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 finnley & matt ▲ grown ups

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Message(#) Sujet: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptySam 29 Sep 2018 - 0:01


grown ups
finnley & matt


Oh qu’il s’éclate, le Matt, quand sa bagnole se stationne tout juste devant l’adresse confirmée où Finn se trouve ce soir, en cette date bien spéciale. Et je joue avec les clés de ma voiture, et j’ai le sourire plus grand que ma tête, et j’ai même les petits pas qui dansent, qui trépignent, qui passent du parking jusqu’à la porte. Tambourine sur le bois, joue de la sonnette, attends patiemment. C’était toute une réflexion de génie qui s’était abattue derrière le plan de match évalué à la seconde près, et évidemment approuvé par Jill les yeux brillants la bouche en coeur. Le seul truc sur lequel ma soeur avait trouvé bon de râler, était bien évidemment que je la laissais derrière, et que la suite se passerait entre boys uniquement. Elle aurait droit à une revanche, à un rematch. Je lui avais promis pire déchéance pour son propre anniversaire, j’avais usé de tous les arguments possibles et inimaginables pour acheter son pardon, ou un semblant de, pour finir par lui faire lâcher un soupir additionné d’un roulement d’yeux confirmant que ça allait, que j’avais gagné la partie pour ce soir. Mais qu’elle craigne pas, je m’attends absolument à la voir surgir pendant la soirée, à ce que son rire strident et sa voix que je reconnaîtrais entre mille nous surprennent à un moment ou un autre. J’anticipe presque, de découvrir quand Jill va juger bon apparaître comme la bombe à retardement qu’elle est, qu’elle sera toujours. Quand bien même Finnley était à la base son meilleur ami, le rouquin avait bien sûr finit par faire partie de nos plans foireux. Ou alors, était-ce moi qui m’était greffé à eux? L’important, c’était pas de savoir qui du trio était la troisième roue du carrosse, parce qu’anyways, peu importe l’issue le résultat en serait toujours le même, et ce soir ne ferait pas exception à la règle. On n’a pas 18 ans tous les jours, on n’est pas majeurs et vaccinés en un claquement de doigt, et mes quelques années d’expérience dans l’âge adulte (la blague) me donnaient tous les droits de superviser une bringue digne de mon partenaire par défaut, mon p’tit frère presque, si on joue sur les termes, si on file un coup de violon.  

« T’as le droit de rien voir, essaie même pas. » que je roucoule, à la seconde où Finn finit par ouvrir la porte et céder sous les coups incessants dont je la bombarde depuis une bonne minute. Ouais, je suis collant, et ouais, j’insiste. C’est presque comme si je revivais ma propre majorité à sa place, c’est presque comme un rite de passage et avouez que je sauve pas du tout la mise et ma réputation à avoir un discours de la sorte. Agitant sous ses yeux une écharpe piquée dans les affaires de Ginny - et qui doit probablement être tâchée de peinture à un endroit ou un autre - je laisse au garçon le temps de se couvrir les paupières sous un air attentif, aguerri. Il y échappera pas, et ainsi, j’m’assure également qu’il refuse au minimum, qu’il ne refuse pas les surprises, qu’il plonge tête baissée dans l’échantillonnage de conneries que je lui réserve pour son anniversaire. « Et si tu râles, ça va être pire. » c’est là où Jill me ressemble, ou alors, que je suis sa copie? Parce que ce genre de menaces, c’est typique, c’est assuré, c’est du normal, de l’habituel. Et le shot de rhum que je lui tends pour le relaxer aura l’effet de bien passer, de faire taire les questions et autres commentaires en retenue qui ne feraient qu’entrer par une de mes oreilles, et glisser par l’autre de toute manière. « Inspire, relaxe, y’aura rien qui sera désagréable, promis. » encore heureux qu’il voit pas le sourire en coin bien mauvais que j’engage, maintenant qu’il s’installe aveuglément et comme il peut dans la voiture, que j'enclenche le moteur, et qu’on prend la direction de la première destination de ce soir. Le Lusty Panther, of course, quoi d’autre. Et comme ça, la boîte de strip est déjà cochée de l'horaire. Une grande âme que je suis, oui oui, je sais.  « Joyeux anniversaire, surtout. » laissant à la musique lascive le temps de monter à ses oreilles, je passe du siège conducteur à la porte passager, l’extirpe de sa place avant de l’entraîner vers l’entrée, en prenant bien soin de retirer le bandana à la dernière seconde. Cover payée, il ne peut plus reculer.
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Finnley Coverdale
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le roux de secours
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finnley & matt ▲ grown ups V5Pnm5h Présent
ÂGE : trente-six ans, outch (huit août).
SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas.
STATUT : marié depuis presque deux ans avec ava, ‘’pour de faux’’. le certificat est pourtant bien vrai, mais il n’est pas pressé de divorcer pour autant.
MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié.
LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
gif @ rafikecoyote
POSTS : 10070 POINTS : 200

TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.
CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta.
RPs EN COURS : finnley & matt ▲ grown ups 8d4222b9fbf26c1a082eb41717282d241922f1eb
coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.

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sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.

(04/06)ezra #1cecilia #2madison #3

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RPs EN ATTENTE : amos #2 › tessa #2 › corey #1 › avery #1
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RÉALITÉS ALTERNATIVES : event halloweensujet commun (df)clément (df)lucia (ds)

ABANDONNÉS : saulbryn #1jimmyevejill + theomercure (dz)elliejeanbrynrubyfreyaconstanceheïanaaaronbrynarrowsiannatrevorluanasiennasiennalou #9poppy #1hollysiennajules #2 (ua)jules #2cristina #1lara #4
AVATAR : domhnall gleeson.
CRÉDITS : (ava) @ciloute (sign) astra (gifs) @mona-mayfairs, @gifpacklove, @harley (ub) @loonywaltz.
DC : kieran halstead & maisie moriarty.
PSEUDO : leave.
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/01/2017
https://www.30yearsstillyoung.com/t13131-finn-there-is-no-doubt-even-a-rejection-can-be-the-shadow-of-a-caress
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyVen 5 Oct 2018 - 3:13




MATT & FINNLEY (AOÛT 2005) ⊹ Lets get busy, yeah who's with me, all these lights and they oh so pretty, just one night to live like kids, see I'm on fire and this my city.

(FLASHBACK). Accoudé à la table de la cuisine, mâchouillant nerveusement le bout de son stylo, les factures éparpillées devant lui sans réellement savoir par où commencer tant le retard s’est accumulé, Finnley tente de se concentrer sur cette paperasse, tout en essayant tant bien que mal de lutter contre la fatigue provoquée par les deux postes – celui du supermarché ce matin et celui du bar cet après-midi – de huit heures enchaînés aujourd’hui. Jouant avec l’anse de son énième tasse de café de la journée, c’est une moue exaspérée qui prend place sur son visage alors que le bar au bout de la rue augmente le volume pour signifier du début de l’happy hour, déclenchant une nouvelle tournée générale de cris satisfaits de riverains déjà bien alcoolisés pour cette heure. Si d’ordinaire le bruit émanant du quartier tend à le laisser indifférent (il savait à quoi s’attendre en trouvant ce deux pièces et demi pour ce prix-là du côté de Redcliffe), ce soir il ne parvient qu’à l’irriter un peu plus à mesure que l’animation grandit dans les rues. Et sa concentration perturbée afin d’y voir plus clair dans ces formalités douloureuses n’est pas même une justification à son agacement, contrairement au fait d’être enfermé ici, en cette date symbolique, au lieu de participer à cette effervescence qui s'empare toujours du quartier quand débute la soirée. Aujourd’hui, Finnley a dix-huit ans, et c’est seul avec les factures qu’il n’arrive pas à payer qu’il s’apprête à passer ce cap. Bryn participe à ce camp pour jeunes surfeurs qu’elle réclamait depuis des mois et qui a fini de définitivement dilapider les maigres économies faites depuis leur installation ici ; Danielle autant que Cora n’ont pas jugé nécessaire de faire le déplacement pour l’occasion (ni d’envoyer un sms, pour ce que ça vaut) ; les quelques amitiés qu’il a péniblement réussies à conserver en quittant Canberra et le lycée ne peuvent malheureusement pas faire mieux qu’un coup de téléphone ; les personnes qu’il fréquente depuis son arrivée à Brisbane ne demeurent pas suffisamment proches de lui pour qu’il songe à quémander leur présence en ce jour particulier.

Terminant sa tasse de café, laissant échapper un soupir, il en vient à regretter que Bryn ne soit pas là aujourd’hui, à justifier l’entassement de papiers sur la table, l’accumulation des heures de sommeil en retard, l’enchaînement de ces deux boulots aussi inintéressants que mal payés, cette vie de solitaire imposé par ce rôle de père de substitution qui creuse le fossé entre ce qu’il voudrait faire et ce qu’il doit faire, qui creuse aussi ce décalage entre lui et les autres adultes à en devenir en lesquels il ne parvient pas à se reconnaître. Il devrait être dans ces rues à prendre la cuite de sa vie en compagnie de ses amis, et non pas confiné dans cet appartement à réfléchir aux factures qui resteront impayées ce mois-ci, et à zieuter l’heure avec scepticisme alors qu’on vient tambouriner à sa porte. Il lui faut d’ailleurs quelques instants pour réaliser qu’il ne s’agit pas d’un mauvais tour de son esprit désespéré et qu’une tornade s’abat bel et bien sur sa porte d’entrée. À cette pensée, un sourire naît sur ses lèvres en songeant à la possibilité que Jill vienne le sortir de son ennui ; et si en ouvrant la porte il découvre qu’il s’est trompé de McGrath, ce n’est pas pour autant que son sourire disparaît, bien au contraire. Toutefois, c’est avec un froncement de sourcils qu’il accueille la remarque de Matt, suivi d’un « ah ? » pas vraiment rassuré, presque angoissé. « Euh, mais j’ai le droit à une explication ? Parce que j’étais un peu occupé, avant que tu débarques. » Chassez le naturel, il revient au galop, et c’est sans surprise que sa première préoccupation se dirige vers le tas de paperasses laissé sur la table de la cuisine. Réalisant que ses propos lui font level up de minimum 60 ans sur l’échelle de l’âge qui est le sien aujourd’hui, c’est un « ouais, non, oublie » qui s’échappe finalement d’entre ses lèvres, bientôt appuyé par la menace de Matt. « Moi, râler ? Même pas ça m’a traversé l’esprit. » À peine. Finalement, Jill ou Matt, le résultat est le même, lorsqu’ils ont une idée derrière la tête, difficile de s’y opposer, difficile surtout de résister à la tentation de les suivre dans leurs mauvais coups. Mais aussi sérieux qu’il essaie de l’être, Finnley ne parvient pas à être raisonnable à leur contact. Et c’est bien ce qui lui plaît, cette sensation d’être comme les autres l’espace de quelques heures, d’une journée, ou d’une soirée. Comme ce sera le cas ce soir, probablement. Désormais aveugle, c’est avec hésitation qu’il se saisit du verre tendu par Matt, à l’odeur malheureusement pas assez familière à son goût. Et c’est avec la même hésitation qu’il le porte à ses lèvres, lui provoquant aussitôt une grimace qui déforme son visage. Cela ne fait que lui confirmer ce qu’il pensait déjà ; il ne sera jamais un grand buveur : il ne voit décidément pas quel plaisir procure cette sensation de brûlure qui enveloppe sa gorge, sans parler de cette tendance ridicule à se détruire volontairement le foie. Ou peut-être qu’il manque simplement d’entraînement et de pratique, et que Matt va s’assurer d’être un coach digne de ce nom. « Ah mais j’étais parfaitement relax… jusqu’à maintenant. » Parce qu’il connaît l’énergumène à force, et que le commentaire dont il vient de le gratifier n’est que de la psychologie inversée ; en d’autres termes : crains. S’installant à tâtons dans la voiture de son ami, c’est sa curiosité qui l’oblige à reprendre la parole. « Pas même un petit indice ? » Qu’il se plaint après quelques secondes de route, tel un gamin impatient d’arriver à destination. Et c’est exactement ça ; Finn ne tient plus en place, bien trop excité à l’idée de célébrer sa majorité dignement, parce que c’est bien la tournure que semblent prendre les choses, désormais confirmé par la voix de Matt qui s’élève à nouveau. « Merci ! » L’enthousiasme dans le son de sa voix, pas caché, parce qu’après tout c’est bien le seul à y avoir pensé et on ne peut reprocher à Finn d’être comme tous les gens dans sa situation ; pas mécontent d’être la star de la journée. Toutefois, la mine détendue commence à faire place à un visage plus fermé, sceptique, alors que Matt l’aide à sortir du véhicule, que les sens du rouquin se réactivent, et qu’il est finalement libéré de l’obscurité dans laquelle il évoluait jusqu’à présent. Les oreilles ne mentaient pas, maintenant qu’il a la confirmation par les yeux de ce dont il doutait – et craignait. Le regard qui papillonne entre le spectacle devant lui et Matt à ses côtés, les yeux écarquillés, la lèvre pincée, et une subite envie de faire demi-tour. « T’es pas sérieux ? » Peut-être que finalement il n’est pas comme tous les gens, les garçons, de son âge. « Hein, dis que t’es pas sérieux ? » Mais Matt est sérieux. Oh, bien-sûr qu’il l’est, il plaisanterait pas là-dessus, et le sourire satisfait plaqué sur ses lèvres le trahit. « Euh ouais mais non en fait. » Le rythme de parole qui s’accélère, l’angoisse qui monte doucement. Qu’on se le dise, la perspective de voir des femmes à moitié nues n’est pas le problème en soi ; seulement il préfère quand le cadre est plus respectueux, plus intime. De la même manière, le fait d’y laisser un rein en consommations et autres bonus dans ce genre d’endroit confirme son envie de faire demi-tour, au même titre que le fait de sacrifier l’espace vital dont il aime bénéficier et de renoncer à sa discrétion qu’il chérit tant. Parce qu’il n’en doute pas, ce n’est pas parce qu’il a atteint sa majorité que sa confiance en lui s’est soudainement vue améliorée ; un type aussi gauche que lui va faire tâche dans un endroit comme celui-ci. « Non mais Matt, tu me vois dans un endroit pareil ? J’veux dire, quand une fille est face à moi j’arrête pas de me répéter de la regarder dans les yeux, c’est un réflexe, tu vois ce que ça va donner ici ? » Spoiler alert : un regard bien plus passionné par la plante verte qui se fane au coin de la pièce que par la généreuse poitrine de Chastity. « Puis, la première nana entreprenante qui s’approche de moi va aussi être à l’origine de ma première crise cardiaque. » Il plaisante, mais il y a un fond de vérité. Qu’il ne soit pas novice dans le domaine des relations (purement charnelles comme amoureuses) n’ôte rien à sa gêne. D’autant qu’il sait très bien que Matt serait capable de lui avoir réservé une danse privée pour la peine. Et il n’en démord pas, Finn n’aime pas qu’on envahisse son espace vital sans qu’il n’en donne l’autorisation, et, clairement, il ne l’a pas donnée pour ce soir. « C’est quoi le plan B ? Dis-moi qu’il y a un plan B. » Il finit par questionner Matt, non sans se reprendre aussitôt. « Un plan B qui s’appelle pas Honey Bunnies, j’entends. » Au cas où la précision serait nécessaire. Et probablement qu’elle l’est.



