i'm not afraid of god, i am afraid of man - UA Chapter #13
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - univers alternatif - 2007, 20 ans

« Le dernier week-end était plus romantique. » Je l’annonce avec un sourire, en chuchotant puisque l’instructeur est encore en train de terminer les consignes. Consignes que j’ai à peine pu écouter puisqu’Amos a caressé mon bras tout du long, accaparant toute mon attention sans que je n’envisage de m’en plaindre.

Le week-end dont je parle nous l’avons passé en ville, à jouer, boire, rire et faire la fête au casino de la ville. Nous étions à l’image d’un jeune couple sans que personne ne nous regarde en pendant que c’était inapproprié. Personne ne savait qui nous étions au, à l’exception de cette vague connaissance d’Amos croisée et dont nous avons dû nous cacher, personne ne menaçait notre secret. C’était il y a deux semaines à peine et nous avons tous les deux consciences que nous éclipser tous les deux aussi souvent, c’est jouer avec le feu, mais je considère de mon côté que c’est le problème d’Amos, pas le mien. Je me moque que Sarah découvre la vérité nous concernant. Je crois même que je préfèrerais, même si je ne suis pas vile au point de projeter de le provoquer volontairement.

« C’est une excuse pour me voir porter rien de plus qu’un pagne, c’est ça ? Un nouveau fantasme ? » Je le chuchote à son oreille, ravie de voir que nos plus proches voisins ont entendu et nous regarde d’un air mi scandalisé mi agacé. Je suis une jeune femme provocatrice : je me moque de choquer, et je cherche à faire rougir Amos, après tout. Pas de pagne : il y a bien trop de monde qui nous entoure. En revanche, je ne suis vêtue que d’un débardeur noir et d’un court short de sport de la même couleur. Nos sacs à dos contiennent certainement duvets, vestes et autres outils nécessaires à la survie, mais je ne m’y suis pas intéressée : c’est Amos qui s’est occupé de ça. « C’est compris ? » La voix de l’instructeur me pousser à me reconcentrer quelques secondes. « Vous êtes pas livrés à vous-même, l’équipe organisatrice va faire des rondes toute la soirée et toute la nuit. Mais vous allez tous être déposé par binôme seul dans un coin de nature, pour une meilleure immersion. » Pas de voisins gênants pour la nuit, donc. « Si vous avez des questions c’est le moment. Sinon, en route et, attention, vous avez à peine deux heures avant que la nuit commence à tomber, si j’étais vous, je mettrais au plus vite tout ce qu’on vient de voir en application. » La construction d’un abri donc. Amos et moi montons dans un Pick-up, comme chacun des duos présents à cette formation, et la voiture prend la direction de l’endroit où nous devrons passer la nuit.
 

Citation :

WIN – le pick-up dépose Amos et Raelyn dans l’un des meilleurs emplacements, avec tout ce qu’il faut pour construire l’abri.
SO CLOSE – le pick-up dépose Amos et Raelyn dans une clairière. La chaleur y est insoutenable.
FAIL – le pick up les dépose dans une carrière : tout ce qui l’on trouve sur le sol à plusieurs centaines de mètres à la ronde, ce sont des rochers et de la poussière.

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@Raelyn Blackwell   & Amos Taylor - univers alternatif - 2007, 30 ans

