Apocalypse now (zombieraeleah)

(#) Sujet: Re: Apocalypse now (zombieraeleah) Ven 22 Nov 2019 - 12:53

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Une fois dehors je me rends compte que nous aurons peu de répit et peu de temps pour prendre nos jambes à notre coup. Lorsqu’ils m’aperçoivent plusieurs morts vivants se désintéressent du mur en bois de la grange pour se diriger dans ma direction. Des coups de feu les attireront tous, mais je n’ai pas le choix, ils sont bien trop nombreux pour utiliser mon poignard. L’agitation des affrontements finira de toute façon par les attirer ici, alors sans réfléchir plus longtemps j’attrape le fusil que j’avais passé en bandoulière pour commencer à tirer sur les créatures les plus proches, bien trop proches. Rapidement je sens la présence de Mitchell à mes côté, qui à son tour attrape son arme et se joint aux tirs, pour laisser à la brune le temps de s’échapper. Je jette un coup d’œil en arrière, le temps de la voir se redresser et de voir le chien se jeter sur une créature qui s’approchait par derrière.

Mon cœur bat la chamade, et je cherche à discerner le chemin à prendre pour rejoindre la voiture. De nuit et en étant sortie à l’arrière du bâtiment tous les sentiers semblent se ressembler, et la panique se rajoutant j’ai du mal à me repérer dans ces bois que je connais pourtant par cœur. Mitchell attrape mon avant-bras et me tire finalement en arrière, gardant surement la tête plus froide que moi. Je jette un dernier regard aux morts vivants qui s’approchent avant de pivoter et de le suivre, courant rapidement derrière lui. « A droite ! » Je tourne la tête dans la direction qu’il me désigne du doigt avant d’armer son glock et d’éliminer quelques individus, et finalement je hoche la tête et suivie par la brune je fais quelques pas en direction du sentier que je discerne à présent, avant qu’un hurlement ne m’arrête net et ne me glace le sang.

Le temps semble se suspendre alors que je tourne la tête. Mes yeux se posent sur Mitchell, qui est tombé à genoux, un mort vivant accroché à lui, les dents plantées dans son cou et mon cerveau semble se déconnecter. Je vis la scène comme détachée de mon propre corps. C’est impossible, ce n’est pas mort qui hurle, un cri presque inhumain. Ce n’est pas moi qui reste pétrifiée, le fusil qui m’échappe des mains pour rencontrer le sol, avant que je ne tombe à genou. Ce n’est pas moi non plus qui esquisse un geste pour me précipiter sur lui, alors qu’une seconde, puis une troisième fond sur lui.

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Leah parvint enfin à s’extirper de la trappe qui leur avait permis de s’échapper par l’arrière et ne tarda pas à se retrouver sur ses jambes pour commencer à se défendre à son tour, les oreilles bourdonnant à cause des coups de feu et son sang bouillonnant dans ses veines alors que l’adrénaline s’emparait d’elle. Une sensation qu’elle connaissait désormais par cœur. Ses yeux s’habituèrent à l’obscurité et elle remercia intérieurement le ciel qui était dégagé et leur donnait une visibilité qui allait les aider à sauver leur peau. La même attaque sous une obscurité totale leur aurait été fatale. Réalisant qu’elle n’était pas encore sortie de ce merdier, la brune commença à tirer à son tour afin de se débarrasser des assaillants les plus proches, repérant Raelyn et Mitchell un peu plus loin. « A droite ! » Le cri du brun attira l’attention de Leah en direction du sentier qu’ils devaient emprunter et elle se mit à courir dans cette direction, suivant de près le duo qui se trouvait devant elle. Son regard fut attiré par un mort qui rampait au sol, pile là où le jeune homme s’avançait sans se douter une seconde qu’il allait droit sur lui. La brunette ouvrit la bouche pour le prévenir, mais trop tard. Il planta ses dents dans son mollet, lui faisant perdre l’équilibre, se faisant immédiatement assaillir par un autre mort qui lui sauta à la gorge. Interdite, Leah déglutit difficilement en tirant sur eux, même s’il était trop tard ; des autres s’avançaient désormais pour se régaler du corps encore chaud du brun. Elle laissa son regard se perdre sur Raelyn qui se mit à hurler, laissant tomber son arme, comme tétanisée par le spectacle macabre qui se déroulait sous ses yeux. Elle allait se faire tuer. « Raelyn ! » Hurla-t-elle à son tour en se précipitant vers elle, tirant vers les morts qui s’approchaient dangereusement du corps inerte de son amie, profitant de son manque de réaction tandis qu’elle s’avançait vers Mitchell, comme si elle pouvait encore y faire quelque chose. « Arrête ! » Leah redoubla d’efforts pour arriver à la hauteur de la brune, lui tirant violemment le bras. « Raelyn faut qu’on bouge. On ne peut plus rien pour lui. » Le visage ravagé par les larmes, la brune se tourna vers elle et lui lança un regard qui en disait long. Comprenant qu’il était trop tard pour lui faire entendre raison, Leah l’attrapa comme elle pouvait et la tira hors de champ de bataille tout donnant un coup de pied violent dans le corps de l’un de ses assaillants. Ils étaient nombreux, il fallait qu’elles dégagent de là et vite.