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Dernière édition par Finnley Coverdale le Mar 1 Aoû 2023 - 13:07, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptySam 13 Oct 2018 - 5:56


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Je peux pas dire que j’apprécie pas l’effet de surprise que je peux lire dans le visage rosé si jeune si pur de Finnley. Il regarde un peu partout et nulle part, réalise probablement pas ce qui s’en vient, encore heureux que mon sens du mystère et la quantité plus que limitée de détails que je dévoile sur le programme de la soirée y soient pour beaucoup. Oh, qu’on allait s’amuser. « Occupé le jour de ton anniversaire? Come on. » et j’use du même ton détaché, un brin inquiet qu’il a employé, ne me faisant pas prier pour jeter un coup d’oeil par-dessus son épaule et constater que c’était bien calme à l’intérieur, qu’on devait pas trop y avoir le coeur à la fête, et que mon arrivée comme un cheveu sur la soupe justifiait le fait que le silence de sa grotte faisait un drôle d’écho sur mes directives articulées le sourire aussi grand que con. Plus il se cherche des excuses, plus je sens le coin de mes lèvres qui se retrousse, mes oreilles qui se frisent, mes cheveux qui s’allongent et mes idées qui ne font qu’aller de pire en pire. « Bois, ça va aider pour la suite. »  le moulin à parole et à stress qu’est Finn se voit arrêté l’espace d’une poignée de secondes à peine, le temps que mon regard presque autoritaire s’assure qu’il gobe une longue lampée d’alcool, qu’il s’en brûle les papilles, qu’il se retrouve avec le menton bien humide du poison de la soirée, ou du moins, de l’instant. Y’aura pleins d’autres verres, qu’il s’inquiète pas avec ça, et avec les portions. Engageant le mouvement vers ma voiture, c’est tout de même en fredonnant que j’entends le gamin insister pour en savoir plus sur le plan, pour au moins avoir de quoi se mettre sous la dent, rassurer ses sueurs froides et ses tremblements à peine étouffés. « T’es trop brillant, tu trouverais la première destination dans la seconde. »  que je roucoule, l’oeil rieur, enclenchant le moteur de la bagnole non sans m’assurer que les portes sont bien verrouillées et qu’il ne risque pas de se tirer d’ici sur le chemin. Instinct du kidnappeur presque, et le rôle me fait rire, parce que Jill me l’avait fait tellement de fois, et probablement tout autant à Finnley. Décider de la soirée, rien nous dire, établir le plan au fur et à mesure, mettre les bases de soirées qu’on n’oublierait pas de sitôt, qu’on n’oublierait jamais en somme.  

Le trajet se fait dans le calme, dans le presque malaise de l’autre petit frère d’adoption qui anticipe probablement les pires scénarios, et à qui rien dans mon non-verbal ne doit être rassurant. Stationnés par contre, c’est là où le calcul se fait, et où, dès l’instant où il peut voir ce qui se trame devant lui, le pas de recul s’impose. Main dans son dos, je l’empêche tout de même d’aller plus loin, trop, de s’éloigner de son prix. La musique de club qui pète à travers la porte ouverte, l’odeur de parfum bon marché entre la vanille, la barbe à papa et le rhum qu’on peut sentir passer les rideaux, et Finn qui bloque, déblatère, justifie à nouveau. « Non, quoi? » oh qu’il joue à l’innocent pur et dur Matt, quand il vrille ses prunelles sur le visage pâle, blanc, immaculé du gamin dans l’espoir que de le manière façon Bambi illuminé par des phares de voiture qu’il n’avait pas encore remarqués suffise à le faire taire. Breaking news : ça marche pas du tout comme ça. « Encore heureux qu’ici, la musique soit tellement forte qu’on s’entende même pas penser, encore moins parler. »  sera mon tout premier et seul argument à ses railleries, maintenant que sa frousse de pas être à la hauteur de la gent féminine présente à l’intérieur du bâtiment qui dégage une drôle de vibe de chair et de vice jusqu’à l’autre bout du trottoir. Bien sûr que j’avais remarqué que mis à part avec ma soeur et encore, Finnley était pas du genre loquace et à l’aise, avec les nanas. Bien sûr aussi qu’avec moi dans les parages et ma tête de nigaud toujours à une vanne de charmer, on donnait l’impression d’être inégaux. Mais y’avait une bonne motivation derrière le passage au strip club, je jure. L’espace d’un instant, d’une soirée, je me disais que ça pourrait casser sa timidité de venir dans un endroit pareil, de pousser ses limites à ce point, de le sortir de sa zone de confort sur un temps phénoménal. Ouais et sinon, bah c’était tout de même une danse contact qu’il aurait gratuitement, et au prix où ça semble être détaillé de nos jours, que je l’entende pas râler non plus. « Mais si tu y tiens, tu peux sûrement discuter de météo, de ta couleur préférée, de ce qui te calme, de tes projets d’avenir, de la décoration de ta chambre. » viennent les suggestions pour alléger la situation, la proposition de base que je pimp up un peu, tente de lui vendre. Il se débat pour que je puisse mieux renchérir, il hésite pour que j’en profite et pousse un peu plus sa silhouette vers le doorman qui arque à peine un sourcil devant nos négociations déjà perdues d’avance pour le pauvre rouquin. « Tu survis quotidiennement à Jill, ta crise cardiaque est pas prête d’arriver. »  chantonnant l’évidence, y’a pas rien de plus qu’il peut ajouter au sujet de ma cadette à même d’avoir entretenu sa carapace à ne plus être impressionné, à ne plus douter de la décadence humaine. Jill dans son genre était plus qu’un sac à surprise, mieux qu’une bombe à retardement. Et voilà qu’avec elle comme meilleure amie, Finn avait déjà une longueur d’avance sur la plupart des humains de nos jours.    

« Jamais je me contenterai d’un triste B pour tes 18 ans. » furent mes derniers mots, avant d’entraîner pour de bon le garçon dans mon sillage à l’intérieur. Déjà, le jeu de lumières y est pour beaucoup. Cacher ses joues que je devine être en train de rougir au nombre et à l’efficacité des cambrures que le duo de demoiselles sur scène multiplient. Mais c’est pas ce spectacle là qui devrait l’intéresser, ou du moins, qui le distrait un temps, maintenant qu’on nous rejoint dans la seconde. Une jolie blonde aux grands yeux bleus, le sourire mutin, le corps que t’as même pas envie de quitter des yeux, et la lingerie qui fait presque stupide sur ses hanches dessinées au couteau. « C’est lui, le fêté? »  sa voix douce qui porte tout de même par-dessus le rythme agressant et agressif des colonnes de son nous entourant. Commandant deux bières d’un geste, j’hoche de la positive à la question, complétant le tout en déposant sur la tête de Finnley un chapeau de carton décoré de paillettes et de rubans, la totale pour souligner le jour spécial, et rendre la scène encore plus ridicule. « Lui-même. » et elle esquisse un pas de plus dans la direction de Finn, les prunelles qui détaillent son visage, s’arrêtent à la hauteur de sa mâchoire, remontent le long de ses tempes. « Jolie tignasse. »   qu’elle précise, le doigt qui se perd dans ses mèches, et mon rire stupide qui suspend le reste. Puis, sachant très bien que l’entente que j’ai prise avec elle la veille d’amener mon ami en isoloir le temps de lui offrir un 20 minutes top chrono de déhanché arrivera dans la seconde, je trouve l’excuse la plus bidon du monde pour les laisser à deux vivre le moment, immensité and such.  « Si tu me cherches, je serai en train de tenter de trouver celle qui est la plus loquace pour poursuivre la conversation. »
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyVen 26 Oct 2018 - 21:52



Occupé le jour de son anniversaire, oui, aussi pathétique que cela soit, il n’en demeure pas moins que c’est la (triste) réalité. Affichant un sourire pincé en guise de réponse à ce constat, Finn jette un coup d’œil à la table derrière lui, à ces facteurs entassées, à cette tasse de café froid, à cette pièce vide qui ne fait que traduire de la solitude dans laquelle il s’est enfermé contre son gré – ou est-ce de son plein gré ? Finnley persiste dans son silence, ayant conscience que c’est un combat perdu d’avance que d’essayer d’argumenter face à Matt, pour plusieurs raisons : tout d’abord parce que ce dernier – malgré tout le respect et l’affection que lui porte le rouquin – ne sait probablement pas ce qu’impliquent les responsabilités de la vie d’adulte (et il en reste que cette paperasse doit être mise à jour au plus vite ; peu importe la date indiquée sur le calendrier). Aussi, parce qu’il n’a jamais su négocier face à un McGrath. Si habituellement il s’agit de Jill, il connaît suffisamment l’ainé de cette dernière pour en conclure qu’il sera, là aussi, mis en échec. Enfin, la perspective d’être tiré de la morosité qui règne dans son appartement (quand bien même il risque de le regretter d’ici quelques heures) est loin de lui déplaire, tout comme l’idée de fêter dignement son dix-huitième anniversaire, et d’échapper ainsi à ses responsabilités d’adulte envers lesquelles, de manière conditionnée, se sont pourtant tournées ses pensées il y a quelques instants. Alors oui, que Matt oublie sa protestation qui n’a pas lieu d’être. Le McGrath est l’un des seuls à avoir pensé à lui, le seul décidé à lui offrir ce qu’il est en droit de réclamer en ce jour si symbolique. Une célébration digne de ce nom, qui lui permettra de se sentir comme tous les autres, qui aura bien plus de sens à ses yeux qu’elle n’en a pour le commun des mortels. Ce soir, Finn oublie Bryn, ce rôle de papa de substitution qu’il peine de plus en plus à assumer, ces facteurs qui s’entassent, ces deux boulots qu’il enchaîne sans passion, pour n’être qu’un gamin en phase de devenir véritablement un adulte et dont le seul but dans les prochaines heures est de s’assurer d’oublier celles-ci au réveil. Et c’est le verre tendu par Matt qui lance les hostilités, permettant à ce dernier de marquer le premier point d’une longue série dans ce combat inégal, ce sourire satisfait plaqué sur les lèvres alors que le visage de Finn se déforme sous l’effet de l’alcool qui glisse le long de sa gorge. Il ne sait pas exactement en quoi cela va l’aider pour la suite, parce que là aussi le constat est triste ; à son âge, Finn n’a jamais été suffisamment éméché pour réellement prendre conscience des effets de l’alcool sur lui. Alors il se réfère à Matt comme si celui-ci était son maître Jedi, et en vérité, c’est probablement le rôle que va avoir ce dernier tout au long de la soirée. C’est toujours docilement qu’il se laisse aveugler, qu’il le suit ensuite jusqu’à sa voiture, et sa nouvelle protestation n’intervient que pour avoir une idée de l’endroit où son ami compte l’emmener. Parce qu’il est ainsi, Finn, curieux, n’aimant pas nécessairement se faire surprendre, aimant que les choses se déroulent comme il l’avait imaginé – autant dire que c’est désagréable pour lui d’être dans le flou le plus total. Et Matt qui n’est pas décidé à laisser échapper le moindre indice, provoquant un soupir déçu au rouquin, augmentant ainsi la tension, l’angoisse, dans ses veines, autant que les scénarios les plus insensés et inconscients qui se bousculent dans son esprit.

Lorsque la voiture arrive enfin à destination, la quiétude qu’il ressent à l’idée d’enfin en savoir plus sur les intentions de Matt n’est que très brève ; lorsqu’il recouvre la vue, que ses pupilles papillonnent autour de lui et qu’il prend conscience de la surprise réservée par son aîné, sa réaction consiste en un mouvement de recul qui s’impose de lui-même, et de nouvelles protestations qui, comme les précédentes, ne seront guère écoutées. La main de Matt qui l’empêche de fuir comme il le voudrait, et toujours cet air innocent plaqué sur son visage alors qu’il s’amuse de sa réaction – encore et toujours. Oh qu’il voudrait se réjouir, Finnley, qu’il aimerait se sentir dans son élément autant que cela semble être le cas pour Matt, être capable de se sentir suffisamment à son aise pour être ce à quoi il aspire depuis le début de la soirée, depuis le début de son adolescence : un type comme les autres. Un jeune homme qui devrait avoir le sourire jusqu’aux oreilles à l’idée d’être ici, les yeux qui brillent, qui devrait trépigner d’avance quant au show dont il va être le spectateur privilégié. C’est un regard noir qu’il adresse à la raillerie de Matt, et bien que l’envie de lui hurler dessus pour lui prouver qu’il a tort soit tentante, Finn n’a aucune envie de se faire mettre à la porte avant même d’avoir franchi celle-ci, n’a surtout aucune envie de s’afficher plus qu’il n’a l’impression de déjà l’être. Car même s’il a conscience qu’argumenter face à Matt ne sert à rien, c’est pourtant une pléiade de justifications qui s’échappent d’entre ses lèvres pour faire comprendre à son ami à quel point cette idée est mauvaise ; à quel point il est mal à l’aise. « Ou d’à quel point j’ai sérieusement envie d’étrangler mon pote, peut-être qu’elles seront de bon conseil. » Lui-aussi y va de sa suggestion, non sans plisser des yeux d’un air las. Qu’on se le dise ; s’il déprécie l’endroit, il apprécie sérieusement le geste de Matt, et c’est la raison pour laquelle il se retrouve à faire quelques pas en avant – bien que la main de Matt bien plaquée contre son dos s’assure qu’il ne cède pas à la tentation, encore bien présente, de fuir. « Ouais, mais Jill se fout pas à poil sur mes genoux. » Il rétorque, dans une tentative de garder un minimum de contrôle sur la situation alors qu’encore une fois, il doit admettre que Matt a raison. Survivre à cette soirée ne semble pas si compliqué en comparaison de survivre à Jill le reste de l’année. Mais Jill est son amie, elle le connaît, elle le pousse hors de ses limites, mais il garde toujours une certaine maîtrise de la situation. Ce soir, c’est différent, parce que c’est bien cette situation – ou plutôt Matt – qui a l’ascendant sur lui, et non l’inverse.

Malgré tout, la réflexion de Matt quant à l’inexistence d’un plan B provoque un sourire sincère sur les lèvres de Finn, lui confirmant une nouvelle fois de lui laisser une chance, ne serait-ce que pour saluer ses efforts. S’il persiste à être mal à l’aise, il peut concéder à mettre cette gêne de côté – ou du moins, prétendre que c’est le cas. Peut-être que c’est la technique pour qu’il finisse par se prendre au jeu, dans tous les cas c’est nécessaire pour deux raisons : ne pas faire regretter à Matt de lui avoir réservé sa soirée, et tenter de se sentir normal le temps d’une soirée. Suivant timidement un Matt qui fait preuve d’une assurance qu’il lui envie, Finn doit s’avouer vaincu alors que se dessine devant lui le premier spectacle de la soirée : cette gêne n’est pas décidée à s’en aller. Au contraire, elle ne semble que se multiplier à mesure qu’ils avancent, à mesure qu’il prend une nouvelle fois conscience qu’il n’est pas à sa place. Oh, bien-sûr qu’elles sont désirables ces demoiselles, que malgré ses joues qui rougissent ses yeux n’arrivent pas à quitter leurs courbes, pour autant il demeure bloqué par ce manque de confiance en lui ; par cette impression d’être ridicule, cette certitude que dans d’autres occasions, cette blonde qui s’approche de lui ne le regarderait pas avec les mêmes yeux. Et c’est logique, elle ne fait que son travail, et c’est bien ce qui le gêne d’autant plus. Le fait que tout ceci n’est qu’une illusion, lui qui aime s’ancrer dans la réalité. Un regard presque noir en direction de Matt quand celui-ci l’affuble d’un chapeau ridicule, contrebalancé par un sourire pincé parce que malgré tout ça l’amuse, Finnley se veut silencieux, les yeux qui abandonnent Matt pour se poser à nouveau sur la jeune femme, bien que dans l’immédiat il n’ose guère laisser ses prunelles papillonner au-dessous de son visage, alors que de son côté elle semble prendre le temps de le dévisager, de haut en bas, amplifiant son malaise. Il y a bien que dans un endroit comme celui-ci qu’un type comme lui peut susciter l’attention d’une fille comme elle, et encore une fois, ça lui donne envie de fuir. Sa main qui glisse dans ses cheveux, son compliment qui sonne faux, et Finn qui serait presque tenté de répondre « jolie poitrine » juste pour faire taire le rire de Matt, mais qui a peur de s’attirer les foudres de la blonde. « Euh… Merci ? » Ce sont les seuls mots qui s’échappent d’entre ses lèvres, et aussitôt il se maudit silencieusement d’être aussi ridicule. Cette situation n’a rien de naturel, et c’est bien ça le problème. « Qu-quoi ? » Il s’exclame finalement quand la voix de Matt – et son existence, par la même occasion – se rappelle à lui. Maintenant ? Tout de suite ? Pas même le temps de s’enfiler quelques shots pour se donner un semblant de contenance ? La jeune femme qui s’empare de sa main pour l’emmener avec elle répond à cette interrogation par la négative, alors que Finn adresse un dernier regard au McGrath avant de disparaître dans un isoloir.

