if you fail to plan, you plan to fail
Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/firetfly

« Je suppose, oui. » - « Tu suppose ? » J’aurais préféré une réponse plus tranchée. Une qui me confirme ce que j’affirme : à savoir qu’il est heureux avec moi. Qu’il ne lui arrive pas de regarde en arrière en se demandant "et si". L’épisode Constantine a mis à mal ma confiance en moi et mon amour propre.

Ce n’est pourtant pas ce qui précipite ma proposition. Il ne s’agit pas d’une façon tordue d’essaye de le ramener à moi parce que j’aurais le sentiment qu’il m’échappe et que je le perds, mais bien une chose à laquelle je pense depuis plusieurs semaines, à chaque fois que je me demande ce que nous faisons en ville quand l’effervescence de Spring Hill ne semble plus réellement nous convenir. Au-delà de ça, je serais heureuse si nous achetions un studio, tant que nous le faisons tous les deux et pas comme deux inconnus voués à vivre en colocation. « C’est pas trop rapide, t’en fais pas. » Rassurée, mes joues rosissent et j’exulte de bonheur. Je prends une profonde inspiration et je m’autorise à rêver un peu plus. « On peut s’offrir une maison, oui. Je comptais revendre l’appartement de New-York de toutes façons, comme il sert plus à rien et que je compte pas retourner vivre là-bas. On aura qu’à le réinvestir dans la maison. » - « Je veux pas que tu te sentes obligé de le vendre. » Pas s’il représente malgré tout encore quelque chose à ses yeux. « Je veux dire, t’es pas obligé de faire un choix, j’ai pas besoin d’un train de vie luxueux. » Je n’ai parlé d’une maison que parce que c’est ainsi que j’imagine notre vie pour la suite ; mais elle n’a pas besoin de posséder des dizaines de pièces au point que nous nous y perdions. Heureusement, je réalise rapidement que Damon rêve avec moi. « On pourrait prendre de quoi faire un studio photo pour toi, si c’est quelque-chose qui te fait envie aussi, tu sais. » Je n’en sais rien, à vrai dire. Le nez plissé, je réponds. « On pourra commencer par une pièce vide. Un bureau, et peut-être qu’un jour ça deviendra autre chose. » Si un jour je renoue avec mon amour pour la photographie ou si je trouve une nouvelle passion, une voix qui me demande de lui faire un peu de place. Ma nouvelle lubie n’est rien de plus que ça, je crois que j’en suis parfaitement consciente. « Vous connaissez mieux la ville que moi, Megan Williams. Où voulez-vous recommencer, de votre côté ? Quelles seraient vos recommandations ? » J’esquisse un sourire et, tandis que je broye les herbes et les mélanges à l’aloe vera pour obtenir une pâte légèrement visqueuse et qui se teinte de vert, je réfléchis à voix haute. « Si on veut des maisons, il faut chercher du côté de Bayside, Logan City, ou West-End. J’ai entendu que ça devenait branché par là-bas. Et que c’était un endroit très agréable où vivre. » Je rassemble mes rares souvenirs du quartier. « A la périphérie du quartier il doit y avoir des maisons. Mais si on préfère être au bord de la mer, alors Bayside. » La vérité, c’est que je m’en moque tant que c’est avec lui.

if you fail to plan, you plan to fail

@megan williams

(c) charliesheartstopper

lieu: premiers secours, bear grylls survival academy.

***
« Tu suppose ? » - « Je suppose qu’il le sait. Qu’il l’a compris. Je suis pas sur que ça l’intéresse beaucoup. » En tous cas, c’était l’impression que Damon avait eu durant cet échange; mais pouvait-il véritablement en vouloir à un homme qui n’avait récupéré son rôle de père que bien tard dans l’existence d’un enfant qui n’en était déjà plus du tout un. Peut-être qu’il comprendrait parfaitement l’ampleur de la situation quand les deux amoureux l’inviteront à fêter la crémaillère de leur nouveau lieu de vie: là, il ne sera plus question de se poser la moindre interrogation quand à la nature de leur relation et la façon dont les choses étaient devenues sérieuses entre eux au fil du temps.