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(#) Sujet: Re: Apocalypse now (zombieraeleah) Lun 25 Nov 2019 - 12:57

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Ma vision se trouble et mes mains commencent à trembler, alors que je sens mes jambes se dérober sur moi. J’ai grandi depuis le 12 mars 2008. C’était il y a presque quinze ans, et pourtant en cet instant je me sens aussi fragile et en détresse que lorsque mes yeux se sont posés sur le corps d’Aaron ce jour-là. J’ai l’impression de ne plus être maitre de mes actes, de mes paroles, de ne plus diriger mes membres, de ne plus rien maitriser en fait. C’est impossible, je suis en train de rêver, c’est un cauchemar et je vais me réveiller dans les bras de Mitchell. Mitchell avec lequel j’ai passé les deux dernières années, lui qui m’a sauvée à de nombreuses reprises, et la première fois lorsque j’ai été prise de tétanie en apercevant ma première horde. Mitch sans lequel je n’aurais jamais survécu pendant plus de deux ans, sans lequel je serai devenue folle dans ce nouveau monde. Ce n’est pas lui, étendu par terre en train de hurler alors que les morts vivants arrachent des pans entiers de sa peau.

Et d’un coup il ne hurle plus. Son dernier cri s’étouffe dans un gargouillis atroce, et je sens les larmes ruisseler sur mes joues sans rien pouvoir y faire. Traumatisée, je reste pétrifiée et ne peux détourner mon regard du macabre spectacle de mon compagnon qui, sous les coups de dents de ces créatures, ne ressemblent presque plus à un être humain. « Raelyn ! » J’entends la voix de Leah, mais à cet instant je n’ai pas l’impression qu’elle soit réelle, j’ai oublié sa présence dans tout ça. Je l’ignore et esquisse un geste pour me rapprocher du corps de Mitch, la lèvre inférieur qui tremble. « Arrête ! » Elle s’approche de moi, et je sens sa main se refermer autour de mon bras et me tirer violemment en arrière. Je ne peux l’ignorer cette fois, mais incapable de lui répondre je ne peux que tourner mon visage dans sa direction. « Raelyn faut qu’on bouge. On ne peut plus rien pour lui. » Je suis incapable d’assimiler ses paroles, incapable de réagir aussi lorsque son second bras se referme lui aussi juste en dessous de mon épaule et me tire pour nous sortir de là. Mes jambes se mettent en marche, réagissant à l’impulsion donnée par la brune mais mes pensées restent devant la grange, à côté du corps de Mitchell. Sur le chemin jusqu’à la voiture je manque de trébucher plusieurs fois, et la quatrième est la bonne, ramenant violemment mon bras enserré par Leah contre moi je me laisse tomber à genoux. « Je peux pas… Je… » Moi qui ai toujours été dans le contrôle et la maitrise ne contrôle plus rien à présent, pas les tremblements de mon corps et encore moins mes larmes. « Je peux pas le laisser, je dois y retourner je… » Je relève un regard suppliant vers Leah, et en cet instant je ne fais plus preuve d’aucune logique ni cohérence. Je suis persuadée qu’il est encore vivant, persuadée que je peux le sauver. Il ne m’a jamais laissée derrière, je ne peux pas le laisser.

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Leah sentait que Raelyn n’était pas prête à ça, pas prête à faire face à la mort de Mitch alors qu’elle venait à peine de le retrouver. La brune savait parfaitement ce qu’elle ressentait en cet instant, car elle avait vécu la même chose avec Lene quelques mois auparavant. La relation n’était pas la même mais ça n’enlevait pas l’importance des liens qui les unissaient, surtout avec ce nouveau monde et les sacrifices qu’il impliquait. Mais ça ne valait pas la peine de mourir pour ça, il fallait que Raelyn reprenne le dessus tout comme elle l’avait fait avant elle. Hurlant après elle pour la faire revenir à la réalité, Leah s’avançait comme elle pouvait tout en se débarrassant de ses assaillants les uns après les autres, le regard rivé sur la brune qui approchait dangereusement de l’endroit où Mitch – en tout cas ce qu’il en restait – était entrain de se faire dévorer sous ses yeux. Elle parvint finalement à l’attraper, l’entourant de son bras pour la dégager de là le plus rapidement possible tout en étant reconnaissante de la voir se laisser faire sans signe de lutte. La brune tourna le visage dans sa direction, le regard vide, comme si elle n’était plus connectée à la réalité. Réalisant qu’elle ne parviendrait pas à lui faire entendre raison, la brunette rassembla ses forces pour la traîner à la voiture tout en tirant à vue dès que les morts s’approchaient d’un peu trop près. Ils devenaient de plus en plus nombreux et les chances qu’elles avaient de s’en sortir s’amoindrissaient de secondes en secondes. Soudain, elle senti le corps de la brune se dérober et tomber à genoux, en larmes. « Je peux pas… Je… Je peux pas le laisser, je dois y retourner je… » Le bras toujours autour d’elle, Leah croisa son regard larmoyant et durcit ses traits pour faire comprendre la gravité de la situation à la brunette, même si ça la déchirait d’agir de la sorte. « Relève toi Raelyn, il est trop tard pour lui. On doit y aller, il voudrait pas que tu crèves ici pour lui alors que tu peux rien y faire. Debout ! » Lui cria-t-elle tout en reprenant son bras pour la traîner vers la voiture en serrant les dents, pressant le pas à mesure que les morts s’approchaient dangereusement d’elles.

