Semper paratus (Russell)

Russell Sutton

"Things we lost in the fire."

Pièce d'identité

NOM ≈ Sutton, c’est bien la seule chose qu’il partage désormais avec ses deux fils. PRÉNOM(S) ≈ Russell, même s'il est plus habitué à ce qu'on l'appelle par son nom de famille à la caserne. GE ≈ Quarante-six ans (12 juin 1975) LIEU DE NAISSANCE ≈ Brisbane born and raised. STATUT SOCIAL ≈ Divorcé, lorsqu'il a quitté la maison son mariage avec Beth a rapidement pris fin poussé par sa nouvelle compagne. Sa relation avec Sally s'est cependant essoufflée il y a
un peu plus d'un an. Il mène désormais une vie de célibataire MÉTIER ≈ Sapeur-pompier pour le service d'incendie et de sauvetage du Queensland. Depuis plusieurs années, il a délaissé les interventions de terrain et est désormais en poste en tant qu'operational capability officer : son rôle ? Appuyer la planification des opérations de secours de la caserne et former les sapeurs pompiers volontaires ORIENTATION SEXUELLE ≈ Hétérosexuel qui n’a jamais douté de ses attirances. GROUPE ≈ 50 nuances de gris AVATAR CHOISI ≈ Josh Duhamel CREDITS GIFS ≈ Griffin makes gifs

Les informations en vrac

L'âme sœur

► Il a rencontré Beth, l’amour de sa vie à 18 ans, il l’a aidée alors qu’elle était coincée dans un arbre pour sauver son chat, il a tout de suite eu le coup de foudre pour elle. Du côté de Beth le coup de foudre était loin d’être une évidence. Vexée d’être restée coincée dans cet arbre, elle avait claqué la porte au nez de Russell sans le remercier. Ce à quoi il a répondu en déposant un petit soldat en plastique équipé d’un parachute sur sa porte accompagné d’un papier où il était écrit “ça peut toujours servir” et de son numéro de téléphone. ► En quête d'indépendance face à la violence de son père alcoolique Russell a emménagé très rapidement avec Beth. ► Elle tombe enceinte très tôt, une grossesse qui n’était pas prévue alors qu’ils ont à peine 22 ans. Ils se marient l’année suivante après la naissance d’Angus. Une cérémonie en toute simplicité avec la famille de Beth et quelques amis à eux. Ils n’avaient pas le budget pour un grand mariage, ils ont loué leur tenue, fait eux même la décoration et le pompier avait fait jouer ses contacts pour qu’un de ses amis, membre d’un groupe, joue gratuitement pour eux. Malgré tout, ça reste un excellent souvenir, l’amour n’a pas de prix, ils étaient heureux et Russell était fier de pouvoir l’appeler “ma femme”, alors c’était le principal. ► Beth, qui était dans un état dépressif sévère depuis le départ du pompier est décédée le 1/04/2022. Russell l'a appris en voyant son fils débarquer en furie à la caserne. Ce drame l'a beaucoup affecté, d'autant plus que son fils l'accuse d'avoir mis sa mère au plus bas psychologiquement et d'avoir causé indirectement sa mort.

La famille

► Son père est tombé dans l’alcoolisme après la mort de la mère de Russell. Le jeune Sutton a dû se construire seul malgré les comportements violents que son père pouvait avoir. ► Russell a toujours été le roi de la débrouille. Armé d’une grande créativité, il a sans cesse rivalisé d’ingéniosité pour rendre le quotidien à la maison moins difficile. Il a toujours voulu qu’Angus grandisse normalement, aussi il a tout fait pour transformer un rien en choses extraordinaires. Cette situation de précarité permanente était extrêmement pesante pour Russell qui était souvent le seul revenu de la famille, Beth travaillant peu et à mi-temps pour s’occuper de leurs fils. La période la plus difficile à supporter était Noël, en dépit de tous ses sacrifices, le père de famille n’était pas en mesure de gâter ses enfants comme les autres parents le faisaient et ça le rendait extrêmement triste. ► La naissance de Samuel a été une difficulté supplémentaire pour leur couple. Incapable de comprendre cet enfant qui était si différent de son fils aîné, il n’a pas supporté d’être mis en échec en tant que père. ► Son père décède en 2014, un décès qui apparait comme un soulagement. ► Russell a pris conscience qu’il s’était trop éloigné de sa famille à cause de son travail. Il a essayé d’être davantage présent pour eux mais la dépression et ses phases d’alcoolisme l’ont empêché d’être là pour eux. Au contraire, après l'incendie, il se montrait très souvent sous un jour sombre, ayant un comportement violent qui s’est traduit par de la colère. De la colère envers Beth qui ne le comprenait pas et après ses enfants. La violence physique n’avait pas sa place à la maison. Russell a levé la main sur son aîné une seule fois, un geste qu’il regrette grandement.

