Too far gone • (Zombie Halsyn)

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Too far gone

Le temps était vraiment une notion aléatoire, et dans ce cas précis il semblait vraiment tourner au ralenti. Mal à l’aise, perchée sur sa branche avec les mains tremblantes tant l’altitude la tétanisait, Halsey fermait les yeux tout en attendant que les bruits se dissipent et sonnent le glas de la salvation. Finalement, elle osa murmurer ses premiers mots après quelques minutes, demandant à la brune combien de temps elle pensait qu’elles allaient devoir rester sur leur perchoir avant de retrouver la terre ferme. Autant dire qu’elle s’attendait à la réponse, mais qu’elle espérait réellement que Raelyn allait l’infirmer. « Si ils sont aussi nombreux que ce que tu dis, alors je pense qu’il vaut mieux être prudentes. » Oui, la brune avait eu l’impression qu’ils étaient moins de cent, mais à son sens ils étaient bien plus que ça. Difficile à dire, ils s’agglutinaient comme des mouches et leur groupe était tellement serré que faire les comptes était loin d’être une chose aisée. Être prudentes… Cela voulait dire qu’elles allaient rester là un bout de temps, donc. « Tu vas pas aimer ce que je vais te dire… Mais je pense qu’il vaut mieux passer la nuit ici. » Halsey hocha la tête, même si sa sœur ne risquait pas de s’en apercevoir. « Me dis pas que le challenge est pas intéressant. Dis toi que ça te fait quelques heures sans voir ma gueule. » La bonne blague. Raelyn essayait de détendre l’atmosphère, mais la frayeur que ressentait Halsey à cause de son foutu vertige prenait malgré tout le dessus. « C’est le seul point positif à cette situation de merde. » Concéda-t-elle en gardant les yeux fermés, bien qu’un léger sourire ne pointe sur ses lèvres tremblantes. « On risque de crever de froid par contre, on n’a pas de couvertures. » Malheureusement, elle avait emporté le strict minimum avant d’abandonner la voiture, les rôdeurs se rapprochant dangereusement d’elle. La brune avait embarqué ce qu’elle pouvait, sans réfléchir à la suite, se focalisant sur les armes et l’eau. Elle ne se serait jamais imaginée qu’une heure plus tard, elle se retrouverait au sommet d’un arbre pour y passer la nuit. « Note que je préfère crever d’hypothermie que de leur servir de dessert. » Ajouta-t-elle en grimaçant.

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- 1 an après l’épidémie

Quelle ne pense pas que passer la nuit attachée un arbre et en prime attachée à elle me fait plaisir. Moi aussi je préfère le confort d’une ferme, d’une grange, ou même de la voiture : mais nous n’avons plus le choix.J’espère de toutes les forces que la voiture, nos provisions et tout notre matériel seront encore là demain matin. Je n’ai pas d’autres choix que de croiser les doigts de toute façon. Elle non plus et il va bien falloir qu’elles le comprennent. Si nous avions continué à courir, nous n’aurions jamais pu retrouver la voiture.Elle le sait, je le sais, la seule chose qui l’empêche de l’admettre, d’admettre que mon idée était bonne c’est sa fierté. Nous sommes encore en vie, les rôdeurs ont disparu, alors je considère que c’est une réussite. Par les temps qui court je ne suis pas bien difficile et cela me suffit. « C’est le seul point positif à cette situation de merde. » je laisse un rire jaune passer la barrière de mes lèvres, avant de reposer la tête contre l’arbre. Elle comme moi chuchotant, comme si nous avions peur d’être surprises dans notre désagréable cachette. « On risque de crever de froid par contre, on n’a pas de couvertures. » je pousse un soupir, avant de lui répondre d’une voix lasse. «Prends sur toi, on est pas en Sibérie. » moi aussi j’ai peur du froid, évidemment, je sais qu’il nous guette, mais je refuse de me laisser envahir par des pensées négatives. « Note que je préfère crever d’hypothermie que de leur servir de dessert. » Je hoche la tête, même si elle ne peut le voir avant de la tourner dans sa direction. « T’as pris à bouffer ? » le soleil commence à décliner dans le ciel, et moi je meurs de faim. Anticipant qu’elle n’a peut-être pas l’esprit tranquille, je me radoucit. « Je vais pas te tenir la main pour te rassurer, ni te raconter une histoire, mais si tu veux parler pour passer le temps je dis pas non. » moi aussi je vais avoir du mal à trouver le sommeil, et je commence déjà à trouver le temps long.

