needless to say
(ft. @sawyer harding   )

Tu sais même plus dire quand c’est la dernière fois que t’as mis les pieds dans une église. Sans doute pour un mariage ou un truc du genre. En tout cas c’était pas juste pour dire de venir à la messe du dimanche et profiter des interminables sermons du prêtre, ça c’est une certitude. Clairement vu ta dégaine, tu fais tâche dans le paysage de la petite église de Sainte Mary. Toi t’es juste… Trop toi. Une dame d’un certain âge sort de l’église et te dévisage un instant alors que t’es plantée devant l’entrée. Tu lui offres un sourire bien peu naturel ainsi qu’un bref geste de main avant de faire semblant de devoir regarder un truc sur ton téléphone. Au moins jusqu’à ce qu’elle s’en aille. (T’espères juste qu’elle aura pas l’idée saugrenue d’appeler les flics parce que t’avais l’air un peu trop louche à traîner là devant l’église alors qu’il n’y a pas d’office de prévu avant le lendemain.)

Tant que t’as ton téléphone en main, t’en profites pour envoyer un fuck u à Neal et ses idées de merde. Tout ça parce que tu l’as lâché l’autre soir, il a décidé que tu devais faire un gage à la con pour qu’il te pardonne. Bon, tu dois bien avouer que l’idée t’amuse de toute manière, mais t’es bien trop fière pour le lui dire alors que tu peux juste râler à ce sujet. Il ne faut pas longtemps pour qu’il réponde avec un <3 et tu peux que soupirer. Bon, à priori il devrait pas y avoir grand monde à cette heure là, tout devrait bien se passer. Le plan est simple, tu rentres, tu te faufiles à l’étage pour atteindre l’orgue, tu joues ton morceau et tu ressors aussi vite que t’es rentrée, ni vue ni connue.

Une grande inspiration plus tard, tu pousses la petite porte pour rentrer dans le bâtiment. Heureusement que tu la connais plutôt bien, cette église. Des années de chorale font qu’aujourd’hui, tu sais exactement quelle porte emprunter pour accéder à l’orgue sur l’espèce de balcon. Si tu fais au mieux pour rester discrète, chacun de tes pas résonne pourtant, tranchant assez rudement avec le silence ambiant. T’as de la chance vu que tout semble être ouvert, comme à l’époque. T’es juste prête à parier que le seul endroit fermé à clé, c’est le bureau du Père en poste ici. Tu te demandes d’ailleurs si c’est toujours le même que quand tu venais là. Sans doute que oui, ils sont éternels ces types là. Sans doute à cause du vin, va savoir. A mesure que tu avances, tu tends l’oreille en progressant vers ta destination, prête à te planquer derrière une tenture ou une plante au moindre bruit suspect. Et si jamais une bonne sœur te dit un truc, tu pourras plaider la folie. Ou avoir retrouvé la voie du Seigneur ou une connerie du genre. Personne. Finalement, après ce qui te semble être une éternité, t’arrives à destination. Devant toi, l’imposant instrument destiné à ne jamais jouer que des chants religieux ennuyeux au possible. Tu t’installes sur le vieux banc poussiéreux, le velour rouge usé par le temps et les fessiers. Un sourire se dessine sur ton visage alors que t’envoies un message de confirmation à Neal. in da place & ready, avant de lancer un appel visio pour qu’il puisse assister au concert. En bas, y a des bruits de porte et sans doute des gens qui rentrent. Ah bon, t’auras un semblant d’audience alors. Tu lui fais signe de garder le silence et t'installe l’appareil dans un pot de fleur. Un dernier coup d'œil derrière toi et tu craques tes doigts. T’as sans doute le temps d’une seule musique avant que les bonnes sœurs débarquent et te jettent à la porte. Tu commences alors à jouer Take on Me et la sonorité te surprend un peu. Même au niveau des touches, tu dois faire un peu plus attention au tempo que sur un piano classique mais ça reste plutôt amusant. Si tu te fais engueuler peut-être que tu pourras faire passer ça pour un chant religieux tout droit venu d’Europe. Sur un malentendu ça peut passer.

Tu penses t’en sortir pas trop mal avec ta version, surtout considérant le fait que tu joues sur un instrument qui n’est pas à toi et qui est probablement désaccordé au possible.

(enjoy the cover)