La vocation

► Russell s’est engagé comme pompier à 18 ans, une vocation après le décès de sa mère dans un accident de voiture. ► Excellent dans son domaine, il était la recrue la plus prometteuse des pompiers et a même gagné un titre de champion d’Australie en grimper de corde. ► Le pompier a trop souvent fait passer sa carrière avant sa famille, une chose que Beth lui reprochait énormément et ces absences répétées ont grandement participé à détruire leur couple. ► Il est atteint de stress post-traumatique après un incendie qui a coûté la vie à deux de ses collègues en 2014, quelque chose qu’il n’arrive pas à se pardonner. ► Après cet incendie Russell est entré en dépression et a sombré petit à petit dans l’alcoolisme. ► A la suite de l’incendie Russell a été en arrêt pendant plus d’un an, Beth avait pris le relais avec un petit job de serveuse. Elle a été présente pour lui, le rassurant dans ses phases d’anxiété et leur couple allait mieux. Les crises d’angoisse liées à son stress post traumatique sont récurrentes encore aujourd’hui et il ne se passe pas une semaine sans qu’il fasse un cauchemar qui lui rappelle ce jour-là. ► Lorsque Russell a repris le travail, c’était exclusivement à la caserne. Incapable de remettre les pieds sur le terrain il est aujourd’hui responsable de la formation des pompiers et il appuie ses supérieurs dans la planification des opérations incendie. Le programme de soutien par les pairs de la caserne l'a aidé à reprendre le travail et à surmonter son anxiété.

Ce qu'il est

► Il a l’esprit de contradiction, un trait de caractère qui lui a attiré pas mal d’ennuis dans sa jeunesse. S’il s’est assagi avec le temps, il reste toujours un brin contestataire, provocateur et impulsif. ► C’est un homme au courage sélectif. Son altruisme est sans limites en tant que pompier, il agit toujours pour aider les autres même si ça le met en danger. Quand il s’agit de discussions difficiles ou de problèmes personnels à affronter son courage héroïque s’envole et il préfère fuir pour éviter tout problème. ► Le Sutton n’a pas sa langue dans sa poche et qui manque souvent de tact. Il est loin d’être timide, il est facile de discuter avec lui. Plutôt sans gêne, il se fiche complètement de savoir qu’on le regarde ou qu’on puisse le juger. C’est une personne très dynamique, curieuse et pétillante, il ne supporte pas de rester inactif. ► Il préfère garder ses émotions pour lui et ne pas les laisser s’exprimer, surtout pas en public. Il a toujours voulu renvoyer l’image d’un homme fort qui peut encaisser n’importe quelle difficulté. ► Il a toujours été très sûr de lui, ne laissant jamais apparaître ses doutes et c’est en partie cette assurance qui a séduit Beth à l’époque. ► Après plusieurs cures de désintoxication et le soutien des Alcooliques anonymes, Russell a réussi à rester sobre. Son compteur de sobriété affiche 998 jours. C'est une bataille qu'il mène tous les jours et il accompagne également Amos en tant que parrain au sein de l'association.