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Elles avaient déjà vécu bien des situations merdiques sur plus d’un an, et depuis le temps, Halsey avait bien compris que leur force mentale était la seule chose qui leur restait pour vaincre les épreuves que la vie continuait de leur envoyer, comme si le fait de survivre n’était déjà pas amplement suffisant en termes d’épreuves justement. Leur physique n’était pas fait pour souffrir autant, la nourriture manquait et pourtant, elles continuaient de puiser dans des réserves d’énergie qui étaient pratiquement inexistantes. Courir et fuir pour leur vie, autant dire que c’était loin d’être le futur de rêve que la brune s’était imaginé pour ses vieux jours, et ce encore moins en compagnie de Blackwell première du nom. Pourtant, même si leur relation était en dent de scie, il fallait bien avouer que l’une sans l’autre, elles étaient foutues. Et puis la solitude dans ce nouveau monde, c’était pire que tout. Si pour le moment elles étaient à l’abri au sommet de cet arbre, le fait était qu’Halsey avait été incapable d’embarquer autant de ressources qu’elle le voulait durant sa fuite, ce qui voulait dire qu’elles n’auraient rien pour se protéger du froid cette nuit. Elles étaient donc en hauteur, chacune sur une branche et immobiles ; autant dire que ça allait piquer. Le seul point positif était que le feuillage était tellement dense qu’il devrait- normalement – les protéger du vent. « Prends sur toi, on est pas en Sibérie.» Peut-être pas en Sibérie non, mais tout de même. « On est au sommet d’un arbre, c’est pas mieux. » Lâcha-t-elle en prenant un air renfrogné. « T’as pris à bouffer ? » Bonne question. Elle n’avait rien pris sciemment, disons qu’elle avait embarqué ce qu’elle voyait un peu au hasard. « J’en sais rien, faut regarder dans le sac. » Elle s’en empara et le tendit comme elle le pouvait en direction de Raelyn. « Je vais pas te tenir la main pour te rassurer, ni te raconter une histoire, mais si tu veux parler pour passer le temps je dis pas non. » Elle n’en attendait pas moins d’elle. « Tu voudrais même me tenir la main que ça serait pas possible, mais merci pour cette attention. » Lança-t-elle dans un sourire, lâchant le sac en pensant que Raelyn l’avait attrapé. Sauf que non. Il tomba lamentablement, dévalant plusieurs branches tandis qu’Halsey se crispait en espérant qu’il ne s’écrase pas au sol. Pitié, pas ça.

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- 1 an après l’épidémie

nous sommes dans une mauvaise posture. On a déjà vu pire, mais rarement aussi inédit. Si notre relation à la brune et moi a mal commencé, nous formons un duo qui fonctionne étonnamment bien dans ce nouveau monde. C’est notre capacité à nous crier dessus comme des poissonnières un instant et à se sauver la vie mutuellement celui d’après qui nous rend si efficaces. Ça et notre goût tout particulier à toutes les deux pour la souffrance d’autrui. Surtout lorsque nous en sommes à l’origine. Mais c’est une autre histoire. « On est au sommet d’un arbre, c’est pas mieux. » Je lève les yeux au ciel. Et je me rappelle finalement qu’elle ne le vois pas alors pour témoigner de mon agacement je pousse un soupir audible. « Il est passé où ton goût pour l’aventure Goldie ? » Celle-là d’aventure, moi aussi je m’en serais bien passée. Sauf que nous n’avons pas le choix et nous plaindre et nous lamenter sur notre sort ne nous conduira nulle part. De mon côté je préfère trouver des occupations pour passer le temps et manger, surtout que mon ventre crie famine, m’en semble être une bonne. « J’en sais rien, faut regarder dans le sac. » Je tourne la tête, entravée par la corde avant de tendre la main dans sa direction. « Donne-moi ça, je vais fouiller. » Je croise les doigts en attendant de pouvoir attraper le sac qu’elle semble mettre du temps à me donner. « Tu voudrais même me tenir la main que ça serait pas possible, mais merci pour cette attention. ». Je n’ai pas le temps de répondre que, du côté opposé à la main que je tends, j’entends un bruit de chute. Je lâche un juron avant de me retourner en direction de l’origine du bruit. Est-ce le sac ? Jusqu’où est-il tombé ? Comment-a-t-elle pu le lâcher sans regarder ce qu’elle faisait ? « Bon sang mais qu’est ce que t’as fait ? C’est pas si compliqué de me tendre un sac et de faire attention non ? » Je baisse la tête et tente de me rendre compte des dégats.

