant là il ne s’agit pas de moi et j’essaye de la soigner avec autant de douceur que possible venant de mes mains mal habituées. « Pas la peine… J’ai trouvé une coloc, j’emménage bientôt… Tu vois qu’j’suis une adulte responsable... » Une partie de moi est rassurée de ne pas avoir à lui faire confiance et une autre ne peut s’empêcher de se demander où elle logera et surtout avec qui. S’ils sont tous des junkie dans son genre alors je me serais passé d’apprendre une telle chose, sincèrement. Ce sont les raisons pour lesquelles je me contente de hocher la tête comme si je n’en avais rien à faire. Je n’ai pas envie d’apprendre de nouvelles choses qui me donneraient envie de lui broyer les mains bien plus que de les soigner. « J’suppose qu’un peu de patience s’trop demander ? Tu vas pas dev’nir le frère parfait en une nuit non plus, hein... » C’est pas à moi qu’on demande d’être parfait, de toute façon. Ce n’est pas moi qu’on juge ce soir ; ils ont tous abandonné cette idée. “Ça fait plus de vingt ans que je patiente, je pense que t’as eu ton quota.” Une chance, une seule. Un effet immédiat. Je demande la lune en sachant pertinemment que jamais elle ne pourra me la décrocher.

Les bouts d’écorce partent avec une pince à épiler, son sang imbibe des cotons, ça fait pshit dans tous les sens à partir de produits avec des noms à rallonge. Je sais pas vraiment ce que je fais, mes rêves de médecin loin derrière moi, et pourtant petit à petit sa peau semble aller mieux. La douleur est moins forte, maintenant, mais elle reviendra une fois l’effet du médicament envolé. Je ne lui précise pas, cela semble de toute façon évident. On s’est bien plus parlés en une nuit qu’en deux décennie, il est temps de retourner dans notre zone de confort. “J’ai bientôt terminé, ça te donne le temps de réfléchir pour me dire où je dois te ramener.” Là où ça ne sera pas un repère à junkies.











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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptyJeu 3 Sep - 16:55





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Auden a posé ses conditions. Irraisonnables, irréalisables conditions qu’Ana ne remplira jamais. Elle commence déjà à les négocier comme si elle croyait sincèrement qu’il y avait moyen d’arriver à un compromis entre eux. Mais Auden ne négocie pas, il impose. Et Ana ne prévoit même pas de faire des efforts, elle est qui elle est. Et ce qu’elle n’est pas c’est une caissière sobre et responsable. “Tu fais ce que tu veux Ana, je suis pas ton putain de tuteur. Arrête de faire de la merde, c’est tout ce que je te demande.” Tout ça c’est qu’une question de point de vue, pense Ana bien qu’elle sache au fond qu’elle se ment à elle-même. Elle fait objectivement et uniquement de la merde, c’est aussi naturel et vital que de respirer pour elle et elle ne saurait même pas comment arrêter. Lorsqu’elle l’attaque sur ses tableaux, il la regarde à nouveau avec cette haine au fond des yeux. “Peindre des tableaux, c’est ce qui m’a empêché de finir comme toi.” Elle encaisse en soutenant son regard noir. Elle ne répond rien, elle assimile l’information qu’il vient  d’échapper ou peut-être l’a-t-il donnée sciemment. De toutes façons, elle n’est pas beaucoup plus avancée. Qu’est-ce qu’il veut dire par là? Est-il passé par la case addiction lui-même ? Même cela elle n’en sait rien. Elle ne sait toujours rien de ce frère à qui, pourtant, elle a l’air de tellement ressembler. Elle a envie d’insister, de lui demander mais elle sent qu’il ne répondra pas. Et puis, il insiste à défendre ses tableaux. “Ca paye les factures et plus encore, c’est la définition d’un travail. Légal.” « Ouais, ouais. C’est bon, j’ai compris... » répond-t-elle comme une adolescente qui acquiesce tout en faisant la sourde oreille, simplement pour qu’on la lâche.

