Respire. Juste respire ft Jaylen

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Respire. Juste respire.

Ethan se sentait vraiment, comment dire ? Petit, triste, traumatisé ? A la merci de quelqu’un. D’un côté, il détestait ce sentiment lui qui voulait murir, oublier voire grandir. Mais d’un autre côté, il sentait que le pompier ne lui voulait aucun mal. Après tout, il s’était arrêté et il s’occupait du blond. Cela pouvait cacher quelque chose mais Ethan savait, sentait pour avoir croiser quelqu’un comme ça que Jaylen n’était pas ce genre de personne.
Ethan goutait du bout des lèvres, tout doucement sa boisson chaude, gracieusement offert par son sauveur. Décidément, cet homme était polyvalent et d’une gentillesse sans bornes. Oui, bon, peut-être qu’en tant que pompier, il se sentait obligé. Conscience professionnelle. Mais cela restait gentil. Sentiment renforcé lorsque le brun lui fit un sourire, que l’anglais lui rendit poliment même si le cœur n’y était pas vraiment, avant d’expliquer qu’il ne pouvait pas laisser passer ça.

- L’humanité peut encore être bonne.

Cette pensée philosophique d’Ethan, qui sortait dont on ne sais où. Peut-être des restes de ses études. Ou alors, le fait d’avoir grandit trop vite à cause de l’accident de l’époque. Cela le rendait plus philosophique, plus sage. Ironique quand on sait le surnom qu’il se traine depuis des années.
Jaylen parla du fait qu’il était pompier, ce qui renforça le sentiment de conscience professionnelle du blond à son encontre. Mais il ne pouvait pas tout voir noir. Cela était un contre-coup de la crise, il supposait. Ethan buvait son chocolat tandis que le brun, lui, buvait son café. Tout d’un coup, la question qu’Ethan aime et redoute en même temps. Qu’est ce qu’il s’est passé. Ou du moins, est-ce qu’il a envie de raconter pourquoi, il était dans cet état maintenant. Ethan était un peu anxieux. Il fixait son chocolat, de temps en temps l’extérieur mais avait peur de regarder son sauveur dans les yeux. Pas par plaisir, mais plutôt par anticipation. Il ne savait pas s’il parviendrait à se retenir de pleurer. Cependant, l’anglais prit son courage à deux mains et en regardant derrière Jaylen, prit la parole.

- J’ai fait une crise à cause d’un souvenir traumatique.

Ethan aurait voulu se taire mais il se dit que le pompier méritait de savoir. Enfin un peu. Cependant, le blond n’arriverait pas à le regarder pour lui parler de ça. Alors, il plongea son regard dans le lait chocolaté.

- Je ne sais pas si vous avez envie de savoir. Du moins, je n’ai pas envie de me faire plaindre, je suis sensé être passer outre. Et puis…

Le reste de sa phrase mourut dans sa gorge. Parler de quelque chose d’aussi intime, ça pourrait aider le pompier mais après, peut-être qu’il sera comme pas mal de personnes à qui il a évoqué le sujet, en le faisant passer pour un cas internet et voir des réactions hilares de personnes qui plaisante et ne le prennent pas au sérieux car après tout « les hommes aiment ça ». Peut-être les hommes mais, pas Ethan du haut de ses 10ans. Ce dernier souffla et regarda Jaylen.

- Et puis, je n’ai plus envie d’en parler à cause des rires des rares personnes connaissant la situation.

A savoir, toutes personnes à qui il en avait parlé. Ses amis de lycée. La seule personne qui n’avait pas rigolé avait été son psychiatre. Mais ce dernier essayait de le pousser à oublier. Chose plus facile à dire, qu’à faire en toute honnêteté.