Ce qui le fait vibrer

► Il était plutôt nerd en étant ado, préférant se plonger dans des bouquins, des comics ou des films plutôt que de faire du sport. C’est sa volonté de devenir jeune sapeur pompier qui l’a motivé à faire du sport. Il s’est découvert une passion pour la course et la musculation. ► Il est tatoué : sur son avant-bras les dates de naissances de ses fils, sur son pectoral gauche c’est l’emblème des pompiers qui est encré dans sa peau avec deux étoiles en dessous, en référence à ses deux collègues morts au feu. ► Russell est un grand cinéphile, avec une préférence pour la science-fiction, les films de super-héros et les films d’action, très grand fan du MCU universe. ► Russell avait juré qu’il ne voudrait jamais de chat chez lui, pourtant à force de voir ce petit chat tout maigrichon venir toujours quémander de la nourriture devant sa porte Russell s’est pris d’affection pour lui. Il est complètement gaga de cette petite boule de poil qu’il a appelée Tony, en référence à Tony Stark, son super héros préféré. ► Très grand amateur de photographie, il utilise toujours son vieil argentique, il rêve de pouvoir s’offrir un jour un appareil photo dernier cri mais c’est bien au-dessus de ses moyens. Dans le genre papa-razzi il a toujours pris énormément de photos de Beth et d’Angus -ce qui avait tendance à agacer son fils qui avait honte en public-. En quittant le domicile il a tout laissé sur place, n’emportant qu’une seule photo. ► Quand Russell n’est pas au travail, on peut le retrouver sur sa moto, un ancien modèle qu’il a retapé et dont il prend grand soin. ► C’est un habitué des vides grenier, l’occasion idéale de trouver de petites merveilles à petit prix. ►Véritable cordon bleu on lui répète souvent qu’il aurait dû ouvrir un restaurant, ce sont toujours des plats simples, loin des ingrédients trop sophistiqués et hors de prix mais Russell a toujours attaché beaucoup d’importance pour faire de bons petits plats. ► Bricoleur et débrouillard il a retapé un scooter quand il avait 16 ans et il a aussi retapé une vieille bécane qui le transporte partout aujourd’hui. ► Sa chanson préférée est Take me out, de Franz Ferdinand. Celle qui a cependant une place particulière dans son cœur c’est You are my sunshine de Johnny Cash, c’est une berceuse que Beth chantait beaucoup pour Angus et pour lui aussi pour calmer ses angoisses nocturnes. Il repense toujours à elle quand il l’entend.

La fin d'une époque

► Après avoir découvert que Beth l'avait trahi et qu'Angus n'était peut-être pas son fils, Russell a claqué la porte pour ne plus revenir. C'est dans les bras de Sally, la mère du meilleur ami de son fils qu'il s'est réfugié avant de tout quitter pour déménager à Toowomba avec elle. Sous la pression de Sally il demande le divorce, une décision très difficile à accepter pour Beth. Une relation pansement plus qu’une relation passionnelle puisque malgré l’énorme rancœur qu’il éprouve envers Beth, elle reste l’amour de sa vie. Sally l’a aidé à avancer, à se soigner et à se sortir petit à petit de sa dépression et de l'alcoolisme. Malgré tout mais leur couple ne fonctionnait pas, le souvenir de son mariage étant trop ancré dans son esprit. Finalement c'est au bout de 6 ans qu'elle met fin à cette relation en demandant à Russell de partir. Une fois sa mutation à la caserne de Brisbane acceptée, il a pris ses affaires, son chat et a repris la direction de sa ville natale. Non sans une certaine appréhension, celle de potentiellement croiser son fils au détour d’une rue.

Le joueur derrière l'écran

Sur le net, on m'appelle Aligot, mais appelez moi Aurore. J'ai 22 ans, et je viens d’Occitanie où on dit chocolatine :OO:

. J'ai découvert 30YSY grâce à un top site il y a deux ans :drama:

, et j'ai cédé à m'inscrire (encore) parce que c'est la maison ici sisi

. Malgré mon emploi du temps chargé, je pourrai tout de même être présent(e) Un peu tous les jours, je ne suis jamais très loin sisi

. Mon personnage est à l'origine l’incroyable scénario d’@Angus Sutton Semper paratus (Russell) 2891754501

. Je suis content(e) de vous rejoindre dans l'aventure et Ravie de revenir avec le père Sutton Semper paratus (Russell) 2954228499

.

Il était une fois, mon histoire

What can I say? I'm survivin'