Ana veut comprendre pourquoi il fait une telle fixation sur sa consommation de drogues, elle sait bien que ce n’est pas sa plus belle qualité, mais Saül, qui ne supporte pourtant pas cela non plus, n’a jamais été aussi enragé par le sujet. Et il a eu affaire à elle bien plus souvent qu’Auden lorsqu’elle était défoncée. “Tu gères rien du tout. Mets toi ça dans le crâne.” Ana lève les yeux au ciel. Il n’en sait rien si elle gère ou non, il ne la côtoie pas, il l’évite depuis des années. Il a raison cependant mais Ana est convaincue de gérer plutôt bien sa barque, dans l’ensemble. Elle est encore là, non ? “On va toujours avoir le même nom de famille, c’est pour ça que je le prends personnellement.” Elle lui répond aussitôt avec colère : « Me parle pas d’putain d’réputation familiale toi aussi ! T’es pas non plus l’meilleur des ambassadeurs d’notre nom, hein... » Durant toute son enfance et toute sa vie auprès des parents, son comportement a été critiqué et regardé à la loupe sous prétexte de préserver la réputation des Williams. Au sein de la paroisse, au sein du village… Même alors qu’elle n’était qu’une enfant capricieuse comme il en existe des millions. Alors que ce soit lui qui lui ressorte cet argument : le sacro-saint nom de famille qu’ils partagent, ça l’enrage. Mais elle est fatiguée d’être enragée, elle est lasse de se battre contre des moulins à vent. Elle veut l’impossible Ana, elle veut qu’il l’accepte telle qu’elle est, et même elle rêve qu’il apprenne à l’aimer pour qui elle est et non pas pour qui elle pourrait devenir. Auden ne s’attendrit pas d’Ana qui essaye d’être honnête avec lui sur qui elle est : sa sœur camée. “Tu ne seras qu’une camée si tu continues.” Ana laisse retomber sa tête en arrière qui vient se poser contre l’arbre dans un geste d’abandon. Auden est comme le tronc d’arbre, inamovible, elle aura beau frapper encore et encore et essayer de l’entamer, ce sera toujours elle qui finira par se blesser. Elle regarde la nuit étoilée un instant, elle sait qu’il faut qu’ils arrêtent de parler car chacune de ses paroles ne fait qu’éloigner un peu plus son frère d’elle. Ils restent ainsi en silence pendant de longues secondes, jusqu’à ce qu’Auden réclame ses mains pour enfin les soigner.

Alors qu’il commence à appliquer du produit désinfectant sur ses mains, Ana grogne sans retenue sous l’effet de la douleur qui s’embrase sur toute la surface de ses mains. La proposition d’Auden de lui laisser les clés de ses maisons à Bayside détourne son attention de la douleur cependant. Ils ont marché sur des œufs pendant toute cette discussion et accepter cette proposition serait une erreur. Elle est flattée pendant une seconde qu’il soit prêt à lui faire confiance, puis elle se rappelle qu’elle n’est pas digne de cette confiance, qu’elle va merder inexorablement. Alors, elle refuse avec l’excuse parfaite pour ne pas lui avouer qu’elle-même ne se fait pas confiance : la colocation qu’elle a trouvée avec un loyer ridiculement bas. Il hoche la tête d’un air indifférent, en même temps, Ana ne s’attendait pas à des félicitations accompagnées d’un regard plein de fierté. Il garde probablement ça pour quand elle lui montrera son certificat de meilleure employée du mois au Aldi Food Store du coin. Autant dire qu’il peut les garder pour un univers parallèle ses félicitations. Elle lui demande d’être patient avec elle, comme une dernière bouteille à la mer, une dernière tentative de se convaincre qu’un jour peut-être elle pourra répondre à ses attentes… “Ça fait plus de vingt ans que je patiente, je pense que t’as eu ton quota.” C’est donc fini. Ils ne se diront pas adieu ce soir, non, car Ana ne dira plus rien qui pourrait tout faire s’effondrer. Elle s’enterrera sous un monticule de déni. Mais les adieux ne sauraient tarder car il lui demande l’impossible et qu’il ne laissera rien passer.

