(les olympiades) « Le marathon y’a pas si longtemps et maintenant des Olympiades ? Est-ce qu’il existe seulement un jour où vous vous arrêtez, Docteur Hartfield ? » Le sourire remonté jusqu’à ses joues, Ambrose l’interroge sans pour autant avoir de véritable intérêt à connaître la réponse à cette question. Cela va sans doute de pair avec le fait qu’ils connaissent tous la réponse à cette question et qu’elle se résume à un « non ». Non, il ne s’arrête jamais ; et cela compte autant pour la pratique du sport que pour sa chasse d’amants et de personnes prêtes à l’aimer malgré tous ses défauts. Il n’a qu’à papillonner des yeux pour qu’Ambrose lui pardonne tout, de son côté, et il a appris à ne plus tant s’en vouloir, au final. Non pas qu’il puisse en être fier d’une quelconque manière, mais il fait avec. Il a quitté Cassandra et tout leur mensonge en ayant l’infime certitude que cela pourrait servir à quelque chose et surtout les mener quelque part, eux deux, mais c’était évidemment de la poudre aux yeux. Aujourd’hui, le mieux qu’il puisse espérer se résume à enfin tomber amoureux de quelqu’un d’autre. A en juger par l’omniprésence de Ruben dans sa vie autant que dans ses pensées, cependant, cela ne semble pas prêt d’arriver. Il sait même que le chirurgien n’aimerait pas savoir qu’il n’est plus la seule raison d’aimer d’Ambrose - alors que lui a le droit à un nombre infini de son côté, ce qui rend la situation d’autant plus ironique, n’est-ce pas ?

« Tu participes réellement ou tu viens encourager ? » Sait-on jamais, il pourrait peut-être venir encourager un amant dont il n’a pas entendu parler, ou bien son frère dont Ambrose a évidemment regardé le film adapté de sa vie, pourtant infiniment déçu de la place que l’actrice de Ruben tient dedans (évidemment que ce n’est pas pour en apprendre davantage sur Rhett qu’il s’est déplacé au cinéma). « Je me suis inscrit mais je sais pas encore si c’est une idée de génie ou tout l’inverse. » Il commente avec sincérité, sans trop savoir quoi faire de son dossard et de tout ce qui est de ce fait attendu de lui dès la seconde où il aura le courage de le porter - mais s’il ne le porte pas, alors personne n’attendra rien de lui, pas vrai ? Maintenant qu’il sait que Ruben est lui aussi présent, l’idée de participer à toutes ces épreuves n’est même plus vraiment ce qui le motive le plus. Tant qu’il peut être auprès du brun, après tout, le reste n’a plus autant d’importance. Et puisqu’il s’était inscrit avant de savoir que Ruben serait même présent, il n’est pas en capacité de s’en vouloir pour quoi que ce soit, pas vrai ?

« Le marathon y’a pas si longtemps et maintenant des Olympiades ? Est-ce qu’il existe seulement un jour où vous vous arrêtez, Docteur Hartfield ? » Aux mots qui lui étaient bien sûr adressés, Ruben étira un sourire franc sur son visage. Ambrose l’avait rejoint et rien que pour cette raison, il en aurait eu une de sourire - mais ses quelques mots ne faisaient qu’agrandir ce dernier. S’il savait que cette réponse n’aurait pas été autant problématique, il se serait permis de dire que c’était pour garder un esprit sain dans un corps sain, mais son corps était déjà sain et l’esprit c’était une question de perspective à ce point là. « Promis je te préviens le jour où j’arrive à m’arrêter. » Ce qui ne serait probablement jamais le cas; ou en tous cas pas de son plein gré, c’était pour sûr.