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(#) Sujet: Re: Apocalypse now (zombieraeleah) Mar 26 Nov 2019 - 16:20

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Quand Leah m’entraine dans sa fuite je me laisse faire, pareille à une poupée de chiffon. Je n’oppose aucune résistance, parce que je n’en suis pas capable, mais pour autant je ne comprends pas. Je ne comprends pas l’utilité de courir, ni celle de fuir. Sans la brune j’aurais baissé les bras en cet instant, seule je n’aurais pas su continuer, pas su me relever et ma torpeur aurait eu raison de moi. Les créatures auraient eu ma peau quelques secondes après celle de Mitchell, et je me serai laissée faire. La douleur aurait duré quelques secondes mais aurait rapidement pris fin, et cette lutte perpétuelle dans laquelle je vis ou plutôt survis depuis deux ans. Aurait-ce était un mal au final ? L’instinct de survie reprendra le dessus, il finit toujours par reprendre ses droits, mais pour l’instant je ne comprends plus rien. Fatiguée, j’ai de toute façon l’impression de ne pas être capable d’aller plus loin. Qu’est-ce que je suis en train de faire, laisser Mitch derrière moi ? C’est impossible je ne peux pas faire ça. Je dois faire demi-tour, c’est la seule pensée – bien incohérente – que j’arrive à exprimer à Leah, alors que je me laisse tomber à genoux. « Relève toi Raelyn, il est trop tard pour lui. On doit y aller, il voudrait pas que tu crèves ici pour lui alors que tu peux rien y faire. Debout ! » Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Rien de tout ça ne fait sens pour moi. Parce que je vais y retourner, je vais aider Mitchell, le contraire serait inhumain, le contraire, l’idée de l’abandonner ici à son sort m’est insupportable. « Non, mais qu’est-ce que tu dis je… » Je le revois tomber à terre, je revois les créatures planter ses dents dans sa chair, éventrant mes certitudes, et mon cœur s’emballe, je panique et peine à respirer alors que le brune me relève de force et continue à me trainer sur le sentier. Je suis un poids mort qu’elle se traine, et quand nous arrivons au niveau de la voiture je m’appuie contre la carrosserie et me laisse tomber à terre, alors qu’elle semble fouiller son sac à la recherche de ses clés. Si mon sac en est rempli je n’ai pas d’arme dans les mains, j’ai laissé tomber mon fusil à côté du corps de mon compagnon et si un mort vivant attaquait maintenant, je n’aurais de toute façon pas la force de l’abattre.

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Cherchant à lui faire comprendre que Mitch était mort et qu’elles n’y pouvaient plus rien, la jeune femme secouait pratiquement son amie comme un prunier pour lui faire reprendre ses esprits, mais rien n’y faisait. « Non, mais qu’est-ce que tu dis je… » Désemparée, Leah continuait de traîner Raelyn qui ne semblait désormais plus du tout être capable de faire face à la réalité. Le regard vide, elle se laissait entraîner sans opposer de résistance mais sans l’aider non plus. La chose égoïste à faire aurait été de l’abandonner sur place, car son corps aurait donné de quoi s’occuper à la horde de morts-vivants qui avançaient inlassablement dans leur direction sans se soucier le moins du monde de ce que la brune venait de vivre à cause d’eux. C’était sans doute ce que la jeune femme aurait fait il y a quelques jours, mais plus maintenant. Elle passait son temps à lui sauver les fesses, mais elle pouvait difficilement faire autrement désormais. Neuf jours, ça n’était rien dans leur ancienne vie, mais dans cette nouvelle réalité tout était différent. Elles avaient traversé trop d’épreuves ensemble pour que Leah la laisse en pâture à ces zombies affamés. Alors elle avait rassemblé le peu de forces qu’il lui restait pour pratiquement porter Raelyn jusqu’à la voiture, laissant la brune se glisser à terre le temps qu’elle mette la main sur ces foutues clés. La panique la faisait agir avec impulsivité, ses mains tremblaient et elle était bien incapable de se concentrer avec une Raelyn en pleurs à terre à côté d’elle et une armée de morts-vivants prêts à leur sauter au cou à la moindre opportunité. « Fait chier. » Lança-t-elle en serrant les dents, abandonnant son sac pour faire rapidement le tour de la voiture afin de passer par le trou laissé par le pare-brise éclaté quelques jours plus tôt. Grimaçant – car le passage ne se fit pas sans égratignures – Leah se laissa finalement tomber sur le siège conducteur afin d’ouvrir la porte de l’intérieur et leur permettre à toutes les deux de rentrer. Elle reconnecta les fils qu’elle avait déjà trafiqué une première fois en volant la voiture, et fit ronronner le moteur en quelques secondes à peine. « Raelyn, monte ! » Demanda-t-elle en sortant et en attrapant leurs sacs respectifs pour les balancer à l’arrière tandis que Pata sautait sur le siège arrière à son tour, langue pendante, comme si tout était normal ; si seulement.

