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@megan williams

(c) harley

lieu: construction d'abri, bear grylls survival academy.

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« Hum, oui, pour de vrai. » Bien sur que la nouvelle surprenait Damon: ce n’était pas quelque-chose qui aurait réellement pu être imaginé, et elle devrait le comprendre sans trop de soucis en réalité. « Oui, en tant qu’actrice. Je doute que ce soit le genre de chose que je ferai toute ma vie mais, j’ai eu l’opportunité. Et je me dis qu’il est temps que j’arrête de passer mes journées à rien faire. Et c’est un premier rôle, en plus, et le livre a vraiment bien marché… » Les sourcils de Damon qui se fronçaient sur son front n’étaient pas là pour une mauvaise raison, au contraire: il se concentrait sur ce qu'elle était en train de lui dire, de lui partager. C’était la première fois qu’il entendait parler de ce désir de se lancer dans ce type de carrière, ou même d’avoir envie de reprendre une véritable carrière. Il savait qu’elle nourrissait un certain désir de rependre des études, ils avaient déjà évoqué le sujet, alors peut-être que cela rajouta une certaine couche de surprise de savoir qu’elle mettait le reste entre parenthèse pour le moment. « Je m’attendais pas à ça comme discussion ce soir, mais c’est une bonne nouvelle non ? » Il y allait à tâtons, car c’était de cette façon là que Megan était en train de procéder; ce qui semblait de prime abord être une bonne nouvelle ne semblait pas autant la ravir que cela aurait du - quelle était l’anguille sous roche ?

« Mais voilà, le réalisateur… » Il aurait bien joué aux devinettes, mais étant donné qu’elle semblait peiné à s’ouvrir sur le sujet, il ne voulait pas l’interrompre plus qu’il ne l’avait déjà fait; alors, il se contenta d’attraper une de ses mains dans la sienne, caressant le dos de cette dernière du bout du pouce, l’encourageant en silence à poursuivre. Il sentait bien qu’il n’allait pas particulièrement apprécier la précision qu’elle allait ajouter derrière, mais il l’encourageait tout de même à poursuivre. « Je le connais. C’est sûrement grâce à ça que j’ai eu le rôle. » - « Ok. » Dit calmement. « Tu te souviens de l’homme mariée que je fréquentais avant qu’on soit ensemble, toi et moi ? » Pinçant les lèvres, il inclina quelque peu sa tête, geste qui soulignait un tu me poses vraiment la question ? silencieux de sa part. Bien sur qu’il s’en souvenait: ce gars était une ordure. Ce n’était même pas une question d’ancien amant de Megan, qu’elle pourrait potentiellement être amenée à recroiser pour un boulot de ce qu’elle décrivait - cette partie là ne lui plaisait pas, mais Damon n’était pas du genre à éprouver facilement de la jalousie -; non, le problème dans tout ça, c’était qu’il avait traité sa femme comme une moins que rien et que ce n’était pas quelque-chose qui lui plaisait vraiment. « On m’a promis qu’on passerait pas de temps ensemble, lui et moi. »

« Je préparerai le rôle avec les scénaristes, et avec Rhett Hartfield, le type dont je joue le rôle. Mais pas avec lui. » - « Meg. » De sa seconde main, il attrapa l’homologue de la jeune femme pour les serrer avec douceur. Et bien sur que le regard qu’il posa sur elle, malgré la pénombre qui empêchait de le voir avec précision, était empli d’amour. « Tu te rappelles à quel point il a été odieux avec toi ? » Il parlait plus bas, il parlait davantage du bout des lèvres, il abordait le sujet avec une précaution qui lui semblait être nécessaire. « Parce-que dans ce que tu me dis, c’est ça qui m’inquiète, moi. » Et parce-qu’il commençait par cette partie là, la suite de ses paroles à ses yeux fut logique. « Je pense que c’est pas sur cette partie là que t’es inquiète en abordant le sujet avec moi par contre, je me trompe ? » Le calme olympien de Damon démontrait pourtant que toute l’inquiétude qu’elle avait pu ressentir n’était pas véritablement justifiée. « Je m’en fous de Scott. » Oh, bien sur qu’il avait retenu son prénom; il n’était pas jaloux, ce n’était pas pour autant qu’il était fou. « C’est un connard qui mérite pas que tu lui donnes de l’attention. » Et surtout, surtout: « J’en ai rien à foutre que ce soit lui ou un autre, parce-que j’ai confiance en toi sur ça. Même s’il a eu une place importante pour toi pendant une période, je m’en fous. »

