(electric playground) "Bon, d’accord." C’est une mauvaise idée, très mauvaise idée, mais puisque son partenaire de ping pong préféré et lui ont gagné le match du siècle dans le bar d’à côté (autrement dit, un match sans importance), ils ont tous décidés de se rendre dans un club de strip tease pour fêter la chose. Les perdants sont conviés, eux aussi, et ont surtout accepté de venir. Rhett ne restera pas bien longtemps, ce n’est pas son monde et il trouve le concept un peu trop voyeur et misogyne à son goût. Sans vouloir défendre la veuve et l’orphelin, il sait pourtant qu’il a assez une belle gueule et trop peu l’air d’un tueur en série pour observer des courbes féminines dans l’intimité de son appartement, lorsque l’envie se fait savoir. Justement, avec lui, c’est bien trop peu ce dont il a envie, amoureux de l’amour en lui-même. Et quoi de moins romantique qu’un club de strip tease ?

Une demie-heure. Pour faire plaisir aux gars, pour les voir s’extasier comme des adolescents. Après ça, il commande un taxi et rentre aussitôt. Il est à l’antenne très tôt demain, de toute façon, son excuse est toute trouvée. Petit à petit, pourtant, il se prête au jeu. Il commande des virgin en précisant que c’est plus mon cas depuis bien longtemps, ahah avec son rire forcé et ses sourcils sombres se dandinant au gré de ses blagues. Ses amis s’amusent, il boit frénétiquement ses verres et redonne sa carte bleue tout aussi rapidement, sans honte aucune. En réalité, il mentirait s’il disait que l’ambiance ne l’amuse pas un tant soit peu, lui qui a toujours reconnu son intérêt pour les courbes féminines, quand bien même il ne pense à absolument rien d’autre qu’à regarder avec les yeux. Demain, il aura tout oublié et enverra à Hassan un message disant tu sais pas quoi avec beaucoup d’ironie et très peu de remords. Ce club de strip tease n’est peut-être pas son monde, en effet, mais c’est loin d’être une raison suffisante pour lui en interdire l’accès.

Quand George hurle son nom, c’est à peine s’il l’entend pourtant, placé sans grand soin sous les ampli de la salle. George qui veut qu’il participe un peu plus, George qui insiste sur le fait qu’ils se rapprochent de la scène et fassent partie de ces rares privilégiés pouvant voir avec un peu plus que les yeux. Et s’il fait un signe négatif de sa main, ce n’est pas assez pour son ami qui l’entraîne déjà à sa suite, lui et ses trois verres d’alcool déjà engloutis, lui qui sourit bêtement tant il est heureux de se trouver là. Alors, Rhett ne peut pas le lui refuser, Rhett se prend au jeu et, surtout, Rhett trouve place sur une des chaises où chacun sait qu’un des danseuses trouvera tôt ou tard le temps de s’arrêter, moyen pour elle de quémander des billets supplémentaires et lui d’être privilégié le temps d’un instant. Et il a beau avoir passé l’âge d’être émoustillé pour si peu, il mentirait à nouveau s’il disait qu’il ne se prend pas encore un peu plus au jeu lorsque le show reprend et qu’il pose ses mains sur les cuisses d’une inconnue assise à califourchon sur lui, ne rencontrant son regard qu’après de longues secondes.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Rhett Hartfield

On t'a déjà demandé pourquoi tu faisais un métier pareil, des dizaines de fois, non rectification, des centaines de fois. On t'a dit et répété que c'était dégradant, pour toi, pour l'image de toutes les femmes en général, que tu étais intelligente et que tu pourrais refaire le monde si tu le voulais... plutôt que de tout simplement te déhancher sur des airs populaires et entrainants pour récupérer de l'argent plus que sale et recommencer à faire pareil le soir suivant. Et à tous ces gens-là, tu leur as répondu que tu savais que tu faisais, que tu faisais ce qui te plaisait et ce qu'on puisse le comprendre ou non. Parce qu'en dehors de l'argent accumulé, de l'alcool qui coule et les poches du club qui se remplissent, il y a aussi le fait que rien ne peut remplacer cela. Mais si, ça, ce truc, cette sensation quand tu es sur scène et que tous les regards sont braqués sur toi et ce même si c'est pour des raisons complètement simples. Tu te retrouves dans la simplicité, ici, sur scène, à Paradise City, il n'y a pas vraiment de mensonges, pas de jeu et les règles sont claires, tout le monde les comprend, on laisse ses problèmes au placard et on vient faire la fête.
La fête a commencé il y a quelques heures justement et quand tu grimpes sur scène, tu es suivie par Violet et d'autres danseuses pour un numéro répété il y a un peu plus tôt dans la semaine. L'atmosphère est électrisante, les mouvements te viennent aussi naturellement que respirer et entre l'engouement du public totalement masculin, la musique et la présence des autres danseuses sur scène, le sourire est facile. Bien sûr qu'il est facile, tu es dans ton élément quand tu effectues un tour sur toi-même et facilement, comme les autres danseuses, ton attention dérive sur les plus chanceux du premier rang et quelqu'un qui vient de trouver le siège vide. Parfait que tu penses, il commençait à te manquer quelques centaines de dollars dans ton décolleté et il serait vraiment dommage que tu retournes dans les coulisses les mains, et la poitrine surtout, vides. Une autre soirée, un autre homme et le même jeu commence tandis que tu t'approches de lui et que tu envahis pleinement son espace, les deux mains posées sur le dossier de la chaise, pour faire passer ton geste comme naturel et pas du tout répété des dizaines de fois.
"On se connait, non ?" Que tu demandes au moment où vos regards se croisent, et malgré la musique et l’ambiance environnante, tu es assez proche pour qu’il t’entende. Ce n'est même pas une ligne clichée pour avoir plus de sous, tu sais que certaines danseuses aiment bien pousser le vice un peu plus loin et donner l'impression que chaque client laisse sa marque. Ce n'est pas le cas, vous en voyez à la pelle des hommes, si on te demandait, tu dirais qu'ils se ressemblent tous mais tu es certaine d'avoir vu cet homme-là quelque part. "Oh." La réalisation arrive tandis que la musique repart de plus belle et si tu lâches un rire nerveux, c'est parce que ce n'est vraiment pas comme cela que tu imaginais rencontrer la personne que fréquente Evie. Petit-ami ? Partenaire ? Tu n'en sais rien, tu supposes que cela ne te regarde pas, il a au moins une meilleure tête que sur ton écran d'ordinateur que tu te dis, toujours en mouvement, cette fois-ci tu bouges les hanches en rythme avec la musique, dans sa direction à lui, gardant une distance plus que respectable entre vous deux. Pour toi, pour sa dignité et surtout, pour Evelyn.
"Hartfield... non ?  Tu n'as pas mieux à faire de ta soirée ?" Que dit la strip-teaseuse toujours sur lui, que tu te dis intérieurement et pour anticiper sa prochaine réaction, tu ajoutes tout aussi rapidement :  "Lara au fait..." Est-ce qu'il a seulement entendu parler de toi ? Bonne question. Un seul moyen de le savoir que tu décides. "Pearson." Le nom de famille est donné, le mystère est levé et tu lui adresses même un clin d'œil.