needless to say

Sawyer aimait flâner dans les rues de Brisbane durant son temps libre. En revanche, ce qu’elle aimait beaucoup moins, c’était le soleil de plomb qui s’acharnait sur sa peau et rendait l’air irrespirable. Sa technique consistant à s’arrêter à l’ombre de tous les arbres et bâtiments qui croisaient sa route avait ses limites et l’église du quartier était en train de lui faire de l’œil. Pourtant, dieu sait (quelle ironie) qu’elle détestait tout particulièrement les églises. La dernière fois qu’elle était entrée dans l’une d’elle remontait à l’enterrement de ses parents, et depuis ce jour-là elle ne pouvait voir ces édifices que comme des endroits glauques et intrinsèquement liés à la mort. Les prières, l’espoir, et une potentielle entité supérieure : très peu pour elle. Pourtant la policière aimait à croire que ses parents continuaient de veiller sur elle d’une manière ou d’une autre. Elle n’irait certainement pas à parler de paradis, mais elle avait parfois le sentiment de les sentir auprès d’elle. Et elle n’avait pas besoin d’être dans une église pour ça. En revanche, ledit bâtiment était tout à fait efficace quand il s’agissait de procurer un endroit frais et à l’abris d’un quelconque coup de chaud, aussi s’y glissa-t-elle sans se poser davantage de questions. Dommage que les grenouilles de bénitier n’aient pas encore songé à remplacer leur eau bénite par un alcool digne de ce nom. Après tout, ils distribuaient déjà du vin alors pourquoi pas un digestif ? Pour l’heure, la brune allait simplement éviter de faire des vagues. Elle s’assit sur l’un des bancs de l’église le temps de reprendre des forces, croisant les doigts pour que les quelques minutes qu’elle avait prévu de passer ici suffisent à la température extérieure pour se rafraîchir quelque peu. Mais d’ici là, il allait falloir faire passer le temps. Elle jeta quelques coups d’œil autour d’elle pour vérifier qu’elle n’offenserait personne en sortant son téléphone portable pour consulter et répondre à quelques mails. Pas de religieux au regard désapprobateur en vue, Sawyer s’empara de son smartphone et soupira en se rappelant la longue liste de mails non lus qui l’attendait.
Absorbée dans l’écriture d’une réponse, elle n’entendit pas tout de suite l’orgue se mettre en route. Et surtout, le son produit ne lui parut pas particulièrement anodin. Un orgue dans une église, c’était chose commune non ? En revanche, ce qui l’était beaucoup moins, c’était le morceau qui était en train d’être joué. Les sourcils de Sawyer se froncèrent et elle détacha son regard de son téléphone en reconnaissant les premières notes de…Take on me ? Etait-elle en train de rêver ? Sa culture musicale n’était certes pas incroyable, mais elle était prête à mettre sa main à couper que cette chanson n’était pas de celles qu’on entendait à la messe. Curieuse, elle daigna ranger son téléphone dans son sac à main pour se lever et se rapprocher de l’instrument et de son musicien…ou sa musicienne plutôt. Le regard relevé vers l’étage supérieur où se trouvait l’orgue, l’expression sur le visage de Sawyer se fit plus circonspecte. Elle avait l’impression d’avoir déjà croisé la jeune femme qui était vraisemblablement très concentrée dans son interprétation du tube de A-ha. La policière se décala quelque peu pour changer son angle de vue et tenter de mieux discerner son visage. Il ne lui en fallut pas plus pour que le souvenir de son frère et d’une parfaite inconnue complètement ivres refasse surface. N’était-ce d’ailleurs pas là la même inconnue qui avait recroisé son chemin par la suite, toujours aussi éméchée, et qui en avait profité pour lui faire un semblant de déclaration ? Flatteur…mais peu sincère et crédible quand celle-ci avait lieu dans une cellule de dégrisement. Si ses soupçons se confirmaient, il allait falloir qu’elle songe sérieusement à reparler à Kieran de ses fréquentations. Mais pour sa défense, l’inconnue n’avait pour une fois pas l’air complètement ivre. Difficile de l’être et de rester en capacité de jouer un tel morceau sur un orgue. Sawyer observa les quelques personnes qui circulaient dans l’église. Certaines jetaient des coups d’œil curieux en direction de l’instrument, mais la plupart semblaient ne même pas se rendre compte de ce qui était en train de se passer. Pas de nones ou de prêtre enragés non plus pour venir interrompre la prestation. Pour l’instant. La policière eut la politesse d’attendre la fin du morceau avant de manifester sa présence de la moins discrète des façons qu’il soit : en amenant son index et son pouce à ses lèvres pour siffler. Un sifflement assez fort et strident pour attirer l’attention de la jeune femme sur elle et vérifier ainsi son identité. Quelques applaudissements mérités suivirent son geste, bluffée par la prestation qu’elle venait d’entendre. Quand le regard de la jeune femme vint se poser dans le sien, un sourire amusé apparut aux coins de ses lèvres. Son identité ne faisait plus aucun doute. Mais de son côté avait-elle seulement encore le moindre souvenir d’avoir croisé Sawyer à deux reprises ? « Bravo. On peut connaître l’identité de l’artiste ? » Après tout, elle ne connaissait toujours pas son nom avec tout ça. « Avant que tu ne finisses arrêtée et jetée dans un…donjon ? Doit y avoir ce genre de choses dans les églises, non ? » Ça n’était un secret pour personne, les églises recelaient d’ossements en tout genre…ils devaient bien appartenir à quelqu’un à la base. Son histoire de donjon tenait parfaitement la route dans son esprit.

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(ft. @sawyer harding   )

T’es pas peu fière de ton petit concert. T’as mis quelques instants à t’habituer au clavier, mais une fois que ça a été fait, c’était une vraie partie de plaisir. Et t’as aucun mal à imaginer Neal se marrer de l’autre côté de son écran. La prochaine fois qu’il est en ville, c’est clair qu’il va falloir trouver un moment pour recommencer avec lui à tes côtés. Tellement dans ton truc, tu te fiches bien de savoir qui peut être en bas. Si c’est des vieux, t’es assez arrogante pour croire qu’ils n’ont pas l’oreille assez musicale pour reconnaître ce tube pourtant mythique. Et au pire, ils peuvent dire quoi ? Rien du tout, voilà. Tu termines ton morceau tranquillement et personne n’est venu se plaindre. En même temps, c’est pas comme si t’étais en train de saccager ou d’abimer quoi que ce soit. Au mieux t’as apporté un peu de baume au coeur de l’audience présente, au pire t’as fait rouler des yeux quelqu’un. Ils s’en remettront. Un sifflement strident te fait sursauter. C’est un peu plus agressif pour les oreilles qu’un morceau à l’orgue, faut être honnête. Forcément, tu te retournes pour voir une brune aux traits étrangement familiers qui applaudit néanmoins ta performance. D’un air très solennel, tu te lèves et tu t’inclines, exagérant particulièrement le trait. C’est pas une standing ovation, mais ça se prend toujours. « Bravo. On peut connaître l’identité de l’artiste ? Avant que tu ne finisses arrêtée et jetée dans un…donjon ? Doit y avoir ce genre de choses dans les églises, non ? » le moment de surprise passé, tu affiches un léger sourire amusé avant de secouer la tête d’un air désinvolte. (Un jour, tu prendras les choses au sérieux, peut-être.) La silhouette en face est étrangement familière mais t’arrives pas tout à fait à la remettre. Tu plisses les yeux en cherchant dans ta mémoire, en vain. Pourtant, t’es sûre que c’est le genre de personne dont tu te souviendrais… Du coup, t’es très frustrée. « C’est a-ha. Un groupe norvégien. » est-ce que t’as fait exprès de répondre complètement à côté de la plaque juste pour montrer que tu connais un peu le passif du groupe à l’origine de cette chanson ? Ouais, carrément. « Jess. » que tu dis finalement, toujours en souriant. « Oh, tu crois que le Père Thomson a un donjon secret ? » et pourquoi t’as l’air aussi excitée à l’idée que ça soit vrai ? La découverte d’un lieu potentiellement inconnu de tous, ce genre de choses. « C’était donc ça derrière la tenture... » tu dis ça d’un air presque conspirationniste. Y avait-il vraiment eu une porte derrière la fameuse grande tenture, rien n’était moins sûr. Mais c’était une rumeur qui était presque passée au statut de légende parmi les enfants de coeurs. Bien sûr que tu as déjà essayé d’aller voir, bien sûr que ça n’a rien donné parce que ce n’est qu’un bête mur de briques. « Enfin à moins que t’aies des info que j’ai pas, je suis à peu près sûre qu’il y a pas de donjon ici. Malheureusement. » tu connais assez l’église pour être sûre que tu l’aurais trouvé depuis le temps. « Crois-en quelqu’un qui a déjà visité la cave. » pourquoi ? Comment ? C’est un secret que tu te garderas bien de dévoiler tout de suite. « On s’est déjà vues, nan ? » tu plisses légèrement les yeux, parce que vraiment ça te revient pas. Peut-être lors d’une soirée. Peut-être dans la rue. Tu sais pas trop.