1984, la brûlure

Russell fixe l’horloge du salon et à chaque nouvelle avancée que fait la trotteuse son cœur se serre un peu plus, il y a quelque chose qui n’est pas normal, il en a la certitude. Son père tourne en rond dans la cuisine comme un fauve en cage, passant encore et encore à côté du dîner qui ne cesse de refroidir. Cela fait déjà deux heures que Molly aurait dû rentrer à la maison après la fin de son shift. Ce n’est pas son genre de faire ça, elle a toujours été ponctuelle alors ce retard inquiète les Sutton qui n’osent pas briser le silence qui s’est installé entre eux. Finalement c’est Bill qui prend la parole, visiblement trop rongé par l’inquiétude. “C’est pas normal, je vais aller la chercher. Elle devrait être là depuis plus de deux heures.” Russell hoche la tête, elle est peut-être tombée en panne sur le trajet du retour. Mais il y a cette météo capricieuse dehors qui le fait douter très sérieusement de cette théorie. Il a fait très froid cette semaine et les routes se sont transformées en véritables patinoires à cause du verglas. “Reste ici, on sait jamais si elle essaie d’appeler.” Son père enfile sa veste, attrape ses clés de voiture et s’engouffre dans le froid hivernal à la recherche de Molly. Russell est assis dans la cuisine, près du téléphone comme son père l’a demandé et avec la sensation d’être profondément inutile, il n’y a rien à faire à part attendre. Le couperet tombe quelques dizaines de minutes après le départ de Bill. La sonnette stridente fait sursauter Russell qui s’avance tremblant vers la porte. Deux policiers sont là sur le pas de sa porte, l’air grave. Russell comprend tout de suite que quelque chose est arrivé à sa mère. Les policiers lui présentent leurs condoléances et lui font le récit des événements, de l’accident et de l’intervention des secours qui ont fait tout ce qu’ils pouvaient en vain. Trop sonné par cette nouvelle, Russell n’arrive pas à réaliser que sa vie vient de basculer et qu’après cet accident, plus rien ne sera jamais pareil. Le gamin se laisse tomber dans le canapé et les larmes commencent à rouler sur ses joues : perdre sa mère à 12 ans ce n’est jamais une chose à laquelle on est préparé.

***

1988, l'étincelle

“Je suis là pour l’inscription, je veux devenir jeune sapeur-pompier.” L’officier en face le regarde de haut en bas, il n’a pas franchement l’air convaincu par le jeune qui se trouve en face de lui. Il faut dire que Russell n’est pas le plus grand, ni le plus épais des candidats qu’il a vu passer. Le gamin ne peut pas le blamer, nombreux auraient été ceux qui n’auraient pas cru en ses capacités au premier coup d'œil. “Je veux pas te décourager mais tu sais qu’il y a des tests d’aptitude physique ?” Le gamin ne se laisse pas impressionner par les remarques de l’officier en charge du recrutement. Il sait qu’il est tout à fait capable de réussir ces tests et ce n’est pas la première fois qu’il les passe. “Je sais, c’est la deuxième fois que je postule pour le programme.” L’année dernière cela n’avait pas été suffisant, c’est une grande claque que le jeune Sutton s’était pris en pleine figure. Lui qui rêvait de devenir pompier, son rêve avait semblé à ce moment-là inaccessible. L’accident qui avait coûté la vie à sa mère avait révélé une vocation chez lui, celle de se battre pour les autres, pour être utile et éviter que d’autres personnes vivent un drame comme il avait vécu. C’était un peu naïf comme réflexion, mais dans la tête d’un gamin de 15 ans qui a perdu sa mère, les pompiers c’était eux les vrais héros dans tout ça, et c’était ce genre d’homme qu’il voulait devenir. Il avait donc passé les tests d’entrée une première fois mais à cette période-là, son hygiène de vie ne lui permettait pas d’avoir des résultats suffisants. Et pour cause, Russell passait une très grande partie de son temps le nez planté dans ses bouquins ou son fidèle appareil photo en main, petit bijou de technologie qui lui avait coûté plus d’un an d’argent de poche. Le sport ce n’était pas son truc, au grand dam de Bill Sutton qui aurait rêvé que son fils devienne la nouvelle étoile montante du rugby australien. Ce n’était finalement qu’une déception supplémentaire au compteur, le dialogue entre les deux hommes étant devenu quasi inexistant depuis le décès de Molly. Ce premier échec avait donc été une grande claque et à partir de ce jour, il avait énormément travaillé. Il y avait cette phrase que son père lui avait maintes fois répétée et qu’il ne pouvait pas se sortir de la tête : “Un Sutton ça tombe et ça se relève, ça se bat pour réussir, mais surtout ça n'abandonne pas, jamais ! Parce qu'on ne peut parler d'échec que lorsqu'on a déclaré forfait”. Et pour une fois c’était quelque chose avec laquelle il était d’accord, il ne pouvait pas passer à côté de son rêve. Russell avait donc commencé par courir un peu, puis c’était devenu une habitude. Il chaussait ses baskets par tous les temps et essayait de faire autant de sport qu’il le pouvait. Au fil du temps il était devenu plus fort, bien sûr il n’était qu’au début du chemin mais il était sur la bonne voie. C’est donc mieux entraîné et surtout avec une détermination sans faille qu’il se présentait aujourd’hui pour le programme de sapeurs pompiers juniors. “Bon, va avec les autres alors, on va bientôt commencer.” Le gamin rejoint les autres jeunes et au bout de quelques minutes les épreuves physiques commencent. Le jeune Sutton enchaîne les exercices sans broncher, sous l'œil attentif de l’officier qui doutait de ses capacités. C’est notamment sur la course d’endurance et au grimper de corde que Russell se démarque en faisant le meilleur temps. Il passe à côté du pompier qui avait douté de ses capacités avec un petit sourire, un brin provocateur mais la fierté peut se lire dans le regard de l’adolescent. Aujourd’hui il vient de faire un grand pas pour réaliser son rêve, un jour il sera pompier il en est convaincu.

