(spring hill :: fire station)

Elle gare sa Ford fiesta devant la caserne. Elle est nerveuse, Lola, mais elle est aussi pressée que ce premier jour commence. Elle connait déjà Russell et c’est un immense soulagement pour ses nerfs. En plus il s’agit de la personne en charge de former les pompiers volontaires. Elle ne va pas découvrir tout le monde. Elle se doute que l’endroit sera majoritairement masculin et c’est une fierté d’être là pour représenter la gente féminine. Elle espère quand même qu’elle aura des bonnes surprises et qu’il y aura d’autres femmes pompiers à ses côtés.

La latina est en avance. Ca roulait bien sur le chemin. Trop bien même, mais c’est pas grave. Elle entre dans la caserne malgré tout. Elle patientera à l’intérieur si besoin est. Elle fait des sourires aux premiers visages qu’elle croise et lorsque l’un d’eux se fait un peu plus insistant… «  Je peux vous aider ? » Qu’on lui demande. « Bonjour. Je suis Lola Angelo, c’est mon premier jour aujourd’hui je suis un peu en avance. » La personne en face d’elle lui tend la main en se présentant également. «  Bienvenue dans l’équipe. Le bureau de Russell est juste là. » On te montre une porte. «  Tu peux attendre ici. » On te montre ensuite une chaise. « D'accord. Merci. » Elle apprécie être déjà si bien guidé pour ces premières minutes.

Elle s’assoit, elle patiente, elle regarde un peu tout autour d’elle. Elle fait des sourires aux gens qui passent par là. Peut être bien qu’elle a la jambe qui a la bougeotte et dès qu’elle s’en rend compte elle se force à arrêter ça aussitôt. Elle ne supporte pas quand elle voit des gens avoir ce tic nerveux alors elle ne veut pas être celle qui fait subir ça à d’autre. Encore moins des gens avec qui elle va travailler et avec qui elle espère avoir une bonne entente. Les pompiers sont forcément des gens bien. Leur vocation est totalement altruiste. Elle les met tous sur un grand piédestal à l’heure qu’il est. Elle espère qu’elle ne sera pas déçu. Elle est beaucoup dans sa tête, Lola, alors qu’elle attend. Elle regarde l’heure sur son téléphone avant de le déverrouiller et d’aller regarder quelques story sur Instagram, prenant soin d’avoir le son coupé. Quand elle relève la tête quelques instants plus tard, elle voit Russell et un large sourire se forme sur son visage. Elle se met debout sur ses deux pieds, rangeant son téléphone au passage. « Bonjour Chef. Nous y voilà. Le premier jour. » Elle est autant rayonnante que nerveuse, ça se sent bien.

@Russell Sutton  

Tu peux pas t’empêcher de penser qu’il est sacrément beau gosse Russell. Pas que ce soit une nouveauté pour toi mais ça te frappe à chaque fois qu’il est devant toi. Est-ce que c’est le fait qu’il soit pompier qui le rend aussi charmant ou il l’est quoi qu’il en soit ? Il l’est tout court. C’est sa conclusion.  “Bonjour Lola ! Entre.” Et voilà que tu mets les pieds dans son bureau pour la première fois. Bienvenue à la caserne pour commencer « Merci. » Que tu réponds avec un grand sourire au visage alors que tu t’assois sur la chaise qui t’es présenté. Comment tu te sens ? Pas trop nerveuse ?”  Tu hoches la tête longuement alors que tu cherches comment formuler ta réponse. « Très nerveuse. » Tout juste deux mots, mais ils sont largement suffisants. Je te rassure tout de suite, tu verras qu’ici l’ambiance est bonne. Les pompiers c’est une grande famille Il te l’avait déjà dit et ça se sent en plus quand il parle de sa caserne. C’est sa famille. C’est absolument un aspect de ce métier qui t’a donné envie. “On passe beaucoup de temps ensemble donc ça crée des liens. Il y a beaucoup d’entraide, personne ne te jugera au contraire, les gars seront là pour te filer un coup de main. Tu acquiesces d’un signe de tête, appréciant ses mots. En tout cas s’il y a quoique ce soit n’hésite pas à m’en parler.  