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(#) Sujet: Re: Apocalypse now (zombieraeleah) Mer 27 Nov 2019 - 13:14

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Pendant mes jours passés en compagnie de Leah, j’ai eu sans l’admettre la peur au ventre de retrouver Mitchell mort. Ou de ne pas le retrouver du tout. Ces cinq derniers jours n’étaient qu’une brève période de sursis avant que l’impensable ne se produise, avant que mes craintes de se matérialisent douloureusement. Appuyée contre la voiture, les genoux ramenés contre ma mince poitrine, j’ai l’impression de revivre en boucle la scène qui vient de se produire. Je revois les dents des créatures s’enfoncer dans la chair de Mitchell, le défigurer, j’ai l’impression d’entendre ses cris à nouveaux. Est-ce qu’il crie ? S’il crie c’est qu’il est encore en vie, je dois retourner le chercher. Incapable de savoir si les cris sont dans ma tête, je porte mes mains à mon crâne, tentant de calmer ma respiration. J’halète, comme en proie à une crise de panique, bruyamment, alors que mes larmes brouillent ma vision. Impossible, c’est impossible, cela ne peut être vrai. Hermétique à ce qui se passe autour de moi, je n’entends pas Leah jurer et hisser avec peine dans la voiture. Je ne porte pas d’attention au chien qui, assis à côté de moi couine en me regardant, et grogne en entendant les créatures qui se rapprochent. Ça n’a plus d’importance, de toute façon. La voiture démarre, et les vibrations me secouent, me reconnectant en partie à la réalité. « Raelyn, monte ! » Pas assez pour me sortir totalement de ma léthargie cependant, et le chien aboie dans ma direction, avant de monter dans la voiture, bien plus vite que je ne suis capable de réagir moi-même.

C’est mon instinct de survie qui me sauve. Lui qui prend les commandes quand les premières créatures apparaissent et se dirigent dans ma direction. Lui qui prend possession de mon corps tremblant, me forçant à me relever, à tirer sur la poignée de la porte et à m’installer sur le siège passager. Je claque la portière alors que le premier mort vivant se jette contre la vitre, et Leah démarre en trombe. Il me quitte bien vite cela dit, et incapable de parler je ramène à nouveau mes jambes contre ma poitrine, en proie aussi bien à la peur qu’à une profonde détresse. Alors que nous sortons du bois, je me mord la langue, pour de pas sombrer dans l'hystérie, pour calmer ma respiration bruyante et saccadée.

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Les dents serrées à s’en faire mal à la mâchoire, Leah s’efforçait de penser à tout afin de ne rien omettre ; les sacs, le chien et Raelyn. La brune s’était laissée tomber contre la voiture dans un état presque léthargique, comme si tout était déjà terminé et qu’elles n’avaient pas des dizaines de zombies à leur trousse. Lui hurlant de monter dans la voiture tout en faisant enfin démarrer le moteur à l’ancienne – elle était maintenant persuadée que c’était Mitchell qui était en possession des clés – elle constata avec soulagement que la jeune femme avait encore une once d’envie de vivre puisqu’elle était à son tour entrain de se hisser dans l’habitacle. Sans même attendre qu’elle ne referme la porte, Leah appuya sur l’accélérateur tout en partant en marche arrière ; les zombies lui bloquaient le chemin et elle n’avait d’autre choix que de partir de cette façon. La voiture n’avait plus de pare-brise, ce qui enlevait la seule protection qu’elles avaient grâce au véhicule. Elle remercia intérieurement la providence de leur avoir fait charger le coffre la veille en vue d’un raid matinal, sans doute la seule chose qui allait leur sauver la vie dans les prochains jours. Elles n’avaient aucun plan de secours, aucun endroit où aller ni la moindre idée de la suite des évènements. La brune profita d’un élargissement de la route pour faire un demi-tour bruyant qui lui permis de se remettre en marche avant – ce qui était tout de même plus confortable pour fuir sans risquer de se prendre un arbre à chaque tournant. Dans le rétroviseur, leurs assaillants devenaient de plus en plus petits à mesure qu’elle mettait de la distance entre eux ; elles étaient sauvées. Laissant un léger soupir s’échapper de ses lèvres, Leah jeta un regard de biais à son amie qui était toujours prostrée sur son siège, le regard vide et des larmes coulant le long de ses joues tandis que sa poitrine se soulevait bruyamment. « Je suis désolée. » Lança-t-elle en se mordant la lèvre, cherchant à provoquer une réaction chez la brunette qui commençait sérieusement à l’inquiéter.