Il ne sait pas si ces vingt minutes lui ont paru durer une éternité ou un court instant, il ignore s’il a trouvé ce moment satisfaisait ou gênant, c’est un mélange de sentiments qui anime le rouquin alors qu’il reprend sa liberté, cherche et trouve Matt, poussant un soupir de soulagement à cette idée, alors qu’il se sent rougir à nouveau alors que la blonde lui ébouriffe les cheveux une dernière fois avant de claquer un baiser sur sa joue. C’est toujours l’impression d’être ridicule qui prédomine, non plus face aux corps dénudés tout autour de lui, mais parce qu’a priori il est « trop chou ». Cela ne fait que confirmer ses appréhensions ; il n’a aucune crédibilité et la jeune femme n’a pas manqué de le souligner. C’est encore une fois dans le silence qu’il se mure face à Matt, partagé entre l’envie de lui faire un high five parce que, malgré tout, c’était pas désagréable comme moment – c’était carrément pas désagréable du tout – et celle de passer ses nerfs sur lui, parce qu’il ne peut s’empêcher de se sentir stupide. C’est finalement sur la bière devant lui qu’il préfère porter son attention, et dont il s’empare pour étancher sa soif – ou calmer son cœur qui s’est emballé ? « Je lui ai pas parlé de la déco de ma chambre. » Qu’il souligne ensuite, un sourire malicieux sur les lèvres, l’air de dire « tu peux être fier ». L’air de confirmer à Matt que, finalement, il a bien fait de l’emmener ici, qu’il s’est pris au jeu et qu’il est comme tous les autres, en fin de compte. Le regard vif, capté par les courbes féminines, le corps qui se réchauffe à cette vision, le sourire qui naît sur les lèvres, et les yeux qui ne quittent plus la scène principale qu’il tentait d’éviter en entrant ici. « Mais t’es conscient que t’as mis la barre haute dès le début et qu’il faut maintenir le cap jusqu’à la fin de la soirée ? » Il ajoute, reprenant peu-à-peu une certaine assurance qui lui manquait cruellement en entrant ici ; réalisant surtout qu’il est prêt à baisser sa garde, à faire tomber ces barrières qui l’emprisonnent dans cette retenue qui le caractérise. « Ça va pas être facile, après ça. » Il termine, avec un léger rire et le sourire niais, tandis qu’il porte une nouvelle fois la bière à ses lèvres, le plus naturellement du monde, preuve en est qu’il est définitivement enchanté par la surprise de Matt, ou qu'il essaie de s'en convaincre, et prêt à l’accompagner les yeux fermés dans celles qui suivraient.  



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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyVen 2 Nov 2018 - 4:49


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C’est trop de dire qu’à l’instant où les néons ringards, les fluorescents criards claquent sur son visage, je suis presque ému? Fallait dire que Finn était comme un frère pour moi, dans l’essence même du terme. Entre lui et Tad, mes soeurs avaient su apporter à la maison des spécimens de qualité, des dudes avec qui la vie était simple, était plus facile. Cooper était pas là ce soir, mais je doutais pas une seule seconde qu’il aurait parfaitement pu s’aligner aux intentions de la soirée ; s’il avait pas eu un autre truc à faire avec Gin. N’en restait que le rouquin à mes côtés avait l’oeil relativement presque aussi brillant que le mien, il le savait juste pas encore. Alors ouais, je suis pas du tout étonné lorsque sa timidité revient au galop, lorsqu’il se la joue totalement comme je l’avais prédit, un peu trop renfermé à mon goût, mais suffisamment tenace pour me relancer de quelques piques qui me prouvent qu’overall, il a pas juste fermé son esprit à toutes expériences, qu’il reste vif le temps qu’il faut. « Attention qu’elles se mettent pas en tête de t’initier à la fessée. » ses menaces ne me font pas un pli, maintenant que j’hausse le sourcil, m’assure de le dire un brin plus fort que tout le reste, que la musique et le refrain grivois qui casse tout le sérieux de la chose - comme si sérieux il y avait. Les joues de mon ami complètement rosies par le stress, c’est tout juste si j’ai pas envie de prendre son menton pour détourner son attention vers la scène alors qu’une nana déguisée en ce qui semble être de loin une abeille version playboy de première gamme qui se dandine au rythme du dernier tube de Gaga. Mais je le fais pas, parce que la suite est encore mieux, et que la silhouette qui avance vers nous a été sélectionnée au taquet, le coup d’oeil qu’il faut, et le sourire angélique qui en ferait ramer plus d’un. Tout fier de ma trouvaille et encore plus d’en faire offrande au gamin qui passe enfin le cap de l’adulte ce soir sous mes yeux, je retiens à peine un hoquet alors qu’il parle de Jill en des termes moins chastes. « Don’t you dare. » y’avait cet accord tacite entre nous deux, à savoir qu’il était parfaitement au courant que je jouais pas autant sur le front de la vie amoureuse de Jill que sur celui de Ginny. Sachant pertinemment de toute façon que plus j’amenais mon avis à la deuxième de la famille, plus elle ferait en son sens et donc tout ce que je lui interdisais d’accomplir, n’en restait que si elle se tapait Finn, là, ça serait du domaine du malaise. Il fait comme si, je roucoule la seconde d’après, oublie les scénarios, oublie les allusions, enjoy le moment et en redemanderait presque. « Poli, en plus d’être mignon. » la stripper qui bat des cils presque au rythme de la chanson j’aurais pu parier, et c’est telle une maman oiseau laissant s’envoler son poussinet que je regarde l’oeil ému Finn partir avec la demoiselle. Exagérant une fausse larme, étirant les bras devant moi pour encourager l’élan, il disparaîtra de mon champ de vision la seconde d’après, quand je me tourne pour filer au bar le coeur léger.    

Un vrai bro qui a déniché un sofa deux places en bordure de scène, qui fait pas de frasques, qui admire le spectacle comme un beau con, le sourire de nigaud et l’oeil alerte. Je compte pas le temps que ça prendre à Finn avant de venir me rejoindre, faisant confiance au chrono interne de la danseuse qui doit être réglé à la milliseconde près pour ne pas se faire rouler d’un maigre dollar de trop. Il est ébouriffé lorsqu’il vient se poser à mes côtés, les lèvres rouges, les vêtements presque entièrement remis en place sous l’effort, le casque de fête sur le côté de sa tête encore un brin sous le choc. Rigolant à gorge déployée, ma bière tinte sur la sienne, avant d’entendre le verdict de la chose d’une voix qu’il tente de garder le moindrement contenue. « J’espère ; sauf si c’est pour l’inviter à venir voir ton couvre-lit de plus près. » le jeu de sourcils du gros lourd que je personnifie, la tête qui dodeline au rythme de la musique et le galbe de la poitrine de la lady face à nous qui s’emballe dans l’angle. Le rouquin observe lui aussi le spectacle non sans me faire comprendre d’un coup d’oeil, d’une poignée de mots, de quelques remarques que ça va, que c’est cool, que je suis pas trop à chier côté party planner ce soir. Pour le moment. « Depuis quand un McGrath déçoit, dis-moi? » jouant sur le potentiel de surprise que je n’ai pas nécessairement envie de gâcher alors qu’en effet, on commence à peine la soirée et qu’il reste encore tant à découvrir, je me cale dans les coussins. Énigmatique - ou ce que je me convaincs d’être - je renchéris, la voix qui chante. « En vrai, j’pensais que t’allais t’accrocher les pieds ici et que je pourrais call it a night relativement tôt. » je laisse le temps à Finn de paniquer juste un peu, avant de terminer ma bière d’un trait, victorieux pour la peine. « J’déconne. » à sec? Pas de problème. Comme un radar, la serveuse à peine vêtue qui errait à notre diagonale se poste en bordure de la banquette à la seconde où le rouquin me rejoint au département des verres vides. « … mais pas elle apparemment. » oh non qu’elle se moque pas, qu’elle est pas là pour blaguer, quand elle s’arque à notre intention, et flash les shooters qu’elle fait tenir savamment dans son décolleté.

Et ouais, on aurait pu rester ici. On aurait pu et quelque part, je me dis que j’aurais presque dû insister pour que Finnley puisse vivre l’expérience complète, à s’en écoeurer. Mais à la place, le planning continue de rouler, et je trouve le courage de m’extirper du cuir pour nous appeler un taxi, responsable jusqu’au bout (mais pas suffisamment pour avoir lésiner sur l’alcool pendant la maigre partie de la soirée qu’on ait pu passer ici). « Faut dire merci à mes parents pour la suite. » que j’explique, entraînant le garçon avec moi entre le bar et le stationnement, entre le trottoir et sur le siège arrière du véhicule qui nous traîne vers la 2e destination surprise. La ville est déjà bien endormie, bien illuminée lorsqu’on s’engage sur l’autoroute, file un chemin et un autre, laisse passer cortège de gens qui célèbrent peut-être une occasion spéciale eux aussi, mais assurément pas autant que nous. Un bon vingt minutes nous séparaient de Treasury Casino et de ses jeux de lumière impressionnants, presque autant que ceux qui moulaient les cambrures de Jasmine au club d’avant. « Et si tu gagnes, c’est all yours. » mes parents financent la somme sans savoir, ils s’en balancent anyways. Et quelque chose me dit que ce soir, on risque d’être chanceux. Je le feel black jack, je le feel poker, je le feel machines qui tintent et martinis. Je le feel tout court, et laisse encore une fois Finn passer devant alors que le tintement des jetons et le brouhaha des joueurs suffisent à m’emballer comme un gamin à la veille de Noël.
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Finnley Coverdale
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le roux de secours
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ÂGE : trente-six ans, outch (huit août).
SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas.
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MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié.
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TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyVen 9 Nov 2018 - 1:36


La soirée n’est pas encore officiellement lancée que le rouquin est déjà traversé par une multitude de sentiments contradictoires. Il ne devrait pourtant pas s’en formaliser, si d’ordinaire Jill est à l’origine des ascenseurs émotionnels qu’il peut ressentir, il semblerait que finalement ce ne soit pas une spécificité propre à la jeune femme ; mais aux McGrath de manière plus générale. Matt prend la relève de sa sœur concernant cette capacité déroutante à bousculer Finnley, à le pousser hors de sa zone de confort et le moins que l’on puisse dire c’est que l’aîné McGrath n’a rien à envier à sa cadette, bien au contraire. Jill ne l’a encore jamais confronté à pareille situation, à pareille gêne – et il n’est pas mécontent qu’elle s’en soit abstenue. Malgré ses efforts, difficile pour le jeune homme de dissimuler son malaise ; c’est quelque chose qu’on lui reproche autant qu’on s’en amuse : ses émotions s’expriment sur son visage sans même qu’il n’ait besoin de forcer le trait. Une chose est sûre, cette soirée ne fait que lui confirmer qu’il s’agit-là d’un point sur lequel il doit travailler ; une neutralité affichée sur ses traits lui permettrait probablement d’ôter – ou du moins, d’atténuer – le sourire satisfait plaqué sur les lèvres de Matt. Ainsi, à défaut de parvenir à faire disparaître la teinte rosée de ses joues ou les tics nerveux qui animent ses mains, il use de l’arme qu’il maîtrise le mieux pour maintenir un semblant de contenance : les mots. Une pique par-ci, une réflexion par-là, et Finn essaie de ne pas donner entière satisfaction à Matt ; essaie de ne pas lui accorder la victoire trop facilement. Mais ses réflexions demeurent gentilles, amusées même, dans le fond, traduisant de ces sentiments contradictoires qui l’animent depuis qu’il est sorti de la voiture de son ami. Partagé entre la gêne et l’envie, partagé entre le dépit et la joie. « T’en fais pas, tu seras le premier à qui je montrerai ce nouveau talent. » Si on aménage le geste pour coller à la situation, et que la fessée se transforme en bon coup de pied au cul que Matt se rassure, il aura l’occasion d’expérimenter la teneur des apprentissages en question s’il continue son petit jeu. C’est presque mérité d’amener Jill sur le tapis, même si ce n’était, à la base, aucunement volontaire de la part de Finn, mais un simple constat : il survit peut-être quotidiennement à Jill, mais cette dernière ne lui a encore – fort heureusement – jamais fait le coup de se dénuder sur ses genoux. La situation n’est pas comparable et à en croire la réaction de Matt, il semblerait qu’il le comprenne. Un simple haussement d’épaules innocent en guise de réponse, avec un presque sourire sur les lèvres pour encore une fois tenter de garder la face, Finn a toutefois pris note qu’une ligne a été franchie, involontairement peut-être, mais il ne compte plus s’approcher de celle-ci. Quand bien même c’était mérité de provoquer – momentanément – la gêne de Matt, songe-t-il une nouvelle fois, alors que l’effeuilleuse qui se joint à eux provoque un nouvel élan de panique au rouquin, tout cela sous les yeux brillants du McGrath, qui prend bien trop de plaisir à ce spectacle plutôt que de centrer son attention sur celui qui se déroule sur scène. C’est à sec, sans même un verre contenant une dose de courage que le jeune homme se retrouve emporté dans un coin plus intime, loin de Matt et ses railleries qui, finalement, lui manquent aussitôt que ce dernier disparaît de son champ de vision.