Une belle introduction qui fait du bien à tes nerfs. « Ce sera fait. J’ai hâte de rencontrer tout le monde et me familiariser avec eux. » Tu es un peu impatiente mais tu sais que tu ne peux pas avoir tout d’un seul coup et qu’il va aussi falloir que tu ailles vers les gens pour les connaître plus. « J’ai croisé quelques personnes déjà qui avaient l’air vraiment très bienveillant. » Ta première impression des visages inconnus, tu avais visiblement envie de le lui partager. « Est-ce qu’il y a beaucoup de femme dans la caserne ? » Une question qui te taraude et que tu n’hésites pas à poser assez tôt dans cette petite introduction, et puis tu rajoutes. « Je suppose que je verrai quand on fera le tour de la brigade. » Tu n’as pas envie de lui faire perdre du temps s’il a un agenda millimétré.

« Très nerveuse. » C’est précisément la réponse à laquelle Russell s’attendait en accueillant Lola à la caserne. Lola est une personne très appliquée, soucieuse de bien faire alors il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle soit un peu nerveuse. Tout le monde est nerveux pour son premier jour quelque part, le contraire serait anormal. Russell lui offre un sourire qui se veut rassurant avant de prononcer quelques mots de bienvenue. Il parle de l’ambiance à la caserne, des liens soudés presque fraternels et qui font entièrement partie de la vie de pompier. « Ce sera fait. J’ai hâte de rencontrer tout le monde et me familiariser avec eux. » Connaissant Lola, le quadragénaire n’avait pas le moindre doute sur le fait que son intégration serait un franc succès. Elle était sympathique, courageuse, elle avait le goût de l’effort et tout un tas de qualités que ses collègues allaient apprécier. Du côté des pompiers, Russell les connaissait tous et aucun -à part Bradford- ne l’inquiétait-. “Je te les présenterai tout à l’heure.” En commençant par les autres nouvelles recrues, les autres pompiers en service pour finir par Quino, le capitaine. En temps normal, c’est le capitaine qui aurait dû l’accueillir mais celui-ci est en réunion et n’est pas disponible tout de suite. Et puis, connaissant personnellement Lola, Russell s’était proposé pour l’accueillir et lui faire visiter les lieux. « J’ai croisé quelques personnes déjà qui avaient l’air vraiment très bienveillant. » Le Sutton hocha la tête avant de répondre. “Ils le sont vraiment.” Ce qui n’était pas tout à fait vrai pour le cas de Russell. Les rumeurs dont il faisait l’objet depuis sa dispute avec Angus à la caserne avait suscité des commérages et avaient divisé les avis. Certains étaient persuadés que les accusations d’Angus, sur l’alcoolisme de son père et sur son rôle dans la mort de son ex-femme, étaient fausses. D’autres pensaient au contraire qu’il était toujours une mauvaise personne, un alcoolique, quelqu’un sur qui on ne pouvait pas compter et qui avait réintégré la caserne grâce à sa proximité avec le capitaine. Il y avait du vrai et du faux dans tout ça. Russell avait bien été alcoolique à la suite d’un syndrôme de stress post-traumatique, son départ du foyer familial avait été à l’origine de la dépression de son ex-femme mais il n’était plus cette personne. Il s’était soigné et depuis il essayait d’être un homme meilleur et surtout il était redevenu le coéquipier qu’il était avant l’accident. Au détail près qu’il ne se rendait plus sur le terrain désormais.  « Est-ce qu’il y a beaucoup de femme dans la caserne ? » Russell comptait dans sa tête, mais la réponse était claire : pas assez. Les pompiers de Brisbane avaient besoin de sang neuf et surtout de diversité. « Je suppose que je verrai quand on fera le tour de la brigade. » Russell tenait à éclaircir le mystère dès maintenant pour qu’elle ne soit pas déçue en voyant une caserne très fortement masculine.“Tu es la quatrième. C’est peu mais j’espère que petit à petit vous serez plus nombreuses.” Le quadragénaire se leva et désigna la porte. “Je te fais visiter ?” Une fois sortis du bureau, Russell continua tout droit dans le couloir et s’arrêta juste à côté de la porte de son bureau. “Ici c’est le bureau de Quino, enfin pardon du capitaine Bates.” Russell qui avait plutôt mal dormi eut un petit rire face à son erreur. “Désolé, on se connaît depuis des siècles, mais je te déconseille de l’appeller par son surnom, ça risque de ne pas trop lui plaire.” Il fit une pause avant de continuer ses explications. “Il aurait été ravi de t’accueillir avec moi mais il est en réunion, tu le rencontreras pendant la pause de ce midi.” Le Sutton ne savait pas si Lola se sentait intimidée ou non par l’idée de rencontrer le capitaine, mais dans le doute il préférait la rassurer. “C’est quelqu’un de droit mais d’extraordinaire, tu l’apprécieras beaucoup. Et je suis sûre qu’il t’appréciera aussi.”