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

« Je m’attendais pas à ça comme discussion ce soir, mais c’est une bonne nouvelle non ? » - « Oui, oui. » C’est une nouvelle disons, et seule sa réaction me dira si elle est bonne ou pas à ses yeux. Je n’ai jamais donné de raison à Damon d’être jaloux, je dois bien l’admettre, et je ne sais donc pas réellement où se situent ses limites, ou ne serait-ce que si elles existent ou s’il est le genre de personne à placer une confiance absolue en son ou sa partenaire. Toutefois, je sais que bon nombre de personnes ne seraient pas ravis de l’environnement dans lequel je vais effectuer ce travail. Moi, j’y ai vu une façon d’obtenir la monnaie de ma pièce, voilà tout.

« Meg. » Peut-être que mes mains tremblent un tout petit peu à l’idée de provoquer une confrontation sans en avoir envie, pas le moins du monde. Lui se contente d’attraper l’une d’elle avec douceur, sans avoir l’air nullement perturbé ou agacé par ce qu’il vient d’entendre. Est-ce possible d’imaginer un homme meilleur qu’il ne l’est ? « Tu te rappelles à quel point il a été odieux avec toi ? » - « Je sais. C’est pas parce que j’ai oublié que j’ai accepté de travailler avec lui. » C’est au contraire parce que je n’ai rien oublié que j’ai décidé d’obtenir de lui qu’il me confie ce rôle, qu’il le veuille ou non. « Mon avis le concernant a pas changé. » Il n’a pas à avoir peur de ça, tout comme il n’a pas à craindre que je retombe dans les bras de mon ancien amant. J’ai bien trop d’amour propre, et il n’a rien à m’offrir, rien qui puisse rivaliser avec ce que je partager avec le jeune Italien. « Parce-que dans ce que tu me dis, c’est ça qui m’inquiète, moi. » Je me détends, et c’est même une moue surprise qui s’imprime sur mon visage. « Je pense que c’est pas sur cette partie-là que t’es inquiète en abordant le sujet avec moi par contre, je me trompe ? » Je me mords la lèvre et secoue la tête de droite à gauche. « Je m’en fous de Scott. C’est un connard qui mérite pas que tu lui donnes de l’attention. » Nous sommes d’accord là-dessus, il n’y a aucun débat à tenir. « J’en ai rien à foutre que ce soit lui ou un autre, parce-que j’ai confiance en toi sur ça. Même s’il a eu une place importante pour toi pendant une période, je m’en fous. » - « Il aura plus jamais la moindre place, tu sais. » Il le sait, puisqu’il vient de confier que je n’ai pas à craindre ce genre de jalousie de sa part. « Tu t’en moques vraiment ? » Je ne mérite pas ce garçon : je lui avoue que je m’apprête à travailler avec mon ex – ou ce qui s’en rapproche le plus – il s’inquiète juste que je sois blessée dans la bataille. « Parce que c’est sur ça que je m’étais préparée à te rassurer. » Et quitte à avoir réfléchi à ce que j’allais dire, je vais le dire, jaloux ou pas jaloux. « Il représente plus rien d’autre pour moi que beaucoup de souffrance. Y’a aucun monde où je te ferais ça. » Ca étant le trahir pour un autre, mais je n’ai même pas envie de l’évoquer en toute lettre. « Il me blessera pas. Jouer dans son film, c’est une façon pour moi de reprendre les commandes. » De lui montrer qu’il ne m’atteint plus et qu’à présent, c’est moi qui ai du pouvoir sur lui et pas l’inverse. Scott ne peut rien révéler à Damon qui nous ébranlerait tandis que lui a tout à perdre si je parlais à sa femme.

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« Oui, oui. » Elle n’avait elle-même pas l’air très convaincue par la situation. On lui avait offert un rôle dans un film, ce dernier pouvait fonctionner, et elle avouait qu’elle aimerait faire quelque-chose de ses journées - Damon supposait par là qu’elle aurait aimé reprendre une activité quotidienne, estudiantine ou professionnelle, les deux options sonnaient bien.