LE DEEEEEEEEE :

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'dé action' :
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« Il est passé où ton goût pour l’aventure Goldie ? » Et encore ce surnom. Il prenait tout son sens à l’époque où Raelyn avait découvert ses tendances à l’arnaque, tout comme ses deux divorces qui l’avaient propulsée dans la classe sociale supérieure. Des jolis pactoles qu’elle avait acquis au fil des années, grâce à une patience dont elle faisait toujours preuve, même si les récents évènements avaient eu tendance à étioler celle-ci. « Toujours présent, mais de préférence quand mes deux pieds touchent le sol. » Elle savait qu’elle était sujette au vertige, mais n’avait jamais tenté le diable en se mettant dans des situations comme celle-ci pour le vérifier. Autant dire que là, c’était désormais une certitude. Raelyn lui demanda ensuite de la nourriture et Halsey décida de lui passer le sac, sans savoir si elle y trouverait ou non son bonheur. De son côté, l’angoisse lui nouait la gorge et l’empêchait d’avoir faim. « Donne-moi ça, je vais fouiller. » La brune obtempéra, persuadée d’avoir vu sa main dans sa vision périphérique – hors de question de bouger plus que nécessaire – et lâcha le sac, surprise de sentir son poids se détacher vers le bas au lieu d’être attrapé comme prévu par Raelyn. Elle n’avait pas… Si. Le sac était tombé, dieu seul savait où. « Bon sang mais qu’est ce que t’as fait ? C’est pas si compliqué de me tendre un sac et de faire attention non ? » Halsey serra les dents, incapable de vérifier elle aussi ce qu’il s’était passé. « Dis-moi qu’il a été arrêté par une de ces foutues branches. » Au vu de la longue chute qu’elle avait entendue, le doute était permis. Ravalant son angoisse, elle se pencha très légèrement, plissant des yeux car l’obscurité commençait à rendre leur vision un rien difficile. « Putain. » Elle le distinguait à présent, il s’était lamentablement écrasé au sol. Si jamais le bruit avait attiré des rôdeurs, c’était la fin. Et ça serait à cause d’elle. « Désolée. » Oui, il fallait bien qu’elle reconnaisse ses torts ce coup-ci.

