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 La brute et le truand » Bosie

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Message(#) Sujet: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyVen 27 Sep 2019 - 16:55


la brute et le truand
epic tales of dishonour, betrayal and greed ft. Sheriff Hawthorne & Bosie her boy
Les pieds sur son bureau, le shérif Hawthorne prend plaisir à enfumer ses poumons comme son poste au goût de son cigare. Le bouchon saute de la bouteille avec un claquement délicieux qui n’égale pas le son du liquide ambré lorsqu’il cascade dans son verre. L’homme de loi le prend entre ses doigts calleux, fait jouer les reflets à la lumières des bougies, engloutit le tout, s’en sert un deuxième. Un sourire sadique vient froisser sa vieille face de chacal qui en a trop vu et il s’extirpe de sa chaise avec craquement sinistre accompagné d’un soupir à fendre l’âme. Des années de poursuites sédentaires, de soirées rythmées à la douce saveur de la bouteille et du tabac lui ont conféré un embonpoint qu’il ne remarque que lorsque grincent ses articulations. « Eh bien eh bien, qu’est-ce c’est donc qu’nous avons là, humm ? » Il commente, goguenard, s’approchant de son unique cellule pour admirer sa prise de la journée. La créature pâle comme un spectre derrière les barreaux lui fait plisser le nez de dégoût. Des années que cette abomination erre dans ses ruelles, hante son bordel où le shérif aime bien retrouver les femmes les plus libérées de la ville. Ça il n’aime pas le voir rôder, non, et il aime encore moins les dires à son égard, comme quoi les donzelles écervelées lui trouveraient quelque charme avec son sourire de jouvenceau et ses cheveux de puterelle. Alors il prend un malin plaisir à voir le sang maculer la peau diaphane de son visage taillé dans l’albâtre. « Tu croyais tout d’même pas que c’bon vieux Swearengen allait t’laisser filer après qu’t’ai égorgé un d’ses plus fidèles clients comme un goret, humm ? » Pas si fidèle, le client, tout juste un voyageur de passage dans la ville depuis quelques mois. Pas tellement enclin à faire régner l’ordre non plus, le tavernier, mais plutôt soucieux de conserver son cousin dans ses bonnes grâces, car il est connu qu’Hawthorne a une dent contre Bosie ; et alors même qu’il fait souvent appel à lui pour mettre la main sur quelques malfrats trop adroit pour son benêt d’adjoint, le shérif s’enjaille à l’idée d’un jour passer une corde rêche autour de la peau délicate de son cou maudit. « Un meurtre sans raison, sans provocation... en pleine journée du seigneur de surcroît ! » Il énumère fièrement les chefs d'accusation en lissant sa moustache touffue entre deux doigts. « C’est la potence et sans pardon, mais tu l’savais déjà pas vrai ? » Qu'il badine, guette avec sadisme les traits de l’animal pour bien y voir l’effet de ses paroles. Et comme l'autre n'a l'air ni affolé, ni même un minimum intéressé, la colère bout dans les veines du shérif qui entend bien lui montrer qui est le maître dans cette bicoque, et ce qu’il convient de ressentir lorsqu’on s’apprête à rejoindre son seigneur sans confession. « Et n’crois pas t’en sortir si facilement cette fois encore ! La maquerelle pourra bien plaider pour expier tes péchés mais sache qu'il est des crimes que même son corps peut pas racheter ! » Il commente, allusion crasse à la dernière arrestation de l’albinos pour vol à main armé, où la Jameson s’était offerte pour éviter le bagne à son clébard fantomatique. Colérique de la voir tenir à cette immonde créature, le shérif s’était tout de même donné la mission d’arrêter le blond plus souvent, si une telle entreprise apportait toujours de si heureux profits. Mais aujourd’hui son désir penche plutôt vers la vengeance et l’élimination, alors l’idée d’être pour toujours débarrassé de ce coureur de jupons (et meurtrier, n’oublions pas que son intention première est bien évidemment de faire respecter la loi dans cette ville qui est sienne…) passe avant celui d’une satisfaction nocturne. « J’me suis toujours d’mandé… » Qu’il rumine alors, songeur mais surtout tortionnaire. « Qu’est-ce sont donc les pensées d’un pauvr' diable dans ton genre quand ses heures elles sont comptées ? »    

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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyDim 27 Oct 2019 - 3:03


 
la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
I
l s'est encore fait coffrer. Assis dans l'ombre de la cellule, son chapeau lui couvrant la moitié du visage, Bosie mâchonne une brindille en regardant de biais le shérif s'enjailler devant sa prise de la journée tout en se contorsionnant pour se servir un verre de whiskey sans retirer ses pieds de son bureau. A l’évidence sa p’tite mise en scène a été pensé pour l'aspect théâtral bien plus que pour le côté pratique et Bosie aimerait sourire narquoisement mais sa mâchoire douloureusement rossée par les hommes de loi lui fait opter pour une expression plus flegmatique. Il fait rouler la brindille dans sa bouche alors que le shérif se relève en dansotant presque tant il est folichon, se rapproche de l'albinos jusqu’à se planter devant la cellule, verre en main, et fait mine de soudainement découvrir sa présence calfeutrée. Il le nargue éhontément, le bougre, doit s’trouver bien malin, et Bosie bronche pas même si c’est pas l’envie de grogner qui manque.

Un d’ses plus fidèles client, tu parles, le mariole égorgé n’était qu’un vagabond de passage. Bosie l’sait bien, et pour cause, c’est le sujet de la discussion qui l’a inéluctablement mené à sa mort subite. Un acte impulsif peu réfléchi de la part de l’albinos, comme toujours, bien qu'il l'eut jugé mérité. Mais c'était sans compter que cette vieille chouette de Swearengen sauterait sur l'occasion pour tout rapporter à son cousin, les deux harpies avariées voulant se débarrasser de lui depuis des années. Véhémence que le blond n'a jamais trop compris d'ailleurs même s'il se doute bien que ça a un rapport avec le fait que contrairement à lui les crapules fossilisé peuvent difficilement s'faire aimer des donzelles sans quelques deniers glissés sous l'oreiller.

Visiblement frustré du peu de réactions faciales que ses fanfaronneries chafouines éveille en l’albinos, le moustachu décide de lui rappeler sa pendaison prochaine (la sentence réservée à un malfrat de son calibre), insiste amplement sur le fait que cette fois rien ni personne ne pourra le sauver (pas même les jolies courbes de la mère maquerelle), et coup de grâce (Bosie suppose), lui demande quelles sont ses dernières pensées. Les poings sur les hanches, le bassin vers l’avant, le shérif le dévisage avec insistance.

Bosie reste de marbre l’espace d’un instant, son regard complètement vide. Réfléchit-il à la question ? A-t-il seulement compris ce qu'on lui a dit ? Est-il déconcerté par les bouclettes éparses qui s’échappent sous le p'tit chapeau melon du shérif ? Dieu seul le sait. Soudain il se penche vers l'avant, dévoilant son visage blême et balafré à la lumière de la lune.

« C’me on Hawthorne, you a clever man… (il en est pas forcément convaincu mais au pire y a rien de plus insultant que la fausse flatterie. Il marque une pause, ses prunelles rougeâtres plantées dans celles de l’homme de loi et il hausse les sourcils) d’you really think some thug willing to play russian roulette every other day for a few dollars’ afraid to meet his maker, mate? » A force de flirter avec la mort, il y a prit goût Bosie, il se dérègle, il va pas en s’arrangeant, ni même en stagnant. Il est convaincu, d’expérience, qu’à chaque fois qu’il s’approche trop près du bord, il saura faire une pirouette arrière pour sauver son cul blanc. « Sans les mains », tous les warnings clignotent, il contrôle plus rien et toujours il fonce plus vite vers la vide à bord de ce train fou déraillé qu’est sa vie. Un jour ou l’autre, il finira dans un ravin. Mais de préférence pas aujourd’hui. Aujourd’hui il veut vivre alors il aime autant pas finir pendu haut et court.

Tâtant son futal à la recherche de son tabac, Bosie se lève, glisse une cigarette entre ses lèvres et l’allume au feu de la lanterne qui éclaire fébrilement sa cellule froide. Il aspire la fumée, la recrache, se retourne vers c’bon vieux Hawthorne qu’il aime bien dans l’fond, à sa façon. « Dis moi vieux chacal boiteux t'en as pas marre de cavaler après les jeunes chiens fous pour un job payé au lance pierre pendant que ton cousin roule sur l'or sans rien branler ? » Pas sûr que ce soit la meilleure approche vu que pour voir pendus des honnêtes gens (ou des malfrats un peu trop charmants), Hawthorne serait p’t’être même prêt à payer cher… en plus fier comme il est il risque de pas trop apprécier la réflexion sur son travail ridicule qu'il porte comme un badge d'honneur. Il ajuste son angle d'attaque, essaie d’enrober « Ça t'dirait pas de t'poser un peu l’cul... avec d’l'oseille à foison, d'l'oseille à plus savoir qu'en faire ? I'm talking flithy rich man... » Là Bosie jurerait que l'œil d'aigle perfide du shérif (le même que son cousin) s'illumine un brin et que sa moustache se met à frétiller. Le blond se rapproche de lui et glisse ses bras à travers les barreaux. « My boys and I, we discovered something, see. Cocksucker I iced? He had something we wanted. A map, ‘f’you know what ‘a mean. » Théâtralement il sort un papier de derrière son dos et le déploie dans l’ombre « Some fucking dangerous path it is, but there’s a source of clear water at the bottom of the Canyon that leads to a cave and in this cave... there’s gold, man! Heaps and piles of gold! That's why the cocksucker was here. I shouldn’t even be telling you this, my boys they’d butcher me on sight but eh what you gonna do (il hausse les épaules l’air de lire “on s’refait pas”) You let me out and we split the spoils, just you and I » Il voit l'autre se rapprocher à grande vitesse alors aussi sec il fourre le bout de papier dans sa bouche et il l'avale. « I memorized it all. Everything’s in here (son indexe tapote sa caboche) Treasure map’s my fucking chalky head now. Guess you could take your chances and venture into the heathland all by yourself but with all them craps to avoid, the dead ends, traps, ditches, wild animals, aborigines curses and all (il secoue la tête, presque désolé) well, j’donne pas cher de ta peau... » Il se rassoit, croise les bras derrière sa tête. Il a mal aux côtes dans cette position mais c’est pas grave, ça vaut le coup. Comme Hawthorne et ses pieds sur le bureau tout à l’heure, faut croire que Bosie a lui aussi un penchant pour l’art dramatique. « So what do you say vieux chacal, you ready for an adventure or you too old? » Et il sourit, se marrerait presque, mais ça casserait l’ambiance mystérieuse limite pesante qu’il essaie de faire planer alors il se retient, et, sans broncher, il continue de fixer son adversaire et ancien / peut-être futur coéquipier.

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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyDim 29 Déc 2019 - 4:02


la brute et le truand
epic tales of dishonour, betrayal and greed ft. Sheriff Hawthorne & Bosie her boy
Un pli calculateur sur ses lèvres desséchées, les mains accrochées à son ceinturon, le shérif attend une réponse qui ne vient pas. Dans la cellule, le spectre le dévisage sans broncher, l’œil absent, la face hantée. Eh bien ?! Qu’il aimerait gueuler pour lui secouer les puces. Il se retient cependant. Ah ! Manquerait plus qu’ce nigaud m’imagine pendu à ses lèvres ! Voilà qui serait indigne d’un homme de sa trempe. On t’a coupé la langue, malotru ? Il se voit donc lui lancer pour ne pas perdre la face, mais d’un coup le prisonnier s’anime et présente son faciès maudit aux pâles rayons lunaires. Seigneur !, frisonne Hawthorne devant son allure éthérée. « C’me on Hawthorne, you a clever man… » Il persifle et l’autre fulmine, piqué à vif. Insultante assurance, révoltante sérénité qu’affiche ainsi le condamné à mort en réécrivant son histoire d’une plume romanesque. D’évidence inspiré, le truand se grille une sèche, aspire la fumée, recrache lentement comme s’il était encore accoudé au comptoir du Gem. « Dis-moi vieux chacal boiteux t'en as pas marre de cavaler après les jeunes chiens fous pour un job payé au lance pierre pendant que ton cousin roule sur l'or sans rien branler ? » Un tic nerveux agite la moustache du shérif et derrière les barreaux Bosie raille comme s’il n’était pas dans une position précaire. « J’fais pas ça pour l’or mais pour l’honneur, cul terreux ! » Il proteste et crache en direction du vantard, les naseaux frémissants. Et puis un peu pour le pouvoir, aussi… Le lunatique ne bronche pas, et son flegme insolent fait bouillir le sang du shérif dans ses veines. Sans se laisser troubler par sa teinte fraîchement cramoisie, la vile créature amène son propos et lui fait miroiter la possibilité de s’en mettre plein les poches. Un éclat cupide vient danser avec la colère dans les yeux d’Hawthorne qui cultive pourtant une moue désintéressée, secoue la tête et cache son avidité croissante dans le fond de son whisky qu’il finit d’une traite.

Avec un air d’importance qui donne au shérif envie de creuser des trous dans sa chair pâle, l’albinos s’appuie contre les barreaux et voilà qu’il lui présente un bout de papier jaunit par le temps, l’alcool et la sueur. La voix langoureuse, il lui conte alors une de ces légendes dont raffolent les vagabonds et vente l’existence d’un prétendu trésor caché par une source au fond du canyon des veuves. De l’or qu’il y aurait, des montagnes même ! « Foutaises ! » Le grognement du shérif se perd dans la tirade du jeunot qu’il ne parvient plus à faire semblant d’ignorer. S’pourrait-il qu’il soit pas en train d’m’entourlouper, l’gourdiflot ? C’est l’allusion à ses petits camarades qui attire son attention, ainsi que la perfidie de savoir un tel secret avant que d’autres bandits de grands chemins ne se lancent dans cette entreprise qu’il voit déjà comme la sienne. Car c’est certain, le blond va bientôt marchander le papier en échange de sa vie, et alors Hawthorne feindra d’accepter le temps de s’emparer du parchemin… puis il se fera une joie de lui prendre la deuxième au lever du soleil. Un sourire carnassier froisse sa trogne asséchée par le soleil australien et meurt aussitôt que Bosie marchande : « You let me out and we split the spoils, just you and I ». Alors comme ça ce jouvenceau pense donc pouvoir établir ses termes ?! T’es pas en position d’négocier, scélérat ! Insulté par son audace, le shérif explose : « Allons donc ! Et pourquoi c’est ti que j’partagerais ce trésor avec toi ? Tout ce dont j’ai besoin, c’est cette maudite carte ! » Pendant une affreuse seconde, Hawthorne réalise que sa rage a parlé trop vite et dévoilé son plan. Les deux hommes se regardent en chien de faïence, et le temps semble suspendu au-dessus de la scène. Puis le shérif s’élance avec un hurlement d’encouragement, et ses mains franchissent les barreaux juste à temps pour rattraper la chemise de Bosie. Hélas le malfrat réagit plus vite que l’éclair et avale d’une traite le précieux sésame. « MAUDIT ! MAROUFLE ! GIBIER D’POTENCE ! » Postillonne le shérif sans oser le lâcher et sans pouvoir rien faire non plus pour arrêter la digestion de son fin stratagème. En face il jubile, l’inconscient, se targue d’avoir mémorisé la carte. « AH ! FOUTRE MALOTRU ! » Se lamente Hawthorne en le relâchant brutalement. « Guess you could take your chances and venture into the heathland all by yourself but with all them craps to avoid, the dead ends, traps, ditches, wild animals, aborigines curses and all… well, j’donne pas cher de ta peau... » Hawthorne lutte contre l’envie de le dépecer, se concentre plutôt sur la perspective de s’en mettre plein les poches et sa peur inavouable de s’aventurer seul dans la lande maudite, au milieu de toutes les viles créatures qui y rôdent par ces temps. Après tout, la présence d’un malfrat aux réflexes aussi affûtés que le rejeton des puterelles pourrait s’avérer bien utile à sa propre survie. Pis qu’est-ce qui m’empêche de l'tirer comme un lapin une fois l’or entre mes mains, hum ?  Son plan machiavélique est peut-être toujours réalisable après tout. Rasséréné par cette joyeuse perspective, le shérif sent un sourire mauvais fendre ses lèvres. « So what do you say vieux chacal, you ready for an adventure or you too old? » Cette fois s’en est trop. Un cri d’offense gronde dans la gorge du shérif qui referme sa paume sur la crosse de son pistolet. « AAAH ! » Qu’il gueule en se jetant sur la cellule. Au diable les clefs qui l’obligeraient à stopper son mouvement théâtral : une balle vengeresse vient se loger dans la serrure à peine réparée pour faire sauter le verrou et Hawthorne donne un puissant coup de bottes dans la porte en ferraille qui s’ouvre avec un grincement sinistre. « T’vas voir de quel bois j’me chauffe, pâle vaurien ! » Il fulmine, le canon de son arme pointé entre les deux yeux violets du brigand qui se fait soudain plus docile. Satisfait de son autorité retrouvée, l’homme de loi s’autorise un fier ricanement et lui tourne autour tel un vautour toisant sa proie. « Pour sûr qu’tu vas m’y amener à c’te source, mais ce s’ra selon mes termes ! » Sans plus attendre il passe une corde autour des poignets de son prisonnier et serre bien fort pour que le benêt ne puisse s’échapper. « Allons, allons… tu m’pensais tout d’même pas assez naïf pour t’libérer sur ces paroles douteuses ! » Il s’esclaffe, savourant ce qu’il considère déjà comme une écrasante victoire. « En avant vile crapule ! » L’index tire la gâchette, un claquement retentit et une balle vient se loger dans la terre aux pieds de Bosie pour l’encourager à se mettre en mouvement fissa. Pas de doutes, le shérif se voit déjà vivre une de ces aventures de l’Ouest Américain qui l’érigera au statut de légende aux côtés de ce présomptueux Wild Bill Hickok !