Mais le problème ne résidait de toutes faons pas dans la façon dont elle souhaitait occuper ses journées, mais plutôt dans la façon dont elle s’apprêtait à le faire et avec qui, surtout, elle allait devoir travailler. Aux yeux de Damon, c’était surtout le souvenir que Scott ait eu un comportement plus que limite avec sa - désormais et même à l’époque - femme qui le faisait grincer un brin des dents en cet instant. « Je sais. C’est pas parce que j’ai oublié que j’ai accepté de travailler avec lui. Mon avis le concernant a pas changé. » C’était toujours ça de pris, si c’était effectivement le cas; car c’était cette partie là qui faisait peur à Damon. Megan avait beau avoir un caractère bien affirmé, bien trempé, il n’empêchait que comme tout être humain elle avait ses défauts et ses limites. Et lorsque vous connaissiez ces dernières, elle pouvait apparaitre fragile et manipulable entre les mains d’une personne malintentionnée. Il ne désirait pas voir ce type de situation apparaitre. Et il pouvait bien voir que ce n’était pas sur cette partie là qu’elle avait anticipé le voir rebondir, ses traits se parant d’une certaine surprise lorsqu’il continua de parler. Scott était un affreux certes, mais il avait surtout fait partie de la vie de Megan pendant quelques temps, à une place si ce n’était similaire à défaut très proche de celle que Damon prenait une fois la nuit tombée et les draps retombés sur leurs corps. Mais il n’était pas jaloux - il n’avait jamais été de ce genre là, pas pour de vrai. « Il aura plus jamais la moindre place, tu sais. » - « Je sais. » Qu’il murmura doucement du bout des lèvres.

« Tu t’en moques vraiment ? » L’italien haussa vaguement les épaules pour commencer. « Parce que c’est sur ça que je m’étais préparée à te rassurer. » Il n’eut que le temps d’étirer un petit sourire attendri, qu’elle reprenait déjà la parole. « Il représente plus rien d’autre pour moi que beaucoup de souffrance. Y’a aucun monde où je te ferais ça. » - « Je sais, Meg, je sais. » Parce-qu’il avait vu le véritable amour qu’elle pouvait lui porter dans son regard, elle avait vu que lorsqu’elle lui disait qu’elle l’aimait, elle était on ne pouvait plus sincère. Ce n’était donc pas une peur qu’il pouvait avoir - car il croyait ce qu’il voyait. « En vrai, c’est pas que je m’en moque. » Il joua quelque peu avec sa lèvre inférieure du bout de ses dents, avant de reprendre. « Je saute pas de joie quand tu m’annonces que tu vas bosser pour, avec… que Scott va être dans les parages de ton futur boulot et qu’il a à voir avec tout ça. » Elle comprendrait à quoi il faisait référence. « Juste, je me pose pas de question parce-que j’ai confiance en toi. C’est tout, je cherche pas plus loin. » Et à  ses yeux, les choses devraient toujours être aussi évidentes que cela. Il resserra un instant un peu plus sa main dans la sienne. « J’apprécie beaucoup que t’aies voulu me rassurer, par contre. Ca, même si j’en ai pas besoin, ça fait du bien à entendre. »

« Il me blessera pas. Jouer dans son film, c’est une façon pour moi de reprendre les commandes. » Damon inspira longuement, récupérant une de ses mains pour gratter son sourcil du bout du pouce. « C’est pareil: j’aurais pas été jusqu’à dire que c'est une idée de génie à mes yeux. » Elle aurait peut-être du surtout courir à l’autre bout de la planète pour l’éviter pour de bon, selon lui. Ca lui aurait fait les pieds. « Mais encore une fois, si tu penses que c’est le mieux pour toi, alors fonce. » Il pencha légèrement sa tête sur le côté. « Promets juste moi que tu fais ça que pour des bonnes raisons. »

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Megan Williams & @Damon Williams ☆ crédit/harleystuff

« Je sais, Meg, je sais. » Je suis presque un peu trop interloquée par son manque total de réaction, son manque total de jalousie. Peu habituée aux relations saines, la possessivité est à mes yeux une marque d’affection, le témoignage de sentiments profonds, une preuve d’amour irréfutable. « En vrai, c’est pas que je m’en moque. » C’est presque un soupir de soulagement qui soulève ma poitrine alors que, allongée dans la semi pénombre, je l’observe sans oser l’interrompre et avec des yeux brillants d’une anxiété qui s’éloigne doucement maintenant que je lui ai avoué mes plans pour les mois à venir. « Je saute pas de joie quand tu m’annonces que tu vas bosser pour, avec… que Scott va être dans les parages de ton futur boulot et qu’il a à voir avec tout ça. » Sain ou malsain, je suis contente de percevoir un peu de jalousie, aussi petite et maîtrisée soit-elle. « Juste, je me pose pas de question parce-que j’ai confiance en toi. C’est tout, je cherche pas plus loin. » - « Tu cherches pas plus loin. » Je répète, sans que ça n’ait vocation à remettre sa parole en doute ou à montrer que je suis dubitative. Je répète pour intégrer, pour comprendre et parce que sa vision est chose est si différente de la mienne que j’ai au moins besoin de ça pour arriver à l’intellectualiser. « C’est mal si je te dis que je suis quand même un peu rassurée que tu t’en moque pas complètement ? » Je fronce les sourcils, plisse les lèvres, mon minois animé par l’expression de celle qui intègre peu à peu les règles d’un monde qui m’est inconnu.