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- 1 an après l’épidémie

Elle a le vertige c’est indéniable. C’est quelque chose que je ne savais pas à son sujet et finalement nos petites mésaventures nous permettent d’apprendre à mieux nous connaître c’est pas plus mal non ? Il faut toujours trouver un point positif à toutes ces conneries. Elle n’a pas l’air rassuré, même maintenant qu’elle est attaché. Évidemment l’idée de tomber et de m'écraser quinze mètres plus bas ne m'enchante pas, mais regarder en bas ne me tétanise pas. J’ai cette chance qu’elle n’a certainement pas d’être à l’aise en hauteur. Je suppose que c’est quelque chose d’innée, je n’ai en effet pas grandi dans les arbres comme elle semble le sous-entendre. « Toujours présent, mais de préférence quand mes deux pieds touchent le sol. » Un léger rire passe la barrière de mes lèvres, mais finalement je tente, sur un ton qui se veut rassurant. « Regarde pas en bas. C’est qu’une nuit c’est pas la mer à boire. » De mon côté je m’enquiers sur nos réserves de nourriture. Un moyen comme un autre de passer le temps pendant que nous jouons aux écureuils volant. Elle me tend le sac mais nous nous méprenons sur le bras que tend l’autre. Il faut dire qu’à se parler dos à dos, il est compliqué d’être coordonnées. Je regarde en bas à la recherche du sac à dos sans réussir à la percevoir entre les branchages de l’arbre. « Dis-moi qu’il a été arrêté par une de ces foutues branches. » J’ai envie de lui arracher la tête : comment a-t-elle pu laisser tomber le sac contenant nos seuls provisions et surtout nos armes. Si le bruit de la chute bâtir les créatures nous ne pourrons même pas nous. « Putain. » Ça ne sent pas bon. Pas bon du tout. « Désolée. » Comme elle je distingue finalement le sac tomber jusqu’au pied de l’arbre. Je grince des dents, serre ma mâchoire, et retiens ma respiration en observant le sol. L’une comme l’autre nous restons silencieuses pendant plusieurs minutes, attendant de voir si la maladresse de ma demi-sœur à scellé notre sort. Finalement au bout d’une demi-heure à garder la tête contre l’arbre et les yeux fermés je m’autorise quelques chuchotements. « J’ai l’impression que tu as de la chance, ils devaient être trop loin pour entendre. » En soit nous avons toutes les deux de la chance, mais je crois que si elle nous avait condamnées je l’aurais poussé moi-même de sa branche. « On a plus qu’à dormir et attendre demain. C’est trop risqué de redescendre maintenant. » joignant le geste à la parole, je ferme les yeux et tente tant bien que mal trouver une position confortable.

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Pour une fois, Raelyn semblait réaliser qu’il s’agissait là d’une peur réelle et décida de ne pas s’en servir pour se moquer d’elle, ce qui apaisa un peu la brune qui avait déjà suffisamment à faire en se battant contre elle-même que pour se lancer dans une joute verbale au sujet de ce foutu vertige qui tombait vraiment mal. « Regarde pas en bas. C’est qu’une nuit c’est pas la mer à boire. » Regarde pas en bas. Facile à dire quand une armée de rôdeurs venait de défiler juste en dessous et qu’elles craignait toutes les deux que certains d’entre eux ne soient encore dans les parages, à traîner juste au cas où. Bien entendu, ils n’avaient pas assez de neurones pour réfléchir ainsi et la seule raison d’une présence potentielle serait qu’ils aient perdu le groupe, mais les faits restaient les mêmes. « Parle pour toi. » Marmonna-t-elle, se préparant psychologiquement à passer la pire nuit de sa vie – et c’était à peine un euphémisme, parce que des nuits de merde, elles en avaient connu. Raelyn lui demanda ensuite de lui passer de la nourriture et là, ce fut le drame. Le sac se cassa la gueule et même si les branches étaient nombreuses, il les dévala les unes après les autres pour s’écraser lamentablement au sol, dans un bruit sec qui arracha des frissons à la brunette. Le silence s’installa entre elles, pendant plusieurs minutes et finalement, la brune rompit le silence pour lâcher un « J’ai l’impression que tu as de la chance, ils devaient être trop loin pour entendre. » qui décrocha une grimace sur le visage de Halsey, non pas qu’elle puisse s’en rendre compte de là où elle était. « S’il y avait bien un moment pour avoir de la chance, c’était maintenant. » Lança-t-elle en sentant une vague de soulagement la traverser en constatant qu’aucun mort-vivant ne venait se payer une petite visite au pied de l’arbre. « On a plus qu’à dormir et attendre demain. C’est trop risqué de redescendre maintenant. » « Moi qui pensais que t’allais pas résister à l’envie de refaire des acrobaties. » Plaisanta-t-elle avant de reposer sa tête contre le tronc elle aussi, dépitée par ce qu’il venait de se passer. « Tu crois qu’on va retrouver la voiture dans quel état ? » Après que des dizaines et des dizaines de rôdeurs ne soient passés dessus.