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Jay' a la main sur le coeur. Il l'a toujours eu. Et il ne pouvait pas laisser le jeune homme tout seul. Comme ça. Non. C'était pas possible. Ca aurait été cruel d'ailleurs. Et le pompier n'est pas comme ça. Non, il n'est pas j'm'en foutiste. C'est pas dans son caractère. Certes, il aurait pu faire comme s'il n'avait rien vu. Il aurait pu passer son chemin. Mais c'est pas un enfoiré. Il a son job dans le sang. Dans ses valeurs également. On ne laisse pas quelqu'un qui fait une crise de panique comme ça. Quand bien même ça aurait uniquement un ongle cassé, si la personne hurle, Jay' s'arrête. C'est la moindre des choses. "Ca arrive ouais." Il a un hochement de la tête. "Y'a toujours des hommes bons. Ou des femmes. Et d'autres où ... ce sont de véritables connards." Le pompier sait de quoi il parle. Il a un métier à risque. Il a vu des choses pas belles. Y'a du bon. Comme du mauvais. C'est la vie comme on dit. Oui.

Ethan finit par lui dire ce qui s'est passé. Ce qui a amené à une telle crise. Un souvenir. Un très très mauvais souvent. "Je vois." Jay' ne va pas lui demander d'en parler. Enfin, si Ethan veut aborder le sujet, c'est avec plaisir que Jay' l'écoutera avec attention. Dans le cas contraire, il n'en fera pas toute une histoire. Le pompier boit un peu son café et il remarque bien que Ethan est gêné. Il ne le regarde pas. Ca doit être difficile. Vraiment difficile pour lui de parler de tout ça. "Ne t'inquiète pas. Si tu ne veux pas en parler, je ne vais pas te forcer." Il secoue la tête. "Je sais qu'on dit souvent que parler, ça peut aider parfois. Mais ça fait aussi mal." Il le sait. Il est passé déjà par là. Quand il a perdu cette victime du haut de ce manège. Une sensation terrible. Alors certes, il a perdu d'autres victimes depuis. Mais celle-là, elle était particulière. Peut-être parce que c'était sa première perte. Ou peut-être parce qu'il a vu dans le regard de cette pauvre âme désespérée qu'elle n'avait aucune envie de mourir. Il a tout fait. Enfin, il a fait son possible. Mais Jay' n'a pas réussi. Et c'est son regard quand la personne est tombée, qu'elle a lâché, qui a le plus marqué le pompier. Non, il n'en fait plus de cauchemar parce qu'il a été en thérapie à cause de cela. Mais il y pense, encore, parfois. "Donc, si tu ne veux pas en parler, c'est pas grave. j'vais pas te jeter la pierre."

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Son chocolat, un peu tiède maintenant devant lui, Ethan était dans tous ses états à l’intérieur de lui. Le pompier en face de lui semblait dans ses souvenirs, tout en écoutant également. Il semblait réfléchir et argumenter tout ce que le blond racontait. Lorsqu’il déclara que certaines personnes étaient des connards, Ethan lâcha un petit rire assez jaune. Très jaune en vérité. Il le savait, il était passé par là. Tout d’abord cet homme-là puis toutes les personnes s’étant moqué de lui. A croire que cela relevait du surnaturel qu’un homme puisse être traumatisé par des images d’un site pornographique. Breaking news, c’est possible. Surtout quand on a 10ans et que tout ce qu’on connait, ce sont les Disney.

Un peu avec un poids sur le cœur, Ethan avait raconté en restant flou et Jaylen, comme toujours l’écoutais attentivement. Contrairement à d’autres, et c’était surement le métier qu’il ne voulait pas ça, il n’était pas curieux. Certes, peut-être qu’il aimerait savoir mais, il n’avait pas une curiosité trop intense. Ethan l’en remerciait pour ça. Cependant, le blond voulait lui montrer qu’il ne voulait pas par méchanceté mais vraiment par dépit.

- Toutes les personnes auquel j’ai parlé, même mon psy s’étonne de mon problème. Pour eux, un homme ne peut pas…

Ethan s’arrêta avant de terminer sa phrase. Dans une colère nouvelle, il avait haussé la voix et certaines personnes les regardaient. Du coup, l’anglais replongea son nez dans sa tasse de chocolat. Le silence était de mise et le blond était sûr que l’homme était également dans ses pensées. Soit il pensait à quelque chose de personnel, soit la curiosité était tout de même là. Même si encore, le pompier le rassura s’il ne voulait pas parler. Cela attendrit Ethan qui repris une phrase, plus bas cette fois-ci.