***

1990, la flamme

La fête bat son plein, les projecteurs colorés illuminent la piste et la boule à facette réfléchit les lumières, créant une ambiance vraiment particulière. La musique est forte et la foule se déhanche sur What a feeling. Russell regarde Beth en souriant. Elle a l’air de beaucoup apprécier la soirée et il est ravi de l’avoir invitée à venir ce soir. Russell a toujours aimé faire la fête mais avoir Beth avec lui rendait la soirée bien plus agréable et intéressante. Depuis qu’il l’avait rencontrée il ne pensait qu’à elle, elle hantait ses pensées et il avait envie de se rapprocher d’elle. Il ne voulait pas être seulement le gars serviable qui l’avait aidée à récupérer son chat dans un arbre, alors cette soirée c’était l’occasion idéale d’essayer de passer du temps avec elle et d’apprendre à la connaître un peu plus. La chanson arrive à son terme et le disque jockey prend la parole en annonçant “Messieurs, mesdemoiselles, choisissez un cavalier, la prochaine chanson est un slow !” La musique démarre tout doucement et déjà les premiers couples se forment. Russell regarde Beth, c’est l’occasion ou jamais de danser avec elle, de voir si de son côté aussi il se passe quelque chose ou si l’alchimie qu’il ressentait depuis leur rencontre n’était que le fruit de son imagination. Avec un petit sourire, il lui tend la main avant de demander “Tu viens danser ?” Elle marque une petite pause avant de hocher la tête avec un petit sourire timide et d’attraper sa main. Ils se rapprochent, Beth passe ses bras autour de son cavalier et les pose sur ses épaules, Russell la tient par la taille. Leurs regards se croisent et la seule pensée qui traverse l’esprit de Russell c’est “bon dieu ce qu’elle est belle”. Il la regarde avec un sourire, parce quand elle est là, la pièce s’illumine tout de suite. Beth est lumineuse, elle rayonne et son sourire suffit à effacer tous les problèmes auxquels Russell fait face. Ils se regardent intensément, se balançant doucement au rythme de Almost Paradise, tous les deux incapables de s’arrêter de sourire. L’alchimie entre eux est belle est bien là et les doutes de Russell s’envolent quand c’est Beth qui s’approche de lui pour l’embrasser. Almost paradise, how could we ask for more ? I swear I can see forever in your eyes.

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1996, l'alarme

“Russell on a un problème, un gros problème.” La voix tremblante de Beth se fait entendre depuis la salle de bain. Russell qui était en train de préparer le dîner la rejoint, très inquiet. Mais qu’est-ce qui se passe ?. Il arrive rapidement devant la porte de la salle de bain et le premier soulagement c’est de voir que Beth n’a rien, elle n’est pas blessée. Tout a l’air normal dans la salle de bain alors Russell ne comprend pas à quel problème elle fait référence. “Chérie qu’est-ce qui se passe ?” Beth a l’air terrifiée et son petit-ami la regarde sans comprendre. Elle déglutit difficilement avant de lui tendre quelque chose d’une main tremblante. Russell attrape l’objet qu’elle lui tend et ce n’est qu’au bout de quelques fractions de seconde qu’il réalise ce que c’est : un test de grossesse. “Il est positif.” Il reste planté là sans savoir quoi dire. Trop sonné par la nouvelle, le brun fait tourner le test dans tous les sens, comme si cela pouvait faire disparaître la deuxième barre qui est en train de faire basculer leurs vies. “Je..je comprends pas, on a toujours fait attention, comment ça a pu arriver ?” Russell essaie de digérer la nouvelle, il ouvre la bouche sans qu’aucun son n’en sorte, il n’a aucune réponse à sa question. “Qu’est-ce qu’on va faire ?” Beth tremble comme une feuille et elle se met à pleurer, Russell ne l’a jamais vue dans un état pareil. Instinctivement il s’approche et la prend dans ses bras. “On va trouver une solution t’en fais pas, on va s’en sortir.” Il la serre fort contre lui, caressant son dos avec tendresse pour apaiser ses craintes. “J’ai peur.” Russell aussi est complètement paniqué même s’il essaie de garder son sang froid pour ne pas inquiéter davantage Beth. Apprendre à seulement 22 ans que sa petite-amie est enceinte alors que ce n’était absolument pas dans leurs projets -ou du moins pas aussi tôt- c’est la douche froide. “Je suis là, ça va aller, on traversera ça ensemble.” Il l’embrasse sur le front et continue de la serrer contre lui, jusqu’à ce que ses pleurs cessent. La vérité c’est que Russell n’a aucune idée de la manière dont ils s’en sortiront. C’est à peine s’ils arrivent à finir les fins de mois sans être dans le rouge alors élever un enfant avec un seul salaire semble être mission impossible. Même s’il aura sûrement besoin de plusieurs jours pour pleinement prendre conscience que leur vie changera très bientôt et à tout jamais, Russel est certain d’une chose : s’ils sont ensemble, ils pourront tout affronter.

