the train runs off
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@midas sterling

(c) harley

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« Dors princesse si tu veux. J’ai appelé maman, tu vas dormir chez moi ce soir et je te ramène demain. » Midas releva son regard vers lui, là où Ben avait détourné le sien un instant pendant que père et fille partageait un moment. « Oui. Et je serai soulagé aussi si elle ne passe pas la nuit là. » Il hocha légèrement la tête, s’étant attendu à cette réponse là - ce n’était pas simplement parce-qu’il s’agissait d’une enfant, c’était parce-que Ruben devait être la seule personne à préférer dormir dans un lit d’hôpital plutôt que dans son propre lit. Surtout que la petite était sortie d’affaire, le risque qu’elle se retrouve de nouveau en danger dans les heures à venir s’éloignait au fil des minutes qui s’écoulaient; et à priori, ils avaient pu identifier assez facilement et rapidement la source de cette réaction allergique - il n’aurait plus qu’à faire suivre Posy par son médecin traitant, qui les orienterait vers des spécialistes sur les mois à venir, comme c’était déjà le cas pour tout le reste de son suivi médical. Aujourd’hui, et même si cela lui faisait mal de l’admettre, Ruben ne pouvait pas aller plus loin dans les soins à prodiguer à la petite.

« Je l’aurais fait avant si j’avais su qu’elle avait des allergies. » Il aurait du les connaître, sur ce point là Ruben était ferme mais il n’irait pas jusqu’à le répéter une fois de plus à haute voix. Qu’importe à quel point la communication était compliquée entre les deux parents de Posy, la petite ne devrait pas en arriver à souffrir des tirs croisés. Alors peut-être qu’il pouvait faire mieux à partir de maintenant - à commencer par effectivement se renseigner des allergies déjà présentes dans sa famille proche, cela pourrait aider significativement les menez-vous qu’ils auraient avec les spécialistes. « On peut pas réellement dire qu’on se parle, lui et moi. Mais j’appellerai ma mère, elle en saura certainement beaucoup plus. » Aux mots du jeune homme, bien sur que Ruben étira malgré lui un petit sourire: il avait l’impression de s’entendre parler. Lui non plus n’avait pas la meilleure des relations avec son frère; elle n’en était pas au point où il hésiterait à lui poser ce genre de questions, mais lui-même décrocherai en première instance le téléphone pour appeler leur mère avant d’avoir à faire face à Rhett. Les relations fraternelles étaient-elles toutes vouées à tourner de la sorte ? « Les mères savent souvent mieux pour tous les enfants. » Qu’il échappa entre ses lèvres, ce qui aurait du être plus un commentaire pour lui-même qu’une remarque destinée à être entendue à haute voix. Car face à lui, il avait un Midas qui devait justement gérer une situation parentale où ce n’était apparemment et évidemment même pas la mère qui savait mieux pour sa progéniture. » Mon ex est une bonne mère. Elle a pas mal de défauts, mais elle aime Posy. Je peux juste pas lui faire confiance pour gérer ces choses-là, mais ça veut pas dire que ce n’est pas une bonne mère. C’est elle qui l’élève. Elle lui fait découvrir pleins de choses et c’est grâce à elle que Posy est une petite fille qui s’intéresse à tout. C’est grâce à elle que ma fille est douce, empathique et qu’elle n’émet aucun jugement sur personne. » Pinçant quelque peu ses lèvres, Ruben finit par tirer l’un des tabourets de la salle de consultation pour s’asseoir sur ce dernier. « J’ai pas envie d’en arriver là. » - « Vous avez pas besoin que ce soit le cas. » Il était le dernier bien placé pour donner des conseils que ce soit en terme de relations conjugales ou parentales, mais il avait vu plus d’une situation au sein de l’hôpital où les tensions entre deux adultes devenaient néfastes; il avait aussi vu des façons de réussir à contourner ces derniers pour le bien des enfants. « Juste que parfois, partager l’éducation d’un enfant se fait pas forcément en divisant les mêmes points en deux. Vous pourriez être celui s’occupant du suivi médical de Posy. Elle a besoin d’en avoir un. » Il croyait dur comme fer et les yeux fermés à la médecine, Ben, donc forcément que pour lui il n’était pas envisageable de laisser un enfant grandir sans cette dernière. « Ca ferait pas d’elle une mauvaise mère pour autant. » Il haussa quelque peu les épaules. En tant que médecin, il ne serait pas étonné que l’ancien couple s’occupe de la petite de la sorte, en tous cas - pour de vrai, pas simplement pare-que Midas semblait avoir besoin d’entendre ce type de paroles en cet instant.