« Je veux pas que tu te sentes obligé de le vendre. Je veux dire, t’es pas obligé de faire un choix, j’ai pas besoin d’un train de vie luxueux. » Le petit sourire qu’il étira par la suite était autant un brin amusé qu’il pouvait être gêné; parce-que bien sur que la réponse qu’il avait à apporter à la remarque de Megan était: « On a pas réellement besoin de faire un choix, tu sais. » Ils pouvaient se permettre de trouver un autre logement à Brisbane sans qu’il ne touche à son appartement de New-York, c’était là qu’il voulait dire. Bien sur que l’argent n’était pas uniquement à Damon et qu’il puiserait sur un compte qui avait été alimenté par ses parents, mais autant qu’il utilise cet argent pour quelque-chose qui leur servait à eux. « Je vais le faire parce-que j’ai pas d’intérêt à le garder. » Le plus dur allait surement être de le vider, parce-qu’il avait entassé là-bas sans jamais prendre le temps finalement de faire du tri ces dernières années. » Et même si t’en as pas besoin, moi je saurais pas vivre sans un certain train de vie, malheureusement. » Cette fois-ci, il plissa le bout du nez, les joues légèrement rosies. Il n’avait pas honte, mais n’était pas forcément à l'aise à l’idée de le formuler à haute voix. « Donc ça permettra effectivement qu’on ait un autre apport financier, et si c’est pas pour acheter une maison, on s’en servira pour autre chose. » Ils trouveraient bien une excuse - et une excuse qui les impliquait tous les eux, parce que dans l’esprit de Damon il n’y avait pas d’autre façon de voir les choses.

« On pourra commencer par une pièce vide. Un bureau, et peut-être qu’un jour ça deviendra autre chose. » - « Ce sera comme tu le veux. Comme tu le sens. » Il ne pressait rien, n’imposait rien bien au contraire: il montrait que la possibilité existait, tout simplement. Elle ferait ce qui serait de mieux pour elle par la suite.

La question qui serait la plus pressante de toutes façons pour le moment, ce serait celle du quartier où ils auraient leur recherches de biens à faire. Damon arpentait les rues de la ville depuis trois ans désormais, mais il ne connaissait pas cette dernière aussi bien que pouvait le faire la jeune femme - alors bien sur qu’il remettait leur choix en sa confiance en elle. « Si on veut des maisons, il faut chercher du côté de Bayside, Logan City, ou West-End. J’ai entendu que ça devenait branché par là-bas. Et que c’était un endroit très agréable où vivre. A la périphérie du quartier il doit y avoir des maisons. Mais si on préfère être au bord de la mer, alors Bayside. » Hochant quelque peu la tête, il tentait de s’imaginer la différence entre les quartiers avec les informations qu’elle lui donnait. Il tentait surtout d’imaginer la différence entre les logements selon les quartiers. « On est assez branchés nous pour aller dans un quartier qui devient branché tu penses ? » Il demandait sur le ton de l’humour, lui qui avait des habitudes de personne bien plus âgée que son âge. « J’ai vu que Bayside pouvait être sympa oui, mais peut-être que rester plus proche du centre ville serait plus pratique ? Et puis, si on veut voir la mer, y’a toujours le bateau qu’Auden nous a offert au mariage qu’est amarré là-bas. » Il s’arrêta une seconde. « Je m’entends le dire: est-ce que je sonne comme quelqu’un de barbant quand je parle comme ça ? » Comme un gosse de riches, clairement.

if you fail to plan, you plan to fail
Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/firetfly