« Tu participes réellement ou tu viens encourager ? » Lorsqu’il secoua la tête, marquant ainsi la négation, cela fut pour la seconde partie de sa phrase. « Je participe réellement. » Il plissa le bout de son nez. « C’est de la compétition, tu sais. J’aurais pas su venir sans participer. » Parce-qu’il ne saurait nier que cette partie là de sa personnalité était quelque peu prenante, et qu’il était même doué dans le domaine - ce n’était pas en attendant que d’autres lui donnent des opportunités qu’il avait réussi dans son domaine. « Toi ? » Ben leva un sourcil dans sa direction, penchant quelque peu sa tête dans sa direction. « Je me suis inscrit mais je sais pas encore si c’est une idée de génie ou tout l’inverse. » Hésiter pour un sujet qui somme toute était en réalité sans importance ne fut pas à quoi s’attendait Ruben de la part de Rose. « Qu’est-ce qui te fait hésiter comme ça ? » Il croisa ses bras sur son torse. « T’as peur de te blesser de nouveau ? » Il se souvenait parfaitement bien de la dernière fois où il avait participé à une épreuve sportive: Ambrose était venu le voir pour une entorse de la cheville, qui n’avait pas duré mais qui avait et assez vilaine pour qu’il ait besoin de soins. Peut être surtout d’attention, aussi, mais ce n’était pas ce que quoi Ruben avait besoin de s’arrêter aujourd’hui, alors qu’ils étaient à une réunion publique et qu’il n’était pas supposé s’arrêter sur ce que pouvait ressentir le brun d’une quelconque manière.

« Promis je te préviens le jour où j’arrive à m’arrêter. » Ambrose espère déjà que ce jour n’arrivera jamais tant “s’arrêter” se veut synonyme de mort pour Ruben ; et il a déjà perdu bien assez de personnes qui lui sont chères pour vouloir ajouter Ruben à la liste. Même dans les jours où il est particulièrement exubérant, il ne pourrait jamais lui souhaiter une telle chose. « Je participe réellement. » Le sourire d’Ambrose s’étire encore un peu plus. Bien sûr qu’il participe réellement, oui. Il n’aurait jamais su se contenter d’observer sans rien faire de plus. « C’est de la compétition, tu sais. J’aurais pas su venir sans participer. » Et c’est bien évidemment ce qu’il avait à l’esprit, sans avoir encore pris le temps de le verbaliser davantage formellement. « Toi ? » -  « Je pense participer. » Il le pensait seulement il y a deux minutes encore, mais maintenant qu’il sait que Ruben est de la partie, sa décision est totalement prise et actée. Le sourire fier qu’il partage avec lui en cet instant traduit toutes ses pensées au sujet de cette journée d’Olympiades.

« Qu’est-ce qui te fait hésiter comme ça ? T’as peur de te blesser de nouveau ? » - « Eh. » Il se vexe facilement, si sa pratique d’un quelconque sport est résumée à une blessure de la part de Ruben - blessure qui n’avait rien de dramatique, qui plus est. « C’était un mauvais tour de ma cheville, rien de plus. » Mais il avait quand même demandé toute l’attention du Docteur Hartfield, évidemment. Une blessure mal diagnostiquée et mal soignée peut mener à quelque chose de bien plus grave, non ? Il devait éviter ça. « Je suis pas en sucre. » Il veut l’attention de Ruben, mais il ne veut pas pour autant qu’il le prenne pour une petite chose fragile que les héros des films doivent sauver toutes les deux minutes. Ce n’est pas ce dont il s’agit. « Tu connais ton équipe ? » Est-ce qu’ils sont dans la même, peut-être ? Si Ambrose avait pu influencer ce point, il l’aurait déjà fait, et ce sans même avoir à y penser à deux fois tant l’idée d’être dans une compétition en compagnie de Ruben a tout pour le charmer.

