J'observe le feu qui passe au rouge, forçant l'avancée de la file qui s'est créée en cette période de pointe, et profite de ce moment de répit pour appeler depuis l'interface de ma voiture l'un des contacts de mon répertoire. Les tonalités raisonnent dans l'habitacle, suffisamment pour qu'une certaine pression ne vienne prendre place. Il faut dire que ma position n'est pas la plus évidente. Notre dernière rencontre s'était pourtant soldée sur une note positive, et une volonté de sa part de vouloir réitérer l'expérience. Si sur le moment, j'avais éprouvé moi aussi ce vent de légèreté et m'étais emparée de la douceur qu'il avait apportée naturellement, je m'étais rapidement fait rattraper par mes vieux démons. La peur, l'appréhension de m'impliquer dans un lien qui serait perdu d'avance…Bien trop d'éléments qui m'avaient poussé à rebrousser chemin, et à repousser inlassablement l'échéance, parvenant à me convaincre que c'était plus simple ainsi. Je ne suis pas prête, et quand bien même cette histoire n'avait pas pour aspiration une idylle naissante, je garde en souvenir une intention similaire passée, et me souviens parfaitement des blessures que cela a pu occasionner. Nous sommes différents, nous vivons sur des planètes opposées, et il m'est presque impossible d'y croire. Pourtant, il y a au fond de moi cette petite lueur, capable de raser toutes mes craintes par une complicité évidente et pour le moins surprenante. C'est exactement ce qui me pousse à le contacter, parce que j'ai besoin de sortir de ce quotidien chargé et pour le moins lugubre, et qu'il est le seul capable de pouvoir m'en extirper. "Yep" Les yeux ronds, il me faut quelques secondes avant de pouvoir sortir le moindre son, ayant vite saisi que la voix qui se trouve à l'autre bout du fil n'est définitivement pas celle sur laquelle je m'attendais à tomber. "Euh.. Salut, est-ce que Malik serait à proximité?" Je me frotte le haut du crâne, ayant l'impression que ce moment gênant n'est qu'un prémisse dans cette conversation. "Oui, mais il enregistre là." Je plisse les yeux, ayant suffisamment fréquenté le milieu musical pour savoir ce que ça signifie. Une hésitation, avant de me pincer les lèvres. "Justement, j'suis la secrétaire de son agent, et il y a quelques trucs que j'dois revoir avec lui assez rapidement." J'aurais très bien pu attendre, le rappeler un peu plus tard, mais la possibilité qu'il filtre mon appel ou y montre peu d'intérêt était élevée, de quoi me pousser à saisir l'occasion et provoquer le destin. J'entends un léger soupir. "Okay…Mais faites vite, il ne devrait plus en avoir pour très longtemps." Je hoche la tête, ignorant le fait qu'il puisse ne pas saisir cette action. "Vous pouvez me rappeler l'adresse du studio?"

Je traverse un couloir interminable, situé au troisième étage d'un appartement, et rapidement, l'écriteau qui apparaît sur l'une des portes vient à m'indiquer que je suis au bon endroit. Quelques coups donnés sur la porte, et voilà qu'un homme vient ouvrir avec un entrain qui me fait presque sursauter. " J'vous attendais plus " Je souris, me retenant bien de lui rappeler que ce studio se trouve à l'opposé de mes bureaux et qu'il n'est pas tellement accessible. "Attendez qu'il finisse le morceau" J'acquiesce, observant depuis le fond de la pièce, Malik, qui semble coupé du monde depuis la pièce annexe. Je dois reconnaître que c'est plutôt impressionnant, et je ne parle pas uniquement de l'étendu du poste de mixage sur lequel l'ingénieur semble parfaitement à l'aise. Un sentiment étrange m'envahit. J'avais failli goûter à toutes ces choses, et étrangement, j'ai l'impression que tout ça s'est déroulé dans une autre vie, que ça ne m'appartient plus, que ca ne me ressemble plus. Je n'ai plus cette aisance à m'y plonger, ou à vouloir retrouver cette période de ma vie. Le poste que j'occupe est bien plus terre à terre, et me paraît bien plus réel. Ma passion pour la musique est probablement la seule chose qui a survécu au chaos de toute cette histoire. Quelques secondes, avant que les dernières notes musicales se fassent entendre. "Vous pouvez y aller" J'acquiesce, ressentant soudainement une certaine timidité à débarquer de la sorte, sans qu'il n'ait été averti. Je passe la porte , risquant un regard en arrière pour m'assurer que l'intimité sera de mise, et trouve finalement le regard surpris de Malik. "J'ai du mentir un peu pour pas qu'il m'prenne pour une de tes groupies" Pourvu que cet aveu n'arrive pas aux oreilles de cet homme. Je m'arrête finalement, enfonçant mes talons dans la moquette qui s’étend sous mes pieds et décide de vouer bien plus d’intérêt face au jeune homme "Salut"dis-je d'une voix douce, alors qu'un sourire s'invite innocemment sur mes lèvres. "Alors c'est ici que tu aimes te cacher..."

Ça fais un moment que je n’avais plus eu de quotidien remplis. Mais après le succès du single, dont le clip m’aura valu bien des emmerdes. J’ai pris le temps d’écrire et de composer, arriver à un résultat qui me conviens pour un deuxième album qui se dessine de plus en plus. Je passe donc le plus claire de mes journées au studio. Ce qui dans le fond n’est pas plus mal, ça me permet de me vider la tête, de penser à autre chose et surtout, de ne pas réfléchir de trop. Parce que oui, y a cette déception depuis quelques jours. Non pas que Savannah ne sois pas disponible, non pas qu’elle semble décidé à ne plus me voir. Ça, je peut l’entendre, je peut le comprendre. Bien sûr, ça me fais chier, je mentirai en disant le contraire. Mais ce qui m’a plus atteint, c’est qu’elle n’est pas eu le cran de me le dire clairement et franchement, elle a trouvé des excuses à chaque fois, me laissant tenter de nouveau, naïvement. Alors que la vérité est bien éclatante, ce que je me suis dit, plus d’une fois, n’est sans doute pas faux. Je suis loin d’être assez bien pour la femme d’affaire. Mais ça encore, je peut l’entendre, mais je préfère la franchise, je préfère qu’on me dise les choses. Après tout, on ne c’est rien promis. Il y a ce rapprochement, cette complicité, ces moments qu’on a partagé et qui furent inoubliables. Ce baiser sur lequel je me suis aventurer aussi. Mais il n’a jamais été question d’envisager une histoire. Est ce que pour autant je n’y ai pas pensé ? Si, peut être un peu. Mais sans plus. Conscient de tout ce que ça peut impliqué, conscient de la différence qui nous éloigne autant qu’elle nous rapproche d’ailleurs. Alors oui, j’ai laissé tombé, après avoir essayé, je me suis résigné. Partant du principe que nous avons vécu ces moments, et qu’il faut se souvenir du positif et rien d’autre. Une pointe de regret et d’amertume inévitable est présente bien sûr.

Alors j’y suis, au studio, avec mon équipe. On règle les derniers détails avant que je n’entre dans la pièce prévu. Face au micro, je débite les paroles de mes textes, je demande des ajustements sur les mélodies, sur les sons. Je fais plusieurs prise pour certain refrain, sur certains passages. Et quand tout s’assemble, un peu comme un puzzle, ou toute les pièces sont réunis. Je peut enfin poser, chanter et enregistrer la chanson. Avec un grand sourire au lèvre, satisfait de la performance, je fais un signe à mon ingé son de l’autre côté de la vitre. J’entends la porte s’ouvrir, persuader qu’un gars de mon équipe va apparaître, c’est sans me tourner que je balance mes premiers mots. Putain, ça fais du bien quand tout roule parfaitement comme ça. Faut qu’on .. et je m’arrête, ma voix se coupe alors que mon regard est médusé, la surprise grande. Je ne sais même pas quoi dire, ni quoi faire. Je n’aurai jamais cru ma voir, la revoir. Alors, je l’écoute. Attentivement, silencieusement. C’est dingue, je me suis sentis lâcher sans raison, je me suis sentis touché dans mon ego. Frustrer devant ce que je suis presque certain sont des excuses. Et pourtant, le voir la, ce sourire qu’elle a aux lèvres, la douceur de sa voix, la timidité dont elle semble faire preuve. Il en faudrai pas beaucoup plus pour que je craque et oublis tout. Ouai. Surtout quand c’est la folie pour moi. Que j’ai des gros dossiers à gérer. Que j’ai même pas une seconde à moi. Enfin, t’sais ce que c’est. référence total à ce message qu’elle m’a envoyé après une semaine d’attente. Un haussement d’épaule, un soupir. Je passe à ses côtés. Décidé a ne pas affronter Savannah. Je passe ma tête par la porte, voir mon équipe de l’autre côté. Les gars, on peut enchaîner sur le prochain son. J’suis d’attaque. et la, c’est le coup de poignard. Ils me disent que c’est bon pour aujourd’hui, qu’ils doivent prendre le temps de retravailler l’enregistrement et qu’il vaut mieux continuer demain. Abandonnant peu à peu les lieux. M’abandonnant tout autant.

Je me retourne alors, adosser au mur à côté de la porte. Mon regard en direction de la jolie blonde sans pour autant croiser le sien. Je suis plus un gamin Savannah. appuyant ma tête contre le mur. Je reprend presque aussi tôt. Je regrette pas ce que j’ai fais. Mais si toi oui. Fallait juste le dire. J’suis capable de comprendre. Et je pensais qu’on été suffisamment complice pour se dire les choses. est ce que je parle du baiser ? Est ce que je parle d’être même venue chez elle pour y trouver ce réconfort dont j’avais tant besoin ce soir là, avoir cette présence que j’ai tant apprécié, et que dans le fond, j’apprécie encore. Et ça, malgré mon ego, malgré ma rancoeur. Tu leur a raconter quoi pour que ces idiots te laisse passer ? sur un ton un peu plus calme, plus doux. La curiosité est sincère, savoir qu’elle entourloupe l’australienne a inventer pour se faire un chemin jusque mon studio.

Ma présence ici à de quoi surprendre. Il m'a fallu beaucoup de réflexion pour en arriver là, beaucoup de temps pour comprendre ce que ça pouvait m'apporter. Et aujourd'hui, ce n'est pas uniquement mes démons que je cherche à affronter, mais la possible colère et déception que j'ai pu éveiller involontairement chez le jeune chanteur. Je n'ai jamais voulu en arriver là, je n'ai jamais cherché à le blesser ou le rejeter, mais les choses ne sont pas si faciles et évidentes pour moi. Et j'ai tenté de le lui faire savoir dès le départ, dès lorsque nous nous sommes retrouvés enfermés dans cette chambre d'hôtel, allongés sur ce lit, prêts à nous soumettre à cette envie partagée. Derrière l'image d'une femme droite, confiante, se cache une vulnérabilité qu'il m'est difficile d'oublier et de ne pas prendre en considération, dessinée par de récentes blessures qui peinent à se refermer. Pour autant, la légèreté de nos échanges semble être la seule chose capable d'apporter un peu de bonheur dans un passage plus ou moins tempétueux. J'aime les moments que nous passons ensemble, j'aime sa capacité à rendre les choses plus faciles. Mais je ne suis pas certaine qu'il puisse vouloir encore échanger avec moi, et c'est la raison pour laquelle je saisis l'opportunité qui m'est offerte. Une visite surprise aura plus de chance d'aboutir, la possibilité qu'il puisse vouloir m'ignorer sera moindre, et cela m'empêchera probablement de me poser trente-six-mille questions avant d'oser croiser son regard, de prévoir ce discours surfait pour expliquer mon silence. Nos échanges ont souvent résulté d'une grande spontanéité, et c'est probablement ce que j'aime le plus dans les moments que nous passons ensemble. En passant la porte, je prie cependant un moment pour ne pas éveiller la curiosité de l'ingénieur qui subit depuis le départ mon imagination débordante. Je suis l'imposteur, sans aucun doute, et je jette rapidement un regard derrière pour moi pour m'assurer qu'il a mieux à faire qu'écouter notre échange. Lorsque mon visage se redresse devant moi, je réalise que Malik est perdu dans sa tâche, et n'a pas encore réalisé que je me trouve à quelques mètres de lui. «Putain, ça fais du bien quand tout roule parfaitement comme ça. Faut qu’on ..» Je prends une légère inspiration, subissant une réaction visiblement mitigée sur son visage. Sans plus attendre, je cherche à installer une atmosphère plus détendue que celle que nous devons affronter.  Un moyen sournois de faire diversion? Sans aucun doute. «J'ai du mentir un peu pour pas qu'il m'prenne pour une de tes groupies» Il pouvait me reprocher beaucoup de chose, mais il devait au moins saluer l'audace qui m'avait amené jusqu'à lui à cet instant, et qui pourrait me causer bien des problèmes si je venais à me faire griller. Son air surprit trouve sa place. Plutôt que de me lancer dans le vif de sujet, et tentant d'oublier cet air sérieux auquel il m'a peu souvent habitué, je me lance dans une nouvelle réplique capable de briser la glace. «Alors c'est ici que tu aimes te cacher...» Je ne peux que comprendre qu'il puisse s'y sentir bien, puisque c'est immédiatement le sentiment que j'éprouve, ayant l'impression d'être coupée du monde dans cette pièce insonorisée. «Ouai. Surtout quand c’est la folie pour moi. Que j’ai des gros dossiers à gérer. Que j’ai même pas une seconde à moi. Enfin, t’sais ce que c’est.» Je souris, ne pouvant que reconnaître que celle-ci je ne l'ai pas volée.« Ouais» soufflais-je en tentant de ne pas me laisser envahir par la culpabilité qu'il me balance en plein visage. Il me passe devant, alors que je me pousse légèrement, cherchant à ne pas perturber son travail pour autant, qui pour le coup semble primer sur le reste. «Les gars, on peut enchaîner sur le prochain son. J’suis d’attaque.»  J'avance légèrement dans la pièce, lui tournant désormais le dos et me pince les lèvres, avant de glisser ma bouche sur le côté, luttant au plus profond de moi pour chasser le côté décourageant qu'il veut souffler. Je dois me reprendre. La réponse des hommes de l'autre côté ne m'échappe pas, et joue possiblement en ma faveur. Impossible pour lui de se défiler, ou presque. Je pivote de nouveau, voyant sa silhouette se figer derrière la porte alors qu'un vent glacial semble inonder la pièce. «Je suis plus un gamin Savannah.» Je soupire doucement, plantant mon regard sur son visage, qui exprime tout sauf la joie de me retrouver à cet instant. «Je regrette pas ce que j’ai fais. Mais si toi oui. Fallait juste le dire. J’suis capable de comprendre. Et je pensais qu’on été suffisamment complice pour se dire les choses. » J'aime sa franchise, et je ne peux qu'être admirative de sa capacité à mettre des mots sur ses contrariétés du moment. J'aimerais pouvoir me livrer si facilement, lui expliquer ouvertement les maux qui m'habitent, et sur lesquels je peine parfois à comprendre mes réactions, mais je n'y parviens pas. Ca me semble presque impossible, et nerveusement, je pince mes lèvres, desquelles chaque mot qui pourrait s'en échapper finit par mourir dans le silence le plus complet . Une partie de moi en crève pourtant d'envie.  Alors j'attends, espérant que les secondes jouent en ma faveur, et que peut-être je parvienne enfin à me lancer, à trouver le courage. Malik va cependant me venir en aide en lançant un autre sujet. «Tu leur a raconter quoi pour que ces idiots te laisse passer ?» J'apprécie. Peut-être ne s'en rend-il pas compte, mais sa façon de nous replonger dans un contexte plus léger me pousse à me reprendre et à retrouver la confiance que je lui voue naturellement. Un semblant de sourire s'empare de mes traits. « J'suis la secrétaire de ton agent, et j'dois revoir quelques trucs avec toi » Mes traits s'étirent davantage, laissant entrevoir une fausse innocence et une légère espièglerie dans un même temps. « J'm'attendais pas à c'que ce soit si facile» avouais-je en relevant les épaules, m'approchant finalement du micro central et des quelques feuilles posées en vrac et sur lesquelles se trouvent les paroles d'une des chansons. Je les feuillette rapidement, faisant mine d'y apporter de l'intérêt alors que la seule chose qui encombre mon esprit est cette explication que je me dois de lui accorder, et qui fait naître une certaine pression dans mon corps. «Malik…» commençais-je, la gorge serrée. Je me mordille légèrement la lèvre et m'efforce de croiser son regard, qui contre toute attente, me pousse à poursuivre sur ma lancée et à relâcher les feuilles. « Tu as toutes les raisons d'm'en vouloir.» Je relève légèrement les sourcils, cherchant probablement à l'en convaincre. « Tu sais, quand je me retrouve assise derrière mon bureau, j'ai l'impression de savoir exactement ce que je dois faire. Tout me parait censé et normal. Tout le monde doit penser que j'ai plutôt bien réussi. J'ai un poste à responsabilité, j'ai réussi ma vie professionnelle, j'suis l'heureuse maman d'un petit garçon…» Une réalité qui pouvait me faire apparaître comme une femme épanouie sur tous les plans, confiante, en paix avec elle-même et ses valeurs. « La vérité, c'est que tout n'est pas si évident tu vois…» Un léger sourire pour tenter de me montrer rassurante, alors que cette réplique régit ma vie depuis si longtemps. « J'ai renié mon fils durant les premières années de sa vie, j'ai une famille insupportable, je passe la plupart de mon temps à me demander si j'suis à la hauteur de ce qu'on m'a offert, et récemment, j'ai vécu un échec sentimental particulièrement douloureux qu'il m'est encore difficile de surmonter aujourd'hui. J'enchaîne les heures au boulot, je joue mon rôle de mère du mieux que je peux, mais il m'arrive d'être submergé par tout ça… Et s'il y a bien un plan que je préfère délaisser, c'est celui-ci sur lequel je n'ai plus beaucoup d'espoir, celui pour lequel je n'suis pas certaine d'être prête» Qu'importe ce qu'il peut attendre de moi, l'incertitude flotte au dessus de nous et je préfère qu'il soit conscient de ce que ça peut impliquer «Alors tu peux continuer de croire que j'suis une femme égoïste et opportuniste, le genre qui prête peu d'attention à ce que les autres peuvent penser ou ressentir…Ou tu peux décider de vouloir connaître ce qui se cache derrière cette armure. Ca s'ra pas facile, ça demandera sûrement pas mal de patience, peut-être que ça s'achèvera par une belle déception, et que tu n'en tireras pas grand chose… Mais peut-être que ces risques valent la peine d'être vécu et qu'il faut se laisser porter »

