RAELYN&CAMIL► We get what we deserve, and way down we go

We get what we deserve, and way down we go
Raelyn Backwell & @Camil Smith RAELYN&CAMIL► We get what we deserve, and way down we go - Page 3 873483867

Notre escapade touche à sa fin, et petit à petit je me surprend à tenter de renouer avec la difficile réalité. Celle de l’agitation dehors, celle où il n’est pas correct de se promener en tenue d’Eve, de glisser des phrases pleines de sous-entendus à tout va et de se laisser aller à profiter du corps d’un partenaire de passage toute la nuit, et dès que l’envie reprend. La douce chaleur de la chambre laissera place à la fraîcheur de l’hiver australien, et si je devrais réussir à me consoler du départ du politicien, si notre relation est sans attache, il n’en reste pas moins vrai que ce sont des agréables moments que ceux que nous partageons, et qu’il est toujours bien regrettable de devoir le laisser partir. Je le provoque un peu, lui soulignant qu’il regarde dans le mauvais sens quand pourtant son regard sur mon me plait. J’aime être regardée, si ce n’était pas le cas je ne me prélasserait pas en petite tenue sans me soucier d’être observée sous toutes mes coutures. Il n’y a plus grand-chose de nouveau pourtant pour Camil, sauf peut-être l’apparition parfois d’un nouveau motif à l’encre. « Qui a dit que c’était ce panorama-là qui m’intéressait ? » Je ne suis en tout cas pas assez naïve pour le croire et voulait simplement le piquer à ma façon, et je ne suis pas déçue, c’est rarement le cas en ce qui le concerne.

Une chose est certaine : il ne me laisse pas seule actrice de ce baiser fougueux, vestige de notre nuit et dernier souvenir que je veux qu’il emporte. J’ai beau plaisanter à chaque retrouvaille sur le fait que l’un d’entre nous finira pas ne plus venir au prochain rendez-vous, mon égo serait terriblement contrarié si c’était lui qui décidait qu’il ne souhaitait plus partager ces moments avec moi. Alors je mets une application particulière à lui laisser un souvenir impérissable, et sans prétention aucune je pense que j’y parviens toujours haut la main avec lui. Peut-être un peu trop puisqu’il a décidé cette nuit de me laisser un souvenir à moi aussi, j’y pense avec une touche d’amertume alors que je mets fin au baiser, résistant à l’envie de lui morde la lèvre pour lui faire regretter la trace rouge à la naissance de mon décolleté, que j’effleure distraitement en m’asseyant sur la chaise en face de la sienne. Pour un souvenir, il m’a laissé un souvenir, un qui trônera à la vue de tous mes amants une bonne semaine avant de disparaître, et si je n’aime pas l’initiative il a su se pardonner d’une façon qui rend difficile la tâche de rester agacée contre lui. « Dubitative ? » Je relève les yeux vers lui, posant ma brioche sur le bord de l’assiette et attrapant mon verre de jus d’orange pressé pour le porter à mes lèvres en l’observant. « Pourquoi donc ? » Je laisse flotter le silence un instant, comme si je réfléchissait à une réponse que je connais pourtant déjà avant de répondre. « Parce que ce sont les escorts et prostitués que l’on rencontre dans un hôtel. » Je laisse échapper un mince sourire. « Et que j’ai beaucoup trop de classe pour être traitée comme l’une ou l’autre. » Mais je sais qu’il me respecte, et finalement la rareté de la chose me permet d’en profiter plus que s’il s’agissait d’une routine, d’une rengaine répétée nuit après nuit dans un établissement différent. Je rajoute finalement dans un sourire. « Et j’avoue que j’aime jouer à domicile. » La plupart de mes conquêtes rentrent avec moi au loft, je l’impose parce que le luxueux loft, trop grand pour une seule personne fait partie de ces choses qui contribuent à construire mon personnage, et parce que je préfère largement me prélasser dans mes draps en soie après avoir viré ma compagnie que de devoir réfléchir à comment rentrer chez moi au petit matin. « Pourquoi tu crois que je force sur les vitamines ? » Un sourire en coin vient à nouveau étirer mes lèvres. Je n’ai pas besoin de répondre à cette question, je sais qu’il va se repasser le film de cette nuit à chaque réunion qui s’éternisera aujourd’hui. « Ma mémoire à court terme est excellente. » J’attrape à nouveau brioches et autres mets délicieux, avant de laisser échapper un rire. « A court terme seulement ? Heureusement que nos rendez-vous sont pris de façon régulière alors. » Je ne sais pas s’il cherche à fuir une existence morne, un travail pénible ou autre chose avec moi, ou si je suis juste un joli fantasme en sous-vêtements de dentelle. Je ne lui ai jamais posé la question.

Je finis mon petit déjeuner et finalement Camil se redresse pour rassembler ses dernières affaires avant de se retourner vers moi. « Je te laisse fermer la porte derrière moi ? » Je plante mes yeux dans les siens avant de croiser mes jambes. « Fais donc. » Je penche la tête sur le côté, une lueur espiègle dans le regard. « Je vais prendre une douche avant de partir, essaye de ne pas trop penser à ce que tu rates, tu risquerais d’être déconcentré. » Je me lève et fait le tour de la table, avant de glisser une main dans mon dos pour dégrafer mon soutien-gorge et le laisser glisser puis tomber au sol. Dommage vraiment, qu’il n’ait pas le temps de me rejoindre. Faussement innocente, ce sont bien ces images-là que j’ai envie de lui mettre en tête, j’ai envie que ce soit celles de nos corps entremêlés sous l’eau chaude qu’il emporte avec lui et qui l’empêchent de réellement se concentrer aujourd’hui. « Je te vois bientôt de toute façon. » Je n’ai pas le moindre doute, il sera là.

RP terminé

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