Bien sûr, j’essaie d’écouter avec attention les consignes. Mais, à caresser machinalement la peau douce de Raelyn, je peine à rester concentré. Comme elle, je pense à notre dernier week-end, si bien que je lui rends son sourire sans tourner la tête dans sa direction. Je ne peux pas la regarder : je me noierais dans son regard malicieux. Je perdrais des informations importantes sur le déroulé des activités et je n’ai pas envie de me retrouver perdu au milieu de nulle part sans être certain de ce que l’on attend de nous. Je m’en sortirais. Ma formation de militaire me permettrait de survivre dans les milieux les plus hostiles. Toutefois, je prends à cœur d’offrir un maximum de confort à celle qui m’accompagne et de partager avec elle, en toute sérénité, une partie de ce qu’aurait été ma vie avant qu’elle n’y entre. J’y tiens parce qu’elle compte, Raelyn. Elle occupe de plus en plus d’espace dans mon quotidien et, dans l’espoir de passer un maximum de temps avec elle, j’accumule les mensonges, sans scrupule, balayant les risques que nous soyons démasqués. Est-ce que ça m’arrangerait ? Est-ce que je cherche à le provoquer parce que partir me tétanise à cause de ma fille ? J’ai peur qu’une séparation avec sa mère ne la détruise. Je dois néanmoins me rendre à l’évidence : mon mariage est mort et je ne ressens pas le besoin de le ressusciter. Je vivote dans mon quotidien en cherchant davantage des solutions pour rejoindre mon amante que pour renouer avec celle que j’ai épousée. « Me lance pas sur la question des fantasmes, tu n’as pas idée de tout ce qui me passe par la tête quand je te regarde et il n’y a jamais de pagne.» Je lui susurre cet aveu  à l'oreille en les réprimant justement, ces images. Elles n’ont pas leur place ici. Je ne l’ai pas emmenée pour tenter de me rassasier d’elle. «Mais, chiche…?» Cette fois, je la défie du regard et je suis perdu. J’entends les informations : je ne les comprends pas. La voix qui les scande est lointaine : je suis tout à cette jeune femme qui m’a définitivement ensorcelée. J’ai l’air surpris tandis que la foule se disperse pour rejoindre les pick-ups qui nous conduiront vers notre point de départ. Il a été tiré au sort et, au départ excité comme une puce, je me désole en jetant un regard circulaire sur le terrain. «ça ne va pas être de tout repos se faire un abri. J’espère que tu es prête…» ai-je remarqué, feignant l’inquiétude puisque je détiens notre paquetage une bâche et de la corde. «Mais, on devrait s’en tirer. Et puis, avec autant de pierres, on n’aura pas de mal à faire un feu pour la nuit.» J’ai posé mon sac sur le sol poussiéreux, j’en ai tiré mes trésors et j’ai sondé les alentours d’une oeillade appuyée en quête d’un emplacement au nord, qu’il reste à l’ombre, tout le temps, pour ne pas que nous cuisions sous le soleil australien. «Là-bas. Mais il va falloir construire deux monticules pour l’accrocher.» J’ai pointé la bâche du menton et j’ai invité ma complice des morceaux de pierre à empiler les uns sur les autres.

Citation :

WIN : Derrière un énorme rocher, Rae et Amos trouve ce qu’il cherche et commence à dresser leur “pilier”. Cela ne leur prend que quelques heures.
SO CLOSE : Derrière un énorme rocher, Rae et Amos trousse ce qu’ils recherchent, mais pas en suffisance. Dressé un abri sera compliqué : il rasera probablement le sol.
FAIL :  Derrière un énorme rocher, Rae et Amos ne trouvent rien d’utile et tombent sur un serpent menaçant tout prêt à attaquer au moindre mouvement malheureux.

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - univers alternatif - 2007, 20 ans

« Me lance pas sur la question des fantasmes, tu n’as pas idée de tout ce qui me passe par la tête quand je te regarde et il n’y a jamais de pagne. Mais, chiche…? » - « Le but de ce week-end était pas de "me montrer un peu de ton quotidien" ou en tout cas "la vie à la dure de l’armée" ? Parce que je suis pas certaine que ce soit très règlementaire. » Je lui adresse un immense sourire de crâneuse, me retenant d’ajouter que je ne suis pas certaine non plus que cela plairait réellement à Sarah, de me voir me balader comme ça au ranch. Je le tais parce que penser à elle est douloureux, ça l’est un peu plus à chaque jour qui passe.

Nos badinages sont interrompus par l’entraînement qui commence. Jusque-là, tout n’était que cours théorique mais à présent, après avoir annoncé que la pratique était la meilleure façon d’apprendre, l’équipe organisatrice nous a lâchés seuls en pleine nature avec comme mission de faire un abri pour passer la nuit. Et quel paysage… Tout n’est que pierres, poussières et ce que je vois, c’est qu’il me faudra tirer une croix sur le confort. Evidemment, je fais la moue. Je place ma main au-dessus de mes yeux pour les protéger sur soleil et j’observe autour de moi. « Ça ne va pas être de tout repos se faire un abri. J’espère que tu es prête… » - « Tu veux dire qu’on a hérité du pire endroit possible, surtout. » D’humeur boudeuse – je suis jeune, et le suis donc encore bien facilement lorsque je suis contrariée, je m’assieds en tailleur au sommet d’un énorme cailloux. « Mais, on devrait s’en tirer. Et puis, avec autant de pierres, on n’aura pas de mal à faire un feu pour la nuit. » - « On va vraiment dormir ici ? » S’il ne propose pas son corps en guise de matelas pour moi, je serais obligée de m’imposer sans lui laisser le moindre choix, je le crains. « Là-bas. Mais il va falloir construire deux monticules pour l’accrocher. » - « Quand tu dis "il va falloir", tu entends qu’il va falloir que tu t’en occupes, hein ? » Pour justifier mon manque d’enthousiasme apparent, j’ajoute. « Certaines de ces pierres sont plus lourdes que moi. » Pas celles qu’il me demande de soulever, mais j’aime exagérer et je le fais sans vergogne, faisant preuve de toute la mauvaise foi possible.