- Un homme m’a fait du mal quand j’étais plus jeune et je n’arrive pas à passer au-dessus.

Il réalisa la phrase quand il l’a dit. Un homme lui avait fait du mal quand il était jeune. C’était exactement ça. Un adulte s’était senti plus puissant que lui, enfant et lui avait montré des choses qui jamais ne sortirait de l’esprit d’Ethan. Plus jamais. La crainte et la peur qu’il avait eu cette nuit car il pensait que l’adulte allait revenir pour pratiquer les images avec lui, jamais cela ne partirait.
Ethan eut un frisson et reprit son chocolat, bientôt froid afin d’essayer de ne pas pleurer. Il reposa sa tasse, à présent plus vide que pleine devant lui et sans regarder Jaylen dit une dernière phrase pleine de sens. Du moins pour lui.

- J’ai grandi trop vite.

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Ils vivent tous des choses plus ou moins difficiles à un moment de leur vie. Jay', ce sont les victimes qu'il n'arrive pas à sauver. Et dans un futur plus ou moins loin, sa petite fille qu'il a presque failli perdre. Mais ça, c'est une autre histoire. Il sait que parler de choses qui ne sont pas amusantes, c'est difficile. Il sait que tout le monde n'a pas envie de parler des traumatismes du passé. Des choses qui nous ont hanté. Et qui nous hantent toujours. Il est passé par là. Il a grandi. Il a mûri. Et surtout, il a réussi à faire table rase et ne plus y penser. Alors, bien sûr, c'est pas donné à tout le monde. C'est pas tout le monde qui arrive à passer à autre chose. A oublier le passé. Jay' y est arrivé. Parce qu'il s'en est donné les moyens. Et parce qu'il ne voulait pas revivre ça si jamais il perdait de nouveau une victime. Et bien sûr, des personnes qu'il n'a pas pu sauver, y'en a eu depuis. Il n'y pense pas. Du moins, il essaie de ne pas trop y penser. Mais c'est pas simple. Il l'avoue.

Quoi qu'il en soit, il essaie de ne pas trop braquer le jeune Ethna. Ca ne servirait à rien. Chercher à lui tirer les vers du nez, c'est la meilleure solution pour qu'il veuille prendre la fuite. Et c'est pas ce que cherche le pompier. Non. S'il veut parler, parfait. S'il veut se confier, il écoutera d'une oreille attentive. S'il ne veut pas, tant pis. C'est pas grave. Le brun n'en fera pas toute une histoire. "J'dirais pas que c'est un problème. C'est quelque chose qui t'est arrivé. Donc, vois pas ça comme un problème. Plus comme un ..." Il ne saurait réellement mettre un mot sur ce qui travaille Ethan. "Enfin, j'me comprends." Ca perturbe le jeune, puisqu'il a parlé plus fort. Et que ... Et bien, qu'on les a regardés pendant quelques instants. Et puis, après quelques minutes, il reprend sur un ton plus bas. Et avoue qu'un homme lui a fait du mal quand il était plus jeune. "Il y a ... des traumatismes qui sont plus difficiles à surmonter que d'autres." Ca, c'est certain. "Mais que ton psy ne comprenne pas ou bien qu'il s'étonne de ça, c'est un mauvais psy." Un connard ou une connasse. Un psy se doit d'éprouver de l'empathie. Dde la compréhension. "Si je devais te donner un conseil, change de psy." Il a un hochement de la tête. "Celui que j'avais avant de partir ... Enfin, celle que j'avais plutôt était pas mal compréhensive. Et elle était bien." Il l'appréciait. Elle l'a beaucoup aidé. Certes, ça ne l'a pas empêché de partir pour Perth pour se reconstruire. Pour passer un peu à autre chose. Et il ne regrette pas d'être parti. Parce que ... parce que s'il ne l'avat pas fait, il n'aurait jamais rencontré Lisbeth. Et ça, c'était une belle découverte. Une très belle découverte même.