« On a pas réellement besoin de faire un choix, tu sais. Je vais le faire parce-que j’ai pas d’intérêt à le garder. » S’il n’a pas d’intérêt, alors nous n’avons pas réellement besoin d’un appartement à New York. Jusque-là, je ne m’étais même pas demandée s’il lui appartenait vraiment ou s’il faisait partie du patrimoine familial et, de toute façon, si nous souhaitons retourner un jour là-bas, nous avons les moyens – il les a – de nous loger dans le plus luxueux des hôtels. « Et même si t’en as pas besoin, moi je saurais pas vivre sans un certain train de vie, malheureusement. » - « Ah bon ? Je ne m’en étais même pas rendue compte. » C’est le bon moment pour faire ce genre de trait d’esprit : Damon n’a pas l’air à son aise en pleine nature et c’est évident, qu’il aime le confort et le luxe que son argent peut lui offrir. Il aurait tort de ne pas en profiter. « Donc ça permettra effectivement qu’on ait un autre apport financier, et si c’est pas pour acheter une maison, on s’en servira pour autre chose. » Je n'imagine pas le prix d’un appartement à New York et je n’imagine pas non plus où nous pourrions mettre cet argent tant nous avons déjà tout ce dont un jeune couple peut rêver, mais ça n’a pas la moindre importance.

« Ce sera comme tu le veux. Comme tu le sens. » Je hoche la tête doucement. Des tas d’idées se font la course dans mon esprit et, pour l’instant, renouer avec mon premier amour – la photographie – n’en fais pas partie. Peut-être serais-je amenée à m’y replonger plus tard, mais je sais d’avance qu’il faudra que ce soit dénanti de toute émotion pour que j’arrive à m’y remettre en douceur. « On est assez branchés nous pour aller dans un quartier qui devient branché tu penses ? » - « Tu me poses réellement la question ? » Me donnant un faux air un peu prétentieux et surtout suffisant, je rejette mes cheveux en arrière, comme si j’étais une star du cinéma. « On peut faire devenir un endroit branché. » Mon compte Instagram grimpe rapidement en nombre de follower depuis que j’ai posé pour quelques campagnes et le couple que je forme avec Damon a tout de suite plu aux gens qui me suivent. Je suppose qu’en apparence, nous avons tout de suite été perçu comme le genre de couple auquel tout le monde rêve de ressembler. Nous n’avons longtemps été parfaits qu’en surface mais ça, personne ne le sait. Ma prétention n’est donc qu’à moitié feinte, pour être totalement honnête. « J’ai vu que Bayside pouvait être sympa oui, mais peut-être que rester plus proche du centre-ville serait plus pratique ? Et puis, si on veut voir la mer, y’a toujours le bateau qu’Auden nous a offert au mariage qu’est amarré là-bas. » Le bateau que nous ne sortons pas réellement assez souvent. « Peut-être que je devrais passer le permis pour le conduire. » Suis-je désœuvrée ? Assurément. « Je m’entends le dire: est-ce que je sonne comme quelqu’un de barbant quand je parle comme ça ? » - « Mais bien sûr que non. » Mes yeux roulent dans leur orbite. « T’as pas à avoir honte de qui tu es. Ou de la chance que tu as. » Puisqu’il est né dans la bonne famille, ou au moins en ce qui concerne les revenus. Pour le reste, il aurait pu mieux tomber. « On peut commencer à visiter quelques maisons à West-End alors. Ça nous engage à rien. »

if you fail to plan, you plan to fail

@megan williams

(c) charliesheartstopper

lieu: premiers secours, bear grylls survival academy.

***
« Ah bon ? Je ne m’en étais même pas rendue compte. » Il pencha légèrement sa tête sur le côté, esquissa un petit sourire qui soulignait bien évidement qu’il avait compris qu’elle se moquait gentiment de lui. Bien sur qu’il était uniquement à l’aise dans le confort, dans les beaux environnements de vie parce-que c’était là la seule chose qu’il avait jamais connu; s’il avait grandi autrement et qu’il était devenu riche en cours de route peut-être que les choses auraient été différentes - mais ce n’était pas le cas. Alors effectivement, au moment où ils en arriveraient à changer d’environnement et achèteraient une nouvelle demeure, il aurait besoin de son petit confort allant de paire avec son train de vie. Megan s’y était habituée - il fallait être sacrément difficile pour ne pas apprécier ce type d’habitudes -, et Damon savait d’avance qu’elle suivrait le mouvement sur ce point là sans broncher un brin.