La grimace hantée par ses glorieuses rêveries, il traîne son guide de fortune jusqu’au cheval qui l'attend dehors. Là, il attache solidement le prisonnier à sa selle ; car s’il doit s’avancer dans la lande, il est hors de question qu’Hawthorne se fatigue les pattes. L’autre est plus jeune, nul doute qu’il guettera un moment d’inattention pour reprendre le dessus. Du moins, c’est ce que lui ferait à sa place et il compte bien ne pas lui laisser cette chance. « Ta liberté, tu la gagnes quand j’récupère mon pognon. T’as ma parole. » Il affirme en crachant par terre pour donner plus de poids à ses mots, même si dans le fond, ils savent tous les deux par expérience que sa parole, elle ne vaut pas grand-chose… et c’est peut-être bien là tout ce qui les rapproche. « Allons ! En selle ! » Encouragé par sa propre exclamation, le shérif s’exécute. « J’espère que mes adjoints t’ont pas trop laminé les rotules… » Il susurre avec une touche de sadisme, jetant un coup d’œil gouailleur par-dessus son épaule. Puis sans perdre de temps, il donne un grand coup d’étriers qui projette son cheval vers l’avant. Bousculé plus que de coutume par cette cabriole infâme, Hawthorne se redresse prestement pour récupérer un peu de dignité et traverse la rue au trot, gonflé de d’une fierté conquérante. Il ne pousse pas le vice jusqu’à se pavaner devant les boutiques de Swearengen ou de la mère maquerelle, qui risqueraient tous deux d’entraver sa grande quête pour des raisons bien différentes. Aussi il tourne derrière l’hôtel moisi d’E.B. Farnum, qui se chargera bien de répandre les commérages à sa place. Enfin la lumière jaunie des feux crépitants de Brisbane s’évanouit, remplacée par les rayons froids de la lune qui caresse les dunes et les rochers coupants s'étendant à perte de vue devant eux. Ignorant le frisson de mauvais augure qui lui parcourt l’échine, le shérif s’élance vers la destinée qui l’attend tout au bout du désert avec un dernier « YA ! » victorieux, savourant l’immense satisfaction de traîner l'albinos sur ses talons.

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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptySam 8 Aoû 2020 - 1:56


 
la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
D
e l'autre côté des barreaux, l’bon vieil Hawthorne a la moustache qui frémit. Appâté par la perspective d’s'en mettre plein les poches d'un côté, épouvanté par les railleries sournoises de l'albinos de l'autre, il semble plus instable encore qu'à l'accoutumé. La hargne estampée partout sur sa face cramoisie, le voilà qui râle et qui refuse, qui crache et qui bombe le torse, qui s’étouffe dans ses rires dédaigneux puis qui s’étouffe tout court. Un sourire amusé au coin des lèvres, Bosie suit la scène des yeux, attendant avec un aplomb surdimensionnée que son venin ait raison du shérif chafouin. Sa belle assurance en prend néanmoins un sacré coup quand ce dernier se met subitement à hurler comme un possédé en dégainant son colt d'une main tremblante de rage et le blond se crispe sur place tout en faisant mine que non alors qu’il peut déjà sentir l’odeur âpre de sa cervelle qui retapissera les murs. Le coup part, la rouille lui saute aux naseaux, mais c’est la serrure qui a volé en éclat et Bosie se félicite d'avoir cultivé son air mystérieux et flegmatique pendant qu'il se pissait dessus tout froid. Voilà qui aurait salement ternie sa réputation. Il n'en mène cependant pas large quand le vautour acariâtre flanque un coup de botte hargneux dans les portes en fer de sa cellule pour s’y faufiler comme une anguille et se mettre à lui tourner autour, son pistolet toujours brandit sur l’honnête arsouille que voilà. C'est qu'entre l'instabilité notoire du shérif et son âge avançant, Bosie se sent pas à l’abris d’un doigt tremblotant se perdant malencontreusement sur la gâchette... Aussi il continue de suivre le shérif de son regard nonchalant mais s'abstient de tous commentaires pouvant le faire basculer de sa folie furieuse à sa folie meurtrière. Il compte sur sa folie cupide, surtout. Hawthorne ricane maintenant, fier de son p’tit coup de pression et de son pouvoir qu’il imagine tout retrouvé, et Bosie patiente, sous son chapeau, tente de calculer ses probabilités de survie s'il se jette sur l’homme de loi pour le désarmer sans rien laisser paraître de sa petite mascarade. Mais il y comprend rien aux calculs alors il abandonne et il s’apprête à sévir et tenter le tout pour le tout quand soudain : « Pour sûr qu’tu vas m’y amener à c’te source, mais ce s’ra selon mes termes ! » fanfaronne finalement la vautour déplumé et sans plus attendre le voilà qui bondit, sortant une corde de nulle part pour lier les poignets de l'albinos qui sent ses lèvres frémirent de gaieté à l'appel de la liberté. Certes, il n'y est pas encore, mais chaque chose en son temps. Echapper à une mort certaine pour se jeter dans la gueule d’une autre, voilà un talent que Bosie manie à la perfection. Le vieil Hawthorne est fier de lui, se congratulerait presque d'avoir attrapé une bête sauvage comme si elle n'était pas déjà enfermée et maintenue en joug quand la prise avait eu lieu et puis d’un coup il tire par terre et Bosie sursaute. Il s'attend presque à ce que l’homme de loi lui demande de danser comme certains cowboys tordus le font (comme lui le fait) mais il se contente de le pousser vers la sortie et il s'exécute, non sans le toiser de toute sa hauteur au passage, chacun se croyant plus malin et intimidante que l'autre. Le bouclé le traîne alors derrière lui et Bosie a tout juste le temps d’attraper une bouteille de whisky qui traine sur le bureau et un ouvre-lettre qu’il glisse dans sa manche que déjà ils sont dehors et le shérif l'attache fermement à la scelle de son cheval comme un vulgaire prisonnier - qu'il est, en soit, mais l'affront n'en reste pas moins intolérable. « Ta liberté, tu la gagnes quand j’récupère mon pognon. T’as ma parole. » qu'il promet comme si la vieille crapule n’était pas réputée pour sa corruption à toute épreuve. Il se pavane tel un cavalier de l’apocalypse persuadé que sa mission est de purifier la ville de sa vermine à coup de colt plongé dans l'eau bénite tout en enchainant les fusillades et les prostituées. Un vrai allumé paradoxal. Trait de caractère qu’il partage avec Bosie, en outre. « Right, right… » répond d’ailleurs ce dernier en regardant la nuit étoilé au dessus de leur tête, pas dupe, mais c’est de bonne guerre. Dehors, ça sent bon la fumée, la gnôle et la magouille. L’obscurité est opaque, fébrilement éclairée par les lanternes des bicoques alentours et bientôt, ils se retrouveront dans l’obscurité la plus totale. Il aura alors bien milles occasions de lui échapper, le plus tôt sera le mieux. Mais il prévoit pas, Bosie, agit à l’instinct et parfois ça marche, parfois ça foire. Souvent ça foire. Mais eh ! Il a pas encore bouffé les pissenlits par la racine alors quelque part c’est qu’il doit pas se débrouiller si mal que ça. Et puis, un accident est si vite arrivé. Un moment d’inattention, un ravin, une ruche qui tombe malencontreusement sur le coin de la gueule, un ouvre papier qui se perd sous la troisième côte... « Allons ! En selle ! » s'ordonne subitement la fripouille fripée avant de s'obéir, et Bosie est tiré de ses douces pensées. « J’espère que mes adjoints t’ont pas trop laminé les rotules… » qu’il minaude du bout des lèvres, perfide et bas comme de coutumes. Bosie le sait, le gredin tente de l'humilier... et il y parvient tout à fait. Il fulmine, serre la mâchoire, son regard brûle la nuque du shérif. « No worries old man, my young body can take it. Of course ya’d need to sit yer ass on a horse though cause yer- » mais le cheval se redresse brusquement et Bosie est propulsé vers l'avant, coupé dans sa véhémence, s'éclatant par terre avant de se redresser tant bien que mal pour essayer de suivre la bête qui part bon train dans la ville. Prick… Ses bottes foulent le sol couvert de poussière qui s’envole sous les sabots du cheval. Il va falloir qu’il trouve une technique pour se sortir de cette situation précaire au plus vite car contrairement à ce qu’il prétendait quelques secondes plus tôt, il sent chacun de ses muscles et articulations et son jeune corps douille copieusement. Hawthorne, quant à lui, se pavane comme un paon sur sa monture et décide évidemment de passer devant l’hôtel de cette vieille commère d’E.B. Farnum. Le voilà d'ailleurs à sa fenêtre, cou tendu, yeux exorbités pour ne pas manquer une miette de la scène, se retenant sans doute de partir à toutes jambes pour raconter sa découverte à qui veut l'entendre et qui ne veut pas dés que les deux seront hors de vu. Bosie souffle, prend quelques goulée de whiskey pour se réconforter et faire passer le papier qui était resté coincé dans son gosier. Du coin de l’œil, il regarde le lupanar s’éloigner, et se promet d’y revenir, d’une façon ou d’une autre quand en face d'eux, les rails du chemin de fer s’enfoncent vers les landes arides et lugubres de ses cauchemars.

« Haaawthooorne, il chantonne lugubrement de sa voix morne après un moment, les bras tendus vers l’avant, where the hell d’ya think yer goin mate? We been there already. I can’t fuckin tell ya where to go if ya keep- » mais le fanfaron n’en a cure, continue de trotter droit devant. Alors Bosie souffle, décide de s’occuper autrement et joyeusement, il se met à siffloter. « When Bosie comes marching home again, hurraaah! hurraaah! We'll give him a hearty welcome then. Hurraaah! Hurraaaah! The men will cheer and the boys will shout, the ladies they will all turn out and we'll all feel gay when Bosie comes marching home! » Il chante et il chante, et les paysages défilent et se ressemblent, et il chante encore plus fort : « I came from Alabama, wid my banjo on my kneee, I'm gwyne to Louisiana, my true love for to see. It rain'd all night the day I left, the weather it was dry. The sun so hot I froze to death, Jameson, don't you cry…OH JAMESOOOOON! OH DON’T YOU CRY FOR MEEEEE! I’VE COME HOME FROM ALABAMA WID MY BANJO ON MY KNEEEEEEE » Il continue jusqu’à ce qu’il ne connaisse plus les paroles et ensuite il les invente, increvable. Ils sont déjà passé deux fois par ce panneau-ci. Le vieux n’est pas encore descendu pour lui refaire le portait, Bosie cherche dans sa caboche, et puis un sourire aussi provocateur qu’hilare étire ses lèvres tout grand quand il reprend, plus fort que jamais : « Row, row, row your boat! Gently down the stream! Merrily merrily, merrily, merrily, KYTE’S GOT TINY PRICK ! »

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Robin-Hope Berry
Robin-Hope Berry
ÂGE : quarante-et-un voyages autour du soleil
SURNOM : rob, robinou, robin des bois, carotte par le bro, p'tite lapine par son arrière grand oncle, petite fée par un pretty little galway boy, allons-y gaiement !
MÉTIER : artiste, curatrice à la galerie d'art, bénévole dans un refuge pour animaux.
LOGEMENT : charmant cottage feuillu et bordélique à logan city, peuplé de créatures recueillies en chemin, vous êtes les bienvenues !
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PETIT PLUS : hippie rêveuse dans l'âme ☽ fouillis intrépide & survolté, furieux de tout vivre & tout essayer ☽ orpheline trouvée à la naissance, a grandi en foyers ☽ cœur cabossé, cicatrice au creux du décolleté ☽ (hyper) sensible, optimiste, lunatique, excentrique, impulsive & passionnée ☽ l’art comme éxutoire ☽ d'un extrême à l'autre ☽ fervente protectrice des animaux, de la nature & des plus démunis ☽ vit pour les aventures spontanées, la créativité, les concerts de rock, les cookies vegan, la liberté, les conversations avec des êtres authentiques & les roucoulements de chats ღ
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phoenix ☽5 (ds) › when the world's not perfect, when the world's not kind, if we have each other then we'll both be fine, i will be your sister, and i'll hold your hand, you should know i'll be there for you. ☽ 1 (fb)3 (ua)2

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jameson ☽ 3 (dz)5 (df)6 (ds)7 (xmas)8 (survivor) ☽ hitched a ride with the wind and since he was my friend i just let him decide where we'd go, when a flower grows wild, it can always survive. wildflowers don't care where they grow. ☽ 12 (halloween)4 (ua)5 (vintage)

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aisling ☽ 2 › it feels like a perfect night for breakfast at midnight, to fall in love with strangers, ah ah ah ah, yeah, we're happy, free, confused and lonely at the same time, it's miserable and magical, oh yeah, tonight's the night when we forget about the deadlines, it's time! ☽ 1 (fb)3 (vintage)

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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyDim 16 Aoû 2020 - 3:15



(la bonne) la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
Sous un ciel rouge vermeil parsemé de nuages pourpres, les sabots emportés de Gripoil foulaient une terre ocre et poussiéreuse à travers les paysages sauvages et rocailleux de l’outback. Ses doigts délicatement glissés dans la crinière blanche de son cheval, Robin sentait le vent du crépuscule souffler sur ses bouclettes folles, caresser ses joues rosées et balayer avec lui toutes ses contrariétés. Sur ses talons : Barnabé, Demilune et Robin Junior, ses trois poneys. La sorcière était si petite de taille qu'elle aurait aisément pu monter l'un de ses poneys, mais elle préférait ne leur faire porter aucun poids. Ils se dégourdissez joyeusement les pattes dans les landes et elle profitait pour cueillir de ça de là des plantes araignées, orchidées, lys rouges et feuilles de menthe pour ses élixirs purificateurs. Dans ces doux moments où la liberté semblait infinie, elle pouvait presque oublier la solitude qui pesait sur son cœur. Anciennement voleuse valeureuse se prenant pour Robin Des Bois (volant aux riches pour donner aux pauvres oui tout à fait) elle était devenue le bouc émissaire des villageois lorsque ses camarades bandits avaient appris sa condition de sorcière et avait été contraire de vivre en autarcie depuis. Heureusement, elle avait moult animaux merveilleux pour lui tenir compagnie et même quelques clients qu'elle considérait précisément comme ses amis, alors tout n’était pas si triste. Et puis, ce genre de chevauché sauvage faisait bondir son cœur d’allégresse. Le soleil déclinait de plus en plus au fond de la vallée, projetant aux arbres des silhouettes allongées sur le sol et ils fendaient toujours la bise quand, soudain, une vision troublante explosa dans son esprit et elle perdit l’équilibre. Un homme très pâle, un chapeau melon, le Canyon, des crânes humains, une vieille dame, une gorge étroite et sinueuse, des ombres menaçantes, une poursuite impitoyable, la sensation de griffes acérés arrachant la peau de mon dos, le fond d’un ravin, une marre de sang, plus rien.

Lorsqu'elle reprit connaissance, elle était étendue sur le sol aride, Demilune lui donnait des petits coups de museau, ses trois autres amis hennissaient en remuant nerveusement et la pleine lune brillait dans le ciel noire. Elle papillota en se redressant, la tête lui tournant furieusement. « Chh chh, tout va bien » dit-elle en caressant la truffe de ses petits pour les rassurer, son regard scrutant les alentours, encore troublée par sa vision. Je dois les prévenir, je dois les prévenir avant qu’il ne soit trop tard. Au dessus de leurs têtes, un corbeau tournoyait dans le ciel et elle se mordilla les lèvres : présage-t-il lui aussi la mauvaise augure ? Mince je n’ai jamais été une voyante très éclairée…

Soudain, un chant criard se faufila jusqu’à ses tympans et elle fit un petit bond sur place. Ce n’était Audrey, son amie cantatrice fantôme, non, c’était un homme, possiblement un vagabond ivre, à en juger par le son déraillé et relativement faux de ses chants paillards (quoi que très entrainants, hurraah hurraah !) Elle commençait à dodeliner de la tête quand soudain elle se raidis. Seigneur, et si c’était pas un chasseur ivre ! « Restez ici mes p’tits, j’vais voir ! » chuchota-t-elle à son cheval et ses poneys en les attirant doucement derrière une grosse roche puis elle se rapprocha avec précaution de la voix. Un homme monté sur un cheval trainait un autre derrière lui et quand le regard de la jeune femme s'arrêta sur ce dernier elle eu un petit haut le cœur. C’était l’homme très pale de sa vision ! Il lui semblait aussi le connaitre d'ailleurs. Etait-ce le moon child de son ami Jameson ? Ah la la, ma mémoire... bref ! Prenant son courage à deux mains, elle décida d’aller à leur rencontre.

C’est donc une petite silhouette élusive toute en boucles brunes, nez pointu et jupons bouffants qui apparu soudainement sur leur chemin parmi les roches orangés de l’outback. « N'y allez pas messires, dit-elle, le regard hanté, le danger gronde, la lune est pleine et je crois qu'un loup-garou vous attend là-bas ! Ou pire, un loup perfide déguisé en grand-mère… » elle essayait encore de faire sens de sa vision, n'était pas très certaine du résultat. Ensuite son regard pâle s’arrêta sur l’homme au chapeau melon trônant sur le cheval et elle reconnu le shérif Hawthorne, ce drôle de monsieur un peu nerveux et rusé comme un renard qui venait souvent lui demander quelques protections contre les esprits qui le tourmentaient et qui l'avait déjà sauvé à moult reprises du buché, ayant notamment le maire à sa botte. Elle l’aimait bien, beaucoup même, le considérait comme un ami, et elle savait aussi qu’il était téméraire et irait probablement au bout de sa mission coûte que coûte. Alors, ouvrant son sac, elle en extirpa une petite pierre précieuse, un bâton purificateur, une petite gousse d’ail, un sachet de sel ainsi que des allumettes et délicatement elle déposa tout ça sur le sol sec à ses pieds. « Prenez garde aux ossements. La voie est close, elle fut faite par ceux qui sont morts et les morts la gardent. Le serpent d’eau regorge de chimères et le ravin est traitre. Ne faites confiance à personne… soyez prudents… » Et sur ces paroles tout à fait crédibles et limpide, elle recula dans l’ombre jusqu’à disparaître complètement. Ensuite elle alla retrouver ses petits et ils détalèrent rapidement direction leur bercail biscornu, des fois que le cœur des hommes décident de se retourner contre la main qui les nourris (ou les protège d’une mort certaine, dans ce cas-ci). La sorcière était déboussolée, tremblotante mais soulagée : voilà qui devrait grandement les aider !

codage par amatis et birdiesnow



please picture me in the weeds. before i learnt civility i used to scream ferociously any time i wanted.