Il comprend mieux le brun. Il comprend mieux pourquoi le gamin a un peu suréagi quand il l'a touché un peu plus tôt. Peut-être que le pompier lui a fait peur sans le vouloir. "On a tous à un moment ou à un autre de notre vie l'impression de grandir trop vite." Jay' prend une lente inspiration. "Je sais pas vraiment ce qui s'est passé. Et je ne te poserai pas la question parce que je me doute que ça doit pas être simple." Ca, il en a la certitude. "Il va falloir que tu trouves la bonne personne avec qui en parler. Pour te permettre de te libérer. Et d'aller de l'avant." S'il faut, Jay' est prêt à lui donner les coordonnées de son ancienne psy. Ca pourrait lui faire du bien.

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Ethan se sentait un peu perdu. Mais en même temps, assez bien. C’était une sensation très étrange. Peut-être que c’est parce qu’il était avec un quai inconnu, à boire une boisson chaude après une énième crise panique à cause d’une chose qui s’était passé il y a tellement d’années. Il bouillonnait de rage tout en ne voulant qu’une chose, se plonger sous sa couette et tout oublier. Pas seulement sa crise mais toute son enfance. Du moins, depuis que cet homme, cette pourriture l’avait traumatisé à tout jamais. Le pompier en face de lui était d’une incroyable douceur montrant que si Ethan ne voulait pas parler, il n’avait pas à le faire. Ce qui n’avait pas empêcher ce dernier d’haussait un peu la voix lorsqu’il avait parlé ou du moins, rapidement mentionné cette nuit maudite. Cependant, le blond écoutait Jaylen et il avait entendu entre deux absences dû à son état que le pompier avait dû voir un psy. L’anglais se demandait pourquoi mais comme le brun ne lui avait pas demandé d’informations au sujet du pourquoi de sa crise, il fit de même et lui lança un regard compatissant. Les psychologues, soit on tombe sur des bons, soit sur des mauvais. Ethan eut la deuxième solution et le pompier la première. Enfin, c’était heureusement dans ce sens.

- Avec ton métier, vaut mieux que ça soit toi qui ai eu le bon psy.

Ethan avait lâché cette petite phrase tout doucement, sans vraiment regarder son camarade. Il était encore à moitié dans ses pensées. Il leva le regard pour tenter un petit sourire. Surement, très faux et surtout bizarre mais Ethan avait tenté. Cependant, les souvenirs de la nuit qui a tout changé pour lui avait eu raison de son demi-sourire.

La conversation sur le fait de grandir trop vite à heureusement fait retrouver un petit sourire à Ethan. Il est vrai que tout le monde pense grandir trop vite à un moment donné. C’était peut-être comme ça qu’on sait qu’on est devenu adulte. On regrette son enfance et on pense qu’elle est passé trop vite.

- Tu as raison, avoir un nouveau psy pourrait m’aider. Surtout que j’ai déménagé il y a un an. Je devrais peut-être vaincre ma peur de retomber sur un mauvais et faire le premier pas.

Finissant les dernières gouttes de son chocolat, toujours avec un sourire approximatif, le blond regarda le pompier avant de sortir cette phrase et ce surnom qui lui collait à la peau depuis tant années maintenant.

- Pour qu’au moins, on arrête de m’appeler Peter Pan.

Il aimait bien ce surnom. Mais il fallait dire que c’était un peu embêtant qu’on lui sorte que lorsqu’il parlait de son expérience amoureuse. Surtout, qu’on ne sait pas. Peut-être que le garçon perdu était déjà tombé amoureux, qui sait.

