Meteor shower
Dahlia Jakande & @Cameron Lewis

Le chemin s’étirait entre une prairie verdoyante, parsemée de taches colorées, et de banksias, fleurs emblématiques de l'Australie. Les rayons de l’astre solaire baignaient les environs du stade d’une lueur dorée, révélant un paysage aux contrastes subtils jusqu'aux sommets du mont Coot-tha, dont les contours se distinguaient à l'horizon. Au cœur de ce tableau dynamique se détachait la silhouette de Dahlia, vêtue d'une combinaison kaki visiblement déjà usée, qui se préparait mentalement à la prochaine épreuve des Olympiades. Si les premières étapes de la compétition s'étaient majoritairement déroulées en équipe, cette nouvelle journée revêtait une tout autre atmosphère ; il s'agissait désormais d'évoluer en binôme. Bien que l'entraide et le plaisir demeuraient les maîtres-mots de l’événement, l'activité à laquelle l’israélienne s'apprêtait à participer avait été entièrement revisitée par les bénévoles de la fondation Pearson. À tort ou à raison, les règles avaient été presque entièrement remodelées pour façonner une compétition unique où aucun participant ne pourrait tirer avantage sur l'autre. Quatre binômes avaient ainsi été formés au hasard, chacun désigné par un code couleur correspondant à la combinaison qu'ils devaient porter : orange, bleu, rose et kaki. L'objectif du jeu était de naviguer à travers un décor inspiré du Far West, spécialement créé pour l'occasion. Chaque joueur aurait ainsi la possibilité de se dissimuler parmi les meules de foin, les épouvantails, les statues de taureaux et équidés, afin d'éviter les tirs des autres équipes.

Arborant une paire de lunettes qu'elle avait délicatement perchée sur le sommet de sa tête et tenant une carabine dont les mécanismes semblaient plus complexes à décrypter qu'une équation mathématique, la sylphide se plaça devant les deux portes à battants marquant l'entrée de la zone de jeu. Celles-ci rappelaient étrangement celles des saloons et ne laissaient rien transparaître du décor qui se cachait derrière. Les iris aux éclats mordorés de la jeune femme scrutèrent les silhouettes qui s'amassaient autour d'elle, à la recherche de son ou sa coéquipière. Il ne lui fallut que quelques minutes pour reconnaître le visage de celui qui portait la combinaison identique à la sienne : Cameron Lewis. Si elle ne ressentait pas une once de rancune vis-à-vis du comportement qu'il avait adopté sur le tournage de son dernier clip, Dahlia appréhendait toutefois de devoir faire équipe avec lui. Elle avait autant d'expérience en tir à la carabine qu'en acting. « Je sais que tu aimes faire équipe avec des gens compétents. » commença-t-elle en pivotant pour lui faire face. « Je t’en voudrais pas si tu demandes à changer de coéquipière. » Elle détestait ce sentiment d’impuissance qu’il faisait naître en elle et qui la taraudait depuis lors. Cette impression d’être mauvaise ; de l’être encore, quoi qu’elle fasse ou entreprenne. « J’ai jamais tenu ça entre les mains. Je ne sais même pas comment ça fonctionne. »

Citation :

WIN : Son regard quitta la figure du choriste pour se concentrer sur l'arme qu'elle tenait entre les doigts. Sans qu'elle ne s'en rende compte, le premier tir partit, décochant une tâche de peinture kaki sur l'une des portes à battants.
SO CLOSE : Non loin d'eux, l'un des joueurs de l'équipe bleue, visiblement taquin, fit mine de les viser quand un tir partit et atterrit sur la combinaison de l'israélienne.
FAIL : Lorsqu’une des joueuses de l’équipe rose aperçut le guitariste des ’The Sand Witches’, elle se précipita vers lui pour lui quémander un selfie.