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Midas Sterling & @Ruben Hartfield ☆ crédit/harley

« Les mères savent souvent mieux pour tous les enfants. » C’est assez ironique, étant donné que nous nous retrouvons dans une situation compliquée en majeure partie à cause de la mère de ma gamine. Le contexte n’était peut-être pas le mieux choisi pour ce genre de déclaration mais, considérant que je dois une fière chandelle au médecin, je garde mon semblant d’amertume pour moi. Il s’agissait certainement d’une maladresse, j’en suis convaincu, n’étant pas du genre de craindre une attitude malveillante ou moqueuse de la part de qui que ce soit.

La remarque suivante du jeune homme est naturelle. Quiconque, confronté à un père dépassé par tout ce qu’il ignore concernant la santé de sa fille, lui conseillerait de prendre des mesures pour l’enlever à sa mère ou, en tout cas, pour mieux équilibrer la balance. Sauf que c’est plus compliqué que ça. Harleen est le repère principal de notre fille depuis sa naissance et, la majeure partie du temps, elle est pour elle une mère formidable. Elle est douce, aimante, empathique, et ce sont autant de qualités que je veux retrouver chez ma petite fille lorsqu’elle grandira. J’ai aimé la brune pour de bonnes raisons à une époque, même si celle-ci est désormais révolue, et je ne peux pas envisager de lui faire ça, aussi insupportable soit-elle lorsqu’elle part dans ses théories complotistes. Pointer du doigt Harleen comme étant une mauvaise mère, ce serait aussi et surtout hypocrite de ma part : elle a des défauts, mais c’est elle qui s’occupe de Posy la majeure partie du temps et toutes ces fois où je suis occupé à tourner une émission, enregistrer un album ou faire une tournée mondiale. Elle a beau ne pas être un modèle de stabilité, elle est celle qui peut offrir à notre fille le plus de temps et le modèle le plus équilibré. Pour l’instant, du moins. « Vous avez pas besoin que ce soit le cas. » Je fronce les sourcils et sort de mes pensées pour tourner la tête en direction du médecin. « Juste que parfois, partager l’éducation d’un enfant se fait pas forcément en divisant les mêmes points en deux. Vous pourriez être celui s’occupant du suivi médical de Posy. Elle a besoin d’en avoir un. » - « C’est quelque chose que la justice pourrait décider ça ? Je pourrais me rendre chez un médecin pour la vacciner sans pour autant avoir l’autorisation de sa mère ? » Je n’aime pas faire des vagues et entrer en conflit avec qui que ce soit. Mais cela ne vaut-il pas le coup, pour ma fille ? Aujourd’hui aurait pu avoir des conséquences graves sur la santé – voire la vie – de Posy. N’est-ce pas suffisant comme électrochoc ? « Ça ferait pas d’elle une mauvaise mère pour autant. » Je réfléchis, avant de pousser un soupir. « Vous avez certainement raison. Je vais y réfléchir. » Je me tourne vers ma fille et dépose un baiser sur son front, avant de m’adresser à elle. « C’était quand la dernière fois que vous êtes allées chez le médecin, maman et toi ? » Ma petite fille prend un air de profonde réflexion, avant de hausser les épaules et d’avouer d’une voix timide. « Je me souviens pas. » Le chirurgien a raison. Il est temps que j’agisse, même si je n’aime pas avoir le mauvaise rôle.

C’est donc à lui que je m’adresse lorsque je me retourne. « Merci. Pour vos conseil, et surtout pour ce que vous avez fait pour elle. » Je me répugne à dire pour lui avoir sauvé la vie. Je n’aime pas l’idée de dire à voix haute que sa vie a été menacée. « Je sais pas comment vous prouver ma reconnaissance. Je ne sais pas si vous aimez la musique ou pas, mais je participe à un festival à une heure d’ici, le mois prochain. Si ça vous intéresse, je peux vous avoir des entrées. » Et peut-être même lui proposer une immersion en coulisse, en fonction de sa réponse. Peut-être que je m’avance, mais j’ai le sentiment de devoir au moins proposer. « Une, deux, autant que vous voulez. » Ce n’est pas comme si cela me coûtait quoi que ce soit.