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Parler, ça fait du bien. Comme ça fait du mal. Parfois ça aide. D'autres fois, c'est un peu plus compliqué. Il ne saurait dire si ... Et bien, si tout cela fait du bien au jeune Ethan. Jay' n'est pas un psy. Il essaie de lui donner quelques conseils. Mais ça ne veut pas dire pour autant que ça soit les meilleurs conseils au monde. Non. Il n'a pas parole d'évangile. Il ne peut que ... et bien, oui, quelques petits conseils. Tout simplement. Ca peut aider. Ca peut pas faire plus de mal de toute façon. Du moins, il ne le pense pas. "J'aurais pu avoir des cons." Il a un hochement de la tête. "D'autant plus en déménageant sur Perth." Il a été obligé de changer de psy. Mais il est tombé sur quelqu'un de bien. Encore. Et ça s'est plutôt bien passé. Tant mieux d'ailleurs. Qui sait ce qui se serait passé pour lui si ... Et bien, s'il n'avait pas trouvé la personne qu'il lui fallait. Oui. Ca aurait pu être ... Il ne pense pas qu'il en serait là où il en est aujourd'hui. Le truc le plus important, quand même, c'est qu'il ait décidé de déménager. Sans ça, il n'aurait jamais rencontré Lisbeth. Et il ne serait pas heureux aujourd'hui. M'enfin. "En tout cas, je serai toi, je changerai rapidement de psy." C'est le seul conseil qu'il peut lui donner. Qu'il aille voir quelqu'un d'autre. "Si tu veux, je peux toujours te donner l'adresse de celle qui me suivait." Parce qu'elle était plutôt douée. Et très diplomate. Lui qui n'avait envie de rien avant qu'il n'aille consulter. Elle a su le tirer vers le haut. Elle a su faire en sorte qu'il arrête de se noyer. Et c'était ... c'était vraiment ce dont il avait besoin d'ailleurs. Qu'on l'aide à s'en sortir. Et si on a pas la bonne approche, si on a pas les bonnes personnes, oui, ça peut vite ... devenir la merde. Et pas qu'un peu. Enfin, une chose est sûre. Ethan doit prendre ce problème en main dès maintenant. Sans quoi, il n'aura pas un fabuleux avenir. Et ça risque de le bouffer un peu trop.

Ethan semble ... disposé à faire des efforts. Enfin, c'est pas vraiment le mot. Mais il a envie de s'en sortir. Il a vraiment envie de tourner la page, et ça, c'est chouette. Vraiment chouette. "Le docteur Lizzie Hermann." C'est le nom qu'il doit retenir. "J'peux pas te donner son numéro, j'l'ai pas sur moi. Mais elle a son cabinet sur Logan City. Tu devrais trouver facilement." Il suffit qu'il tape sur internet et il ne devrait pas trop y avoir de difficultés. Du moins, Jay' pense qu'elle est toujours en activité. Après, il n'en sait rien mais bon. S'il doit glisser un mot à son ancienne psy pour qu'elle accepte Ethan comme patient, hein, il le fera, sans aucune hésitation. Pourquoi il a envie de l'aider ? Il n'en sait rien. Peut-être parce que ... peut-être parce que c'est bien comme ça. Peut-être parce que ça serait pas génial de le laisser dans un coin et qu'il se débrouille tout seul. Jay' n'est pas comme ça. Avec le boulot qu'il fait, oui, il a la main sur le coeur. Et il ne se verrait pas faire autrement. "Peter Pan, c'est pas un mauvais surnom." Il a un léger sourire. Jay' jette un coup d'oeil à sa montre. Son jogging s'est carrément attardé mais c'est pas grave. Il se lève, demande un stylo et une petite feuille de papier à l'une des serveuses qui est derrière le comptoir. Avant de revenir près de Ethan. "Tiens. Mon numéro. Hésite pas à m'appeler. Même si je sais pas si j'pourrais toujour répondre au moment où t'appelles." Parce que s'il est en activité, sur le terrain, oui, ça va être compliqué. Vraiment. "Mais j'rappellerai." Dès qu'il peut en tout cas.

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Respire. Juste respire.

Il y avait pas mal de silence dans leur discussion. Mais ce n’était pas un mauvais silence. C’était quelque chose dont le duo avait besoin. Cela leur permettait de réfléchir. Et de savoir quoi dire à l’autre. Surtout quand on parle d’aller voir un psy. La réplique de Jaylen fit sourire Ethan. Oui, tout le monde peut tomber sur des incompétents.