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2009, l'incandescence

“Bon Angus viens par là, on va faire la photo.” Russell, son téléphone en main essaie de capter l’attention de son fils qui n’a pas franchement l’air ravi de par cette séance photo. Il le voit soupirer et lever les yeux au ciel avant de répliquer. “Mais Papa c’est bon” Les adolescents c’est toujours compliqué à gérer et Russell et Beth commençaient à le découvrir. Angus n’était pas un enfant particulièrement difficile, leurs relations étaient bonnes mais en bon adolescent il ne pouvait pas s’empêcher de râler. “Non y a pas de c’est bon, c’est un jour important mon grand alors il faut qu’on immortalise ça.” Aujourd’hui est une journée spéciale, c’est la rentrée scolaire mais c’est une rentrée un peu différente puisque Angus a quitté l’école primaire pour faire aujourd’hui ses premiers pas dans le secondaire. Il sera chez les grands aujourd’hui et il faut dire que Russell a pris un sacré coup de vieux. Il ne peut pas s’empêcher de toujours le voir comme un bébé et le temps file à une vitesse telle qu’il a l’impression de ne pas l’avoir vu grandir. “Papa s’il te plaît tout le monde nous regarde.” Russell jette un coup d'œil rapide sur la petite foule qui est rassemblée devant le portail du collège. Oui il y a du monde et il sait très bien qu’il est peut-être en train de lui faire honte devant ses futurs camarades mais ce n’est pas grave. C’est un jour important et il a envie de s’en souvenir, d’immortaliser ce moment. La honte -que son fils lui reprochera sûrement encore toute la semaine- est passagère, la photo et le souvenir eux traverseront les années alors le père de famille insiste. “Allez Angus fais un effort s’il te plaît, je ne vais pas le répéter.” Le ton se fait plus ferme, il n’a pas envie que son fils lui fasse une scène pour si peu. Angus semble avoir compris que son père n’est pas prêt de lui lâcher la grappe. Le gamin se place à côté de sa mère et prend un selfie avec eux. Il vérifie rapidement qu’elle soit réussie et elle est parfaite. Le sourire d’Angus n’est pas le plus authentique mais tant pis, il s’en contentera. “Voilà tu vois c’était pas si…” Il lève la tête mais son fils est déjà en train de s’éloigner. “A ce soir ! ” La situation arrache un petit sourire amusé à Russell qui se tourne vers Beth pour lui dire “Il grandit tellement vite, c’est fou.”