"On se connait, non ?" Il a beau avoir ses yeux vrillés sur les siens, Rhett ne voit pas. L’incompréhension se lit sur son visage, ses sourcils dansent sur un rythme hasardeux alors qu’il reste muet, incapable de trouver quoi répondre sans passer pour un connard impoli. Il ne voit pas comment ils pourraient se connaître, non, et si elle le reconnaît alors c’est sûrement parce qu’elle l’a vu à la télévision et rien de plus, n’est-ce pas ? Il n’existe que peu d’explications à cela. "Oh." Et la voilà qui vient de comprendre qu’ils ne se connaissent pas et qu’elle l’a seulement vu à la télévision, n’est-ce pas ? C’est de ce oh dont il s’agit, sûrement, et même sans doute. Sans même s’en rendre compte, les mains de Rhett se reculent peu à peu de la chair de la jeune femme pour ne plus y exercer la moindre pression et la toucher à peine. Il se recule d’autant plus lorsqu’elle en vient à rigoler et qu’il ne le fait toujours pas, de son côté, largement perdu, bien que du côté de la jeune femme, il n’y a rien qui semble assez sérieux pour la faire arrêter son numéro - ce qui veut dire que ce n’est pas si pire, n’est-ce pas ? “[color=darkgoldenrod]Oh quoi ?[/coor]” Rhett demande donc enfin, un sourire crispé sur le visage traduisant son état de perdition, le donnant incapable d’opter pour une réaction en particulier.

C’est la jeune femme qui l’aiguille autant qu’elle le perd, les indices laissée sur son chemin amenant bien plus de questions que de possibles réponses. "Hartfield... non ? Tu n'as pas mieux à faire de ta soirée ?" Qu’elle connaisse son nom de famille n’est pas étonnant, il le sait très bien. Ce qui l’est, cependant, c’est tout le jugement qu’elle semble y apporter autant que cette impression de proximité qu’elle insuffle à ses mots. Elle ne juge pas ceux qui passent la porte de cet établissement, sinon elle y risquerait sa clientèle ; alors pourquoi en est-il le cas pour Rhett ? Il est un clien courtois, pas du genre à demander le numéro des filles ou insister pour les raccompagner chez elle, alors quoi ? S’il ouvre la bouche pour tenter d’avoir de plus amples réponses, elle le prend de court. "Lara au fait..." Et c’est à son tour, finalement d’oser un Oh silencieux qui se lit pourtant dans la forme de ses lèvres. Merde, est ce qui aurait pu suivre, pour traduire au mieux ses pensées. "Pearson." Il le savait déjà, maintenant, et la précision n’est qu’un coup de massue supplémentaire à ses yeux, un autre merde qu’il ne formule pas mais se traduit par une grimace sur son visage immaculé. “Je me présente pas, du coup ?” Il tente, ose, rigole maigrement. Elle savait qui il était bien avant que l’inverse puisse être vrai, ce qui est une raison bien suffisante pour désormais garder ses mains loin de son corps et ne pas jouer un double-jeu. “Je suis désolé, je savais pas que tu travaillais ici.” Non pas qu’il soit désolé d’avoir été pris dans un tel lieu, mais bien qu’il aurait aimé pouvoir faire les présentations autrement avec cette cousine qui mange des chips au fromage fondu, comme le lui a expliqué Evie. D’habitude, il est plutôt doué pour faire bon genre face à la famille à laquelle on le présente. Ce soir, cela sera bien compliqué. “Tu peux… Enfin je veux dire, c’est un peu bizarre si tu continues le spectacle alors qu’on connaît tous les deux Evie.” En d’autres termes: tu peux arrêter ? “Tu termines bientôt ? On peut discuter, si tu veux. Ailleurs, je veux dire.” Ou alors peut-être que si, il est ce genre d’homme qui propose aux filles d’aller ailleurs, mais il le jure: ses desseins sont bien différents de tout ce qu’on pourrait penser et, au creux de son coeur, seul un certain malaise persiste. Et l'irrépressible impression d'avoir tout foiré, aussi.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Rhett Hartfield