De toutes façons, avant toutes choses le premier point sur lequel ils allaient avoir besoin de se mettre d’accord serait le quartier dans lequel commencer les recherches immobilières. Ils avaient le temps, tout le temps du monde même s’ils désiraient, mais en discuter dès maintenant procurait une certaine joie dont Damon ne désirait pas se défaire de suite. C’était plutôt étonnant, mais il embrassait cette sensation sans hésiter un seul instant; alors bien sur qu’il creusait la discussion et le sujet. « Tu me poses réellement la question ? » Voir sa femme ajouter ces gestes là à ses paroles le fit sourire et même étouffer un léger rire. « On peut faire devenir un endroit branché. » - « Si tu arrives là-bas comme ça, j’ai aucun doute que ce sera le cas. » C’était juste que branché n’avait jamais été un adjectif prêté au jeune italien, à son comportement ou à sa façon de faire; il avait toujours plutôt été considéré comme un adulte d’âge avancé bien d’avant de même voir de loin cette période là de sa vie, à avoir eu l’habitude de rester avec les adultes trop rapidement et trop longtemps lorsqu’il était petit. Les années d’études avaient aidé à défaire un peu cette image, mais certaines habitudes avaient la peau dure.

« Peut-être que je devrais passer le permis pour le conduire. » - « Le bateau ? Je pourrais t’apprendre, tu sais. » Il n’était pas instructeur, mais il pourrait au moins lui donner les bases et effectivement, elle aurait besoin de passer l’examen ensuite mais ce serait une idée de temps à passer ensemble. « L’examen serait plus facile comme ça après. » Il lui adressa un petit clin d’oeil. Ceci étant dit, désormais à discuter de son bateau et de ses compétences en navigation comme s’il parlait du dernier scooter sorti pour la jeune génération, Damon entendait bien qu’il était quelque peu barbant; c’était ce type d’habitudes qui restaient accrochées à la peau, dont il ne saurait se débarrasser et qui étaient clairement des restes de ses années à avoir vécu avec ses parents et leurs façons de faire à eux. « Mais bien sûr que non. » Elle levait les yeux au ciel mais il plissa le bout du nez. « T’as pas à avoir honte de qui tu es. Ou de la chance que tu as. » C’était malheureusement souvent le cas, pour Damon, à travers tout ça: la honte pouvait malheureusement être assimilée à ce qu’il ressentait lorsqu'il était question de sa famille. « Tu sais bien que même si je le montre pas tout le temps, c’est plus compliqué que ça. » Parce-que ce n’était pas quelque-chose qu’il cachait à Megan, qu’il cachait à personne d’ailleurs; il appréciait on ne pouvait plus le monde dans lequel il évoluait, parce-qu’il savait qu’il avait de la chance. Mais ce dernier n’était pas toujours aussi doux qu'il pouvait sembler l’être.

« On peut commencer à visiter quelques maisons à West-End alors. Ça nous engage à rien. » Il releva son regard vers Megan, hochant un brin son visage. « Ca engage à rien c’est vrai. » Il esquissa un petit sourire timide. « Tu sais que j’ai jamais vraiment cherché de logement ? » Il fallait préciser. « Disons que la dernière fois les objectifs étaient… pratiques, surtout. » Elle était là à ce moment là aussi, il n’y aurait aucune surprise pour elle aux mots qu’il employait. « Genre, cherché pour de vrai, pour quelque-chose qui me plairait. » Et les choses seraient même au niveau du dessus sur le coup: ils chercheraient pour quelque-chose qui leur plait à deux - et c’était d’autant plus appréciable à imaginer.

if you fail to plan, you plan to fail
Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/firetfly

« Si tu arrives là-bas comme ça, j’ai aucun doute que ce sera le cas. » - « Sous-estime pas le pouvoir que t’as. Les photos que je poste de nous tous les deux sont souvent celles qui font le plus de lien. » Parce que je ne me fais pas d’illusion : je ne suis pas assez célèbre pour être suivie par des gens qui m’apprécient pour la personne que je suis. Je vends un mode de vie, et ce mode de vie inclut un riche, jeune et séduisant mari. C’est une vie de rêve que j’étale sur les réseaux, et c’est ce qui me vaut mon maigre succès.