needless to say

Un sourire légèrement amusé aux lèvres, Sawyer ne put s’empêcher de secouer la tête en constatant que l’artiste improvisée était prête à aller jusqu’à la révérence pour son public en délire. Public en délire composé uniquement de Sawyer, puisque les autres personnes circulant dans la bâtisse étaient âgées pour la plupart et vraisemblablement peu enclines à reconnaître le génie d’une telle prestation. « C’est a-ha. Un groupe norvégien. » Ha oui. Sobre ou ivre, elle avait le même humour. La policière n’avait plus aucun doute sur la personne qu’elle avait en face d’elle à présent. « Jess. » Jessalyn Oxton. Elle se souvenait avoir demandé son dossier après l’avoir sortie elle et Kieran de cellule de dégrisement. Il y avait des noms que Sawyer n’oubliait pas, surtout quand ils étaient liés d’une manière ou d’une autre à son frère. Une grande sœur trop protectrice ? Ca ne faisait aucun doute. « Enchantée Jess. Sawyer. » Vu l’état dans lequel elle était les deux fois où elle l’avait rencontrée, il y avait fort à parier que son simple prénom ne suffise pas à lui remettre en mémoire les circonstances de leur rencontre. « C’était donc ça derrière la tenture... » Elle plissa les yeux. Ses élucubrations laissaient à croire que Jess connaissait cette église comme sa poche. Bien que cela lui paraissait difficile à imaginer, une question lui brûlait à présent les lèvres : « Attends…t’as été enfant de chœur ou une connerie comme ça ? » Bien Sawyer. Jurer au beau milieu d’un lieu saint et pour en critiquer en prime ses fidèles. Le respect se perdait vraiment. . « Enfin à moins que t’aies des info que j’ai pas, je suis à peu près sûre qu’il y a pas de donjon ici. Malheureusement. » Elle haussa les épaules, affichant un air mystérieux sur son visage comme pour laisser un semblant de doute quant aux info qu’elle détiendrait sur un potentiel donjon. Ca paraissait certes peu probable, mais cette petite part d’inconnu aurait peut-être eu le mérite de ramener des curieux et donc du public dans l’église. Un public qui aurait sans nul doute été plus réceptif à la prestation musicale de Jessalyn. Et puis…c’était quoi cette histoire de tenture ? « Crois-en quelqu’un qui a déjà visité la cave. » Elle avait vraiment un don pour éveiller sa curiosité pour un lieu où elle ne mettait habituellement jamais les pieds. Une tenture suspecte, une cave…Sawyer avait-elle le pouvoir de se procurer un mandat pour en découvrir un peu plus sur toute cette histoire ? « Une cave ?...genre…une cave à vins ? » Le sang du christ, tout ça…ça se tenait. Mais est-ce qu’ils avaient pour autant des vins millésimés dans cette fameuse cave ? « On s’est déjà vues, nan ? » Son sourire s’agrandit un peu plus en constatant que son interlocutrice était à présent en train de plisser des yeux pour tenter de la remettre. « Oui. » Avait-elle vraiment besoin d’en dire davantage alors qu’il était si plaisant de la laisser patauger dans le doute et l’incompréhension la plus totale ? Elle n’était pas cruelle…mais elle voyait surtout des grenouilles de bénitier sortir de leur cachette et s’intéresser d’un peu trop près à l’orgue et à Jess. Il fallait reconnaître que la conversation qu’elles tenaient n’était pas non plus des plus discrète en étant séparées par un étage. « Si tu descends de là, peut-être que je te révèlerai tous mes secrets. » Ou tout du moins la manière dont elles s’étaient rencontrées. C’était déjà suffisant.  

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(ft. @sawyer harding   )

Le show terminé, t’as l’occasion de te présenter auprès de ton public composé du nombre impressionnant de une personne. « Enchantée Jess. Sawyer. » « Pour de vrai ? » genre c’est pas une blague ? Elle avait pas tellement une tête de Sawyer, toi, tu l’aurais plutôt appelée Margaret ou un prénom du genre. Alors forcément, tu t’étonnes un peu et ça te fait penser à un certain personnage de Mark Twain (que tu connais surtout du dessin animé, parce que t’as déjà essayé de lire le bouquin Adventures of Huckleberry Finn et que t’es jamais allée jusqu’au bout. « Stylé. » que t’ajoutes simplement. Pas qu’elle croit que tu te moques. « Attends…t’as été enfant de chœur ou une connerie comme ça ? » tu joues l’offusquée. Vraiment, tu comprends pas pourquoi les gens sont si surpris quand ce genre de sujet arrive sur le tapis. Toi tu trouves ça très logique, au contraire. Si aujourd’hui t’es comme ça, c’est sans doute à cause de la religion et tout ce qui gravite autour. (Ou peut-être que t’aimes juste faire l’inverse de ce qu’on te demande.) « C’est si difficile à croire que ça ? » léger haussement d’épaules désinvolte, et tu appuies tes coudes sur la rambarde du balcon. « Bon, j’imagine que ça peut surprendre, mais heu… Ouais. » bon, certes, t’as fait de sacrées conneries quand t’étais là comme enfant de chœur. Mais rien de méchant. « J’faisais même partie de la chorale et tout. » pour le moment, tu passes sous silence le fait que t’as fini par être virée de ladite chorale à cause de certaines suggestions musicales douteuses. « Une vraie enfant modèle. » juste pour accentuer le tout, tu traces un espèce de cercle autour de ta tête du bout du doigt, comme si qui que ce soit allait croire à cette fausse auréole que tu prétends avoir au dessus de la tête. Même à l’époque où c’était encore ta mère qui choisissait tes habits du dimanche et qui te faisait des jolies coiffures pour la messe et tout le reste, personne n’y croyait. Tu te souviens de la fois où t’as fait peur à une petite vieille en la fixant droit dans les yeux pendant plusieurs minutes consécutives, un sourire narquois dessiné sur le visage pendant que tu conjurais toutes tes forces pour ne pas cligner des yeux. Après ça, tu avais vu la pauvre femme aller murmurer quelque chose au curé qui avait regardé dans ta direction en roulant des yeux. Forcément, c’était le genre de connerie dont t’étais particulièrement fière. Et que tu recommençais parce que tu trouvais ton public avec ton frère. Et c’est bien évidemment une raison suffisante pour expliquer la potentielle bonne raison que tu avais pour avoir déjà visité la cave de cette église. « Une cave ?...genre…une cave à vins ? » « Alors avant c’était sans doute le cas, mais pour une raison qui m'échappe, le curé a commencé à garder son vin dans son bureau. Sous clé. » oui, ça n’avait bien évidemment rien à voir avec un Simon et une Jessalyn partis piquer le vin de messe laissé à la portée du premier brave prêt à braver l’obscurité et l’humidité de la cave. Rien à voir du tout. « De ce que j’en sais, maintenant ça sert surtout de stockage pour les déco de la crèche et de ce genre de truc. » et tu parles pas de la petite crèche de salon, non. Les personnages étaient au moins aussi grands que des enfants et pesaient une tonne (parce que oui, t’as bien sûr déjà essayé de les soulever.) Sawyer, donc, te dis vaguement un truc. Juste histoire de, tu poses la question. « Oui. » et t’attends la suite, genre des précisions. Mais faut croire qu’elle prend un malin plaisir à ne pas te les donner. Tu fronces légèrement les sourcils en penchant la tête sur le côté. « Si tu descends de là, peut-être que je te révèlerai tous mes secrets. » ah. Okay, là ça peut être intéressant. T’acquiesces en faisant un signe de main. « Bon, j’arrive. » que tu dis. Et avant de descendre, t’oublies pas de récupérer ton téléphone dans son pot de fleur, ça serait sacrément con de l’oublier ici. Plus qu’à faire le chemin inverse, en prenant toujours garde à ne pas tomber sur le vieux Thomson ou sur une bonne sœur. Toujours personne en vue, te voilà à revenir dans la pièce principale de l’église, face à Sawyer. « Déjà c’était pas à la messe. » parce que vraiment, tu doutes qu’elle passe tous ses dimanches à la messe. Et même dans ce cas-là, toi t’y vas pas. « Lors d’une soirée ? » la solution de facilité un peu ça.