Qu'est-ce que tu avais assuré à Evelyn, déjà ? Oui, que tu garderais un esprit ouvert au moment où les présentations seraient officiellement faites. Et que tu garderais ton aversion de la gent masculine pour toi, ainsi que toute remarque qui pourrait être déplacée. Eh bien, être sur ses genoux maintenant est une très bonne façon de l'accueillir dans la famille, encore plus quand tu peux voir, littéralement, les rouages se tourner dans son cerveau tandis qu'il réalise lui aussi qui tu es, avec qui tu vis et qui tu représentes pour Evelyn. "Non plus besoin, du coup." Que tu ajoutes sur un ton légèrement sec, tandis que Rhett tente un rire, sûrement pour faire disparaitre le malaise et tout le caractère gênant de la situation. Sauf qu'il se tire un peu une balle dans le pied à s'excuser, à te demander si tu finis bientôt et dire que c'est bizarre, parce que tu connais Evie. Oh, il aurait dû continuer de rire, que tu penses légèrement et dans un mouvement tout aussi rapide et travaillé, tu te relèves, juchée sur ta paire de talons, soudainement et temporairement plus grande que le brun. Tu croises les bras sur ta poitrine, posant déjà la première question qui t'es venue à l'esprit pendant tout son petit discours.
"... Et tu t'excuses parce si c'était une autre danseuse sur tes genoux, cela voudrait dire que tu as le droit d'être ici alors que tu fréquentes ma cousine ?" Evie n'a pas mis de mot sur ce qui se passait entre elle et Rhett, elle t'a tout simplement dit qu'elle voyait quelqu'un, tu n'as pas poussé plus loin, ne voulant pas empiéter sur la vie privée de ta cousine et tout ce qu'elle ne dit pas pour des raisons totalement justifiées. Et en réalité, tu ne le juges même pas, il fait ce qu'il veut de ses soirées, la plupart de tes clients, non correction, tes meilleurs clients sont des hommes mariés, qui mettent des billets dans tes tenues avec l'alliance toujours sur le doigt et cela ne t'atteint pas. Oui, sauf que cette fois-ci, il s'agit d'Evelyn, et ils n'en sont pas au stade du mariage mais tout de même, pourquoi fréquenter ce genre d'endroit ? Un mystère, vraiment. "On se détend, je ne mords pas si fort que cela. Sauf si c'est ton truc bien sûr." Tu ajoutes cela rapidement, pour lui faire comprendre qu'il n'a pas à répondre à ta question précédente, cela lui évitera de remettre en doute ses principes et ses morales juste là. La musique change déjà, un regard sur ta droite et tu remarques que le reste des danseuses on soit disparues dans les vestiaires, ou sont occupées avec un autre client, des hommes beaucoup plus chanceux que Rhett après tout, la scène est vide et le nouvel air joué est plus lent que le précédent, pour que les esprits se remettent et pour se préparer pour le numéro suivant.
"Mais qu'est-ce que tu veux dire par ailleurs ? C'est ta première fois dans ce genre d'établissement, Rhett ?" Tu poses la question avec un sourire lumineux, te demandant si cela fait de lui un homme honorable ou si au contraire il est dans la pile avec tous les autres. Allez, que tu songes, où sont donc les efforts que tu as dit que tu allais faire, il est dans ton club, sûrement là pour s'amuser avec ses amis, tu peux en voir un te déshabiller du regard d'ailleurs, assis non loin de Rhett et tentant de capter son attention et tu lui renvoies un clin d'œil, avant de reporter ton attention sur Rhett. "Et on peut discuter, mais ce sera ici, après tout, ce serait vraiment bizarre que la patronne disparaisse au beau milieu de la nuit." Voilà, les choses sont mises à plat, tu ne sais pas ce qu'Evelyn lui a dit sur toi, mais tu réalises bien que lâcher un : oh je vis avec ma cousine, et non seulement elle est strip-teaseuse, mais elle a la tête de son propre club, n'est pas quelque chose qu'on peut faire tout simplement comme ça, tu peux le comprendre. "Oui, c'est mon club." Tu te penches vers Rhett, lui donnant une petite tape sur la cuisse droite. "Alors sois généreux avec les pourboires, mon grand, sinon je le saurais tout de suite." Un conseil ? Peut-être un ordre, peu importe, tu lui adresses un autre sourire avant de t'éloigner vers le bar dans un claquement de talons.
Le message est clair, si tu veux parler, suis-moi.

"Non plus besoin, du coup."
Bizarrement, il s’en doutait déjà.

Lara quitte ses genoux pour retrouver la hauteur de ses talons, geste qu’il l’observe faire avec un certain soulagement, se sentant plus que jamais de trop lorsqu’elle se tenait encore aussi près de lui. Pourtant, il sait que leur rencontre est bien loin d’être terminée, en témoignent les mots qu’elle ajoute rapidement, croisant les épaules et y ajoutant un ton froid. "... Et tu t'excuses parce si c'était une autre danseuse sur tes genoux, cela voudrait dire que tu as le droit d'être ici alors que tu fréquentes ma cousine ?" A vrai dire, il la trouve fascinante, cette capacité qu’ont certains à voir le mal partout et à mordre à la moindre occasion. "On se détend, je ne mords pas si fort que cela. Sauf si c'est ton truc bien sûr." - “Je m’excuse parce que c’est pas comme ça que j’aurais aimé rencontrer la cousine et colocataire d’Evie.” Elle dit qu’elle ne veut pas de ses explications ; il s’en moque bien. Il n’est pourtant pas du genre à se laisser accuser et servir de dindon de la farce sans chercher à se défendre. S’il n’est effectivement pas dans la meilleure position qui soit, Rhett sait ne rien avoir fait de mal non plus, et il ne laissera pas Lara le juger aussi rapidement, à partir de rien. Il y a trop de paramètres inconnus dans cette histoire, même pour lui, pour que quiconque puisse lui rejeter toute la faute dessus: ce n’est qu’une soirée entre amis qui termine au club, rien de plus. Cela n’enlève pas le moins du monde les souvenirs d’Evie de ses pensées, bien loin de là.

Lorsque la musique change et se calme, il y voit son ticket de sortie pour envisager de discuter dans un endroit plus calme et, aussi, plus discret: nul besoin de préciser qu’il n’a aucune envie d’étaler sa vie privée ce soir, devant tous ces inconnus uniquement venus admirer de la chaire dénudée. "Mais qu'est-ce que tu veux dire par ailleurs ? C'est ta première fois dans ce genre d'établissement, Rhett ?" Elle se joue de lui, il le sait bien, mais c’est justement parce qu’il ne veut pas entrer dans son jeu à son tour qu’il se contente de la simple vérité, une fois de plus. “Honnêtement ? Ouais.” Parce que cela ne l’a jamais attiré, parce qu’il n’en a jamais eu le temps, parce qu’il ne comprend pas même l’attrait pour ce genre d’endroits. "Et on peut discuter, mais ce sera ici, après tout, ce serait vraiment bizarre que la patronne disparaisse au beau milieu de la nuit." Et peu importe s’ils discutent sur le toit du bâtiment ou dans le local électrique, tant que ce n’est pas au beau milieu de la piste de danse. Cette perspective le fait se relever rapidement, les mains au fond des poches alors qu’il se remet droit et peut enfin observer la jeune femme depuis la même hauteur, ou presque. "Oui, c'est mon club." Il avait compris, oui. Il a beau s’être pris de sacrés coups à la tête, parfois, il n’en est pas devenu complètement abruti pour autant. Sa précision autant que la fierté qu’elle y insufle le font sourire ; bien moins que les derniers mots qu’elle ajoute, cependant. "Alors sois généreux avec les pourboires, mon grand, sinon je le saurais tout de suite." Il serre les dents, acceptant mal que ce petit jeu continue justement d’exister. Avec tous les efforts du monde, il se contente de se la fermer, ce qui vaut sans doute mieux pour tout le monde alors qu’il calque son pas au sien pour la suivre en dehors de la pièce.