Il cherche à faire réapparaître son ami dans celui-ci aussitôt libéré, et c’est sans difficulté que ses prunelles le retrouvent dans la salle, près de la scène, la nuque arquée pour ne pas rater une miette du spectacle ayant lieu sous ses yeux. Évidemment. Réflexe oblige, c’est toutefois avec politesse qu’il se sépare de la stripteaseuse, lui permettant ainsi de gagner quelques précieuses secondes avant de rejoindre Matt, avant d’admettre la défaite et d’encaisser les jubilations probablement excessives de son ami : il a eu raison, c’était effectivement une bonne idée. Qui demeure toujours gênante, mais pas déplaisante, les deux pouvant coexister dans la vague d’émotions ressenties par Finnley depuis le début de la soirée. Et ça ne manque pas ; c’est bruyamment que Matt se satisfait de la vision d’un Finn encore un peu secoué, qui admet à demi-mot que c’était bien, qui veut presque inciter son comparse à être fier de lui. « Ah ça, c’est déjà agendé à la fin de son service. » Il rétorque à la remarque de Matt, se refusant de bafouiller face à celle-ci et laisser le McGrath prendre encore un peu plus l’avantage. Cette fausse assurance tranche avec son comportement d’il y a à peine une demi-heure, qu’on ne s’y méprenne pas Finn n’en est pas moins timide ; mais à défaut d’avoir un charisme à surpasser celui de Matt ou une confiance en lui à égaler celle de la stripper, c’est par les paroles qu’il parvient à faire bonne figure et encore une fois, le naturel reprend bien vite ses aises. Il sait qu’il n’a rien à prouver à son ami, pour autant ce n’est pas déplaisant d’entrer dans son jeu, d’avoir l’impression, furtive, d’être celui qu’il voudrait réellement être. Cette aisance, ces danses, rien de tout cela n’est désagréable en réalité, du moins si on s’en tient à une visite unique et brève ; c’est là tout l’intérêt de la chose, c’est ce qui rend l’instant si agréable. Finnley se connaît suffisamment pour savoir que tôt ou tard son cerveau va lui aussi reprendre ses aises, que toutes ses craintes et sa perception de la situation mises de côté depuis quelques minutes vont se rappeler à lui sous la forme de ces nombreux questionnements qui le font réfléchir plus qu’il ne le devrait. D’une danse captivante à laquelle il a pris goût il va divaguer à cette notion d’objectivation d’une personne, d’une main se perdant délicatement dans ses cheveux il va en voir l’illusion traduite par ce geste, d’une sensation d’être à son aise il va laisser place à cette impression d’être toujours plus ridicule. Mais dans l’immédiat Finn parvient encore à faire taire cet esprit qui tend à s’échauffer plus que de raison, en centrant la conversation sur la suite du programme ; aucun doute, Matt ne peut pas s’arrêter en si bon chemin. « Tu marques un point. » Il concède sans difficulté, il est vrai qu’il n’a jamais été déçu par les McGrath et qu’il est peu probable qu’aujourd’hui marque une première fois de ce côté-là. C’est avec une mine mi-surprise, mi-inquiète qu’il accueille la réflexion suivante de Matt, n’ayant aucune envie de passer la totalité de sa soirée ici. Oui, il a visé juste, mais Finn ne se voit pas observer ces demoiselles pendant des heures ; encore une fois, tôt ou tard il s’en lassera, il verra plus que ce qu’il devrait voir, réfléchira plus qu’il ne le devrait, gâchant cette soirée qui commence pourtant si bien. C’est un soupir de soulagement qui s’échappe d’entre ses lèvres quand Matt confirme qu’il plaisante, et toute la contenance dont tentait de faire preuve Finn s’échappe avec. « Ouais, mais non en fait. » En réponse à Matt ou à la serveuse qui vient s’assurer qu’ils ne se déshydratent pas, il ne sait pas, mais toujours est-il que sa gêne a momentanément repris le dessus en croisant du regard les shooters, ou plutôt où sont placés les shooters. « Non mais j’suis sûr que t’as autre chose de prévu, et qu’il faut pas qu’on tarde. » Sourire désolé sur les lèvres en guise d’excuse à la serveuse qui a probablement mieux à faire que de s’inquiéter pour le départ de deux clients, cette fois c’est Finn qui force un peu la main de Matt, lassé et déjà fatigué par tout ce mélange de sentiments, s’imaginant sans peine que la prochaine étape risque d’être moins fastidieuse que celle-ci. À moins que Matt se soit mis en tête de level up le niveau en optant pour une maison close en seconde destination, sans quoi la soirée peut s’arrêter aussitôt, à l’instant où Finnley vivra son premier arrêt cardiaque.

Et s’il songeait au pire – connaissant Matt – tout en se doutant qu’après un tel début, difficile de faire plus gênant, mais aussi de faire mieux, Finn est loin de se douter qu’il n’est pas au bout de ses surprises. C’est avec un froncement de sourcils sceptique qu’il prend note de la réflexion de Matt, se questionnant sur le rôle des parents de ce dernier dans le déroulement de cette soirée. Et tout s’éclaire lorsqu’ils arrivent à destination, et finalement, peut-être que Finn aurait préféré rester au Lusty Panther. C’était peut-être plus gênant, mais ça coûtait moins cher. Et que les frais ne soient pas à sa charge n’y change rien, c’est sa fierté qui en prend un coup. « Non, Matt, je peux pas profiter de l’argent de tes parents comme ça, ça se fait pas. » Et s'il se doute bien que le show privé dont il a été le spectateur n'a pas été financé par magie, il voit cela comme son cadeau, et la somme lui paraît moins conséquente que ce qu'ils s'apprêtent à dépenser en venant dans un endroit comme celui-ci. Occasion particulière ou non, cela ne change rien pour le rouquin. Il ne prend pas à mal la proposition de Matt, ne s’imagine pas que ce dernier lui fait la charité, se doute bien que cela part d’une bonne intention, mais ce n’est pas dans ses principes de profiter de l’argent des autres, et Finn a pu faire abstraction toute à l'heure en mettant cela sur le compte de son présent, mais il ne peut pas passer outre cette fois-ci. « Est-ce qu’ils sont au courant, au moins ? » Il questionne, avec un sourire amusé, dans une tentative de faire comprendre à Matt que même s’il joue encore une fois au rabat-joie, au mec trop sérieux pour son âge, il ne pense pas à mal, n’a pas envie de gâcher la soirée malgré que ce soit ce qu’il fasse. Il n’a que brièvement croisé les parents McGrath à de rares occasions, et si on ajoute à cela le discours de Jill sur ces derniers, ils ne lui semblent pas être prêts à financer la soirée d’anniversaire d’un type qu’ils n’ont pas l’air de porter dans leurs cœurs, encore moins si cette même soirée consiste en une débauche qui va crescendo. « M’enfin, ça change rien, je… je peux pas. » Et il n’est plus juste question de l’argent des parents de Matt, mais du sien, aussi, raison pour laquelle c’est presque honteux qu’il répète son refus. Il ne peut pas suivre Matt sur ce coup-là, et pourtant cette fois-ci, l’envie est bien présente. « Et puis, en plus, avec ma chance c’est un coup à les ruiner, je te jure, vaut mieux pour tout le monde que je m’abstienne de m’approcher d’une quelconque machine à sous ou d’une table de jeu. » Il ajoute, avec un léger rire gêné, pour dédramatiser la situation. Qu’on se le dise, ça l’emmerde carrément de refuser, c’est une perspective qui lui apparaît comme plus tentante que la première activité de la soirée, mais il est incapable d’accepter que tout soit aux frais de Matt, ou de ses parents. Parlant de Matt, une nouvelle sensation de malaise s’empare de Finnley au constat des multiples efforts qu’il vient contrarier. « Je… ouais, c’est là que tu te dis que c’était un mauvais plan de me sortir de ma tanière. » Pour rester poli, pour ne pas dire qu’il a probablement envie d’insulter Finn, de lui coller une droite, même. Ce serait légitime, le rouquin en a conscience. « J’suis désolé. » Il admet avec un sourire gêné, avant de préciser « tu t’es vraiment donné de la peine et moi, je gâche tout. » Et à cet instant, il ne sait pas s’il est plus désolé pour Matt, ou s’il est en colère contre lui-même. Une soirée, c’était tout ce que son ami demandait, une soirée où il cesserait de tout remettre en question, de réfléchir au moindre détail, à la moindre parole. Et même ça, il n’est pas capable de le faire. Poussant un soupir, passant une main sur son visage pour se calmer alors qu’il sent la colère s’emparer de ses veines, conscient que s’il cède à la facilité il achèvera définitivement de ruiner cette soirée, il tente de se recentrer sur Matt, il tente de se raisonner. « Quoi que, j’ai 20 $AU, je vais sûrement pas aller loin, mais tu sais ce qu’on dit, sur un malentendu… » Ça peut marcher. Et sur un malentendu, peut-être que Matt ne s’agacera pas de son comportement. Peut-être.



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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyLun 3 Déc 2018 - 2:56


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Pas étonné, même pas surpris, et l’air idiot que j’arbore pour confirmer mes dires et lui souligner qu’un McGrath déçoit pas, que ça arrive pas, que c’est pas au programme. Le sourire bien con, les épaules qui roulent, le torse qui se bombe, et elle est là l’ironie, elle est belle la connerie. Encore ce matin, y’avait papa, le grand Isaïah, qui s’insurgeait du mauvais parti que je faisais sans même pointer un élément en particulier. C’était l'ensemble qui le décevait, le résultat final, son aîné qui rapportait pas assez de crédit, pas assez d’honneurs à la maison. Son fils et son seul qui cumule les bévues au collège, qui se la joue frat boy à merveille, qui se noie dans les erreurs et les mauvais choix, autant que dans la bière et autres substances illicites. Mes t-shirts de rugby puaient le houblon, la sueur à mon front et l’impression entière et complète et répétée de ne pas être suffisant, qui suffisait à ce que je ravale, que je craque un  « J’ai un pedigree à maintenir, que veux-tu. » faux, forcé, tout sauf naturel qui j’espère passera comme dans du beurre entre la sono qui crache la dernière techno du moment, et l’esprit embué de Finn par les courbes et par les apparats. Ça ira Matt, c’est qu’une mauvaise passe, c’est qu’un moment comme un autre où on se sent comme une sous-merde aux yeux de son géniteur, du seul et unique dude qu’on souhaite impressionner mais qu’on n’arrive pas, qu’on n’arrivera jamais à combler. Ça ira et ça passera et un jour ce sera gagné, on partira en voyage de pêche tous les deux et on partagera un cognac ensemble, une cuvée aussi sèche que lourde, aussi riche que puissante, et il se réjouira que je suis plus le raté que je lui avais imposé des années durant.  « Et un horaire aussi. Allez, cul sec mon beau. » et je secoue la tête, chasse les idées noires, fait écho à un Finnley à cheval sur l’agenda qui m’arrache un rire, me fait tout oublier - volontairement j’en conviens. Je mime, vide ma bouteille, l’encourage avec la sienne et already, we’re gone.  

« Tu profites pas, ça t’es dû. » le bruit des machines qui tintent résonne à mes oreilles, y’a des lumières qui flash de partout, on nous sert un verre de j’sais pas quoi à la seconde où nos baskets mal lacés se posent sur le tapis burgundy du casino, et y’a mon soupir qui accompagne le refus de Finnley. Pas que je m’attendais à autre chose, le garçon n’avait jamais été du genre à abuser sur nos ressources, ni lorsque le frigo est plein, ni lorsque Jill lui organise de ses virées dont elle a le secret. Il était timide, mais pas le genre qu’on force, celui qui reste dans le respect, celui qui refuse parce que ça lui paraît injuste, pas mérité. Et ça, ça me fait chier. Parce que s’il y a bien un gamin dans mon entourage qui en arrache, c’est lui. Parce que si je connais un grand coeur qui mérite pas du tout le quotidien cahoteux auquel il est confronté, c’est Finn. Mais j’hoche de la tête, concède, un p’tit white lie qui ne fait pas de mal, et mes battements de cils qui justifient en rien que je le roule, veuille le rouler, juste pour lui foutre les billets en pleine gueule et m’assurer qu’une seule fois, qu’une seule soirée dans sa vie, il profite. Sans avoir peur des conséquences, sans jouer à l’adulte, sans être la ressource responsable quand je suis dans les parages.  « C’est juste que j’ai jarté la carte de souhaits dans les poubelles. Y’avait un petit chiot dessus, je trouvais que c’était pas tant à propos. »  jamais dans cent ans maman aurait choisi une telle horreur, y allant du truc le plus sec et évident possible, la typographie sérieuse et les intentions évidentes qui n’auraient pas eu le temps de se perde dans des illustrations d’enfants.  « Alors on garde ça pour les réserves? » qui sera le plan de match, l’offrande que je range dans la poche intérieur de ma veste de sport et qui sortira bien éventuellement lorsque l’occasion le permettra - et les futures facultés affaiblies du Coverdale que je prendrai comme élément déclencheur.  « Sinon, je file à Jill et la laisse décider de quoi en faire pour te gâter à sa façon. » je chante, les doigts tapotant avec un rythme inventé sur le cristal du verre presque déjà vide contre ma paume, poussant le jeu un peu plus loin, les menaces ayant nettement déjà été plus terrifiantes que ça. Faut me pardonner, la roulette chanceuse dans l’angle me fait de l’oeil. Quand Finn avance ses excuses, je secoue la tête de la négative, refuse, tout simplement parce qu’il y a pas de mal, et parce que j’ai pas envie qu’on se fasse chier à parler valeurs et bienséance quand clairement, dès qu’il aura les yeux en face du même trou, je me rattraperai.  « Bah, tu sais, je peux jouer et toi tu profites des verres gratuits. C’est festif aussi. » le compromis semblant nous plaire autant à l’un qu’à l’autre.  « Tant que tu gâches pas mon brushing, tout va, tout roule. »  j’entame la marche, parade presque nuptiale entre les allées à la recherche de notre prochaine station du soir.

« Ouh, start small qu’ils disent. » mon ami dénigre son fric qu’il soulève sous mes yeux, ce à quoi j’hoche de menton relativement intéressé. Brouillons les pistes un peu, amusons la galerie alors que je laisse mon attention se vriller sur un bon vieux booth de 7 chanceux, poussiéreux dans l’angle, tout juste abandonné par une dame dans l’âge glorieux qui a probablement dilapidé sa fortune en pièce de monnaie. May the odds be with us.  « Et moi qui croyait que tous tes billets étaient passés par la culotte de Vanille. » je rigole, l’invite à me suivre, à entrer le billet dans la fente prévue, à laisser la musique enjouée nous donner le tempo.  « Ou c’était Cannelle? » et il éclate d’un rire con et gras Matt, à se rappeler brièvement des noms des demoiselles, à leur en inventer qui sonnent autant comme les ingrédients d’une slutty cupcake que comme quelque chose dont on est fière de brandir sur son certificat de naissance.  « On mise doucement alors. Pour se faire la main. » me poussant sur la droite, je laisse au rouquin toute la place pour miser, pour prendre les décisions, pour lancer la séance non sans garder un oeil par-dessus son épaule, commentant d’un son parfois enjoué parfois empli de suspens la moindre de ses manoeuvres.  Lorsque l’écran affiche la somme qui est doublée, un peu après avoir passé la barrière d’un 30 minutes tout en sueur froide, je laisse aller un cri qui frôle les aigus, attirant l’air curieux de nos voisins de sièges, qui eux-mêmes finissent par confirmer le petit lot gagné d’un sourire mutin.  « Pour un type qui gâche tout, c’est pas la totale mais c’est pas chiant non plus. » mes sourcils dansent, je l’encourage à encaisser avant de filer au bar pour remplir les verres et continuer sur notre bonne lancée. Un fumet de clope me donne envie d’aller en griller une, et entraînant le gamin à mes trousses, je finis par nous poster sur le trottoir un brin à l’ouest du casino, vu sur la ville au loin, via l’autoroute.

Et, j’aurais dû rester là. J’aurais dû partager ma cigarette avec Finn, lui demander s’il préférait la nicotine au weed, peut-être même tout de suite sortir le sachet d’herbe que j’avais dans mon portefeuille pour nous occuper l’esprit, pour m’occuper l’esprit. Plutôt que de laisser mes prunelles dériver de l’autre côté de la rue, vers un mec pas particulièrement douteux mais pas non plus rassurant, qui m’hurlait après pour du feu. Mais à la place, j’ai traversé, Finnley sur mes talons, le temps d’aller lui filer mon briquet, de discuter un peu. D’apprendre qu’ils jouaient au poker dans leur salle pas secrète mais pas légale, pas connue mais pas à mal.  « Allez Finn, allez dis ouiiiii. » et j’insiste, bambin suffisant, le trémolo dans la voix et l’alcool qui annihile toutes mes bonnes résolutions.  « Quoi?! J’avais pas de grand frère pour m’aider à multiplier les mauvaises décisions quand j’ai passé ma majorité. Laisse-moi revivre mes 18 ans par procuration veux-tu. » l’argument de faire pitié qui ne fait pas pitié du tout et le roux qui reste dans l’attente, ou alors c’est moi qui tente d’être patient. L’alcool mélangé au jeu, et à ma stupidité légendaire se contentent justement d’exhiber la meilleure expression de supplication, un coup d’oeil qui insiste en lui suggérant qu’en cas de mauvaise décision - ce dont je n’aurais pas du tout dû douter - il aura tout le loisir de m’hurler aux oreilles “j’te te l’avais dit!”. If only for the story.
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Finnley Coverdale
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le roux de secours
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyMar 4 Déc 2018 - 12:46


Il est contraint de concéder cette victoire à Matt ; d’aussi loin qu’il s’en souvienne, aucun McGrath ne l’a jamais déçu. Et si habituellement il est plutôt question de suivre les plans – au succès relatif mais toujours divertissants – concoctés par Jill, le fait d’avoir troqué un McGrath contre un autre ne diminue en rien le sentiment principal qui anime Finn lorsqu’il est en présence des deux aînés de la fratrie : il se sent léger, il se sent normal. Et quand bien même Matt viendrait à le décevoir quant à la suite du programme qui semble bien rodé, le rouquin est persuadé qu’il saurait profiter de l’instant présent, et que la contrariété liée à une erreur de programme serait bien vite oubliée de par le talent naturel de Matt à retourner une situation d’apparence désastreuse à son avantage. Il a un pedigree à maintenir, à cette garantie c’est un sourire qui se dessine sur les lèvres de Finnley, alors qu’il ne peut qu’approuver les dires de son ami. La réputation du McGrath n’est plus à faire ; il est peu probable qu’il se permette du relâchement ce soir, en cette occasion particulière. Que le rouquin se rassure, lui qui rêvait sans l’oser à des festivités à la hauteur de l’importance du cap franchi aujourd’hui, est sur la bonne voie pour voir cette demande jamais formulée se réaliser. Et Matt qui le presse, l’encourage à terminer sa bière pour passer à la seconde étape de la soirée, et le rouquin qui ne se fait pas prier ; l’impatience et la curiosité prennent l’ascendant sur son inhabitude à boire de l’alcool, et les gorgées qui se multiplient à mesure que la bouteille se vide lui provoque de légères grimaces qui lui donne probablement un air ridicule, précieux, mais peu importe ; au bout de quelques secondes sa bière rejoint celle de Matt sur le bord de la scène, aussi vide que celle de son ami, et son esprit qui commence à tourbillonner, légèrement, signe que le McGrath est en passe de réussir sa mission, en passe d’obliger Finn à baisser sa garde, à laisser tomber toutes ces barrières qu’il se fixe au quotidien et derrière lesquelles il se cache constamment.