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« Pour de vrai ? » Sa tête avait effectué un léger mouvement en arrière alors que ses sourcils s’étaient soulevés de quelques millimètres. Ça n’était pas vraiment le genre de réponses auxquelles elle était habituée après des présentations. Il y avait un problème avec son prénom peut-être ? « Stylé. » Elle préférait ça. Bien qu’il ne subsistait à présent plus aucun doute concernant la crédibilité de son prénom, Sawyer ne s’était pas pour autant privée d’émettre des doutes quant au fait qu’elle ne dégageait pas vraiment l’aura d’une enfant de chœur. « C’est si difficile à croire que ça ? » Elle n’attendit même pas avant d’hocher spontanément la tête en guise de réponse. « J’faisais même partie de la chorale et tout. » Son sourire à la fois surpris et amusé par cette information s’étira un peu plus : Jess était donc définitivement l’expression personnifiée "l’habit ne fait pas le moine". « Vraiment ? Je suis déçue que ce petit concert n’ait pas été accompagné d’un tour de chant. C’est quand ta prochaine date ? » Elle était prête à prendre des billets tout de suite. Peut-être que si les églises proposaient un peu plus d’animations comme celle que Jess venait d’improviser, elle y mettrait davantage les pieds de son plein gré et pas simplement pour se cacher d’une chaleur étouffante. « Une vraie enfant modèle. » « Je constate. » En plus d’être musicienne, elle possédait vraisemblablement aussi des talents propices à l’écriture d’un one woman show, avec juste ce qu’il fallait de théâtral pour captiver son audience. L’église aurait certainement gagné à ce qu’elle remplace le curé du coin, même s’il était certain qu’elle n’aurait pas attiré le même public que lui…ce qui n’était somme toute probablement pas plus mal. En plus elle semblait déjà connaître toutes les cachettes et potentiels passages secrets ; elle était parfaite pour le job. « Alors avant c’était sans doute le cas, mais pour une raison qui m'échappe, le curé a commencé à garder son vin dans son bureau. Sous clé. » Un sourire entendu apparut sur son visage. « Comme c’est étrange… » A croire que sa passion pour les breuvages alcoolisés qui avait conduit à leurs précédentes rencontres ne datait pas d’hier. « De ce que j’en sais, maintenant ça sert surtout de stockage pour les déco de la crèche et de ce genre de truc. » Elle prit un air exagérément déçue par cette information. « C’est sûr que c’est tout de suite moins intéressants du coup. » Elle-même était en effet à présent beaucoup moins encline à partir à la chasse d’une cave qui ne contenait plus aucune bouteille de vins. Quel gâchis. Quelle perte d’espace.
Malgré l’état d’ébriété dans lequel elle avait retrouvée Jess par le passé, cela n’avait vraisemblablement pas suffi à effacer complètement le visage de Sawyer de sa mémoire. Elle aurait par ailleurs été déçue qu’il en soit autrement quand on savait que l’une de ces rencontres s’était terminée avec la policière écrivant au marqueur indélébile sur le front de la jeune femme. Jess ne semblait pour autant pas réussir à la remettre et Sawyer ne se privait pas d’en jouer, bien amusée par la situation. C’était facile de profiter d’une telle position de pouvoir. C’était également très divertissant. « Bon, j’arrive. » Rien de mieux qu’une bonne dose de suspense pour attiser la curiosité et garder son auditoire captif. « Déjà c’était pas à la messe. » A son tour de surjouer l’étonnement : « Tu me reproches d’être surprise que tu aies été enfant de chœur mais tu me dis que j’ai pas une tête de grenouille de bénitier ? Je suis profondément blessée. » Pas vraiment, non. Elle prenait d’ailleurs plutôt ça comme un compliment. « Lors d’une soirée ? » Elle se pinça les lèvres et pris un air songeur, laissant le doute planer. « On peut dire ça oui…Enfin… » Elle marqua quelques secondes de pause avant de reprendre : « Je dirais plus précisément après une soirée un peu trop arrosée. » Elle se donnait du mal pour garder son sérieux et ne pas éclater de rire, se délectant par avance de la confusion que l’ambiguïté de ses propos allait pouvoir créer chez son interlocutrice. Etait-ce une basse vengeance pour le réveil nocturne qu’elle et Kieran lui avaient imposé à l’époque ? Etait-ce simplement parce que tout ça l’amusait beaucoup ? Both ? Both is good.

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(ft. @sawyer harding   )