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- 1 an après l’épidémie

J’appréhende moi aussi de ne pas réussir à trouver le sommeil. Nous avons une journée très certainement difficile qui nous attend demain, je n’ose penser à ce qu’il se passera si nous nous retrouvons pas la voiture ou qu’elle a été pillée. Que ce qui serait pire ? Que la voiture soit là en état de marche mais plus nos provisions ? Que nos armes aient disparu ? Que la voiture ne fonctionne plus mais que tout le reste n’ai pas été pillé ? « Parle pour toi. » À nouveau je vais hausse les épaules dans un signe d’indifférence. Tant que nous restons en vie toutes les deux, je n’en ai rien à faire qu’elle dorme mal ou soit terrifiée toute la nuit. Elle peut même se faire dessus si ça lui chante. « Au moins tu ne pourras pas t’agripper à moi en pleurnichant. Et par rapport à la voiture, je vois ça comme une amélioration. » J’aurais vu ça comme une amélioration, si elle ne venait pas de laisser s’échapper les seules provisions que nous avions sur nous. J’ai envie de lui tordre le cou, de l’étouffer dans son sommeil, finalement ce n’est pas plus mal pour elle que nous passions la nuit dos à dos et sans être à la portée l’une de l’autre. Après un silence oppressant et interminable, aucune créature ne semble rappliquer. « S’il y avait bien un moment pour avoir de la chance, c’était maintenant. » Je pousse un soupir de soulagement. « Moi qui pensais que t’allais pas résister à l’envie de refaire des acrobaties. » Qu’elle y aille doucement avec ce type de blague alors que je ne suis pas tout à fait calmée suite à sa connerie. « je t’en prie, après toi. » Je pose la tête sur l’écorce de l’arbre et ferme les yeux. Mais ma demi-sœur semble avoir envie de continuer à jacasser. « Tu crois qu’on va retrouver la voiture dans quel état ? » Je rouvre les yeux dans un long soupir. « Je crois que je préfère ne pas y penser. Le plus important ce sont les armes… » Nous pouvons marcher jusqu'au village où nous étions ce matin pour trouver un autre véhicule. Avec les armes nous pouvons nous procurer d’autres provisions. Mais sans elles nous sommes complètement vulnérables.

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Halsey sentait que Raelyn prenait énormément sur elle pour ne pas lui faire la tête au carré – non pas qu’elle en aurait eu la possibilité même si elle l’avait voulu – et fut rassurée de savoir qu’elle n’allait pas passer le reste de la soirée à l’entendre râler sur la perte de ce sac alors qu’elle venait tout juste de lui faire comprendre qu’elle mourrait de faim. « Au moins tu ne pourras pas t’agripper à moi en pleurnichant. Et par rapport à la voiture, je vois ça comme une amélioration. » Et elle recommençait avec ça. « Et toi essaies de pas hurler dans ton sommeil, sinon tu vas les faire rappliquer en moins de temps qu’il ne faut pour crier HALSEY. » Ce coup-ci, il ne s’agissait pas d’une pique mais bel et bien d’une recommandation. Plus facile à dire qu’à faire sans doute, surtout que Raelyn hurlait régulièrement pendant qu’elle dormait et ça, la brune se demandait si elle s’en rendait compte. Elles n’en parlaient jamais, tout simplement parce qu’il ne fallait pas être devin pour savoir de quoi ses cauchemars étaient faits. « Ça t’arrive pratiquement chaque nuit. » Ajouta-t-elle en conservant son sérieux, histoire que la brune comprenne qu’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie ce coup-ci. « Je t’en prie, après toi. » Rétorqua-t-elle alors qu’Halsey tentait une petite blague qui arrivait sans doute un peu trop tôt après que leur nourriture ne se soit fait la malle quinze mètres plus bas. « Sans façon. » Un nouveau silence s’installa, mais Halsey cogitait trop que pour parvenir à se taire plus de deux minutes. Elle s’inquiétait pour la voiture et pour ce qu’il y avait dedans, à savoir toutes leurs ressources accumulées depuis des mois et des mois. Sans elles, elles revenaient à la case départ. « Je crois que je préfère ne pas y penser. Le plus important ce sont les armes… » Et elle avait raison, les armes étaient réellement devenues une denrée rare et c’étaient elles qui faisaient la pluie et le beau temps parmi les survivants. « On ferait mieux d’essayer de dormir, le temps passera plus vite… » Lâcha-t-elle finalement en gigotant quelque peu sur sa branche, cherchant une position confortable – si tant est que ce mot existe dans pareille situation.