Ana se concentre sur sa douleur et lâche grognement et jurons au fur et à mesure qu’Auden nettoie et soigne ses plaies. Peu à peu, la douleur s’assourdit, ses mains sont toujours dans un piteux état mais il y a de l’amélioration. “J’ai bientôt terminé, ça te donne le temps de réfléchir pour me dire où je dois te ramener.” Elle ne compte pas retourner chez Saül, de toutes façons il repart pour on-ne-sait où le soir-même. Et s’il veut la voir, il n’aura qu’à l’appeler, il n’aura qu’à venir la chercher. Elle n’a envie de voir personne ce soir, ni un quelconque représentant de la gent masculine pour s’oublier dans ses draps, ni même les quelques amies qu’elle a. Elle n’a aucune envie de parler à qui que ce soit, de devoir expliquer l’état de ses mains. Elle sait que peu importe qui se trouvera face à elle ce soir, elle ne le supportera pas et cela finira en prise de tête. « Dépose-moi juste à ma voiture… C’est luxueux, quatre pneus Michelin sur Trip Advisor... » Elle dormira sur la banquette arrière comme elle l’a beaucoup fait ces dernières semaines, depuis l’accident avec Saül et Ariane et qu’elle a décidé de disparaître de la vie de son aîné. « J’suis garée pas loin de chez Saül. » Tu te rappelles, c’est parce que j’ai volé sa putain de bagnole qu’on est là comme des cons à se parler plus qu’on ne l’a jamais fait auparavant. Est-ce que cette conversation a été une bonne chose ? Ana l’a cru un instant, mais maintenant, elle se rend à l’évidence, ils ont fait un pas en avant pour mieux faire dix pas en arrière.




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MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptySam 12 Sep - 12:37



Le silence n’est pas un état dans lequel je me reconnais, bien loin de là, mais je me force à le garder pour ne pas faire un énième pas de travers et risque de raviver le feu qui brûle entre ma cadette et moi. J’estime qu’assez de choses ont été dites aujourd’hui et que cela ne rimerait à rien de continuer cette mascarade, surtout pas alors que je m’occupe de nettoyer ses mains avec patience et les bander tout en sachant pertinemment que tout ceci l’aura saoulé d’ici quelques dizaines de minutes à peine. J’aurai au moins le sentiment du devoir accompli et de son côté, elle pourra bien en penser et en faire ce qu’elle veut : cela ne me regarde absolument pas. « Dépose-moi juste à ma voiture… C’est luxueux, quatre pneus Michelin sur Trip Advisor... » Mes yeux remontent vers elle alors que je suis en train de poser le dernier bandage, celui que je serre sans doute un peu trop fort simplement parce que mon attention s’est posée ailleurs pendant un temps. Je me doutais bien qu’Ana ne vivait pas dans un palace mais je pensais qu’elle aurait pu duper quelqu’un pour voler une part de son lit, de son appart, de sa maison - qu’importe. J’aurais été rassuré si elle m’avait même dit ne voler qu’un bout de canapé, vous savez. Je ne pensais pas que sa voiture était sa demeure et bien que cela ne devrait pas être mon problème, ça l’est. Ca l’est toujours. Elle est mon sang, aussi stupide et insupportable soit-elle. « J’suis garée pas loin de chez Saül. » Je rage que mon frère la laisse dormir dans sa bagnole, lui qui est finalement encore plus égoïste que moi, ce trait de caractère qui se transmet apparemment entre les hommes de la famille mais perd de sa superbe au fil des années et des générations. Les plus vieux sont les plus cons, donc.

Tu dors sur mon canapé ce soir. Ça se négocie pas.” Elle va râler, elle va protester, elle va dire qu’elle n’a pas besoin de moi et bla bla bla, je me moque de tout ce qu’elle va tenter pour me persuader de changer d’avis. Je reporte mon vol à demain pour garder un oeil sur elle et sans doute me réveiller demain avec une place vide sur le canapé. Qu’importe. Je lui donne une nuit, elle pourra à son tour en faire ce qu’elle veut sans que je n’ai à moindrement me sentir coupable. Après tout elle est une adulte et elle peut bien faire ce qu’elle veut, même rater sa vie.











