(c) sophiascott

it's mine along with all the disgrace

@OLIVE STERLING & OLLIE

lieu: foire peace and love, back to 74

La foule commençait à jouer avec ses nerfs. Il avait perdu Harleen de vue depuis ce qui lui paraissait être des minutes interminables désormais. Elle l’avait traîné jusqu’ici. De force. Et c’est elle qui papillonnait d’un stand à l’autre, forcément attirée par les couleurs, les babioles vintages et tout ce qui avait le don de lui faire lever les yeux au ciel. Elle allait acheter, ou dérober, un millier de trucs qu’elle s’entêterait à entasser dans le van plutôt que de s’en servir pour agrémenter cette immense villa impersonnelle qui leur servait de camp de base. Il ne prendra même pas la peine de lui envoyer un message pour tenter de la retrouver, Harleen n’avait jamais son téléphone sur elle. Il ne lui restait plus qu’à vaguer, encore quelques minutes, dans l’espoir de lui tomber dessus. Non pas qu’il avait une quelconque obligation à le faire. Mais pour la bonne entente, parce qu’il avait traîné loin d’elle ces derniers jours. 

Peut-être qu’il s’était laissé prendre au jeu de la flânerie. D’un stand à l’autre, jugeant chacun des objets et autres babioles, mais continuant son chemin malgré tout. Jusqu’à ce que son attention s’arrête sur des vêtements. Il avait pour habitude de ne pas réellement prêter attention à ce genre de chose futile à ses yeux. C’est bien souvent Harleen qui écumait les fripes pour eux deux. Mais ce kimono, il l’a repéré de suite. Pas pour lui, clairement, mais pour elle. Il avait rôdé autour du stand d’abord. Parce qu’il ne ressentait aucun plaisir à simplement payer. Non. Ollie se voulait driver par son besoin d’adrénaline, son désir de faire comme cela le chantait, déterminé à toujours explorer au-delà des limites. Son plan paraissait parfaitement monté, il allait s’en donner à cœur joie. Avant qu’une blonde ne s’empare de son bien. « Eh ! J’allais prendre ça. » Parfait, il allait même devoir batailler. Il dégaina son meilleur sourire pour l’inconnue. « Aller, je voulais faire plaisir à ma copine. » Est-ce qu’elle allait céder aussi facilement ?

Cette journée ne semble être que ravissante. Olive flânait à travers la foire à la recherche d'une nouvelle pépite qui lui remonterait le moral. La semaine n'avait pas été simple et Olive avait eu besoin de trouver une distraction pour éviter de se morfondre sur son propre sort. Elle tentait tant bien que mal de se faire à l'idée qu'une mauvaise journée ne pouvait pas définir une mauvaise vie, que c'était juste un moment difficile à traverser mais qu'en suite le soleil reviendrait pour briller de plus beau. Ce n'est qu'une question de temps, mais surtout de courage pour retrouver les rayons de l'astre. Olive n'avait plus envie de se décourager au moindre obstacle, alors elle tentait d'affronter la journée avec un semblant de sérénité et surtout, avec une idée bien précise en tête. Passant de stand en stand, la jeune femme était à la recherche d'une pièce coup de cœur, un petit bout de tissu qui lui permettrait de trouver du réconfort dans l'instant. Un genre de défi qu'elle ne voulait surtout pas perdre. Parce qu'ainsi, c'était plus facile d'aborder tous les aspects du monde sans crainte. Et cela rendrait même les choses plus plaisantes. Peut-être du moins.

Prenant le temps d'admirer tout ce qui pouvait lui taper dans l'oeil, Olive ne fit pas attention à ce qui était autour d'elle. Elle était concentrée sur la tâche à accomplir qui jusqu'à présent lui avait procuré une joie certaine. C'était plaisant de mettre un instant de côté toutes les pensées qui pouvaient tournoyer encore et encore dans son esprit. C'était plaisant pour une fois de ne faire attention à rien d'autre hormis ses propres envies. Les astres s'alignaient enfin pour lui souhaiter le meilleur et Olive appréciait cela. Passant une mèche rebelle de sa tignasse derrière son oreille, la jeune femme remarqua enfin le sésame de son bonheur. Ne cherchant pas à en savoir plus, elle tendit la main pour attraper le bien afin de mieux le regarder. « Eh ! J’allais prendre ça. » Olive mit un petit temps à comprendre que l'homme à ses côtés s'adressait à elle. Elle tourna la tête vers lui, puis vers le tissu qu'elle tenait entre ses mains. « Aller, je voulais faire plaisir à ma copine. » Penchant la tête sur le côté, elle prit un instant pour se rendre compte que l'humour de la vie n'était pas prête à lui laisser une seconde de répit. Olive fit la mou. « Oh, je suis navrée, je ne savais pas que vous aviez la main dessus. » La brune soupira, résignée à devoir oublier ce qui venait de lui faire de l’œil. « Cette pièce est sublime, c'est dommage. » Olive tardait pourtant à lui rendre l'étoffe. Elle n'avait pas envie de faire marche-arrière non plus, mais la brune était une altruiste avant tout. « C'est très sympa, fin' pour votre copine en tout cas. Mh, j'imagine. » Elle haussa les épaules tentant finalement de gagner du temps plutôt que de t'entendre le vêtement à l'inconnu pour en finir le plus rapidement possible.