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- 1 an après l’épidémie

Je chatouille sa fierté légèrement, la raillant en la faisant passer pour le genre de personne capable de crier dans son sommeil, de s'agripper à moi pour chercher un peu de chaleur humaine. De mon côté, il s’agit surtout d’une blague, mais quand elle renvoie la balle dans mon camp, je fronce les sourcils face au sérieux qu’elle emploie. « Et toi essaies de pas hurler dans ton sommeil, sinon tu vas les faire rappliquer en moins de temps qu’il ne faut pour crier HALSEY. » Pendant quelques secondes aucune de nous deux ne parle, avant que finalement, je me décide à lui répondre d’un air revêche. « Je fais pas ça. » Pourtant, je sais mes nuits agitées. Je n’ai pas vu mourir un, mais deux homme que j’aimais profondément. Aaron il y a des années, Amos l’an dernier quand une créature a planté ses dents dans son mollet. Nous ignorions encore comment l’épidémie se transmettait, si bien que j’ai espéré, mais rapidement la fièvre l’a emporté et après sa mort, il s’est réveillé mais n’était plus là. Il bougeait, grognait, et Halsey a dû l’abattre puisque je n’arrivais pas à m’y résoudre. Clyde, nous ne l’avons jamais retrouvé. Des cauchemars depuis, j’en fais toutes les nuits. « Ça t’arrive pratiquement chaque nuit. » Je secoue la tête et lâche un grognement. « N’importe quoi. » Ferme là.

C’est pas le meilleur moyen de se faire pardonner d’avoir balancé ma potentielle nourriture par dessus bord en tout cas, que de m’attaquer sur mes terreurs nocturnes. Je n’avais pas réalisé à quel point elle étaient vives, je ne pensais pas qu’Halsey pouvait le constater. Je serre ma mâchoire. « Sans façon. » « Si je te bouffe une main pendant la nuit, faudra pas te plaindre. » Je suis toujours irritée et agacée, plus agressive qu’à l'accoutumée. « On ferait mieux d’essayer de dormir, le temps passera plus vite… » « Ouais, t’as raison. » Sans lui chanter de berceuse, ça va sans dire, je ferme les yeux, et et plonge dans un sommeil agité...

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La brune fit état du sommeil agité de la brune, la prévenant qu’elle avait une forte tendance à hurler et ainsi, à risquer de rameuter le moindre rôdeur s’étant éventuellement perdu dans les alentours. Le sujet n’avait jamais été mis sur le tapis jusque-là, mais c’était la première fois qu’elles dormaient à la belle étoile avec une horde encore à proximité, alors loin d’elle l’idée de vouloir heurter sa sensibilité mais… Il fallait bien qu’elle lui dise. « Je fais pas ça. » Son ton en disait long sur ce qu’elle pensait de cette révélation, mais la mauvaise foi n’avait pas sa place dans leur survie, surtout quand elles étaient perchées dans un foutu arbre et à la merci du moindre rôdeur qui déciderait de venir faire un tour par là. « Si, tu fais ça. » Répéta-t-elle sans se départir de son calme, lui montrant ainsi qu’elle était parfaitement sérieuse et qu’il ne s’agissait pas là d’une énième tentative de provocation – à sa décharge, elle comprenait qu’elle puisse le penser. « N’importe quoi. » Et elle continuait à nier. Seigneur, c’était pas possible d’être aussi borné. « J’ai pas envie de tergiverser là-dessus, juste essaie de faire gaffe. Endors-toi en pensant à des bisounours, j’en sais rien moi… » Qu’elle se la ferme, un point c’est tout. « Si je te bouffe une main pendant la nuit, faudra pas te plaindre. » Et voilà qu’elle se faisait menacer à présent, elle aurait tout entendu. « Garde ça pour le jour où tu deviendras comme eux. » Rétorqua-t-elle en fronçant le nez, même si au fond d’elle, elle espérait que ça n’arrive jamais. L’envie de se réveiller et que toute cette histoire soit derrière elles la taraudait, et elle proposa à Raelyn d’essayer de trouver un peu de sommeil. Après tout, elles étaient éreintées et ça ne leur ferait pas de mal, au-delà du fait que le temps passerait plus vite si elles parvenaient à dormir. « Ouais, t’as raison. » Sans répliquer, Halsey ferma les yeux elle aussi et se laissa plonger dans le sommeil, bien que son anxiété la fasse se réveiller à quelques reprises, ressentant chaque fois un peu plus le froid. Finalement, elle passa un long moment éveillée, attendant que le soleil ne pointe son nez, annonçant enfin la fin de leur calvaire. « Rae. Réveille-toi. » Lança-t-elle enfin aux premières lueurs du jour, trépignant d’impatience à l’idée de dégager de ce maudit arbre.

