Un soir de plus. Un comme les autres. Tristement comme les autres. J’ai dormis une bonne partie de la journée, je me suis réveillé tard. Juste de quoi faire les deux trois trucs que j’ai à faire avant de partir pour le club qui a payé mes services pour une prestation cette nuit. C’est le genre d’ambiance et d’endroit dans lequel j’ai évité de mettre les pieds pendant des mois. Bien conscient de tout ce que ça peut représenter, du risque que c’est. Petit à petit, je ne me soucis plus des risques, je fais la bêtise de ne plus être aussi vigilant que j’ai pu l’être. Parce que je pense pouvoir gérer ? Ou parce que je sais que je vais céder ? Bonne question, dont je ne suis pas sûr d’avoir la réponse. Ou même de vouloir la réponse. Mais ce n’est pas important dans le fond, il est une heure du matin quand je fais mon apparition sur scène. Micro en main, je fais mon show habituel. Quelques chansons. Et aller savoir pourquoi, je me sens pousser des ailes, au point de me jeter dans la foule. Ça ne se passe pas vraiment comme prévu, la chute n’est pas bonne. L’adrénaline du moment me fais penser à autre chose, jusqu’au moment où je suis en loge et que je ne peux pas remettre ma montre au poignet, qui a gonfler.

Rendez vous à l’hôpital de Brisbane. Les urgences, je ne pense pas avoir quoi que ce soit de grave, mais il faut bien que je traite ça un minimum. L’attente est longue, possible que ça sois moi qui suis impatient. On le prend en charge, on me donne le traitement, on viens me mettre cette espèce d’attelle. Quand je passage a l’accueil pour signer les documents relatif à ma sortis de l’hôpital. J’ai mon regard qui se pose sur l’horloge, déjà 8h du matin. Les lieux sont calme, on peut clairement deviner le changement de service. L’équipe de nuit qui part et celle de jour débarque. Secouant mon visage, j’adresse un ultime sourire à la personne qui m’a donné les documents puis tourne enfin les talons. Prêt à rentrer chez moi, téléphone en main avançant vers la sortie, prêt à commander le uber qui me permettra de retrouver mon appartement.

C’est là que je la vois. Je suis pas sûr au début. Mon regard se fronce, je suis un peu insistant, la fixant quelques secondes. Meryl ? je prononce son prénom faiblement. Je m’approche doucement. Ça fais quelques temps que l’on c’est pas vu. Les événements de la vie qui nous ont éloigné. Je sais qu’à l’époque, ça m’avais clairement fais chier de ne plus l’avoir dans mon quotidien. Pourtant, on avais jamais franchis le pas. Jamais été en couple, même si je vais être honnête, il y a eu des moments où c’était tout comme. Et si tout ça remonte, le sourire qui étire mes lèvres en la croisant trahis ma joie de la revoir. Meryl, comment tu va ? a sa hauteur, la voix plus claire cette fois. Mon regard qui croise le sien. Je n’ai aucun doute sur le fait que ça soit elle. J’en fini même pas ranger mon téléphone dans ma poche, abandonnant l’idée de commander mon uber.

Il y certain visage du passé que l’on préfère ne plus voir, et d’autre qu’on espère revoir. Meryl fais clairement partis de cette seconde catégorie. Si on c’est perdu de vue, je n’en oublis pas tout ce que l’on a pu partagé. C’est quand tout va mal qu’on vois qui compte réellement. Et j’ai connu la jeune femme dans l’une des périodes de ma vie où c’était pas la joie. Pourtant, j’ai rarement été aussi joyeux qu’à cet instant là. C’est peut être là tout le paradoxe. On pourrait croire que la célébrité, les strass et les paillettes qui rythmes ma vie actuellement font mon bonheur. La vérité c’est que cette époque, pas si lointaine, où je ne vivais que de petit boulot et où la simplicité été de mise, j’ai rarement été aussi épanouis.

Mais je m’égare, bien vite, j’ai ce sourire qui étire mes lèvres. Content que le hasard est mis sur mon chemin la jeune femme. Vu l’heure, la présence de Meryl ici veut sans doute dire qu’elle a réussi, qu’elle a atteint son but et qu’elle est une des nouvelles infirmières de l’hôpital. Face à sa question, je lève ma main tout juste décoré de cette attelle. Une mauvaise chute. rien de bien grave en sois et ces mots suffirait à me réconforter si vraiment ça n’allais pas. T’es adorable. Mais ils ont été top. J’ai quasiment pas attendu et ils se sont très bien occupé de moi. T’aura pas besoin de ruiner le petit dej’ de tes collègues. Mais j’apprécie la proposition ! je hoche ma tête, n’hésitant pas une seconde à accepter sa proposition. Pareil ! Je trouvais ça bête de plus avoir de nouvelle. même si c’est un peu de ma faute. Quand les rumeurs concernant la vie amoureuse de la jolie blonde ont commencé à être persistante. Je me suis éloigné. J’ai trouvé ça logique d’agir ainsi et de ne pas rester dans son environnement si elle vie une histoire naissante comme les médias le laisse sous entendre. Avec ce confrère dans la musique. T’as bossé toute la nuit la ? Ça va, tu tiens le rythme ? le personnel médical a toute mon admiration. C’est pas original, mais faut bien le reconnaître, enchaîner des semaines avec des permanences de plusieurs heures, toute la nuit. Je ne peut qu’être admiratif. Carrément. J’ai toujours faim moi. Et j’crois que y a un petit café sympa dans le coin qui propose de quoi déjeuner.