« J’apprécie beaucoup que t’aies voulu me rassurer, par contre. Ça, même si j’en ai pas besoin, ça fait du bien à entendre. » Satisfaite de ce que j’ai entendu, je me couche à nouveau, aspirant à ce qu’il en fasse de même pour que je puisse retrouver ma place contre sa peau. « C’est pareil: j’aurais pas été jusqu’à dire que c'est une idée de génie à mes yeux. » Pourtant, si on oublie mon expérience personnelle avec Scott, c’en est – presque – une. Ou en tout cas, c’est la digne idée d’une ambitieuse prête à utiliser son linge sale pour obtenir ce qu’elle veut. « Mais encore une fois, si tu penses que c’est le mieux pour toi, alors fonce. » Ai-je l’impression d’avoir eu un éclair de génie ? Oui, mais vais-je le dire à voix-haute ? Bien sûr que non. « Promets juste moi que tu fais ça que pour des bonnes raisons. » - « Faut que je fasse quelque chose de mes journées. Ça a beau pas être une idée pour le long terme, c’est pour rebondir et me donner un peu le temps de la réflexion. » Et peut-être que d’ici là, un véritable éclair de génie – celui qui consisterait à m’aider à trouver ma voie – me frappera. L’important, c’est d’y croire. « Je peux te promettre que je le laisserais pas me faire du mal. Si la situation m’échappe, je prendrai les choses en main. » Et surtout, je lui en parlerai. « C’est une opportunité en or. Je fais ça pour moi, pas pour lui, c’est promis. » C’est une façon de lui répondre sans formuler le moindre mensonge, après tout.
   

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« Tu cherches pas plus loin. » Doucement, comme pour accompagner les paroles de la jeune femme, il secoua avec lentement sa tête de gauche à droite. « Je cherche pas plus loin non. » Parce-que pour ce genre de situation, sa parole à elle suffisait: il n’avait pas besoin qu’elle lui donne tous les détails pour qu'il sache qu’elle ne cherchait pas à noyer le moindre poisson. Fut un temps, il aurait remis en question la moindre parole qu’elle aurait pu lui adresser - désormais, il n’agissait plus de la sorte avec elle. « C’est mal si je te dis que je suis quand même un peu rassurée que tu t’en moque pas complètement ? » La doucement de son dodelinement de tête s’étira jusque ses lèvres, alors qu’un fin sourire faisait son apparition sur ces dernières. « J’aurais préféré que t’aies pas de doute quand à la réaction que je pouvais avoir, mais je peux comprendre que ça soit rassurant de ton point de vue. » Ils n’avaient pas du tout les mêmes façons de voir les choses - le monde, les relations -, si bien qu’il n’était pas tant étonné que cela que sa réaction à lui ne soit pas dans le panel de celles dont Megan avait l’habitude. Ce n’était pas grave: il espérait simplement que ce ne serait pas le genre de chose qu’il verrait être reproduite trop régulièrement. « Y'a pas de version de cette conversation où je m'en fous, mais la jalousie c'est pas mon fort. » Elle avait du s'en apercevoir avec le temps, surement.