@Ollie Gallagher

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Il prit une seconde pour l’observer. Pour le plaisir des yeux, certes, mais également pour le simple plaisir d’emmerder le monde. Il avait vu sans voir les pièces que composait l’étale. Mais il avait surtout remarqué que la blonde s’apprêtait à faire un choix. Qui serait définitivement le même que le sien, il en avait décidé ainsi, pour rendre cette journée un peu plus intéressante. Il avait besoin de cette adrénaline éphémère véhiculée par ses idées quelque peu stupides, parfois. Son plan ne tenait qu’en une seule ligne, récupérer le vêtement coûte que coûte, et conclure en apothéose sans aucun passage à la caisse. L’idée est aussi stupide qu’enfantine, mais il n’allait plus renoncer désormais. Ce ne serait pas son genre d’abandonner pour toute raison logique. Ollie voulait flirter avec les limites, et probablement un peu avec la blonde. Tant que la sienne ne le retrouvait pas soudainement à ce stand. Par acquis de conscience, ou parce qu’il espérait presque qu’en réalité Harleen ne soit pas loin, il jeta un coup d’œil autour de lui. Pas de brunette à l’horizon, mais déjà il arrêtait le geste de sa proie du jour. « Oh, je suis navrée, je ne savais pas que vous aviez la main dessus. » Lui non plus, mais elle n’avait pas besoin de le savoir. Elle se voulait polie, l’entraînant à dégainer son plus beau sourire. « Cette pièce est sublime, c’est dommage. » Il haussa les épaules, s’approchant un peu d’elle par la même occasion. « Dommage pour vous, c’est certain. » Lorsque cela s’avérait nécessaire, Ollie savait se défaire de son langage de charretier et de ses insultes préférées pour adopter un discours bien plus lisse. Adoptant un comportement caméléon, il abandonne sa personnalité quotidienne pour une cousue d'à peu près et de mensonges qui ferait de lui un étranger de manière éternelle. « C’est très sympa, fin’ pour votre copine en tout cas. Mh, j’imagine. » Son sourire ne cessa de s’agrandir à mesure qu’il apparaissait certain que la blonde n’allait pas abandonner sa trouvaille aussi facilement. Que la bataille commence. L’agressivité ne fonctionnera pas avec une demoiselle de sa trempe, cela ne ferait que la renforcer dans son idée de garder le vêtement. Il se devait de jouer avec les sentiments et là-dessus, Ollie était un expert. « On s’est disputé hier, j’ai un peu merdé. » C’est bien plus souvent Harls qui merdait avec son esprit d’hippie et ses folies de l’instant, mais ce n’était qu’un détail parmi tant d’autres. « Elle adore ce genre de truc. » Il désigna l’étoffe d’un geste de la main tout en s’évertuant à conserver l’air penaud qu’il avait dessiné sur ses traits. « Tu vas pas laisser un gars en galère quand même. » Le tutoiement se voulait maîtriser, amener un peu de familiarité sans non plus lui manquer de respect.