Tu fais tout un foin de son prénom que tu trouves cool, mais surtout, tu fais comme si ça te vexait qu’elle joue les surprises quant à ton ancienne appartenance à la chorale chrétienne du quartier. T’es à ça de changer de carrière et d’aller passer des castings pour une sitcom. « Vraiment ? Je suis déçue que ce petit concert n’ait pas été accompagné d’un tour de chant. C’est quand ta prochaine date ? » tu fais mine de réfléchir. C’est le moment ou jamais de glisser un mot sur le fait que tu fais vraiment de la musique. « Heu j’dois consulter mon agenda. » donner un concert à l’église, c’est pas tellement prévu à la base. Là on est plus sur le ressort du prank, ça tourne pas trop mal qu’autre chose. Mais hé, à l’occasion t’es sûre que le curé serait content d’avoir de l’animation, même si ça implique de faire affaire avec toi. « Mais sinon j’joue avec mon groupe au Crowbar régulièrement, on a plus de dates qu’ici. » tu perds pas le nord, une petite promo pour Oxtorm et hop. « C’est sûr que c’est tout de suite moins intéressants du coup. » « J’te le fais pas dire. » quelle déception de n’avoir trouvé ni alcool ni objets interdits et honteux. Pas sûre que tu t’en remettra un jour. « Avec un copain on était sûr qu’il y avait genre des catacombes à visiter et un culte secret à découvrir mais on a jamais trouvé l’entrée. » t’abandonnes pas l’espoir qu’il y ait une page de fait divers à ce sujet là, un jour. C’est pas parce que vous l’avez pas trouvé que ça n’existe pas. T’essaies toujours de deviner où t’as pu la voir et clairement, elle ne t’aide pas des masses. Ca a même plutôt l’air de la faire marrer de te faire galérer comme ça. En même temps si la situation était inversée, t’es sûre que ça t’amuserait beaucoup aussi. « Tu me reproches d’être surprise que tu aies été enfant de chœur mais tu me dis que j’ai pas une tête de grenouille de bénitier ? Je suis profondément blessée. » elle fait également mine d’être touchée par tes assomptions un peu hâtives. « Bein disons que c’est surtout moi qui y fout plus trop les pieds. » t’accompagnes la phrase d’un haussement d'épaules désinvolte. « Mais en sachant ça je vais venir plus souvent maintenant ! » ew non. Même si l’argument est plus que valable, c’est hors de question que tu refoutes les pieds ici pour subir d'innombrables messes sans fin. « C’est l’appel du Seigneur, tout ça. » une vraie sainte en devenir. A peu de choses près on pourrait voir une auréole au dessus de ta tête. A moins que ça ne soit que le néon de derrière qui chauffe ta nuque. « On peut dire ça oui…Enfin… Je dirais plus précisément après une soirée un peu trop arrosée. » oui bon ça, ça n’a rien de vraiment étonnant. Donc après, ça implique que c’était pas pendant. (Logique.) Mais ça implique aussi que tu devais être trop bourrée pour faire gaffe aux détails et tout. « C’était chez Matt ? » tu plisses les yeux, pas vraiment certaine. « Non… Non, pas chez Matt. » non, tu l’aurais vue sur les photos honteuses qui sortent après chaque soirée. (D’ailleurs c’est souvent toi qui fait des conneries dessus, tu sais pas vraiment si c’est lié mais voilà.) Et soudain, ça te revient d’un seul coup. « Oh merde. » tu jures avant de faire la tronche de la meuf qui réalise qu’elle a fait ça dans un lieu consacré. Tu pratiques peut-être plus, mais tu sais que c’est pas hyper respectueux. « Putain. Oups. » décidément, va falloir commencer à tourner ta langue dans ta bouche avant de l’ouvrir parce que certains pourraient mal le prendre. « Le commissariat ? » tu couines et t’espères que c’est pas ça, parce que si c’est le cas, c’est carrément la honte.

needless to say

« Mais sinon j’joue avec mon groupe au Crowbar régulièrement, on a plus de dates qu’ici. » Ses sourcils se haussèrent presque imperceptiblement alors qu’elle tentait de cacher sa surprise face à cette nouvelle découverte. « Il y a des choses que tu ne sais pas faire sinon ? » Boire avec modération a priori…il semblait que Jessalyn ne maîtrisait pas vraiment cette compétence. « Je passerai volontiers écouter ça un de ces jours. » Elle était sincère en plus. Déjà plutôt impressionnée et conquise par sa prestation improvisée sur un orgue d’église, elle était à présent curieuse de voir ce qu’elle pouvait donner sur une vraie scène sur laquelle elle avait été invitée à jouer, avec un instrument qu’elle maîtrisait parfaitement. « Avec un copain on était sûr qu’il y avait genre des catacombes à visiter et un culte secret à découvrir mais on a jamais trouvé l’entrée. » Ses paupières se plissèrent légèrement. Pourquoi est-ce qu’elle essayait encore de déterminer si elle disait la vérité ou non ? Evidemment qu’elle disait la vérité, rien que la vérité. Elles ne discutaient que depuis quelques minutes et pourtant elle avait l’impression d’en savoir assez sur elle au point de ne plus être surprise par le moindre de ses propos. Des catacombes ? Un culte secret ? Rien de plus normal enfin Sawyer. « Sûrement caché derrière une porte dérobée dans feu la cave à vins j’imagine… » Le mystère restait entier. D’un autre côté, un culte secret au sein d’une église n’était pas vraiment le genre d’histoires qu’elle avait du mal à se représenter. « Bein disons que c’est surtout moi qui y fout plus trop les pieds. » Compréhensible. « Mais en sachant ça je vais venir plus souvent maintenant ! » Sawyer fit une moue dubitative avant de répliquer presque immédiatement : « Je propose qu’on se retrouve plutôt au Crowbar. Je suis pas exactement là par gaieté de cœur et tant qu’à faire je préfère qu’on se retrouve autour d’un vrai verre de vin et pas autour du sang du Christ. » Ce dernier ne partageait de toutes façons certainement pas son meilleur millésime avec les païens. Encore un peu et elle allait le traiter d’égoïste.
Pour l’heure, elle s’amusait particulièrement à la voir se torturer pour tenter de retrouver d’où elles pouvaient bien se connaître. Vile personne qu’elle était, elle ne lui avait vraiment pas donné les détails les plus utiles ni les plus clairs pour parvenir à remettre la main sur les bons souvenirs. « C’était chez Matt ? » Elle secoua simplement la tête en guise de réponse, son sourire s’étirant un peu plus. « Non… Non, pas chez Matt. » Mais à en croire la tête qu’elle venait d’afficher, l’épiphanie venait de se produire. « Oh merde. » De quoi te faire sourire encore un peu plus, ravie de constater que tu n’étais pas la seule à jurer allègrement dans un lieu censé être sacré. « Putain. Oups. » De mieux en mieux. « Le commissariat ? » Sawyer garda le silence encore quelques secondes pour tenter de conserver un semblant de suspense mais son air amusé la trahissait. Elle se mit à fouiller dans son sac pour en sortir un objet qu’elle présenta à la jeune femme : son badge de police. « Ding ding ding, nous avons une gagnante. » Elle rangea son badge avant de reprendre. « On s’est même croisées à deux reprises…mais je suis pas certaine que tu t’en souviennes très…clairement ? » C’était le moins qu’on puisse dire. « En tout cas ça fait plaisir de te rencontrer quand t’es sobre…je pensais pas avoir cette chance un jour. » Oh ça va, elle pouvait se permettre ce genre de remarques…Jessalyn n’avait pas vraiment l’air de faire partie des personnes qui ne savaient plus où se mettre quand elles étaient gênées.