Fouillant dans ma poche, je pianote brièvement pour retrouver cette fameuse adresse, qui effectivement n’est pas bien loin. Cinq, dix minutes à pied tout au plus. Ça y est, tu fais partis des héroïnes de Brisbane. Tu sauve des vies. J’ai vraiment pas de chance, j’aurai nettement préféré que ça sois toi qui te charge de ma blessure.

Il me suffis de croiser son regard, d’apercevoir son sourire plein de malice, son regard pétillant pour que de mon côté, un sourire vienne étirer mes lèvres. Ne doutant pas une seconde des capacités de la jolie blonde à me venger si d’aventure ces collègues du corps médicale n’avais pas été à la hauteur. Je me doute. Ma carrière m’a pris un temps monstre moi aussi. je suis loin de lui en tenir rigueur. Si elle aurai pu me contacter, j’aurai pu en faire de même. Si cet éloignement m’a vraiment fais chier, ça permet ce genre de retrouvaille. Un mal pour un bien peut être ? Des quotidiens chargés, c’est même plutôt bon signe. mon regard dans le sien, je lève mon petit doigt devant Meryl. Mais promis, on attend plus que le hasard s’en mêle pour se voir. Enfin, dans la mesure du possible bien entendu. parce que derrière cette pensée, j’ai forcément cette relation qui semble réel sur les réseaux entre la jeune femme et le musicien. Et soyons franc, même si nous n’avons pas été officiellement en couple, nous avons été très proche. Je trouverai normal que ma présence puisse être mal perçu dans la vie d’un couple. C’est aussi pour ça que j’ai petit à petit abandonné les messages à l’attention de Meryl. Par respect dirons nous.

Ça va ! Abuse pas. T’as quelques années devant toi avant d’atteindre la trentaine. penchant mon visage, amuser. Je reprend presque dans la foulée. Mais j’imagine que certaines nuit doivent être particulièrement crevante. malgré tout, je n’ai aucun doute sur les capacités de Meryl à assurer. Naïvement, je pense que quand on fais ce que l’on aime, on passe au dessus des inconvénients du job. Je vais te trouver ça. un petit clin d’œil avant de se mettre en route vers notre destination.

Avançant, à ses côtés, jetant des coups d’œil vers elle par moment. Je lève les yeux au ciel, venant cogner légèrement mon épaule contre la sienne. Dis pas ça. T’es pas que infirmière. T’es infirmière tout court. Et t’es aussi importante que les médecins. Heureusement qu’il y a des gens comme toi. C’est important. et tout ce que je dis est sincère. C’est le fin fond de ma pensé. Ce genre de métier, où on se dédie à aider les autres d’une certaine manière, je trouve ça particulièrement admirable. Et je ne minimise aucun échelon de ce monde. Les plus grands médecins ont besoin d’infirmière compétente pour réussir à mener à bien leurs missions. J’essayerai. Mais je te promet rien. l’observant du coin de l’œil, un sourire au coin des lèvres. Même si c’est très tentant d’en abuser quand même. ça échappe à mes lèvres, faut dire que j’ai toujours apprécié le temps passé avec Meryl. L’éloignement des derniers mois n’a pas changé ça visiblement. Tu vois dans les films, quand le chanteur saute dans le public comme une superstar ? une légère grimace s’affiche sur mon visage. J’crois que je ne suis pas encore la superstar que je pense être. la grimace laisse finalement place à un rire. Me remémorant cette chute presque ridicule dans le fond.

Prenant place sur la terrasse du café. Je hausse les épaules. L’album plais pas mal faut croire. Y a les avantages et les inconvénients. J’adore être sur scène. Je déteste faire le tour des plateaux télés pour la promo. Mais c’est un package, l’un ne va pas sans l’autre. Puis maintenant que ça fonctionne, on va pas se plaindre. j’évite de m’étendre en profondeur sur les vices de ce monde, qui ma touche plus qu’il ne le faudrait. Je ne veux absolument pas amener de mauvaise onde sur nos retrouvailles. Mais à l’occasion, si tu veux venir me voir sur scène ou autre. Hésite pas. Ça me ferai plaisir de te voir dans le coin quand j’serai sur scène. observant sans vraiment le faire la carte des menus du café. Et si tu veux venir accompagner. C’est possible aussi. Suffis de demander.