Il ne fit pas de commentaire mais bien sûr qu’il s’aperçut que le sourire d’Ambrose s’agrandit quelque peu lorsqu’il lui confirma participer réellement aux olympiades. Il ne fit pas de commentaire parce que ce dernier ne serait pas le bienvenu, là où pourtant il n’était pas une tare tant il était agréable à regarder. Il tente de ne pas trop se laisser happer par le moment et renchaina, souligna à quel point il n’aurait su faire autrement que de participer face à la compétition que cela représentait - avant de retourner la question. Allait-il croiser Rose sur les différentes épreuves mises en place pour l’occasion ? « Je pense participer. » Les traits étirés d’une certaine joie sur son visage soulignaient que ce n’était pas simplement qu’une pensée qu’il accordait à l’idée de participer. « Tu vas participer. » Ce n’était pas un ordre, mais là une simple constatation soufflée sur le ton de l’amusement alors qu’un sourire était désormais également présent sur le visage de Ruben. Ambrose parlait d’une certaine hésitation, mais lui voyait bien qu’il avait déjà décidé dans son esprit - même s’il ne s’en rendait pas compte. Il se permit de rebondir que cette dite-hésitation cependant, cette dernière peut-être fondée de façon logique. La dernière fois, c’était la cheville qui avait eu du mal à s’en sortir - était-il resté sur cette blessure ? Eh. Il fronça le bout de son nez, bien sûr amusé par cette première réaction. « C’était un mauvais tour de ma cheville, rien de plus. » Il eut un petit rire qu’il ne cacha pas. « Je sais, c’est moi qui te l’ai dit ça je te rappelle. » Toujours son sourire accroché au coin des lèvres, il haussa un brin un sourcil tout en penchant un brin la tête dans sa direction. « Parce-que c’est moi qui t’ai fait l’auscultation quand t’es rentré en ville. » C’était vers lui qu’il avait - façon de parler - couru lorsqu’il s’était aperçu que la douleur ne partirait pas aussi rapidement qu’elle était venue; c’était Ruben qui l’avait gardé dans son bureau bien que ce ne soit pas là sa spécialité, bien au contraire. « Je suis pas en sucre. » Ruben se retint juste à temps de lui préciser que s’il n’était pas en sucre, il était quand même à croquer - il ne pouvait pas non plus se permettre ce type de réplique. Ambrose était toujours à ses côtés, c’était déjà assez miraculeux comme ça, pas besoin d’en rajouter une couche qui lui serait forcément fatale. « Ca serait totalement justifié si t’avais peur de te lancer dans les épreuves à cause de ça malgré tout. » Son ton de voulant rassurant et apaisant.

« Tu connais ton équipe ? » A ces mots là, Ruben reprit un air un brin plus sérieux alors qu’il secouait sa tête de gauche à droite, répondant par les gestes en premier temps à la question du brun. « Pas encore non. J’ai même pas encore eu le temps de faire le tour des ateliers pour le moment, je viens d’arriver. » De chez lui, pour de vrai, pour une fois; encore un détail qu’il ne mentionnerait pas à haute voix, parce que ce dernier pourrait facilement irriter les troupes; ce n’était toujours pas l’idée principale de passer la journée ici. Inspirant longuement, Ruben finit par plonger ses mains dans ses poches, en plissant le bout de son nez. « Je commence pas de suite les Olympiades de toutes façons. » Il ne manquerait pas le coup d’envoi de chaque épreuve où son équipe sera attendue, ce n’était pas ce qu’il disait là: il restait sur l’idée que la compétition était trop attrayante pour ne pas la prendre au sérieux. C’était un autre détail dans son emploi du temps qui relayait à quelques temps plus tard les épreuves pour lui. « Je dois d’abord aider pour les récoltes de fonds. » Et cela allait lui prendre une bonne partie de la journée - et bien sûr que c’était en traînant des pieds qu’il y allait, lui qui adorait pourtant chaque occasion de se faire bien voir; cela s’entendait dans sa voix, qu’il n’était malgré lui pas des plus ravis.

« Tu vas participer. » - « Je t’ai dit que j’étais déjà inscrit, te prends pas pour Nostradamus. » Mais il hésitait à vraiment participer, il le lui a déjà dit, et il sait que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd tant Ruben adore soulever les détails et les lui lancer à la figure dès qu’il peut marquer son point. Il adore faire ça autant que tout le monde déteste être mis face à un tel fait accompli, mais c’est aussi le quotidien auquel Ambrose est habitué dans son travail. « Je sais, c’est moi qui te l’ai dit ça je te rappelle. » Il sait, évidemment qu’il sait que c’est auprès de Ruben qu’il s’est rapproché dès qu’il a eu un petit bobo, et il sait tout autant qu’il continue d’avoir cet éternel même réflexe à son égard. « Parce-que c’est moi qui t’ai fait l’auscultation quand t’es rentré en ville. » - « Je sais, c’est moi qu’étais là je te rappelle. » Il reprend ses mots, il reprend sa formulation: Ruben n’a pas besoin de continuer à préciser les faits. Ambrose avait une cheville à l’allure douteuse mais le fonctionnement de ses souvenirs et de sa mémoire n’a pas été altéré le moins du monde. « Ca serait totalement justifié si t’avais peur de te lancer dans les épreuves à cause de ça malgré tout. » Et peu importe à quel point il calme son ton de voix et se montre avenant: Ambrose est têtu dans son genre et il marque la négation de ses mouvements de tête, ne voulant pas entendre ce qu’il tente de lui faire comprendre - qui n’a pourtant absolument rien de sorcier. « Mais c’est pas le cas. » Il connaît le faible taux de blessure qui peut arriver dans ce genre de sport, et surtout à un tel niveau. Ce n’est pas une petite blessure du genre qui a pu le traumatiser à aucun niveau.