Finnley ne sait pas s’il est enchanté ou déçu par le second round prévu par Matt. Il n’a jamais mis les pieds dans un casino, et il ne pensait même pas qu’il le ferait un jour, alors forcément, toutes ces machines qui tintent et cette ambiance feutrée font briller ses yeux tel un gamin la veille de Noël, même du haut de ses dix-huit ans. Mais c’est là que se situe le problème ; le jeune homme n’a pas l’argent exigé comme droit de passage par un tel endroit, et quand bien même il l’aurait, il ne peut guère le dépenser de la sorte, ce serait irresponsable et il ne peut se permettre de l’être. Et même la nuance mise en avant par Matt ne suffit pas à rendre l’acte plus légitime, pour lui il est question de profiter de l’argent des parents McGrath, et c’est tout simplement inenvisageable. Tant pis si cela implique de se priver d’une bonne soirée, tant pis si ce n’est pas ce soir qu’il touchera à sa première machine à sous, tant pis s’il aurait pu voir la situation sous un autre angle et tenter de miser pour gagner suffisamment afin de rendre la somme de départ aux McGrath tout en s’assurant un gain confortable. Rien ne lui est dû, le rouquin ne sait même pas pourquoi Matt use de cette explication peu convaincante. Et l’ajout qui suit n’est guère plus persuasif, et si Finn ne peut s’empêcher d’émettre un léger rire en imaginant l’allure de la carte, il a aussi pertinemment conscience que les géniteurs McGrath ne l’apprécient pas assez pour lui faire le moindre cadeau. « Pourtant j’adore les chiots. » Il souffle, exagérant une moue boudeuse, comme le gamin que la carte aurait laissé présager qu’il soit. Un nouveau rire s’échappe d’entre ses lèvres alors que Matt évoque la possibilité de donner cet argent à Jill, et s’il ne peut s’empêcher de songer un bref instant à ce que la jeune femme en ferait, quand les divers scénarios lui viennent en tête, il ne peut s’empêcher de légèrement grimacer peu convaincu. « Ouaaaaais, mais non, gardons-le pour les réserves, c’est bien de prévoir des réserves. » Il ajoute, dans l’idée de ne pas vexer Matt plus qu’il ne l’a probablement déjà fait, sans toutefois avoir l’intention de puiser dans ces fameuses réserves, ni maintenant, ni plus tard dans la soirée, peu importe ce que Matt peut avoir prévu comme suite. Lorsque ce dernier propose un compromis qui les arrange tous les deux, c’est en acquiesçant que Finn accepte. « Tu m’as convaincu à verres gratuits. » Mine innocente sur le visage, le rouquin suit docilement son maître jedi, parfois obligé d’accélérer le rythme pour le rattraper après avoir ralenti le pas, les yeux happés par tout ce qu’il se passe autour de lui, et les regrets de ne pas avoir accepté d’en profiter qui commencent à émerger. Fouillant dans ses poches, il finit par sortir ses vingt derniers dollars, ça ne lui permettra certainement pas de rivaliser avec Matt, mais il pourra au moins l’accompagner quelques instants, quelques minutes seulement probablement étant donné que la chance est loin d’être de son côté, et qu’avant même de jouer il a déjà l’assurance d’avoir perdu. Le regard las, le sourire amusé à la réflexion de Matt et un « ahah, très drôle » qui s’échappe de ses lèvres, alors que l’alcool aidant, son inexpérience faisant rapidement monter celui-ci à la tête, il ajoute dans un murmure « c’était Candy, je crois » avant de se focaliser sur les gestes de Matt ; d’essayer de changer de sujet. « Et donc, c’est là qu’il faut mettre l’argent, hm-hm. » Les sourcils froncés, les yeux qui ne quittent pas l’écran et fuient le regard sûrement moqueur de Matt, Finn donne l’impression d’écouter la défense d’une thèse qu’il devra résumer par la suite et dont il ne peut se permettre de rater une miette. S’asseyant aux côtés du McGrath, posant le verre qu’il a en main – réalisant par la même occasion qu’il avait un verre en main sans savoir d’où celui-ci est sorti, thanks la magie du casino – et nourrissant la machine de son dernier billet, c’est dans un geste mécanique qu’il commence à descendre la manivelle, c’est avec concentration qu’il observe les sigles défilés, avec agacement qu’il passe à côté du gain une fois, deux fois, et puis il arrête de compter, et finalement avec satisfaction qu’il entend le bruit enregistré des pièces qui tombent, qui lui annoncent qu’il a vaincu l’ordinateur. « Meeeec ! » Il s’exclame comme s’il venait de remporter le jackpot, alors qu’en soit ce n’est pas grand-chose, probablement que ses voisins de machine seraient blasés par un si petit gain, mais Finn s’en fiche bien de la somme, elle n’est pas négligeable il est vrai, mais c’est surtout le principe d’avoir gagné qui le réjouit. Matt l’encourage à encaisser, et c’est une nouvelle moue qui s’affiche sur les lèvres de Finnley. « Quoi, maintenant ? T’es sûr ? J’sens que je suis en veine, là ! » Un seul gain peut vous changer un homme, et Matt vient de créer un monstre, qu’il en prenne conscience. C’est avec un soupir déçu, presque dépité, qu’il finit par suivre son comparse jusqu’aux caisses de change, le cœur encore tambourinant de cette adrénaline causée par le tintement victorieux de la machine, les yeux qui papillonnent partout ; oubliée l’hésitation d’il y a presque une heure, Finn a désormais envie. Envie de jouer, envie de tenter la roulette, et puis le black jack, et peut-être même le poker, pourquoi pas ; envie de ressentir cette nouvelle sensation d’excitation dans ses veines, ce plaisir trop méconnu d’avoir eu la chance de son côté.

Profitant toutefois d’un brin d’air frais bienvenu après ce plein de sensations – et tant pis s’il a l’air d’un vrai gamin ; à cet instant il l’est, il savoure ces petits plaisirs, parce que ceux-ci sont trop rares dans son quotidien, on ne peut pas s’en plaindre s’il décide – pour une fois – de voir les choses du bon côté, s’il songe aux éléments positifs plutôt que de se focaliser sur les négatifs. Faisant les cent pas devant le casino, dans une tentative de contenir son impatience à retourner à l’intérieur, il ne voit pas tout de suite Matt traverser la route, et lorsque c’est le cas, il s’empresse de suivre ses pas, arrive juste pour entendre le mot « poker » qui fait briller ses yeux, et Matt qui demande son approbation. « J’suis pas sûr que ce soit une bonne idée. On était très bien quand même, de l’autre côté de la rue. » La tête qui se balance en direction du casino à quelques mètres, l’air hésitant sur le visage de Finn, et cette petite voix dans sa tête qui ne cesse de lui répéter que ce n’est pas une bonne idée. « Je sais pas, ça me paraît lou-. » Louche. Et ses prunelles se posent sur ce type qui ne lui inspire pas confiance, pensée bien vite balayée par ses valeurs qui lui imposent de ne pas juger sur une première impression. « Bon… si t’es sûr de toi. » L’envie de ne pas décevoir à nouveau Matt, peu importe si ça fait de lui un suiveur, peu importe s’il a l’impression que désormais il n’est plus question de sa fête d’anniversaire mais d’une tentative pour Matt de vivre celle qu’il aurait voulu avoir à l’époque ; l’attrait aussi du défi, du mauvais choix évident, de ce besoin de se brûler les ailes via des extrêmes parce qu’il ne sait pas comment faire autrement ; c’est toujours tout ou rien avec lui. Il est naïf, Finn, et dans sa tête ne se bouscule plus toutes ces idées qui le vieillissent de dix ans, mais bel et bien cet engouement qui le fait rajeunir d’autant d’années. Quelles mauvaises décisions ? Tout ce qu’il prend en compte, c’est le succès de cette soirée organisée par Matt, ce plan qui se déroule sans accroc, ces moments agréables qu’ils passent – quoi qu’il en dise, quoi qu’il tente de prétendre – et cette envie de plus, de s’amuser et, peut-être, de pécher. De continuer à se sentir normal, libre de prendre des décisions parce qu’il le veut et pas parce qu’il y est obligé, des choix pour lui et non pour les autres. « T’es mon gourou, Matt, ce qui veut dire que je suis plus ou moins obligé d'aller partout où tu vas. » Il finit par dire, haussant les épaules, la moue presque désolée.

Quel dommage, vraiment, que je sois obligé de te suivre là-dedans.
Quel dommage, vraiment, que je sois conscient de la mauvaise idée.
Quel dommage, vraiment, que je ne puisse pas m’en empêcher.




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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyMar 18 Déc 2018 - 18:25


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L’oreille attentive, et j’attends qu’il réagisse, je sais qu’il va réagir. Finn est de ceux qui sont doux, le coeur sans malice, et même s’il ne se laisse pas nécessairement faire non plus, y’a rien de méchant en lui, jamais. Mon commentaire mesquin et le sourire de con qui se rajoute se complètent d’un éclat de rire lorsqu’il insiste, et que plein de condescendance je poursuis, en chantant. « Candy, ah ouais. » et je roucoule, joue des épaules, danse presque malgré la voix marmonnée et déjà ses 40 000 épaisseurs de regrets que j’ai utilisé mon ouïe fine pour ceci et rien que ça. Franchement Finn, si tu croyais que j’allais laisser ça aller, c’est que tu es bien plus naïf que ce que je pense. L’ébouriffant pour la peine, déplaçant sans douceur le chapeau de carton festif de sa tête qui sent étrangement le parfum bon marché à la vanille et à la barbe à papa, mon bras se déposant lourdement sur ses épaules pour le ramener, pour me reprendre, pour rigoler un peu, la relation toujours plus cool et le petit frère qu’il représente à la perfection.  « Je parie qu’elle aussi, elle aime les chiots. » la référence à son air défait et à ses yeux brillants de gamin est de trop, mais elle passe en symbiose entre les différents bruits de machines, les jetons qui cognent, les verres qu’on empile, et la totalité du casino qui semble butiner, des abeilles qui visent le plus gros gain, du miel qui coule sur leurs doigts greedy, qui collent les roulettes entre le rouge et le noir, stabilisent la rangée d’un trio de 7 chanceux qu’on n’arrive jamais vraiment à atteindre. « Allez, rends papa fier. » et son billet fera l’affaire, les fonds de ma famille que je garde tout de même en backup bien proche, pas le moins du monde intimidé par son refus et par mes manigances qui se glissent entre un sifflement innocent et l’enveloppe de fric que je sens peser dans la poche de ma veste.  

Ce n’est que lorsque j’entends la machine que Finn a choisi de gratifier de sa présence résonner dans l’angle que je comprends qu’on est pas si à chier que ça, que le karma va bien, fort probablement parce qu’il est dans le coin, et que ce faisant, y’a de quoi faire pour le convaincre que je suis pas un si mauvais organisateur d’anniversaire. Contre toutes attentes, c’est le big bro, l’aîné trop protecteur, le type qui se fout le nez partout où il ne faut pas par principe, par curiosité maladive et inquiétude tout sauf justifiée qui ralenti ses ardeurs, le garde de réinvestir dans la seconde sans réfléchir un brin.  « Ça, c’est exactement ce que tout ceux qui ont tout perdu au jeu disent. Dans les temps en plus, impressionnant. » feignant de jeter un coup d’oeil à la montre griffée que maman m’a achetée l’an dernier pour souligner mon propre anniversaire, y’a un goût amer qui remonte, celui que malgré les dollars, malgré les conneries de compte en banque depuis la naissance dorée, le trust fund qui grossit et les standards que mes parents s’empressent de nous foutre en pleine gorge, les possessions matérielles valent rien. Mes 18 ans, j’aurais voulu qu’ils soient un souvenir, un truc marquant, une épopée, et ils l’avaient été ; parce que j’avais décidé par moi-même de l’échapper, parce que j’avais été à la tête du comité conneries, parce que j’avais certainement pas laissé ça entre les mains d’un père pas le moins du monde intéressé par son fils, ni une mère tellement impliquée dans sa propre vie qu’elle en oublie tout le reste - volontairement, sûrement.

Le reste, il se passe vite, un peu trop. Entre la clope qui grille contre mes lèvres, la froideur de la nuit qui me rappelle qu’on n’était pas nécessairement dans la saison la plus chaude du moment, et les manoeuvres shady du type de l’autre côté du comptoir, il est long gone le Matt raisonnable. Peut-être parce que me remémorer ma propre déception de jeune nouvellement majeur a tourné le couteau dans la plaie, peut-être aussi que de voir Finn avec les yeux brillants, le regard de rêve, l’espoir en travers de la gorge et le goût de plus me donne envie de ne pas le décevoir, de lui en donner pour, pun intended, son argent. Mais voilà que tout arrête de compter quand je propose, la voix enjouée, même pas exagérée. Il branle de la patte, je roucoule, aspire la dernière bouffée de cigarette qu’il me reste, flirte avec la chaussée en quittant d’un pas le trottoir, reviens à ses côtés la bouche en coeur. « On fait quoi du “j’suis en veine là, mec!”? » et l’argument est bas, paresseux, mais tellement joliment sorti que j’aurais bien besoin d’une médaille, du moins, je la mériterais.  « Écoute ton aîné, Gourou McGourou en personne. » oh qu’il fait la gaffe de sa vie en me donnant tout ce pouvoir, mais sur le moment, c’est l’étoffe d’un loup alpha que je revêts, c’est l’ego surdimensionné et la fierté en travers des lèvres qui motivent, l’invitent, le tirent par le bras, et hop, on y va.