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(ft. @sawyer harding   )

Ah visiblement tu viens de marquer des points en causant de ton groupe et du fait que tu joues régulièrement dans un bar en ville. C’est vrai que ça fait toujours son petit effet ce genre de petite annonce. Et pour peu qu’elle vienne vraiment voir et qu’elle apprécie, t’auras gagné une nouvelle abonnée rencontrée dans une église, et ça c’est une anecdote plutôt amusante à ressortir un jour. « Il y a des choses que tu ne sais pas faire sinon ? » tu fais mine de réfléchir, de façon peut-être un peu trop exagérée et tu plisses les yeux en affichant une grimace. « Le risotto. » t’aurais pu choisir la solution de facilité et de parler de ton petit soucis de modération avec l’alcool lors des soirées, mais heu… Vaut mieux éviter d’aborder des sujets pareils dans la maison de Dieu et possiblement saboter l’intérêt porté par Sawyer à ton égard. « Je passerai volontiers écouter ça un de ces jours. » tu souris, ravie d’entendre ça. Forcément, dès que quelqu’un veut donner une chance à ta musique t’es tout de suite emballée à l’idée. « Si t’as des requests, on peut arranger ça. » tu dis en hochant la tête. Fidéliser le client avant même qu’il ait eu le temps de consommer, c’est ça le secret de la réussite. Ou c’est juste une façon de faire plaisir à ton audience. Ou peut-être de bosser sur des chansons que vous avez potentiellement jamais faites. Tu déblatères tes conneries sur le fameux culte secret et ce que vous espériez trouver dans la cave quand vous aviez 15 piges avec Simon. Quelle bande d’idiots, vraiment. Le souvenir t’arrache un rire amusé. « Sûrement caché derrière une porte dérobée dans feu la cave à vins j’imagine… » « On était pourtant sûrs d’avoir tout fouillé. Faudra que je recontacte mon camarade pour qu’on vienne enquêter plus sérieusement. » c’est sans doute pas un truc que vous ferez vraiment, mais pour continuer dans la blague ça se prend toujours. « Si jamais tu vois dans le journal qu’on a démantelé une branche secrète du culte de Cthulhu, tu sauras d’où ça vient. » et ainsi, vous aurez évité que les ténèbres ne s’abattent pour toujours sur Brisbane et sur le monde entier, de vrais héros. Pour l’heure, t’es à ça de promettre de remettre les pieds à l’église plus souvent et même toi ça t’étonne. « Je propose qu’on se retrouve plutôt au Crowbar. Je suis pas exactement là par gaieté de cœur et tant qu’à faire je préfère qu’on se retrouve autour d’un vrai verre de vin et pas autour du sang du Christ. » tu plisses le nez dans une grimace. T’as envie de lui demander pourquoi elle est là, mais c’est pas tellement tes affaires et elle a sûrement pas envie de parler de ça. « L’idée est pas mal, ouais. » t’acquiesces. « En plus si tu donnes mon nom au bar tu pourras genre un verre gratuit. » et pas du vin de messe, faut pas déconner.
C’est pas simple de te rappeler où vous avez déjà pu vous voir. Tu tritures ta mémoire et ça vient pas tout de suite. Ca te frustre un peu, jusqu’au flash. De l’autre côté, Sawyer semble prendre un malin plaisir à ne pas t’aider plus que nécessaire dans ta quête. Elle sort un badge de flic et toi t’as la bouche grande ouverte en le fixant. Oups. « Ding ding ding, nous avons une gagnante. » elle range son badge et tu remontes les yeux vers elle, penaude. Est-ce que tu vas avoir des problèmes pour avoir joué de l’orgue à l’église ? Est-ce que ça veut dire qu’elle viendra pas au Crowbar ? Merde, ça veut dire que c’est genre la frangine de Kieran. Et maintenant tout semble beaucoup plus clair. T’affiches un sourire un peu crispé qui ressemble d’ailleurs sûrement plus à une grimace. « On s’est même croisées à deux reprises…mais je suis pas certaine que tu t’en souviennes très…clairement ? » un peu par réflexe, tu viens toucher ton front en lâchant un ricanement un peu nerveux. Tu te souviens avoir frotté comme une idiote pour effacer le marqueur sur ta peau. « Hm, un peu ? » Oups oups oups. « En tout cas ça fait plaisir de te rencontrer quand t’es sobre…je pensais pas avoir cette chance un jour. » tu pinces les lèvres en réprimant un rire. Merde, c’est génant tout ça. Mais t’es habituée aux situations un peu débiles alors tu te contentes d’hausser les épaules. « Ah heu c’est plus courant qu’il y paraît, faut pas croire. Genre des fois j’dois faire des trucs dans la vie d’adulte et tout. » un argumentaire digne d’un élève de primaire ça. « Promis j’suis pas tout le temps ivre. Et je termine pas non plus si souvent que ça au poste. » genre l’an dernier ça a dû arriver trois fois grand maximum. Et t’as réussi à croiser Sawyer sur place deux coups, c’est balèze. « Heeeum, désolée si j’ai dit ou fait des trucs bizarres, d’ailleurs. » tu te souviens pas toujours de tout, mais tu sais que tu peux être assez infernale. T’as pas l’alcool mauvais, c’est déjà un bon point.

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« Le risotto. » Elle prit un air profondément choqué (comprendre : absolument pas crédible) en apprenant cette nouvelle. « Disgrâce ! Quelle déception. » Elle qui pensait avoir une femme à marier face à elle. Quelle personne saine d’esprit accepterait de vivre jusqu’à la fin de ses jours avec quelqu’un incapable de préparer un risotto ? « Si t’as des requests, on peut arranger ça. » « I just died in your arms de Cutting Crew, ça te parle ? » La suggestion était sortie aussi vite que la question avait été posée. Sawyer n’avait jamais été une grande mélomane particulièrement portée sur les concerts…en revanche quand elle découvrait ou redécouvrait une chanson qu’elle appréciait, elle devenait très rapidement obsédée par cette dernière. Et c’était justement le cas pour le titre qu’elle venait de proposer. Peut-être que si Jess était capable de jouer ce morceau avec son groupe, alors elle lui pardonnerait de ne pas savoir cuisiner un bon risotto. A voir. « On était pourtant sûrs d’avoir tout fouillé. Faudra que je recontacte mon camarade pour qu’on vienne enquêter plus sérieusement. » Elle avait l’air de dire en permanence des choses complètement insensées et d’enchaîner les plaisanteries. Pourtant Sawyer n’était pas certaine de devoir considérer ses paroles comme des boutades ; n’était-elle pas complètement sérieuse dans ce qu’elle lui racontait en vérité ? Le doute subsistait. « Si jamais tu vois dans le journal qu’on a démantelé une branche secrète du culte de Cthulhu, tu sauras d’où ça vient. » Elle hocha sobrement la tête, un air circonspect sur le visage, semblant sérieusement considérer la chose. « Si tu peux jouer de l’orgue sans aucunes représailles, je veux bien croire que t’arrives à tes fins mais……vous avez pas peur de vous faire attraper à un moment donné ? Je sais pas…ils pourraient appeler la police à force, non ? » Cette discussion ferait bien plus sens d’ici quelques minutes, à n’en pas douter. Pour l’heure, Sawyer s’amusait simplement à glisser ce genre de remarques parfaitement innocentes (à peu près) aux yeux de son interlocutrice quand elle, de son côté, se félicitait presque d’une référence aussi peu subtile à son métier qui leur avait au final permis de déjà se rencontrer à plusieurs reprises par le passé. « En plus si tu donnes mon nom au bar tu pourras genre un verre gratuit. » Oh. De la musique et de l’alcool gratuit, que demander de plus pour effectivement concrétiser ce futur rendez-vous ? « Je prends bonne note de cette information. » Et ça tombait plutôt bien puisqu’elle était justement capable de donner son nom et son prénom. En revanche la réciproque n’était clairement pas vraie. Tout du moins jusqu’à ce que Sawyer finisse par lui montrer son badge de police une fois que Jess fut enfin touchée par l’illumination divine (sûrement dû à l’endroit dans lequel elles se trouvaient d’ailleurs. Ou pas). Un grand sourire amusé et satisfait vint étirer ses lèvres au fur et à mesure que la surprise et la décomposition apparurent sur le visage de Jess. Elle ne savait pas ce qu’il lui restait comme souvenirs de leurs deux précédentes rencontres mais il lui en restait apparemment suffisamment pour se sentir en partie gênée. Un rire franc lui échappa au moment où elle vint se frotter spontanément le front. Un moment glorieux. « Promis j’suis pas tout le temps ivre. Et je termine pas non plus si souvent que ça au poste. » Elle hocha la tête, affichant un air peu convaincu par cette explication. « Sans compter notre rencontre d’aujourd’hui, j’ai déjà eu l’occasion de te voir deux fois. Les deux fois au poste. Tu me permettras donc de douter de cette affirmation. » Et l’une des deux fois impliquait directement son frère : difficile dans ces conditions d’oublier ce genre d’événements. Dommage pour Jess. « Heeeum, désolée si j’ai dit ou fait des trucs bizarres, d’ailleurs. » Ses sourcils se froncèrent légèrement. Pas véritablement contrariée, mais faisant illusion juste assez longtemps pour le laisser croire quelques secondes à son interlocutrice. « A ce sujet-là…Oui tu m’as affublée d’un surnom dont je me serais bien passée. En revanche il fait la joie de mes collègues depuis ta visite. » Un plaisir de savoir que depuis ce jour, chacun de ses collègues disposait d’un moyen de la ridiculiser. Un moyen simple et efficace. S’en souvenait-elle seulement ? « Mais sinon il y a une question que je me pose depuis pas mal de temps…. » Son air était toujours sérieux, mais un fin sourire moqueur finit par étirer le coin de ses lèvres : « …comment est-ce qu’on s’y prend pour effacer du marqueur indélébile de sa peau ? » Elle était déjà déçue que Jess comme Kieran aient fini par parvenir à effacer ledit marqueur soit disant permanent. Publicité mensongère.