Je le sais, j’ai toujours eu tendance à m’attacher, trop facilement. Ça m’a jouer des tours, ça m’a causer des tracas, des déceptions, des peines. Avec Savannah, c’est différent. Parce que d’emblée j’ai su que ça serai comparable à rien d’autre. Notre rencontre atypique, nos aventures tumultueuses, le contexte qui nous a lié et permis de nous retrouvé. Tout était différent de ce que j’ai toujours pu connaître. Je n’ai jamais rien imaginer ou espérer. En revanche, j’ai toujours eu cette volonté de vivre ces instants avec elle, de les provoquer même suite à notre dernière soirée. Je suis tombé de haut devant son silence entre couper de refus. Non pas que l’on se doive quoi que ce soit, loin de la même. Mais j’ai eu l’impression de ne pas être à la hauteur, de n’être qu’un passe temps lors de ces moments et rien de plus. Et bien que ça ne sois pas agréable de penser ça, j’étais prêt à l’accepter pour vu que la jolie blonde me le dise, c’est bien là la seul chose que j’ai attendu, voulu, de la franchise. Peut être que je suis encore trop naïf, trop rêveur. Que j’ai cette tendance à dire ce que je pense sans vraiment me soucier des conséquences, bonne ou mauvaise. La vérité n’est pas toujours facile à avouer. Et en prime, je suis loin de me douter des raisons de Savannah, il n’y a que mon imagination qui a fais travailler mon esprits durant ces jours de silence. Avant de me rendre à l’évidence, de penser qu’elle ne serait plus qu’un souvenir, ni plus ni moins. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que je la découvre à l’endroit où je l’attend le moins, dans mon studio. Et comme je vous l’ai dit, je suis honnête, sincère, franc. J’ai du mal à cacher mon ressentiment vis à vis de la situation, je ne me montre ni aimable, ni agréable. J’en ai conscience, mais ce n’est pas calculer, ce n’est pas réfléchis. Ce qui ressemble à une petite vengeance n’est rien d’autre que l’expression d’une déception que le temps a renforcer. Pourtant, atténuer et adoucis par l’attitude de la femme d’affaire. Je ne la connais pas encore, pas parfaitement en tous cas. Mais elle dégage cette timidité, cette gêne vis à vis a de la situation, qui ferai de moins un monstre si je venais à en rester de marbre.

Et pour preuve, devant le silence vite pesant qui règne en maître dans la pièce insonorisé. Alors que je la vois s’approcher de mes notes. Je me montre moins fermer, moins dur. On va pas se mentir, c’est pas les pingouins qui glisse les plus loin de la banquise… Mais ils sont sympa. même si la, a l’instant t, je les déteste. Être partis, m’abandonner au moment où j’aurai voulu avoir cette échappatoire, autant le dire, avec des amis comme ça, je n’ai pas besoin d’ennemi. Et quand j’entends mon prénom, je comprend que les mots qui vont suivre vont être plus sérieux. Après tant de légèreté, pour la première fois, on semble se diriger vers une conversation des plus sérieuses, délicate puisqu’elle va sûrement évoqué des choses plus personnelles. Après tout, c’est ce que je lui reproche, par mes mots, de ne pas avoir su me parler, même si c’est pour m’envoyer chier. Pour la première fois, je croise son regard sans chercher à le fuir, au contraire. Rapidement, je comprend, toute la complexité de sa vie, toute la difficulté que ça peut représenter pour elle certaines choses. Ça a tendance à me rassurer, inconsciemment, j’ose comprendre que je ne suis pas le problème, que je n’ai rien fais de mal. Et que dans le fond, je ne suis pas si insignifiant que ça. Plus encore, je réalise la confiance qu’elle me porte. Me parler ouvertement, de telle chose, c’est un signe fort. Et tu pensais que ce genre de chose m’aurais fais fuir en courant ? dis je dans un léger soupir, alors que je fais quelques pas, de manière à réduire la distance entre elle et moi. C’est dingue, je n’avais jamais envisagé que l’on se recroise. Et si ça venait à arriver, j’aurai cru que j’allais me montrer impassible, de marbre, laisser derrière moi ce qui avait l’air d’appartenir au passé. Mais sa confession, ses mots, ça fais fondre comme neige au soleil la rancoeur que j’ai pu cumuler. Devant ton silence. Je me suis persuader que j’en valais pas la peine. Après tout, je me suis dit que c’était logique. Une femme comme toi. Qu’est ce qu’elle s’intéressait à un petit con comme moi. un faible sourire étire mes lèvres alors que je l’observe du coin de l’œil. Si elle c’est confier, sans retenu, je peut en faire tout autant non ? Et je ne demande rien de plus, te connaître, te comprendre, te découvrir. Sans réel attente. il n’y a pas de pression à avoir. Ce n’est pas parce que l’on c’est rapproché que l’on se doit quoi que ce soit. Ce soir ou je suis venu. J’étais au plus mal. Un de mes très bons potes m’a rayé de sa vie. Ma sœur est partis avec lui, me laissant seul dans ce chaos. Et c’est à toi que j’ai pensé. T’as été la seul personne que je voulais voir. J’arrive même pas à l’expliquer, mais ce soir là j’ai compris que t’avais une place dans ma vie.

Finissant par me rapprocher, je prend place sur le siège qui fais face au micro et donc, au côté de la jolie blonde. Jamais je te demanderais de brûler des étapes. Ou même de me raconter ce dont tu ne veut pas parler. On a tous un passé. Certains plus compliqué que d’autre. Et ça laisse des marques, c’est indéniable. Je vais pas mentir, je suis pas un magicien. Je vais pas te promettre d’être ta solution miracle. Mais je peut être là, si tu m’en laisse l’occasion, je serai présent. des plus sincères, je passe mes mains sur mon visage. Voilà bien longtemps que je n’avais pas partagé de conversation aussi forte, avec qui que ce soit. La seul chose que je considère comme importante, essentiel. C’est de savoir ce dire les choses. Y a rien de pire que l’incertitude. si je me doutais que Savannah était plus que cette femme d’affaire que j’ai pu entrevoir, que derrière sa confiance en elle quelques failles pouvait exister. J’étais loin d’imaginer ce que j’ai appris aujourd’hui. Alors, tu peut décider de me laisser mettre un pied dans ton quotidien. D’accepter que je sois là pour fendre cette armure qui te protège depuis des années. En m’assurant de remplacer chaque faille que je parviendrai à causer, pour que tu reste protégé. Avoir conscience que je suis du genre têtu et que je suis pas du genre à abandonner. Avec les risques que ça implique. les risques, c’est un bien grand mot. Mais c’est réel, si on s’aventure sur ce terrain, nul ne sait comment tout ça peut se terminer, ou même nous mener. Et mine de rien, cette incertitude à son charme. J’ai pas de seconde option à te proposer à dire vrai. une manière de m’imposer ? Oui et non, le ton est léger. C’est une façon de lui faire comprendre le choix que je prend. Le contraste avec son arrivé et maintenant, alors que quelques minutes les sépares, c’est saisissant. Peut être que dans le fond je suis trop gentil, mais en même temps, les raisons de ses agissements sont légitimes. Elle a pris la peine de venir me voir, de me confronter avec tous ce que ça implique. Je n’ai même pas imaginé une seconde rester insensible face à elle. T’as conscience, qu’à part mes équipes, personne n’est jamais venu me voir en studio. c’est mon havre de paix, mon jardin secret. Je l’ai toujours conserver. Jusqu’à aujourd’hui où j’accepte sa présence improvisée.

Il m'avait fallu du temps pour comprendre que mon comportement n'était pas le plus adapté. Cette étrange sensation persiste dans mon esprit, qu'importe ce qui peut se passer, je reste comme figé dans le temps, incapable d'avancer, incapable de me raisonner. Je suis littéralement enfermée dans cette bulle, et chaque approche sonne comme une intrusion dans cette zone de confort qui semble désormais interdite à quiconque qui souhaite s'y aventurer. Je suis méfiante, paralysée par le moindre pas en avant que je me dois d'effectuer. Je réalise un peu plus à chaque fois les conséquences de cet échec, les répercussions qu'il a provoqué sur qui je suis, et ce que je veux, et il me paraît soudainement impossible de passer outre, ayant l'impression d'entraver cet équilibre que j'étais parvenu à retrouver ces derniers mois. Ca peut probablement se comprendre et être excusable, ce qui ne l'est pas, c'est les dommages que je cause sur mon passage. Le silence que j'ai imposé à Malik est des plus injustes, remettant en considération tout l'intérêt que je peux lui vouer, à lui, mais aussi à notre relation qui devient toujours plus profonde par les moments que nous partageons depuis notre rencontre. La partie la plus égoïste de mon être a fini par accepter le jugement qu'il devait me porter, et naturellement, je m'étais convaincue que tout ça était dans son propre intérêt avant le mien. Mais l'autre…Cette partie sensible, guidée par un palpitant que je préfère sous estimé, n'est pas parvenue à y trouver la paix. Dans un quotidien plus que médiocre, des pensées soudaines à son égard m'ont rappelé à l'ordre, et le sentiment agréable qu'elles soulevaient m'ont probablement poussé à réaliser que peut-être, j'étais prête à quelques concessions. Devoir mettre ma fierté de côté face à son intransigeance et son ignorance devait en faire partie. Pour autant, les pieds ancrés dans le plancher de ce studio, je suis incapable d'éprouver le moindre remord quant à ma présence à ses côtés. Peut-être n'est-il pas prêt à écouter des explications tardives, ou peut-être qu'il n'en éprouve ni l'envie ni le besoin, mais je n'ai pourtant pas l'intention de passer cette porte de nouveau sans avoir cherché à essayer. J'ai envie qu'il sache, qu'importe ce qu'il décide ensuite, qu'importe le jugement qu'il pourra me porter. Malheureusement, cette volonté se retrouve écorchée par un besoin du jeune homme de s'exprimer en premier, et rapidement, les prémices d'une discussion sérieuse entre nous me déroute plus que de raison. N'est-il pas celui qui rend nos échanges plus faciles généralement? Celui qui me fait oublier combien la vie peut être complexe? Je m'efface, puisant au plus profond de moi pour trouver le courage de me livrer à mon tour, et d'honorer ce premier effort, qui s'est avéré tout aussi délicat, en m'amenant à lui faire face. Mon silence peut être déroutant, et tout ce que je me contente de faire, c'est de répondre à une question, comme si ma seule présence ici devait suffire à lui faire oublier le reste, comme s'il devait se contenter de celle-ci sans chercher à comprendre ce que ça pouvait signifier. «On va pas se mentir, c’est pas les pingouins qui glisse les plus loin de la banquise… Mais ils sont sympa. » L'homme qui s'était chargé de moi l'avait été suffisamment pour me donner la chance de pouvoir entrer dans cette sphère privée en tout cas, malgré le manque d'éléments qui pouvait le faire douter de ma crédibilité.