“J’imaginais les patrons de ce genre de club comme des cinquantenaires bidonnants, plutôt.” Le genre à ne pas faire partie des spectacles, cela va de soi, mais à y assister avec joie (pour vérifier que tout est en ordre, bien sûr). “On fait quoi, du coup ? La version où tu me tapes sur les doigts, celle où tu me traites d’ingrat, ou celle où tu me laisses en placer une ?” Il a un sourire en coin, pas moqueur mais bien amusé. Autant dire les choses franchement: elle n’a pas l’air de le porter dans son cœur, tout comme elle n’a pas l’air de vouloir lui laisser la moindre chance de s’expliquer. Alors soit, il ne sera jamais du genre à supplier pour quoi que ce soit. “Tout a l’air neuf, ici. Tu faisais quoi avant ?” Les questions sont sincères et s’il aime bien être le centre de l’attention, Rhett doit avouer qu’il aimerait bien savoir à qui il parle, c’est à dire qu’avec d’autres termes la qualifiant uniquement par le biais d’Evie.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Rhett Hartfield

Au moins, Rhett est honnête, il comprend qu'il n'a pas à se perdre en explications et franchement, il ne devrait pas en donner et il n'a pas prétendu ne pas savoir qui tu étais. Ou être un peu trop intoxiqué pour le faire, tout ça pour te regarder de nouveau dans les yeux au moment où Evelyn fera les présentations. Ce qui est déjà un point pour lui, et oui, quand il s'agit des créatures de son genre, les critères que tu as sont plus que bas. Oui, ce n'est pas juste et alors ? On te rappelle bien tous les jours de ton existence que tu es une femme et que cela te met bien à un certain désavantage comparé à lui, alors pourquoi est-ce que tu n'aurais pas le droit de faire la même chose ? Tu inverses l'ordre des choses avec chacune de tes piques et chacun de tes sourires hypocrites, et tant pis si ce n'est pas la réalité, c'est ce que tu choisis de croire sans grande difficulté. Il te suit facilement et il continue de parler et tu regardes par-dessus ton épaule à sa première remarque, oh il a de la répartie, c'est a-do-rable et tu le gratifies d'un simple :  "Nan, ce sont juste mes meilleurs clients." parce que c'est la réalité et qu'il n'a pas si tort dans le fond.
Il s'agit d'une industrie masculine, ce qui est bien ironique quand on sait que la plupart des clients viennent pour tout le contraire. Mais tu ne le questionnes pas, Paradise City, ça a été vu pour être différent, avec beaucoup plus de tolérance et surtout, beaucoup plus de sécurité pour les principales concernées et les principales sources de revenue. Au bar, tu tires un tabouret pour lui tout aussi facilement et quand vos regards se croisent de nouveau, tu es derrière le comptoir et Rhett réussit même à t'arracher un vrai rire. "Okay, je suppose que je l'ai mérité, Rhett." Parce que ce n'est pas très juste de ta part de déjà être sur la défensive, tu aurais pu faire pire, décider que tu ne l'apprécies pas et qu'il ne mérite pas ta cousine (un fait qui sera toujours vrai) mais, il mérite le bénéfice du doute... comme tout le monde, tu ne le connais pas après tout et la réciproque est vraie. "Commençons par le début, qu'est-ce que tu bois ? Et je suis plus douée sur la scène que derrière le bar, donc s'il te plait commande quelque chose de simple." La requête est simple et même si Izzie essaye de te transmettre son savoir depuis l'ouverture du club, tu es parfois perdue, oui, cela te semble beaucoup plus simple de faire un grand écart suspendue à plusieurs mettre du sol dans une tenue qui ne cache pas grande chose que de te souvenir de la recette d'un mojito ou autre cocktail compliqué. Tu ne l'expliques vraiment pas.  
"Le club est ouvert depuis février seulement, si tu veux tout savoir, c'était un restaurant avant donc, ça explique sûrement ce que tu ressens. Et avant je dansais juste dans des clubs qui n'étaient pas à moi, c'est aussi simple que cela." La question te surprend, c'est presque comme s'il voulait en savoir plus sur toi, presque et il marque un autre point et il a le droit à une autre réponse honnête de ta part. Tu pourrais lui dire que la danse est toute ta vie et une vraie passion, il le comprendra tout seul, tu n'éprouves aucune honte à faire ce que tu fais pour vivre mais ce n'est pas ce que Rhett t'a demandé. "Et ce n'est pas comme cela que j'avais prévu de te rencontrer, vraiment pas." Encore une fois la vérité, tu imaginais Evie présente, et être sûrement chez vous ou dans un restaurant avec une atmosphère beaucoup moins électrique que ton club. Tu sais qu'Evie aurait voulu faire les choses dans un environnement qu'elle peut contrôler et selon ses propres termes, aucun doute là-dessus. "Evie m'a juste dit que tu étais le type qu'elle fréquentait, et c'est tout. Et peut-être que j'ai cherché ta tête sur le net, monsieur le rugbyman. Donc pour le jugement et les insultes... ce sera juste si tu fais quelque chose qui mérite du jugement et des insultes, d'accord ?" Et rien d'autre, on a beau t'accuser d'être hautaine et cassante, c'est uniquement quand la personne en face de toi le mérite. "Je ne suis pas à du genre à croire tout ce que je lis ou à sauter à la gorge des gens parce qu'ils fréquentent mon établissement, tu fais ce que tu veux après tout."