« Le bateau ? Je pourrais t’apprendre, tu sais. L’examen serait plus facile comme ça après. » Est-ce réellement utile que je suis enchantée à l’idée qu’il accorde de son temps pour se mettre avec moi derrière les commandes du bateau à moteur que nous a offert Auden en guise de cadeau de mariage ? J’imagine déjà une sortie romantique au cours de laquelle nous oublierons encore un peu plus nos tracas ainsi que le reste du monde. « C’est vendu. Mais loin de la côte alors, je suis loin d’être une pilote hors pair. » Si j’ai passé mon permis et que je conduis sans incident particulier à signaler, je ne suis pas une grande amatrice de vitesse. En revanche, j’aime l’idée de pouvoir faire des petites excursions en mer et d’étaler mes nouveaux talents. « Tu dois déjà m’apprendre à golfer je te rappelle. Ton objectif c’est de faire de moi une fille de la haute, avoue ? » J’esquisse un sourire amusé, avant de mettre un dernier coup de mortier à la préparation. L’onguent a l’aspect d’une gelée verte, et ce n’est pas si dégoutant que ce à quoi je m’attendais. De toute façon, nous avons tous les deux perdu tout intérêt pour l’activité depuis longtemps.

« Ca engage à rien c’est vrai. Tu sais que j’ai jamais vraiment cherché de logement ? » Je fronce les sourcils, surprise par sa déclaration. « Disons que la dernière fois les objectifs étaient… pratiques, surtout. Genre, cherché pour de vrai, pour quelque-chose qui me plairait. » Je dépose un baiser sur sa joue. « Et là où tu vivais ? Et celui de New-York ? Tu les as pas choisi ? » Les deux "garçonnières" étaient vastes ; de luxueux lieux de vie que quiconque lui aurait envié. « J’aimais bien l’appartement que je partageais avec Shiloh. Mais il était petit - » Il n’était pas supposé accueillir une personne de plus initialement. « - il fallait pas tirer la chasse quand quelqu’un prenait sa douche au risque de le geler sur place, et j’ai eu trois dégâts des eaux en deux ans. » L’endroit n’était pas vétuste, mais le bâtiment était loin d’être neuf. « J’ai jamais vraiment cherché un chez moi. Un endroit où j’ai vocation à rester longtemps. » Je glisse un regard amoureux dans sa direction. « Je suis contente de faire ça avec toi. »

if you fail to plan, you plan to fail

@megan williams

(c) charliesheartstopper

lieu: premiers secours, bear grylls survival academy.

***
« Sous-estime pas le pouvoir que t’as. Les photos que je poste de nous tous les deux sont souvent celles qui font le plus de lien. » Il esquissa un petit sourire attendri. « C’est pas moi le photographe, et je suis loin d’être le plus beau modèle de nous deux. » Ce n’était même pas pour aller à la pêche aux compliments en retour ou parce-qu’il avait un certain besoin d’être rassuré qu’il disait ça, mais bien parce-qu’à ses yeux, c’était là quelque-chose d’honnête. Si les photos de Megan sur les réseaux obtenaient du succès lorsqu’il était dessus, ce n’était pas pour sa présence mais pour tout ce qu’il y avait autour - et peut-être parce-qu’elle était davantage mise en valeur qu’elle pouvait déjà l’être.