Quelques secondes s'ensuivent, dans lesquelles il m'est plus facile de me laisser faussement distraire par quelques notes sur une feuille blanche que de prendre la parole. C'est pourtant ainsi que je vais retrouver la parole et décider de me lancer dans un monologue aussi grotesque que gênant, mais ô combien réel. Mon regard bleuté se plante dans le sien, mais cela ne m'arrête cependant pas en chemin. «Et tu pensais que ce genre de chose m’aurais fais fuir en courant ?» Derrière cette question, une réponse qui ne trouve pas sa place, et dans laquelle je cherche à déceler la moindre ironie. Il s'approche de moi, parvenant à me guider sur ce qu'il peut en penser, alors que ma bouche se glisse en coin un bref instant, laissant apparaître un visage aussi innocent que coupable, comme s'il s'adressait à l'enfant que j'ai pu être par le passé, et qu'il fallait persécuter pour qu'elle trouve le cheminement de ses pensées. Je relève les épaules finalement, lâchant en soupirant « Ca devrait pourtant.» Je lui explique de but en blanc toute la complexité de ma personnalité, qui est probablement à l'opposée de celle qu'il a pu s'imaginer de moi. Mon regard se perd faussement sur une feuille avant d'oser se relever sur lui au son de sa voix. «Devant ton silence. Je me suis persuadé que j’en valais pas la peine. Après tout, je me suis dit que c’était logique. Une femme comme toi. Qu’est ce qu’elle s’intéressait à un petit con comme moi.» Un souffle ironique s'échappe de mes lèvres. «Arrêtes» tentais-je de le contredire, gênée qu'il puisse avoir une si haute opinion de moi, qui est bien loin d'être méritée.. Il était bien plus digne d'intérêt que je ne le serais jamais, et la compréhension dont il fait preuve sur le moment est encore là pour me le prouver. «Et je ne demande rien de plus, te connaître, te comprendre, te découvrir. Sans réelle attente.» Mon visage se tourne davantage vers le sien, comme si ces simples mots suffisent à me mettre en confiance. C'est ce dont j'ai besoin. Tout est bien trop compliqué pour oser songer à quoique ce soit si ce n'est l'instant présent, et je suis soulagée qu'il puisse partager lui aussi cette volonté, qu'importe ce qu'elle peut apporter ou provoquer en chemin. «Ce soir où je suis venu. J’étais au plus mal. Un de mes très bons potes m’a rayé de sa vie. Ma sœur est partis avec lui, me laissant seul dans ce chaos. Et c’est à toi que j’ai pensé. T’as été la seule personne que je voulais voir. J’arrive même pas à l’expliquer, mais ce soir là j’ai compris que t’avais une place dans ma vie.» Cet aveu me touche autant qu'il m'effraie, comme si l'importance qu'il pouvait me vouer était une imposture et que je n'étais pas en mesure de la mériter. Serais-je seulement en mesure d'être à la hauteur de ce qu'il attend de moi? Il prend place à mes côtés, assez près pour que les effluves des notes masculines de son parfum chatouillent mes narines. «Jamais je te demanderais de brûler des étapes. Ou même de me raconter ce dont tu ne veux pas parler. On a tous un passé. Certains plus compliqué que d’autre. Et ça laisse des marques, c’est indéniable. Je vais pas mentir, je suis pas un magicien. Je vais pas te promettre d’être ta solution miracle. Mais je peut être là, si tu m’en laisse l’occasion, je serai présent» L'image du chaos qui représente ma vie se rappelle à moi, et je l'imagine un instant être capable de combler ce sentiment d'insécurité qui me persécute depuis bien trop longtemps. Si seulement les choses pouvaient être plus facile. «La seule chose que je considère comme importante, essentielle. C’est de savoir ce dire les choses. Y a rien de pire que l’incertitude.» J'étire mes lèvres, dans un semblant de sourire. « Ouais… C'est pas tellement ce qu'il y a de plus facile pour moi parfois » Un fait particulièrement étrange. J'avais cette capacité à me montrer bien trop franche lors de certaines occasions, et j'étais souvent terrassée par l'incapacité à m'ouvrir dès lorsque ça devenait trop intense à mes yeux.

«Alors, tu peux décider de me laisser mettre un pied dans ton quotidien. D’accepter que je sois là pour fendre cette armure qui te protège depuis des années. En m’assurant de remplacer chaque faille que je parviendrai à causer, pour que tu reste protégé. Avoir conscience que je suis du genre têtu et que je ne suis pas du genre à abandonner. Avec les risques que ça implique.» Il est bien plus fort et intrépide que je ne le suis, et je l'envie soudainement d'avoir une telle force de caractère et un tel espoir. «J’ai pas de seconde option à te proposer à dire vrai.» Il parvient à me faire rire par cette simple réplique, et instantanément, un sentiment de chaleur souffle dans le haut de mon corps. «Eh bien…Si j'ai pas le choix alors» Un amusement qui persiste au travers du sourire sincère que je lui adresse. Mes iris témoignent de toute l'affection que je lui porte, alors que silencieusement, je le remercie pour tout ce qu'il se retrouve à faire pour moi. «T’as conscience, qu’à part mes équipes, personne n’est jamais venu me voir en studio. » Mon regard se balade sans plus attendre autour de nous « Mais je n'suis pas n'importe qui moi…» Je relève les sourcils, tentant de garder un air sérieux. « J'suis quand même la secrétaire de ton agent!» Je souris, m'imprégnant un instant de cette atmosphère particulière que dégage cette pièce. « Et puis…. Tu m'dois toujours une chanson» lui rappelais-je , venant un instant percuter avec douceur son épaule avec la mienne.

Qu’on se le dise. C’est irrationnel. Ce début d’attachement, ce lien qui se crée, qui se renforce entre nous. Il n’a rien de logique, rien de prévisible, rien de raisonnable. Et pourtant, il est là, il est réel et indéniable. Je l’ai pensé éphémère, je l’ai cru achevé, je me suis même fais à l’idée que c’était comme ça, que je devais faire une croix dessus et que sans doute, je me suis trompé, je me suis fait des idées, j’ai cru ou penser des choses qui n’était pas vrai, ou en tous cas pas réciproque. Sa présence ici rabat toute les cartes, elle chamboule les certitudes que je me suis matraqué pendant des semaines lors de son silence. J’aurai pu chercher à comprendre, creuser mais je n’ai pas voulu. Non pas que j’en avais pas envie, mais je ne suis pas du genre à vouloir forcer les choses. J’estime que si les choses doivent se faire, alors ça se fera naturellement. Elle m’a prévenu pourtant, et ça ne m’a jamais fais peur. Mais je ne peut et ne veut pas l’obliger à quoi que ce soit, l’idée n’est pas de m’imposer de sa vie, mais que ma place sois presque une évidence. Et ça, ça dépend surtout de la jolie blonde, plus qu’autre chose. Toutefois, je comprend l’ampleur de la situation, je comprends que les choses peuvent s’avérer difficile, compliqué. Après une peine, une déception, une désillusion, c’est très compliqué de se remettre en scelle, d’accepter de donner de nouveau sa confiance. Et ça, c’est à moi de m’en montrer digne, de lui prouver que je suis capable d’endosser ce type de rôle.

Puis elle se confie, s’expose, elle fais tomber la carapace, l’armure. Dans une franchise touchante, dans une sincérité troublante. Elle me fais oublier ma rancoeur et me rappel pourquoi j’ai eu ce regard différent à son égard, pourquoi en si peu de temps il y a eu cette attachement qui est née. C’est pas mon genre. et peut être que c’est un tort. Quand les choses sont compliqués, je ne fuis pas, je ne me défile pas. J’ai toujours eu les épaules suffisamment large et solide. Encore plus quand j’estime que ça en vaut la peine. Je gère mal les problèmes, je suis loin d’être parfait, mais je ne les fuis pas. Ça prendra le temps que ça prendra. Et ça dépend de toi. Mais tu verra que je serai là. J’suis pas du genre à balancer des paroles en l’air. je ne sais pas vraiment où on va. Je ne sais même pas quel chemin on emprunte, si seulement on en emprunte un. Mais la vérité est bien celle ci, je serai là. J’ai peut être une vision vielle Ecole de certaine chose, mais selon moi, il n’y a rien de plus logique que de composer avec les soucis et crainte de l’autre. Je dirai même que plus notre lien va s’approfondir et de renforcer, et plus ça sera à moi de transformer ces craintes et peurs en espoir et joie. Alors oui, c’est peut être une vision naïf de la vie, je suis peut être loin du compte. Mais c’est ce que je pense, comment je vois les choses alors qu’elle me confie cette blessure qui semble impacter sa vie. J’ai un simple hochement de tête lorsqu’elle me contre dit. Est ce qu’elle a raison ? Est ce que c’est pour me rassurer ? J’en sais rien. Les échecs et le fait de ne pas avoir eu de réel histoire a presque trente ans fais peser des doutes. Je me remet en question et plutôt que de rejeter la faute sur les autres, j’ai plutôt tendance à me dire qu’au final, le problème viens peut être de moi. Ça ne m’empêche pas de lui répondre, si on pourrait croire que je cherche à la rassurer, ce n’est absolument pas le cas. Je dit ce que je pense, ce que je ressent vis à vis de la situation, vis à vis de ce qu’elle m’a confier. Disons, par un exemple tout à fait pris au hasard. Plutôt que de dire que tu es débordé. Il te suffis de me dire que tu as besoin de temps. Où je ne sais quoi. J’me braquerai pas. Je peut comprendre. alors qu’au contraire, le silence peut vite s’avérer être une sentence qui va me paraître beaucoup plus désagréable. Non parce que, je suis persuader que j’embrasse très très bien. Et l’espace d’un instant, j’ai commencé à me dire, que peut être tu es folle. Je me suis soucié de ta santé mental pour ne pas avoir voulu me revoir. entre l’humour et la pointe de charme, très légère à défaut d’être subtile. Devant le sérieux de notre conversation, un brin de légèreté ne peut pas faire de mal.

Devant ce choix, qui n’en est pas vraiment un d’ailleurs. J’opte pour la seul option viable à mes yeux. Ne pas lâcher. Pas des maintenant, pas si tôt. Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir, mais je sais que je le regretterai si je n’essaye pas. Penchant mon visage vers elle, je ne manque pas d’en rajouter. On dirai presque que je te force la main. je la taquine, gentiment. Avant de la pointer délicatement du doigt. Ne pense pas que ce petit air désolé et ce regard marche à tout les coups. bon, ok, peut être bien qu’à l’instant T, je ne suis pas très crédible. Mais au final, ça démarche ne vaut elle pas la peine que je fasse table rase de ma rancoeur ? La vie est trop courte pour ne pas savoir faire la part des choses, encore plus quand quelqu’un prend le courage de faire un premier pas. Elle me fais sourire, puis rire à me rappeler qu’elle est censé travailler pour mon agent. Elle me surprend même avec sa remarque. Son épaule contre la mienne, me fais relever mon visage vers le sien pour capter l’attention de son regard en y plongeant le mien. Parce que tu pense débarquer comme une fleure, une très jolie fleure certes. Et réclamer ton du ? naturellement, je viens passer un de mes bras autour de ses hanches, alors que l’on visage viens trouver logis sur son épaule. J’suis vraiment pas sûr que tu ne le mérite. bien évidemment que je profite de cette proximité. J’apprécie sa présence, j’apprécie d’autant plus de l’avoir si proche de moi. Son parfum qui pourrait m’enivrer. Puis, j’ai plus personne pour mettre un instru. Ça me forcerai a le faire a capella. Et à part mes textes, j’ai pas franchement de parole à disposition. est ce que je cherche à me défiler ? Non, même si tous ce que j’ai citer sont des faux prétextes auquel j’aurai aucun mal à remédier si besoin. Disons plutôt que la jolie australienne dois le mériter. Je tourne mon visage vers le sien, la distance est très minime, presque intimiste. Un sourire étire les traits de mon visage alors que je glisse quelques mots. J’suis content que tu sois là. content qu’elle ai décidé de rompre le silence, qu’elle ai eu le courage de venir m’avouer certaines choses, content qu’elle semble me laisser l’opportunité de mettre un pied dans sa vie, signe qu’elle ne semble pas contre voir ou tout ça peut mener. Puis qui sait, peut être que la prochaine fois, on va s’autoriser à se voir juste parce qu’on en a envie. mes doigts viennent caresser sa joue l’espace de quelques secondes. Faut dire que jusque maintenant, ce sont des concours de circonstances qui nous ont mis sur la route l’un de l’autre à chaque fois. Peut être bien que nous allons envisager des sorties et rendez vous par la suite.