Pour me soulever de mon trône de pierre, il faut qu’il vienne lui-même m’attraper par la taille pour me mettre à dire. Je ris aux éclats, avant de me mettre au travail mais nous nous rendons rapidement à l’évidence : l’endroit est encore plus désert qu’anticipé. Même en ayant regroupé le plus de pierres possibles, les deux monticules fond de la peine et ne dépassent pas la mètre de hauteur. « C’est… Pathétique. » J’explose de rire mais dans les faits, nous n’avons plus le choix : la nuit commence à tomber.
 

Citation :

WIN – la bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le pick-up revient pour apporter à Amos et Raelyn de quoi manger ce soir autre chose de la nourriture déshydratée, un briquet et quelques branchages.
SO CLOSE – la bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le pick-up revient pour apporter un peu de riz à Amos et Raelyn. En revanche, rien pour allumer un feu, et toujours pas de bois non plus à l’horizon.
FAIL – bon bein maintenant démerdez vous pour manger.

 

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@Raelyn Blackwell   & Amos Taylor - univers alternatif - 2007, 30 ans

«C’est vrai.» Le but de cette escapade n’était pas de nous trouver une excuse pour nous éloigner de Brisbane, mais de permettre à Raelyn d’en apprendre plus sur place, de partager autre chose qu’une intimité interdite. Est-ce envie que nous soyons davantage que des amis ? Est-ce que je me sens plus proche d’être en couple, en sa compagnie, que je ne l’ai jamais été avec la mère de mon enfant ? Je n’oserais recenser la liste de mes questions. ça équivaudrait à plier bagage et quitter le doux pays du déni et je n’y suis pas prêt. Il fait bon vivre sur cette planète où j’ai invité ma protégée : nous en sommes les seuls habitants. La politique prédominante est de s’amuser, non pas l’un de l’autre, mais ensemble, si bien que j’ajoute : «Et rien ne dit que pour certaines missions, nous ne sommes pas nus et grimés.» Bien entendu, c’est faux. Mon sourire en témoigne. Il est au moins aussi lumineux que le sien tandis que mes doigts glissent toujours le long de son avant-bras. Les participants à cette épreuve ont disparus maintenant que je me noie dans ses yeux et, arrivés sur le terrain hostile sur lequel nous sommes tombés, par le hasard d’un tirage au sort, je suis sous le charme de ses attitudes renfrognés de cet femme-enfant. Elle boude et je suis à sa cause acquise. «Oui, on va dormir ici, c’est fun, non ? » Elle ne semble pas ravie et j’en ris franchement. « Et, non, j’ai bien l’intention que tu fasses la part du boulot. Où serait le plaisir de l’immersion du coup ?» Au fond, je sais qu’elle se prêtera au jeu par curiosité. Le message, derrière ma proposition, doit ravir son coeur candide, celui qui souffre que je sois un type marié et, dès lors, pas tout à fait à elle. Sauf que tous les prétextes sont bons pour favoriser un contact, quel qu’il soit. Il peut être aussi anodin que le frôlement de nos doigts que l’effet reste identique sur mes émotions renversantes. La toucher, c’est réveiller du désir charnel et, plus platoniquement aussi, d’être avec elle sans devoir nous cacher. C’est effrayant tant par la faute de mon statut que par la différence d’âge. Quand se lassera-t-elle de son sauveur, cette brunette pleine d’esprit ? Quand ne trouvera-t-elle plus plaisir quand je l’attraperai par la taille pour la faire descendre de son bout de rocher ? A quel moment cessera-t-elle de rire quand nous serons en tête à tête ? J’évite d’y penser : le pouvoir de cette parenthèse s’amenuirait. En outre, un travail conséquent nous attend et, compte tenu du peu de ressources à notre disposition, j’observe notre abri d’un oeil critique. « Je me dis que ça me fera une excuse pour te garder contre moi…mais tout de même, j’ai déjà connu mieux. Et fais mieux.» Je suis dur avec moi-même parce qu’il compte ce petit voyage. Je suis consolé par la bienveillance des organisateurs : il nous apporte de quoi manger et allumer un feu. «Allez, l’artiste, montre-moi que tu es une femme indépendante qui n’a pas besoin d’homme. C’est le moment où jamais. Si tu l’allumes toute seule, je te récompenserai à la hauteur tes efforts. Tu en es ? » ai-je lancé sur le ton du pari, amenant la défiance de mes lèvres caressant les siennes. Le geste, il lui promet que je la cajolerai, sagement si elle le souhaite, aussi longtemps que durera cette nuit loin du confort du ranch.