Plutôt que de parler de sa blessure pathétique, il préfère se concentrer sur la raison de leur venue à tous les deux dans un tel lieu, à savoir les Olympiades et tout ce qui a été organisé par la Fondation. Ambrose continue de penser que cela a tout d’un nom d’une secte mal répertoriée, mais peu importe. Leur influence est grande. « Pas encore non. J’ai même pas encore eu le temps de faire le tour des ateliers pour le moment, je viens d’arriver. » - « Et j’accapare toute ton attention. » Il le souligne avec un sourire, preuve supplémentaire qu’il n’en tire pas la moindre honte. Il n’en est pas désolé le moindre du monde non plus: si Ruben était si pressé et demandé ailleurs, il ne serait pas à ses côtés. Il est encore libre de ses mouvements. « Je commence pas de suite les Olympiades de toutes façons. » La tête d’Ambrose bascule un brin en arrière et son sourire grandit aussitôt. Quel dommage. « Je dois d’abord aider pour les récoltes de fonds. » Il ne peut s’empêcher d’en rire automatiquement. Il a toujours eu cette attitude bien pensante, Ruben. « T’es croyant, Ben ? » Malgré son rire, la question est parfaitement sérieuse et il attend une véritable réponse de sa part. Peu importe la religion, par ailleurs, ce n’est pas le fond de sa question: ce qu’il veut savoir, c’est si Ruben Hartfield pense qu’il existe au moins une seule personne en ce monde qui se trouve au-dessus de lui. « Pour avoir autant envie de rattraper ton karma. » Aider à une récolte de fonds ne suffira pas à faire des miracles, est-ce qu’il le sait au moins ?

« Je t’ai dit que j’étais déjà inscrit, te prends pas pour Nostradamus. » Il aurait beau lui sortir toutes les paroles qui soulignaient exactement qu’effectivement, il n’avait pas besoin de jouer à ce jeu là, Ruben n’en avait que faire: il savait qu’il avait raison, non pas parce-que Rose avait déjà souligné le point mais parce-qu’il savait lire à travers les lignes la plupart du temps lorsque cela le concernait. Alors bien sur que son sourire prenait une teinte amusée. Et il s’agrandit d’autant plus lorsque le jeune homme utilisa sa propre répartie contre lui-même, quelques instants plus tard. « Je sais, c’est moi qu’étais là je te rappelle. » Ruben leva quelque peu les yeux au ciel, agitant de gauche à droite quelque peu sa tête. « Je m’en étais aperçu, oui. » Que c’était lui qui était venu le voir pour avoir son aide, ses conseils, son expertise. Sa présence, aussi, surement davantage que tout le reste.

« Mais c’est pas le cas. » Le regard de Ruben accrocha celui d’Ambrose un instant et un de plus, son sourire amusé se transformant en sourire bien plus satisfait. « Tant mieux. » Cela voulait dire qu’il pourrait profiter des Olympiades, et qu’ils pourraient potentiellement le faire ensemble à un moment donné.