Garçon poli, Rhett ne refuse pas le tabouret qui est tendu pour lui et s’y pose sans plus de commentaire, sans doute plus curieux que jamais de savoir ce que Lara pourrait avoir à lui dire et, par extension, lui reprocher. Ainsi, il n’hésite pas à montrer les crocs à son tour, ne serait-ce pour prouver qu’il ne se laissera pas marcher sur les pieds si elle souhaite effectivement continuer dans cette voie. Sinon, il jure qu’il peut être un excellent beau-frère. Le moment venu. Si le moment vient, effectivement. "Commençons par le début, qu'est-ce que tu bois ? Et je suis plus douée sur la scène que derrière le bar, donc s'il te plait commande quelque chose de simple." Il croirait s’entendre lui-même, à demander le plat préféré de quelqu’un tout en priant pour que ce soit quelque chose de simple. Sa main signe déjà poliment la négation: il n’est pas là pour la coincer. “Un virgin de ce que tu veux fera très bien l’affaire.” Il n’est pas quelqu’un de compliqué et ce soir plus que jamais, cela semble être une bonne chose pour lui. Elle pourrait lui servir un sirop qu’il en serait tout aussi heureux, à vrai dire.

Comme si les rôles pouvaient s’inverser aussi facilement, c’est finalement Rhett qui pose les questions, sincèrement intéressé par ce qu’elle a à lui dire sur l’histoire du lieu, ou même comment est-ce qu’elle s’est retrouvée à gérer un tel club. Il ne juge pas sa fonction, simplement il faut bien avouer que c’est un travail bien plus singulier que d’autres ; pas le genre qui plairait à une belle-mère, par exemple. S’il hochait la tête jusque là, après les nouvelles paroles de Lara, il ne peut que laisser éclater un rire bref. "Et ce n'est pas comme cela que j'avais prévu de te rencontrer, vraiment pas." Le journaliste n’a aucun mal à la croire à ce sujet, même s’il sait qu’il en rigolera un peu plus aisément le lendemain, en se disant qu’ils auront une sacré anecdote à raconter pour les dix années à venir. Finalement, il en est déjà bien moins honteux qu’au tout début. "Evie m'a juste dit que tu étais le type qu'elle fréquentait, et c'est tout. Et peut-être que j'ai cherché ta tête sur le net, monsieur le rugbyman. Donc pour le jugement et les insultes... ce sera juste si tu fais quelque chose qui mérite du jugement et des insultes, d'accord ?" Son regard se détache un instant de celui de la jeune femme, il le détourne en direction du bar et esquisse un sourire. Finalement, tout n’est pas si pire dans cette discussion et elle ne semble pas encline à le tuer de la façon la plus douloureuse qui soit - pas de suite, du moins. "Ça me semble être un bon deal.” Parce qu’il ne compte pas faire le moindre mal à Evie, ni lui causer du tort, ni quoi que ce soit en ce sens. Il pense déjà ne rien avoir à craindre.

"Je ne suis pas à du genre à croire tout ce que je lis ou à sauter à la gorge des gens parce qu'ils fréquentent mon établissement, tu fais ce que tu veux après tout." A son sujet, pourtant, tout ce qui peut se lire sur internet est vrai. A la maigre exception de quelques relations amoureuses totalement inventées, cependant, oui. Pour ses exploits sportifs autant que ses accès de colère sur le terrain, là, les journalistes ont toujours su y faire. Du reste, il n’a rien à se reprocher. Pas officiellement, du moins. Même son arrivée dans ce club n’est qu’un concours de circonstance dont il s’amuse déjà, n’ayant pas besoin de prendre plus de recul sur la situation. “Ça serait pas bon pour le business de sauter à la gorge de tous tes clients. Mais sans vouloir te vexer, tu risques pas de me revoir ici.” Parce qu’il n’a pas la moindre envie d’observer des shows dans le genre et qu’il s’est contenté de suivre le mouvement, pour la première et la dernière fois qui soit. “Ton nom provoque des sueurs froides dans votre famille, non ? J’imagine que c’est pas le genre de métier qui est attendu pour une Pearson.” Il enroule ses doigts autour de son verre, ses yeux brillants de curiosité. “Pas de jugements. J’essaye juste de comprendre.” Parce qu’il mentirait s’il disait ne pas souhaiter faire partie de cette famille par l’intermédiaire d’Evie, un jour.

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crédit/(ssoveia) ✰ w/ @Rhett Hartfield

"Oh, alors on reste sobre ? Une pratique que je comprends, je vais voir ce que je peux faire pour toi." Tu dis cela avec beaucoup d'entrain, ne remettant absolument pas en doute tes capacités de barmaid, même si tu es complètement novice dans le domaine. Rhett te laisse choisir, autant commencer par quelque chose de simple et avec un hochement de tête, tu attrapes un verre propre et tu te mets à choisir les ingrédients, pour son cocktail sans alcool. Il semble un peu moins nerveux et gêné qu'il y a quelques minutes, il y a plus d'air pour respirer aussi et tu n'es plus à ses côtés, donc forcément il s'agit de bien meilleures conditions. Et tu viens plus au moins de dire que tu ne lui jetteras pas la première pierre, donc qu'il respire correctement ce grand garçon. Il t'informe cependant que tu ne vas plus jamais le revoir dans un lieu pareil et tu laisses filer un petit rire, tu adorerais ajouter qu'il en a vu beaucoup plus qu'Evelyn, et c'est elle la personne importante dans ta vie, pas lui... Mais ça ne sert à rien de jouer les cyniques, de plomber l'ambiance ou de partager une conversation privée avec lui, qu'il ne se retrouve pas être celui qui est au milieu, ça ne serait pas très juste.
"Han Rhett, tu es en train de me dire que tu ne veux pas passer tes soirées à juste te contenter de regarder et à glisser des billets dans le décolleté de parfaites inconnues ? C'est triste." Le ton est exagéré au possible et tu fais même un bruit en faisant claquer ta langue sur ton palais, mais ton sourire prouve bien que c'est une blague. Vraiment, tu es hilarante, il l'apprendra très rapidement, voilà ce que tu te dis en te tournant vers la réserve du bar pour attraper une autre bouteille et une tranche de citron. "Tada, on va dire que c'est gratuit, juste pour cette fois." Le cocktail est terminé, tu ne vas pas t'excuser parce qu'il est de ta couleur préféré, à savoir un rose bonbon repérable à des kilomètres à la ronde, en vérité, tu es curieuse de savoir s'il est le genre de bonhomme qui va se laisser dérouter par quelque chose d'aussi trivial. Il y en a bien qui le font, mais Rhett essaye de comprendre, deux minutes de conversations et il pose déjà les bonnes questions, il est beaucoup trop perceptif pour son propre bien. Ou alors il essaye juste de gagner des points auprès de la cousine préférée d'Evelyn.
"Et je peux savoir qui perd encore du temps à parler de moi dans cette famille ? Je vis avec Evie, elle sait qui je suis, il n'y a pas de prise de tête entre nous, elle est l'exception chez les Pearson, définitivement pas la règle." Tu ponctues ton discours par un mouvement de tes sourcils plus que suggéré, ta phrase en révélant un peu plus, oui, tu es en marge de cette famille, pas juste à cause de ton métier, cela a toujours été le cas. La fissure s'est véritablement faite quand tu as abandonné tes études, faisant ainsi comprendre à tes parents, et à tout le reste du clan, qu'il n'y avait aucune chance que tu restes dans une case bien propre et toute tracée, que tu fasses un métier prestigieux parce que ça en claque, pour toi aussi rejoindre la Fondation. Tout ça, c'est du vent, tu le sais, Evelyn le sait et l'opinion des autres franchement ? Tu t'en moques véritablement. "Et je ne crie pas sur tous les toits ce que je fais. Je n'en ai pas honte, non, mais ma vie professionnelle et ma privée en règle générale, je ne la partage qu'avec les gens qui comptent. Ceux sont eux qui ont l'esprit ouvert en général." Ou du moins, qui ont la décence de faire semblant devant toi, tu fais ce métier depuis tellement longtemps, tu as tout entendu désormais. Tu sais ce que l'on pense de tout ça, de toi et de toutes tes collègues et sans aucun doute que ta mère te trainerait dans un puit d'eau bénite si elle savait comment sa seule et unique fille occupait ses soirées. Tu ne fais pas cela pour elle et tu ne vis pour personne d'autre que toi, et, chose que Rhett apprendra très vite, il en faut beaucoup pour t'atteindre. "Tu as d'autres questions pour moi ? Profite, on ne sait jamais quand une telle occasion se représentera." Et surtout, quand il aura fini, ce sera ton tour.