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(#) Sujet: Re: Apocalypse now (zombieraeleah) Sam 30 Nov 2019 - 23:20

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Le regain d’envie de survivre qui a pris possession de moi lorsque, voyant les créatures approcher, je suis finalement montée dans la voiture semble déjà disparaître et quitter mon corps maintenant que je suis installée, et maintenant que je suis à l’abri. Comment est-ce possible ? Comment les choses ont pu tourner ainsi ? La grange n’a jamais été attaquée, Mitchell et moi y avons toujours été en sécurité, comment autant de créatures ont pu se retrouver là ? Comment Mitch qui a survécu jusqu’ici et a été mon protecteur pendant tous ces mois peut-il me laisser, maintenant ? Maintenant qu’il devient de plus en plus difficile de trouver de la nourriture, maintenant qu’il devient de plus en plus difficile de se lever chaque matin avec la peur au ventre, de plus en plus compliqué d’avoir de trouver la force de continuer à avoir envie de se battre, envie de vivre ? Je suis en proie à toute ces questions, murée dans mon silence et incapable d’arrêter de pleurer quand la brune décide finalement de prendre la parole. « Je suis désolée. » Je tourne la tête vers elle, la bouche légèrement entrouverte, le regard presque vague, toujours en état de choc. « T’es désolée ? » La phrase résonne dans mon esprit, mais je n’arrive pas à mettre de sens dessus. Elle est désolée. Comme si je venais simplement de perdre des provisions, de me blesser, ou de me tordre la cheville. Pas comme si je venais de voir mon conjoint et compagnon de survie se faire arracher la chair sous mes yeux. « T’es désolée ? » Un rire nerveux dénué toute joie me soulève la poitrine, et finalement je suis incapable de me contenir plus. Je crois qu’au fond je n’en veux pas à Leah, elle est simplement l’exutoire à ma peine, à ma détresse. « TU CROIS QUE J’EN AI QUELQUE CHOSE A FOUTRE QUE TU SOIS DESOLEE ? TU CROIS QUE ÇA VA LE RAMENER ? » Je pourrais m’arrêter là, mais maintenant que j’ai retrouvé la parole j’ai besoin de trouver un coupable, cruellement, j’ai besoin d’en vouloir à quelqu’un et s’il n’est pas juste que cela soit Leah, ma douleur est encore trop vive pour que je le réalise, trop vive pour que je ne redevienne pas celle que j’étais avant tout ça, égoïste et vindicative. « Comment c’est possible que la horde se sont retrouvée là ? COMMENT ? » Elle est sortie cette après-midi, pendant plusieurs heures, et à cet instant j’en suis persuadée, la mort de Mitchell est de sa faute, c’est elle d’une façon ou d’une autre qui a dû les attirer.