:gayheart::
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyDim 30 Aoû 2020 - 3:53


la brute et le truand
epic tales of dishonour, betrayal and greed ft. Sheriff Hawthorne & Bosie her boy
La lune est haute dans le ciel. Sa lumière tamisée éclaire les voyageurs à travers la lande aride. La fureur vengeresse s’est tarie. L’excitation aussi. Autant pour le shérif Hawthorne que pour son fidèle destrier, dont le petit trot se mue lentement en une marche rapide. Ses sabots émettent un petit son régulier et apaisant, soulèvent des volutes de poussière en foulant le sol craquelé, déserté par les bêtes rampantes qui filent se réfugier sous les bosquets desséchés. Ils s’y terrent, guettent leur course à une distance respectable et néanmoins stratégique, prêts à ressurgir pour les déguster au moindre signe de faiblesse. Hawthorne ne le voit pas, ignore jusqu’à leur existence et c’est bien mieux comme ça. Lourde, sa tête dodeline déjà tous les effets de la nuit et de l’alcool, du rythme dolent de leur promenade et des rêves de grandeur auxquels il s’abandonne sans résister. Jusqu’à ce chant lugubre, qui hérisse la racine de ses cheveux, fourmille le long de son échine et fait grincer ses molaires. « Haaawthooorne… » Maudit…, frissonne le shérif. Ses dents jaunies toutes serrées, il s’efforce d’ignorer les plaintes sans queue ni tête de son prisonnier, fulmine à l’idée que le saligaud puisse dire vrai, refuse pour autant de lui donner la satisfaction de l’admettre, préfère encore s’enfoncer dans ce désert mortifère plutôt que de perdre la face devant cette fripouille délavée. Il y remet même un coup d’étrier, pour bien lui montrer ! La bête hennit de protestation, s’élance un peu plus énergiquement dans l’immensité obscure prête à les avaler. Loin de se laisser décourager, le chacal nuisible s’empresse alors de chanter ses louanges imaginées. « When Bosie comes marching home again, hurraaah! hurraaah! We'll give him a hearty welcome then. Hurraaah! Hurraaaah! The men will cheer and the boys will shout, the ladies they will all turn out and we'll all feel gay when Bosie comes marching home! » Qu’il fanfaronne, remplace éhontément les héros de ces légendes lointaines par sa minable personne. Ah ! Comme si les braves hommes et les bonnes femmes ne s’porteraient pas bien mieux sans sa présence maléfique ! s'enorgueillit le shérif, rageant surtout de ne pas y avoir pensé avant lui. Mais il laisse couler, refuse de réagir autrement qu’en crachant son irrévérence sur la terre ocre à leurs pieds. « I came from Alabama, wid my banjo on my kneee, I'm gwyne to Louisiana, my true love for to see. It rain'd all night the day I left, the weather it was dry. The sun so hot I froze to death, Jameson, don't you cry…OH JAMESOOOOON! OH DON’T YOU CRY FOR MEEEEE! I’VE COME HOME FROM ALABAMA WID MY BANJO ON MY KNEEEEEEE. » Il reprend plus fort, réveille en un sursaut le shérif qui avait profité d’une rare accalmie pour piquer un somme. Les mains calleuses se crispent autour du cuir des reines, resserrent la prise comme pour étrangler le cou pâlichon de l’affreux saltimbanque qui s’esclaffe et improvise, chante à la belle étoile comme un matelot ivre, invoque l’amour des puterelles que d’autres n’ont le loisir de s’acheter qu’à la fin d’une trop rare bonne journée. Une de ces douces soirées où l’homme de loi fait tinter dans ses poches usées le butin confisqué à un malfrat condamné, qu’il accusera d’avoir tout dépensé avant de rencontrer la potence afin de pouvoir garder son or volé en tout impunité. « Row, row, row your boat! Gently down the stream! Merrily merrily, merrily, merrily, KYTE’S GOT TINY PRICK! » Cette fois, son sang ne fait qu'un tour. Une dernière insulte, un dernier sursaut. Car c’est là l’affront de trop. « AHHH ! » Piqué dans son orgueil, le shérif fait volte-face, les naseaux fumants, son visage déformé par la haine. « J’VAIS T’APPRENDR’ MOI VILE CRAPULE ! » Qu’il beugle, crache son offense à travers un million de gouttelettes qui s’échappent d’entre ses lèvres craquelées comme pour irriguer sa colère. La paume se referme autour de la crosse pour dégager l’arme de son holster, les yeux de rapace s’illuminent de l’intérieur d’une lueur malsaine, les doigts frétillent d’excitation à l’idée de faire danser le sauvageon, planter quelques balles dans sa chair trop pâle, défigurer son faciès damné dont raffolent les dames, lacérer l’asticot dont il semble si fier, lui ôter ainsi l’envie de courir les donzelles et pourquoi pas sa vie tant qu’il y est. Au diable l’or et la gloire ! En cet instant, le shérif est convaincu qu’il ne goûtera jamais une récompense plus douce que ce petit meurtre salutaire, ce plaisir coupable qu’il effleure encore une fois.

Mais avant qu’il ne puisse esquisser le moindre geste, son stupide cheval se cabre et manque de l’envoyer rouler sous ses sabots. « DU CALME CANASSON ! » Il crache en reprenant les rênes, considère un instant de retourner sa colère contre l’animal, se reprend aussitôt qu’il s’imagine parcourir la lande à pieds. « Allons, allons… mais que diable as-tu donc ? » Il minaude plutôt, flatte l’encolure comme l’orgueil de son fier destrier, guette d’un œil nerveux les roches sombres dont la lueur pâle de la nuit découpe abruptement les reliefs. C’est alors qu’il repère parmi elles une silhouette menue, rampante et bouclée. Halte-là vile sorcière ! Sa main resserre sa poigne autour de son arme avec autant de force que cette vision diabolique lui étreint le cœur. C’est alors qu’il reconnaît la sorcière, justement. Pas l’ombre terrifiante d’une mégère furibonde dont le moindre sort couvrirait sa peau de furoncles ou empoisonnerait sa gourde, non. La p’tite sorcière celte des hauteurs ! Celle-là même qui le fournit en herbes et remèdes pour chasser les mauvais esprits, en l’échange seulement de quelques deniers et un semblant de protection contre les villageois trop zélés qui seraient tentés de s’aventurer dans ses bosquets pour tenter de l’en déloger. Sorcière qu’il aurait d’ailleurs dû retrouver il y a de cela des semaines déjà pour obtenir de nouvelles potions, lesquelles auraient certainement évité l’agression perverse et les fantasmes abjectes de son adjoint pernicieux. Une présence rassurante en somme, c’est du moins ce que se dit Hawthorne avant de déceler dans ses prunelles les volutes d’une démence qui ravivent son envie de la canarder sans poser de questions. Et pourtant il écoute, fasciné, paralysé par l’horreur de la prophétie qu’elle leur déclame d’une voix éthérée : « N'y allez pas messires. Le danger gronde, la lune est pleine et je crois qu'un loup-garou vous attend là-bas ! Ou pire, un loup perfide déguisé en grand-mère… » Un loup-garou déguisé en grand-mère ?! « Voilà un guet-apens infâme et d’une vile fourberie ! » Frémissant d’épouvante, le shérif puise une once d’apaisement dans le regard de la diseuse de mauvaises aventures, qui s’adoucit alors qu’elle semble reconnaître en sa personne un bon ami. Gonflé d’orgueil, l’homme de loi se redresse sur son cheval et lève fièrement le menton, comme pour réaffirmer sa détermination et sa bravoure. « Soit, j’en prends note gente dame. Mais que fait donc une brave petite bonne femme comme vous sur ces sentiers mal famés à une pareille… heure… ? » Il est déconcentré de sa tirade inspirée visant à souligner sa propre audace par ses petits gestes de rongeur qui le poussent à détourner ses yeux de l’horizon sauvage pour les braquer vers le sol où elle s’agite fébrilement, dépose quelques babioles à ses pieds avec une cérémonieuse attention. Mais qu’est-ce donc que cela ? L’innocente enfant semble croire qu’un caillou et des allumettes l’aideront à pourfendre une vieille bique hirsute aux dents longues, assoiffée de violence et de sang. Ah ! Les poings sur les hanches, un sourire supérieur au coin des lèvres, il s’apprête à rire tout haut de sa méprise, quand la voix fluette s’élève encore, portée par la brise nocturne. « Prenez garde aux ossements. La voie est close, elle fut faite par ceux qui sont morts et les morts la gardent. Le serpent d’eau regorge de chimères et le ravin est traitre. Ne faites confiance à personne… soyez prudents… » Le présage hanté s’achève dans un souffle et son oracle disparaît sans l’ombre d’un bruit. Seigneur… Nerveux, le cheval trépigne, gronde, écume autour du mors sur lequel l’homme tire nerveusement. « Oh, oh ! » Il grommelle sans trop savoir qui il cherche à apaiser. L’idée de planter une balle dans le front de son pâle prisonnier le tente nettement moins désormais. Pour autant, il y a des choses qu’il ne peut guère laisser passer. « Eh bien l’albinos ! Où sont donc passées tes couilles ? J’crois pas t’avoir jamais vu aussi pâle !  » Il se moque alors, rit de bon cœur pour oublier sa propre couardise. C’est qu’il ressent toujours le besoin d’apaiser la brûlure provoquée par cette basse injure diffamant honteusement sa virilité. « Ne m’dis pas qu’tu t’es laissé impressionner par ces sornettes ? » Il ricane de plus belle, tape sur ses genoux, fait même mine d’essuyer une larme au coin de ses yeux. Le sang circule à nouveau dans ses veines et l’homme de loi peut presque sentir sa propre inquiétude ployer sous le poids de son égo rafistolé par ces moqueries. « Allons, j’me sens magnanime. Voilà une rivière où c’est qu’nous pourrons établir un camp pour la nuit. Un p’tit somme, ça t’requinque un homme ! » Sans attendre de réponse, il laisse échapper un petit claquement de langue présomptueux pour guider son cheval vers le rivage, entraînant derrière lui son éclaireur et compagnon d’infortune. Car des nuages sombres se lèvent à l’ouest et menacent d'étouffer les pâles rayons lunaires qui leur servaient de guide. Et si grand-mère vorace il y a plus avant, le shérif entend bien l’affronter à la lumière du jour ! Sautant de sa monture, Hawthorne récupère la longue corde retenant son prisonnier, l’enroule autour de son poignet et s’assoit contre un arbre. « Va donc chercher du bois pour le feu. Et fais pas l’con… » Il précise d’un air suffisant en désignant du menton le pistolet posé en travers de ses genoux. L’albinos en vadrouille, le shérif en profite pour revenir sur ses pas et empocher les offrandes insolites de la sorcière. Sait-on jamais ! Sur le chemin du retour, il reste alerte au moindre bruit suspect en provenance des arbres, des pierres et des buissons. Les yeux dans le vague, il repense aux étranges paroles de l'écossaise. Les élucubrations d’une folle, sans le moindre doute ! L’albinos de retour et les bûches empilées, il n’y pense d’ailleurs déjà plus ! « Ah, pauvre énergumène perturbée ! La solitude ne lui réussit pas ! » Il ricane encore en attachant fermement son prisonnier à un arbre pour la nuit. Rasséréné, il se laisse alors glisser contre un tronc adjacent et mord dans un saucisson sec généreusement offert par son cousin en remerciement pour l’arrestation et la pendaison prochaine de celui qu’on appelle Bosie. L’idée de tous les rouler dans la farine et n’en faire qu’à sa tête rend l’aliment séché encore plus savoureux. D’humeur généreuse, le shérif en coupe d’ailleurs une lamelle pour son compagnon. « Voilà qui devrait t'redonner quelques forces ! » Qu’il lui lance en jetant la rondelle sur ses genoux. Il guette sa réaction, vaguement déçu de ne pas voir son captif se jeter sur sa pitance comme un animal affamé. « Tâche de dormir... et ne m’force pas à t’bâillonner. » Il gronde alors en se tournant vers le feu. Là, le cœur et les os réchauffés par la lueur vacillante des flammes, le brave shérif Hawthorne sombre enfin dans le sommeil réparateur et fort mérité qui le guettait depuis déjà un bon moment.
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptySam 9 Jan 2021 - 20:04


 
la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
I
l chante fort et il chante faux, le bellâtre tortueux, trottant fièrement sous les étoiles, joyeux comme un chiot à deux queues, imaginant sournoisement la fumée sortir par les oreilles du vieux Hawrthone tandis qu’il encaisse ses basses moqueries incessantes. Il aimerait le voir sortir de ses gangs, et refoule sa déception quand ce dernier refuse de lui témoigner la moindre attention. Alors il chante plus encore, sa voix déraillée suffisant à rendre un coyote jaloux, attendant le moment fatidique où le shérif voudra lui faire exploser la cervelle. Quand il arrive enfin, Bosie n’est pas déçu. Le hurlement rageur qui remonte dans le gosier de la vieille fripouille alors qu’il fait subitement volte face, c’est de la musique pour ses oreilles. Les traits déformés de haine, les yeux injectés de sang, les babines retroussées et la bave qui en pend (du moins c’est comme ça que Bosie se plaît à l’imaginer parce qu’il voit pas grand chose de là soyons franc), Hawthorne ne tarde pas à sauter du crime au châtiment : « J’VAIS T’APPRENDR’ MOI VILE CRAPULE ! » Et le voilà qui dégaine son colt pour le pointer sur le chanteur émérite dont un sourire traverse la trogne crayeuse. Mais alors le cheval se cambre, manque de faire basculer l’homme de loi par dessus le bord et il hurle plus encore avant de pointer son bec d’aigle vers les roches ocre qui se dressent non loin de là. Bosie attend un instant, le regard toujours droit devant lui, puis décide finalement de suivre mollement son regard.  

« Jesus Christ! » Il jure en bondissant pour éloigner le mauvais sort. Il a perdu son sourire moqueur et ses rares couleurs. Ne reste que les traits déformé par une terreur devant l’apparition subite qui leur parle de loup déguisé en grand mère. « Voilà un guet-apens infâme et d’une vile fourberie ! » « C’est dégueulasse » répond Bosie en même temps, effaré. La chétive harpie ouvre son sac damné et Bosie se jette courageusement derrière le flanc du cheval, cherchant du regard une éventuelle échappatoire. Et l’occulte nuisance qui continue ses manigances, et ce fou de Hawthorne qui lui parle comme si elle était une donzelle ordinaire au lieu de la canarder ou de la noyer dans de l’eau bénite, l’inconscient ! Alors, encouragée par les fanfaronnerie du shérif, la petite démone commence son rituel perfide pour les envoyer en enfer, déposant ses ornements maléfiques sur le sol et ne tardant pas à réciter une incantation abjecte. « Prenez garde aux ossements. La voie est close, elle fut faite par ceux qui sont morts et les morts la gardent. Le serpent d’eau regorge de chimères et le ravin est traitre. Ne faites confiance à personne… soyez prudents… » Il ne comprend pas un traitre mot de ce qu’elle avance ni pourquoi elle voudrait les avertir de la malédiction qu’elle abat sur eux (un jeu sournois de sorcière, sans doute) mais il s’en moque : ils doivent déguerpir au plus vite. Quand il relève la tête elle a disparue (dans un nuage de fumée et un rire machiavélique que Bosie n’a pas entendu, tout occupé à chercher une échappatoire qu’il était, évidemment) « Eh bien l’albinos ! Où sont donc passées tes couilles ? J’crois pas t’avoir jamais vu aussi pâle ! » Bosie se stoppe tout net, blessé dans son orgueil le plus profond, probablement la seule chose pouvant rivaliser avec sa peur du surnaturel. Ça et sa loyauté envers dame Jameson et Tracy aussi mais les belles de nuit n’étant pas dans les parages, tout le monde peut crever la gueule ouverte. « Ne m’dis pas qu’tu t’es laissé impressionner par ces sornettes ? » Il raille, se fend la poire même, tape sur ses genoux à la bonne rigolade tant il est dépouillé, ce vautour déplumé. Bosie sert les dents. Il veut rétorquer qu’il n’a simplement point envie de rencontrer l’impitoyable faux de la mort ce soir et que si l’arsouille avait un demi cerveau il paniquerait lui aussi mais, piqué à vif dans son orgueil, il crève trop de dépit pour formuler sa pensée, se contenant de ravaler difficilement son honneur en se redressant, mâchoire serrée, œil terne braquée sur le fanfaron. Le voilà d’ailleurs qui se sent « magnanime » et propose de se reposer près de la rivière. Bosie serait d’avis de rebrousser chemin, après tout ils ont tellement tournés en rond, ils ne doivent pas être à plus de quelques bornes du village. Mais hors de question de donner à Hawthorne cette satisfaction. Et voilà ce dernier qui fait claquer sa langue visqueuse pour indiquer à sa monture la marche à suivre. Il saute sur le sol, attache les mains de Bosie entre elles et l’envoie cherche du bois « fais pas l’con » qu’il susurre, menaçant, car il connaît trop bien l’albinos qui n’a jamais trop su faire autre chose sûrement. Bosie le toise avec irrévérence, et y va néanmoins, de sa démarche légère et nonchalante contrastant avec la trouille qui lui rongeait les tripes. Il a déposé le jus de bonheur au coin d’un arbre pour son retour, ramasse des branches et des brindilles, devrait penser a un plan d’attaque mais est trop préoccupé à regarder tout autour de lui au moindre soin lui paraissant suspicieux. Il n’est pas rassuré ça non, à perdu de sa superbe, mais son ego reste vaillant !

« Ah, pauvre énergumène perturbée ! La solitude ne lui réussit pas ! » radote le vieux Hawthorne quelques instants plus tard au coin du feu, attachant fermement Bosie à un arbre avant de lui lancer un bout de saucisson. « Aye I bet… but no need to fret or start talkin’ ‘bout yerself in the third person mate, I’m back now » Il croque dans le saucisson, railleur à souhait, et le sheriff grogne devant la chafouinerie, grommèle un « Tâche de dormir... et ne m’force pas à t’bâillonner » qu’il devait retenir depuis longtemps avant de se coucher, fin de la discussion. Bosie est un peu déçu de voir son compagnon d’aventure lui tourner le dos et s’endormir aussi sec, ronflant allègrement. Il est déçu et il s’ennuie, joue à attraper les flammes entre son indexe et son pouce pour passer le temps, regarde la lune recouverte par d’épais nuages sombres, sort l’ouvre lettre de sa manche et commence à le faire rouler habilement entre ses longs doigts. Ensuite il est frappé par la foudre: c’est le moment idéal pour tuer Hawthorne, voler sa monture et détaler dans la nuit. Il se détache alors les mains, se lève, glisse lugubrement jusqu’à l’homme de loi, place l’ouvre lettre sous la troisième côte, voudrait murmurer quelques chose d’ironiquement malin et cruel… mais ne pense à rien. Il se dit qu’après un petit somme il aurait les idées plus claires et décide donc d’aller se coucher. Après tout la fatigue commence à le tenailler et il pourra bien disposer de son adversaire au petit matin quand il sera plus reposé et pourra mieux en profiter. Il s’allonge donc à nouveau près du feu et dépose son chapeau sur son visage, les bras croisés sous les aisselles et ne réalise même pas quand il sombre dans les bras de Morphée. Quand ses paupières se soulèvent à nouveau, il ignore combien de temps il a roupillé mais une chose est certaine : il fait toujours noire.