Ma venue ici a de quoi surprendre. Rien ne laissait présager un tel retournement de situation, alors que tout laissait à penser que je m'étais fermée à lui. Ces derniers mois n'avaient pas été évident, pour ne pas dire désastreux, et j'avais eu à coeur de me recentrer sur moi-même, ayant bien trop peur de ce que tout ça pourrait signifier. Je sais que ce baiser échangé l'autre soir ne représente en rien un quelconque engagement, il n'empêche qu'il en donne malgré tout l'illusion. Au-delà de ce simple rapprochement, je devine que je lui plais réellement, et cela suffit à m'effrayer. Je ne suis pas certaine d'être prête, je ne m'en sens pas véritablement capable, pas plus avec lui, qui vit dans un monde opposé au mien. Tout nous sépare, et songer à une quelconque relation me ramène à un échec inévitable. Parce qu'il est plus jeune, parce que nos professions respectives ne sont pas compatibles sur le long terme, parce que contrairement à lui, je suis déjà impliquée dans mon rôle de maman, et que je n'ai pas le droit à l'erreur à ce stade, parce que ma naïveté ne peut définitivement pas m'amener à nouveau sur un chemin sinueux, dans lequel il n'y aura pas d'issue heureuse… Et puis il y a cette autre chose. Cette vague inexplicable qu'il nourrit par sa simple présence. Une douceur inédite dans un quotidien particulièrement complexe. Il souffle une forme de légèreté, par un humour qui ne me laisse pas insensible, mais aussi, et contre toute attente, par toute l'attention qu'il m'accorde. J'ai besoin de ça. J'ai besoin de sentir son regard posé sur moi, et qui dénote toute l'affection qu'il est en mesure de m'apporter, besoin de ressentir qu'un homme puisse être capable de m'apprécier comme je suis vraiment, même lorsque je m'efforce de me cacher derrière cette armure pour m'en protéger. Est ce que cela suffira? Je n'en ai pas la moindre idée, et il est bien trop tôt pour pouvoir y songer. Tout ce que je sais, c'est que là tout de suite, sentir sa silhouette non loin de moi suffit à apporter une forme d'apaisement, même lorsqu'il me tourne le dos, en proie à une certaine rancune liée à la déception que j'ai suscité en lui par mon silence. Il mérite plus que quiconque la vérité, une transparence qu'il m'est difficile d'exposer si ouvertement auprès d'un tierce personne dernièrement, cherchant sans aucun doute à préserver une certaine fragilité qui persiste inévitablement en moi. Les mots ne sont pas évidents à sortir. Reconnaître mes doutes et mes erreurs n'est pas chose facile, surtout face à cet homme, qui s'affaire à être la meilleure version de lui-même à mes côtés. Et malgré tout ça, je n'attends rien de sa part, parce qu'il est en mesure de déceler la complexité que je représente à moi-seule, parce qu'il serait sûrement bien plus facile de profiter de l'occasion pour vouloir la fuir tant qu'il en est encore temps. «Et tu pensais que ce genre de chose m’aurais fais fuir en courant ?» Une réplique aussi spontanée que surprenante. Quelle personne serait en mesure de s'acharner dans un tel contexte? « Ça devrait pourtant.» Je le ramène à la raison, quand bien même je ne suis pas la mieux placée pour le faire. Parce que ce qui vient de se passer n'est qu'un prémisse d'une longue liste de problèmes à venir, et qu'il ne sera pas toujours en mesure de me comprendre. Pourtant, son corps se rapproche du mien, venant mettre à mal toutes mes certitudes. «C’est pas mon genre.» Sa persévérance pourrait être perçue comme complètement folle, insensée, voir surjouée pour satisfaire mes propres envies, mais je décèle l'authenticité dans son regard. Est-il ce genre d'homme,qui se bat pour avoir ce qu'il veut? Qu'importe les difficultés qui se dressent sur son chemin?Un homme qui n'a pas peur de l'assumer, et s'y résoudre quoiqu'il en coûte? «Ça prendra le temps que ça prendra. Et ça dépend de toi. Mais tu verras que je serai là. J’suis pas du genre à balancer des paroles en l’air.» Il me faudra probablement bien plus pour le croire, pour lui accorder ma confiance, mais le fait qu'il puisse le revendiquer si ouvertement, l'assumer sans détour, suffit à me faire prendre conscience qu'il est bien plus précieux qu'il ne l'imagine. Et le fait qu'il ait pu douter un instant de ce qu'il vaut à cause de mes actes me rend honteuse. Tout ça n'a jamais eu à voir avec lui, et ce qu'il est. C'est moi le problème et la perception particulièrement élevée que j'ai des relations amoureuses. Perception qui, malgré des idéaux bien ancrés, s'est avérée me ramener à des défaites récurrentes. «Disons, par un exemple tout à fait pris au hasard. Plutôt que de dire que tu es débordé. Il te suffit de me dire que tu as besoin de temps. Où je ne sais quoi. J’me braquerai pas. Je peux comprendre.» Il m'extirpe un doux sourire par tant d'insouciance, et j'aimerais tellement pouvoir prétendre à ce schéma des plus innocents. « Donc tu ne verras aucun inconvénient à ce que j'te dise préférer une soirée avec mon pot de glace et mon film à l'eau de rose à un moment avec toi?» L'exemple n'est pas des plus parlants, mais j'ai besoin moi aussi de lui faire savoir que derrière toutes ces désillusions que j'ai pu lui infliger, je reste cette femme qui a besoin d'autodérision pour me détacher du côté dramatique de cette histoire. Je ne sais pas si je serais en mesure de répondre à cette requête, sachant que certaines vérités ne sont pas toujours bonnes à dire, mais je m'assurerais de faire mon maximum pour y parvenir. «Non parce que, je suis persuader que j’embrasse très très bien. Et l’espace d’un instant, j’ai commencé à me dire, que peut être tu es folle. Je me suis soucié de ta santé mental pour ne pas avoir voulu me revoir.» Il me fait rire, spontanément, sans même songer à toutes ces pensées plus sérieuses que j'avais pu m'infliger à ce sujet, et je me souviens immédiatement des raisons qui m'ont amené à lui. Sa capacité à rendre tout ça tellement facile, à m'enivrer d'un sentiment accessible et d'une extrême douceur. « Hum…Peut-être que j'n'ai pas eu le temps d'en profiter assez longtemps pour en arriver à cet acheminement» m'amusais-je, laissant flotter la possibilité que peut-être, un nouvel essai pourrait être plus concluant. Ce sourire charmeur et innocent à la fois se faufile sur mon visage, avant que je ne détourne le visage, sujette à une fausse timidité.

«On dirai presque que je te force la main. Ne pense pas que ce petit air désolé et ce regard marche à tout les coups.» Je souris, prenant finalement le temps de croiser de nouveau son regard en haussant les sourcils. « T'es sûr de ça? Non parce que je te sens perdre pied chaque fois que je feigne une légère moue» Je penche légèrement mon visage par-dessus mon épaule avec un faux air candide, cherchant à le lui faire avouer par un simple rictus.Il me doit cependant bien plus, notamment ce trophée remporté par sa défaite à cette partie de basket. « Parce que tu penses débarquer comme une fleur, une très jolie fleur certes. Et réclamer ton dû ? » Je plisse les yeux, faussement songeuse, avant d'acquiescer. «J'suis désolée pour toi, mais un gage est gage!» lui rappelais-je avec une fausse moue désolée. Sa main se faufile jusqu'à ma hanche, alors que son menton vient trouver refuge sur mon épaule. «J’suis vraiment pas sûr que tu ne le mérite.Puis, j’ai plus personne pour mettre un instru. Ça me forcerait à le faire a capella. Et à part mes textes, j’ai pas franchement de paroles à disposition. » Je souris, le voyant se défiler. « Je rêve ou t'as la trouille?» Je relève les sourcils, tournant légèrement le visage pour laisser mes iris trouver les siens.«J'te pensais plus courageux que ça!» Un moyen de faire pression? Mon regard décèle pourtant un peu plus loin cet instrument, posé contre l'un des murs, mais je n'ai pas le temps de l'évoquer qu'il vient briser le silence. «J’suis content que tu sois là.» Mes traits qui s'étirent doucement expriment à eux seuls la satisfaction de l'entendre dire, même si son attitude les premières minutes laissent supposer le contraire. «J'savais pas quoi faire ce soir alors» Je souris, un brin provocante, alors que mes yeux ne parviennent pas à se détacher des siens. Ses doigts caressent ma joue, les notes masculines et fraîches de son parfum inondent délicieusement mes narines « Puis qui sait, peut être que la prochaine fois, on va s’autoriser à se voir juste parce qu’on en a envie.» Je viens dégager une mèche blonde derrière mon oreille. « Ca, ça dépendra surtout de ta prestation» Je relève les sourcils, fuyant un instant cette étreinte pour récupérer la guitare et la lui tendre. « J't'ai déjà dit que j'avais un faible pour les artistes?»  

Est ce que je sais dans quoi je m’embarque ? Je crois bien que oui. Je comprend de plus en plus la jolie blonde, j’ai conscience que certaines choses sont bien plus complexe de son côté que du mien. Elle ne peut pas se permettre de prendre des risques aveuglément en se lançant dans une relation sans la certitude de faire le bon choix, là où ma marge d’erreur est plus grande que la sienne. Si je me trompe, ça implique beaucoup moins de complications. Mais je ne pense pas à tout ça, je ne veut pas non plus qu’elle y pense. L’attraction est réel, l’affection qui se développe au fur et à mesure tout autant. Je ne cherche pas à le cacher. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas dans mes habitudes, me dévoiler aussi ouvertement, ne pas mettre de barrière et montrer ce que je pense, ce que je ressent. Des échecs du passé m’ont moi aussi poussé à être beaucoup plus prudent, pour éviter une énième déception. Avec Savannah ça deviens encore plus fou et paradoxal, la complexité de la situation rentre le risque d’autant plus grand. Mais pour autant, je ne veut pas y penser, je ne veut pas songer à l’avenir, au dénouement, à ce que tout ça peut engendrer. Car c’est bien souvent la peur de l’avenir qui crée les barrières que l’on s’impose. Avoir peur que tout ça devienne sérieux et qu’on finisse par s’engager dans une histoire, ou au contraire, craindre que tout ça ne sois qu’éphémère, qu’une passade et que tout s’écroule comme un château de carte au moindre de coup de vent. Rapidement, j’ai décidé de ne pas penser à tout ça et de simplement vivre chaque instant avec elle. Être moi même sans me soucier de quoi que ce soit, sans avoir besoin de mettre une quelconque distance. Je n’ai pas de honte à lui montrer, lui faire comprendre, lui prouver que déjà elle a une certaine importance, que j’apprécie sa compagnie, que j’aime nos moments ensemble. Et si ça doit s’arrêter demain, je ne regretterai rien, je serai content d’avoir vécu tout ça, j’aurai la satisfaction de ne pas m’être restreint et c’est que ça devait être ainsi. Pourtant, il serai bien facile de me taire, de ne rien dire. Quand elle me fais comprendre que j’aurai mieux fait de fuir, de ne pas m’aventurer sur un terrain qui s’annonce compliqué et sinueux. Mais je ne veut pas jouer de rôle, je l’ai trop fait. Jouer l’indifférence par crainte de l’échec. Pas cette fois, je veut qu’elle comprenne que même si je suis plus jeune, même si ce côté séducteur me colle à la peau et que j’en joue énormément. Je suis quelqu’un de vrai, quelqu’un qui n’abandonne pas, quelqu’un capable de porter les poids qui lui pèse si elle en a besoin. Que ce n’est pas les complications qui vont me faire déguerpir. Si je ne suis pas parfait, si j’ai bon nombre de défaut. J’ai le mérite d’être quelqu’un de loyal, de présent et qui n’est pas du genre à lui faire faux bons quand elle en aura besoin. Même si pour tout ça, aucun mot n’aura réellement de valeur. Moi le premier, entendre les choses peut faire plaisir, en revanche, rien ne vaudra jamais les actes.

Son exemple me fais sourire. La gravité et l’ambiance pesante qui a pu régner à son arrivée semble se dissiper petit à petit. Comme quoi, on peut se dire les choses sans que pour autant ça se passe mal. Je penche mon visage d’un côté puis de l’autre. Hmmmm, j’sais pas. Ça dépend quand même de pas mal de chose. faisant mine d’être des plus sérieux, je prend une grande inspiration, comme ci l’annonce que je m’apprête à faire peur s’avérer aussi grave que sérieuse. Genre, du film que tu choisi. Non parce que je peut accepter si le film en vaut la chandelle. Mais si tu part sur un navet, il est bien possible que j’sois touché dans mon ego. et bien rapidement, après ma bêtise, un large sourire étire les traits de mon visage. Lui faisant bien comprendre qu’elle n’a pas de soucis à se faire à ce niveau là, pas avec moi. Non puis de toute façon. Même quand t’apprécie beaucoup la personne. On a tous besoin de temps juste pour sois, rien que pour sois. C’est pas saint sinon. peut être que ma vision des choses a ce niveau là est particulière, j’en sais rien. Mais je n’ai jamais compris ceux qui partagent absolument tout et tout le temps. Je ne juge pas, chacun vie les choses de la façon dont ils le veulent. Moi je sais que j’ai besoin de mon jardin secret, besoin de vivre des choses de mon côté. Et ça ne remet absolument pas en question l’attachement que j’ai pour la personne. Mais s’aimer ce n’est pas l’obligation d’absolument tout partager. Selon moi évidemment. Et elle me fais de nouveau sourire, de ce sujet qui aurai pu être épineux ou gênant, on arrive à le transformer, à en jouer. C’est révélateur, c’est plaisant, c’est agréable. Chaque chose en son temps. Tout vient à point à qui sait attendre miss Williams. autrement dit, tout ça n’était qu’un léger aperçu. De quoi, peut être, laisser présager une prochaine fois, moins timide dirons nous.

Elle n’a pas tort, ce petit air sur son visage, ce regard qu’elle me lance. C’est un tout qui n’a aucun de mal à me faire craquer, à me faire perdre pied comme elle le remarque si bien. Mais je ne peut pas le reconnaître, je ne peut l’avouer. Ça lui donnerai une arme bien trop efficace à disposition, même si dans le fond, tout ça reste bon enfant. C’est pour ça que je reste silencieux, lui donnant pas la satisfaction de lui répondre. Une réponse qui se lis dans mon sourire, dans mon regard qui s’illumine en croisant le sien. Parfois, certaines choses sont plus parlante que des mots. Tu lâche vraiment pas l’affaire. Rappel moi de ne plus jamais perdre contre toi. dire que j’ai presque cru pour m’échapper de ce gage. Il faut croire que la ténacité de la femme d’affaire n’est plus à prouver. Fallait pas me le dire deux fois ça. est ce que je compte la kidnapper pour la soirée ? Totalement. Maintenant qu’elle est là, pour moi. Autant en profiter avant qu’elle ne file de nouveau. Je la regarde s’éloigner, s’approcher dangereusement de la guitare pour revenir avec, me la tendant comme ci de rien était, accompagné de quelques mots, qui peuvent s’avérer suffisant pour que je trouve la motivation nécessaire. Et c’est par cette simple déclaration qu’elle arrive à pousser l’homme à s’aventurer sur un terrain qu’il ne voulait pas spécialement emprunter. le regard relevé vers elle, un sourire amusé. Je prend la guitare en main, réfléchissant quelques instants. Ça fais longtemps que je ne me suis pas éloigné sérieusement de mon domaine de prédilection.