"Oh, alors on reste sobre ? Une pratique que je comprends, je vais voir ce que je peux faire pour toi." - “Un homme à marier, en somme.” Dit-il cela avec un sourire aussi fier qu’amusé uniquement parce qu’elle vient de souligner sa sobriété ? Oui, absolument. Cela va de soi. Il reprend des couleurs et un peu confiance, maintenant qu’il n’est plus dans une position (littéralement) où il se sent coupable en plus d’être mal à l’aise. Cette sortie au club de strip tease n’était une bonne idée que jusqu’à ce qu’il y croise pas moins que la cousine d’Evie, ce qui a aussitôt rendu les choses parfaitement étranges, bien que Lara semble avoir été infiniment moins affectée que lui. "Han Rhett, tu es en train de me dire que tu ne veux pas passer tes soirées à juste te contenter de regarder et à glisser des billets dans le décolleté de parfaites inconnues ? C'est triste." Rhett esquisse un nouveau sourire amusé, se retenant tel le grand garçon qu’il est de lui faire un dessin quant au genre de soirées qu’il souhaite passer dans un avenir bien plus proche que lointain, en la compagnie d’Evie uniquement et non de filles présentes pour trouver de quoi payer leur loyer à la fin du mois. “Je suis sûr que tu t’en remettras, me regarde pas avec ces yeux là.” Il a retrouvé le caractère qui lui correspond bien plus, à se moquer tendrement de tout et de rien sans finalement penser du mal d’autrui. Fort heureusement pour elle, Brisbane est habité par bon nombre de personnes différentes qui ont un avis tout autre sur la situation. Eux se feront un plaisir de passer leurs soirées ainsi et dilapider leur salaire.

Le cocktail terminé et présenté sous ses yeux, il la remercie rapidement de le lui avoir préparé avant de lever le verre en l’air, cheers, pour mieux le porter à ses lèvres l’instant d’après. Il l’apprécie, mais après tout il n’est pas du genre difficile, alors il ne saurait jauger objectivement les qualités de barmaid de la jeune femme. Tant mieux, puisque cela n’a rien à voir avec la raison de sa visite en ces lieux, ni même de leur discussion présente, laquelle il tente de tourner un minimum à son avantage en posant à son tour des questions à Lara. “Je suis pas vraiment dans les confidences de la famille, au cas où t’en aies douté.” Il reprend aussitôt, n’ayant aucune idée de qui peut ou non encore parler de Lara Pearson: il n’en sait fichtrement rien, voilà tout, lui qui est encore occupé à tenter d’apprendre les noms de chacun des membres importants de cette immense famille, sans même penser aux membres un peu plus éloignés. “Elle m’a déjà fait comprendre qu’elle s’entendait pas avec le reste de la famille, oui.” Elle est définitivement l'exception et non la règle, ce qui ne pose en rien un problème à Rhett, qui s’est intéressé à la jeune femme bien avant, et surtout indépendamment, de sa génétique.

Il hoche la tête quand elle parle de son métier et bien qu’il ne comprenne pas comment qui que ce soit peut choisir une telle voie par choix, il ne la juge pas pour autant, se contentant avec joie de l’idée que personne ne le lui impose. En ce qui la concerne, elle est définitivement une grande personne capable de faire ses propres choix et il admire le courage qu’elle a eu de monter une telle entreprise - et ce peu importe ce qu’elle vend, encore une fois. "Tu as d'autres questions pour moi ? Profite, on ne sait jamais quand une telle occasion se représentera." Après avoir pris une nouvelle gorgée de son cocktail improvisé, il partage un rire avec la jeune femme, ou tout du moins il rigole seul. “Je suis pas du genre à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Si j’ai d’autres questions, je te les poserai, mais pour l’heure j’en ai fini avec mon interrogatoire.” Et il lève ses deux paumes de main, en signe de reddition et de trêve. La curiosité de Rhett est volatile, elle a aussi ses limites, tout comme il ne veut pas s’immiscer de trop dans la vie d’Evie, ne s’y sentant pas totalement à sa place pour l’heure. Et la seule raison pour laquelle il ne la remercie pas du cocktail pour mieux faire demi-tour et rentrer chez lui, c’est parce qu’il a l’impression vorace qu’elle n’en a pas fini avec lui, et loin de là.