« Bollocks » il jette un regard à Hawthorne qui ronfle toujours. Comme l’inspiration ne lui ait pas venu pendant sa courte nuit, il décide de se relever pour se dégourdir les jambes, caresse le museau du cheval, lui donne quelques brindilles à mastiquer et s’en glisse une dans le bec. Ensuite il décide d’aller se soulager et s’éloigne vers les bois pour y pisser en toute sérénité. Il sent un souffle froid dans sa nuque mais ne s’en formalise pas, tout à son affaire. Cependant le bruit de goutte d’eau martelant le sol alors qu’il a finit et qu’il ne pleut pas l’interpelle et quand il relève la tête pour en chercher la source, il lui semble apercevoir une silhouette pâle au loin. Il jurerait la voir vaciller comme une flammèche grisâtre. Sa vision laissant cependant à désirer il plisse les yeux pour faire sens de la situation mais brusquement la silhouette s’est rapproché et c’est un visage cadavérique à quelques centimètre du sien qui remplit son champ de vision, les cheveux ruisselants d’eau de la créature se perdant dans les trous béants qu’elle a à la place des yeux. « AH! » hurle notre héro en se jetant en arrière, épouvanté par la vision de ses cauchemars et tombant sur le sol sans lâcher l’immonde créature des yeux. Elle semble vouloir articuler quelque chose mais seul des sons gutturaux et des souffles étouffés s’échappent difficilement de sa gorge. Alors sa bouche s’ouvre tout grand et quand des litres et des litres d’eau en sorte Bosie se remet à hurler jusqu’à la fin des temps avec une épouvante toute retrouvée. Saisissant son courage à deux mains, il parvient à se relever sans se repisser dessus et détale comme un beau lièvre tout en remontant tant bien que mal son pantalon. « HAWTHORNE! » Il se jette plus qu’il ne s’agenouille à ses côtés pour secouer le vieil endormi « Hawthorne! Wake up yo’ ol’ chap!  We gotta go, we gotta - » il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’une flèche traverse le chapeau melon du shérif dont l’œil à demi fermé semble soudain se faire plus vif et Bosie saute sur ses pieds. Sans plus attendre, il bondit sur son whisky (les priorités) puis libère le cheval et saute derrière Hawthorne qui serrait peut être bien parti sans lui qui sait alors que les flèches commencent à fuser en toute direction. Le sol tremble derrière eux, mais dans l’obscurité de la nuit, Bosie est incapable de voir quoi que ce soit. Ou peut être n’y a-t-il personne à voir... « It’s a fucking dry gulch. There! Go West! Il dit en pointant les rails de chemin de fer. Come on man get a wingle on » Derrière eux, les flèches fusent, la terre semble s’écrouler, Bosie est surtout soucieux de mettre le plus de distance possible entre lui et l’affreuse goule mouillée. Alors ils galopent fend la bise, ne pouvant aller que de l’avant, et s’enfoncent ainsi dans les landes en direction du Canyon, vers la malédiction de la petite harpie et des dents acérés de viles mamies...

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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptySam 27 Fév 2021 - 23:29


la brute et le truand
epic tales of dishonour, betrayal and greed ft. Sheriff Hawthorne & Bosie her boy
Les rêves sont pesants, agités d’anciennes malédictions qui se mêlent à la réalité dans une infâme cacophonie d’images et de cris. Des flammes rampent sur la lande, déversent dans le ciel une épaisse fumée noire où s’impriment les visages de trop de condamnés. Des ossements tintent et s’entrechoquent, dansent entre les paumes velues d’une affreuse vieillarde aux longs doigts décharné. Je vous attendais… La mâchoire se déchire en un monstrueux sourire et le sang perle à la pointe de ses crocs aiguisés. HAWTHORNE ! Elle vocifère, la perfide mégère ! Sa voix enfle et se répercute entre les parois de son crâne. Armé de son seul courage, il dégaine son colt avec un cri vengeur. « AH maudite GAUPE ! Aaaah j’va T’MONTRER moué ! » Et il brandit le bras lui pour abattre la vile créature. Sans aucun respect pour la noblesse de son geste, voilà qu’elle enfonce ses griffes ébréchées dans la chair de ses épaules. Qu’elle le secoue, même ! Sa voix rauque s’élève à nouveau et se mêle au timbre désagréablement familier de son prisonnier. « Wake up yo’ ol’ chap! » L’œil s’ouvre, se braque mollement sur l’affreuse silhouette fantomatique qui s’agite au-dessus de son visage et l’arrache sans le moindre égard à ses rêves de bravoure couronnés de gloire. « We gotta go, we gotta - » Il insiste, le pisseux capricieux ; tout hâtif qu’il est de reprendre leur aventure pour oser attendre que le jour se lève. Mais ne l’avais-je point attaché ? La pensée le traverse comme le sifflement qui vient se loger dans son chapeau melon. Tiens donc… ? Il s’interroge en tâtant la substance du bout des doigts. Seigneur ! Ses yeux s’agrandissent d’horreur alors qu’ils rencontrent la douceur d’une plume meurtrière et reconnaissent là la signature de ton ennemi mortel. « Mais qu’est-c’est donc qu’t’attends ?! » Il beugle alors, agitant ses bras devant lui pour repousser l’albinos, se protéger d’éventuelles flèches et trouver dans l’air matinal la force de détacher ses vieux os encore engourdis de son lit d’argile. L’arrogant bondit aussitôt sur ses pieds, ramasse le whisky abandonné, court vers son destrier. Un grognement indigné fait frémir la moustache du shérif qui roule sur le côté. « Halte là ! » Ses genoux s’enfoncent dans le sol de terre meuble et rouge, ses mains agrippent l’écorce de l’arbre contre lequel il s’est affaissé. Pas le temps d’éteindre le feu, il empoigne ses affaires, empoche les babioles de la sorcière et se précipite à la suite de son prisonnier qui détache déjà son cheval. « Canaille ! T’crois tout d’même pas qu’tu vas filer sans moi ? » Il expire, le souffle tout coupé par les efforts qu’il doit fournir pour se hisser sur son fidèle destrier. Enfin, il est en scelle. A son grand désarroi, il n’est pas le seul. Car il partage maintenant son trône de cuir avec le fessier mollasson du truand qu’il entendait jeter en pâture aux aborigènes assoiffés de sang. Les poings serrés autour de ses rênes, il le foudroie du regard jusqu’à ce que le sifflement d’une flèche le rappelle à la précarité de la situation. « YA ! » Il hurle alors à son cheval qui s’élance vers le désert sans demander son reste.

Les sabots soulèvent des volutes de fumée tandis qu’ils détalent loin des petits cris stridents que poussent les sauvages bien peu hospitaliers en continuant de les canarder. « It’s a fucking dry gulch. There! Go West! » Il grimace, grogne, relève nerveusement son épaule pour bien montrer comme le son de sa voix lui est inconvenant. Ses yeux se braquent sur l’horizon pour étudier les contours aiguisés du ravin qui se découpe devant eux. L’espace d’une secousse, il est tenté de s'y enfoncer, pour bien montrer au prisonnier qui tient les rênes ici. Le ravin est traître... La prémonition de la sorcière le frappe au dernier instant. Il se ravise, soudain persuadé que tout ceci n'est qu'un piège indigne et qu’une armée de foutriquets peinturlurés pourrait bien les attendre, tapis dans les hauteurs. Il l'y attendra surement... Son sang se glace dans ses veines et les poils se hérissent le long de sa nuque et sur ses avant-bras à cette pensée qui le hante. « Maudit pays ! » Il grommelle alors, crache sur le sol pour bien montrer tout son dédain et tire un coup sec sur les lanières de cuir pour faire dévier la trajectoire de sa monture. Le cheval s’exécute avec un hennissement rebelle, file comme le vent vers les rails rassurant d’un chemin de fer, rappel d’une civilisation ayant dompté la nature qui remplit Hawthorne de fierté et nourrit sa supériorité. Z’ont qu’à bien s’tenir, ouai. « Come on man get a wingle on. » La voix fait irruption dans ses rêveries encore, le ramène à leur affaire dont ils sont loin d’être tirés. « La ferme, maraud ! Ou bien j’te largue dans la lande pour délester Fringuant ! » Il réplique, satisfait de sa pique, trop fier pour oser s’avouer qu’il est en réalité bien rassuré par la présence de l’albinos dans son dos. C’est que l’Outback est aride et inquiétant. Il recèle de bien des dangers qui feraient frémir le shérif s’il devait les affronter dans les affres de la solitude. Et puis c’est lui qui connaît l’chemin jusqu’à l’or… Il se souvient brusquement, ravi de pouvoir ainsi se raccrocher à une excuse si concrète et factuelle pour justifier sa clémence.  

Ils fendent le voile sombre de la nuit, galopent dans la pâleur matinale qui semble chasser leurs ennemis. La chaleur du soleil vient réchauffer les doigts du shérif, glacés par sa course nocturne et la terreur de son réveil. Une fois certain qu’aucun aborigène ne pourra plus les rattraper, Hawthorne ralenti le pas. Les sabots de sa monture claquent sur le sol craquelé tandis qu’il longe dolemment les rails scintillants qui relient sa ville aux autres capitales du pays. Rassuré par ce rappel constant d’une humanité menée par l’ordre et le progrès, il inspire un grand coup. L’air s’engouffre dans ses poumons mais son soupir de contentement se bloque dans sa gorge alors qu’un détail gâche soudain son plaisir : « Qu’est-c’est qu’tu fiches encore dans mon dos toué ?! » Il rouspète soudain, tirant la manche de celui qu’on appelle Bosie pour lui faire mordre la poussière. Un sourire de satisfaction découvrant sa dent d’or, il tire sur les rênes de son cheval pour le forcer à s’arrêter et saute sur le sol à ses côtés. Il avait espéré son mouvement agile et sent son visage s’empourprer quand son propre poids le déséquilibre et le pousse à esquisser quelques pas maladroits pour se stabiliser. Humilié, il donne un coup de pied dans une petite roche, hurle de colère et de douleur quand celle-ci se révèle enfoncée un peu trop profondément dans la terre et heurte ses précieux orteils. « Sacripant ! » Il expire en tournant un regard chargé de haine vers son affreux prisonnier. En deux temps, trois mouvements, il lui colle son colt entre les deux yeux et le force à lui présenter ses mains afin de l’attacher à nouveau. « Faudrait pas non plus qu’t’ailles m’échapper une autr’ fois tiens ! » Qu’il commente en resserrant les liens, fier comme s’il venait de retrouver la vermine au beau milieu du désert après une course poursuite endiablée. Mais comment c’est qu’il s’est détaché d’ailleurs ? Intrigué, le shérif inspecte les liens ébréchés comme s’ils avaient été coupés. Hum, sans doute une flèche chanceuse. Il conclue avec un haussement d’épaules, se désintéresse de de l’albinos comme de son inspection.

Une main en visière devant ses yeux d’aigle, il contemple l’étendue stérile qui s’étale autour d’eux. Dépité par la vision hostile d’une boulette de paille roulant un peu plus loin sur leur chemin, il pousse un soupir et se tourne vers son captif. « Allons, allons, fais donc pas c’te tête. C’est rien d’plus qu’une précaution… » Il badine, guilleret, joue à nouveau la complicité. « C’est qu’on a un trésor à trouver tous les deux, pas vrai ? » Fier comme un coq au petit matin, il se redresse, place ses poings sur ses hanches et avance le bassin comme pour défier ces contrées inexplorées d’oser l’en dissuader. « Alors par où c’est qu’on commen- » Soudain, il se coupe, le visage blême. Les mots s’évanouissent dans sa gorge serrée tandis que son regard accroche un amoncellement de bois blanchâtre à moitié enseveli. Une main fébrilement placée contre son cou, il s’avance et l’époussette du bout de son godillot. Le sable résiste, puis s’en écoule comme une cascade, révélant ainsi une impressionnante carcasse. Le vent se lève, siffle à ses oreilles, portant avec lui les sombres prédictions de la sorcière : Prenez garde aux ossements… Rempli d’un terrible pressentiment, le shérif se retourne lentement. C’est alors qu’il découvre la gueule béante du canyon qui se dresse devant eux. « Malédiction… » Il souffle d’une voix austère sans pouvoir se détacher des grandes roches ocres qui les surplombent et projettent à leur pieds une ombre mortifère. « Le ravin est traître ! » Il feule, détachant le premier bouton de sa chemise dans laquelle il transpire profusément. Et si elle parlait plutôt du canyon ? « Es-tu donc bien sûr qu’c’est là notr’ chemin ? Elle a dit qu’la voit était close, qu’c’est les mort qui la gardent… » Un coyote hurle au loin. La tête lui tourne tandis que les indices se mélangent et lui apparaissent avec une clarté inquiétante. Elle m’a mis en garde contre serpent regorgeant d’chimères, mais quoi d’autre, quoi d’autre… ? Soudain, ça lui revient. Un doigt pointé vers le ciel, il s’exclame : « Et de n’point faire confiance à personne ! » Soudain, un doute l’étreint. Une expression orageuse froisse ses traits rougis par le soleil tandis qu’il se tourne lentement vers son compagnon de mésaventure. « Serpent sournois ! » Il rugit en se jetant sur lui, paumes en avant, pour attraper son cou trop gracile qu’il rêve de briser depuis déjà trop longtemps. « Satané traître ! C’est ma peau qu’tu veux ? C’est moi qu’aura la tienne !! AAAHH ! »          
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyVen 2 Avr 2021 - 3:06


 
la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
A
près avoir dormi comme une maudite souche que rien ne peut réveiller, Hawthorne tente de rattraper le temps perdu en s’agitant comme un possédé. Ses bras fendent l’air, son colt tremblote, ses yeux lancent des éclairs, sa voix grince comme un wagon mal graissé alors qu’il cri et qu’il peste et qu’il se relève à l’arrachée. Concert de « maudite GAUPE » de « Mais qu’est-c’est donc qu’t’attends ?! » de « Canaille ! T’crois tout d’même pas qu’tu vas filer sans moi ? » Et il est aussi lent qu’il est increvable. Bosie souffle comme un buffle. « Well! I woke you up, didn’t I? Puis dans sa barbe : a million years ago… »  Avec une lenteur exorbitante, le sheriff (qu’il aurait mieux fait de laisser roupiller (et que les cris des sauvages n’auraient certainement pas non plus réveiller quand bien même ils seraient entrain de le dépouiller) le sheriff, donc, traine sa carcasse sur sa monture et Bosie saute à sa suite et ensuite les voilà qui fendent l’air en un éclair. La poussière dorée s’envole sous les sabots du cheval mais le blond fixe l’horizon, peu désireux de se retourner et tomber face à face avec l’immonde goule ruisselante de la forêt ou autre abomination dont l’outback a le secret. Hawthorne, lui, continue de tracer la route, ou plutôt de crier à sa monture de le faire tout en crachant sa colère à tout va. « La ferme, maraud ! Ou bien j’te largue dans la lande pour délester Fringuant ! » « Don’t worry if he can handle you stinkin’ like the devil’s arse he can handle anythin’! » ils raillent et ils ragent et les flèches continuent de frôler leurs tympans, mais bientôt les cris des aborigènes se font de plus en plus lointain, jusqu’à ce que le désert les engloutissent entièrement. Alors il longent les rails du chemin de fer, les ennemis acolytes, tandis qu'au loin les premières lueurs de l’aube commencent à blanchir l’horizon. Penché en arrière, Bosie se tient nonchalamment à la scelle, préférant encore tomber à la renverse que s’accrocher aux côtes maigrichonnes du bouclé hirsute devant lui. Par miracle il tient bon, du moins jusqu’à ce que le bouclé hirsute en question décide subitement de faire volte-face et de le jeter à terre. « Qu’est-c’est qu’tu fiches encore dans mon dos toué ?! » qu’il a postillonné en sévissant et Bosie, qui a quand même été habité à le voir lambiner, ne s’était pas attendu à un tel revirement de situation et se retrouve ainsi à manger la poussière avant d’avoir pu demander son reste. « ... prick » il crache et dans ce crachat il y a un peu de sable aussi. Son amertume est cependant adoucie par le spectacle cocasse d’un Hawthorne se dépatouillant pour descendre de son cheval, tombant lourdement sur le sol et écrasant son pied contre une roche avec un juron étouffé. Alors il ricane, Bosie, et en profite pour sauter habilement sur ses pieds, pour lui monter, agile comme un chat qui n’en a pas fini de gaspiller toutes les vies qu’le bon Dieu lui a donné. Mais sa belle assurance en prend un coup quand le shérif mad-as-a-hatter Hawthorne retourne une fois de plus sa grenouillère et lui jette un regard empli de haine avant de lui bondir dessus, colt en main braqué entre ses deux yeux. « Now what? » il soupire, remettant son chapeau en place car le soleil commence déjà à brûler sa peau d’albâtre. Dire qu’au village on disait que le fou c’était lui… Ni une ni deux le vieux fou attrape les mains du jeune fou et entreprend de le ligoter une fois de plus. « Oh yeah, that… » « Faudrait pas non plus qu’t’ailles m’échapper une autr’ fois tiens ! » Cette chose étant faite, il semble fier de sa personne et se mettrait presque à siffloter. Une main en visière, les bouclettes éparses au vent, il regarde l’horizon, et Bosie le regarde sans comprendre ce qu’il y cherche exactement. « Allons, allons, fais donc pas c’te tête. C’est rien d’plus qu’une précaution… C’est qu’on a un trésor à trouver tous les deux, pas vrai ? » il chantonne, gai luron, poings sur les hanche, se balançant joyeusement d’avant en arrière. Ses yeux clairs braqués sur l’homme de loi, Bosie sent un sourire étirer le coin de ses lèvres. Sympathique, moqueur ou meurtrier, personne n’aurait vraiment pu l’expliquer. « Alors par où c’est qu’on commen- » et puis plus rien. Il se stoppe tout net, le regard hanté, les babines retroussées. Bosie voit pas ce qu’il voit mais rien qu’à son expression il est près à détaler. Sauf que le bouclé le contourne et la curiosité pousse l’albinos à le suivre du regard tandis qu’il s’agenouille. Il ne voit pas devant quoi, alors il penche la tête sur le côté. Là, le sable glisse sur une surface blanche et révèle… un crâne humain. Ah. Bosie est rassuré. Hawthorne pas. « Malédiction… il susurre d’une voix blanche, grave, le ravin est traître ! » Le blond se frotte le nez avec le revers de sa main attachée « All good there, chap? » il demande quand même comme le vieux semble avoir vrillé un peu. Transpirant à grosses goutes, il semble ne pas l’avoir attendu, demande plus fort : « Es-tu donc bien sûr qu’c’est là notr’ chemin ? Elle a dit qu’la voit était close, qu’c’est les mort qui la gardent… » Bosie roule des yeux et soupire bruyamment de lassitude : « Don’t tell me you’re still hung up on what the creepy little devil said about - » « Et de n’point faire confiance à personne ! » Apparemment si. Pas le temps de finir sa phrase, le sheriff se jette sur lui avec un cri de rage « Serpent sournois ! » « Hawthorne, what the hell?! » il vocifère en se baissant juste à temps pour éviter l’enragé mais le voilà qui revient à la charge et se jette sur son cou qu'il étrangle de ses mains calleuses et tremblantes de folie. « Satané traître ! C’est ma peau qu’tu veux ? C’est moi qu’aura la tienne !! AAAHH ! » Le souffle bloqué, Bosie se débat, se balançant dans tous les sens pour essayer de faire lâcher prise à l’énergumène criarde au dessus de lui. « I saved your arse you crazy old fogey! » il articule difficilement, mais essayer de faire appel à la raison du possédé est une tâche bien vaine. Sans doute est-il réellement possédé, d’ailleurs, sans doute est-ce la malédiction de la rousse maléfique qui prend effet ! Elle a dû lui jeter un sort et maintenant le vieux crouton est plus fou que jamais. Bosie ouvre la bouche, cherche de l’air. A quelques centimètres de son visage violacé, la face ruisselante de sueur d’Hawthorne le fixe de ses yeux iceberg enragés. N’y tenant plus, l’albinos jette un violent coup de tête dans le nez de son assaillant avant de rouler sur le côté en toussant. Ensuite il se relève et lui flanque un coup de botte dans l’estomac pour faire bonne mesure. « You ain’t right in your upper story mate! She’s bewitched you! I knew tha’ woman was tha’ devil in disguise! Of course I wanna kill you! Ain’t got nothing to do with why we here! Rot in Hell you demonic twat! » Il crache par terre et se retourne dans le but de sauter sur Fringuant et détaler dans un nuage de fumée en laissant le sheriff démon cracher ses dents sur le sol… mais Fringuant n’est plus là. « What the - » Un coup d’œil autour de lui et il le repère, galopant à toute allure vers l’horizon. « Shit » Détalant à son tour, il court à la vitesse de l’éclair après le cheval qu’il voit bientôt ralentir et s’arrêter devant un cour d’eau qui semble avoir miraculeusement apparu là. S’arrêtant à ses côtés, Bosie reprend son souffle et tapote la nuque de l’animal qui s’abreuve. « Attaboy… » qu’il soupire avant de se laisser tomber à ses côtés. Les cheveux blonds collés de sueur contre sa nuque, il décide de se pencher au dessus de l’eau pour se rafraîchir. Il lui semble alors apercevoir quelques chose se mouvoir au fond du ruisseau mais avant qu’il ne fasse sens de son observation, deux mains grises sortent brusquement de la surface calme de la rivière et attrape son cou. Le souffle coupé une nouvelle fois, les yeux exorbités, il a beau se débattre comme un beau diable, les mains le tirent avec violence et sa tête plonge sous l’eau. C’est là qu’il les aperçoit, tout au fond de la rivière, les corps, les visages déformés par la peur, les piles de cadavres en décomposition qui semblent le fixer avec un regard hanté. Il reconnaît parmi eux des visages familiers, des cowboys sans peur et sans reproche disparus depuis des semaines, des années. Foutre Dieu comment ces types se sont retrouvés dans cet état. Alors qu’il se voit déjà les rejoindre, Bosie réussit miraculeusement à se libérer de l’emprise macabre et il retombe en arrière. Dans une longue inspiration étouffée, il tente de reprendre son souffle, une main autour de son cou meurtris, et ne tarde pas à faire volte face pour bondir sur Fringuant, direction la vieille branche. « Hawthorne! » Son intention était bien sûr de signaler le danger à son compagnon d’infortune pour qu’ils puissent s’enfuir au plus tôt… mais en suite, cliquetis dans sa caboche, le sang s’écoule de sa narine teintant sa légère barbe blanche et ses lèvres de rouge et un sourire vient remplacer la panique qui déformait jusqu’alors son visage blême. « You’d never guess who I just found cold as wagon tide man! Il reprend alors sur le ton de la conversation en s’asseyant tranquillement en face de lui, tout impatient qu’il est de partager la grande nouvelle avec quelqu’un. Big ol’ Billy Curly Wolf! » Ce satané brigand borgne à la réputation légendaire, ce vautour ayant déjà donné plus d’un œil au beurre noire à Bosie et filé entre les doigts du shérif chaque fois qu’il lui mettait la main dessus. On disait de lui qu’il était si méchant qu’il aurait volé une mouche à une araignée malvoyante. Putain d’enfoiré. On disait de lui qu’il était immortel aussi, guess not motherfucker. « Poor bastard’s lyin’ at the bottom of tha’ river with countless corps and his one fuckin’ eye wide open. » Il raconte en écarquillant un œil entre son indexe et son pouce pour mieux imiter la scène à laquelle il vient d’assister et puis il attrape la bouteille de Whiskey tombée quand Hawthorne l’avait poussé du cheval et il prend une goulée, léger. Quelque soit la chose qui ait eu raison du lascar légendaire, ce n’était pas humain, Bosie en mettrait sa main à couper. « We must be pretty close to the gold. Wanna snort? » Il propose ensuite gentiment en tendant la bouteille à Hawthorne, sans réaliser que dans son dos, l’eau commence à les rattraper, et à l’intérieur, les disparus à se réveiller.