- Je ne connais pas Perth donc, je veux bien vous croire.

Cela fit rappeler à Ethan qu’il devrait un peu plus se préoccuper d’où il avait emménagé. Il y avait tellement de quartier et d’endroits qu’il ne semblait pas connaitre. Mais alors que le blond était en réflexion sur ça, le pompier lui parla de changer de psy. Il hocha la tête pour approuver. Oui, en avoir un nouveau pourrait être bien. Surtout qu’il venait de refaire une crise. C’était peut-être le bon moment pour en recherchait un. Surtout si Jaylen lui proposait le sien. Cela avait l’air d’avoir fonctionné pour lui.

- Je veux bien si vous pensez qu’elle peut m’aider.

Ethan sortit son téléphone pour noter les informations dans le bloc-notes. Dr Lizzie Hermann. Logan City. Il allait voir ça chez lui ce soir ou peut-être demain. Ou plus tard, mais il allait très certainement regarder. C’était dans son intérêt après tout. A moins qu’il ne veuille embêter une autre personne pour ses crises de panique. Et ce n’est pas sûr que tout le monde soit aussi gentil que Jaylen l’ai été avec lui. Il s’était non seulement arrêté mais en plus, il l’avait vraiment aidé en lui demandant de bien respirer et remit de son attaque avec ce merveilleux chocolat chaud. Le pompier aurait pu ne pas faire ça, lui payer une boisson chaude, ou même s’arrêter bien que cette seconde hypothèse n’aurait pas fait honneur à son métier. Mais comment Ethan aurait pu le savoir avec que le brun lui dise sa profession. Du coup, le blond lui en était reconnaissant.
La phrase sur Peter Pan, fit rire Ethan. C’est vrai, c’est vrai. Sauf…

- Sauf quand on l’utilise pour nous humilier car ‘’on ne veut pas grandir’’.

Surtout que le fait de n’avoir aucune expérience amoureuse ne voulait pas forcément dire qu’on restait un enfant. Ethan pense qu’il est même loin d’être resté un enfant pour des raisons évidentes. En voyant Jaylen regardait sa montre, le blond reprit conscience que ce n’était pas un rendez-vous amical et que le brun avait surement d’autres obligations. Il le regarda partir et revenir avec un papier où il nota son numéro. Il s’était levé entre temps. Ethan prit le papier en le remerciant et en hochant la tête. Il regarda le numéro dans sa main puis son propriétaire.

- En tout cas, je vous remercie pour cette soirée. Et je suis désolé de vous avoir retenu.

Ethan se gratta la tête, gêné. C’est sur qu’il n’avait pas prévu de rester aussi longtemps dehors, de faire une crise de panique, d’alpaguer presque un pompier, que ce dernier lui offre à boire et lui donne son numéro. Ethan regarda Jaylen avec un sourire.

- Encore merci.

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Perth. Il avait pensé, au départ, qu'il allait détester. Parce qu'il perdait tout. Mais en fait, il a trouvé surtout l'amour là-bas. Il l'a perdu pendant un temps, c'est vrai. Mais il a retrouvé Lisbeth, ici. Et c'était merveilleux. Y'a pas à dire. Mais Perth, oui, il pensait que ça serait la merde là-bas. Il n'a jamais été aussi content de se tromper, c'est certain. Oui. "On sait toujours ce qu'on perd. Et jamais ce qu'on gagne." C'est la vérité. En changeant de psy, il ne savait pas s'il tomberait sur quelqu'un de bien. Ou bien sur quelqu'un qui pourrait s'en foutre. En tout cas, il trouve que ... Et bien, il trouve que c'est important pour le jeune de changer de psy. C'est même nécessaire. Jay' lui conseille d'aller voir celle qui l'a suivi. Parce qu'elle était bien. Elle était gentille. Aimable. Compréhensible. Et surtout, elle ne s'en foutait pas. "J'pense que tu pourras faire des progrès avec elle." Il ne connaît pas toute l'histoire d'Ethan. Mais Jay' ose espérer que s'il va la consulter, ça ira mieux pour lui. Advienne que verra comme on le dit, non ? ay' lui donne quelques instructions. Sur comment la trouver. Son adresse et tout ça. Il n'a pas son numéro sur lui mais Ethan devrait pouvoir la trouver assez facilement sur le net, non ?