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Ne pas s'entendre avec sa famille, c'est quelque chose que vous avez en commun Evie et toi, après tout, vous avez repris le contact pour cette raison. Bien certaines que si le reste du clan apprenait tout cela, les rumeurs iraient bon train et on vous jugerait. Ce qui s'est passé dans un sens et de l'autre, tu ne regrettes pas d'avoir tendu la main à ta cousine et d'avoir constaté qu'au-delà des on-dit, Evelyn avait et a une belle personnalité et c'est une personne qu'il faut vraiment connaitre. L'avoir dans sa vie, c'est un privilège et tu espères bien que Rhett s'en rend bien compte. "C'est une bonne façon de résumer les choses, très politiquement correct, c'est bien Evie, ça." Que tu commentes tout simplement avec un léger sourire sur le visage et l'homme en face de toi se prête au jeu, un peu trop facilement, est-ce qu'il s'attendait à une telle rencontre ? Non, sinon, il n'aurait jamais passé la porte de Paradise City, après tout, il est là avec ses amis et pour passer un moment de détente avant tout.
Mais Rhett dit ne pas avoir d'autres questions pour toi, et tu laisses échapper un : "Parfait alors." avant de croiser les bras sur ta poitrine et de lui lancer un autre regard. Au moins, il n'a pas pris la fuite et il n'a pas l'air de se défiler, il s'attend sûrement à plein de questions de ta part, et c'est vrai, tu en as quelques-unes pour lui, elles ne concernent même pas toutes Evie, c'est juste de la curiosité naturelle, cependant, le cadre n'est pas idéal. Tu te rends bien compte, oui dans l'immédiat c'est toi qui mènes la barque et contrôles la situation, vous êtes dans ton club après tout, toi tu possèdes des bonnes raisons pour te trouver ici, tu n'es pas juste là pour t'effeuiller et ainsi réaliser les fantasmes de certains, tu es également la patronne... Lui en revanche ? Il est en territoire complètement inconnu, donc autant ronger ton frein. "Je ne ferais pas l'affront de te demander quelles sont tes intentions... vous êtes tous les deux des adultes consentants, vous faites ce que vous voulez et si ma cousine a envie de craquer pour une version un peu trop réelle de Ken, c'est elle que ça regarde." Et puis vous n'êtes pas au siècle dernier et maintenant que tu l'as dit à voix haute, tu réalises que le surnom lui va bien, il pourrait totalement être marié avec une blonde peroxydée et porter des tenues accordées avec celle de son épouse... Mais tu dérives, pour le moment, Ken fréquente ta cousine et Evie fait partie des personnes que tu défendras toujours.
"Et j'ai déjà promis de ne pas te menacer... dommage, j'aurais adoré te dire que je connais des gens qui peuvent vraiment te rendre la vie difficile et te casser un doigt ou deux. Dommage." Tu laisses filer un soupir dramatique, qu'il interprètera absolument comme il veut, quoi qu'il en soit, tu ne lui feras pas les gros yeux. Tu ne lui diras pas non plus qu'il suffirait d'un rien pour lui rendre la vie difficile ou tous ces clichés-là, Evie sait ce qu'elle fait et elle n'a pas vraiment besoin que tu passes derrière pour menacer et faire fuir les indésirables, vraiment pas. Qu'est-ce que tu peux lui dire de plus ? "Traite la bien et avec respect, c'est tout ce que je demande. Les déceptions ça arrive, ça je peux le comprendre, être un connard qui n’assume pas, c'est différent. Ne sois pas un connard, Ken, c’est ce que j’essaye de dire." Oui, c’est complètement différent et il perdra tous les points qu'il vient de gagner, c'est certain, tu n'ignores pas qu'aucune relation n'est parfaite malheureusement et qu'il est souvent difficile de tout simplement avancer. Encore plus quand on se fait suivre régulièrement par la presse comme ta cousine, elle a déjà été éclaboussé par un scandale et par un certain Owen, on a plus sali la réputation de ta cousine que celle de ce charmant monsieur, mais ça, tu ne vas pas le dire à voix haute, ce n'est pas sa responsabilité à lui de corriger toutes les inégalités du monde. "Oh autre question... tu comptes lui dire comment on s'est rencontrés tout seul comme un grand, ou je dois me charger de clarifier tout ça ?" Cette question-là vient avec un haussement de sourcil appuyé.

Il est un peu un garçon convoqué dans le bureau du principal, incapable de deviner à quelle sauce il risque de se faire manger aujourd’hui tant ses frasques sont nombreuses. Lara est bien plus à son goût que n’importe quel directeur, il faut rendre à César ce qui est à César, mais il ne dirait pas pour autant qu’il ne se méfie pas des possibles paroles de la jeune femme. Elle n’a pas d’incidence directe sur sa vie, mais il ne veut pas prendre le risque d’impliquer Evie plus que nécessaire, et surtout lui faire du mal. Si être renommé une version trop réelle de Ken est tout ce dont elle a envie, alors il ne peut et ne veut pas non plus lutter contre. Son ego veut souligner qu’il a quand même un peu plus de muscles et un peu moins de mèches blondes, cependant. Il n’y a que les enjeux qui le poussent à se la fermer, même pour la blague ; de toute façon, son ego n’est pas réellement abîmé par les paroles de la brune. Il n’a pas de réelle intention, Rhett. Il n’avait rien prévu, rien calculé. Tout ce dont il a envie, c’est de passer du temps avec sa cousine.