Pourtant, je le fait, reprenant la chanson de Keane, Somewhere Only We Know. Plus adapter au piano toutefois, j’arrive à reproduire la mélodie à la guitare avant de me lancer, sérieusement dans le chant. Jouant de ma voix pour accompagner la musique que j’essaye de jouer au mieux à la guitare. Bien entendu, j’ai un peu triché, dans le sens ou c’est une musique et une chanson que j’aime beaucoup, que je connais presque par cœur. Mais l’idée est aussi d’offrir un instant appréciable à l’oreille. Et sans me soucier de quoi que ce soit, pendant presque trois minutes, je me concentre à jouer chaque accord comme il faut, à chanter les paroles sans retenu, démontrant que je pourrait presque me lancer dans un domaine totalement différent du rap, ayant eu la chance d’avoir une belle voix pour le chant. Avant de finalement, terminer cette prestation offerte uniquement à Savannah. Reposant la guitare à côté de moi. Relevant mon visage vers la jolie blonde. Tu disais quoi déjà ? Tu savais pas quoi faire de ta soirée. Heureusement je suis là pour te sauver d’un pot de glace sans saveur et d’un film qui sera bien moins intéressant que ma compagnie. un clin d’œil, l’invitation est subtil mais claire, je m’amuse de ce qu’on a pu se dire précédemment mais je compte vraiment profiter de cette occasion pour partager une soirée avec elle. Est ce que j’ai déjà une idée derrière la tête ? Évidemment que oui. Est ce que je compte le lui annoncer ? Bien entendu que non. Ça sera la surprise. Au petit bémol que je n’avais pas prévu de la voir ce soir, et que mon accoutrement, Jean et sweat n’a rien de bien classe pour sortir. Mais on s’en contentera pour ce soir. On prend ta voiture ou la mienne ?

Il est en droit de savoir, il est en droit de comprendre le chemin sinueux sur lequel il souhaite s'aventurer. Ma vie est compliquée, et il m'est souvent difficile de la mener comme je le souhaite. J'ai un boulot qui prend de la place, des responsabilités bien trop importantes pour oser les négliger, particulièrement depuis le départ d'Evan pour les États-Unis, et un fils, qui grandit et me demande bien plus de temps que ce je ne pouvais imaginer. Au-delà de ça, je ne suis pas certaine d'être prête à me lancer dans une nouvelle histoire, paralysée par la peur d'infliger une fois encore cette insoutenable douleur à mon palpitant, qui peine à se remettre de la précédente. Je suis fragilisée, terrassée par bien trop de souvenirs pour me lancer tête baissée dans un nouvel espoir. Quand bien même notre complicité s'avère être bénéfique pour moi, il n'en reste pas moins cet homme à l'opposé de mon profil, lié à une forme d'insouciance que je lui envie un peu plus à chaque instant. J'aimerais que les choses soient plus faciles à mes yeux, j'aimerais arrêter de me poser des questions et être débarrassé de chacun de mes doutes. Et je m'y affaire en trouvant le courage de l'affronter à cet instant. Mon discours peut paraître prématuré à cet instant, mais il dénote l'entière sincérité que je lui accorde, et l'affection que je lui voue pour oser m'y tenir. Étrangement, dans un moment où beaucoup auraient prit leur pied à leur cou, Malik ne faiblit pas. Mieux encore, il vient balayer l'ambiance pesante et bien trop sérieuse que j'ai instauré bien malgré moi à travers quelques aveux, me surprenant par la confiance qu'il semble me vouer. Cette satisfaction que j'éprouve se lit sur mes traits, probablement bien trop selon moi. « Donc tu ne verras aucun inconvénient à ce que j'te dise préférer une soirée avec mon pot de glace et mon film à l'eau de rose à un moment avec toi?» L'exemple peut prêter à rire, mais il exprime cette forme d'indépendance dans laquelle je me suis enfermée depuis plusieurs mois, et qu'il me sera sûrement difficile de surpasser par moment. Il sourit, et je ressens instantanément cette chaleur à l'intérieur de ma poitrine. «Hmmmm, j’sais pas. Ça dépend quand même de pas mal de choses.» Je fronce les sourcils, ayant bien du mal à rester sérieuse face à tant de manières surjouées. «Genre, du film que tu choisi. Non parce que je peut accepter si le film en vaut la chandelle. Mais si tu pars sur un navet, il est bien possible que j’sois touché dans mon ego» Je lâche un rire, hochant successivement de la tête pour lui faire savoir que j'ai bien saisi l'idée. « Je vois…Il faudra donc que tu penses à m'dire quel film rentre dans la catégorie navet d'après toi, histoire de ne pas blesser ton petit égo » J'en avais sans aucun doute une sacrée panoplie à mon actif, friande des films romantiques pur et dur. «Non puis de toute façon. Même quand t’apprécie beaucoup la personne. On a tous besoin de temps juste pour sois, rien que pour sois. C’est pas saint sinon.» J'acquiesce, appréciant l'espace qu'il semble prêt à vouloir m'offrir. Pour autant, je n'en oublie pas ce jeu puéril auquel je lui ai volé la victoire, et qui me donne l'occasion de pouvoir l'entendre sans passer par une bande son. «Chaque chose en son temps. Tout vient à point à qui sait attendre miss Williams. » Je hausse les sourcils, un sourire mesquin sur les lèvres. «Au risque de te décevoir, la patience ne fait pas tellement partie de mes qualités» Tout comme cette curiosité qui l'accompagne.

« T'es sûr de ça? Non parce que je te sens perdre pied chaque fois que je feigne une légère moue» J'en rajoute, jouant de ses yeux bleus pour le faire faiblir comme s'il s'agissait d'une arme redoutable, et qui derrière toute cette douceur, laisse entrevoir un pouvoir bien plus dangereux qu'il n'y paraît. Le sourire qu'il m'accorde en réponse suffit à me combler et à laisser entrevoir cette légère faille que je perçois en lui. «Tu lâche vraiment pas l’affaire. Rappel moi de ne plus jamais perdre contre toi. » Mon rire fait écho dans cette pièce, un rire aussi sincère que spontané.«Alors là,même pas en rêve! J'ai encore quelques idées en stock que je pourrais te demander » Je relève les sourcils, un sourire malicieux sur les lèvres, qui en dit long sur les plans qui se trament dans ma tête là tout de suite. «J’suis content que tu sois là.» Des mots qui me confirment ce choix, que j'avais pourtant remit en question à maintes reprises avant d'oser sauter le pas. Et plutôt que d'avouer naturellement que je ne regrette pas de l'avoir fait, j'opte pour une touche d'humour qui trouve toujours sa place à ses côtés «J'savais pas quoi faire ce soir alors». Un air je m'en foutiste qui est bien loin de la réelle signification, mais qui suffit à donner un ton moins sérieux. «Fallait pas me le dire deux fois ça. » Je fronce les sourcils, faussement méfiante face à ce qu'il pourrait proposer. «Dois-je y comprendre que tu as possiblement des projets pour moi?» Mes iris bleus croisent les siens, un fin sourire curieux sur les lèvres. En attendant, je semble en trouver un pour lui lorsque je m'éloigne pour récupérer une guitare. Tenir cet instrument entre mes mains soulève sans plus attendre une vague de souvenirs en moi. Je me souviens parfaitement de l'effet que ça pouvait avoir sur moi, et les heures perdues à inventer une mélodie harmonieuse à l'époque. L'effervescence, ce petit truc qui me faisait perdre pied chaque fois que je m'accaparais de la mienne pour en jouer. Cet objet que j'avais tant chéri, et que ma mère a voulu me remettre lorsqu'elle avait débarrassé la demeure familiale, oubliant la douleur qu'il y était lié. Un objet qui avait trouvé sa place dans le grenier, abandonné à son propre sort sous un tas de poussière. Si j'estime avoir manqué le train de la notoriété, celle de Malik est à un tournant décisif, et j'ai bien l'intention de pouvoir en profiter avant qu'il n'en oublie ces petites choses qui rendent la musique si magique. La voix, un seul instrument, il n'en suffit parfois pas plus pour provoquer un véritable spectacle. «Et c’est par cette simple déclaration qu’elle arrive à pousser l’homme à s’aventurer sur un terrain qu’il ne voulait pas spécialement emprunter. »Je laisse échapper un rictus, lui tendant l'objet avec un enthousiasme singulier. «J'ai un enfant, alors mes capacités de négociations sont quotidiennement exploitées» Mes traits s'étirent davantage, alors que j'observe autour de moi, venant finalement m'installer sur un fauteuil installé dans la pièce, cherchant à me faire discrète pour qu'il puisse se laisser envahir par le pouvoir de musique. Je ressens cette appréhension, celle des premières notes qui s'élèvent, presque incertaines, mais ô combien décisives. Ce sourire présent sur mes lèvres devient bien plus profond lorsque je l'observe, avec une attention toute particulière. Le timbre de sa voix est particulièrement agréable, enchanteur, et je ne parviens pas à me détourner de sa silhouette, lui vouant une admiration certaine.

Les dernières tonalités, et me voilà à me pincer les lèvres, cherchant à dissimuler cette émotion vivace qu'il vient de susciter en se mettant ainsi à nu. «C'était très joli. Ca valait le coup d'attendre» avouais-je en me relevant, frottant les mains pour cacher une quelconque nervosité. «Tu disais quoi déjà ? Tu savais pas quoi faire de ta soirée. Heureusement je suis là pour te sauver d’un pot de glace sans saveur et d’un film qui sera bien moins intéressant que ma compagnie.» Je laisse échapper un rire, penchant légèrement la joue vers mon épaule.« Eh bien, il semblerait que je ne sois pas en mesure de refuser. Les comédies romantiques attendront. »Qu'importe ce qu'il me réserve, je parviens à deviner qu'il ne sera pas en mesure de me décevoir. Il me l'avait déjà prouvé par le passé. «On prend ta voiture ou la mienne ?» «La tienne!» Je me souviens parfaitement du petit bijou qu'il a pris plaisir à me faire passer sous les yeux sur le parking de l'aéroport. «Tu vas une fois encore jouer le rôle du chauffeur ce soir….Pas de poutine à la clé cette fois?» Demandais-je avec amusement alors que nous passons la porte afin de quitter les lieux.

Je ne suis pas objectif. Totalement partis pris. Mais plus je semble comprendre des douleurs passé chez Savannah, plus je juge sans chercher à comprendre qui a bien pu faire ça. Loin de moi l’idée de penser que la jolie blonde est parfaite, on a tous des défauts, plus ou moins grave d’ailleurs. Et je la connais trop peu pour vraiment me rendre compte des choses. Mais de ce que j’aperçois, de ce que je décèle, de ce que je découvre. Les qualités dont elle sait faire preuve prennent totalement le pas sur les défauts potentiels. Et je ne serai jamais la solution miracle, je ne peut pas remonter le temps et lui éviter de souffrir. Mais je crois bien que j’ai envie d’être celui qui lui ouvre les yeux, que par moi elle comprenne que parfois la vie peut apporter de bonne surprise et bouleverser son quotidien de là meilleur des manières. Le temps nous dira si j’ai raison. Après tout, si nos vies sont diamétralement opposés, ça ne veut pas forcément dire qu’aucun avenir n’est permis. Tout n’est qu’une question de volonté je pense, réussir à franchir la barrière, réussir à surmonter les craintes. Et c’est compliqué, horriblement difficile, j’en ai bien conscience, Je te ferai ça. Toi, pense à me garder un ou deux classiques de côté. Histoire qu’on les regarde ensemble et que je puisse juger l’ampleur des dégâts.. l’observant du coin de l’œil, non pas sans un sourire. Vu ce que je peut regarder parfois, je serai bien mal placé pour la juger. Mais j’aime trop la taquiner pour rater une occasion pareil. Y a un début à tout. même si pour être totalement honnête, je la comprend totalement. La patiente est une notion qui m’échappe totalement.

Et alors que je m’apprête à la contre dire, à rester sur mes positions, à faire semblant que ce regard n’a pas autant de pouvoir qu’elle ne le pense. Elle m’achève presque en jouant du plus belle. Pour seul tentative de me sauver de cette arme, je viens capturer son menton entre mes doigts, comme pour essayer de reprendre un semblant de contrôle. C’est pas jolie de tricher. libérant son menton après m’être avouer vaincu d’une certaine manière. T’as quand même conscience que y a de forte chance que je gagne quand même ? C’est à tes risques et périls jolie cœur, j’ai aussi pas mal d’idée derrière la tête. après tout, tant que le dé de ce forum ne rentre pas en ligne de compte, j’ai toute mes chances de gagner non ? Ptet bien. Mais j’suis pas sûr que tu sois prête pour ça. J’veux dire, je veut te laisser le temps de totalement craquer pour moi. Si je t’en met plein les yeux d’entrée, tu pourra difficilement résister. on pourrai presque croire que je suis plein de prétention et d’arrogance. Mais il y a mon rire qui accompagne mes mots. Même si dans le fond, il y a une part de vérité, une part de moi convaincu que l’australienne peut tomber sous mon charme. Pour autant, je suis loin d’être aussi sûr de moi, bien loin même. L’inverse est vrai aussi, pour preuve, alors que rien n’est concret, j’ai évoqué son existence auprès de Marley, qui est sans aucun doute l’une de mes plus proches amies. C’est dire. Têtu et déterminé, elle reviens vers moi munis de cette guitare. Je peut facilement deviner qu’elle a l’habitude de tenir des instruments. Au Canada, nous avions vaguement évoqué son passé d’artiste. Je veut en découvrir plus, je suis beaucoup trop curieux de découvrir son univers. Tu viens de me comparer à un enfant… J’pensais pas que ça serai ton délire que je t’appel maman. Mais j’peut m’adapter. j’ai du mal à ne pas rire de nouveau. Pourtant, je dois rapidement retrouver mon sérieux. Ça fais longtemps que je n’ai pas fait ça. Chanter devant quelqu’un, chanter hors de mon registre, jouer d’un instrument. C’est paradoxale, mais autant j’ai aucune gêne à me montrer peu vêtu, autant m’exposer musicalement c’est beaucoup plus compliqué. Ça ne m’empêche pas de me lancer, d’en oublier tout ce qu’il y autour de moi le temps de la chanson. Concentrer dans les notes de musiques que je joue à la guitare, concentrer à maîtriser ma voix comme il faut. Une prestation pas aussi facile qu’elle peut le paraître.