Citation :

WIN : Raelyn parvient à faire un feu. Elle remporte le pari et Amos se plie à ses exigences les plus folles.
SO CLOSE : Les équipes se sont plantées. Le bois est trop humide pour allumer un feu. Raelyn a la technique, pourtant. Il faut juste quelques branchages plus secs. Ils en cherchent et tombent sur un serpent à proximité de leur trésor.
FAIL : Raelyn n’a ni la technique ni le bois qu’il faut. Ils cherchent et ne trouvent rien. Tout semble compliqué durant cette aventure.

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - univers alternatif - 2007, 20 ans

« Et rien ne dit que pour certaines missions, nous ne sommes pas nus et grimés. » - « Bien tenté sergent. Je suis jeune, mais j’ai oublié d’être naïve, tu te souviens ? » Je ne suis pas Sofia qu’il peut – pendant quelques années encore – bercer d’histoire rocambolesques sur ce en quoi consistent ses missions. Je sais que c’est dangereux, laid et terrible la plupart du temps. Je l’ai vu sur le corps d’Amos qui est loin de me dégoûter, mais qui me rappellerait à quel point son quotidien n’a rien d’amusant et de léger si d’aventure je l’oubliais.

« Oui, on va dormir ici, c’est fun, non ? » Je plisse les lèvres, un air dubitatif sur mon visage. J’ai connu pire, bien pire. J’ai dormi dans la rue, quelques semaines en arrivant à Brisbane. Ici, au milieu de nulle part et dans les bras d’Amos, je ne connaîtrai pas le sentiment d’insécurité qui pouvait être le mien à cette époque ou pire encore, lorsque je vendais mes charmes dans des hôtel douteux. Il s’approche de moi, et je le pointe de mon index que je pose sur son torse. « Toi et moi, on a pas la même définition du fun. » Mais j’ai appris à mettre la main à la patte, ces derniers mois. Je le fais à la ferme la plupart du temps pas par plaisir ou serviabilité, mais pour passer du temps avec Amos. Aujourd’hui n’a pas à être différent. « Même faillir se faire chopper au casino c’était plus fun. » Moi, j’ai même aimé ça. J’ai caressé de l’esprit la perspective que Sarah découvre tout et qu’Amos soit à moi. Avant de la laisser partir, étant plus pessimiste dans l’âme qu’une grande rêveuse. « Et, non, j’ai bien l’intention que tu fasses la part du boulot. Où serait le plaisir de l’immersion du coup ? » - « Regarder, apprendre… » Je n’ai pas le temps d’aller au bout de mes facéties qu’Amos m’attrape par la taille pour me décoller de mon rocher et me reposer à terre. Bon gré mal gré, je me mets au boulot en écoutant ses directives. Mais le résultat que nous obtenons est guère probant.

« Je me dis que ça me fera une excuse pour te garder contre moi… Mais tout de même, j’ai déjà connu mieux. Et fais mieux. » Il dépose un baiser sur mes lèvres et je pense que nous n’avons pas besoin d’excuse pour ça. Pas alors que nous sommes loin de Kilcoy. Je suis coupée dans mon élan par l’arrivée des instructeurs pour leur premier tour de la soirée. Il déposent le nécessaire pour faire un feu et pour manger, à les écouter, et m’asseyant pour laisser Amos discuter avec eux, je l’observe revenir vers notre ridicule campement avec un sourire sur les lèvres. « Allez, l’artiste, montre-moi que tu es une femme indépendante qui n’a pas besoin d’homme. C’est le moment où jamais. Si tu l’allumes toute seule, je te récompenserai à la hauteur tes efforts. Tu en es ? » - « Pourquoi j’ai l’impression que cette immersion est une excuse pour exprimer un fantasme, celui de me voir à tes petits soins pendant que tu te la coules douce ? » Ce n’est pas ce qu’il a fait lorsque nous construisions l’abri. « Je sais encore faire du feu avec un briquet. » Provocatrice, je le lui prends des mains pour tenter de m’exécuter. Sauf qu’au bout de plusieurs tentatives, je me résous à l’évidence. « Le bois est pas assez sec. Et il nous manque de quoi le faire démarrer. » Des feuilles mortes, des branches fines et sèches. Nous cherchons autour de nous et nous en trouvons, au pied d’un arbre mort qui semble protégé par un reptile d’une taille respectable. Je ne pars pas en courant et en hurlant, préférant m’extirper des clichés concernant les femmes. En revanche, je fais un pas en arrière.

