Cet après-midi se passait en compagnie du petit Virgil. Cela me faisait toujours quelque chose de revoir les enfants desquels nous avions pris soin, Chloe et moi, lorsque nous vivions ensemble et tentions nous-même de bâtir notre foyer. Le métier de ma fiancée de l'époque nous avait permis d'endosser le rôle de famille d'accueil et honnêtement, j'avais adoré accueillir tous ces jeunes qui nécessitaient des soins et de l'attention. C'était également dans ma vocation de tendre constamment la main aux plus démunis et tenter d'améliorer leur quotidien, ajouter cette notion lorsque je rentrais du travail offrait encore davantage de sens à mon existence à mes yeux. Le cas du petit Virgil avait été différent de nos précédents néanmoins : un nourrisson abandonné par sa mère à la naissance, le père également hors du tableau. Nous ignorions combien de temps nous aurions la responsabilité du bébé et à mesure des semaines qui s'écoulaient, nous nous étions attachés à ce petit bonheur. Puis, le supérieur de la femme avec qui je partageais ma vie avait été contacté : le père du garçonnet entamait les démarches afin d'être reconnu comme tel et obtenir la garde de son fils. La nouvelle que Virgil rejoigne sa famille nous réjouissait, bien qu'un pincement au cœur se faisait irrémédiablement ressentir à chaque fois que nous savions qu'un enfant qui nous avait dérobé une partie de notre cœur s'en irait faire sa vie parmi les siens. C'était une réelle réussite, l'objectif premier, tout ce qui comptait, et Jax était un papa formidable pour son fils. J'étais d'ailleurs réellement heureux que nous ayons gardé contact, de sorte à même former des liens amicaux. Puis, de temps à autres, le Collins me sollicitait pour veiller son fils, ce qui permettait de garder un lien avec l'enfant également.

Alors ça avait été atelier bricolage, course de petites voitures et quelques coups dans le ballon dans mon jardin avant que je servais un petit goûter au garçonnet souriant qui s'était bien dépensé. Alors qu'il terminait son verre de jus de fruits pressés, quelques coups se firent entendre contre la porte de mon domicile. Je soupçonnais fortement que ce soit Jax. J'allais ouvrir et derechef, une petite voix annonça : « Papa » « Eh oui, papa est là ! » je confirmais tandis que Virgil s'élançait affectueusement vers son géniteur. « Alors comment ça s’est passé ? Il a été sage ? » me demanda le jeune papa en prenant son fils dans les bras. « Oh oui, rien à dire, parfait, comme d'habitude. Une vraie image. Bien que très malicieux quand même, » je le taquinais en lui chatouillant le cou, faisant rire le bambin. « J't'en prie, entre ! Fais comme chez toi, » je l'invitais avant d'exposer : « Virgil t'a fait un joli dessin d'ailleurs. » J'allais chercher la feuille coloriée grossièrement. « J'te sers quelque chose à boire ? Rafraîchissement, café ? » Je proposais en m'orientant vers la cuisine. « Ton après-midi chez ta mère s'est bien passé ? » Je questionnais par la suite en servant mon interlocuteur.

J’étais sincèrement ravi d’avoir conservé un contact avec Jax et Virgil après que la loi ait autorisée ces deux-là à se retrouver officiellement. Je n’avais assurément jamais douté de capacités du jeune homme à être un bon père et jour après jour, je ne pouvais que me réjouir de constater que le duo s’épanouissait. Le petit garçon évoluait dans un contexte aimant et serein et j’avais toujours été disponible pour aider le Collins dans quelconque prise en charge. J’étais conscient du train que représentait un enfant à la maison et ne pouvait qu’imaginer la charge de travail qui incombait à Jax en tant que parent célibataire. Néanmoins, le brun relevait cette mission haut la main.

Un large sourire aux lèvres, le garçonnet expliquait le contenu de son dessin à son géniteur. Je souris doucement, amusé par l’imagination débordante dont été doté Virgil. « Merci mon poussin. » remercia son père avant de déposer le petit sur le sol qui réclamait à jouer de nouveau aux petites voitures que je lui avais laissées pour l'occasion. J’acquiesçais et suivais du regard l’enfant qui se précipitait sur le tapis dans le salon, à proximité et à leur vue.

Je demandais ensuite à Jax si son après-midi nettoyage s’était bien déroulé et s’il souhaitait une bière. Celui-ci m’informait qu’il y avait énormément de vieilleries à se débarrasser et acceptait ma proposition. « Tu as réussi à tout trier ? » Je le questionnais, disposé à veiller de nouveau Virgil si le jeune père devait retourner chez sa mère. Je sortais une bière fraîche du frigidaire et la lui tendais, en prenant également une pour l’accompagner. « Tiens, tu sais que j’ai revu Noa, il y a quelques jours. » Je levais un regard attentif vers Jax et demandais, à l’écoute : « Ha oui ? Ça s’est bien passé ? » Mes deux amis s’étaient rencontrés par mon intermédiaire puis avaient développé des sentiments amoureux l'un envers l'autre. Ils étaient sortis ensemble mais leur quotidien houleux les avait séparés. Je savais désormais que Noa fréquentait Gregory, mais j’ignorais où se situait Jax par rapport à la Jacobs.