Pour le moment cependant, il n’avait pas eu ni pris le temps de regarder un peu à quelle sauce ils allaient tous être mangés, n’étant arrivé sur place qu’une poignée de minutes plus tôt. « Et j’accapare toute ton attention. » Oh, bien sur qu’il était fier que ce soit le cas; son sourire autant que le regard qu’il lui portrait le soulignait. Haussant quelque peu un sourcil, Ruben pencha un brin son visage dans sa direction. « C’est pas moi qui vais m’en plaindre. » Il ne refusait que rarement et seulement lorsque cela était nécessaire de ne pas accorder son attention à Rose. Il ne pourrait le faire durant toute la journée, puisqu’il était attendu ailleurs par la suite, mais au moins il pouvait se le permettre un instant. Il fut d’ailleurs surpris - sans cacher son étonnement, loin de là, tournant de nouveau son regard vers le jeune homme en fronçant quelque peu ses sourcils - de la réaction qu’il put avoir, de ce rire qui se fit entendre, alors qu’il lui exposait la suite de son programme et la raison pour laquelle il était là en réalité aujourd’hui. « T’es croyant, Ben ? » Lui qui avait pourtant un caboche bien remplie avait du mal à comprendre le fil de la discussion. « Non, pas du tout mais je vois pas le rapport là. » - « Pour avoir autant envie de rattraper ton karma. » Et bien avant même qu’il ne comprenne où il voulait en venir - ce fut plus rapide maintenant qu’il avait plus d’éléments pour déterminer les limites de cette conversation -, les traits de son visage prirent une expression blasée alors qu’il se retenait fortement de lever les yeux au ciel. « Très drôle, Ambrose. » Ambrose, pas  Rose - il était quelque peu vexé. « Je rattrape pas mon karma, je fais partie de la Fondation et on m’a demandé si j’étais dispo pour donner un coup de main aujourd’hui. » Il aurait été ailleurs sinon, car qui plus était il savait que c’était la présence de sa belle-soeur qu’il allait devoir supporter et cela ne lui plaisait guère. « Parce-que tu me vois pas faire ça pour autre chose que pour rattraper mon karma, hein ? » Oh oui, il était vexé le petit garçon.

« C’est pas moi qui vais m’en plaindre. » Des mots qui ne pourraient tomber dans l’oreille d’un sourd tant le passe-temps principal d’Ambrose pourrait se résumer à obtenir l’attention de Ruben. Et s’il n’avait pas un objectif professionnel aussi immense et immuable, il y a fort à parier qu’il aurait fait tourner sa vie toute entière autour de ce but et de cette envie d’exister aux yeux de Ruben avant de le faire face au reste du monde tout entier. Pour autant, il ne se retient pas un seul instant de se moquer de Ruben dès qu’il en a l’occasion, comme le prouve la question arrivant aussitôt au sujet de ses possibles croyances - alors qu’il le connaît assez bien pour le savoir athée. « Non, pas du tout mais je vois pas le rapport là. » Avant qu’il n’ajoute rapidement quelques mots après la précision que fait Ambrose, tout sourire de son côté. « Très drôle, Ambrose. » Bien qu’il paraisse réellement vexé, Ambrose ne s’en formalise pas, comme le prouve son sourire restant tout aussi présent sur son visage: Ruben s’en remettra. « Je rattrape pas mon karma, je fais partie de la Fondation et on m’a demandé si j’étais dispo pour donner un coup de main aujourd’hui. » - « C’est vrai ? Tu fais quoi pour eux ? » Au-delà de toute envie de rire à son détriment, il lui pose désormais la question avec une curiosité sincère. Il ne pense pas que Ruben est une horrible personne, mais il sait au moins que son temps est précieux et que s’il a trouvé le moyen de devenir un bénévole de cette association, alors cela signifie que ça doit particulièrement lui tenir à coeur. Et tout ce qui lui tient à cœur devient une source de curiosité et d’intérêt pour Ambrose, inévitablement.