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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptySam 19 Juin 2021 - 0:28


la brute et le truand
epic tales of dishonour, betrayal and greed ft. Sheriff Hawthorne & Bosie her boy
Il se débat, le vil serpent, persiffle des abominations entre ses dents tandis que sa pâle face de spectre prend une teinte rougeâtre comme pour révéler enfin les couleurs du diable qui l’habite. « AAAAHHH. » Qu’il gueule, redoublant d’une fureur qui le fait rire et grogner tout à la fois. Les yeux pâles s’écarquillent, la bouche s’ouvre, tente de faire rentrer l’air tandis que la vie vacille dans ses iris violets. Le destin de son ennemi au bout de ses doigts, le shérif hésite, une seconde de trop. Puisant dans les dernières forces qui coulent encore dans ses veines, le truand tente le tout pour le tout et envoie son front opalescent dans sa face enragée. Le craquement dans son nez parvient à ses oreilles avant que la douleur ne se fasse connaître à ses sens. Et puis vient le tiraillement, suivit d’une pulsation sourde qui brouille sa vision et ses pensées. « AAAAAHH. » Un cri de douleur, cette fois. Les mains noircies lâchent leur prise autour du cou de la vermine pour flotter autour du long blaire, retenir le liquide vital qui s’en écoule à grande gouttes. Le coup dans le ventre le prend de surprise et semble venir de nulle part. Nouveau hurlement alors qu’il s’effondre à genoux, vaincu. Dans le sable remué par leurs bottes, le crâne se teinte de rouge. Présage funeste de ce qui l’attend désormais. La main tremblante, Hawthorne tente d’attraper son colt avant que le prisonnier n’y glisse ses doigts trop fins pour lui faire sauter la cervelle. Mais il n’en fait rien. « You ain’t right in your upper story mate! She’s bewitched you! I knew tha’ woman was tha’ devil in disguise! Of course I wanna kill you! Ain’t got nothing to do with why we here! Rot in Hell you demonic twat! » Il s’emporte plutôt, tout offensé des accusations qui lui ont été portées. Un discours censé s’il en est, si bien que le shérif se doit de revoir son jugement. Que l’albinos souhaite le tuer n’est pas un secret, et d’ailleurs l’homme de loi le lui rend bien. Voilà un désir qui ne les a pas empêchés de collaborer par le passé, et qui ne viendra certainement pas se mettre en travers de leur cupidité. « Bon… bon… c’est d’bonne guerre. » Il grommelle, crache sur le côté pour rassembler son honneur. Mais alors qu’il se disait avoir jugé et exécuté un peu hâtivement son compère, voilà que le fourbe détale à la suite de son cheval, ses pieds foulant le désert avec une rapidité déconcertante. « REVIENS DONC, MAUDIT COUARD ! » Le poing levé vers le ciel trop pâle, le shérif se redresse sur un genou, les yeux braqués sur l’horizon et son seul espoir de s’en sortir vivant qui détale. « VAURIEN, MARAUD, SALTIMBANQUE ! » Les insultes fusent comme seul réconfort, et Hawthorne laisse échapper un dernier hurlement enragé : « SI J’TE RETROUVE J’TE CREVE ! » Une promesse trop de fois galvaudée, une qu’il est certain de tenir désormais. Il retombe dans le sable brûlant avec un gémissement de rage et de douleur. Sent pourtant que le feu de la vengeance lui donnera la force de s’extraire du désert afin de savourer cette sentence qu’il entend bien distribuer.  

Un vautour gémit dans le ciel, tourne autour de sa tête. « Tu m’auras pas, sacripant ! » Un rugissement pour se donner du courage alors que déjà le sang semble s’évaporer dans ses veines sous la chaleur écrasante du soleil australien. Il devrait se relever, traîner sa carcasse jusqu’aux rails et les longer pour retrouver la ville. Mais loin de lui l’énergie s’enfuit et il reste planté là. Perdu entre le maudit ravin qui se dresse devant lui et la lande craquelée dans son dos. Rongé par la solitude qui s’abat sur lui, à peine troublée par le hululement lointain d’un coyote perfide. Quand soudain… « Hawthorne! » Cliquetis rassurant des sabots foulant la terre ocre, hennissement surpris du cheval pilant devant sa silhouette recroquevillée comme pour lui faire un peu d’ombre. Brave petit. Il flatte l’encolure réconfortante de la bête, jusqu’à ce que deux bottes apparaissent avec un bruit mat dans son champs de vision. Les yeux plissés, l’air méfiant, il scrute le malfrat par-dessous ses boucles éparses et humides. Jovial, l’autre s’accroupit en face, la gueule ensanglantée lui aussi comme en gage de bonne foi. « You’d never guess who I just found cold as wagon tide man! » Qu’il fanfaronne, diablement satisfait comme en témoigne l’éclat luisant qui s’est allumé dans ses yeux pâles. Le shérif feint le désintérêt, hausse une épaule maussade, roule le dédain dans sa moustache. « Big ol’ Billy Curly Wolf! » Oublié, le genre flegmatique qu’il essayait de se donner. Les yeux glaciers scintillent d’une joie féroce tandis qu’un sourire carnassier découvre ses dents jaunies par la vie. « Tu m’en diras tant ! » Sale type ce vieux loup déplumé. Sale brigand précédé d’une réputation légendaire. Il a envié les fables que l’on conte à son sujet ; l’a détesté avant même de le rencontrer, persuadé que lui lui passerait les menottes aux poignets et la corde au cou. Mais la glorieuse vermine lui a toujours filé entre les doigts, pas sans avoir pillé sa ville et goûté ses filles de joie. « Ainsi donc s’en est fini de lui… » L’index caresse son menton, la voix s’écoule comme un filet où la satisfaction laisse entrevoir une pointe de regret. C’est qu’il espérait vraiment que la fripouille succombe de ses mains. « Poor bastard’s lyin’ at the bottom of tha’ river with countless corps and his one fuckin’ eye wide open. » La précision le fait sursauter. « Noyé ? T’parles d’une fin d’merde ! » Il est choqué, presque. Voilà qui ferait une bien triste histoire. Bien moins palpitante, disons, que s’il s’en allait rapporter un combat à la mort en plein désert entre le vaurien et sa personne, dont la lame aurait fini par danser dans ses tripes… Un éclat de soleil se reflète sur sa dent d’or tandis qu’il hoche lentement la tête, les lèvres retroussées de satisfaction. Voilà une idée qui devrait lui assurer une belle notoriété dans tous les contés civilisés ! Le Shérif Hawthorne, celui qui a tué l’insaisissable Big ol’ Billy Curly Wolf. Peut-être même qu’on lui donnerait un surnom tiens. L’aigle impitoyable. Le vengeur de la lande. Les serres de la justice…

Tout à ses rêveries, il oublie l’albinos, dont la voix doucereuse le ramène douloureusement à la réalité. « We must be pretty close to the gold. Wanna snort? » La grimace quelque peu atténuée par la perspective d’ajouter une petite fortune à sa prochaine célébrité, le shérif tend la main pour lui arracher la bouteille. « Un peu oui. C’tout même ma gnôle. » Son rire moqueur s’échappe tel un grincement puis il secoue la tête, boit une gorgée et menace de tout recracher en voyant une mégère aux yeux bruns approcher. « Par tous les diables ! » Qu’il gueule, revissant son bouchon d’un geste vif, écœuré. Elle ne bronche pas, la gueuse. Et il y a dans cette étrange rigidité un calme qui fait grandir le malaise dans son âme. « Qu’est-ce tu veux donc, l’affreuse ? » Il grogne alors, se relevant pour paraître plus impressionnant, évitant sans le savoir la caresse gluante qu’une main putréfiée sortie de l’eau qui s’est rapprochée sans un bruit dans leur dos. « Courageux voyageurs, j’implore votre aide. Un scorpion a piqué ma peau et au village je dois trouver remède. » Pour appuyer ses dires, elle relève lentement ses jupons poussiéreux. Avant même de voir la plaie, le shérif grimace devant la peau veineuse et flétrie. « C’est dégueulasse ! Cache donc ces immondices que je n’saurais voir ! » Le nez plissé, une lueur moqueuse dans les yeux, il accroche le regard de son acolyte, tout gorgé d’une méchante complicité. Elle s’exécute sans piper mot et, imperturbable, continue son indolente litanie. « A pieds, je mourrai avant d'arriver. Mais si vous me prêtiez votre cheval… alors je pourrais- » « Mon cheval ?! Voilà une requête bien audacieuse. T’entends ça Bosie ? La pauvre dame veut mon cheval. » Il la coupe, s’esclaffe, enfonce son coude dans les côtes du blond pour lutter contre le fourmillement désagréable que ses lamentations éveillent en lui. « ET PUIS QUOI ENCORE ! » Disparues les moqueries bon enfant, toute prétendue sympathie remplacée par une fulmination qui semble s’échapper en fumée de ses naseaux. « Messeigneurs… n’aurez-vous donc pas pitié d’une pauvre vieille femme ? » Elle bafouille, les doigts tremblants tendus devant eux en signe de soumission. Les poings sur les hanches, il grimace, se détourne, agite la main devant sa silhouette recroquevillée comme pour la chasser. « Bas les pattes la gueuse. Estime-toi déjà heureuse qu’on t’laisse la vie sauve. » Il frémit d’exaltation face à la sensation de pouvoir que cette réplique lui confère. Cependant, ces doux frissons fanent sous l’assaut d’une décharge nerveuse désagréable alors qu’elle se redresse, les yeux noirs comme des puits sans fond, le corps si léger qu’il semble flotter dans leur direction, la pointe de ses pieds effleurant à peine le sable laissant deux lignes nettes dans son sillage. « Froids sont les mains, les os et les cœurs et froids sont les voyageurs loin de leur demeure. Ils ne voient pas que le mal s’épand dans leurs veines et empoisonne le monde qu'ils ont forgé. » La voix tonne et résonne, profonde, distendue. Le visage de marbre, le shérif tente de dissimuler le froissement désagréable qui écrase sa poitrine. « Vous avez échoué et face à la malédiction du canyon, rien ne pourra plus vous sauver. Partez, étrangers. Ou par elle… vous périrez. » Dans son corps, chacun de ses organe flétrit et se ratatine. Le visage déformé par l’horreur, il lève le canon de son fusil et canarde la vision sans demander son reste. Mais sans un bruit, elle disparaît.  

A sa place, le calme. Un calme si pesant et inquiétant qu’il laisse échapper un grand éclat de rire pour se rassurer. « Allons donc ?! Qu’est-ce qu’elle m’chante c’te vieille bique ?! » Il secoue la tête, frotte son sourcil du pouce, cherche l’approbation de ce bon vieux Bosie. « Vous allez périr… » Il singe, grimace, agite ses doigts noueux autour de son visage. « AH ! Et comment c’est qu’tu vas t’y prendre, hein ?! Vile harpie ! » Sa voix résonne entre les gorges du canyon et seul son écho lui répond. Satisfait, il replace son chapeau, ignore la main encore tremblante qu’il cache bien rapidement dans la poche de son futal. « Allons l’ami, il est temps d’y aller. Une malédiction, elle est bien bonne… ! » Une main sur l’épaule de son acolyte, l’autre fermement enroulée autour de la bride de son cheval, il se retourne, prêt à fendre le désert en sens inverse, direction son or (et pour mettre la plus grande distance entre eux et le souvenir de l’affreuse bonne femme). C’est alors qu’il remarque la rivière. « Tiens donc. » A quelques pas d’eux, les eaux calmes miroitent sous le soleil plongeant et sous sa surface translucide ondulent d’étranges silhouettes. Réminiscence des fables hantées du blafard, la vision fait couler un frisson désagréable le long de son échine. « Nous passerons par le ravin ! » Il décide alors d’un ton abrupt, le cœur qui s’affole tandis que l’esprit essaie d’expliquer comment il a pu ne pas remarquer cette étendue d’eau, ni se souvenir l’avoir traversée avant de se retrouver ici même. Ignorant les bruits suspects qui clapotent dans son dos, il s’avance d’un pas prétendument fier, relève le menton et brave l’ouverture béante qui les surplombe. A l’entrée, il hésite. Nerveux, Fringant pousse un hennissement, se cabre, sautille du sabot et tire sur la bride. « Tout doux, mon beau. » Susurre le shérif d’une voix faussement assurée. N’empêche qu’il est nerveux lui aussi. Dans le gouffre, les sons lui parviennent comme lointains et distordus. Comme si les hautes parois d’ocrent avalaient toute lumière et tout vie qui osaient s’y aventurer. La gorge nouée, il tend l’oreille. Rien. « Bien ! » Armé de son seul courage, il avance un pied dans l’ombre. Aussitôt, un vent glacial ricoche entre les hauts murs et s’infiltre dans ses poumons. Le souffle coupé, il s’immobilise, les sens aux aguets. Contre sa paume, la paroi humide vibre et tremble tandis que des pierres s’en détachent de part et d’autre pour se fracasser sur le sol à leurs pieds. « Ça sent pas bon... » Il grommelle dans sa barbe, les yeux d’aigle plissés vers le au fond de la gorge. « Mais alors pas bon du tout ! » Ça ne s’arrange d’ailleurs pas quand une odeur d’eau stagnante vient lui chatouiller les nasaux, bientôt suivie par un grand vacarme qui approche au galop. Un peu comme si un barrage avait lâché et un lac lointain déversait soudain sa fureur sur ce maudit désert. D’un coup, tout s’éclaire : les tremblements du sol, les sons étouffés, le hurlement de l’eau et même cette rivière apparue de nulle part. « TSUNAMI ! » Quand l’écume d’une immense vague lèche la cime acérée du canyon au loin, le Shérif s’est déjà tourné vers la lande. « SAUVE QUI PEUT ! » Il gueule, prêt à détaler pour sauver sa propre peau, surtout.           
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyDim 20 Juin 2021 - 3:03