“Je te les présenterai tout à l’heure.” Tu hoches la tête, tu es consciente que s’il y a une intervention à un moment ou un autre tu vas te retrouver toute seule à la caserne pour quelques temps. Tu espères que tu auras le temps de rencontrer tout le monde avant. Tu espères qu’aujourd’hui sera une journée tranquille pour tout le monde, c’est bon signe pour la planète entière si les pompiers sont à court de travail. Ca veut dire que la paix règne et que toute la ville n’est pas en danger de mort d’une façon ou d’une autre. “Ils le sont vraiment.” Qu’il confirme et tu le sentais déjà fortement mais il a cette façon si sincère de le dire que c’est la vérité pure et dure, tu le sais, et ça fait du bien. Déjà que ton premier jour est bien plus aisé vu que tu es introduit dans ton nouveau métier par quelqu’un que tu connais personnellement. Ca change beaucoup et tu te sens très chanceuse autant que reconnaissante.

“Tu es la quatrième. C’est peu mais j’espère que petit à petit vous serez plus nombreuses.” Tu apprécies d’être là pour faire remonter ces chiffres. Il en faut plus. Tu espères que ça changera dans les années à venir. « Je suis fière de continuer à faire monter le chiffre. » Tu dis avec un élan de confiance. Si y’a bien une chose qu’on peut pas t’enlever c’est ta fierté d’être une femme et une femme forte même. “Ici c’est le bureau de Quino, enfin pardon du capitaine Bates.” Tu hausses les sourcils au surnom. Quino? Tu as un oncle que vous appelez comme ça. “(…) je te déconseille de l’appeller par son surnom, ça risque de ne pas trop lui plaire.” Tu confirmes d’un hochement de tête que tu as bien entendu la consigne. Il parle un peu plus du Capitaine Bates et peut être qu’en fait tu te retrouverais seule avec lui s’ils venaient tous à partir en intervention. Après tout, il est en réunion, son côté du métier a l’air un peu plus administratif, ou du moins, c’est ce que tu en déduis là. Il faut bien quelqu’un pour faire tourner la baraque comme on dit.

“C’est quelqu’un de droit mais d’extraordinaire, tu l’apprécieras beaucoup. Et je suis sûre qu’il t’appréciera aussi.” Ton sourire se fait plus large car tu aimes quand les choses sont droites et claires. « Hâte de le rencontrer. » Tu avoues sincèrement. Tu veux toujours faire super méga giga bonne impression à ceux qui sont au plus haut. C’est les personnes qui ont passé leur vie à arriver tout là haut. Ils ont un passé rempli de moments et décisions qu’ils ont pris pour finir là où ils sont. Tu as hâte d’être tout en haut dans une de tes passions ou métiers et regarder le passé pour te rendre compte de tout le chemin que tu as parcouru. Mais tu n’as que 22 ans, tu es tout en bas pour l’instant, mais tu fais en sorte de construire des bases solides. « S’il y a une intervention vous partez tous ? Est-ce que je risque de me retrouver toute seule à un moment aujourd’hui ? » Tu te pinces les lèvres alors que tu n’as pas réussi à retenir cette question. « Je pourrais passer un coup de chiffon pour enlever la poussière si j’en vois. » Tu ajoutes pour lui faire comprendre que tu trouveras toujours un petit quelque chose à faire. Tu n’es pas venue pour te la couler douce.