« Parce-que tu me vois pas faire ça pour autre chose que pour rattraper mon karma, hein ? » Comprenant sans mal qu’il est encore vexé par sa blague, Ambrose lui offre un regard en biais allant de pair avec un sourire qu’il ne tente même pas de cacher. « T’es vraiment vexé pour si peu ? » Sa question en appelle une autre, à laquelle il connaît pourtant déjà la réponse. Evidemment qu’il est vexé de ne pas avoir été dépeint comme le Messie au grand cœur faisant toujours de son mieux pour aider son prochain ; du Ruben tout craché. Ambrose s’est toujours demandé s’il aurait choisi la voie de la médecine si elle apportait peu de gloire, au-delà du simple aspect de vouloir sauver des vies.  « Je sais que ton temps est précieux et que tu l’accordes avec parcimonie. » A lui, à Mavis, à sa femme et aux autres activités qui pourraient occuper le peur de temps restant de son quotidien. Voilà ce qu’il sait de Ruben, et voilà ce qui le pousse à lui demander aujourd’hui comment une association a pu retenir son attention (est-ce qu’il baise un autre bénévole? la question se pose légitimement, désormais). « Et je sais aussi que t’aimes la compétition, et c’est pour ça que je me suis dit que tu t’étais inscrit. » Il lui tend une perche et lui ouvre une porte de sortie par la même occasion, n’ayant pas envie de lancer un quelconque débat.

S’il s’attendait à ce qu’il réagisse autrement qu’en étant vexé alors qu’il sous-entendait qu’il était venu ici aujourd’hui pour seule raison de redresser son karma, Ambrose avait oublié à quel point toucher l’égo du docteur Hartfield pouvait être dangereux. « C’est vrai ? Tu fais quoi pour eux ? » Serrant les mâchoires, sa langue s’agitant contre ses dents à l’intérieur de sa bouche sans faire le moindre bruit mais pour rester concentré sur l’idée de garder quelques pensées pour lui, le regard de Ruben se posa sur le visage de Rose. Il se devait d’évaluer à quel point il était sérieux avec sa question d’à quel point il se moquait encore de lui; et à quel point il désirait vraiment la réponse à cette question d’il se montrait simplement poli. Mais Ambrose restait Ambrose dans toutes les situations, et lorsque ces dernières impliquaient Ben et ses beaux yeux, il était forcément intéressé par la réponse. C’était peut-être la première fois que cela dérangeait le principal intéressé, puisque d’ordinaire il était ravi de savoir qu’il désirait l’entendre parler de lui; aujourd’hui il aurait préféré rester vexé dans son coin sans avoir besoin de redescendre d’un cran sur l’échelle de la frustration pour lui répondre sur un ton correct et avec des paroles véridiques et sérieuses. « Je fais partie des médecins qui aident à faire avancer leurs recherches. » Il n’était plus autant présent qu’il avait pu l’être pendant ses études, ayant des preuves à faire sur ses premières années en tant que diplômé à hôpital malgré tout ce qu’il pouvait dire à longueur de journée sur cette idée là, mais la Fondation lui tenait à coeur car elle faisait partie intégrante du domaine dans lequel il désirait se spécialiser dans les années à venir. « Elle porte initialement sur les dégâts que peut causer la pratique excessive du rugby. Entre autres neurologiques. » Il fit claquer ses lèvres entre elles. « C’est sur ce sujet là qu’a porté ma thèse, c’est comme ça que j’ai atterri ici. »

Mais il n’était pas question qu’il continue de diverger de trop sur d’autres sujets, puisque ce n’était pas ce dernier qui le taraudait davantage par rapport à d’autres; il se demandait sans réussir à se sortir cette question de la tête si Rose pensait véritablement qu’il s’investissait dans une charité de la sorte pour relever son karma. Ce qui l’embêtait surtout, c’était qu’il pense ça de lui - surtout Ambrose. Le petit sourire le fit lever les yeux au ciel. « T’es vraiment vexé pour si peu ? » Si peu. « Je suis vexé que ta première idée ait été pour une raison égoïste et pas pour la vérité qui me semblait plutôt être évidente. » Elle ne l’était pas, évidente, mais aux yeux d’un Ruben vexé tout devenait d’une évidence limpide. « Je sais que ton temps est précieux et que tu l’accordes avec parcimonie. » Un point pour Constantine. « Et je sais aussi que t’aimes la compétition, et c’est pour ça que je me suis dit que tu t’étais inscrit. » Gardant la moue boudeuse un instant et un autre supplémentaire, Ruben pesait le pour et le contre: il n’était pas venu ici initialement pour se fâcher contre quiconque. Le but était de donner de son temps et de soi, effectivement dans une ambiance compétitive qui était l’élément final qui avait fini de le convaincre de participer à l’entièreté de l’événement plutôt que de se contenter de faire le porte-parole pour le Fondation. Et s’il existait bien une personne qu’il n’avait pas prévu au programme mais contre qui il ne désirait en rien se fâcher, c’était Ambrose - lui et sa bouille qui le faisait craquer comme peu savaient le faire. Il soupira, leva les yeux au ciel une dernière fois. « Tu sais bien te rattraper. » Il pouvait au moins lui concéder cette partie là. « Je suis quand même fâché. Mais j’ai décidé que je le serai un autre jour. » Ben haussa les épaules comme si c’était tout à fait mur que de réagir de cette façon là, croisant dans la foulée les bras sur son torse, balayant presque les accusations de Rose d’un revers de la main pour les mettre sur un tas plus loin. « Tu fais pas partie de la Fondation, toi. » Ruben s’en serait aperçu depuis le temps. « Qu’est-ce qui t’a poussé à venir ici aujourd’hui ? » Puisque monsieur se vantait de ne pas être sur de participer lorsqu’il était arrivé ici.