Le côté qui était plutôt agréable en revanche, c’était l’idée qu’elle tente de le rassurer sans hésiter un seul instant. Disons que l’hésitation avait du venir avant qu’elle n’aborde le sujet, mais au moins elle ne s’était pas retenue de le faire une fois que ce dernier avait été mis sur le tapis. Comme il lui expliquait de toutes façons: ce n’était pas lui qui avait son mot à dire sur la question, du moment qu’elle était sure de son côté qu’elle ne se mettait pas en danger. C’était tout ce sur quoi il pourrait potentiellement avoir à redire, ou du moins le sujet sur lequel il ne saurait rester silencieux sans donner son avis - et ce n’était pas rien lorsque l’on connaissait Damon. « Faut que je fasse quelque chose de mes journées. Ça a beau pas être une idée pour le long terme, c’est pour rebondir et me donner un peu le temps de la réflexion. » Il opinait du chef, ne lâchait pas son regard du sien. « Je peux te promettre que je le laisserais pas me faire du mal. Si la situation m’échappe, je prendrai les choses en main. C’est une opportunité en or. Je fais ça pour moi, pas pour lui, c’est promis. » - « Ok. » C’était toujours aussi simple que cela: si elle se savait en sécurité, il n’avait pas à avoir autre comportement que de soutien à ses côtés. « Ca pourrait peut-être te donner des envies sur du long terme, qui sait. Ferme pas tout de suite la porte. » Après tout, elle avait pu expérimenter déjà le fait de poser pour des photos - elle pourrait peut-être prendre gout au cinéma. « Je vais pouvoir te voir sur grand écran alors ? T’as d’’autres détails que tu peux partager avec moi ? » Techniquement, puisqu’ils étaient mariés, ils avaient l’avantage de pouvoir tout partager avec l’autre sans être embêter par des clauses de confidentialité ou autre. Et puis désormais, la curiosité de Damon était réelle - et il avait peut-être mille et une questions qui lui venaient petit à petit en tête. Mais il ne voulait pas précipiter les choses, alors il gardait les autres pour lui, se contentant de se rallonger aux cotés de la jeune femme, passant l’un de ses bras au passage autour de sa taille pour la ramener au plus proche de lui.

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« J’aurais préféré que t’aies pas de doute quant à la réaction que je pouvais avoir, mais je peux comprendre que ça soit rassurant de ton point de vue. » Damon est bien loin de se douter d’à quel point ma vision du couple et des relations amoureuses sont loin d’être saine, d’à quel point il est difficile pour moi d’intégrer que la confiance est certainement la plus belle preuve d’équilibre dans un mariage. De toute façon le sujet n’est pas là : ce n’est pas qu’il réagisse bien qui me surprend et me rassure – même si, dans un sens, c’est également le cas – mais c’est qu’il témoigne d’un semblant de ce qui ressemble à de la jalousie, made in Damon, bien entendu. « Y'a pas de version de cette conversation où je m'en fous, mais la jalousie c'est pas mon fort. » C’est le mien. Est-ce qu’il le sous-entend, le pense d’une quelconque façon ? Je lui ai donné de quoi en être conscient, de toute évidence, et je n’ai pas l’intention de prétendre qu’il s’agit d’une tare ou que je devrais m’en cacher. J’ai toujours fonctionné comme ça, voilà tout. « Je sais. Mais c’est rassurant. » Ca l’est au regard de ce que je lui ai confié lorsque nous étions dans la tourmente : c’est compliqué pour moi de me sentir exceptionnelle, et je suis le genre de femme qui en a besoin, et besoin qu’on le prouve et le montre.

Plus exceptionnel encore que sa réaction calme et mesurée, Damon semble même bien décidé à vouloir me pousser dans cette voie là quand, de mon côté, j’aurais certainement eu du mal à tolérer une situation du genre. A moi, je me répète que c’est différent, puisque je n’ai pas la moindre affection pour mon ancien amant. Que puisque je le méprise de toute mon âme et que, par conséquent, il n’a pas la moindre crainte qui ait lieu d’être. « Ok. Ça pourrait peut-être te donner des envies sur du long terme, qui sait. Ferme pas tout de suite la porte. » - « On verra bien. » Reprendre mes études me caresse souvent l’esprit, et je l’ai déjà évoqué auprès de Damon. Certes, je me suis surtout confiée sur la frustration et le sentiment d’infériorité que mon manque d’érudition crée chez moi, mais je ne parle que rarement juste pour parler. « Je vais pouvoir te voir sur grand écran alors ? T’as d’’autres détails que tu peux partager avec moi ? » Maintenant que la plus dur est passé, je n’ai pas le moindre problème à parler du film avec mon époux : l’idée m’emballe, et je suis plutôt excitée à ce sujet. Tant que je reste dans le déni concernant la grosse partie de la biographie qui traite de l’addiction, j’ai hâte de commencer quelque chose de nouveau. « C’est la biographie d’un ancien joueur de rugbby professionnel dont la carrière a été stoppée par une blessure. Mais très honnêtement, j’ai surtout l’impression que c’est sa vie sentimentale qui a captivé les lecteurs. » Ses différentes histoires et déceptions. « L’avant-première mondiale sera à Brisbane. Il vient d’ici. » Je me love un peu plus contre lui, et niche ma tête au creux de son bras. « On mettra nos plus beaux vêtements, il y aura même un tapis rouge. » Et j’aurais le sentiment de vivre une vie de princesse, ou de star hollywoodienne.