Décidément Olive n'était pas une grande chanceuse. Il n'y avait jusque là pas grand chose qui avait eu l'opportunité de lui taper dans l’œil. Pas grand chose dont elle avait vraiment envie. Olive, ce n'était pas une grande dépensière, du genre à acheter le moindre truc qui lui semble convenable, non, elle avait besoin d'avoir un véritable coup de cœur avant de foncer. Alors forcément et malgré son envie de céder le précieux à l'étranger à ses côtés, elle hésita longuement. L'impression de mener une bataille qu'elle n'a pas envie de perdre. Elle s'accroche au tissu comme si cela avait extrêmement d'importance alors qu'il serait plus facile de le céder au brun. « Dommage pour vous, c’est certain. » Pourtant elle n'avait pas l'impression d'avoir accepté si facilement de rendre l'objet du désir à son prochain propriétaire. Olive hésita, préférant alors s'embarquer dans une sorte de négociation dont elle ne maitrisait aucunement les atouts. « Je me disais pourtant que ce serait sympa de l'avoir. » Elle n'était pas douée pour faire la conversation, encore moins pour obtenir ce qu'elle voulait vraiment posséder. Elle tâtonnait, sans savoir si cet échange serait gagnant ou non. Il était vrai que l'homme à ses côtés ne voulait pas lâcher le morceau, et il semblait bien plus facile pour lui d’accéder à ses fins. Olive était une piètre négociante et il était trop facile de lui faire céder. Puis, elle n'avait pas envie de se battre, encore moins pour quelque chose qu'elle finirait certainement par oublier dans un coin. « On s’est disputé hier, j’ai un peu merdé. » La brune pencha doucement la tête sur le côté pour attraper l'information au vol. « Oh, je suis sincèrement navrée pour vous. » Ce n'était pas des choses qui arrivaient parfois dans un couple d'ailleurs ? Est-ce que cela pourrait faire céder Olive dans le maintient de sa position à garder le vêtement ? Non, à tout moment les mots du brun auraient raison d'elle. « Elle adore ce genre de truc. » - « C'est qu'elle a bon goût alors. » Voilà tout ce qui lui avait semblé logique à répondre. « Tu vas pas laisser un gars en galère quand même. » Elle prit le temps de réfléchir réellement à la question un instant. « Vous êtes certain de ne pas pouvoir lui trouver quelque chose d'encore mieux ? » Un air de pitié dans l'air, Olive avait vraiment envie de se faire ce plaisir pour cette fois. Elle n'avait pas envie de voir le bout de tissu prendre place chez quelqu'un d'autre. Elle n'avait rien à perdre, au pire dans quelques instants elle céderait pour de bon. C'était rare qu'elle s'accroche autant d'ailleurs. « Qu'est-ce qu'elle aime d'autres? » Naïve Olive qui n'a pas compris encore que cette bataille est vaine.

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Il s’amuse de la situation, un sourire joueur venant étirer ses traits. À quel point est-ce qu’elle tient à l’article qu’elle a déniché ? Il compte bien le découvrir. Il a le temps après tout, et puis elle est plutôt mignonne, la gamine. « Je me disais pourtant que ce serait sympa de l'avoir. » Dans ces gestes, au creux du trait qui vient se dessiner entre ses sourcils, il comprend qu’elle cherche à démontrer une confiance en elle qu’elle ne possède absolument pas. Et cela l’amuse encore plus. « Il y’a plein d’autres articles sur ce stand. » Il a déjà repéré quelque chose qui plairait tout autant à Harleen, mais il n’a pas l’intention de lui faire savoir, ce serait annuler tout le fun. Il veut voir comment elle se défend la brunette, est-ce qu’elle va sortir les griffes ? En attendant, il joue toutes les cartes qui sont en sa possession. Est-ce qu’elles ne tombent pas toutes pour le rôle du petit-ami attentionné qui souhaite se racheter avec un cadeau ? « Oh, je suis sincèrement navrée pour vous. » Merde, c’est qu’elle a l’air sincère en plus. Qui est réellement désolé pour un inconnu simplement rencontré quelques minutes auparavant ? Il a vraiment pêché le gros lot. « Je veux me faire pardonner, tu comprends ? » Il va continuer à la tutoyer, qu’importe si elle s’entête à user de la politesse. « C'est qu'elle a bon goût alors. » - « Tout à fait. » Et il use encore une fois de son sourire de charmeur. Il veut que ça prenne, qu’elle use pleinement de l’empathie dont elle semble être pourvue, pour tomber dans ses filets. « Vous êtes certain de ne pas pouvoir lui trouver quelque chose d'encore mieux ? » Il secoue la tête usant d’air quelque peu dépité. « Je suis déjà pas très doué pour faire du shopping, j’avais trouvé celui-là. » Une fois encore, il pointe l’objet dans ses mains. « Je vais y passer des heures, sinon. » Au final, peut-être qu’il se lassera en premier, parler chiffon n’a jamais été une passion après tout. « Qu'est-ce qu'elle aime d'autres? » - « Ce que tu as entre les mains. » Est-ce qu’elle va comprendre maintenant ? « Aller, t’es une nana, tu trouveras bien autre chose. » Lui n’aura pas la patience de faire plus, de fouiller encore les étales et de se ramener avec un truc qui ne plaira qu’à moitié à sa brune. « Tu veux que je dorme dehors ce soir ? » C’est clairement ce qu’il attend présent ou pas. Il avait perdu Harleen de vue et depuis, elle est déjà sûrement rentrée, prête à lui faire une crise pour son absence.