« Deux entrées, c’est ici? »  comme une adolescente d’à peine 16 ans qui baratine à l’entrée d’un club, les billets flashant dans son décolleté. Il hoche de la tête, sourit un brin, laisse passer. Et à l’intérieur, c’est pas nécessairement rassurant mais ça n’est pas alarmant non plus. Une grande table, des chaises dispersées, quelques types installés, rien de bien méchant. Finn sur mes talons, je nous tire deux chaises où on s’installe dans un vacarme amplifié par le silence qui règne dans la pièce et les quelques regards qu’on nous renvoie, maintenant que je ne remarque rien, trop obnubilé par la pile de jetons qui cachent presque le double menton du joueur face à nous, ses grosses mains massives et son nez rouge pimpant gorgé me confirmant qu’il est pas du genre à choisir la salade et les fruits au restaurant.  « Installez-vous, on commence dans quelques minutes. »  « Ça se joue comment déjà? 4 cartes chacun, et on y va direct all in? » et il fait le con Matt, il dandine de la tête, éclate de rire, réalise que sa blague passe pas au comité de réception, et qu’à l’instant où je glousse, c’est un calme de mort qui fait office de réponse.  « J’rigooooooole. » et j’aurais pu m’en tenir à mes conneries, ramasser le tout, leur tirer notre révérence, retourner flamber les quelques thunes supplémentaires dans le casino en face. À la place, je mise, beaucoup, sur plusieurs rounds, demande à Finn à un moment de rattraper le tir, pour finir par tenter d’assumer mes erreurs. Lourdes, accompagnées de bien des 0 et des signes monétaires. Ça va pas.  « On fait la facture au nom de qui? » qu’il demande, le con qui nous a, qui m’a attiré ici. Et là, je tente de passer en revue tous les noms stupides que j’ai inventés avec Ezra pour faire chier les livreurs de pizza, et tous ceux à qui on croyait bon inventer des identités tirées des pires jeux de mots stupides possibles et imaginables.
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Finnley Coverdale
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le roux de secours
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ÂGE : trente-six ans, outch (huit août).
SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas.
STATUT : marié depuis presque deux ans avec ava, ‘’pour de faux’’. le certificat est pourtant bien vrai, mais il n’est pas pressé de divorcer pour autant.
MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié.
LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
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TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.
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RPs EN COURS : finnley & matt ▲ grown ups 8d4222b9fbf26c1a082eb41717282d241922f1eb
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyJeu 3 Jan 2019 - 21:47


Le billet, tendu fièrement comme s’il valait cinq fois sa véritable valeur, n’est pas le survivant d’une distribution généreuse visant à remercier Candy – puisque c’est son nom et que la précision est importante – pour sa danse rapprochée (quand bien même elle a été appréciée) ; il est à apprécier comme le point bonus d’un mois pas aussi difficile que d’autres, vingt dollars qu’il peut se permettre de dépenser comme bon lui semble – c’est la version officielle, officieusement il ne cesse de se dire qu’il pourrait et devrait faire un meilleur usage de cet argent. Cette pensée est rapidement balayée par la réminiscence du discours qu’il se tenait à lui-même plus tôt, sur cette envie de faire comme les autres, d’être comme les autres, le temps d’une soirée. Couplée à l’effervescence provoquée par les lieux, la raison de Finn cède du terrain, et même les réflexions gentiment moqueuses de Matt n’entachent pas son envie de jeu – retrouvée maintenant qu’il s’agit de son propre argent et non plus celui issu des fonds personnels des McGrath. La main de Matt qui ébouriffer sa tignasse, son bras qui le bouscule, et Finn qui décide de poursuivre sur cette voie de la – fausse – innocence. « Tout le monde aime les chiots, Matt. » Il réplique, toujours dans l’exagération d’une naïveté qui n’est finalement pas si éloignée de la réalité, partagé entre l’envie de se donner une contenance et celle de ne pas laisser le dernier mot au McGrath. Oh, probablement que ça lui inspirera une autre pique ou, à défaut, un rire, un sourire, mais peu importe, il y a eu tentative, de la même manière qu’il va effectivement tenter de le rendre fier, bien que le facteur chance soit rarement de son côté et qu’il présume que ce billet survivant ne le sera pas encore pour très longtemps.

C’est aussi surpris que ravi qu’il réalise s’être trompé à mesure que les gains – bien que faibles – s’accumulent petit-à-petit dans le coin de l’écran, lui permettant de dépasser la mise de départ et d’envisager sérieusement la possibilité de finir la soirée en positif ; pour cela faudrait-il encore que Matt cesse ce ton paternaliste qui ne lui ressemble pas. « T’es sérieux ? » Sourcils froncés, Finn interroge son comparse, guettant la moindre réaction sur son visage, attendant impatiemment que celui-ci se détende par un rire et que la frappe sur son épaule lui confirme que non ; Matt n’a aucune envie de se la jouer raisonnable et qu’il ne s’agit que d’une tentative foireuse de le prétendre. Mais les secondes défilent et aucune moquerie ne s’échappe des lèvres de Matt, confirmant ainsi qu’il est sérieux ; peut-être parce qu’ils ont rendez-vous ailleurs à en croire le coup d’œil qu’il accorde à sa montre, mais cela ne suffit pas à ôter ce goût d’inachevé qui rendrait presque le rouquin amer. « Je t’ai jamais connu raisonnable, Matt, faut vraiment que tu commences ce soir ? » Il soupire, question rhétorique, alors qu’à contre cœur il quémande son gain à la machine. Il serait libre de s’opposer à la volonté du McGrath et de rester à cette machine toute la soirée si le cœur lui en dit, pour autant il n’est pas mécontent que son aîné freine ses ardeurs ; Finn a conscience de la valeur de l’argent et c’est exactement pour cette raison que l’envie d’en avoir plus est un piège dangereux qui aurait pu se refermer sur lui sans l’intervention de Matt. Et dans une moindre mesure, il est forcément curieux de découvrir la suite du programme – peu importe que cela nécessite d’aller ailleurs ou de retourner dans ce casino, surtout pas si cela implique de retourner à l’intérieur.

Suivant le Capitaine de la soirée jusqu’à l’extérieur, la bouffée d’air frais qui remplit ses poumons est loin d’être désagréable, pour autant elle ne calme pas son impatience et c’est trépignant, le regard qui fuite constamment vers l’entrée, qu’il fait les cent pas à côté d’un Matt qui échappe à sa surveillance un quart de secondes, le temps nécessaire pour que celui-ci se fourre dans une situation qui n’inspire guère confiance à Finnley, lorsque celle-ci lui est présentée après avoir traversé à son tour. Il n’y a pas que la situation qui lui inspire de la méfiance, le type auquel Matt semble faire confiance aussitôt n’est pas vu d’un bon œil par Finn, et peut-être devrait-il se fier à cette première impression plutôt que de vouloir pertinemment croire qu’on ne peut pas se fier à celle-ci. Réticent, il tente dans un premier temps de calmer les ardeurs d’un Matt prêt à foncer tête baissée – et à cet instant Finnley ne peut s’empêcher de soupirer face à la facilité avec laquelle Matt a perdu tout caractère raisonnable. C’est toutefois peine perdue face à un McGrath qui a déjà pris sa décision sans même attendre l’avis du rouquin, et face à la volonté de ce même rouquin de se montrer lui-aussi déraisonnable, ne serait-ce qu’une fois dans la soirée. Ce n’est seulement pas le bon moment pour cela et Finn l’ignore – ou peut-être en a-t-il parfaitement conscience et c’est l’exacte raison pour laquelle il finit par suivre son compère. « On sait à quel point c’est difficile de se détacher de l’emprise d’un gourou. » Il rétorque, à voix basse, moqueur, un sourire confiant sur les lèvres pour tenter d’éteindre ce panneau lumineux qui clignote dans son esprit et qui ne cesse de lui demander de faire demi-tour.

Cette pensée ne cesse de l’accompagner, de l’instant où il a rejoint Matt sur ce trottoir opposé au casino auquel il adresse un dernier regard, au moment où ils s’annoncent à l’entrée. Et ce sentiment ne fait que s’intensifier alors que Finnley pénètre dans la pièce et que son regard papillonne partout autour de lui, et qu’il regrette plus que jamais l’ambiance feutrée mais ô combien rassurante du casino d’en face. « Il est pas trop tard pour changer d’avis. » Il murmure à l’attention de Matt, sans grande conviction, partagé entre l’envie de retrouver la machine à sous susceptible de lui assurer plus de gains qu’il ne pourrait jamais en avoir ici, et cette envie, ce besoin maladif presque, qu’il tente de réfréner, de s’enfoncer toujours plus dans ce qui semble une erreur, mais qui a le mérite d’injecter de l’adrénaline dans ses veines, aidé bientôt par les remarques de Matt. « Matt. » Qu’il murmure, la voix froide et le regard noir tandis que le McGrath fait le malin, toujours plus, avec les mauvaises personnes. Le sentiment de malaise est toujours là et pourtant, ça n’empêche pas Finnley de jouer, de miser, de tenter sa chance avec plus de succès que c’est le cas pour son compère. Peu familier des casinos il est vrai ; ça n’a pas empêché Finn d’apprendre à manier – ou est-ce compter ? – les cartes dans un instant de curiosité maladive comme il en vit souvent et qui l’oblige à s’intéresser et à maîtriser des sujets dont il n’est pas certain d’en avoir l’utilité un jour. Ce n’est pas mécontent qu’il constate s’être trompé en ce qui concerne les jeux d’argent, et alors que les jetons s’empilent face à lui, qu’il en tend parfois à Matt avec un regard noir qui lui suggère de calmer le jeu, que ses lèvres se meuvent bientôt pour le supplier de retrouver cet once de raisonnabilité qui lui a tend déplu plus tôt. Les yeux de Finn ne quittent pas les cartes ; des murmures s’adressent à Matt dans une tentative de l’aiguiller sur la décision à prendre, une main qui lui compresse l’épaule le ramène à la réalité. « C’est pas une bonne idée, gamin. » Et les pertes s’accumulent, la facture s’allonge, et Matt se retrouve au pied du mur, et le goût amer de la soirée revient en bouche. « On fait la facture au nom de qui? » Durant l’interminable de silence qui suit cette menace si bien déguisée, Finnley cherche le regard d’un Matt fuyant dans l’espoir d’y lire une solution, ne tient plus en place et envisage de se lever, avant d’être rabattu sur la chaise d’une main ferme sur son épaule, et la voix du type les ayant attirés ici résonne une nouvelle fois. « Matt, c’est ça ? » Soupirant lourdement en réalisant qu’il aurait dû s’abstenir de prononcer le prénom de son ami, réalisant surtout de la stupidité d’avoir montré leurs papiers d’identité comme prix d’entrée, qui le lie maintenant à leur dette, réalisant aussi les conséquences qui vont être les siennes si Papa et Maman McGrath prennent connaissance de l’issue catastrophique de cette soirée. Face au silence dans lequel s’est retranché Matt et voyant le type qui s’approche du porte-monnaie – et des cartes qu’il contient – laissé par Matt sur la table que Finn se décide à intervenir – de manière réfléchie ou non, il l’ignore. « Coverdale. Faites-la au nom de Coverdale. » Il se maudit intérieurement d’avoir cédé à ce bref instant de panique, s’en veut de ne pas avoir cherché d’autres solutions lui qui tend à envisager tous les cas de figure possibles ; autant qu'il apprécie l'adrénaline nouvellement injectée dans ses veines à cet acte d'autant plus lorsqu'il réalise bien vite en voyant les regards tournés vers lui qu’il n’y a pas d’échappatoire, et qu’ils ne partiront pas d’ici avant d’avoir laissé un gage de bonne foi ; et un nom, une adresse, n’importe quoi susceptible d’assurer un remboursement, sans quoi ils peuvent avoir l’assurance d’une visite impromptue dans leur appartement respectif dans une poignée de jours – et il ne sera pas question de négocier dans le calme. « Coverdale ? Tiens, comme… » « Oui. » Il interrompt sans aucune délicatesse, s’en fiche bien d’avoir le droit à un regard désapprobateur, s’en permet un en direction de Matt. « Voyez-vous ça, t’ajouteras un autographe avec le chèque, ou une photo de ta- » La réflexion est moqueuse, agaçante et il coupe une nouvelle fois les réflexions du gars à cause de qui ils sont (en partie) dans cette situation. « Vous le voulez votre argent ? » Il soupire, se relevant sans aucune gêne, s’écartant de l’espèce de gorille qui lui a broyé l’épaule à deux reprises, et invitant Matt à en faire de même, invitation bien vite interceptée lorsque Matt se retrouve lui-aussi forcé de rester assis. « Pas si vite, il nous faut une garantie, un acompte, quelque chose, tu comprends ? Ce serait dommage de venir le réclamer d’ici quelques jours, chez Matt, comment c’est déjà, Mc… » Les yeux qui se lèvent au ciel, et Finn qui avance ses jetons dûment gagnés, cet argent qui le faisant tant rêver et qu’il vient de perdre aussi vite qu’il l’a engrangé. De quoi tenter d’éponger un peu la dette, suffisamment pour assurer leur liberté ce soir, pas suffisamment pour en dormir l’esprit tranquille les prochaines nuits. « Ça suffit ? » « Pour ce soir. » Un échange de coordonnées qui le lie définitivement à leurs créanciers et l’assurance que Matt n’aura pas à subir leur courroux plus tard, leur liberté est nouvellement acquise et c’est sans un regard en arrière que Finn quitte les lieux.

Sans même un regard pour ce casino dont il n’arrivait pourtant pas à détacher les yeux il y a encore une heure, Finnley s’engouffre dans la rue adjacente, le visage crispé et le poing serré tandis qu’il entend au loin les pas d’un Matt qui s’apprête à le rejoindre. « Je vais me chercher un taxi, je te conseille d’en faire de même. » Il grogne sans même un regard à son ami, accélérant par la suite le pas pour marquer une distance nécessaire – sans quoi il serait susceptible de s’emporter contre un Matt qui l’aurait mérité, à l’aide de mots qui eux, ne le sont pas. La colère gronde dans ses veines, et même l’air frais ne parvient pas à apaiser le ressentiment qui l’enveloppe dorénavant et qui a achevé de ruiner une soirée qui avait pourtant si bien commencé. Contre Matt ; de l’avoir embarqué dans ce plan qui était foireux, de sa fierté mal placée ayant mené à cette tentative de rejouer sa propre soirée d’anniversaire, de l’avoir privé de cet argent qui lui aurait été plus qu’utile, salvateur même ; contre lui-même, de l’avoir suivi malgré tout, de ne pas avoir su dire non plus fermement, d’avoir voulu mettre sa raison de côté une fois, juste une fois, et d’en avoir finalement rien à faire des conséquences qui ont suivies cette décision, d’y trouver même une sorte de satisfaction ; contre sa mère, dont les chèques deviennent de plus en plus rares et qui ne va probablement pas réagir plus qu’elle ne l’aurait fait en temps normal, contre son je m’en foutisme légendaire à l’encontre de son propre fils qui a poussé sa décision irréfléchie de prendre les torts, dans l'espoir d'avoir de quoi attirer son attention, plutôt que de les laisser à quelqu’un qui allait subir l’intérêt – bien que peu agréable – de ses géniteurs ; contre Cora, d’avoir été la fin mot de la soirée, de l’avoir aidé à sa façon, d’avoir été présente quand bien même il aurait juste voulu oublier son existence ; contre ce type qui a su les convaincre de le suivre ; contre ces autres autour de la table avec leurs regards prétentieux et leurs sourires satisfaits d’avoir trouvé deux brebis égarées à égorger ; contre cette femme qui vient de le bousculer dans la rue alors qu’il fonce tête baissée sans prêter attention à ce qui l’entoure ; contre le reste du monde, parce que c’est dans la continuité des choses, parce que ça le sera toujours de considérer que le problème vient d'eux plutôt que de lui.