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Leah continuait de rouler, mettant toujours plus de distance entre elles et ce cauchemar qui ne devenait plus qu’un point noir au loin. La brune s’interrogeait déjà sur l’étape suivante, sur ce qu’elles allaient faire à présent qu’elles n’étaient plus que deux et que les trois-quarts de leurs provisions ont été abandonnées derrière. L’air anxieux, la jeune femme se tourna vers Raelyn, toutes ces questions lui brûlant les lèvres. Et pourtant, si son désir d’être fixée sur la suite des évènements la faisait trépigner d’impatience, quelque chose lui disait qu’il valait mieux laisser son amie en paix avec les questions logistiques pour l’instant. En effet, son regard était vide et rien n’indiquait qu’elle était encore connectée à la réalité pour le moment. Leah savait parfaitement ce qu’elle traversait, et savait aussi que le pire était à venir. Une fois le choc passé, il fallait apprendre à composer sans son partenaire et ça, c’était le pire. Raelyn n’était pas seule, à l’instar de la brunette qui avait vécu plusieurs mois sans un quelconque appui de la part d’un autre être humain. Se mordant la lèvre, elle reporta son attention sur la route tout en prononçant les premières paroles qui lui venaient à l’esprit ; elle était désolée. Ce qui était tout à fait vrai, même si ces mots paraissaient inutiles et vides de sens au vu de ce qu’il venait de se passer. « T’es désolée ? » La brune répéta ses paroles avec une lenteur calculée en tournant la tête dans sa direction, avec un ton qui ne laissait rien présager de bon. « T’es désolée ? » Un rire secoua la jeune femme, trahissant ainsi la nervosité qui prenait le pas sur le bon sens. Les mains de Leah se serrèrent légèrement sur le volant tandis qu’elle gardait son visage résolument tourné vers la route. « TU CROIS QUE J’EN AI QUELQUE CHOSE A FOUTRE QUE TU SOIS DESOLEE ? TU CROIS QUE ÇA VA LE RAMENER ? » Est-ce qu’une réponse était bien nécessaire ? Sans doute pas, non. Leah était passée par le même état de détresse émotionnelle et elle savait qu’elle s’avérait être le parfait punching-ball pour Raelyn en cet instant, et même si l’idée ne lui plaisait pas, elle serra les dents et s’abstint de répliquer ce qui lui venait en tête instinctivement. « Comment c’est possible que la horde se sont retrouvée là ? COMMENT ? » Elle avait un ton accusateur, et fronçant les sourcils, Leah se tourna vers elle tout en s’efforçant de conserver un ton calme – plus facile à dire qu’à faire. « Tu sous-entends quoi là, que j’ai semé des miettes de pain pour qu’ils retrouvent le chemin de la grange ? Arrête un peu tes conneries, c’est la même horde qu’on a évité de peu il y a quelques jours, et c’était qu’une question de temps avant qu’ils ne nous tombent dessus. » Et ainsi disparu la diplomatie et le tact dont la brune espérait faire preuve ; on ne se refaisait pas.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
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Je suis de celles qui n’aiment pas paraître faibles, qui n’aiment pas montrer leur sentiments et se laisser emporter par les émotions négatives. Si ce nouveau monde m’a appris à ne plus me formaliser de la peur et de l’angoisse – nous sommes tous égaux face aux morts qui se relèvent – c’est la première fois que je ne contrôle plus rien à ce point. J’ai l’impression d’être redevenue la jeune fille perdue qu’Alec a ramassée dans un coin de son appartement, muette après avoir vu son petit ami se vider de son sang sur le parquet de leur appartement. Je n’ai pas envie d’être un poids, pas face à Leah, mais je ne contrôle plus rien, je ne contrôle plus les sanglots qui agitent mon corps, presque semblables à des convulsions. Quand vient le moment de trouver un coupable, quelqu’un à blâmer pour la débâcle de cette nuit, il est tout trouver. La brune n’a rien demandé, elle n’y est pour rien dans l’attaque inévitable que nous venons d’essuyer, mais c’est vers elle que je dirige ma colère, et sur elle que je la déverse. « Tu sous-entends quoi là, que j’ai semé des miettes de pain pour qu’ils retrouvent le chemin de la grange ? Arrête un peu tes conneries, c’est la même horde qu’on a évité de peu il y a quelques jours, et c’était qu’une question de temps avant qu’ils ne nous tombent dessus. » Ma dureté naturelle reprend le dessus, et c’est d’un ton froid, cassant que je lui réponds, un ton qui contraste malgré tout avec les larmes qui coulent sur mes joues et la détresse dans ma yeux. « T’as très bien compris où je voulais en venir. » Ma respiration est saccadée, et j’ai du mal à ne pas exploser à nouveau. « Ils marchaient même pas dans notre direction. » C’est vrai, mais les morts vivants de nos pas des machines, ils sont imprévisibles, et c’est ce qui les rend si dangereux. La voix étranglée par un sanglot, je rajoute. « Alors quoi ? T’as pas été prudente ? C’était une erreur ou c’était volontaire ? » Rien de ce que je dis n’a de sens, parce que je n’en veux pas à Leah, pas réellement. La rancœur qui existait entre nous deux n’a plus lieu d’être aujourd’hui, et je ne pensais pas la compter dans mes amis mais c’est le cas, parce que dans ce monde les liens qui se tissent le font plus rapidement. Mais j’ai besoin de trouver du sens. J’ai besoin de comprendre la mort de Mitchell. J’ai besoin de déverser ma colère, ma haine, et surtout mon désespoir face à cette situation.