Merci. c’est tout ce que je dit, timidement. Être complimenté sur la musique que je sort pour le public c’est une chose, j’ai l’habitude, c’est mon domaine. Là c’est différent, presque personnel. A quoi bon les regarder quand tu peut les vivre ? continuant de jouer la carte du mystère, acquiesçant quand elle choisi ma voiture, repensant au circonstance de notre rencontre. Non, on serai déçu. Rien ne vaut celle canadienne. quittant le studio, pour aller vers le parking. Je repense à ce job de chauffeur que j’ai accepté en dernière minute et qui m’a mis sur la route de Savannah. Comme quoi, parfois, le hasard peut bien faire les choses. Devant ma voiture, je la déverrouille puis j’ouvre la porte pour la jolie blonde. Attendant qu’elle s’installe avant de faire le tour et prendre place côté conducteur. Mclaren Artura, ça a été mon caprice, mon cadeau, ma folie quand j’ai sortis mon premier album et qu’il a bien fonctionné. Est ce que c’était une bonne idée ? Absolument pas. Est ce que je regrette ? Absolument pas. Avant de démarrer, j’attrape mon téléphone, appelant un ami. Ca va ? Nickel. Dit, si je débarque d’ici une petite demi heure tu pense y a moyen que tu me laisse le champ libre ? Sérieux, t’assure ! J’peut t’envoyer une petite liste, je te fais un Lydia dès demain. Merci beaucoup. rangeant mon téléphone dans ma poche, je démarre la voiture, prenant le chemin de notre destination, de notre rendez vous improvisé. Même ton regard ne me fera pas parler. Je te garde la surprise total.

Peut être que j’en fais un peu trop. Quoi qu’il en soit, après une grosse vingtaine de minute de route. Nous arrivons au niveau du port de Brisbane. Me garant, quand on sort de la voiture, nous sommes quasiment sûr le quai. Je tend ma main vers Savannah pour qu’elle l’attrape et me suive. Bon, j’ai dû improviser. J’aurai pu t’emmener au restaurant, ou t’emmener danser la salsa. Mais j’avais envie d’un moment qu’entre nous. on s’arrête finalement au niveau d’un bateau. Pas spécialement luxueux, mais suffisamment grand pour qu’on puisse s’y installer. J’aide Savannah à monter à bord. Là suivant de près. Je fouille dans un coin afin de récupérer les clés et allumer les lumières de l’embarcation. Afin de pouvoir amener Savannah jusqu’au pont du bateau ou un sac se trouve. Duquel je sort une bouteille de vin, et quelques petits trucs à grignoter. J’savais pas trop quoi prendre. Du coup je lui ai demandé de prendre un peu de tout. me retournant vers l’australienne, croisant son regard du mien. Je m’explique enfin un peu plus sur mon choix. J’ai toujours été un grand fan de l’eau. Ça m’a toujours passionné. Quand j’étais gamin, je voulais devenir marin. prenant place, assis sur l’une des banquettes du bateau qui donne une vue sur l’océan sur lequel le bateau flotte. Et j’ai de la chance d’avoir un pote d’enfance qui a son bateau. Et quand j’ai besoin de me retrouver, je viens ici et tout va mieux ensuite.

La peur me tient en otage, mais je décide de lui laisser une chance. Je prends le risque de poursuivre cette histoire, de creuser ce lien que nous étions parvenus à créer avec le temps, et qui bien qu'indéfinissable, gagne en profondeur à chacune de nos rencontres. Je suis incapable de savoir de quoi l'avenir sera fait demain, et je n'ai pas envie de le savoir. Je ne veux pas me mettre de pression, je ne veux rien précipiter, encore incertaine de ce que je peux attendre ou être capable de donner à cet instant précis de ma vie. J'ai cependant à coeur qu'il sache que je ne suis pas une femme facile, et que des obstacles se dresseront probablement sur notre chemin. J'ai un passé, j'ai vécu de nombreuses choses, et à ce jour, il m'est toujours plus difficile de foncer tête baissée dans une quelconque histoire. Il le comprend, suffisamment pour me rassurer à ce sujet, et partager avec moi un besoin de vivre l'instant présent, sans attendre plus de l'autre « Je te ferai ça. Toi, pense à me garder un ou deux classiques de côté. Histoire qu’on les regarde ensemble et que je puisse juger l’ampleur des dégâts..» Mes traits s'étirent dans un délicieux sourire alors que par une légère grimace faciale, je laisse entrevoir une légère hésitation « Uniquement si tu me promets qu'tu n'fais pas partie de ce genre de personne, celle qui commente chaque scène à voix haute. C'est insupportable, encore pire si c'est pour critiquer!» Et j'imagine qu'avec ce genre de programme, cette mauvaise habitude pourrait rapidement prendre le dessus, et me pousser à rentrer dans des débats complètement inutiles sur des histoires mielleuses tellement écoeurantes par leur manque d'originalité. Mais je dois avouer que l'idée de pouvoir partager un moment comme celui-ci avec lui n'est pas déplaisant, surtout après m'être tant de fois résignée à le faire, dans une solitude désarmante. Peut-être que c'est finalement tout ce dont j'ai besoin.

«C’est pas joli de tricher.» Mes yeux bleus se perdent volontairement dans les siens, cherchant sans aucun doute à user de toute mon espièglerie par ce simple moyen, un atout charmeur qui semble avoir raison de lui alors que ses doigts se perdent sur mon menton, évoquant silencieusement ce lâcher prise que je provoque par cette fausse innocence que j'arbore. «. T’as quand même conscience que y a de forte chance que je gagne quand même ? C’est à tes risques et périls jolie cœur, j’ai aussi pas mal d'idées derrière la tête.» Je laisse échapper un rire, haussant finalement les épaules. « Mouais… Je profiterais de mes talents sportifs une fois encore pour te battre à plate couture!» Une ironie, moi qui ne suis pas tellement adepte du sport, si ce n'est en m'accordant un petit jogging de temps à autre. En attendant, il semble avoir d'autres projets pour moi. «Ptet bien. Mais j’suis pas sûr que tu sois prête pour ça. J’veux dire, je veux te laisser le temps de totalement craquer pour moi. Si je t’en met plein les yeux d’entrée, tu pourras difficilement résister. » Je souris, les yeux pétillants face à ses mots qui parviennent à satisfaire mon égo, ce besoin inlassable de répondre avec cette même malice que j'emploie si souvent. « Et ça deviendrait clairement insupportable pour toi» Je relève les sourcils, ne pouvant effacer l'amusement de mes traits.Il est temps qu'il honore son défi, et c'est avec une guitare qui traîne dans les parages qu'il pourra désormais s'y atteler. «Tu viens de me comparer à un enfant… J’pensais pas que ça serai ton délire que je t'appelle maman. Mais j’peut m’adapter.» J'étouffe un rire. « Je sais que j'ai quelques années de plus au compteur, mais j'me sens presque offensée par cette proposition monsieur fleming» Un doux sourire s'empare de mes traits. « Tu veux bien jouer une chanson pour moi s'il te plait?» Un ton probablement plus convainquant, alors que cette voix innocente s'accompagne d'une mine qui l'est tout autant. Et je suis pour le moins charmée par cette mélodie dans laquelle il se lance avec sérieux pour mon plus grand plaisir.

« Eh bien, il semblerait que je ne sois pas en mesure de refuser. Les comédies romantiques attendront. » «A quoi bon les regarder quand tu peux les vivre ? » Je me mordille les lèvres, cherchant à chasser cette satisfaction de vouloir me surprendre. Une curiosité qu'il alimente sans le vouloir, même si je suis de façon générale la reine du contrôle. En passant la porte, j'éprouve cependant ce besoin de lui soutirer quelques informations, déjà prise sous cette vague d'impatience qui reflète la maturité d'une gamine de dix ans. «Tu vas une fois encore jouer le rôle du chauffeur ce soir….Pas de poutine à la clé cette fois?» Une anecdote qui ne peut que nous rappeler ce repas échangé sur un autre continent, un repas que j'avais cherché à refuser face à la déception qui m'animait à l'époque. «Non, on serai déçu. Rien ne vaut celle canadienne.». Arrivé à hauteur de sa voiture, il prend le temps de m'ouvrir la porte, alors que je l'en remercie par un délicieux sourire. Installée sur le siège passager, j'apprécie un instant l'odeur que dégage les sièges en cuir neuf avant qu'il ne me rejoigne. Je siffle doucement, impressionnée par un tableau de bord bien plus élaboré que ma simple berline «Ca doit être difficile de passer inaperçu avec un truc pareil!» Une pensée que je partage avec lui, mais qui prend finalement tout son sens à voix haute, alors que mon regard amusé croise le sien. « Mais j'imagine que là est tout l'but de la manoeuvre!» C'est un artiste, il ne demande qu'à être visible, et se sert probablement de ce genre d'artifices pour surfer sur le buzz, là où moi je m'affaire à rester dans l'ombre en devenant quelqu'un de tout à fait banal dès que je quitte mon siège au sien de la société Campbell. «Ca doit attirer pas mal de nana ce genre d'engins» Malheureusement, certaines d'entre elles n'y verront qu'un compte en banque bien chargé. Il saisit son téléphone alors que je m'efforce de rester silencieuse. «Ca va ? Nickel. Dit, si je débarque d’ici une petite demi heure tu pense y a moyen que tu me laisse le champ libre ? Sérieux, t’assure ! J’peut t’envoyer une petite liste, je te fais un Lydia dès demain. Merci beaucoup. » Je fronce les sourcils, cherchant à trouver dans ses paroles quelques indices sur la suite de la soirée. Mes yeux ne le quittent pas, attendant de le faire faiblir alors qu'il ne cherche pas un seul instant à les croiser, probablement bien trop effrayé à l'idée de céder face à un tel moyen de pression. «Même ton regard ne me fera pas parler. Je te garde la surprise total.» Je soupire doucement, faussement déçue. «T'étais plus mignon quand t'avais une guitare à la main» Un sourire vient trahir cette déclaration.

«Bon, j’ai dû improviser. J’aurai pu t’emmener au restaurant, ou t’emmener danser la salsa. Mais j’avais envie d’un moment qu’entre nous.» Je souris, ne pouvant m'empêcher de surfer sur cette vague d'humour douteuse qui me caractérise alors que nous traversons le port. «Je vois, et m'emmener chez toi aurait semblé bien trop prématuré et calculé» Un sourire rempli de sous entendu alors que nous arrivons devant un bateau. « J'espère que cette fois-ci, j'finirais pas à l'eau» Une allusion à cette soirée chez moi, et son besoin de nous jeter dans ma piscine. Je monte, m'aidant de sa main pour y parvenir plus aisément. Embarquer n'est pas une première pour moi, j'ai eu l'occasion de côtoyer à plusieurs reprises des hommes qui en disposaient, et qui aimaient partager l'air marin en bonne compagnie. J'ai cependant toujours aimé cette sensation qu'offre les vagues sur l'embarcation, quitter la terre ferme pour quelques instants, et les problèmes qui lui sont associés. Je m'installe sur l'une des banquettes, l'observant sous la douce lumière artificielle qui vient troubler celle de la nuit. «J’savais pas trop quoi prendre. Du coup je lui ai demandé de prendre un peu de tout. » Mes yeux s'attardent sur le plateau, m'emparant finalement de l'une des douceurs à disposition pour satisfaire un appétit naissant. «Hum…C'est parfait» Le rassurais-je sans plus attendre.« J’ai toujours été un grand fan de l’eau. Ça m’a toujours passionné. Quand j’étais gamin, je voulais devenir marin.» Mon regard s'attarde sur lui, appréciant les détails qu'il semble prêt à m'offrir à chaque fois. Une brise de vent vient balayer un instant une mèche devant mon visage, me poussant à l'arranger derrière mon oreille «Et qu'est ce qui a changé? » demandais-je, curieuse d'en savoir plus. «Et j’ai de la chance d’avoir un pote d’enfance qui a son bateau. Et quand j’ai besoin de me retrouver, je viens ici et tout va mieux ensuite.» Je hoche doucement la tête, ne pouvant que comprendre ce besoin parfois vital de s'isoler de tout. Un besoin que j'éprouvais souvent, mais qui dernièrement avait pris bien trop de place dans mon quotidien. «J'ai toujours eu peur de me retrouver au beau milieu de l'océan. Je parle pas d'être sur un bateau, non, mais véritablement dans l'eau. La peur de ne pas savoir ce qui peut se trouver sous mes pieds» Je relève les sourcils, souriant largement. « C'est stupide, je sais» Je plonge le visage entre mes mains, un brin gêné d'avoir oser révéler cette phobie. J'écarte un instant les doigts, m'assurant qu'il n'est pas entrain de se moquer alors que je suis moi-même soumise à un certain amusement. La possibilité de se trouver en compagnie d'un requin restait cependant beaucoup trop probable à mes yeux. « T'étais quel genre d'enfant quand t'étais jeune?»

C’est dingue de se dire qu’on se connais depuis peu et pourtant, nous partageons des moments comme ci ça faisais des années. Ça fais sans doute partis de ces choses qu’on ne peut pas expliquer, que je ne veut même pas chercher à expliquer pour être très honnête. Puis ça ne va pas s’arranger avec le temps, pour être totalement franc, plus j’en découvre sur la jolie blonde, plus ça me donne envie d’en découvrir plus, d’en apprendre plus et par conséquent, passer du temps avec elle. De toute façon, il n’y a jamais rien décrit dans la vie, j’estime que tout peut changer du tout au tour du jour au lendemain. La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Alors, à quoi bon trop se projeter ? Autant vivre chaque instant sans se prendre la tête. Non, tout de même. Je sais me tenir. marquant une légère pause, accompagner d’un petit sourire en coin. J’aurai la décence d’attendre la fin du film pour le juger. faut dire que je n’ai jamais été un grand cinéphile. Encore mois de films romantiques et à l’eau de rose, ça a jamais été trop mon truc. Dans le fond, le film est un prétexte, une occasion de passer du temps avec Savannah, l’opportunité de découvrir un peu plus son univers, ces centres d’interêt, ce qui lui plais. Et si ça lui plais, alors nul doute que je ne trouverai pas ces films totalement dénué d’intérêt.