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(ft. @sawyer harding   )

L’aveux qui coûte cher, celui qui te discrédite complètement aux yeux du monde entier. T’es infoutue de faire un risotto. Toi qui avait pourtant toutes les cartes en main, te voilà désormais être un bien piètre parti à garder sous la main. « Disgrâce ! Quelle déception. » tu grimaces en offrant un sourire pseudo crispé. « Je sais je sais, pardon. Par contre j’achète de très bonnes pizzas. » à défaut de les faire toi-même, tu connais quelques resto qui livrent et qui font de très bons produits. « I just died in your arms de Cutting Crew, ça te parle ? » elle n’a même pas réfléchi avant de donner sa réponse et ça te fait sourire. T’acquiesces, n’ayant pas tellement besoin de plus d’info quant à ses goûts musicaux. « Hooou, bon choix. Okay alors, on va faire quelques arrangements et on la jouera à notre prochaine date. » Gary va se demander d’où ça sort ce soudain intérêt pour cette chanson, mais tant pis. C’est toi le chef de groupe, c’est toi qui décide. « Si tu peux jouer de l’orgue sans aucunes représailles, je veux bien croire que t’arrives à tes fins mais……vous avez pas peur de vous faire attraper à un moment donné ? Je sais pas…ils pourraient appeler la police à force, non ? » tu plisses légèrement les yeux, pas certaine de la façon dont tu dois prendre tout ça. « Au pire ils vont dire quoi ? Quelqu’un joue de la bonne musique ? » tu hausses les épaules d’un air désinvolte. « C’est un crime répréhensible de jouer de l’orgue sans demander ? » vraie question, est-ce qu’on peut t’accuser de ça et genre que ça soit noté sur ton casier judiciaire ? « J’imagine qu’ils ont autre chose à faire que venir gronder quelqu’un qui joue de la musique dans une église vide… Presque vide. » merde, t’esprèes que t’auras pas de problèmes avec les flics pour ça, ça serait vraiment ridicule au possible. (Bon pas autant que toutes les conneries que tu fais d’ordinaire, mais là vraiment…) Tu dévies un peu en proposant presque un verre gratuit. « Je prends bonne note de cette information. » t’acquiesces en souriant, ça part presque bien tout ça. Et là, elle avoue tout. Elle te connaît et toi aussi. T’as un peu de mal à te rappeler du pourquoi du comment, mais ça te revient finalement. « Sans compter notre rencontre d’aujourd’hui, j’ai déjà eu l’occasion de te voir deux fois. Les deux fois au poste. Tu me permettras donc de douter de cette affirmation. » « Ah oui, effectivement vu comme ça… » tu te grattes la joue. Effectivement, les pourcentages sont pas très bon et ça joue pas tellement en ta faveur. « A ce sujet-là…Oui tu m’as affublée d’un surnom dont je me serais bien passée. En revanche il fait la joie de mes collègues depuis ta visite. » si t’avais eu un truc à recracher, tu l’aurais fait. T’es même à ça d’aller chercher le vin de messe et le boire pour pouvoir le faire. C’est dire à quel point tu peux être dramatique quand tu veux. Dans l’immédiat, tu sais pas tellement quel surnom à la con t’as pu lui donner. T’as bien une petite idée, mais t’es pas certaine d’avoir envie de tenter. « Oh merde. » c’est tout ce qui sort et tu pinces les lèvres. T’es gênée, c’est un fait. Mais t’as aussi très très envie d’exploser de rire parce que la situation est d’un ridicule sans nom. Sur tous les flics de Brisbane, faut forcément que tu tombes sur celle que t’as essayé de séduire en étant complètement ivre. Et qui, en plus de ça, s’avère être la frangine de Kieran. Il va se foutre de ta gueule quand tu vas lui dire. « Mais sinon il y a une question que je me pose depuis pas mal de temps… » tu arques un sourcil, curieuse de savoir quoi mais aussi un peu craintive à l’idée de le découvrir. « …comment est-ce qu’on s’y prend pour effacer du marqueur indélébile de sa peau ? » ok cette fois tu peux pas t’en empêcher. T’éclates de rire et t’essaies de te calmer vite, faudrait pas non plus déranger ou faire peur aux potentielles petites vieilles venues chercher un peu de paix en ces lieux sacrés. « Ah. Alors déjà, mon frère s’est foutu de moi pendant une semaine après parce qu’il y avait une trace qui voulait vraiment pas partir. » tu te frottes le front en plissant le nez. C’était quand même pas tellement drôle sur le moment, tout ça. « Et j’ai dû me promener avec le front rouge pendant au moins tout ce temps. » bon, t’avais pas à frotter si fort non plus, mais t’avais sacrément l’air débile avec ta marque qui s’obstinait à rester. « J’ai dû me planquer à moitié derrière des casquettes et tout. » tu ricanes en réalisant que du coup, tu peux potentiellement avoir des problèmes maintenant que tu sais qu’elle est membre des forces de l’ordre et que t’es là sans y avoir le droit. « Hm… J’vais avoir des soucis pour le petit concert là ? » il est un peu temps de t’en inquiéter. « Pardon aussi pour heu, mon état d’ébriété et le surnom. » est-ce que t’es coupable d’autre chose ou les comptes sont bons ? Dans le doute tu préfères t’excuser une nouvelle fois. « Promis la prochaine fois qu’on se voit ça sera pas au poste. » tu t’avances peut-être un peu, mais l’air de rien tu t’es vachement calmée récemment. Faut bien, un jour tu vas finir sous un bus ou tu vas tomber d’un toit et vraiment mal finir.