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La tension commençait à prendre de l'ampleur entre les deux jeunes femmes à mesure que la voiture s'éloignait des lieux du drame et l'ambiance se chargeait en électricité. En larmes, Raelyn pointait pratiquement un doigt accusateur contre une Leah qui avait bien du mal à porter le chapeau d'une situation qui aurait échappé à tout contrôle à n'importe qui. Elle comprenait sa douleur, elle comprenait qu'elle soit en deuil, mais elle ne comprenait pas un seul instant comment la brune pouvait croire un seul instant qu'elle soit à blâmer pour le fait que la horde leur soit tombée dessus. Si Leah s'était éloignée de la grange, c'était dans l'unique but de lui laisser à elle et Mitchell des moments de tranquillité pour se retrouver. Elle en avait certes profité pour visiter les lieux mais elle n'avait jamais croisé l'ombre d'un mort-vivant. Si ça avait été le cas, elle les aurait alertés et se serait empressée de dégager de là vite fait bien fait. Mais Raelyn semblait avoir abandonné toute logique et continuait de déverser sa rage contre elle, cherchant à tout prix une coupable en elle alors qu'elle lui avait encore sauvé la vie. « T’as très bien compris où je voulais en venir. Ils marchaient même pas dans notre direction. » Oui mais ça, ça ne voulait strictement rien dire. Les mains toujours serrées sur le volant, la jeune femme gardait son regard fixé sur la route pour s'éviter de jeter un coup d'oeil à Raelyn et risquer de perdre patience pour de bon. « Alors quoi ? T’as pas été prudente ? C’était une erreur ou c’était volontaire ? » Volontaire? Elle aurait vraiment tout entendu. « Je sais que t'es en colère et que t'es triste et que ton monde s'effondre... Mais c'est pas une raison pour t'en prendre à la seule personne qu'il te reste. » Le ton de Leah était sec et les mots avaient claqués avec force dans l'habitacle tandis qu'elle prenait sur elle pour conserver ce qu'il lui restait de calme. "... Ca ne le ramènera pas." Il y avait un temps pour la compassion, et un temps pour la claque psychologique. Elle haussa un sourcil en direction de Raelyn afin d'évaluer si elle était proche de la crise de nerfs ou si au contraire, elle commençait enfin à se calmer.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Je n’ai jamais su extérioriser mes sentiments les plus négatifs. Qu’il s’agisse de ma colère, de ma détresse, de ma peine, j’ai toujours été très mauvaise à ça, et ridicule au jeu des confidences. Admettre que je suis blessée à voix haute revient pour moi à admettre que je suis faible, et faible il est hors de question que je le paraisse. Pourtant j’étais incapable de contrôler mon corps et ses réactions. Incapable de fermer les vannes pour que les larmes ne cessent de couler, incapable d’empêcher pour corps d’être pris de tremblements semblables à des convulsions. Je ne savais exprimer ma détresse à haute voix, non, alors pour corps faisait tout ce qu’il pouvait pour l’extérioriser. Après la mort d’Aaron j’avais alterné entre des périodes de mutisme et léthargie, pendant lesquelles Alec me faisait vivre puisque je n’en étais plus capable, et des crises de douleur et chagrin, je n’étais après tout qu’une gamine de vingt et un ans qui voyait son monde s’effondrer. Quand j’avais commencé à reprendre le contrôle de ma vie je n’avais que peu parlé de tout ça, de comme tout ça me faisait me sentir. Au contraire j’avais préféré m’assommer d’alcool, de stupéfiant à en oublier mon prénom. Je me complaisais dans le fait d’aller cueillir un homme tous les soirs pour me tenir compagnie, pour me donner l’impression de continuer à exister dans ses bras.

Dans le monde actuel je ne peux pas me laisser mourir. Parce qu’Alec n’est plus là pour veiller sur moi, et parce que personne ne trainera ce genre de fardeau. Je dois me relever, je dois le faire vite, j’en suis consciente, mais pour l’instant je suis incapable de réfléchir correctement. Je suis incapable de penser à autre chose qu’à la scène qui vient de se dérouler sous mes yeux, et mon cœur me fait si mal que j’ai l’impression d’être en train de faire une attaque. « Je sais que t'es en colère et que t'es triste et que ton monde s'effondre... Mais c'est pas une raison pour t'en prendre à la seule personne qu'il te reste. » La bouche entrouverte je la regarde sans répondre. Il est trop tôt pour foutre une claque, pour tenter de me réveiller, bien trop tôt. « La dernière personne qu’il me reste. Leah Baumann et un clébard. » Un nouveau rire nerveux soulève ma poitrine. « Ferme la. » Je cligne des yeux et une larme roule sur ma joue. Je pose ma tête contre la vitre. « Laisse-moi tranquille. » Je ne veux plus l’entendre. Je ne veux plus rien entendre, et je ferme les yeux, tentant sans grand succès de me calmer.