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- 1 an après l’épidémie

« Je fais pas ça »
« Si, tu fais ça. »
« Arrête de dire des conneries. Ferme là. »

Je n’ai pas envie d’entendre ce qu’elle a à dire, parce que une partie de moi c’est que c’est vrai. Je sais que, face au traumatisme des pertes que nous avons toutes les deux subies, je suis celle qui a le plus de mal à se relever. La journée, éveillé, j’arrive à donner le change et après tendre que tout me glisse dessus. Que ces pertes, que le deuil, que j’arrive à gérer tout ça. Pourtant, je n’arrive pas à me faire à l’idée que nous sommes coincés dans ce nouveau monde son retour en arrière possible. Je n’arrive pas à fermer les yeux sans que les visages de ceux que j’ai perdus s’imposent à moi. Amos et celui qui revient le plus souvent, évidemment, mais certaines nuits je vois Alec, Mitchell chel, et tous les autres que je côtoyais quotidiennement. Ma demi-sœur a moins de mal à gérer la situation, ou alors elle le cache aussi parfaitement que moi. Aussi parfaitement que je pensais le cacher en tout cas. « J’ai pas envie de tergiverser là-dessus, juste essaie de faire gaffe. Endors-toi en pensant à des bisounours, j’en sais rien moi… » agacé je souffle entre mes dents. « C’est à ta tête sur une pique que je vais penser ouais plutôt. » Elle me connaît, elle sait quand je me referme au dialogue, et je sais qu’elle n’insistera pas. Le sujet est délicat, il l’est pour toutes les deux, alors elle se tait.

Et j’en profite pour changer de sujet et lui rappeler que c’est sa faute si nous ne mangerons rien ce soir. « Garde ça pour le jour où tu deviendras comme eux. » je laisse ma tête partir en arrière avant de lui répondre. « T’es la première dont je m’occuperai, sois en sûre. » Rapidement, je ferme les yeux et me sens partir. Ma nuit est agitée, j’ai du mal à dormir plus de deux heures sans ouvrir les yeux et me réveiller en sursaut. À plusieurs reprises je peine à me rendormir alors que je suis transie de froid. Au petit matin, alors que je somnole à moitié depuis moins d’une heure, c’est la voix d’Halsey qui me tire de ma torpeur. « Rae. Réveille-toi. » je rouvre les yeux et grogne légèrement.« t’as fait de beaux rêves Monkey ? Tu vois qu’on est pas mortes. » J’entreprends de défaire le nœud de la corde autour de ma taille, puis de celle qui enserre mes jambes. Finalement je commence ma descente.