 

Citation :

WIN – le reptile passe sa route.
SO CLOSE – le reptile les ignore mais ne semble pas décidé à bouger.
FAIL – le reptile se montre agressif dès qu’il les remarque.

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@Raelyn Blackwell   & Amos Taylor - univers alternatif - 2007, 30 ans

«C’est vrai.» Elle ne l’est pas, naïve et, en toute franchise, je préfère ça. Je me serais défini comme un manipulateur à entretenir avec elle une relation adultère alors qu’elle respire la candeur. Nous n’en sommes pas là et heureusement. Certes, elle est jeune. Elle a subi un passé difficile et, souvent, je me demande dans quelle mesure je suis l’objet d’une tocade parce que j’étais là, au bon moment, au bon endroit, prêt à bondir pour la tirer des griffes d’un prédateur. Mais, elle a appris de ces expériences. Elle a une idée précise de ce qu’il y a de plus mauvais chez l’Homme et, quoique ma plaisanterie n’a rien d’une horreur abusive, sa réaction n’en est pas moins dotée d’intelligence. Je ne la relève que d’un sourire qui affirme que c’est aussi ce qui m’a séduit chez cette tête brûlée qui a oublié d’être bête et crédule. J’ai aussitôt envie de l’embrasser et je m’exécuterai dès qu’elle sera descendue, de gré ou de force, de son promontoire. Nous sommes seuls et, ici, d’aucuns ne pourraient nous surprendre si ce n’est l’équipe de secours pendant leur ronde. Pour eux, nous ne sommes que des participants lambdas. Ils n’ont aucune idée de mon statut marital, ce qui n’aurait pas été le cas au casino. «C’est fun parce que tu es avec moi. Je suis déçu que ça ne soit pas suffisant pour toi.» ai-je confessé, m’approchant encore, mes doigts caressant doucement son genou. «Et que ça ne te donne pas envie de faire plus que de regarder ou apprendre.» J’ai conclu en l’attrapant par la taille pour qu’elle redescende de son rocher. Je l’ai saisie d’emblée, l’occasion de lui soutirer un baiser. « On aurait tellement mieux à faire une fois que ça sera fini.» Les mots sont lourds de sous-entendus et j’ai honte. Dès lors que mes paumes redessinnent ses formes, je deviens le pantin de mon désir et c’est mal venu. Nous n’avons nul part où dormir, pas de quoi manger et pas non plus de quoi alimenter un feu. Alors, nous nous mettons à l’ouvrage. Nous faisons de notre mieux avec le matériel à disposition et, bien que nous soyons féliciter par l’équipe par du petit bois, un briquet et de la nourriture solide, je me persuade qu’à force de rester chez moi, je m’encroûte. Je le juge sévèrement notre abri rudimentaire et, pour me défaire du goût amer de l’échec, j’opte pour le jeu. Je lance un défi que Raelyn était supposé gagner haut-la-main, histoire de contredire pour de bon ses insinuations amusantes, mais à mille lieues de la vérité. «He bien alors ? Tu sais plus comment on allume un briquet ? Tu as peur de te brûler » lu ai-jeté en bon plaisantin, adossé à un autre rocher - il n’y a que ça - et les bras croisés. Mon expression est malicieuse, mais mon regard la dévore amoureusement et ça me fait toujours autant flipper. A priori, le bois est humide et je peste. Je persifle dans ma barbe à propos de l’incompétence des organisateurs puisque je commence à avoir faim et qu’en bon animal, je vais doucement commencer à être désagréable. «J’ai vu de quoi faire par là-bas.» De l’index, j’ai désigné un arbre. Nous avons accouru dans sa direction comme un seul homme et sommes tombé nez-à-nez avec un serpent, un monstre que je ne peux dégager sans danger avec une branche. «Par chance, tu n’as pas peur. Un cri, il pourrait venir vers nous.» Pour ma part, ce type de reptile ne compte pas parmi mes favoris, mais j’en ai vu d’autres. «On va reculer, doucement, parce qu’il a l’air d’avoir décidé que c’était son territoire.» Autrement dit, il attaquera volontiers et nul doute qu’il est vénéneux. «On pourra toujours manger la viande crue. A part un tenia, on risque pas grand chose.» Je chuchote d’une voix rieuse, la main de Raelyn prisonnière de la mienne.