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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyLun 7 Jan 2019 - 1:32


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« C’est pas pour rien que les sectes ont toujours eu la cote. » il est tout en pouvoir et en torse bombé le Matt que je présente à Finn maintenant qu’il me suit malgré tout vers ce qui semble être le meilleur plan de l’histoire de l’humanité. Parce que dans ma tête, y’a rien de mal à jouer une petite partie de cartes entre mecs, à s’éloigner du légal pour le risqué, à accepter les jetons qu’on nous donne, à hocher bêtement de la tête aux explications qu’on me répète du bout de la langue, les regards noirs qui se succèdent dans notre direction à un point tel que je réalise que faire le con aurait pu m’avoir légué pas mal plus de cicatrices et d’os cassés au courant de ma courte vie que ce que j’ai accumulé jusqu’à maintenant. « Finn? » jouant au même jeu que le rouquin, à celui qui annonce le prénom de l’autre avec le plus de condescendance dans la voix, j’en oublie qu’il est comme un frère pour moi, j’en oublie que la famille, c’est ce qu’il y a de plus sacré à mes yeux, et qu’envers et contre tout je me sacrifierais des dizaines de milliers de fois avant que l’un des miens ne se sentent que vaguement en danger. Il est voué à gagner alors, et je serai celui qui lui offrira des centaines de dollars ce soir, je serai celui qui l’aidera à se sortir de la merde financière, je serai le plus gros cadeau, l’histoire qu’il racontera à tout le monde quand on lui demandera ce qu’il a fait de ses 18 ans, comment il a célébré, souligné. Je serai un héros que je pense, l’esprit encore trop noyé dans l’alcool pour ne pas voir les kilomètres de failles dans mon plan, et tous les moments où le jeton que je gagne ou que Finn remporte est succédé d’un soupir, d’un coup d’oeil partagé de nos adversaires de l’autre côté de la table.

Les cartes sont en notre faveur, jusqu’à ce qu’elles ne le soient plus. Dans les films, c’est toujours à ce moment-là où le personnage principal se retrouve avec la goutte de sueur froide sur les tempes, où il trépigne de la jambe sous la table, cherche du regard les sorties, use de ruse pour déconcentrer tout le monde, inspire profondément, fini par exhiber LA carte, la seule et manquante, celle qui le sauvera in extremis et qui rendrait la scène au cinéma tendue du début jusqu’à la fin. J’entends presque la trame sonore toute en suspens dans ma tête, quand mon bras s’allonge vers la carte dos tourné qu’on me tend, je suis en train de pratiquer mentalement la danse de la victoire que je ferai lorsque mon jeu rachètera tout le reste, oubliant que ma vanité pourrait très bien nous causer une balle dans la tête si je chorégraphie mon gangnam style trop proche de la mâchoire du type typique russe dans l’angle qui nous lâche pas des yeux, regard de proie. Et je suis tellement obnubilé par l’image des crédits qui dérouleraient à côté de mon visage béat d’amener Finn encaisser le gros chèque au nom de sa majorité avec la légende expliquant que grâce à ce fric, il a réussi à atteindre tous ses rêves dans un an top chrono que j’y crois pas trop, lorsque je tourne le carré de carton, lorsque la couleur et le chiffre me vont pas du tout. Lorsque j’ai notre défaite entre les doigts, et aucune chance de bluffer quoi que ce soit tellement mon visage d’ivrogne avancé affiche mon résultat rapidement, déconvenant.

Et du nom de Finn sur le gros chèque hypothétique que je déchire mentalement comme on arrache un bandaid d’un trait - et la lignée de poils incrustés en à côté - c’est l’horreur qui fait maintenant office d’expression adffligée, de l’entendre se mettre de l’avant ainsi. « Non, attends... » attends quoi, really? Le bruit du stylo qui gratte le papier me donne le tournis, le poids qui s’affaisse sur les épaules de mon ami transparaît même si invisible, tellement il s’écroule et de rage, et de déception, et d’une paume qui le garde immobile et moi à mon tour, incapables de se tirer d’ici en bonne et dûe forme, d’espérer que les flics débarquent, qu’un gang ennemi enfonce la porte pour tous les tirer à la mitraillette easy peasy le temps qu’on se cache sous la table et qu’on rampe vers la ruelle. Le temps passe aussi vite que lentement, j’écoute plus, cherchant le regard de Finnley pendant un moment, trop long, pour le fuir dès qu’il lève les prunelles vers moi. Pauvre con, Matt. T’es qu’un pauvre con, t’avais qu’une mission, t’avais qu’un truc à faire, à bien faire ce soir, et t’as lamentablement échoué.  « Fais pas ça Finn, on va gérer autrement, t’inquiètes pas. » on est sur le parking animé de voitures et de lampadaires scintillants lorsque je reprends un minimum de contenance et voit la silhouette du nouvel adulte à peine affirmé chercher vainement un taxi. « Et puis, tu manquerais la grande finale. » mes arguments valent plus rien, et les surprises ne sont pas au menu, mais je peux pas. Je peux pas assumer que la tristesse que je lis dans ses yeux, que la déception qui plane dans sa voix, presque aussi fort que la colère, vont rester là, vont continuer de nous pourrir plus longtemps que pendant une minute et encore. Je peux pas, et je lève bien haut le bras, invite un taxi à mon tour à nous rejoindre, laissant à peine le temps à Finn de dire quoi que ce soit d’autre. « Viens. Promis, plus de mauvaises surprises. » et je tente d’infuser mes mots d’une bonne, d’une immense dose d’excuses, espérant qu’il voit que dans ce que j’avance, y’a plus rien du Matt chieur qui ressort.

Par je ne sais quelle bénédiction, Finn accepte de me suivre. Probablement que le fait que j’ai mentionné au chauffeur qu’il y aurait deux arrêts, dont l’un à l’adresse civique du Coverdale, rend la situation un peu moins lourde pour lui. Et assurément que je demande au taxi de rester dans l’entrée du premier stop, la fameuse grande finale, moteur et compteur en marche, aide à donner à Finnley la confirmation qu’à tout moment, il peut très bien se tirer d’ici sans demander son reste, furax comme il se doit. « Tu te souviens, quand on venait ici avec Jill? » pourtant, j’attire son regard par la fenêtre du véhicule, qu’il puisse voir dans la nuit où on se trouve, le dernier arrêt, où on devait arriver pas mal à cette heure-ci en plus selon l’horaire, l’ironie à son paroxysme. C’était pile à ce moment où le pont de la ville s’illuminait chaque année pour je sais plus trop quelle fête estivale, nous donnant tous l’impression que c’était pour Finn jadis. On avait grimpé tout en haut de la colline, passé par-dessus la rambarde, établi notre QG ici un nombre incalculable de fois par le passé, parce qu’il voulait rien de gros, mais que nous, pauvres McGrath, on faisait jamais dans la demie-mesure pour les anniversaires. Marque de commerce, dirons-nous. « Les bières et le gâteau sont restés dans ma voiture. Mais je t’ai piqué des bonbons du casino en guise de bonne foi. » et j’exhibe de ma poche les emballages de papier ciré qui feront office de drapeau blanc festif, à saveur de fraise, de cerise, de lime. « Papa a un bon avocat. Et il adore plus que tout me remettre mes conneries en pleine gueule. Ça va être son cadeau de Noël à l’avance de gérer ça pour nous. » le dire me fait presque plus mal que de m’entendre, parce qu’encore une fois, je livrerai à mon paternel exactement ce à quoi il s’attend de ma part. Mais pour avoir passé le trajet tout entier à mijoter le plan, il me semble être le seul, l’unique possible. Reste à Finn qu’à accepter, et à mon sens, entre s’assurer que mon père me fasse vivre un calvaire pendant des mois pour avoir géré la situation aussi mal ou payer des frais avec du fric qu’il a pas, la punition me semble aussi logique que tentatrice pour lui. « J'suis désolé Finn. » que je souffle, en ouvrant la porte de la voiture. D’un coup d’oeil je l’invite à me sortir aussi s’il le veut. Sinon, je sors de là, et le laisse vivre un peu, le laisse décanter, le laisse me détester. Et puis, à qui je mens. Chaque geste au ralenti, chaque coup d’oeil qui insiste, c’est exagérément lent que j’espère jusqu’à la dernière seconde qu’il suive.
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyVen 18 Jan 2019 - 17:42


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jill l'incruste


Cela avait été la croix et la bannière durant des semaines entre Matthew et Jillian concernant la présence de cette dernière dans leur petite sauterie. De toute évidence, elle aussi souhaitait se rendre dans une beuverie pour adultes, dans un club de striptease et pourquoi pas au casino par la suite. C’était toutes ces choses d’adultes en pleine fête, comme dans les comédies américaines, qui lui envoyaient du rêve et lui rappelaient à quel point elle avait hâte d’avoir quelques années de plus pour tout se permettre sans plus la moindre retenue, ni même le moindre contrôle parental.  Mais l’anniversaire de Finnley était important et, en procédant par élimination, Matt était visiblement la seule personne apte à lui faire passer du bon temps. En lui demandant son aide, elle ne s’était pas attendue à un retour de la médaille, où la seule condition était qu’elle ne soit pas là. Vexée, mais payée à bon prix, elle s’était finalement résignée et avait acheté un petit sachet de poudre blanche avec l’argent généreusement négocié avec son frère ainé. Matt était parti depuis quelques heures déjà, en compagnie de Finn qui ne s’attendait certainement pas à ce que les choses tournent ainsi pour lui.

En contrepartie, Jill avait cherché à vivre sa soirée comme bon lui semblait. Deux-trois messages échangés suffisaient à chauffer Scarlett et Luke pour se retrouver et faire les quatre-cents coups dans la ville jusqu’à pas d’heures, jusqu’à épuisement du stock de leurs conneries, surtout. Plus d’une fois, la jeune femme avait songé à ce que Finnley vienne avec elle dans l’une de leurs soirées pour se faire baptiser de la tête aux pieds par ce trio infernal. Seulement, autant elle voyait en le rouquin le meilleur ami gay que tout le monde voudrait avoir, autant elle ne le voyait pas trainer avec cette bande de potes complètement délurés, comme si quelque chose n’allait pas coller entre eux. En prime, elle était bien trop possessive pour le partager avec quiconque, encore moins avec Scarlett. Cette petite gatte n’avait aucune retenue pour lui piquer sans scrupule ce qui lui appartenait, pour ensuite déclarer haut et fort que c’était à elle. Jill n’aurait certainement pas supporté de voir des photos du rouquin trainer sur le MySpace de Scarlett. Il était tout simplement hors de question, inimaginable, inconcevable, impossible. Sauf si l’on avait envie de se ramasser les foudres de Jill par la suite. La seule chose dont elle était sûre durant cette soirée, était que Matt ne ferait pas dans la demi-mesure avec le jeune homme. Si certains s’étonnaient encore de voir que les deux McGrath étaient réellement frères et sœurs, leur manière de fonctionner, sous l’exagération des choses et les menaces pour y parvenir, se ressemblait grandement. Elle savait qu’elle avait confié Finn entre de bonnes mains et que tout allait se dérouler pour le mieux.

Ainsi, elle avait pu profiter de sa soirée de son côté sans réellement se préoccuper de cette déconnade d’anniversaire improvisé, en rejoignant Scarlett et Luke sous le pont qui reliait Spring Hill à Logan City, à rouler soigneusement leurs propres joints et à faire des actions et vérités qui finissaient toujours par des roulages de pelles à trois.  L’avantage avec Luke était que ce dernier était particulièrement doué pour piquer les véhicules de ses voisins sans qu’ils ne s’en aperçoivent jusqu’au lendemain matin. Jill admirait le jeune homme non seulement pour l’audace de ses actes mais également pour toute l’ingéniosité dont il faisait preuve à chaque fois qu’il devait ouvrir la porte sans un bruit, mettre le contact sans les clés et démarrer sans faire de scandales. Elle apprenait beaucoup de celui qui avait été son petit ami pendant un temps, avant d’être celui de Scarlett, avant de redevenir le sien pour ensuite repartir vers Scarlett. Tous les trois complètement high as hell ce soir-là, après seulement quelques minutes, il était évident que l’un des trois allait lancer l’idée d’aller faire un tour en voiture dans les rues de Brisbane, la musique à fond, les vitres baissées, pour jouer aux petits caïds dans les rues jusqu’à tomber sur son maitre. Ou sur un poteau. Cette fois-ci, Scarlett lança l’idée, en lançant le défi à Luke de se bander les yeux et de seulement se fier à ce que les filles lui disaient au niveau de la circulation, de la conduite à avoir. Une idée qui finit par enjailler tout le monde. A l’évidence, sous les effets d’un mélange d’alcool et de drogue, toute idée idiote était bonne à prendre pour en faire quelque chose de grandiose.

Et ce fut ainsi que tous les droits se mirent en route, zigzagant entre les différentes voitures, bousculant même un vélo lors d’un virage, parce que Scarlett ne l’avait pas vu et Jill s’était contentée d’en rire au lieu de prévenir Luke. Ainsi dura leur petit trip en ville, jusqu’à monter dans les alentours du Kangaroo Point, lieu typique où ils aimaient se rendre pour échapper aux sirènes de la police ou, pire, aux personnes qui les détestaient au point de les tuer tous les trois à mains nues, d’une mort lente et douloureuse. « Attends ! » s’était écriée Jill, dans un cri si strident que Luke donna un coup de volant de sursaut et que Scarlett manqua de lâcher la bouteille de tequila qu’elle tenait en mains. « Arrête-toi ! Maintenant ! » Au loin, malgré la vue déjà quelque peu floutée par ce cocktail d’alcool et de drogue, elle jurait reconnaître la silhouette de Matt, ayant quitté la maison familiale, quelques temps plus tôt. Si Jill avait prié tous les dieux pour les croiser durant la soirée, elle avait fini par oublier pendant un moment que Matt se trouvait en compagnie de son meilleur ami. De toute évidence, la chevelure rousse flamboyante d’un Finnley toujours assis dans la voiture qu’ils allaient bientôt croiser, la remit sur la bonne voie. « Quoi ? Ici ?! » demanda Luke, les yeux toujours bandés. « Oui, oui ! Arrête-toi ! » Un coup de frein direct, une Jill qui manqua de traverser les deux sièges avant pour voler la tête la première dans le pare-brise et Scarlett pestant à voir toute sa tequila foutre le camp sur le tapis de la voiture. Aussitôt, Jill ouvrit la portière, après avoir attrapé la seconde bouteille de tequila à moitié entamée. « J’vous rejoindrai plus tard, m’attendez pas pour vous tripoter ! » Les cris d’indignation et de protestation de Scarlett et Luke se firent entendre aussitôt. Des cris qu’elle n’entendit plus une fois la portière arrière refermée, après leur avoir souhaité une bonne baise.