 
la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
«
Un peu oui. C’tout même ma gnôle. » Le ricanement gras du shérif qui s’échappe de sa bouche ensanglanté avant qu’il n’y soude le goulot de la bouteille ambrée. That un’s yourn alrite but it’s me that brought it with, s’dit Bosie en dedans mais il n’en pipe mot, la faute à ses lèvres qui ont eu la flemme de remuer. Cependant dés la première goulée avalée, voilà que les yeux iceberg de la vieille branche s’écarquillent et il semble sur le point de tout recracher. Alors un sourire carnassier fait luire les dents de Bosie sous l’ombre de son chapeau, malicieux à souhait. « Par tous les diables ! » « Too strong for ya mate? » il raille, tout empressé qu’il est de se moquer de l’homme de loi, oubliant de remarquer la véritable cause de son indignité. « Qu’est-ce tu veux donc, l’affreuse ? » crache l’autre et, un peu déçu, Bosie daigne enfin jeter un coup d’œil désintéressé par dessus son épaule pour voir ce qu’il en est. A quelques pas d’eux se dresse une vieille femme à la peau matte, cheveux gris, vêtements encrassés. Sa voix chantante est double, comme mêlée à un sifflement et quand ses mots sortent ils sont dans le mauvais ordre, comme un poème un peu pourri :  « Courageux voyageurs, j’implore votre aide. Un scorpion a piqué ma peau et au village je dois trouver remède. » Elle lève ses jupons pour montrer de grosses chevilles à la peau bleutée. Bosie s’dit qu’elle en a plus pour bien longtemps et tend la main vers la bouteille qu’Hawthorne a rageusement refermé pour s’envoyer encore quelques lampées. « C’est dégueulasse ! Cache donc ces immondices que je n’saurais voir ! » s’emporte l’homme de loi. « A pieds, je mourrai avant d'arriver. Mais si vous me prêtiez votre cheval… alors je pourrais- » « Mon cheval ?! il s’étouffe, les yeux menaçant de sortir de leur orbites, voilà une requête bien audacieuse. T’entends ça Bosie ? La pauvre dame veut mon cheval. » Il hurle son dédain et écrase son coude dans les côtes de l’albinos. Un acolyte digne de ce nom aurait sûrement compris qu’il était sensé ricané de connivence, mais Bosie reste de marbre, regardant nonchalamment sur le côté, devant lui, sur le sol. « ET PUIS QUOI ENCORE ! » « Messeigneurs… n’aurez-vous donc pas pitié d’une pauvre vieille femme ? » Sa voix dolente se brise, ses mains se joignent, tremblantes, implorantes. « ‘breaks my young heart » minaude Bosie de sa voix morne, le ton égal, caressant le museau du cheval, lui donnant des brindilles à mastiquer, s’en glissant une dans le bec. La vieille femme ne lui inspire pas la même rancœur que son homologue de la loi, elle ne lui inspire ni sympathie ni pitié ni dégoût. À vrai dire, elle ne lui inspire rien du tout. Indifférent aux sentiments des autres depuis sa plus tendre enfance - bien que son enfance n’ait rien eu de tendre - l'albinos ne comprend pas les étalages dont les autres sont parfois capables. Pour peu, ça le gênerait presque. Hawthorne de son côté n’a pas tellement plus de cœur, mais il a la colère qui transpire par tous les pores de sa peau comme la sueur qui vient coller ses bouclettes au dessus de sa tête : « Bas les pattes la gueuse. Estime-toi déjà heureuse qu’on t’laisse la vie sauve. » il crache, poings sur les hanches, cheveux au vent, la mort dans les yeux. Soudain, un brise violente vient souffler sur le chapeau de Bosie et il tend aussitôt le bras pour le rattraper au vol quand il remarque derrière lui une ombre étrange qui grandit « the hell ? » il tourne mollement la tête et se jette aussitôt en avant devant la vision qui s’offre à lui. « Froids sont les mains, les os et les cœurs et froids sont les voyageurs loin de leur demeure. Ils ne voient pas que le mal s’épand dans leurs veines et empoisonne le monde qu'ils ont forgé. » La vieille vole presque maintenant, sa voix sourde comme si elle résonnait contre les parois d’une église, ses yeux noirs comme les ténèbres. Le sang de Bosie se glace quand il comprend ce qu'il en est : that's a moterfuckin’ demon! Vient un moment où un homme raisonnable ravale son orgueil et admet qu’il a fait une terrible erreur. Bosie n’a jamais été raisonnable, mais décide de se planquer tout de même derrière le shérif en guise de bouclier. « Vous avez échoué et face à la malédiction du canyon, rien ne pourra plus vous sauver. Partez, étrangers. Ou par elle… vous périrez. » Fucking hell and it ain't just any demon, 't's a bloodthirsty aboriginal one, we're fucked! il pense à détaler à toute jambe tant qu'il en est encore temps quand soudain le shérif lève son colt et se met à canarder la vieille peau maléfique mais elle disparaît dans un amas de fumée et, Bosie l’aurait juré, dans un ricanement de vile sorcière avariée. « Fuck » Il jure entre ses dents en regardant autour de lui, il est pas sûr d’avoir tout compris mais faut pas être un géni pour réaliser que deux malédictions d’affilés et une mamie qui part en fumée ça sent franchement pas bon pour sa poire.

Un silence oppressant s’abat alors sur l’outback, uniquement troublé par le rire enragé d’Hawthorne qui se taperait presque sur la cuisse, tout à son hilarité. Bosie sait pas si le vieux a finalement vrillé aussi ou s’il tente d’annihiler le malaise ambiant mais il trouve que c’est plutôt raté dans le genre parce que son rire grinçant il est vaguement gênant et surtout bien loin de cajoler ses tourments. Devant eux, les terres sèches disparaissent toujours, engloutie par la rivière rampante. « Allons donc ?! Qu’est-ce qu’elle m’chante c’te vieille bique ?! Vous allez périr… » il imite, Hawthorne, se moque, et Bosie fixe la marée qui continue de se rapprocher. « AH ! Et comment c’est qu’tu vas t’y prendre, hein ?! Vile harpie ! » Sa voix ricoche contre les roches, écho lointain et proche à la fois, il remet son chapeau. « Allons l’ami, il est temps d’y aller. Une malédiction, elle est bien bonne… ! » il serre l’épaule de l’albinos qui tangue sous la pression exercé. « Tiens donc. » Hawthorne qui vient de remarquer la flotte, se gratterait presque le dessus de la tête. Puis « Nous passerons par le ravin ! » il tranche. Dans la rivière, des ombres troublent la surface de l’eau, une odeur d’eau stagnante flotte dans l’air chaud, et le souvenir des mains grises autour de son cou fait grincer les dents de l’albinos. Ils se rapprochent de l’entrée du canyon quand brusquement Fringuant se cambre. Bosie fait toujours confiance à l’instinct des bêtes, il a un sale pressentiment lui aussi, met ça sur le compte de la moche tête de Billy Curly Wolf qui dépasse tout juste de la flotte et le regarde d’un air mauvais. Prenant son courage à deux mains, il décide d’avancer vers le ravin mais à peine a-t-il mît un pied dans le couloir sinueux du canyon qu’un hurlement éthéré à glacer le sang vient lui déchirer les tympans. « JESUS! » il râle de douleur en portant ses mains à ses oreilles, le visage déformé par une grimace. En relevant la tête, son cœur a un raté lorsqu’il aperçoit une silhouette macabre le fixer derrière une roche. Sauf qu’elle n’a pas de visage. Juste des longs cheveux noirs et une peau grisâtre là où les orifices devraient être. Un battement de cil plus tard, elle a disparu. Horrifié, Bosie déglutit et fait un pas en arrière quand le shérif se met à susurrer : « Ça sent pas bon » Ça sent pas bon alright, ça sent carrément la mort, le macchabée pas frais. Le hennissement de Fringant le fait sursauter et il a tout juste le temps de tourner la tête qu’il voit la bête détaler à toute allure, sautant par dessus la rivière à un endroit où elle est plus étroite et continuer de filer à travers l’Outback. Bosie se tâte à faire pareil, mais son orgueil l’en empêche, c’est qu’il n’a pas envie de passer pour une lopette devant le shérif si celui-ci reste de marbre face à l’adversité. Alors il regarde à nouveau dans le Canyon et c’est là qu’elle lui fonce dessus, la harpie sans visage, ses cheveux filasseux volants autour de sa tête, sa bouche se déchirant pour hurler d’une voix multiple et vaporeuse « t h e i r     t i m e     i s     r u n n i n g     o u t  » Son sang se glace dans ses veines. Dans les mains de la créature, un miroir, portail de la maison close où les silhouettes inertes de Jameson et Trixie gisent sur le sol, leurs âmes aspirées par les terrifiantes silhouettes, leurs traits volés par les créatures commençant à leur ressembler tandis qu’à terre les visages peu à peu continuent à s’effacer. Épouvanté, le souffle coupe, Bosie s’apprête à faire demi tour pour détaler au plus vite avec la seule idée en tête de retrouver Jameson et Trixie pourvu qu’il ne soit pas trop tard quand soudain « TSUNAMI ! » il s’arrête de tout net. « Tsuna- what?! » il tourne la tête vers le shérif, franchement interloqué. « SAUVE QUI PEUT ! » l’homme de loi qui prend ses jambes à son cou, se précipite déjà vers la rivière qui les entoure complètement à présent et où Bosie jurerait voir un sourire crétin tirer le coin des lèvres de cette tête de con de Billy Curly Wolf. Il revient à ses sens, revoit les corps sans vie perforés des cowboys de la rivière, se rappelle les paroles vaseuses des vieilles folles de sorcières. « HOLD UP ! » il a tout juste le temps de rattraper Hawthorne par le col de sa grenouillère pour lui empêcher le pire, le pied du bouclé échappe à la rivière dans laquelle il se précipitait, mais aussitôt des mains grises en jaillissent et les cadavres s’accrochent à la jambe, la tire, leur yeux vides et blancs, leur immense bouche inhumaine s’ouvrant tout grand. Bosie dégaine son colt sans demander son reste et se met à canarder tous les bras et les têtes qui saisissent le shérif. Dés que certains lâchent prises, d’autres prennent la relève, corps désarticulés se mouvant et sortant de l’eau, et Bosie tente encore de tirer le shérif vers l’arrière tandis que celui-ci se débat comme un beau diable comme pour foncer obstinément vers sa mort inéluctable. Alors l’idée de le laisser crever à sa guise flotte au dessus de la tête de l’albinos, et puis il repense au p’tit Jésus qui est peut-être entrain de le tester encore, et il repense à la malédiction de la rousse sorcière qui parle de loup perfide et il se dit quelque part que ça pourrait être pas mal d’avoir un truc à jeter en pâture au monstre si d’aventure il présentait le bout de son nez, alors il redouble d’effort et ses doigts se resserrent sur la grenouillère et il le tire violemment en arrière « HAWTHORNE IT AINT REAL! » qu’il gueule en l’éclatant contre la paroi de la roche ocre. Derrière lui les cris éthérés continuent de transpercer son cerveau et il cogne plusieurs fois sa tempe avec le revers de son colt en fermant les yeux pour les faire taire. « It ain’t real cocksucker, we ain’t seein’ tha’ same damn thing! it’s that demon witch that's messin’ with our fuckin' heads. We go back we end up just like Big Ol’ Billy Curly Wolf, that what ya want? Come on! I know whatta’m doin’ ! » du moins il espère, et il le tire encore vers le canyon, les biceps souffrants qui déforment presque ses traits en plaintes silencieuses, l’échine arquée vers l’avant, et puis il dégaine encore son colt et tire sur la chimère. Hurlant alors de toutes ses voix perçantes, elle se précipite sur lui et au moment où elle le traverse le temps ralenti, il sent l’air qui se glace, s’infiltre à l’intérieur de lui et il croit crever de ce givre qui emprisonne ses poumons son cœur ses organes tous entiers. Ses pensées sont rapides, contradictoires et sans conclusions. Il sent des rasoirs dans ses veines, voit Jameson et Trixie flotter sans visage autour de lui, a l’impression de se vider de son sang. Les yeux pourpres écarquillés, le souffle coupé, le corps paralysé, il tombe dans la poussière alors qu’une fumée noire vient l’envelopper, et il se dit que cette fois il a vraiment royalement merdé.

Et puis tout à coup, la fumée se dissipe, son souffle se débloque, et il prend une grande inspiration dans un râle inopiné. « Hhhhhhhhhh! Holy mother of fuckin’ cocksuckin’ shit! » il jure, la bouche grande ouverte, les yeux pareil, haletant et regardant autour de lui pour reprendre contact avec la réalité. Derrière, la rivière s’est arrêté à l’entrée du Canyon ; devant, le Canyon est pas franchement accueillant mais déjà plus que quelques instants auparavant ; par terre, y a le shérif qui râle et qui crache un peu d’eau allez savoir comment. Bosie comprend que tout ça n’était qu’un mauvais tour et il saute sur ses pieds. « Some curse huh? Eh don’t feel too bad ya old wuss, the devil’s a wicked dancer, otherwise none woud follow him on tha dancefloor » il est moqueur, le fanfaron, il minaude, persuadé à présent qu’il ne vient pas lui même de chialer ses grands morts quelques secondes auparavant. Il vient tout juste de comprendre la signification de cette phrase que Trixie lui répétait souvent quand il était p’tit, aussi. C’était pour l’inciter à résister à la tentation, et ça n’avait jamais été utile jusqu’à aujourd’hui. Alors il dansote et saute habilement sur quelques roches. Incarnation vivante du proverbe ‘la chance sourit aux audacieux’. C'est pas la première fois qu'on essaie de le tuer, encore moins la dernière. Les gens de son entourage veulent son bonheur ou sa peau, de toute manière. Pas d’entre deux. Dame Jameson est l’une des rares qui saute de l'un à l'autre sans crier gare, ou plutôt en criant comme un putois avec le bout de sa canne qu’elle agite et qu’elle abat. Mais il pense pas à tout ça Bosie. Il ne pense ni aux hiers ni aux lendemains, ne voit que ce qu’il y a droit devant lui à la seconde près. Alors sans plus de parole, il reprend l’étroit chemin sinueux du ravin et, léger, se met lugubrement à siffloter.

nightgaunt
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyDim 4 Juil 2021 - 3:05


la brute et le truand
epic tales of dishonour, betrayal and greed ft. Sheriff Hawthorne & Bosie her boy
La peur pulse contre son poitrail, se déverse dans ses veines comme une cascade. Le visage déformé d’horreur et le corps tendu d’effroi, le shérif se propulse vers la rivière maudite. Tout pour échapper aux eaux impitoyables qui roulent dans leur direction. « HOLD UP! » Si le cri n’entrave guère son mouvement, il en va autrement pour la morsure du col rognant son cou et coupant son souffle. Stoppé net, le shérif rugit de colère, darde ses yeux injectés de sang vers le fils de catin qui ose ainsi obstruer sa fuite comme sa dignité. Ôtes donc tes sales pattes d’ma grenouillère, scélérat ! Qu’il voudrait lui hurler, le regard fou, les naseaux fumants. Mais la morsure glaciale transperçant son mollet le pousse à s’étrangler sur ses insultes. « Par tous les diables… » Il grogne, blême, l’œil halluciné sautant du ravin inondé à l’albinos armé de son colt aux silhouettes blanchâtres qui rampent comme une écume funeste le long des rives hantées. Le cœur s’affole, le sang se glace dans ses veines, les pensées s’embrouillent. « AAAAAHHH ! » Qu’il gueule pour se donner du courage, balançant coups de pieds dans la gueule des spectres putréfiés, coups de poings dans les airs pour s’arracher à la poigne de son traître acolyte, coups d’yeux affolés en direction de la gorge étroite où gronde sa perte ; bien incapable d’évaluer où se trouve le pire danger. Les coups de feu claquant à son oreille lui soufflent une réponse. Fulminant de rage, le shérif se dégage dans un rugissement mauvais, profite que les cadavres éthérés reculent sous l’assaut des balles crevant le mirage tremblant de leurs contours pour tenter de traverser les flots écumeux qui le séparent du désert, où son échappatoire Fringant détale de sa légendaire célérité. Attend moi mon petit… Un instant, il frôle sa délivrance du bout des doigts. Mais il n’a pas le temps de faire un pas dans l’eau agitée que la main du bandit blafard se referme autour du tissu jauni et le tire fermement vers arrière. « Maudit ! » Il persiffle entre ses lèvres craquelées. La plainte se perd dans le vacarme déchaîné des eaux meurtrières qui semblent si proches de les rattraper.

Elles frappent son dos avec violence, envoient une onde de choc dans son corps tout entier. Désorienté, le shérif ouvre la bouche pour aspirer un dernier bol d’air, s’étonne de ne pas s’étouffer, met un instant avant de comprendre qu’il est encore sec et que la vague à laquelle il se frottait semble taillée dans la roche. « HAWTHORNE IT AINT REAL! » La bouche entrouverte, son coin tiré d’un rictus écœuré, il tourne un regard hébété vers l’albinos qui se cogne maintenant le crâne avec le colt qu’il a dérobé, ses yeux violets retranchés derrière ses paupières bordées de cils blanchâtres. Pauvre fou ! Songe l’homme de loi en comprenant avec horreur qu’il se trouve coincé entre charybde et Scylla avec pour seul compagnon un excentrique à la raison vacillante. « It ain’t real cocksucker, » plaide le simple d’esprit « we ain’t seein’ tha’ same damn thing! It’s that demon witch that's messin’ with our fuckin' heads. We go back we end up just like Big Ol’ Billy Curly Wolf, that what ya want? » Les yeux plissés de méfiance, le shérif jette un coup d’œil nerveux en direction de la rivière, où le malfrat légendaire pourrit en compagnie de ses semblables, puis vers le ravin, où le danger gronde toujours, semble se rapprocher sans jamais les atteindre. Cela ne se peut… Pourtant, le bellâtre est formel : « Come on! I know whatta’m doin’! » D’un mouvement du poignet, il l’attire vers la gorge. Et si le shérif proteste, c’est davantage pour la forme cette fois. J’vais pas non plus passer pour une puterelle apeurée ! Ses traits se durcissent, forts de cette pensée, protègent son orgueil derrière une colère de principe tandis qu’il se dégage d’un mouvement sec pour affronter le torrent qui se rapproche en se fracassant contre les hautes parois.

L’albinos le relâche enfin, trop occupé à canarder les flots assassins comme si ce dernier sursaut de vitalité pouvait sauver leur âme. Mais déjà la vague roule au-dessus de leur tête et retombe pour les ensevelir dans un ultime assaut que le shérif accueille avec un grand cri. L’instant d’après, une gifle glaciale s’abat sur son crâne et le projette contre le sol craquelé. Eclaté sur le sable aride du désert, Hawthorne s’étouffe quand le courant s’infiltre dans sa bouche et ses narines, explose ses tympans, emplit ses poumons, transperce ses membres d’un millier de lames acérées. Convaincu que sa fin a sonné, le shérif tourne un regard vibrant de haine vers la pâle silhouette de son prisonnier, et alors que la vie lui échappe irrévocablement, ce n’est pas vers un être aimé ou sa fortune à peine effleurée que ses pensées s’échappent, mais vers le malfrat qui l’a mené à sa perte en misant sur sa soif d’aventure pour tirer les cordes de sa cupidité. Maraud, infâme gibier d’potence ! J’aurais mieux fait d’te j’ter en pâture à une armée d’chacals enragé ! Qu’il fulmine sans le lâcher des yeux. Mais déjà une brume sombre brouille son image ondoyante et emporte avec elle son dernier souffle sans lui accorder la maigre consolation de lui proférer une dernière insulte, une dernière malédiction.