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« Je sais. Mais c’est rassurant. » Resserrant ses doigts délicatement entre les siens, il étira un petit sourire. Peut-être cela pouvait-il être rassurant, effectivement - ce n’était pas quelque-chose qu’il pouvait pleinement comprendre, puisque ce n’était pas là son ressenti majeur, mais la jalousie et l’inquiétude de la sorte faisaient partie des ressentis qui pouvaient représenter parfaitement l’amour et l’attachement - ces derniers mis en lumière pouvaient représenter une réassurance certaine pour Megan, effectivement.

Apparemment de toutes façons, il aurait plus d’une occasion de se retrouver face à ce type de situation, puisque Megan allait être aux côtés de celui à qui elle avait surement trop accordé d’importance pendant un temps, et ce pendant une durée qui pourrait s’étirer un petit peu. Autant pour le film dont elle lui parlait que pour la suite, si jamais elle décidait de mettre réellement un pied dans le monde du cinéma. « On verra bien. » - « Profites déjà de cette première expérience. » Ils n’étaient pressés en rien, et elle avait tout le temps du monde devant elle pour voir si c’était là un monde auquel elle désirait appartenir ou au contraire, s’éloigner pour de bon. L’idée que Scott puisse naviguer dans des eaux similaires ne ravissait pas Damon, mais si le grand écran devenait une part importante des envies et du quotidien de la jeune femme, alors il se contenterait de lui rappeler qu’il était fier d’elle et qu’il l’aimait.

Le sujet enclenché, eux ayant toute la nuit devant eux, Damon se réinstalla finalement aux côtés de sa femme pour continuer cette conversation: elle avait surement bien d’autres choses à rajouter sur le sujet. « C’est la biographie d’un ancien joueur de rugby professionnel dont la carrière a été stoppée par une blessure. Mais très honnêtement, j’ai surtout l’impression que c’est sa vie sentimentale qui a captivé les lecteurs. » Il eut un petit rire, secouant un brin la tête. « C’est toujours cette partie là qui intéresse les gens en vrai. » Les romances étaient ce qui se vendait presque le mieux, et il y avait fort à parier qu’un tel livre uniquement composé de la vie sentimentale de cet homme aurait pu fonctionner - s'il était véritablement autant connu que les informations données par Megan à son sujet le laissait supposer. « L’avant-première mondiale sera à Brisbane. Il vient d’ici. » - « Y’a de fortes chances que je le connaisse même pas en vrai. » Pas tant que Damon ne faisait pas d’efforts pour s’intéresser à des sujets qu’il ne maitrisait pas, ou qui ne l’intéressaient pas de prime abord, mais simplement que lui n’était pas d’ici et ne connaissait donc pas aussi bien que Megan les enfants prodiges de la région. « On mettra nos plus beaux vêtements, il y aura même un tapis rouge. » Elle ne pouvait peut-être pas le voir à cause de la pénombre, mais elle pourrait le sentir sur ses lèvres alors qu’il lui volait un baiser: le petit sourire autant amusé que satisfait qu’il étirait. « On mettra. Tu m’inviteras sur ton tapis rouge ? »

Et il aurait pu continuer longtemps sur cette lancée, à taquiner sur le sujet et surtout à poser plus de questions… si ça n’avait pas été pour un drôle de bruit au dessus de leur tête qui fit déconcentrer Damon de leur conversation principale, froncer les sourcils et lever quelque peu la tête. « T’as entendu ça ? » Entendu, peut-être pas, mais elle allait rapidement le voir: à peine un instant après qu’il ait terminé sa phrase, le toit de leur abris de fortune décida qu'il avait terminé son travail et que rester en place ne servait plus à rien. Megan lovée contre lui, Damon eut juste le temps de lever son bras libérer de la présence de sa femme pour parer un brin les dégâts que quelques branches et quelques grandes feuilles pourraient faire sur eux - au moins apparemment, ses réflexes n’étaient pas si mauvais.