Citation :

WIN : Les deux amants s’échappent sans dommage. Il fouille le sachet de provisions et découvre qu’on leur a offert un petit réchaud à bonbonne de gaz. ça ne leur tiendra pas chaud la nuit, mais au moins, ils pourront manger.
SO CLOSE : Les deux amants s’échappent sans dommage. Il fouille le sachet de provisions et, à défaut d’y trouver de quoi cuire la viande, ils trouvent quelques fruits et c’est déjà pas mal.  
FAIL : Les deux amants s’échappent de justesse. Ils sont sous le choc et, comble de malchance, le sac de provision ne propose rien qui ne puisse être cuit avant d’être mangé, pas même un céléri. Pas de feu, pas de bouffe et la nuit qui commence déjà à tomber. Que faire ?

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor - univers alternatif - 2007, 20 ans

« C’est fun parce que tu es avec moi. Je suis déçu que ça ne soit pas suffisant pour toi. » Amos joue et je n’ai pas l’intention de le laisser gagner. A la place, j’esquisse une grimace amusée, et je reste les mains accrochées sur le rebord de la pierre sur laquelle je suis assise et sans la moindre intention de bouger de là. « Essaie encore Taylor. » Je suis jeune. J’ai toute la vie pour jouer. « Et que ça ne te donne pas envie de faire plus que de regarder ou apprendre. » - ça me donne envie de regarder le spectacle. Toi, torse nu, transpirant, en train de construire un abri. » J’éclate de rire et, tandis qu’il me soulève de mon perchoir en me promettant qu’un abri digne d’un hôtel nous permettra de nous adonner à des activités plus intéressantes et qu’il m’embrasse, il me convint de me mettre au travail. Au fond, je ne souffre pas des affres de la fainéantise. Je m’amuse simplement de l’asticoter et il s’amuse en retour sans vergogne.
 
« He bien alors ? Tu sais plus comment on allume un briquet ? Tu as peur de te brûler. » Frustrée d’être mise en échec par une tâche si simple, je fais la grimace avant de faire une nouvelle tentative, accroupie devant le tas de bois trop mouillé pour donner quoi que ce soit. « Ils nous ont donné du bois trop humide. J’arriverai rien à faire partir. » De toute évidence, je ne suis pas la coupable de cet échec et je le souligne. « J’ai vu de quoi faire par là-bas. » Je me redresse, essuie mes mains sur mon short, avant de suivre le militaire de près. Je fais trois pas en arrière en revanche en réalisant qu’il est tombé sur un visiteur indésirable. « Par chance, tu n’as pas peur. Un cri, il pourrait venir vers nous. » Je ne suis pas rassurée non plus. J’ai simplement vécu une vie qui m’a appris qu’il y a plus dangereux qu’un animal sauvage : ce sont les hommes qui ont abusé de ma naïveté et de mon désespoir. Il y a bien longtemps que je ne crains plus les monstres imaginaires, pas plus que les serpents. Malgré tout, je préfèrerais qu’il reste loin de nous. « On va reculer, doucement, parce qu’il a l’air d’avoir décidé que c’était son territoire. » - « On est vraiment pas obligés de faire un feu. » Sauf que l’avantage d’un feu, c’est qu’il repousse les autres bêtes sauvages. Et j’aurais été plus rassurée. « Ils nous ont donnés des lampes torches. » Au moins, nous ne serons pas dans le noir total. « On pourra toujours manger la viande crue. A part un ténia, on risque pas grand-chose. » Sa main dans la mienne, il chuchote à mon oreille en tentant de dédramatiser. Je laisse un rire léger m’échapper, avant de fouiller le sac confié par l’équipe organisatrice. Malheureusement, il ne contient rien qui n’ait pas besoin de se cuire. « Ils comptaient réellement sur notre capacité à allumer un feu. Organisation de merde. » Ceux lâchés en pleine forêt ne connaîtront certainement pas les mêmes difficultés que nous. « Je peux sauter un repas. » Ce ne sera pas la première fois que je m’endors le ventre vide. « Mais demain midi, tu m’emmènes au restaurant. » Fini de jouer les aventuriers.