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« Je sais je sais, pardon. Par contre j’achète de très bonnes pizzas. » La moue dubitative que Sawyer commeçca par afficher laissa rapidement place à un hochement de tête entendu. Ok, la pizza rattrapait le risotto pour cette fois. Mais ce qui rattrapa encore plus cette histoire de risotto, ce fut ce qui suivit. « Hooou, bon choix. Okay alors, on va faire quelques arrangements et on la jouera à notre prochaine date. » Confirmer ses choix musicaux de la sorte suffit à afficher un sourire sur ses lèvres. Mais tiendrait-t-elle sa promesse ? Se souviendrait-elle seulement qu’elle l’avait faite d’ici leur prochaine date ? Il y avait déjà plus de chances qu’en temps normal puisqu’elle venait par ailleurs de lui faire cette affirmation en étant parfaitement sobre, fait assez rare pour être noté de ce que Sawyer avait pu constater de ses dernières rencontres avec Jess. Et puis leur rencontre était suffisamment anodine pour marquer les esprits et faire en sorte qu’elle s’en souvienne en temps voulu. Si toutefois la jeune femme venait à lui faire l’affront d’oublier sa promesse, Sawyer ne manquerait pas de se manifester à cette fameuse prochaine date pour lui raviver la mémoire. « Au pire ils vont dire quoi ? Quelqu’un joue de la bonne musique ? C’est un crime répréhensible de jouer de l’orgue sans demander ? » C’était une excellente question. A laquelle elle n’avait absolument aucune réponse à apporter. Ca n’était pas le genre de choses qu’on lui demandait souvent mais la question méritait malgré tout d’être posée…maintenant que la situation venait de se présenter…et malgré le fait qu’elle ne se représenterait certainement plus jamais. « J’imagine qu’ils ont autre chose à faire que venir gronder quelqu’un qui joue de la musique dans une église vide… Presque vide. » « Oui…j’imagine ? » Elle imaginait mais elle n’en avait strictement aucune idée. Et quelque part, elle aimait se demander si coffrer Jessalyn et l’emmener une nouvelle fois au poste (parce que "jamais deux sans trois" vous savez) n’était pas quelque chose d’envisageable. Qu’elle ne ferait pas évidemment…mais qui restait de l’ordre du concevable. L’idée l’amusait et elle méritait au moins d’en jouer pour l’affront involontaire que la musicienne lui avait fait lors de son précédent passage auprès de ses collègues. « Oh merde. » Oui, elle n’aurait pas mieux résumé la situation en effet. Elle évita malgré tout de trop insister sur le sujet, probablement plus pour elle-même et la gêne qu’elle ressentait encore au jour d’aujourd’hui davantage que pour éviter de mettre Jess mal à l’aise d’une quelconque manière que ce soit. Au lieu de ça, elle se permit de remettre l’histoire du marqueur indélébile sur le tapis, notant par la même occasion que chacune de leur rencontre avait été marquante (d’ailleurs littéralement pour celle à laquelle elle venait de faire référence) à leur façon. Bonus point pour la rencontre d’aujourd’hui dont elles se souviendraient bien qu’elle se soit produite en parfait état de…sobriété. « Ah. Alors déjà, mon frère s’est foutu de moi pendant une semaine après parce qu’il y avait une trace qui voulait vraiment pas partir. Et j’ai dû me promener avec le front rouge pendant au moins tout ce temps. » Sawyer n’était pas particulièrement du genre à manquer de compassion en temps normal, mais elle devait avouer qu’elle avait du mal à se montrer désolée de cet acte qu’elle s’était permis de commettre sur les fronts des deux accusés pour se venger de l’avoir réveillée au milieu de la nuit. Se déplacer aux premières heures du jour pour récupérer deux personnes alcoolisées qui se permettaient au passage de vomir sur ses chaussures ne faisait résolument pas partie de ses passe-temps favoris. Aussi son sourire se fit-il un peu plus prononcé en écoutant ces nouvelles informations. « J’ai dû me planquer à moitié derrière des casquettes et tout. » Au moins, elle en riait aussi. « Oh. Mais c’est parfait, ça donne un petit côté mystérieux supplémentaire la casquette. » Non. Non, absolument pas. Personne n’était capable de croire ça une seule seconde. Et, n’arrangeant pas le cas de son fou rire qu’elle tentait de contenir en imaginant la scène, Sawyer en vint à se demander si elle avait été contrainte de porter également des casquettes sur scène pendant ses concerts ? Il y avait bien des gens qui portaient des lunettes de soleil en intérieur. C’était étrange, mais ça passait. En revanche, une casquette ? Dans une salle de concert ? Sombre ? Cette image finit par avoir raison du peu de contrôle dont elle parvenait à faire preuve, provoquant un rire suffisamment fort pour qu’une personne passant à côté d’elles ne se décide à lui lancer un regard réprobateur. Oh, on se calme. La vierge Marie, son fils ou qui que ce soit d’autre allaient-ils vraiment s’offenser pour si peu ? « Hm… J’vais avoir des soucis pour le petit concert là ? » Elle reprit son sérieux et se pinça les lèvres, faisant mine de vraiment réfléchir à la question, la laissant bassement continuer sur sa lancée d’excuses et autres promesses pour se rattraper. « Honnêtement…oui je pense que je serais en mesure de t’attirer quelques ennuis… » Honnêtement ? Elle n’en avait toujours strictement aucune idée. Probablement pas. « Mais puisque la prochaine fois qu’on se verra ce sera en concert… », elle lui lança un regard appuyé pour lui signifier qu’elle préfèrerait en effet éviter d’avoir à la croiser une nouvelle fois au poste. « …et puisque tu y joueras du Cutting Crew…je pense que je devrais pouvoir fermer les yeux pour cette fois. » Mieux que le chantage ? Le chantage proféré directement par une flic. Il n’y avait que ça de vrai.