Et puis plus rien. Un bourdonnement dans son crâne, le vide dans ses poumons. Le goût âpre de l’eau qu’il recrache en s’étranglant, celui du fer sur sa langue et le sang pulsant dans ses tempes. Le froid mordant des flots chassé par les rayons brûlants du soleil qui sèchent ses vêtements trempés par la seule force de sa transpiration. Le vacarme assourdissant avalé par le silence oppressant de la lande, seulement troublé par le timbre déplaisant du foutriquet pétulant : « Hhhhhhhhhh! Holy mother of fuckin’ cocksuckin’ shit! » Il saute sur ses pattes, s’agite, lui file la nausée à se dandiner d’un pied sur l’autre, incapable de tenir en place, projetant tantôt son ombre dans sa face, tantôt sur la roche friable à ses côtés. « Some curse huh? Eh don’t feel too bad ya old wuss, the devil’s a wicked dancer, otherwise none woud follow him on tha dancefloor. » Qu’il fanfaronne, arrogant diablotin drapé dans sa jeunesse, tandis que le shérif s’agite encore sur le sol en gémissant. Il grogne, rouspète ; tente nerveusement de retrouver le contrôle de son esprit comme de son corps, disloqués par le choc de leur mésaventure. « J’t'en foutrais moi des malédictions ! » Qu’il menace pour chasser l’ignoble flétrissure qui s’épand dans sa poitrine. « Misérable paltoquet ! » Il se raccroche à son honneur comme à ses injures qu’il expire en enfonçant ses ongles dans l’argile sec pour tenter de se redresser tandis que la crapule montée sur ressorts le nargue quelques rochers plus haut. Un sourire sadique au coin des lèvres, il se redresse pour mieux le regarder, se prend à espérer que le vantard glisse et se brise la nuque. Mais rien de tel ne se produit et il retrouve habilement le sol avec une petite pirouette, le foule en sifflotant un air morbide et reprend sa route comme si de rien n’était.    

Vexé, le shérif lui emboite le pas, serre les dents comme ses poings, fomente sa vengeance sans parvenir à l’articuler. « TAIS TOI DONC ! » Il explose après un moment, avance d’un pas vif pour le rattraper. « Tes sibilations m’coupent la pensée ! » Il peste, crache sur le sol, sent peu à peu sa virilité lui revenir à mesure que la colère remplace l’affolement ses veines. « Ainsi donc tout cela n’était qu’une vaste fumisterie, une fourbe malédiction… » Il reconstruit à voix haute pour retracer leur épopée et reprendre le contrôle sur son destin. « La voie close, les macchabées qui la gardent, l’serpent d’eau, le ravin traitre… la grand-mère perfide même ! HA ! Semblerait bien qu’on a tout surmonté mon vieux ! » Il s’exclame avec joie, claque une paume dans le dos de son compagnon de mésaventures. Et puis un doute l’étreint. Les yeux plissés, il compte sur ses doigts, réfléchit tout bas, roule sa moustache de dépit. « Voilà toutefois qui n’explique pas l’loup-garou… » Déçu, il fait quelques pas, donne un coup de pied dans une roche pour le plaisir de l’entendre s’écraser un peu plus loin, enfonce les mains dans ses poches d’un air boudeur. Quand soudain… « Big ol’ Billy Curly Wolf! » Il comprend, le doigt pointé vers son acolyte flegmatique. Un sourire satisfait fend sa face, fane devant son absence de réaction, disparaît enfin lorsqu’une émanation nauséabonde les enrobe. « Par tous les saints t’pourrais tout d'même t’retenir ! » Il accuse, agite une main devant son visage pour dissiper l’odeur, se crispe en sentant un souffle chaud et putride contre sa nuque, accompagné d’un grognement caverneux. Le loup-garou ! Il comprend soudain.

Lentement, il tourne son visage vers l’albinos, voit dans ses yeux pâles le reflet de sa propre terreur et l’envie de détaler. D’un même mouvement, leurs corps s’arrachent à l’étrange immobilité qui les paralysait. Les os grincent, protestent contre cet effort, mais Hawthorne les ignore, poussé par l’instinct de survie qui se répand dans ses veines, lui donne la force d’échapper au démon puant qui se lance aussitôt à leur poursuite. Les parois étroites de la gorge ralentissent sa progression, mais Hawthorne ne se fait pas d’illusion : la bête ne tardera pas à les rattraper. Les yeux rivés sur l’horizon pour tenter d’apercevoir la sortie, le shérif sent le désespoir le gagner en comprenant qu’ils ne l’atteindront jamais à temps. Comme s’il en était venu à la même conclusion, le pâle brigand saute bifurque sur la droite, saute sur une roche, s’attaque à la roche friable pour l’escalader. « Par-là ! » Hurle l’homme de loi en l’imitant pour tenter de s’approprier son idée, refusant d’être une fois de plus sauvé par sa minable ingéniosité. Dans son dos, les grognements cessent un instant, puis une douleur cuisante le transperce en sentant les griffes acérées entailler la peau tendre de son dos. « AAAAH ! » Qu’il gueule en se gravissant la pente escarpée pour se hisser jusqu’à un petit plateau. Profitant de son maigre avantage, il envoie sa semelle dans la gueule béante de la créature qui retombe avec un couinement enragé. Il n’a hélas pas le temps de savourer sa suprématie que la créature bondit sur ses pieds et remonte lentement dans leur direction, sa gueule dégueulasse trop proche de l’humain et pas assez du loup, ses crocs reliés par des filets de bave rousse, ses poils hérissés luisant à la pâle lueur des rayons qui parviennent à l’atteindre, son regard… son regard qui lui rappelle quelque chose… ou quelqu’un. La vieille bique ! Guidé par la rage que la gueuse ainsi déguisée en bête sauvage lui inspire, Hawthorne reprend farouchement son colt entre les mains du jeunot et canarde la silhouette en hurlant. Les balles pourfendent sa peau, traversent la bête comme une fumée noir, ricochent contre la pierre ocre. Malédiction…

Comprenant qu’ils sont perdus, le shérif s’en remet alors aux amulettes prêtées par la sorcière. Les doigts tremblants, ses doigts s’infiltrent nerveusement dans la sacoche, s’emparent de tout ce qu’ils peuvent trouver. Gousse d’ail, caillou scintillant, poignée de sel… hurlant comme un dératé, il balance sans distinction son contenu sur l’infâme créature. A leur tour, les artefacts le traversent sans troubler sa lente progression. Quand vient le tour du sel cependant, son nuage se dissipe dans un cri déchirant et la mégère velue réapparaît un peu plus bas. Sentant la chance lui sourire enfin, Hawthorne joue sa dernière carte. Concentré, il tire une allumette entre ses doigts et la craque sur sa semelle pour l’allumer. Le souffle court, il l’amène sous le bâton de sauge confié par la sorcière, regarde la flamme lécher les feuilles sécher avant de les embraser. Seulement alors, il le balance dans la gueule putride qui s’ouvre justement tout grand sous son nez. « Crève, la gueuse ! » Il raille, sombre, inquiétant. Les dents claquent, une fumée sombre s’échappe des naseaux dilatés, une colère surprise se lit dans les yeux luisants. Un hurlement hanté résonne entre les hautes parois du ravin et la silhouette imposante de la bête s’évanouit dans un ultime grognement. Le souffle court, les paumes appuyées contre ses cuisses, le shérif rugit de soulagement. Il s’accorde une seconde pour reprendre son calme puis se tourne vers l’albinos. Les yeux encore écarquillés, les mains appuyées contre la roche inégale dans son dos, il semble avoir vu un fantôme. « Eh ben corniaud, » Il contre-attaque, bien trop content de pouvoir redorer son blason après l’humiliation qu’il a subie à l’entrée du ravin « t’as l’air d’un type qui vient d'ramper hors d'sa tombe ! » Belle réplique !, qu’il se félicite, un ricanement sautillant joyeusement dans le fond de sa gorge. Il entame bravement sa descente, surévalue son agilité, manque de trébucher sur un rocher instable. Le cœur remonte dans sa gorge, la paume agrippe la paroi, le corps semble retrouver péniblement sa stabilité avant de le trahir. Son talon glisse de quelques centimètres et voilà notre héros à genoux sur le sol sableux. Ravalant sa déconvenue, il en profite pour récupérer jalousement ses amulettes dans l’espoir de faire passer sa chute pour une pirouette intentionnelle. « Allons, allons ! Remets-toi donc ! ‘Faut pas traîner… » Qu’il grommelle alors en se redressant, pressé de quitter une bonne fois pour toutes ce ravin hanté.        
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyJeu 30 Déc 2021 - 1:39


 
la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
«
J’t'en foutrais moi des malédictions ! Misérable paltoquet ! » Hawthorne rampe et Hawthorne peste, Hawthorne tremblote en se relevant mais Hawthorne n’a rien perdu de son mordant. Un mordant de grand-père a qui il manque des dents, argumenterait le blond, mais un mordant néanmoins. Et après la frayeur qui les a fait pisser tout froid dans leur froc, Bosie accueillie la mauvaise grâce de son partenaire de malheur comme de la musique à ses oreilles. « TAIS TOI DONC ! Tes sibilations m’coupent la pensée ! » s’emporte la vieille branche qui est pas trop dans l’accueil, lui, face aux sifflotements de l’effronté, et le voilà à présent qui courre presque pour le rattraper. C’est que Bosie ne s’est pas arrêté le temps que le vieux reprenne ses esprits alors en sautant de roches en roches il a finit loin devant. La camaraderie, très peu pour lui. « Ainsi donc tout cela n’était qu’une vaste fumisterie, une fourbe malédiction… » songe tout haut l’homme de loi, inspiré « ‘told ya » un saut de plus, la roche vacille sous sa botte mais même à cloche pied il tient bon, le gamin. Le sheriff quand à lui est trop perdu dans ses pensées pour s’agacer de son immaturité, ou peut-être préfère-il tout bonnement ignorer le fait que ce bon à rien de coureur de jupon vient de lui sauver les miches une fois de plus aujourd'hui. « La voie close, les macchabées qui la gardent, l’serpent d’eau, le ravin traitre… la grand-mère perfide même ! HA ! Semblerait bien qu’on a tout surmonté mon vieux ! » il est presque joyeux maintenant, lui flanque une grande tape amicale dans le dos ce qui envoie aussi sec Bosie s’écraser contre la roche « …tu l’as fais exprès… » il maugréé, peu amène, avant de se décoller et de reprendre sa marche sur la terre ferme cette fois, mains dans les poches, presque boudeur. « Voilà toutefois qui n’explique pas l’loup-garou… » Et ça le déçoit, ce fondu, il est boudeur lui aussi. Ah ils font la paire, nos valeureux guerriers. Et puis : « Big ol’ Billy Curly Wolf! » Bosie lui jette un regard en biais. L’autre a l’air vachement satisfait de sa trouvaille mais l’albinos ça l’amuse pas les puzzles mentaux, il a pas besoin de comprendre le pourquoi du comment il a pas clamsé, juste continuer de mettre un pied devant l’autre et pas sentir les flammes de l’enfer lui chatouiller les oreilles ça lui suffit bien merci. Mais là y a une couille, une odeur sacrément putride qui flotte dans l’air même et qui sent pas franchement la vie, au contraire. Il fronce les sourcils, son regard violacé parcourant les alentours. « Par tous les saints t’pourrais tout d'même t’retenir ! » « Oh yeah ‘real mature you stinky bastard, besides tout le monde sait que c’est la poule qui chante qui a fait l’-» pas le temps de finir sa répartie cinglante qu’un souffle rauque balaye brusquement ses cheveux pâle vers l’avant, grognement sourd à la clé. What the…

D’un même mouvement, les deux hommes se tournent lentement l’un vers l’autre. Bosie sait pas ce que Hawthorne a vu, s’il a vu quelque chose, mais rien qu’à son expression, le blond réfléchi pas, il détale. Ils détalent tous les deux, engeant aussitôt un combat féroce mais silencieux pour s’assurer d’être le premier, se poussant, glissant et trébuchant, suivant le long chemin étroit et escarpé de ce couloir sinueux. Leur épaules se cognent, ils grognent, ne s’arrêtent pas, ne regardent pas en arrière, surtout pas en arrière, vont toujours plus vite, toujours droit devant. Les parois de la gorge rétrécissent, l’horizon s’éloigne, et derrière eux, la créature n’est plus qu’à quelques centimètres. En une seconde elle sera sur eux et bonne nuit les petits. Ils n’y arriveront jamais à temps. Alors Bosie fait ce qu’il fait de mieux : il esquive, se dérobe, saute sur le côté, s’agrippe à une roche et commence à l’escalader.  « Par-là ! » braille Hawthorne qui tente de l’imiter. Bosie ne l’écoute pas, ne le regarde pas. À ce stade, c’est chacun pour soi. « AAAAH ! » Ok, là, il capte vaguement son attention. Agrippé à la roche ocre, le blond jette un regard en bas et ce qu’il y voit le fait aussitôt regretter cet élan de curiosité. Parce que la créature là, c’est pas un loup. C’est pas un homme non plus. C’est une abomination. Léa bête se tient sur deux pattes, deux jambes, Bosie ne serait dire. Ses yeux noirs sont injectés de sang, sa gueule pleine d’écume et tellement immense qu’il pourrait bouffer les deux jambes d’Hawthorne d’un seul coup de mâchoire. Mais ce sont ses griffes qu’il a planté dans le dos de l’Homme de loi, lui arrachant son cri de douleur et un instant Bosie reste paralysé d’effroi. « Hellhound… » il souffle, hanté, tandis qu’Hawthorne se décide à balancer un coup de botte dans la gueule du monstre pour se libérer et tenter de continuer son escalade. Ça lui remet vaguement les idées en place, à Bosie, il secoue la tête et reprend son ascension lui aussi. Regarde pas en bas regarde pas en bas regarde pas- A quelques mètres le vieux canarde la créature, mais les balles semblent la transpercer. Alors il fait un truc que Bosie aurait jamais imaginé, il attrape les cailloux de l’horrible petite sorcière rousse (brune ? blonde ? ou ses cheveux changent-ils de couleurs à chaque battement de cils ? sorcière !) bref, il les attrape donc au fond de son sac, et avec la ferveur du désespoir il se met à les balancer sur la bête en hurlant à la mort. Ok, il est complètement taré, en conclut Bosie. « Hawthorne what the fuck are ye doing?! Move it! » il lance quand même par une étrange empathie. Il pourrait le laisser crever et gagner du temps, mais personne ne mérite une mort aussi pourrie. Et puis soudain, il se passe une chose à laquelle l’albinos ne s’attendait pas : un des objets lancé par le shérif semble avoir raison de la créature – du sable ? du sel ? il sait pas, il s’en fout, mais une épaisse fumée noir se nappe autour du monstre alors qu’il beugle et tombe à la renverse. Quand il revient à l’attaque, Hawthorne lui jette cette fois une allumette dans le bec en susurrant un « Crève, la gueuse ! » que Bosie juge une fois de plus aberrant mais qui a le mérite d’être efficace : la créature hurle, fume, grogne et… disparaît. « How the- what the -» halète Bosie, la bouche encore déformée par la stupeur. « Eh ben corniaud, roucoule le frisé comme s’il ne venait pas de crier comme un possédé, t’as l’air d’un type qui vient d'ramper hors d'sa tombe ! » Bosie reste immobile, regarde l’autre ricaner et commencer tranquillement à redescendre comme si de rien n’était. L’albinos ne questionne pas le comment du pourquoi il n’a pas clamsé, non, mais quand même, il a l’impression d’avoir manqué un épisode. « witchcraft… » il susurre en regardant fixement le scélérat. Ensuite ce dernier saute mal habilement sur ses pieds et se retrouve face contre terre après avoir trébuché et Bosie se rappelle que non, c’est bien toujours ce bon vieux Hawthorne. Même s’il récupère suspicieusement ses petits cailloux de malheur… « Allons, allons ! Remets-toi donc ! ‘Faut pas traîner… » il grogne, tout à coup pressé, et Bosie se décide enfin à redescendre en quelques sauts stratégiques avant d’arriver agilement devant le sheriff qu’il jauge avec méfiance. Il ouvre la bouche comme pour poser une question, puis se reprend et secoue la tête plutôt. « Should off seen yer face, looked like ye proper shat yerself ye did » Il raille, ricane, projette. Ensuite il regarde le dos du shérif et laisse échapper un sifflement en fronçant les sourcils. « Oof, better get cleaned up, or ye’ll start becomin’ even more delirious that ye already are… »

Ils sortent du canyon, retrouvent la rivière, Bosie y jette un œil pour s’assurer qu’aucun Billy Curly Wolf n’a perfidement nagé jusqu’ici mais l’eau semble claire, limpide, alors il y trempe son chapeau, s’en balance sur la nuque, se frotte le visage avec ses deux mains en soupirant d’aise. Son regard pâle remonte cependant jusqu’à son Némésis et il ne peut retenir plus longtemps la question qui lui brûlait les lèvres quelques instants auparavant. « So… ye’re like a witch now? » il demande aussi naïvement qu’avec une pointe de dédain dans la voix. Le chacal sournois lui aurait caché ça, il a quand même le droit de savoir ! « always knew there was something off with ye hold hag… » Il se frotte la nuque, porte l’eau à ses lèvres, ne prête pas assez attention à la sorcière frisée à ses côtés qui pourrait pourtant le rayé de la carte en agitant son nez tordu, il en est persuadé. Quand il relève la tête pour croiser les mirettes iceberg de l’autre, Bosie a comme l’impression qu’il va se jeter à son cou pour l'étrangler sur place (what else is new?) « Eh, il enchaine, sympathique, confidence pour confidence, t’was no map I ate up back then at the station. Just som' poster of lil’ ol’ me wanted dead or alive, y’know… il lui jette un regard et lève les mains en signe d’innocence - eh ! they fucked up my nose, I just had to take it done! 'had to be done. Anyways, I wasn’t lying ‘bout knowin' where the gold is and as a matter of fact, we just so happen to be right here… » il fait un mouvement de tête désinvolte et désigne en grand panneau à l’entrée d’une forêt derrière Hawthorne, avec une inscription rouge sang peinte dessus: « No trespassing. Steal here, die here » « So… ye game, witch? » un sourire de serpent perfide sur la trogne, Bosie regarde son ami d’un air de défis, visiblement il a pas eu assez d’adrénaline pour la journée le petit.

nightgaunt
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyMer 2 Fév 2022 - 3:13


la brute et le truand
epic tales of dishonour, betrayal and greed ft. Sheriff Hawthorne & Bosie her boy
Le corniaud finit par s’arracher à la paroi friable. En deux bond, il se tient devant lui, fringant comme un beau diable. Rangeant, dirait-on. Les deux serrées, le shérif crache son dédain sur le sol en massant ses lombaires grinçantes. « Should off seen yer face, looked like ye proper shat yerself ye did. » Qu’il se vante, ses misérables petites griffes enfoncées dans l’égo du shérif comme un chat de gouttière sadique dépiauterait sa pelote de laine. « Et quelle gueule c’est donc qu’j’avais, si c’n’est celle d’un homme à qui on ouvrait la chair ?! » Ah ! Bien envoyé ! Il s’encourage, tente de trouver dans ses blessures de guerre la fierté qui pourrait s’effilocher si les piques du blond venaient à s’éterniser. Heureusement il n’en est rien, car l’albinos semble enfin reconnaître la vaste étendue de son supplice, siffle, le contourne tandis que le shérif se dresse comme un pan comblé d’orgueil. « Oof, better get cleaned up, or ye’ll start becomin’ even more delirious that ye already are… » Le ricannement dédaigneux qu’il prévoyait se coince dans sa gorge et ne dépasse jamais ses lèvres. Ah ? J’n’avais pas pensé à ça… Un instant, l’idée d’être pris de fièvre au milieu du désert l’inquiète au point de lui faire perdre son envie de parader. Eh bien qu’attends-tu donc pour t’y coller ?! Qu’il l’astiquerait si l’albinos avait été une femme. Jolie, de préférence. Mais hors de question qu’il laisse les sales pattes du malfrat panser ses blessures. Alors il cultive son grognement le plus viril, rattache son colt à sa ceinture d’un geste sec, retrouve un peu de sa superbe au contact de la crosse reposant contre sa paume. « Allons, lève donc le camp avant que j’te rosse pour ces sornettes de bonne femme. » Il ricane, se frotte la moustache du revers de sa manche, remonte gaillardement le chemin étroit menant au désert.

