Quand la vengeance a l'odeur du sang (Raelyn)

Quand la vengeance a l'odeur du sang
Raelyn Blackwell & @Mitchell Strange - Univers alternatif

Quand la vengeance a l'odeur du sang (Raelyn) - Page 2 873483867

2 ans depuis la fin du monde

Il supplie. Rien de bien surprenant à ça, même les pires ordures supplient face à leur mort imminente. Il ignore peut être que cela ne sert à rien. Que même avant tout ça, Mitch n’a jamais épargné personne parce qu’il suppliait pour sa vie, et l’apocalypse n’a pas changé ça. Je n’ai jamais été du genre à ressentir de l’empathie, à prendre quelqu’un en pitié, et la fin du monde m’a rendue plus impitoyable que je l’étais déjà. J’aurais pu le tuer sans qu’il n’essaye d’attenter à ma vie, à présent qu’il l’a fait il s’agit d’une certitude, il est en train de prendre ses dernières bouffées d’air. « Oui c’est ça, et tu as des tonnes de vivres à nous donner en échange de ta vie ? » Je n’écoute que d’un air détaché, froide et sans intérêt pour ce pauvre type. « Tu sais quoi ? » Mitchell se tourne vers moi, vers moi et le flingue du type que je braque à présent sur son propre front. Ma main ne tremble pas, il y a bien longtemps que je ne suis plus secouée à l’idée de prendre une vie. « J’ai pas envie de le tuer là comme ça … » Moi j’en meurs d’envie, et il aura du mal à m’en dissuader. « Il ne mérite pas ça. Il nous a fait perdre pas mal de temps sur notre programme. » Le type le regarde, incrédule. Et moi aussi j’ai du mal à voir où il veut en venir, du mal à reconnaître Mitchell à travers ces paroles. Ce type mérite de crever, et le plus rapidement sera le mieux. « Du coup vu que nous ne sommes plus à une minute près, je propose qu’on l’accroche à cet arbre et qu’on le saigne pour qu’il comprenne que ce qu’il vient de faire ne se fait pas ! » Le type blanchit, et de mon côté je reste stoïque, les yeux plantés dans ceux de mon compagnon.

Non. Je suis impitoyable mais je ne suis pas un animal. Je ne prends aucun plaisir à tuer, même si je n’hésite pas à le faire. Je m’accroupi finalement à côté du type qui est tombé à genoux. Qui sue, qui tremble et qui pleure. Pathétique. Ma main vient doucement se poser sur sa joue, lentement, et son regard s’accroche au mien. Il pense peut-être y voir de la pitié. Peut-être qu’il pense que parce que je suis femme je dissuaderais mon amant de lui faire connaître ce triste sort. Que je le convaincrais de l’épargner.

Mais ma main qui tient le flingue vient coller le canon contre sa tête et je presse la détente. Sans cérémonial. Sans un mot non plus. Et il s’écroule à mes pieds alors que je me relève sans un regard pour Mitchell, enclenchant la sécurité du flingue que je glisse dans mon sac à dos. Finalement je relève enfin les yeux vers le brun. « Allez, on a perdu assez de temps comme ça. » Froide. Insensible. On l’est tous à présent. « On avait pas de plus de temps à perdre pour lui Mitch. » Le bruit de la détente va peut-être avoir attiré tous les rodeurs du coin. Je m’en fous, on a le temps de s’éloigner. « Le saigner t’aurais rien apporté. » Et c’est contre ma tête qu’il a pressé le canon de son arme. J’ai décidé sans le consulter que la décision me revenait. « En route ? » Je ne baisse pas les yeux vers le type à mes pieds. Il est déjà de l’histoire ancienne, et j’espère que Mitchell saura le réaliser et passer à autre chose. Ce pauvre con n’a pas la moindre importance.

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