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Message(#) Sujet: Re: lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) lo sai che ci sono anch'io (anastasia #4) EmptySam 19 Sep - 0:18





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Ses mains se retrouvent bandées et alors qu’elle demande à Auden de la déposer à sa voiture, elle se demande combien de temps elle va réussir à garder les pansements intacts. Elle ne pourra même pas se rouler un joint avec ces simili-moufles et comme s’il venait de lire dans ses pensées, Auden serre le bandage un peu trop fort. Ana serre les dents et relève ses yeux vers lui. Elle ne comprend pas tout de suite son expression, il a l’air surpris, puis énervé. Elle comprend qu’il n’est pas ravi d’apprendre qu’elle dort dans sa poubelle sur pneus. “Tu dors sur mon canapé ce soir. Ça se négocie pas.” Elle le regarde interloquée. Elle n’est jamais allée chez lui et en l’espace de quelques minutes il vient de lui proposer les clés de la baraque et de lui imposer d’y passer la nuit. Son réflexe, une fois la surprise passée, est de refuser. « Nan, vraiment, sans façons… Ma caisse ce sera très bien... » Ils ont à peine survécu à une simple discussion alors s’ils doivent passer la soirée ensemble, elle ne veut pas imaginer quels dommages cela causerait à leurs fragiles retrouvailles. « Et j’croyais qu’t’avais un vol… Gin…ny t’attend, non ? » Elle a failli l’appeler Gina et s’est raccrochée aux branches au dernier moment. Mais il est intransigeant, il ne la laissera pas dormir dans sa voiture. Ce qui est complètement con aux yeux d’Ana, car demain, quand il aura pris un autre vol, elle y dormira à nouveau, ce qu’elle ne se gêne pas pour lui signaler.

Mais elle finit par céder, d’abord car elle reconnaît l’obstination Williams dans ses yeux et sait que rien ne le fera flancher. Puis aussi car elle ne peut pas lui reprocher de ne pas se soucier d’elle l’instant d'avant pour aussitôt refuser tout pas qu’il fait vers elle. Il reporte son vol pour elle, il décide de rester quelques heures de plus pour sa petite sœur. Et malgré ses protestations, Ana sent son cœur se serrer dans sa poitrine face à la décision de son frère. Cette décision qui constitue, dans toute leur relation, ce qui se rapproche le plus d’une preuve d’amour fraternel. Alors, ses protestations se font plus molles et elle finit par monter dans sa voiture, direction Bayside. Le trajet se déroule dans le silence comme s’ils s’étaient déjà tout dit et Ana sent la lassitude et la fatigue l’écraser alors que le roulis la berce. Elle ne se sent pas s’endormir par contre, elle se réveille en sursaut alors que le klaxon de la voiture retentit. Ils sont arrivés et c’est apparemment la seule solution qu’il a trouvée pour la réveiller. Elle râle sur son frère tout en le suivant dans sa maison avec vue sur la plage. Ana a mal partout, probablement à cause de son affrontement avec l’arbre et elle s’étale sans se faire prier sur le canapé que lui indique Auden. Ils ne se disent pas grand-chose et surtout rien d’important. Ana ne remercie pas son frère et ne lui dit pas ce que tout cela signifie pour elle, les discours larmoyants, elle a assez donné pour aujourd’hui et peut-être pour toute une vie.

Alors elle s’endort là et le lendemain, comme il s’en doutait, quand Auden se lèvera elle ne sera plus là. Le petit-déjeuner en tête à tête aurait été trop bizarre, elle a cependant la courtoisie de ne rien lui voler en partant si ce n’est un paquet de gâteaux et une bouteille de jus de fruit qu’elle ne prend pas le risque de consommer sur place, de peur de le croiser. Elle s’éclipse en espérant que la prochaine fois qu’elle le verra, ce ne sera pas pour qu’il décrète qu’elle n’est plus personne pour lui. Rien n’est moins sûr pourtant.


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