"Et j'ai déjà promis de ne pas te menacer... dommage, j'aurais adoré te dire que je connais des gens qui peuvent vraiment te rendre la vie difficile et te casser un doigt ou deux. Dommage." Cette remarque là le fait sourire. Il ne compte plus le nombre d’os qu’il s’est cassé, et les doigts étaient loin d’être les pires. “Tu fais mieux de pas me le dire, j’aurais eu terriblement peur.” Là, il ne sait pas se taire, pas totalement capable de jouer au gamin effrayé de tout et de rien. Ses sourcils se froncent artificiellement, l’espace d’un instant seulement: il ne sait pas jouer le jeu plus longtemps. Il l’a compris, qu’elle veut le bien d’Evie. Il aurait le même discours s’il devait parler à un petit-ami d’Ethel, par exemple, et il n’y aurait pas besoin de dire que le cousin du père de son oncle connaît quelqu’un qui connaît un membre de la Triade. Mais si cela la rassure, il la laisse continuer son argumentation. "[...] Ne sois pas un connard, Ken, c’est ce que j’essaye de dire." - “J’ai aucune itnention de la faire souffrir, et si ça venait à arriver, je serais le premier à m’en vouloir.” Alors, pas besoin de menaces, pas besoin de sourcils froncés, pas besoin de jouer n’importe quel jeu d’aucune sorte. Il est un grand garçon capable d’assumer les conséquences de ses actes, et il espère bien qu’aucun des siens ne ternira le bonheur d’Evie. Il peut le lui dire aujourd’hui, tout comme il espère pouvoir le répéter demain, toujours en la regardant dans les yeux, sans la moindre once d’amusement dans l’air. Il sait ce que c’est que de souffrir d’une histoire foireuse, et il ne veut pas avoir à revivre la chose non plus, tout simplement.

"Oh autre question... tu comptes lui dire comment on s'est rencontrés tout seul comme un grand, ou je dois me charger de clarifier tout ça ?"
“Je suis pas un mouchard, je te laisse le lui dire si tu veux.”

Oh, sans doute appuyait-elle le fait qu’ils se soient rencontrés au Paradise City en particulier ? Aux yeux de Rhett, c’est déjà oublié, autant que ce n’est pas une chose dont il a honte tant il n’a rien à se reprocher. Ce n’est pas comme s’il s’apprêtait à payer les services de qui que ce soit, pour quoi que ce soit. Si Evie lui en parle, il lui racontera les faits tels qu’ils sont. En attendant, il aime quand même l’idée de garder certaines parties de sa vie pour lui, simplement parce qu’ils n’ont pas à tout se dire sans que cela n’entache l’idée d’une confiance mutuelle. “Sur ce, c’est bon monsieur l’agent ? Je peux partir ?” Il reprend avec un sourire, un peu plus assuré désormais. Elle voulait sûrement entendre qu’il ne fera pas de mal à sa cousine, au fond, et si ce n’est que ça alors elle peut être rassurée. Ken ne sera pas un connard. Normalement. Il l’espère. En tout cas, il ne le fera pas exprès.

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"Heureusement que je ne vais pas le dire alors." Que tu ajoutes avec un sourire plus que lumineux, le genre de sourire qu'on voit généralement dans les publicités pour appuyer son propos et se faire passer pour la personne la plus aimable du monde. Ce n'est pas trop ton genre malheureusement et Rhett lira tout seul entre les lignes, c'est l'effet opposé que tu cherches à faire et tu ne le menaces pas. Et puis, tu roulerais un peu des yeux s'il s'offusquait pour si peu, ce n'est pas le cas, il a l'air de savoir se tenir droit et de pouvoir accuser quelques piques, une très bonne chose. Il doit savoir mieux que toi ce que fréquenter une Pearson veut dire, et puis, maintenant que tu y songes bien, lui aussi il a l'habitude des médias et de l'attention non désirée juste à cause de sa profession ou même de sa réputation. Alors peut-être qu'Evie et Rhett, ça fait tout son sens, en tout cas tu ne vas pas passer pour la grosse rabat-joie qui veut à tout prix lui trouver des défauts et lui interdire l'accès à ta cousine. Evelyn sait très bien ce qu'elle fait et au moins maintenant, tu peux mettre un visage et une personnalité sur son prénom quand elle t'en parlera ou quand tu sauras qu'elle est avec lui.
Est-ce que tu es trop protectrice quand ta cousine est concernée ? Sans doute, mais l'inverse est également vrai alors tu supposes que là aussi, les choses sont équilibrées. Et tu pourrais presque lui dire qu'en règle générale, personne ne fait exprès de blesser qui que ce soit mais c'est lui qui est en couple pas toi, il sait déjà ce que ça veut dire. "Parfait. C'est bien qu'on soit d'accord sur ça alors, ça te fait quelques points de plus, ce qui est beaucoup quand on sait ce que je pense de toi et de toute ton espèce..." En disant cela, tu es à moitié sarcastique et à moitié sincère, ayant un regard dans la direction de ses amis et du reste de la clientèle, à profiter du nouveau spectacle qui se dessine sur scène et des verres. Est-ce que tu es une hypocrite finie parce que tu les juges un peu tout en prenant leur sou ? Certainement, mais si ce n'était pas toi, Itziar et votre équipe, ce serait quelqu'un d'autre alors... Alors tu laisses le débat philosophique pour un autre jour, pour le moment tu te tournes de nouveau vers Rhett, haussant les épaules.
"Cela va dépendre de mon humeur, mais si elle fait les présentations de manière officielle, je ne ferais pas semblant de ne pas te connaitre." On ne pourra pas t'accuser de ne pas d'être claire et ce n'est pas comme si Evelyn te demandait tous les détails du club, elle pose des questions sur ton business et sur l'avancée et la réussite ou non du club, elle te demande rarement sur combien de genoux tu t'es retrouvée ou quel montant on a mis dans ton décolleté ou une autre partie des costumes plus légers que tu portes. Le sous-entendu est là, tu sais bien que même si tu as son soutien, elle n'est pas à l'aise avec tous les aspects de ton métier. Non, elle ne l'a jamais dit explicitement et tu la connais assez pour savoir qu'elle ne le fera jamais, cependant, c'est bien là et tu le prends toujours en compte quand tu fais tes récits de tels ou tels soirées. Ce qui n'est pas important pour Rhett, il veut juste savoir s'il peut partir et s'il a ton aval ? Pas la dernière partie tu supposes, ça ne compte pas et tu gardes ton opinion pour toi. "Ouais, je suppose que tu n'es pas si terrible que cela et si tu plais à Evie alors..." Alors tu n'as rien à ajouter, il peut bien partir.
"Il ne te reste plus qu'à me laisser un généreux pourboire et tu peux y aller." Que tu ajoutes sur un ton enjoué, ton sourire hypocrite de nouveau bien en place sur ton visage tandis que tu tends la main. Le verre était gratuit, définitivement pas le reste.