Enfin, l’ombre étouffante des gorges se dissipe et le soleil australien s’abat sur eux comme une couverture de miel gluant. Jamais ce maudit cagnard ne lui a semblé si accueillant. Il en rit même, les bras levé vers l’étendue si bleue qu’elle en paraît blanche, les yeux plissés sous son chapeau élimé par leurs aventures. La rivière apparaît peu de temps après. Douce oasis intouchée auprès de laquelle le shérif se laisse tomber à genoux dans un râle de satisfaction. Il s’asperge le visage, feule plus encore, s’abreuve un grand coup. Seulement alors il se rappelle les conseils du chevreuil de mauvais augure et consent à tremper son foulard dans l’eau claire. Le poing se resserre au niveau de ses épaules, l’eau qui en jaillit lui arrache un grognement de douleur viril en s’écoulant le long de ses plaies avant de s’échouer sur le sable, goulettes d’un rose brunâtre qui s’éclaircit peu à peu. « So… ye’re like a witch now? » Qu’en profite pour demander le rejeton du diable, la mine froissée de cet air supérieur que lui confère son impression de ne plus être la pire hérésie. « Always knew there was something off with ye hold hag… » Comble de la dissidence, voilà que le blond feint l’indifférence, boit tranquillement cette eau venue de nulle part qu’ils ont pourtant si bien mérité. « Mais qu’est-c’est qu’tu m’chantes là l’albinos ? N’crois-tu donc pas qu’si j’étais un sorcier j’aurais une p’tite potion pour ça ? » Du pouce, il désigne encore ses blessures, résolument bien pratiques pour soutenir son honneur en ce jour maudit. Et surement les prochaines nuits… Déjà, il se voit au bordel, une jolie puterelle aux yeux impressionnés suivant les contours de ses imposantes cicatrices, la voix tremblante d’admiration quand elle lui demande de lui raconter encore une fois comme il a vaincu la bête. Trèves de flatteries ! Il se rappelle à l’ordre, néanmoins gonflé d’orgueil. « Une sorcière, puis quoi encore… » Il grommelle, pense à la fille du canyon, une envie de la remercier dans le fond de la gorge pour ces petites amulettes fort utiles, une colère dans la poitrine à l’idée des baumes qu’elle trimbale toujours sur elle et aurait pu penser à lui remettre en cas de rencontre perfide et fortuite avec cette vile grand-mère déguisée en loup. Ou l’inverse ! Bon. Cette colère, il la reporte sur l’albinos. Par plaisir. Et parce que le garnement ne semble même pas avoir écouté sa réplique, perdu dans la lune aussi pâle que sa gueule.    

« Eh, » Il lance pour l’apaiser, ne réussit comme souvent qu’à s’enfoncer plus encore : « confidence pour confidence, t’was no map I ate up back then at the station. Just som' poster of lil’ ol’ me wanted dead or alive, y’know… » Le sournois ! Cette fois, le shérif voit rouge. Les naseaux gonflés laissent passer un air si dense qu’on pourrait croire à de la fumée tandis que ses poings se contractent si fort que ses articulations menacent de le lâcher. « Eh ! they fucked up my nose, I just had to take it done! 'had to be done. Anyways, I wasn’t lying ‘bout knowin' where the gold is and as a matter of fact, we just so happen to be right here… » Il jase, trouve dans les méandres de son esprit abimé des raccourcis coquets pour justifier sa traitrise. « Fucked up your… mais qu’est-ce tu racontes nom d’une pipe en bois ?! » Il fulmine, caresse l’ivoire de sa crosse, flirte avec l’idée de le tirer là, au milieu d’une phrase, au cœur du désert, trouer son front trop lisse d’un trou bien net. Il ignore ce qui retient son geste. La perspective d’affronter seul les aléas du désert, ou peut-être encore la curiosité. Cette même curiosité damnée qui l’a poussé à suivre le mièvre paltoquet dans cette quête aussi vaine que dangereuse et l’encourage maintenant à tourner la tête pour découvrir un grand panneau gravé si profond qu’il semble saigner son avertissement. No trespassing. Steal here, die here. « So… ye game, witch? » Un frisson lui traverse l’échine tandis que ses yeux parcourent la forêt sombre et luxuriante qui s’étend au-delà de l’inscription. Une forêt qui a encore moins sa place en ce désert que nos deux aventuriers douteux. Si louche, au fond, qu’elle pourrait bien dissimuler un trésor... « Pour sûr qu’j’en suis ! » Il se pavane, gonfle le torse, roucoule déjà de l’impression de bravoure qu’il est certain de renvoyer. Quand soudain… « Mais n’t’avise donc pas d’me la mettre cette fois, hein ? Parce que j’le saurai, figures toi ! » Comment, il ne sait pas. Toujours est-il qu’il lui semble voir l’albinos frémir devant le point qu’il brandit, agitant par mégarde le petit balluchon contenant les amulettes de la sorcière accroché à son poignet.

Et ainsi gorgés de l’aventure à venir, les deux compères rassemblent leurs affaires et traversent la rivière pour rejoindre la forêt. Ils se taquinent, pleins de bonhomie, rêvassent des litres d’alcool qu’ils pourront s’acheter avec la petite fortune qui se cache entre ces feuilles… et Hawthorne glousse de bonheur en songeant aux filles qui tomberont dans ses bras, leurs yeux pétillants à la vue de tout cet or et de l’homme qui le détient. Pourtant, ses pensées se font plus discrètes, le bruit de leurs pas plus humble alors qu’ils approchent de la lisère. Une nouvelle pancarte, plus hantée encore que la précédente, les implore de rebrousser chemin. Chemin qui s’arrête net d’ailleurs, sa trace comme mangée par les troncs et buissons qui s’élèvent là où le désert s’achève. « Et ben ! Semblerait qu’ils veulent vraiment l’protéger c’trésor, hein ? » Qu’il ricane pour tenter d’oublier le frisson glacial qui s’insinue dans ses membres en dépit de la chaleur estivale. Son rire meurt hélas bientôt sur ses lèvres, remplacé par un rictus étonné alors qu’il découvre que sa respiration dégage… de la buée. « Bon, et bien qu’est-ce qu’on attend alors ? M’dis pas qu’tu t’es dégonflé ! » Il tonne avec un froncement de sourcils réprobateur, étouffe le pressentiment désagréable sous ses grands airs de bravoure. Déterminé à franchir le seuil de la forêt avant l’albinos, il se lance d’un pas décidé, écrase de bon cœur une branche qui passait par là, laisse son crissement résonner contre les troncs d’arbre et prétend ne pas entendre le grondement sourd et grinçant qui lui répond. « T’parles d’une forêt… » Il grommelle, écarte brusquement branches et feuillage, se fraie un chemin dans l’ombre, tente de dissiper le silence étouffant à coup de jurons et d’onomatopées. « Bon, BIEN ! » C’est qu’enfin, il est de l’autre côté. La végétation est sombre, épaisse. Le soleil perce à peine à travers le feuillage qui laisse tout juste filtrer de quoi éclairer la peau de lune du blafard qui vient de le rejoindre. « Par d’où c’est qu’tu viens toi ? » Il s’étonne, persuadé que l’albinos vient d’apparaître des profondeurs du bois. Les yeux plissés de confusion, il tourne sur lui-même, constate avec un petit sursaut dans le cœur que la végétation est aussi dense dans son dos que devant et sur les côtés. « Bon… bon… qu’importe. » Il bougonne en se tournant un peu rapidement vers le bandit, seule silhouette familière au milieu de cet amoncellement de ronces et d’arbres centenaires vaguement menaçants. « Comment qu’on va trouver l’chemin d’ce foutu trésor sans carte, hm ? » Au moins, ils ont toujours sa lanterne à l’huile, miraculeusement indemne malgré leur épopée. Et ce s’ra pas du luxe, songe sombrement le shérif en levant les yeux vers le ciel occulté par de lourds branches admirablement fournies m’étonnerait pas qu’on sente même pas la différence quand viendra la nuit tombée… L’allumette craque sous sa semelle, produit une petite gerbe d’étincelles réconfortantes avant de partager sa flamme à la mèche derrière le verre. Il agite distraitement le bâtonnet, l’écrase sous son pied, ignore le frisson de colère qui se répercute contre les troncs et hérissent les bouclettes sur sa nuque. « Allez mollasson, on va tout d’même pas y passer la journée ! » Sa voix claque, pleine de vaillance, avant de fléchir dans un murmure évincé par un grondement qu’il ne peut plus ignorer, comme un souffle en provenance du cœur de la forêt. On n'devrait pas être ici… Plus qu’un instinct, une certitude visqueuse qui s’épand sous sa peau glacée. Mais ça, jamais il ne l’avouerait !    
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Message(#) Sujet: Re: La brute et le truand » Bosie La brute et le truand » Bosie  EmptyJeu 3 Fév 2022 - 0:58


 
la brute et le truand
« EPIC TALES OF DISHONOUR, BETRAYAL AND GREED »
I
l est arrogant Bosie, il l’a toujours été et il le sera toujours - c’est qui le mènera à sa perte ; en tout cas c’est ce que rabâche souvent dame Jameson en caressant ses cheveux blancs d’un air distrait. « Ça ou sa grande stupidité ! » elle ajoute dans ses mauvais jours. Mais on le change pas, le bellâtre, sourcil arqué, sourire torve, regard langoureux, il toise le shérif de toute sa hauteur. Shérif qui est quant à lui tout colère, le visage bruni d’indignation, la fumée qui lui sort presque par les oreilles. « Pour sûr qu’j’en suis ! » il s’exclame, le poing serré. “Good… good…” minaude Bosie d’un air narquois. Sa belle assurance en prend cependant un coup quand le vieux fou se met à brandir ses amulettes de malheur en guise d’avertissement et le blond a un mouvement de recul prudent. Not a witch, my ass…

Il sait pas trop quoi penser de tout ça. Bientôt, il n’y pense plus du tout. Ils sont de nouveau en route. Ça se chamaille, ça ricane, ça rêvasse à ce que ça ferait de tout cet or. “Gonna try and get some ladies to love ya huh?” raille Bosie. Et bien sûr qu’il a raison. D’ailleurs, Hawthorne ne dément vraiment, se contente d’enjoliver la réalité tout au plus : ce sont les donzelles qui se jetteront à son cou, et point l’inverse ! Le blond ne répond pas, joue aux équilibristes le long d’étroites branches tombées au sol. Lui aussi, il sait exactement ce qu’il ferait de toute cette fortune : déjà, il rachèterait toutes les filles et ensemble ils vivraient heureux dans un harem où bières et whiskeys les plus rares coulerait à flot dans des fontaines, ensuite il offrirait à dame Jameson les robes les plus chères, il renommerait toutes les rues après lui “Bosie St, Bosie Alley, Bosie bvb” quant au bureau du Shérif on pourra y lire le rang “Bosie’s sbire”, il offrira des lingots d’or à un homme s’il le laisse embrasser sa femme, un autre s’il ose se couper le main, s’arracher un œil, et un encore s’il tue son père, là, tout de suite, devant lui. Il se marrera bien, il claquera tout dans du poker et des jeux dépravés, et puis il recommencera. Parce que ce qui l’amuse le plus, c’est le chaos de l’aventure. Il a besoin de sentir son cœur lâcher 12 fois par jours, Bosie, sinon il se sent pas en vie. (Il aurait bien dit 13 pour gonfler la donne, mais il préfère ne pas penser à ce nombre maudit !)

« Et ben ! Semblerait qu’ils veulent vraiment l’protéger c’trésor, hein ? »
“Huh ?”

Perdu dans ses douces pensées, Bosie n’avait pas remarqué qu’ils fussent arrivés à un nouveau point de leur épopée. Un coup d’œil autour d’eux lui apprend qu’ils sont arrivés au bout du chemin et qu’une nouvelle pancarte sanguinolente répète ce qu’ils ont déjà décidé d’ignorer plus tôt. Il ricane et se frotte le nez, vraiment pas des malins eux. Cependant quand son souffle se transforme en buée blanche il sent son rire se coincer dans sa gorge. What in the new whitchery shit? « Bon, et bien qu’est-ce qu’on attend alors ? M’dis pas qu’tu t’es dégonflé ! » “Of course not !”  il se rebiffe aussitôt et rattrape le paltoquet déplumé en quelques enjambés. Qu’il ne s’imagine pas une seconde avoir plus de courage que lui, l’impitoyable Bosie. Tout gonflé de sa propre importance, il dégaine l’ouvre lettre qu’il avait préalablement volé à la station du Shérif et tel un aventurier sans peur et sans reproche il commence à écarter les feuillages comme s’il s’agissait de lianes coupés à l’aise d’un puissant sabre. Hawthorne à ses côtés s’était un peu précipité pour écraser les branches d’un pied vengeur, aucun ne désirant être laissé en reste.  « T’parles d’une forêt… » commente le sbire en se battant avec des feuilles. Bosie voudrait se moquer mais il est lui-même trop occupé à se faire gifler par ces dernières alors il se contente de grincer virilement en continuant d’œuvrer pour se frayer un chemin dans ce bordel vert. Il a dû prendre l’endroit le plus compliqué car le vieux l’a dépassé. « Bon, BIEN ! » alors pourquoi la voix du Shérif lui parvient de derrière lui ? The fuck is this idiot doing now? Croit-il que c’est le moment de courir en rond ? Bosie pousse un dernier branchage et vient au bout de cette foutue forêt vierge. En face, Hawthorne le regarde d’un air benêt. « Par d’où c’est qu’tu viens toi ? » Bosie cligne des yeux sans répondre. C’est lui qui devrait lui poser cette question ! Mais le shérif est passé à autre chose : « Bon… bon… qu’importe. Comment qu’on va trouver l’chemin d’ce foutu trésor sans carte, hm ? » Bosie regarde autour de lui. La forêt est dense, sombre, pleine de ronces (« et de colère » susurre une petite voix lugubre qui, il le jugerait, appartient à la petite sorcière folle). Un frisson d’effroi court le long de sa colonne vertébrale. Il commence à en avoir assez de ne rien voir. J’perds patience, j’vais tous les défoncer. Aussi sec, il brandit à nouveau son ouvre lettre et se met à donner des coups rageurs autour de lui. « Allez mollasson, on va tout d’même pas y passer la journée ! » brame Hawthorne dans son dos comme s’il ne s’escrimait pas à sortir de là tandis que l’autre vieille branche se la couler douce ! “Oh for reals? think ya can manage to get out of here all the while shitting yer pants, mate ?” qu’il râle tout plein de sarcasme, sourcils redressés, horripilé. Il se calme néanmoins en voyant qu’à défaut d’aider à débroussailler les alentours, Hawthorne a au moins eu la présence d’esprit d’allumer une lampe à huile apparue comme par magie. Hawthorne, espèce de vile sorcière… Il grogne “Aight stay here, i’mma try and find a way out” et sans plus attendre il reprend ses grands mouvements de moulinets avec ses bras pour tout défoncer comme précédemment juré. Les feuilles lui fouettent les joues, les ronces déchirent ses vêtements, les branches accrochent son chapeau et ses cheveux comme d’ignobles griffes perfides, il les ignorent, serre les dents, continue sa trajectoire sans se retourner, continue droit devant, toujours droit devant. Oui ! Ça y est ! Il voit de la lumière là en face ! Il redouble ses efforts, ses muscles commencent à le lancer, ils les ignorent, courrait presque maintenant, déboucle dans la clairière avec un rugissement vainqueur et… tombe nez à nez avec Hawthorne. “How the... how the fuck…” il halète, confus, épuisé, “I told ya not to move!” Mais le scélérat n’aurait pas pu le devancer, c’est impensable. Alors comment ? Un grondement sourd le coupe dans sa réflexion et il se raidit. A ses côtés, il jurerait qu’Hawthorne transpire plus qu’à l’accoutumer et il en profite pour projeter son malaise “What’s the matter Hawthorne, scared of the big bad w- HOLY FUCK!” Parce qu’il s’est retourné le vieux, et parce qu’il a la moitié du visage arraché, alors Bosie recule et il trébuche et il se cogne dans quelque chose de mou et cette chose c’est Hawthorne et son visage il est intact cette fois. “What happened the fuck to your face?!” il halète, les yeux exorbités fixé sur l’homme de loi. Les mains sur les cuisses, il essaie de reprendre son calme. Cette chose, qu’était-ce ? Un démon ? Une hallucination ? Cette forêt le fait tourner en bourrique. Mais ce n’est pas la première fois qu’il voit des choses. La faute à son esprit disloqué ! qu’on dit au village. Sans doute rêvait-il tellement de refaire son portait à cette vieille bique d’Hawthorne qu’il l’a rêvé tout éveillé. Oui, c’est sans doute ça. Alors, tout gonflé de cette nouvelle assurance, il se redresse avec une allure nonchalante et gaillarde et laisse échapper un ricanement mesquin “Just when I think ya couldn’t be uglier man…” et devant le visage crispé de son sbire, il répète sa p’tite blague bêtement gâchée sur une vision : “Well what’s the matter Hawthorne, scared of the big bad w- AAAAH” parce que cette fois une main vient de se poser sur son épaule et celle-là il l’a pas rêvé, alors il hésite pas le gars, il bondit, et comme ça, atterrit tout droit dans les bras de l’homme de loi.

nightgaunt
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