« Je fais partie des médecins qui aident à faire avancer leurs recherches. » La première pensée qui vient à l’esprit d’Ambrose est une question supplémentaire au sujet de la vie qu’il mène et surtout une question pour savoir comment il peut bien arriver à gérer autant de facettes de sa vie professionnelle, une femme et aux moins deux amants. Décidément, Ruben est à peine croyable. « Elle porte initialement sur les dégâts que peut causer la pratique excessive du rugby. Entre autres neurologiques. C’est sur ce sujet là qu’a porté ma thèse, c’est comme ça que j’ai atterri ici. » - « Et toute comparaison avec ton frère est fortuite j’imagine ? » Ils ne parlent pas beaucoup de ce dernier entre eux, comme Ambrose ne parle pas beaucoup de Malone ou d’August non plus. Ils ont bien assez de sujets difficiles qui s’imposent dans leurs discussions pour vouloir en rajouter une couche par eux-mêmes.

Ruben est vexé et n’hésite pas à le lui dire mais, depuis le temps, Ambrose a appris comment manier ses mots et trouver le bon angle d’attaque pour lui dire ce qu’il veut entendre. Une fois caressé dans le sens du poil, il retrouve rapidement la bonne humeur que le plus jeune lui connaît, et surtout celle avec laquelle il préfère jongler lorsqu’ils sont ensemble. « Tu sais bien te rattraper. » Trop fier pour ce qu’il en est réellement, il fait papillonner ses cils avec espièglerie. Il ne fait que dire à un enfant que son caprice lui a fait gagner la guerre une fois de plus. Il précise ses états d’âme sans qu’Ambrose ne décide de lui donner davantage de crédit, conscient que Ruben aura tout oublié d’ici leur prochaine entrevue, surtout si elle est quémander par l’aspirant politicien. « Tu fais pas partie de la Fondation, toi. » Il laisse une seconde à Sherlock pour préciser le fond de sa pensée, ses yeux remontant dans les siens avec curiosité. « Qu’est-ce qui t’a poussé à venir ici aujourd’hui ? » - « Le prix d’entrée est reversée pour créer une bourse. » Il ne s’aventure dans les mauvaises idées la tête baissée que lorsqu’il est question de Ruben. Le reste du temps, il est un homme posé et modéré qui préfère toujours savoir où il met les pieds. Il s’est assuré que l'événement organisé par la Fondation ne pourrait pas lui porter préjudice, et cela ne semble pas être le cas. « Je suis pas particulièrement touché par le sujet mais je trouvais ça important. » L’accès au sport pour tous, ce n’est pas une cause qui pourrait lui ramener des voix, mais c’en est au moins une qui ne lui en fera jamais perdre. Il est pragmatique au quotidien, Rose, dès qu’il ne s’agit pas de regarder le chirurgien avec des yeux d’amour tout en sachant qu’il n’est pas observé de la même manière en retour. « Tu vas participer à quels sports ? » Et avant qu’il le demande: ça importe, oui. Bien sûr que ça importe, bien sûr que ça intéresse Ambrose. « J’ai vu une course de fond, je ferai sans doute ça. Ça m'occupera un peu. » Parce qu’il ne veut pas penser qu’il lui pose cette question pour s’inscrire à l’exact même sport que lui, il décline son idée en premier - et sans doute qu’il espère dans le fond que Ruben le suivra, pour une fois.