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@midas sterling

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« C’est quelque chose que la justice pourrait décider ça ? Je pourrais me rendre chez un médecin pour la vacciner sans pour autant avoir l’autorisation de sa mère ? » Un instant, Ruben garda la silence. En théorie, c’était effectivement le cas: il n’avait pas besoin de l’autorisation de l’autre parent pour s’occuper de sa fille. En pratique, selon comment étaient répartis les rôles et les conditions qui entouraient ces derniers, les choses pouvaient être un brin plus compliquées. « Je suis ni juge ni avocat, c’est pas mon domaine de spécialité. Mais selon vos droits parentaux de base, vous devriez pouvoir intervenir oui. » Ce n’était pas parce-que les parents n’étaient plus en union qu’ils ne pouvaient plus exercer de droits autant conjointement que séparément. « Vous avez certainement raison. Je vais y réfléchir. » Midas se tourna vers sa fille pour lui adresser la parole ensuite. « C’était quand la dernière fois que vous êtes allées chez le médecin, maman et toi ? » - « Je me souviens pas. » La moue que Ben afficha ensuite était clairement celle de celui qui n’était malheureusement pas étonné - expression qu’i lit disparaitre aussi rapidement qu’elle était arrivée, il était là en tant que professionnel de santé et non pour juger les situations familiales de ses patients. Même si c’était tentant, il n’était en plus pas le mieux placé pour agir de la sorte.

Surtout que malgré tout, le jeune père ne semblait pas être de mauvaise foi face à la situation avec sa fille; simplement, il manquait d’un certain contrôle sur ce qu’il se passait. Au moins, aujourd’hui, il aurait été présente pour la petite - même si la raison était bien malheureuse. « Merci. Pour vos conseil, et surtout pour ce que vous avez fait pour elle. » - « C’est normal. » Il n’avait pas besoin de le remercier, Ruben n’avait fait que ce pour quoi il avait été formé en réalité. Certes, ce n’était pas là son champ de compétences habituel, mais c’était tout de même de la médecin - un terrain qu’il maitrisait sur le bout des doigts. Il opina quelque peu du chef tout de même, pour accuser réception des remerciements du jeune homme. « Je sais pas comment vous prouver ma reconnaissance. Je ne sais pas si vous aimez la musique ou pas, mais je participe à un festival à une heure d’ici, le mois prochain. Si ça vous intéresse, je peux vous avoir des entrées. » Un instant, Ben plissa quelque peu sourcils, sondant le regard de Midas face à lui. « Une, deux, autant que vous voulez. » Il était sérieux, donc. Il n’était pas étranger au succès que rencontrait le chanteur, ce n’était là pas quelque-chose qu’il avait caché dès que l’identité du jeune homme lui avait été évidente, mais ce n’était pas pour une telle finalité qu'il avait mis le doigt sur ce détail. « Je… j’ai pas agi comme ça pour recevoir quelque-chose en échange. » Il s’apprêtait à formuler à haute voix je lui ai pas sauvé la vie pour ça mais avait changé d’avis au dernier moment, pour se mettra au niveau du vocabulaire que Midas souhaitait apparemment adopter auprès de sa fille. Et puis, c’était peut-être idiot mais il lui semblait important de préciser ce point tout de même; il enchaîna ensuite. « Mais il est vrai que j’adore la musique, et que je dis pas non à mettre un pied au festival. » Un petit sourire en coin, bien plus détendu et amical même, étira les lèvres de Ben. Finalement, il attrapa un morceau de papier trainant sur le bureau de la salle de consultation afin d’y griffonner son numéro de téléphone. « Comme ça, c’est vous qui avez mon numéro, si vous changez d’avis je pourrais pas vous retrouver. » Enfonçant ses mains dans ses poches, il fit un ou deux pas en arrière, avant de pointer du menton la porte. « Faut que je vous laisse pour de vrai cette fois, mais ma collègue vous montrera la sortie d’ici une petite heure - et elle dira rien, promis. Prenez le temps de souffler un peu tous les deux, en attendant. » Et avec une pointe d’amusement dans le sourire: « J’attends de vos nouvelles, Midas Sterling. » Ruben tourna ensuite les talons pour sortir de la salle de consultation et rejoindre son service où il était attendu depuis plus d’une heure désormais.