Une remarque sur le nom de Peter Pan. Ethan lui fait comprendre que lui, quand on utilise ce surnom, c'est pour se moquer de lui. "Tu sais, tout le monde veut grandir. Mais une fois qu'on est grand, justement, on aimerait pouvoir revenir en arrière." Parce qu'être grand, être adulte ça veut dire avoir des responsabilités. Tout un tas de responsabilités. Certains les acceptent avec plaisir. D'autres, c'est plus compliqué.

Jay' se lève. Pour demander de quoi noter. Et il revient à la table. Avec une feuille de papier. Certes, il aurait pu donner directement son numéro à Ethan comme il avait son téléphone. Mais pour le coup, il n'y a pas vraiment pensé. Non. "T'inquiète pas pour ça." Il secoue la tête. "J'allais pas non plus te laisser en pleine détresse." Surtout qu'il n'allait pas bien. Vraiment pas bien. Et ça n'aurait pas été cool de ... Et bien, de le laisser tout seul, comme ça. "Prends soin de toi. Et n'hésite pas !" Il a un hochement de la tête. Avant de partir. Parce que faut bien qu'il rentre mine de rien.

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Ethan ne savait plus quoi penser. Il voulait vraiment retrouver une vie site tranquille mais en même temps, il avait peur d’avoir de nouveau une personne qui se marre en face de lui à cause de son souvenir. C’était un défaut professionnel, certes mais, peu le penser. Parce que homme, toujours penser à ça, ect. Mais si Jaylen pensait que cette personne pouvait l’aider alors, il était prêt à y réfléchir. Surtout qu’il semblait vraiment penser que la femme allait l’aider. OU du moins essayer. Et en réalité, Ethan ne demandait rien de plus. Même si la psy n’y arrivait pas avec lui, qu’au moins, elle est testée, cela aurait donné du baume au cœur du blond.

Enfin, pour le moment, la conversation s’était tournée sur le surnom que portait maintenant depuis des années le blond, à tel point que le jour où il l’aura perdu, Ethan était presque sûr qu’il serait triste comme s’il perdait une partie de lui-même. Enfin, il avait fait une réflexion sur le fait que le surnom est utilisé comme moquerie et Jaylen avait tenté de détendre l’atmosphère. Et surtout que c’était la vérité.

- On est toujours curieux et au final, on est déçu.

C’était le cas de l’anglais d’ailleurs. Il était un peu déçu de la vie d’adulte, lui qui pensait que cela ne serait que rose, que nenni. Au final, il aimerait redevenir enfant. Enfin, enfant, sans traumatisme. Mais il ne pouvait pas le dire au pompier, il avait déjà tant fait pour lui, pas la peine d’en rajouter.
D’ailleurs le pompier se leva pour prendre une feuille et un stylo pour noter son numéro de téléphone qu’Ethan prit avec plaisir. Il le remercia encore mais le cœur de Jaylen devait vraiment être généreux car il déclina le remerciement comme si c’était quelque chose qui fallait faire. Cela réchauffa un peu plus le cœur du jeune homme.

- Merci pour le numéro et pour tout.

On ne l’y faisait pas, Ethan remercia encore. Mais ce fut le temps des au revoir car il fallait quand même y aller. Surtout que le brun devait avoir d’autres chats à fouetter.

- Je n’hésiterais pas.

Ethan sourit et entreprit de partir du petit café où il était. Il sortit et posa un dernier regard envers Jaylen et lui fit un petit au revoir de la main. Finalement, la soirée avait mal, voire très mal commencé mais se finissait bien. Enfin, il devait encore rentrer mais Ethan sentit qu’il n’allait pas refaire de crise. Au pire, il avait le numéro privé d’un pompier. Cela le fit sourire et il reparti enfin dans la direction de chez lui, chez son oncle.

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