« Je suis fière de continuer à faire monter le chiffre. » Russell sourit, la fierté est partagée. De plus, il est intimement convaincu que Lola sera une très bonne recrue qui fera honneur aux autres femmes pompiers. “C’est n’est que le début oui.” La féminisation des effectifs est un sujet récurrent à la caserne et dont il ont déjà discuté avec Quino. Ils ont d’ailleurs prévu de faire des interventions auprès du public pour promouvoir la place des femmes chez les pompiers. Il se garde dans un coin de la tête quand cela se concrétisera davantage. Russell et Lola sortent du bureau et le quadragénaire en profite pour lui parler du bureau voisin qu’occupe Quino. Enfin, capitaine Bates est plutôt de circonstances, Quino c’est pour les intimes. Russell n’osait même pas imaginer la tête que son ami tirerait si un des pompiers sous ses ordres l’appelait comme ça. C’était une très mauvaise idée. Autant Quino pouvait se montrer souple, autant il restait le capitaine, ce qui méritait plus de formalisme. Russell en profite également pour dresser un portrait positif et parfaitement réaliste de son ami et capitaine. « Hâte de le rencontrer. » Sa positivité et son enthousiasme réchauffent la pièce, le pompier se félicite à chaque instant un peu plus d’avoir pris Lola sous son aile, elle apportera un gros plus à cette caserne. « S’il y a une intervention vous partez tous ? Est-ce que je risque de me retrouver toute seule à un moment aujourd’hui ? » Il eut un petit rire face à l’impatience de Lola. La question était légitime, il avait été avare en détails et ne lui avait pas encore expliqué comment la journée allait se dérouler. “J’y venais justement.” Répondit-il avec un petit sourire. « Je pourrais passer un coup de chiffon pour enlever la poussière si j’en vois. » Il hoche la tête, elle marque à nouveau des points. “Très bonne idée.” Ils se remettent à marcher et Russell reprend son discours. “Pour t’expliquer comment la journée va se passer, c’est très simple.” Autant aborder les choses qui risquent de la décevoir tout de suite. “ Il y a toujours au moins un binôme qui reste à la caserne sauf cas exceptionnel, dans tous les cas je ne suis plus affecté sur le terrain donc tu ne seras pas toute seule. Et c’est ton premier jour donc tu ne partiras pas en intervention, pas tout de suite..” Freiner les ardeurs des nouvelles recrues n’est jamais agréable mais il y a des étapes à passer pour pouvoir intégrer l’équipe du terrain en toute sécurité. “On va faire le tour de la caserne, je vais te présenter aux autres collègues. On te montrera le matériel et surtout on t’expliquera comment l'utiliser. Le capitaine...” Il se concentre pour ne pas dire “Quino” “et le lieutenant Taylor te feront un briefing sur la sécurité, le rôle de chacun pendant les interventions. Le but étant que tu ne te mettes pas involontairement en danger en ne sachant pas quoi faire.” Il fait une petite pause, conscient qu’il donne beaucoup d’informations. “Et pour finir la journée tu auras ta première séance de sport avec les autres recrues et surprise le coach c’est moi.” Il conclue avec un petit rire. “Donc tu vois, avant de sortir de la caserne il y aura quelques jours de transition, mais ça passera vite ne t’en fais pas.”

“J’y venais justement.” Tu es trop pressée, tu le sais, mais tu ne t’en excuseras pas. C’est un point important et tu as même déjà des idées de ce que tu pourrais faire pour t’occuper. Pour t’expliquer comment la journée va se passer, c’est très simple.” Tu l’écoutes avec toute attention et tu aurais presque envie de sortir ton carnet pour y noter tout ce qu’il te dit. Tu te concentres avec force pour que tu puisses te souvenir de ses mots et au final, tu te décides de sortir ton carnet et ton stylo. C’est important pour toi le travail bien fait et ça veut aussi dire avoir l’air d’une première de la classe à tout noter de la sorte. Tu es une bosseuse et ça se voit. Les indications de Russell sont plutôt simple à retenir mais tu te dis que ce n’est que le début alors tu continues de noter ce qu’il dit et les noms des gens dont il parle également.

“Et pour finir la journée tu auras ta première séance de sport avec les autres recrues et surprise le coach c’est moi.” Le déroulement de cette première journée est plutôt un soulagement pour toi. Tu te sens largement à la hauteur de tout ça. Un sourire plutôt large se forme sur ton visage. “Donc tu vois, avant de sortir de la caserne il y aura quelques jours de transition, mais ça passera vite ne t’en fais pas.” Tu hoches la tête, ravi de cette précision. « Je suis sûre que ça passera trop vite et je vais être effrayée comme une biche qui traverse la route en pleine nuit. » Tu n’es pas tout à fait sûre de l’expression mais tu sais qu’il va comprendre ce que tu veux dire. « Je suis prête à faire face à cette première journée. » Tu es bien plus relax qu’un peu plus tôt. Tu as même hâte, rassuré de savoir que tu restes dans le cocon des murs de la caserne pour quelques jours avant que la réalité ne te rattrape et que tu sois sur le terrain.