Séquence terminée, chapitre suivant et la bouffée d’air frais qu’elle prit à cet instant lui permit d’avancer à grandes enjambées vers le taxi. Si Jill pensait avoir la démarche d’une femme d’affaires, élancée, indépendante, prête à aller casser des gueules, la réalité était tout autre. Manquant tous les trois pas de trébucher sur des cailloux, elle allait de gauche à droite dans une dégaine peu rassurante. Pour autant, elle n’eut aucun mal à arriver à la hauteur des deux hommes, faisant des grands signes, agitant les bras dans tous les sens, toujours avec la tequila dans une de ses mains. « Voilà mes deux beaux mâles préférés ! » lança-t-elle sur un ton bien trop enthousiaste. Arrivée à leur hauteur, elle posa une main sur sa hanche, comme la pose d’un mannequin en fin de podium. Mais, bien vite, sa mine changea pour partir en moue sceptique en voyant les têtes que tiraient les deux jeunes hommes. « Bah alors, c’est quoi ces têtes d’enterrement ?! Vous rigolez là ? C’est l’anniversaire de notre tête de cuivre nationale, il est hors de question de tirer une tronche pareille ! » En râlant presque dans ses paroles, c’était surtout à Matt que son regard noir se dirigea. Visiblement, elle aurait mieux fait de tout faire elle-même et de se contenter de payer un gigolo ou de menacer Tad pour faire un striptease au jeune homme, puisque c’était de toute évidence le best gift ever. Et pas les filles, Matt, je te l’avais dit. Faisant volte-face, elle se trouva devant Finn, toujours assis sur le siège passager, la porte du véhicule ouverte. Tout en le tirant par le bras pour le faire sortir de l’auto, Jill avait des étoiles dans les yeux alors qu’elle s’adressait à lui. « Aloooooors, raconte-moi tout ! C’était comment ? C’était bien ? Pas trop déçu du vieux McGrath ? Toujours insensible aux charmes d’une femme avec de belles formes ? » Une fois que Finn était sorti du véhicule, elle lui agrippa le bras et avança de quelques pas pour se diriger vers l’un des bancs à proximité, tout en passant devant Matt en l’ignorant grandement. Pour sûr, elle ne laissa pas le temps au jeune homme de répondre, et reprit bien vite, une pointe d’excitation dans la voix. « Allez, je suis sûre que même à toi, ça a dû plaire ! Ce n’est pas possible autrement ! Ces femmes sont des professionnelles, elles peuvent faire jaillir le contenu de ta bouteille sans même te toucher si elles sont assez expertes en la matière. Gosh ce que je les admire… » finit-elle par dire, avant de lâcher le bras de Finn et de se laisser tomber sur l’un des bancs où ils se trouvaient à présent.
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Finnley Coverdale
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le roux de secours
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Message(#) Sujet: Re: finnley & matt ▲ grown ups finnley & matt ▲ grown ups EmptyLun 28 Jan 2019 - 23:40


L’esprit rationnel et réfléchi, trop probablement, de Finnley n’est pas de ceux pouvant aisément être manipulés, mais si cela devait être le cas, ce serait assurément sous l’emprise de Matt et la manière dont les réticences de Finn se retrouvent finalement dissipées tend à confirmer cette hypothèse. Évidemment que c’est une mauvaise idée, et bien-sûr que le rouquin en a parfaitement conscience au fond de lui. Mais sa quête de normalité, particulièrement en ce jour particulier, passe inévitablement par la prise de mauvaises décisions, par le besoin de faire taire cette rationalité qui conditionne chacune de ses actions. Ce n’est pas pour autant que cette petite voix dans sa tête se veut silencieuse, ni même que la sienne l’est alors qu’il tente de prévenir Matt une dernière fois du potentiel foireux de ce plan, mais c’est sans se sentir forcé, sans y être poussé, que Finnley suit son gourou, l’adrénaline qui monte petit à petit dans ses veines lui étant bien plus agréable qu’il ne veut l’admettre. Et malgré tous les signaux d’alerte qui ne cessent de s’allumer les uns après les autres, les jetons qui s’accumulent devant lui empêchent le rouquin de penser l’ampleur de la situation qui se joue. Matt avait bien raison de l’arrêter quelques instants plus tôt au casino avant qu’il ne dilapide tous ses gains. La chance est – pour l’instant – de son côté, la tentation d’en vouloir plus, toujours plus, gronde à mesure qu’il envisage les jetons sous leur véritable forme en papier, et qu’il ne se mette déjà à faire des plans sur la comète quant à tout ce qu’il pourrait offrir à Bryn. Mais un rapide coup d’œil à Matt calme aussitôt ses ardeurs alors que son aîné fait face à un nombre de jetons qui se compte sur une main plutôt que par pile, et malgré les avertissements silencieux, bientôt suivis par des verbaux, la prospérité a définitivement tourné le dos à Matt ; et les avertissements tendent à agacer leurs compagnons, faisant reprendre conscience à Finnley de la tournure désastreuse que prend la soirée. Ce n’est pourtant que le début des surprises – et il ne peut pas dire qu’il ne les avait pas envisagées. Et finalement, les conséquences de celles-ci le laissent bien plus indifférent qu’il ne l’aurait pensé, l’électrise presque en réalité, contrairement à la possibilité que Matt subisse le courroux de Papa McGrath que le rouquin sait autoritaire. C’est définitivement la dernière chose dont son ami a besoin, lui qui fait de son mieux pour obtenir l’approbation et l’affection de son paternel ; chose dont Finn n’a pas à se soucier, chose qui le pousse à donner son nom plutôt qu’à rappeler celui de Matt.

L’acte est irréfléchi ; motivé par la panique, regretté une demi-seconde à peine, ce n’est pas tant la désolation de s’être jeté de la sorte dans la gueule du loup que celle d’avoir un shot d’adrénaline par ce même acte qui anime ses veines, alors que bientôt il fait preuve d’une assurance surjouée mais convaincante pour détourner l’attention centrée sur Matt à son détriment. Il en tient rigueur à Matt de le priver de ce gain rêvé plus que d’avoir mal joué ses cartes et si sa réaction peut sembler bienveillante, généreuse, ou complètement folle, elle n’est que pur égoïsme ; stimulée par le besoin de ressentir quelque chose de différent, par une envie de vivre différemment. Et cet égocentrisme mal assumé détourne la colère de Finn sur Matt ; ne se focalise plus que sur cet argent perdu avant même d’être acquis au lieu de s’animer autour du réel problème : le rouquin lui-même. Incapable d’assumer que, contrairement à tout ce qu’il a toujours prôné, l’argent finit peut-être par se mettre aux travers de ses valeurs et qu’il peut devenir une obsession. Incapable aussi de ne pas faire autrement que de vivre par les extrêmes ; à constamment assumer des responsabilités qui ne devraient pas être les siennes ou à vouloir se faire casser la gueule par envie de vouloir avoir, une fois, quelque chose d’intéressant à raconter qui lui donnerait l’impression qu’il peut exister lui-aussi, et ne pas servir seulement de figurant dans les histoires des autres. Incapable de faire dans la simplicité, d’être toujours trop compliqué, d’être simplement lui, et de le vivre aussi mal, d’avoir attendu deux ans et l’officialisation de son statut d’adulte pour craquer face à tout ça. Le problème est plus profond, Matt ne pourrait pas comprendre, personne ne peut, pas même lui-même. « J’en ai rien à foutre de ton final. » Il balance les dents serrées, pourtant au fond de lui Matt sait probablement qu’il vient de toucher le point sensible, celui qui peut lui permettre de sauver cette soirée en persuadant Finnley de le suivre : la curiosité de celui-ci. Et si le rouquin accepte finalement de partager le taxi qu’il vient d’héler, ce n’est pas par croyance en sa promesse, mais parce que sa main égarée dans sa poche a pris conscience d’un fait : il n’a plus d’argent pour payer ce taxi ; ces vingt dollars auraient définitivement pu et dû servir à autre chose.

Le silence qui règne dans l’habitacle lui est bénéfique pour réfléchir, pour tenter de rappeler cette raison qui l’a quitté sans ménagement plus tôt mais qui n’est guère décidée à refaire surface. Un instant, il est tenté de s’excuser, le suivant d’ordonner l’arrêt de la voiture pour ne plus respirer le même air que le McGrath, toujours est-il que la colère à l’encontre de Matt commence peu à peu à se dissiper pour se retourner vers le véritable coupable. C’est toujours muré dans le silence que le rouquin secoue légèrement la tête en guise d’affirmation à la question de Matt ; difficile d’oublier leurs nombreuses escapades à trois sur ces hauteurs. Elles n’ont rien d’extraordinaires, pour autant elles font probablement parties des rares moments de son quotidien qu’il chérit ; et pour cela il ne peut définitivement pas continuer à en vouloir à Matt pour cette broutille, pour quelque chose qu’il a voulu autant que son aîné, il ne peut pas lui en vouloir d’avoir tenté de lui offrir un moment de répit dans son quotidien, de lui avoir offert une attention qu’il n’a même pas de sa propre famille, de ne pas s’être braqué quand Finn a déversé sa colère – gratuite – sur lui. L’œil désormais brillant à l’annonce du butin dérobé au casino, parce que l’âge ne fait pas la gourmandise et qu’il pourrait se nourrir exclusivement de bonbons, c’est toujours silencieux qu’il se veut, même s’il est bien plus réactif à s’emparer des emballages que Matt tire de sa poche – sans même se soucier de lui en laisser le moindre. Goûtant à l’une des douceurs sans attendre plus longtemps, c’est le regard à ses pieds qu’il prend connaissance du plan de Matt, la gêne l’envahit alors qu’il prend conscience que tout ceci n’a servi à rien ; si ce n’est à mettre en avant sa tendance à suréagir et à tenir les autres à distance, d’une manière ou d’une autre. « C’est moi. » qui suis désolé, mais Matt saisira l’idée, alors qu’il daigne enfin relever la tête, honteux. « Je suis con de t’en vouloir pour un truc qui est de ma responsabilité. Tu m’as pas forcé à te suivre, et puis… c’était bien quand même. » Il admet avec un léger sourire. « J’sais pas pourquoi j’ai pété un câble comme ça, parfois je-je me comprends pas, j’sais pas, j’avais presque de l’argent, j’avais l’impression de jouer les gros durs pour une fois,  ouais, selon ma définition, te moque pas, c’était presque… agréable, en fait. Alors, désolé. Je voulais t’éviter cette situation vis-à-vis de ton père, vraiment, et au final... » Il soupire, tandis qu’il prend conscience d’un détail, et qu’il se retrouve interdit, les yeux écarquillés et manquant de respirer. « Putain, Bryn ! Je-j’ai pas pensé à elle, je-d’habitude je pense toujours à elle, mais je-je-j’ai pas pensé que ça pourrait-j’ai pas pensé aux conséquences pour elle. Putain Matt, j’ai pas-j’ai pas pensé à ça. » La main qui passe sur son front, sur ses yeux fatigués, et la soudaine impression d’être complètement ingrat, d’être complètement con, surtout. Il a besoin d’air, et alors qu’il s’apprête à emboiter le pas à son tour, il est coupé dans son élan par une silhouette et une voix qu’il ne connaît que trop bien, qui tombe que trop bien, aussi, et qui lui tire un sourire instantané, pas suffisamment convaincant pour éliminer les tracas provoqués par la dernière halte des deux hommes. Cherchant une excuse à balancer à Jill pour expliquer l’ambiance refroidie, il n’est pas mécontent de ne pas avoir le temps de formuler quoi que ce soit qu’elle reprend la parole en le tirant sans ménagement hors du véhicule, puis en direction du banc le plus proche, sans toutefois lui laisser encore l’occasion d’en placer une. « Bah, je-‘fin-j’suis pas insensible, je-c’était… c’était très bien si tu veux tout savoir. » Qu’il dit, un peu gêné, « tout savoir » se rapportant au minimum syndical de la part du jeune homme. « J’ai pas été déçu. Pas du tout, même. » Et à ces paroles, il adresse un sourire à Matt, l’invitant du regard à se joindre à eux. « Merci. » Il ajoute, pour Matt, mais aussi pour Jill, la soirée ayant pris une nouvelle tournure loin d’être désagréable – grâce à eux deux, comme souvent. « Allez, c’est ma tournée. ‘Fin, ma tournée de fauché, quoi. » Il conclut, avec un léger rire pour détendre la situation entre Matt et lui, alors qu’il tend sa main devant lui, dont repose sur la paume le maigre butin récolté du casino – mais qui a finalement beaucoup de valeurs à ses yeux, et qui en a d’autant qu’il concède à partager ce que d’habitude il s’empresse d’engloutir comme un gosse à Halloween.



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So high, so low. La soirée avait pourtant bien commencé Matt, t’avais été relativement responsable sur les bords. Pour le type que tu étais à l’époque, faut dire. L’arrivée comme un cheveux sur la soupe était particulièrement marrante, parce qu’elle venait avec des tas de bonnes intentions pour un gamin qui prenait un âge symbolique aujourd’hui. Un gamin qui avait des allures d’être comme un frère pour moi, un vrai. Le strip club comme le rite de passage, direct qu’on le coche de la suite des choses comme un arrêt obligé, où il avait râlé, où je l’avais clairement anticipé, mais finalement le tout avait bien passé, s’était bien passé. Je mets le bon coup sur le chapeau de fête qui ornait sa tête à ce moment-là, et le goût bubble gum de sa lady attitrée, rien de bien méchant, juste du drôle, juste du cool, juste du con, mais juste du vrai. Sauf sa poitrine - mais ça, pas besoin de le savoir. Elle a payé si cher pour elle mérite qu’on fasse du déni pour la cause. Puis y'avait eu le casino. La liste des trucs à faire quand on passe ce cap qui s’allonge, on ose, on s’amuse, on déconne, on regarde pas les conséquences. On sort fumer aussi, parce que ça fait cool de lâcher la roulettes russe le temps d’aller tirer une latte dans la ruelle d’à-côté comme deux adultes en devenir. J’avais beau être plus vieux que Finn, il avait clairement plus l’étoffe d’un cool kid que moi quand on regarde de plus près. À savoir que lui, il aurait pas cédé aux coups d’oeil des dudes louches de l'autre côté de la rue. Il serait pas entré. Il aurait pas tout misé. Il aurait pas tout perdu. Like I did. Pas de surprise donc, que le trajet sur le siège arrière vers le dernier stop de la soirée se fasse dans le plus grand silence de mort possible. Il bouille, il fulmine, il me fait vivre un parfait silent treatment, je mérite pas mieux. Et je rumine mon père qui va se faire une joie de se mettre les deux mains là-dedans, de m’en reparler encore à Noël l’an prochain (et je l’ignore encore, mais toutes les années qui suivront). De comment Matt a encore tout fait foiré autant pour lui-même que pour les autres. Ginny says hi too.

Le rouquin perce le mutisme qui règne dans l'habitacle après j’ai moi-même tenté d’expliquer un brin, de réduire les dommages collatéraux, de me convaincre que tout n’était pas entièrement perdu. Ses excuses me font l’effet d’un couteau à double tranchant parce que je sais que c’est entièrement moi le responsable (lol, l’ironie du terme), qu’il avait tous les droits de réagir ainsi, et que de l’entendre se désoler en plus est bel et bien une preuve d’à quel point je suis à chier. Comme si j’en avais besoin d’une supplémentaire. Je ravale, garde pour moi et moi seul, pour garnir mes futures crises d’estime en solo. « C’est pas un vrai 18e anniversaire si y’a pas de la baston de toute façon. » il dédramatise Matt, il hausse des épaules, il refuse les excuses de Finn surtout, parce que ça a pas d’affaire là. Il était la victime - mais de l’entendre dire tout ça, c’est un petit baume tout de même. Ça va mieux. Ça tend vers ça en tout cas. Quand il flippe pour sa cadette par contre, je capte de suite le sentiment. « Bryn va être ok, tout le monde va être ok. Laisse papa McGrath faire son boulot ; y’a personne de mieux que lui pour être insensible et aller chercher droit au but ce qui démolirait qui que ce soit. »  je rassure, entièrement honnête, complètement sérieux. Si j’étais à sa place, je tiendrais exactement le même discours au sujet de Ginny. Protéger les siens qu’ils disent ; they are so right.

Parlant de soeur, parlant de famille. Jill déboule ici comme une tornade, comme une Jill en fait, l’air heureux, l’oeil pétillant, la gueule de celle qui a fait des mauvais coups en permanence since day one, l’haleine qui pue la tequila cheap. « T’aimerais trop ça. » que je complète quand elle vise l’état désastreux du truc. Un coup d’oeil en parallèle avec Finn et on passe à autre chose. On tente, du moins. « Notre petit grandit si vite. » je pose docilement la joue sur la tête de ma soeur, la ramène vers moi avec une voix attendrie, un regard embué vers le rouquin qui évolue un peu plus loin devant nous. Elle finit par aller le rejoindre. Ils se piquent un peu, innocemment. Ils jouent, ils ont toujours fait ça, je les regarde de loin, je les aime comme ça surtout. Je lui laisse de l’air aussi au petit. Le temps de se remettre sur pied, de chasser les derniers soubresauts de stress des suites de notre débandade. Et quand ils sont posés sur le banc tous les deux à babiller de j’sais plus trop quelle connerie, je m’impose entre eux, prend toute la place, les rapproche d’un bras de chaque côté, les serre contre moi, inspire fortement, les prunelles qui visent l'horizon nocturne illuminé devant nous pour souligner le reste. « On voit même le casino et le strip club d’ici si on plisse suffisamment bien les yeux. » il est con Matt, il est con, mais avec eux, il est heureux.
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