« Et toute comparaison avec ton frère est fortuite j’imagine ? » Lentement, mais surement, il tourna son regard dans la direction d’Ambrose. Sa langue passait sur ses dents - cela se voyait sous sa peau - tant il se retenait de ne pas faire le premier commentaire qui lui passait à l’esprit, parce-que ce dernier ne serait pas justifié. « T’imagines bien. » Mais bien sur qu’il leva les yeux au ciel en prononçant finalement ces mots là, parce-que malgré tout il visait on ne pouvait plus juste: jamais Ruben ne se serait engagé sur cette spécifié là de la voix choisie dans la médecine s’il n’avait pas eu des facteurs le poussant dans cette direction. Bien sur que c’était un terrain très intéressant avec beaucoup de choses à apprendre, mais il n’aurait peut-être pas dépensé autant d’énergie et ne serait surement pas encore ici aujourd’hui si l’excuse Rhett n’avait pas été épinglée dans le dos à un moment donné. « Je vais surement déjà devoir mentionner ou au moins sous-entendre mon frère une bonne partie de la journée, honnêtement si j’ai pas besoin de le faire avec toi ça m’arrangerait. » Et il était sincère; cela se voyait dans son regard, le même regard qui perdait en vexation au fil de la discussion tant Ambrose était malin et savait s’y prendre avec lui.D’ordinaire, ils ne parlaient pas tant de ces sujets là - parce-qu’ils savaient tous deux que c’était une pente glissante. Aujourd’hui l’était d’autant plus. « Mais tu vises juste, pour de vrai. » Presque comme si c’était là qu’un détail parmi tant d’autre, il haussa ses épaules.

Changer le coeur du sujet de la discussion - ça, c’était simple et assez efficace, repartant sur l’origine de leur présence ici et surtout celle d’Ambrose. S’ils avaient éclairci comment Ruben s’était retrouvé ici, cela ne s’était pas encore fait pour le plus jeune. « Le prix d’entrée est reversée pour créer une bourse. Je suis pas particulièrement touché par le sujet mais je trouvais ça important. » Il haussa un sourcil, mais en rien réellement étonné par cette réponse: il aurait pu s’en douter seul, une partie de lui l’avait surement fait en silence sur l’idée qu’une partie de Rose soit là pour donner un coup de peinture neuve à son image. « Même pas un minimum pour gagner alors ? » Qu’il était là - était-ce simplement des raisons politiques ?

« Tu vas participer à quels sports ? » Comme si quelqu’un en avait réellement quelque-chose à faire en dehors de lui; peut-être qu’il retint un petit sourire qu’il laissa glisser en coin, à cette réflexion là. « J’ai vu une course de fond, je ferai sans doute ça. Ça m'occupera un peu. » - « Tu penses tenir ? » C’était autant pour le taquiner qu’une véritable question. Il savait qu’il s’était amélioré dans le domaine, mais étant donné qu’il ne boudait plus autant qu’une poignée de minutes plus tôt, il avait envie de le montrer à Rose. Croisant les bras sur son torse, laissant son regard dériver du copié où se situait la course de fond en question, Ben haussa quelque peu un sourcil. « J’ai pas encore mis la course sur ma liste, mais avec une bonne excuse pour le faire, ça pourrait arriver. » Il pencha quelque peu sa tête vers lui, sans détourner son regard de la sorte d’horizon devant eux, comme s’il tentait de lui adresser un mot en secret sans que personne d’autre autour d’eux ne s’en aperçoive. « Tu veux être ma bonne excuse pour ce sport là ? Je pourrais même te laisser gagner. » Cela n’était pas dans ses habitudes que de laisser de telles paroles être entendues ou même une telle chose imaginée, mais Ruben avait bine des courants à remonter à tant ramer ces derrières semaines auprès de tout le monde. Alors s’il pouvait faire comprendre d’une quelconque façon à Ambrose qu’il avait envie de jouer dans son équipe et qu’aller à son encontre n’avait jamais été dans ses plans initiaux, il prenait le parti de tenter sa chance.