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Apocalypse now

La brune avait beau savoir que Raelyn n’était pas dans son état normal et qu’elle venait de vivre un sérieux traumatisme, le fait de la revoir telle qu’elle était quelques années plus tôt avant que toute cette merde ne leur tombe dessus avait le don de faire ressurgir de vieux souvenirs. Et pas des plus joyeux. La seule raison ayant amené à ça, à cette entente approximative qui régnait entre elle était le fait que l’apocalypse avait remis les scores à zéro. Que tout ce qui avait de l’importance avant n’en avait plus et qu’à présent, seules leurs capacités de survie et leur sens du danger pouvaient les sauver. Rae l’avait compris et avait laissé tomber son arrogance naturelle au profit d’un comportement plus sociable, en accord avec la position dans laquelle elle évoluait désormais ; celle de proie. Et pourtant, le chagrin et la colère la rendaient encore plus détestable qu’avant, et Leah se retenait tout juste d’arrêter le véhicule pour la jeter sur le bas-côté. Elle ignorait d’ailleurs ce qui l’empêchait de le faire, sans doute un reste d’humanité encore enfoui quelque part qui s’était réveillé le jour où elle était tombée sur la brune et qu’elle lui avait sauvé la vie. Ou étaient-ce ces soirées partagées à discuter tout en faisant des plans pour les jours suivants ? Elle l’ignorait, mais à part se retenir de manger son volant, Leah ne fit rien et se contenta de laisser couler, et ce même si son esprit imaginait mille manières de faire taire Raelyn une bonne fois pour toute. « La dernière personne qu’il me reste. Leah Baumann et un clébard. » Oui, et c’était déjà pas mal. Elle jeta un œil dans le rétroviseur afin de croiser le regard de Pata, mais celui-ci restait obstinément couché. Fronçant les sourcils, elle remarqua la respiration rapide de son chien et se demanda ce qu’il avait. Leur fuite avait été désordonnée et tout s’était passé rapidement après la mort de Mitchell. « Ferme la. Laisse-moi tranquille. » La brune posa sa tête contre la vitre et ferma les yeux, de nouvelles larmes coulant le long de ses joues. Mais l’esprit de la jeune femme était déjà ailleurs et sans même prendre la peine de répondre, elle s’arrêta d’un seul coup sur le bas-côté, écrasant la pédale de frein sans ménagement. Il fallait qu’elle vérifie. Sans un mot, elle sortit de la voiture et se dirigea vers l’arrière, posant sa main avec délicatesse sur Pata qui releva la tête vers elle dans un petit gémissement. « Pas ça, faites que ça ne soit pas ça… » Les larmes aux yeux, elle commença à inspecter le corps couvert de sang de son chien, priant de toutes ses forces pour ne pas trouver la moindre trace de morsure. Mais malheureusement, son regard se porta sur la patte que l’animal avait replié sous lui et c’est là qu’elle la vit, avec une netteté qui ne laissait pas place au doute.

AVENGEDINCHAINS

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Je n’ai pas changé en profondeur, du tout au tout, devant désintéressée et altruiste : je me suis adaptée au nouvel univers dans lequel je me suis vue forcer d’évoluer. Parce que finalement c’est un peu ça qui a guidé mes choix de vie : des décisions basées sur ce qui me permettait de m’évoluer, sur ce qui me permettait de tirer mon épingle du jeu, et à présent sur ce qui me permet de survivre. Développer un sincère attacher envers Mitchell je ne l’avais pas prévu, tout comme développer une sympathie pour la brune, mais ce sont deux choses qui ne font pas de moi quelqu’un de meilleur. Au contraire, je suis persuadée que c’est la face du monde qui a changé, qui s’est assombrie, se hissant à mon niveau et me permettant de mieux me fondre dans la masse. Rendant ma noirceur, mon égoïsme et ma cruauté toutes les trois bien banales. L’instinct de survie et la chute du gouvernement, je suis persuadée que ces deux choses ont réveillé le pire chez certaines personnes autrefois bien sous tous rapports. Finalement, ce n’est pas moi qui ai changé, ce sont les autres qui sont devenus un peu plus comme moi, Leah la première.

Mais la colère, l’injustice et la peine ont cet effet sur moi, je dois bien l’admettre, celui de faire ressortir mes pires côtés. Et injuste, je le suis avec Leah, qui m’a sauvé la vie ce soir encore alors que je perdais le dernier de mes proches d’avant tout ça. Je ferme les yeux, je pose la tête contre la vitre alors que je sens mon sang pulser contre mes tempes, que je sens mon cœur au bord de mes lèvres et mon ventre se nouer, quand la brune freine violement pour garer la voiture sur le bas-côté. Je ne réagis pas tout de suite, pensant d’abord que j’ai peut être dépassé les bornes, qu’elle a peut-être décidé de m’abandonner au bord de la route, mais incapable de ressentir la peur qui découlerait de ce choix, trop abasourdie, anesthésiée par ma peine. Je ne rouvre les yeux que lorsque j’entends la voix de la brune. « Pas ça, faites que ça ne soit pas ça… » Je pivote la tête, pour la trouver au chevet de son chien, et comprend tout de suite. Il est foutu. Il ne se transformera pas en créature mais n’a plus que quelques heures, quelques jours à vivre. Il est contagieux aussi. Le chien était un bon compagnon, mais je ne ressens rien, déjà trop secouée par la mort de Mitchell, bien plus importante. Perdre le chien ne me touche pas, mais semble par contre une fois de plus secouer la brune bien plus que les événements de cette nuit.

Alors je ne dis rien, et ferme à nouveau mes yeux pour les poser contre ma vitre. Elle sait ce qu’elle a à faire. Je n’ai pas la force d’être assez cruelle pour le lui dire à haute voix.

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