2010, la fumée

Le grincement de la porte d'entrée attire l'attention de Beth qui était en train de somnoler dans le canapé. “C’est à cette heure-ci que tu rentres ?” Le ton est glacial, elle se lève pour se planter face à Russell qui pose sa veste sur le porte manteau. “ça fait plus de deux heures que je t’attends, t’aurais pu me prévenir quand même.” Russell profite d’être de dos pour soupirer. Il est épuisé par sa journée qui était interminable. Il pensait pouvoir se détendre et se reposer à la maison après la journée difficile qu’il a passée mais encore une fois, Beth décide de tout gâcher. “On a eu un imprévu à la caserne.” Il sait qu’il avait promis de rentrer tôt, de finir son service vers 17h comme c’était prévu mais au moment de partir, la caserne a reçu un appel pour un accident. Un accident grave, le genre d’accident qui nécessite l’intervention de renforts et Russell ne pouvait pas partir et laisser ses collègues en difficulté. Alors oui il est resté à la caserne, sachant pertinemment qu’en rentrant à la maison l’humeur de Beth serait massacrante et ses questions inquisitrices. “Mais c’est tout le temps la même chose Russell.” La tension monte d’un cran et la situation change avec ce nouveau reproche. La lassitude des reproches de sa femme a laissé place à de la colère. “Attends Beth tu n’es quand même pas en train de me reprocher de bosser là?” Russell hausse le ton, il la défie du regard. “Si justement. On ne te voit plus tu t’en rends compte au moins ?” Russell sait au fond de lui qu’elle a raison mais il ne peut pas être partout. Oui son boulot prend une grande importance dans sa vie mais c’est pour une bonne raison. Elle ne se rend pas compte de la fatigue que Russell accumule. Il se plie en quatre pour elle, pour leur fils. Il ne compte pas ses heures, rentre complètement détruit par la fatigue chaque jour pour les nourrir tout en risquant sa vie pour porter secours aux autres et c’est comme ça qu’elle le remercie. “Mais si je suis là.” Son regard se pose furtivement sur sa montre, il est presque 23h, et merde, Angus doit déjà dormir, il est trop tard pour essayer de passer du temps avec lui ce soir. “Arrête un peu, ton fils est complètement déprimé à cause de toi. Tu devais venir le voir à son match à 18h, mais comme d’habitude tu l’as planté. Mais merde Russell, tu vois plus tes collègues que ta propre famille réveille toi.” La pique l’atteint droit au cœur, il avait complètement oublié le match. Il fuit son regard et soupire en écoutant les reproches de Beth même s’ils sont complètement justifiés. “Bon si c’est pour me faire des reproches comme ça je me casse.” Il se dirige vers la salle de bain, elle le suit. Russell ne rêve que d’une chose c’est de prendre une douche chaude et de se coucher. La fuite est plutôt lâche mais c’est le même cirque tous les soirs et il n’a pas l’énergie de se battre avec Beth et son étroitesse d’esprit. “Fuis la discussion, t’as raison ça fera avancer la situation.” Là c’en est trop, il faut que ça s’arrête, qu’elle le lâche un peu et qu’elle comprenne que même si ça ne se voit pas il fait de son mieux. “Je me casse le dos pour vous, pour vous nourrir, pour Angus et t’es en train de me reprocher de vouloir vous offrir autre chose qu’une vie de merde ?” Beth hoche la tête de gauche à droite et soupire longuement avant de décréter. “Tu ne comprends vraiment rien.” Elle comprend bien que toute discussion avec son mari est inutile. S’il n’est pas disposé à l'écouter, cela ne sert à rien d’insister. “Le dîner est dans le four, t’auras qu’à le faire réchauffer.” Elle quitte la cuisine et le pompier se dit qu’il vient vraiment de passer une journée pourrie. L’accident qui l’a empêché d’aller au match d’Angus a impliqué un camion et trois voitures, bilan : 2 morts, dont une gamine d’à peine 13 ans, l’âge de son fils. C’était dur, les images le hantent encore et la dernière chose dont il avait envie c’est d’entendre des reproches de la part de sa femme.