L’hésitation ne sembla pas faire partie de la panoplie d’émotions disponibles pour la jeune femme en cet instant, alors qu’elle répondit dans la foulée à la proposition de l’italien. « C’est vendu. Mais loin de la côte alors, je suis loin d’être une pilote hors pair. » Il eut un petit rire. « Je risquerai pas la vie et la sécurité de qui que ce soit, t’inquiète pas. » Ils iront là où ils auraient que peu de chances de croiser d’autres véhicules, ou alors là où le terrain de jeu serait assez grand pour ne pas cogner d’autres bateaux. « Tu dois déjà m’apprendre à golfer je te rappelle. Ton objectif c’est de faire de moi une fille de la haute, avoue ? » Damon dut retenir un rire pour ne pas attirer l’attention de l’instructeur sur eux une nouvelle fois. « C’est exactement ça, voyons. » En réalité, c’était un brin plus triste que ça - cela lui fit d’ailleurs hausser les épaules lassement. « Si seulement j’avais des choses à t’apprendre qui entre pas dans cette catégorie. » Là étaient des choses auxquelles il avait été habitué depuis qu’il était jeune, raison pour laquelle il pouvait se permettre d’en apprendre une partie à la jeune femme car c’était des sujets qu’il maitrisait plutôt correctement.

Et apparemment, mine de rien, des projets ils en avaient plein les poches à réaliser tous les deux - puisqu’ils pouvaient maintenant rajouter recherche et achat d’une maison sur la liste. La précision que Damon ajouta à cette dite-recherche fit cependant froncer les sourcils de la jeune femme. « Et là où tu vivais ? Et celui de New-York ? Tu les as pas choisi ? » Alors qu’elle continuait sa phrase, il secoua lentement son visage. « C’est eux qui les ont choisi pour moi à chaque fois. » Il n’avait pas besoin de préciser à quoi référer le eux, ils savaient parfaitement tous les deux de qui il parlait. « Et j’avais pas de raison de m’en plaindre à l’époque, alors j’ai jamais cherché à le faire. » Même jusque l’appartement qu’ils habitaient maintenant en réalité: tous les lieux avaient été on ne pouvait plus biens. Simplement, ce n’était pas tout à fait comme s’il était chez lui - et comme s’ils étaient chez eux apparemment non plus.

Damon avait complètement abandonné l’idée de se concentrer un seul instant sur l’atelier, là où Megan continuait malgré tout de suivre les instructions à la lettre; il était bien davantage concentré sur ce qu’elle lui disait. « J’aimais bien l’appartement que je partageais avec Shiloh. Mais il était petit - il fallait pas tirer la chasse quand quelqu’un prenait sa douche au risque de le geler sur place, et j’ai eu trois dégâts des eaux en deux ans. » Bien sur, il eut un petit rire, un petit sourire amusé allant de paire avec. Il ne se moquait pas véritablement de la situation, loin de là, mais la façon dont elle racontait cela lui donnait envie de sourire facilement. « Je veux pas imaginer à quel point ça a du être chiant. » Les trois débats des eaux en deux ans. « J’ai jamais vraiment cherché un chez moi. Un endroit où j’ai vocation à rester longtemps. » Et bien sur que le sourire qu’il avait d’amusé sur le visage jusque maintenant se transforma en attendri lorsqu’il croisa le regard que la jeune femme jetait dans sa direction. « Je suis contente de faire ça avec toi. » Discrètement, il attrapa l’une des mains de Megan pour la serrer doucement dans la sienne. « Moi aussi. » Et peut-être qu’il eut un peu plus de mal à soutenir son regard lorsqu’il prononça ses paroles suivantes aussi. « Je suis content qu’on soit au même stade pour quelque-chose aussi. » C’était peut-être un détail, cela pouvait sembler idiot, mais ils venaient tous deux de milieux bien différents et leurs histoires passées n’avaient rien à voir si bien qu’il était parfois plutôt difficiles de leur trouver des points communs - de ceux qui n’étaient pas trop traumatisants, aussi, surtout.