Un léger rire s’échappe de mes lèvres, je ne remet aucunement les qualités sportives de l’australienne en doute. Disons simplement que je reste sur d’au moins pouvoir la surpasser sur ce domaine là. Même si je pensais avoir un avantage certain au basket et qu’au final, c’est bien elle qui en est ressortis grande gagnante. Insupportable. Ce n’est peut être pas le terme que j’aurai employé. je l’observe du coin de l’œil. Est ce que le but de toute cette manœuvre n’est pas de la faire craquer à terme ? Peut être bien oui, tout ce petit jeu, même si on ne sait pas bien où il va nous mener. Il y a cette volonté de faire craquer l’autre, de séduire, de plaire. Guitare en main, je retarde quelque peu l’échéance. Amuser par la facilité avec laquelle Savannah parviens à retourner mes mots contre moi, ça répartie est sans aucun doute l’une des choses qui me plais le plus chez elle. Cette humour dont elle sait faire preuve, ces remarques piquante parfois mais toujours subtile. C’est une qualité loin d’être commune. J’ai toujours eu une faible pour les cougars. je m’en mord la lèvre, difficile de ne pas éclaté de rire devant mon enchère de bêtise. Avec plaisir. un peu plus de sérieux dans le ton de ma voix devant cette ultime demande de Savannah qui conduis à cette chanson que je viens lui chanter, dans ce cadre unique et privé.

Par la suite, on se retrouve au bord de ma voiture. Celle là même qu’elle a du maudire quand je lui suis passé devant à l’aéroport. Installer, je la laisse observer l’intérieur, silencieux face à ces commentaires. Non, en vrai, c’est même pas vraiment le but. On dirai pas, mais je suis pas dans le tape à l’œil. C’est juste le caprice d’un gamin qui a toujours voulu une belle voiture. j’ai jamais trop aimé attirer l’attention sur moi. Paradoxale quand mon métier me pousse justement à être connu et être le plus vu possible pour avoir le succès escompté. La voiture, elle n’a pas tort, les regards se retournent sur mon passage. Mais pour le coup je ne l’ai pas acheté pour ça. Encore moins pour la raison qu’elle viens ajouter. Pas celle que je veut dans ma vie en tout cas. c’est sortis tout seul, mais c’est vrai. Les filles qui vont s’intéresser de trop près à la voiture, ma célébrité ou autres choses du genre. Ce ne sont pas de bonne fréquentation. Je dis pas que plus jeune, quand ma carrière a décollé, je me suis pas laisser aller dans la facilité que tout ça apporte. Mais entre temps j’ai vieillis, j’ai grandis, j’ai mûris. En attendant, je fuis le regard de la jolie blonde. Même à travers le rétroviseur. C’est qu’elle n’aurai pas de mal à me faire avouer en un rien de temps. J’apprécie le compliment, mais ça ne me fera pas céder pour autant.

Arriver à bon port. (Je suis plutôt fier de ce petit jeu de mot pour le coup). La gêne et le climat glacial des premières minutes qui ont suivis sont arrivé semble être un lointain souvenir, totalement effacer et remplacer par cette proximité qu’on peut avoir. Et mieux encore, les sous entendus et autres allusion nourrissant ce petit jeu dans lequel on c’est plongé depuis le Canada. La soirée ne fais que commencer. je n’en dit pas plus. Je n’ai aucune idée, ni même projet pour la suite. En revanche, si elle me lance ce genre de perche, je ne me ferai pas prier pour les saisir. Absolument pas, je doute que l’eau soit aussi bonne que celle de ta piscine. Je ne m’y risquerai pas. farceur, blagueur mais pas totalement fou. Aller dans l’eau la, c’est le meilleur moyen d’être malade dès le lendemain. A bord, je commence à installer le décor, notre espèce de pique nique improvisé à bord de ce bateau. Cherchant quelques instants, je viens déposer les deux verres sur la table pour le remplir, prenant ensuite place au côté de Savannah. J’ai grandis, j’me suis rendu compte qu’au final, je suis plutôt casanier. Et surtout, j’aime trop le confort pour vivre sur un bateau la majeur partie du temps. on réalise rarement ces rêves d’enfance. Et encore, j’ai de la chance, j’ai réaliser celui de mon adolescence en devant chanteur. Commençant à me servir à mon tour dans les mignardises servis, mon visage est toujours vers le sien, captant chacun de ces mots. Stupide ? Tu rigole ! C’est totalement logique. Quand tu vois tous ce que l’on peu trouver dans les profondeurs maritimes. Moi, j’suis juste fou. Ça me fais flipper mais ça m’empêche pas d’avoir déjà fais de la plongé. déjà qu’en Australie, nous vivons dans un pays où il y a suffisamment de bête effrayante sur terre ferme, alors dans l’eau, ça a de quoi être encore plus inquiétant. Ceci dit, c’est amusant de voir que même à ce niveau là, ce qui semble effrayer le plus Savannah, c’est l’inconnu. T’as déjà tenté de faire de la plongée ? Y a des coins où c’est clair comme de l’eau de roche. Ça peut être magnifique. puis j’avoue qu’elle me prends de court avec sa question. M’enfonçant un peu plus dans la banquette. Prenant quelques instants pour me souvenir des choses. Calme. J’étais hyper discret, timide et réserver. J’ai mis du temps avant de m’ouvrir aux autres, avant d’être un minimum sociable. j’affiche un sourire, presque timide. Prenant conscience des aveux que je fais sur mon passé, moi qui habituellement évite de trop m’étendre sur tout ça. Puis entre temps, j’ai bien grandis. Même si je reste toujours un peu de petit gars qui va pas facilement vers les autres. ça peut paraître difficile à croire, mais c’est vrai. Je me rapproche de peu de monde, je veut dire au point d’apprendre à ce connaître, à ce découvrir, à laisser une personne entrer dans ma vie. C’est quoi ton plus grand péché mignon. Ce petit truc que t’aime plus que tout ? j’en profite pour prendre les verres. En glisser un entre les doigts de Savannah, alors que porte le mien à mes lèvres. Ne la quittant pas des yeux. A part mon beau sourire et mon corps d’apollon, ça va de sois.

« Uniquement si tu me promets qu'tu n'fais pas partie de ce genre de personne, celle qui commente chaque scène à voix haute. C'est insupportable, encore pire si c'est pour critiquer!» Je sais pourtant qu'un simple rictus de sa part durant une scène, qui témoignerait du ridicule de celle-ci, suffirait à me pousser à m'exprimer. Parce que je suis de ce genre de fille qui défend les idées des comédies romantiques, même lorsque je décèle le côté bien trop niais qu'elles peuvent souvent inclure. Je sais combien c'est surjoué, je sais combien c'est en décalage avec la réalité, mais c'est justement ce qui m'y pousse à m'y raccrocher, quand bien même l'acteur principal se ridiculise par une déclaration d'amour enflammée au beau milieu d'un lieu public. J'ai besoin de me dire que quelque part dans ce monde, certains hommes ont possiblement hérité d'une certaine forme de sensibilité, et qu'ils sont capables de les mettre en application et de les assumer fièrement, en prenant place derrière une caméra pour le livrer .« Non, tout de même. Je sais me tenir… J’aurai la décence d’attendre la fin du film pour le juger.» Je souris doucement. « Parfait, on partira après ça dans un débat interminable dans lequel tu seras forcé de me laisser gagner, lassé de m'entendre geindre» Un rictus s'échappe de mes lèvres, n'hésitant pas à exposer des petits défauts qui font ce que je suis, et dont j'assume entièrement l'existence.

«Ptet bien. Mais j’suis pas sûr que tu sois prête pour ça. J’veux dire, je veux te laisser le temps de totalement craquer pour moi. Si je t’en met plein les yeux d’entrée, tu pourras difficilement résister. » Un humour qui a raison de moi, et qui suffit à me faire fléchir par un amusement perceptible. Cela ne m'empêche cependant pas de me saisir de la même arme pour riposter. « Et ça deviendrait clairement insupportable pour toi» J'observe sa réaction, attendant que l'expression sur son visage trahisse un besoin qui ne peut être que gratifiant pour son égo, qu'importe si cela me concerne ou pas. Savoir que l'on plait suscite toujours un sentiment valorisant pour l'estime de soi après tout. «Insupportable. Ce n’est peut être pas le terme que j’aurai employé.» Je relève les sourcils, ne lui épargnant pas ce regard malicieux. Vais-je pour autant devenir l'une de groupies qui hurle son nom dans la rue? Les chances restent minces. Préférant de loin une approche bien plus subtile pour tenter d'amadouer l'autre. « Je sais que j'ai quelques années de plus au compteur, mais j'me sens presque offensée par cette proposition monsieur fleming» Ce n'est rien, comparé à ce qui va suivre.  «J’ai toujours eu une faible pour les cougars.» Ma mine faussement choquée va laisser place à un rire des spontané alors que mon poing va venir cogner son épaule volontairement. Derrière ce visage angélique, se cache une fille qui a grandi pendant de longues années auprès de ses grands frères, peut-être devrait-il se méfier à ne pas trop me chercher pour éviter les coups. «Méfie-toi, j'suis pas à l'abri de mettre en place des sanctions» Un haussement de sourcils qui sonne comme une mise en garde alors que la commissure de ses lèvres s'étire délicieusement face à la perversité d'un tel acte. Je préfère en attendant occuper une place différente, décidant de me mettre en retrait pour l'observer jouer. Si je ne suis pas prête à l'encourager en tapant dans les mains ou en hurlant son prénom, j'ai cependant une pointe d'admiration en l'observant s'emparer de cette guitare pour jouer une version acoustique de cette chanson que j'ai tant écoutée par le passé. Cette chanson n'est pas à portée de tout le monde, et quand bien-même certains parviennent sans problème à prêter leur voix pour ce morceau, il y a aussi une interprétation personnelle qui à mes yeux est bien plus importante que n'importe quoi. Cette capacité à vivre la musique, à la ressentir au plus profond de soi, comme si soudainement, elle nous appartenait.

Assise dans sa voiture, je me laisse impressionner par l'habitacle de cette voiture, que je n'avais eu l'occasion d'observer que depuis l'extérieur. Un joli petit bolide que j'aurais bien du mal à garer pour aller faire quelques courses, mais qui parvient quand même à séduire par un design pour le moins remarquable.«Non, en vrai, c’est même pas vraiment le but. On dirai pas, mais je suis pas dans le tape à l’œil. C’est juste le caprice d’un gamin qui a toujours voulu une belle voiture.» Je souris, me mordillant la lèvre pour tenter d'étouffer une remarque puérile. Pas suffisamment longtemps visiblement « Et tu pouvais pas te contenter d'un modèle réduit? Tu sais, le genre qu'on dépose sur une étagère? » Je m'en amuse, mais je comprends très bien ce besoin de répondre à de vieux rêves. Lorsque j'avais rejoint la société Campbell pour la deuxième fois, et que j'avais été en mesure de négocier un salaire des plus avantageux, ma folie avait été de vouloir investir dans cette maison résidentielle. Une maison dans un état lamentable, mais qui brillait par ses espaces, et la tranquillité du quartier. Un endroit que j'affectionne particulièrement, et qui est tout aussi apprécié par mon fils désormais, notamment pour le jardin dans lequel il aime jouer. Contre toute attente, si cette maison représentait à elle seule par son architecture la maison familiale sous toutes ses formes, elle n'avait pas la capacité d'attirer la gente masculine comme savait le faire cette voiture sportive. «Ca doit attirer pas mal de nana ce genre d'engins» Pas forcément les meilleures, mais c'était un bon moyen de se faire remarquer en tout cas. «Pas celle que je veut dans ma vie en tout cas.» Je hoche la tête, restant perplexe sur le fait qu'il ait déjà pu en profiter malgré tout. Quel homme ne le ferait pas? Si cela peut permettre de passer des moments sans prise de tête avec des nanas sulfureuses.

«Bon, j’ai dû improviser. J’aurai pu t’emmener au restaurant, ou t’emmener danser la salsa. Mais j’avais envie d’un moment qu’entre nous.» «Je vois, et m'emmener chez toi aurait semblé bien trop prématuré et calculé» Ce franc parler est devenu une sorte d'habitude en sa présence, comme si les choses les plus inavouables devaient être énoncées à voix haute pour permettre de le déstabiliser et rendre la situation encore plus cocasse. Pour autant, je sais très bien que ce genre de jeu pourrait rapidement se retourner contre moi, mais il est bien trop stimulant pour le laisser passer. «La soirée ne fait que commencer. » Je souris, ignorant pourtant ce que je pourrais réellement ressentir si une proposition de ce genre faisait son apparition. Je monte à bord, et ne tarde pas à m'installer sur les banquettes à disposition, découvrant les petites attentions auxquelles a pu songer Malik en passant son appel depuis la voiture.  J'écoute son histoire, appréciant en découvrir davantage le concernant, alors qu'il reste un mystère à percer. Et puisqu'il semble jouer le jeu, je ne tarde pas à livrer une petite anecdote à mon sujet, qui pourrait possiblement se retourner contre moi, mais qui n'a jamais cessé d'exister depuis ma plus tendre enfance. «Stupide ? Tu rigole ! C’est totalement logique. Quand tu vois tous ce que l’on peu trouver dans les profondeurs maritimes. Moi, j’suis juste fou. Ça me fais flipper mais ça m’empêche pas d’avoir déjà fais de la plongé.» Je lâche un rictus, m'emparant d'une nouvelle douceur à me mettre sous la dent. «T’as déjà tenté de faire de la plongée ? Y a des coins où c’est clair comme de l’eau de roche. Ça peut être magnifique.» Je souris, acquiesçant d'un signe de tête. « Une fois oui. Il y a quand même fallu presque m'habiller pour que je veuille réellement sauter à l'eau» Ce souvenir éveille sans plus attendre l'amusement en y songeant. Je me souviens parfaitement de Evan, qui tentait de trouver les mots pour me raisonner, avec un sourire chaleureux sur les lèvres face à toutes mes contestations et mes inquiétudes. L'amour a de nombreux pouvoirs, et visiblement, il avait eu le courage de m'amener jusque dans les profondeurs, sa main dans la mienne, pour explorer une vue à couper le souffle. Est ce que je serais prête à réitérer l'expérience à l'avenir? Je n'en suis cependant pas certaine. « T'étais quel genre d'enfant quand t'étais jeune?» La curiosité reprend le dessus alors que je ne parviens pas à imaginer ce qu'il en est pour lui. «Calme. J’étais hyper discret, timide et réserver. J’ai mis du temps avant de m’ouvrir aux autres, avant d’être un minimum sociable.» Je l'observe, restant silencieuse, prête à en entendre davantage. «Puis entre temps, j’ai bien grandis. Même si je reste toujours un peu de petit gars qui va pas facilement vers les autres. » Je plisse légèrement les yeux.« C'est drôle, j'ai du mal à l'imaginer. » Il fait preuve d'un tel naturel, d'une telle aisance lorsqu'il s'agit de s'exprimer. Sa notoriété l'a t-elle aidé à vaincre un manque de confiance? «C’est quoi ton plus grand péché mignon. Ce petit truc que t’aime plus que tout ? » Une question qui peut paraître simple, mais qui me demande pourtant une certaine réflexion, alors que je m'empare de la coupe qu'il me tend. «A part mon beau sourire et mon corps d’apollon, ça va de sois.» Je feigne une grimaçe. « Ouh. Ca va drastiquement réduire la liste là» Je laisse échapper un rire, venant tremper mes lèvres dans ma boisson. « Hum…J'sais pas trop. J'pense que j'en ai bien trop pour dire vrai» Je laisse échapper un rire. « J'adore regarder des films d'horreur ou enquête paranormal, même si ça m'empêche de dormir ensuite. J'ai probablement bien trop de jus de fruit dans mon frigo, juste parce que ça me donne bonne conscience. J'suis ce genre de qui achète bien trop de fringues, ou de chaussures… J'aime observer un ciel étoilé pour tout oublier, et j'aime surtout le faire avec un bon verre de vin ou un bon champagne» Un sourire malicieux qui accompagnent mes mots. « Et toi? Hormis conduire une belle voiture.»