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Depuis qu’elles avaient perdu Amos, Raelyn n’avait plus été la même. Plus tout à fait. Halsey aussi avait été bouleversée par son changement, d’autant que c’était elle qui avait dû en finir, la brune étant incapable de faire le nécessaire. Ce genre de chose, ça vous changeait profondément. Mais au moins, elle savait ce qu’il en était de lui, qu’il reposait désormais en paix – elle l’espérait en tout cas. De son côté, elle ignorait toujours ce qu’il en était de Clyde, et le fait de ne rien savoir lui faisait beaucoup de mal. Etait-il en vie, transformé, juste mort ? Une part d’elle espérait qu’il soit en vie, même si cette vie de merde ne méritait pas vraiment d’être vécue, à son sens. Cela dit, c’était toujours mieux que de devenir une de ces choses. Elle pensait beaucoup, et ça devait aussi être le cas dla brune qui n’en montrait rien durant la journée, mais dont le sommeil agité en disait long pourtant. Mais comme à son habitude, elle ne voulait rien entendre et surtout, ne rien assumer. « C’est à ta tête sur une pique que je vais penser ouais plutôt. » Halsey haussa les épaules, comprenant qu’il ne servirait à rien d’insister lorsqu’elle était comme ça. Tout ce qu’elle espérait maintenant, c’était que son sommeil soit effectivement exempt de cris en tout genre, sans quoi elles étaient foutues, tout simplement. « T’es la première dont je m’occuperai, sois en sûre. » Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme qui comprit que ces paroles étaient sans doute ce qui se rapprocherait le plus d’un « bonne nuit » en bonne et due forme. Les heures passèrent, longues et surtout extrêmement froides, mais enfin le soleil pointa le bout de son nez, signe que le calvaire était terminé et qu’il était désormais temps de descendre de leur perchoir. « T’as fait de beaux rêves Monkey ? Tu vois qu’on est pas mortes. » « Un vrai miracle. » Rétorqua-t-elle sans s’embarrasser à répondre sur la partie des rêves ; elles savaient toutes les deux que la période des jolis rêves était révolue pour de bon. Elle observa Raelyn descendre avec agilité, restant tétanisée sur sa branche sans parvenir à se défaire de ses cordes, sentant une nouvelle fois son rythme cardiaque s’emballer. Putain de vertige.

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 4 873483867

- 1 an après l’épidémie

« Un vrai miracle. » Il va de soi que j’aurais préféré prendre le temps d’un petit déjeuner dans un hôtel quatre étoiles. Le genre qu’on vous sert en trois fois le sucré le salé puis les desserts, et dont on ressort rassasié pour la semaine. Combien de reprises ai-je fantasmé sur ma vie d’avant depuis que tout ça a commencé ? Je l’ignore mais je crois que ce qui me manque le plus cela reste de pouvoir manger varié et à ma faim. Manger jusqu’à avoir la peau du ventre sur le point d’exploser, sans se soucier de devoir se rationner. Aujourd’hui, même lorsque nous terminons un repas, la faim est toujours là. La faim et la peur sont de toute façon deux émotions avec lesquelles nous vivons en permanence. Je tente de ne pas penser à tout ça alors que je défais les cordes qui m’ont retenu toute la nuit. Je ne réalise pas tout de suite que ma demi-sœur n’a pas bougé, n’a pas esquissé le moindre mouvement pour elle aussi se préparer à la descente. Au contraire, je laisse tomber mes cordes tout en bas, pour les récupérer une fois que j’aurai fini de descendre. Je commence même à attraper la première branche et à descendre de quelques mètres avant de réaliser qu’elle ne me suit pas. Finalement je relève les yeux dans sa direction. « Hé là haut, tu es tellement bien installée que tu n’as plus envie de descendre ? » je cale mon bras de sorte à être plus confortable pour pouvoir conserver ma position. « Me dis pas que t’as les chochottes ? » Je jette un coup d’œil en bas, il ne faut pas qu’il en fasse de même. « T’es montée, descendre c’est exactement la même chose. » Pas du tout, puisque chaque pas demande à regarder ses pieds et donc à constater la hauteur qui vous sépare du sol. « Me dis pas qu’il va falloir que je vienne te tenir la main ou te donner une tape dans le dos. » en fait, je crois que je n’en aurai plus la force, mon poignet me fait toujours mal de la veille.

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