Je ne peut m’empêcher de relever le visage et de pointer gentiment du doigt la jolie blonde devant ce qui semble être une stratégie sans faille qu’elle mettra en pratique. C’est là où tu fais erreur jolie demoiselle. Tu aura beau geindre autant que tu le veut. Faire tout les caprices que tu souhaite. Je suis quelqu’un de têtu et obstiné. sourire en coin, je la découvre de plus en plus. J’aime le contraste qui existe entre la femme d’affaire que j’ai pu apercevoir et la femme que j’apprends à connaître. Une découverte qui se fais toujours accompagner d’humour, de charme, de taquinerie. Une sorte de petit jeu qui c’est installé et qui nous caractérise, favorisant bien évidemment une complicité naissante à se développer. Ce qui n’est pas pour me déplaire, à n’en pas douter. Son coup me fais presque rire de plus belle, alors que la différence d’âge est selon moins inexistante. Peut être, quelques années auparavant ça aurai pu être gênant. J’approche la trentaine maintenant. J’ai tendance à souvent être un vilain garçon. mon regard qui croise le sien ne laisse que peu de doute sur la nature coquine qu’à pu prendre cette conversation. Quelque peu exagérer et sur jouer dans les mots que j’ai utilisé, je l’admet. Mais j’ai toujours su faire preuve d’auto dérision. Une de mes qualités sans doute. Comme le chant, m’aventurant pour la première fois depuis longtemps sur une chanson demandant une performance vocale totalement différente de ce que j’ai l’habitude de livrer. Mais j’en suis fier, j’en suis satisfait. Surtout quand je vois le regard de Savannah, quand je comprend que ça lui a plu. A cet instant, c’est la seul chose qui compte. Parce qu’au de la du gage, il y a ce moment de partage, le fait de se livrer subtilement.

Mais j’ai eu ce genre de modèle. Quand j’avais dix ans. avant de me faire un premier caprice et de l’acheter grandeur nature. Avec du recul, je peut le dire, c’est sans doute une connerie. Mais une connerie que je ne regrette pas, c’est déjà ça non ? Y a rien qui te faisais rêver gamine et sur lequel tu t’es précipité une fois que t’en as eu les moyens ? après tout, on a tous des rêves quand on est gosse. Il y a toujours ce petit quelque chose qui paraît inaccessible et qui le deviens en grandissant. Sans être forcément onéreux ou autre chose du genre, parfois ça peut être d’une simplicité sans nom. Mais quand on est enfant, on est facilement impressionnable. Un simple haussement d’épaule qui accompagne ma réponse. Si ce n’est pas celle qui sont attirer par ma voiture qui partagerons ma vie. Je mentirai que la voiture et la célébrité ne m’a pas apporter de quoi endiablé mes nuits. C’est peut être parce que j’ai eu une jeunesse chargé que je sais que je pourrait être capable de vivre une histoire.

Sa remarque me fais sourire. Nier le fait que cette option a exister serait un énorme mensonge. Pour autant, il n’était pas en tête de liste. Faut dire que malgré toutes les arrières pensées que ça pourrait amener ce genre d’invitation. Jusque maintenant, nous nous sommes retrouver dans des situations beaucoup plus tendancieuses sans que ça ne dérape, si ce n’est ce baiser, premier baiser échanger dans sa piscine. Quoi qu’il en sois, le programme immédiat s’inscrit sur l’eau, sur cette embarcation. Un cadre aux allures romantiques, mais surtout idéal pour continuer à faire connaissance, surtout dans cet instant qui ressemble à un premier vrai rendez vous. Encore que, rien n’était réellement prévu, planifier. Comme à chaque fois avec nous et jusque maintenant, une improvisation total a chacune de nos rencontres provoquer par le destin qui s’évertue à nous mettre sur la route l’un de l’autre. Et j’imagine bien la mission que ça a dû être de te convaincre. J’ai eu du mal à te faire enfiler des patins à glace. chose qu’elle a finalement fait, nous offrant de beaux souvenirs. Pourtant, je t’assure que c’est vrai. Et ça a pas tellement changé. Ça dépend des situations, des personnes. est ce que j’avoue qu’il y a certaine personne pouvant être privilégié et pour des raisons que je n’arriverai pas à expliquer font que je suis naturellement ouvert et sociable. Même si oui, j’ai la tchatche comme on dit. Profitant du petit buffet improvisé, du vin que j’ai servis. J’écoute avec attention les mots de la jolie blonde. Me redressant quand elle commence. Le genre d’enquête paranormal tirée d’histoire vrai ?! Non parce que j’adore ça. Bon, après je fais quinze fois le tour de mon appartement pour m’assurer que tout va bien, mais ça vaut le coup. entre elle que ça empêche de dormir et moi qui fais un état des lieux presque complet de mon appartement, ça risque d’être comique si d’aventure on viens à se regarder ça ensemble. On a les étoiles, on a du vin. Bon .. Je ne m’aventurerai pas à dire que c’est d’un bon vin, j’y connais rien. On dirai qu’on est pas mal du tous. penchant mon visage pour le sien, je cherche à capter son regard le temps d’un sourire. J’aime partir à l’aventure. Prendre la route sans savoir où je vais. Conduire et découvrir de nouveaux endroits. Parce que bien entendu, si j’adore voyager, il me faut un moyen de locomotion terrestre. j’aventure, ma main libre dans la sienne, mes doigts glissent entre les siens. Si, par un heureux hasard, on venait à être amené à se voir. Genre, de façon ponctuelle et régulière. Pour divers raison. C’est quoi ton rapport avec les strass et les paillettes ? un sujet délicat, en tout cas, pour moi. Et que ça sois pour quelque chose de sérieux, ou même pour quelques rencards ici et là, le risque d’être pris en photo et diffusé sur les réseaux ensembles existes. Je ne suis pas une star planétaire, mais je sais que la notoriété comporte son lot de mauvais côté. Et quitte à être à cette étape de découverte plus poussé, autant évoqué ce thème. Avant d’y être confronté d’une façon ou d’une autre.

«C’est là où tu fais erreur jolie demoiselle. Tu aura beau geindre autant que tu le veut. Faire tout les caprices que tu souhaite. Je suis quelqu’un de têtu et obstiné.»Je relève le visage, ne pouvant m'empêcher d'avoir cet air légèrement surprit et satisfait à la fois. Je me charge de lui balancer quelques informations me concernant, les moins gratifiantes, pour qu'il ait une idée de celle que je suis réellement, et je suis étonnée de constater que cela ne suffit pas à le faire rebrousser chemin, à le décevoir.  Cela devrait me rassurer, assurément, il y a pourtant une petite voix raisonnable qui ne parvient pas à s'en convaincre. Les mots sont facilement manipulables, peut-être qu'il est un spécialiste en la matière, et que tout ce qui peut sortir de ses lèvres n'est qu'un moyen de m'amadouer, au même titre que toutes les magnifiques créatures qu'il a pu croiser sur son chemin. Ou peut-être que contre toute attente, il est le garçon irréprochable, celui qui se rendra assez vite compte que contrairement à lui, je ne suis pas à la hauteur, que je suis bien plus complexe qu'il n'y paraît et que je ne mérite pas autant d'attention d'un homme. Pour autant, l'authenticité de notre relation parvient à chasser rapidement toutes les pensées qui encombrent mon esprit, et il est si facile de me laisser porter finalement. «Méfie-toi, j'suis pas à l'abri de mettre en place des sanctions» Qu'importe les années qui nous séparent l'un de l'autre, nous avons tous les deux l'air de deux gamins plus immatures l'un que l'autre à cet instant. «J’ai tendance à souvent être un vilain garçon. » Sourcil arqué, je laisse mon regard rempli de jugement se perdre dans le sien, avec un amusement des plus perceptibles. Cette phrase éveille un aveu qui ne demande qu'à être interprété, et même si je m'efforce à ne pas le faire, j'ai ce regard malicieux qui vient me trahir. «Pourquoi ça ne me surprend pas» avouais-je, sans éprouver la moindre gêne à le faire.

«Y a rien qui te faisais rêver gamine et sur lequel tu t’es précipité une fois que t’en as eu les moyens ?» Je plisse les  yeux, cherchant dans les décombres de ma mémoire un cas similaire me concernant, et pourtant, le seul qui me vient en à l'esprit est surtout rattaché à une aspiration de vie que j'ai toujours cherché à mener, et qui, du haut de mes trente-quatre ans, n'a pas totalement l'aspect que je m'en étais fait. «J'ai toujours voulu une belle grande maison, tu sais, celle qu'on voit dans les films, remplie de gamins qui court dans tous les sens, avec le chien qui les suit partout et qui n'sait plus où donner de la tête…Celle qui voit naître les premiers pas de l'aîné, et qui accompagnera les grands moments qui surviennent dans sa vie ensuite…Celle qu'on s'imagine habiter jusqu'à la fin de nos jours avec ceux qu'on aime» Un sourire chaleureux s'invite sur mes lèvres en énonçant les différents points, ayant gardé l'image intacte de la vie de famille parfaite que je pensais vivre un jour. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi faciles que je ne pouvais l'imaginer à l'époque. Et ce sourire qui faiblit à cette triste réalité, tente de regagner du terrain lorsque je croise son regard, cherchant à lui montrer que ça ne m'impacte pas tant que ça ma vie. Un joli Mensonge . «J'ai déjà l'enfant et la maison, c'est déjà pas si mal» Derrière cet optimisme se cache un échec, qui fait partie intégrante de mon quotidien, et qui me hante lorsque les choses m'échappent, particulièrement dernièrement.

Assis sur le bateau qui tangue sous la douceur de la nuit, nous venons à partager de nouvelles confidences, un moment de légèreté et de simplicité qui suffit à me faire sourire, sans que je ne le réalise. «Et j’imagine bien la mission que ça a dû être de te convaincre. J’ai eu du mal à te faire enfiler des patins à glace. » Je laisse échapper un rire en repensant ce moment, qui a certainement marqué notre rencontre pour toujours. «Je sais me montrer aussi bornée que toi quand il le faut» fis-je remarquer en relevant les sourcils, lui rappelant cet aveu au sein du studio quelques minutes plus tôt. Le garçon qu'il décrit me paraît tellement différent du l'homme qu'il est, pour autant, je ne peux trouver que ça plus touchant. «Pourtant, je t’assure que c’est vrai. Et ça a pas tellement changé. Ça dépend des situations, des personnes.» Mes traits s'étirent, lui rappelant sans plus attendre. « Tu as menacé de me sortir de force de la voiture alors qu'on se connaissait à peine» La scène aurait été des plus drôles, même si sur le moment, je ne l'aurais probablement pas perçu ainsi. Appréciant le vin un instant, je finis par réfléchir à cette question.« Le genre d’enquête paranormal tirée d’histoire vrai ?! Non parce que j’adore ça. Bon, après je fais quinze fois le tour de mon appartement pour m’assurer que tout va bien, mais ça vaut le coup» Je lâche un rire face à l'image qui s'invite dans mon esprit. «C'est bien mieux si elles le sont» La commissure de mes lèvres s'étirent, ravis de savoir que nous avons ce point en commun. «On a les étoiles, on a du vin. Bon .. Je ne m’aventurerai pas à dire que c’est d’un bon vin, j’y connais rien. On dirai qu’on est pas mal du tous.» Je hoche la tête doucement, laissant mon regard se perdre dans les yeux pour appuyer mes mots «J'suis bien d'accord» Un sous -entendu qu'il sera peut-être en mesure de saisir alors que je viens à attraper un nouvel amuse-bouche pour le glisser entre mes lèvres.

J'ai cependant à coeur de savoir ce qu'il en est pour lui, afin de satisfaire ma curiosité légendaire. «J’aime partir à l’aventure. Prendre la route sans savoir où je vais. Conduire et découvrir de nouveaux endroits. Parce que bien entendu, si j’adore voyager, il me faut un moyen de locomotion terrestre.» Et j'aime tellement cette idée. Sa main cherche la mienne, entrelaçant nos doigts avec un naturel qui me prendra toujours de cours. «Si, par un heureux hasard, on venait à être amené à se voir. Genre, de façon ponctuelle et régulière. Pour divers raison. C’est quoi ton rapport avec les strass et les paillettes ? » Mes yeux restent plantés dans les siens, probablement effrayés à l'idée d'y réfléchir. «C'est pas tellement quelque chose à laquelle j'ai pris le temps de réfléchir.» avouais-je, ayant pourtant eu l'occasion de croire un instant à ma possible carrière. « Mais c'est pas vraiment un milieu qui m'inspire confiance.» Ma bouche se glisse en coin dans une légère moue. «J'fais parti d'une grande société qui génère des fonds, être mêlée à la presse à scandale n'est pas tellement ce qu'on attend de moi'» Malgré que j'y avais été récemment confrontée par les actes de mon frère aîné. Je sais le manque de crédibilité que ça peut m'apporter, et avec les difficultés judiciaires que nous avons rencontrées, je n'ai pas tellement envie que ces parties-là soient rendues  de nouveau public si nous venons à nous fréquenter de façon officielle. Une réponse qui ne parviendra peut-être pas à le satisfaire, mais qui méritait d'être honnête, comme il me l'avait demandée.