***

2013, l'asphyxie

Russell a un sommeil extrêmement agité. Son visage est crispé, il est en sueur et se tourne dans tous les sens, incapable de trouver une position confortable. Il est en plein cauchemar, c’est toujours le même et ça fait des mois que ça dure. Plus qu’un cauchemar c’est en réalité un souvenir, un flashback de l’incendie qui ne cesse de le hanter. Il revoit les flammes, des flammes gigantesques qui étaient en train de dévorer la maison. Il n’a pas oublié la chaleur que le brasier dégageait, ni l’odeur âcre de la fumée ou encore le vacarme assourdissant que l’incendie générait. Russell revoit la scène, ses collègues qui quelques mètres seulement devant lui essayaient de voir si des victimes devaient être évacuées ou si tout le monde avait pu être placé en sécurité. Un bruit attire l’attention de Russell qui se retourne et pendant que son attention est détournée de ses collègues une poutre émet un craquement avant de se détacher de la structure de la maison. Le bruit fait se retourner Russel qui voit la poutre s’effondrer dangereusement vers ses collègues. Il essaie de les prévenir, de leur crier de se pousser mais c’est trop tard. La poutre leur tombe dessus avec une violence inouïe et Russell pousse un cri de détresse avant de se précipiter pour les aider. “Non ! Non ! Nooon ! Max attention !” Le cri de Russell réveille Beth en sursaut. Elle commence à avoir l’habitude de ces terreurs nocturnes qui font souffrir son mari. Elle ne sait jamais trop comment s’y prendre mais la seule chose à faire c’est de le réveiller. “Russell réveille toi” Elle le secoue légèrement pour le réveiller. Il ouvre les yeux, la respiration haletante mais le visage déjà un peu plus détendu il demande. “Beth ?” Elle le serre contre elle et lui caresse les cheveux en le rassurant. “ C’était juste un cauchemar, tout va bien, tu es en sécurité.” Russell tremble comme une feuille, ce cauchemar même s’il revient presque toutes les nuits est toujours aussi effrayant. “ça avait l’air si réel” Il ne s’y habitue pas et cette sensation de perdre le contrôle et de toujours être bloqué dans le passé est insoutenable “Je suis en train de devenir fou c’est ça ?” Il se met à pleurer, sa femme ne l’avait jamais vu dans un état pareil, mais depuis cet incendie où deux de ses collègues ont perdu la vie, son mari n’est plus le même. Elle ne le reconnaît plus, il n’est plus que l’ombre de lui-même, loin de l’homme pétillant et au sourire charmeur duquel elle est tombée folle amoureuse. “Mais non, rendors toi ça va aller, je suis là.” Mais elle lui a juré de l’aimer pour le meilleur et pour le pire alors elle fait de son mieux pour le rassurer et l’aider à aller mieux du mieux qu’elle peut. Il n’y a pas grand chose qu’elle puisse faire et elle le sait pertinemment, elle ne pourra jamais comprendre ce qu’il a ressenti le soir du drame. Alors à la place elle essaie de l’apaiser en chantant une berceuse en continuant de lui caresser les cheveux pour qu’il se rendorme. “You are my sunshine, my only sunshine, you make me happy when the skies are gray…”

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2016, les cendres

“J’en peux plus Beth.” L’ambiance dans le salon est glaciale, le silence est étouffant et le regard de Russell est grave. Il est déjà tard, Samuel dort depuis plusieurs heures et Angus est dans sa chambre. “J’en peux plus de cette vie, ça fonctionne pas.” Si le Sutton essaie de faire illusion auprès de son fils en faisant comme si de rien n’était, cette situation est insupportable. “Je pensais que je pourrais passer au-dessus mais j’y arrive pas.” Sa femme reste silencieuse, elle sait très bien à quoi il fait référence. Son mari parle de la conversation téléphonique qu’il a surprise plus tôt dans la semaine et qui a eu l’effet d’un ouragan. Il se souvient très bien des mots de sa femme “C’est fou, plus le temps passe et plus il lui ressemble. J’ai l’impression de voir Dinis partout et j’arrive plus à regarder Russell dans les yeux. Tu crois que je devrais lui dire ? (...) Il ne me pardonnera jamais s’il apprend qu’il n’est peut-être pas le père, je peux pas lui faire ça Mary.” Le pompier était resté en retrait derrière la porte de leur chambre et avait entendu toute la discussion, le choc était énorme. Beth l’avait trompé, Angus n’était peut-être pas son fils et à ce moment précis son univers s’écroulait pour de bon. Les larmes aux yeux et la voix tremblante, il l'avait confrontée. Elle ne s’attendait pas à le voir rentrer si tôt et elle avait tout avoué. La soirée s’était terminée dans les cris, les larmes et par une porte claquée. Le pompier avait tambouriné chez Dinis, extrêmement remonté et prêt à réduire son ancien ami et voisin en miettes. Par chance pour ce dernier, il était absent et Russell avait tourné les talons, les poings tremblants encore de rage. Russell était revenu quelques jours plus tard et après avoir mûrement réfléchi il avait décidé d’essayer de lui pardonner, pour le bien des enfants. Mais la situation était trop difficile, la rancœur était trop forte et l’équilibre était trop fragile pour que cela fonctionne réellement. “Mais dis quelque chose MERDE.” Son poing tape sur la table, excédé par le manque de réaction de Beth, Russell perd patience. Elle sursaute et se met à pleurer. “Je suis désolée. J’aurais jamais dû faire ça, si tu savais à quel point je m’en veux. Mais… t’étais pas là, on se voyait plus à cause de ton boulot. Je me sentais seule et…il était là, on a trop bu et c’est arrivé. C’est arrivé qu’une fois, je voulais pas te faire ça j’ai merdé.” Le brun se lève, excédé par l’attitude de Beth qui fait de lui le coupable. Le ton monte progressivement. “Donc TU me trompes et c’est de MA faute maintenant ?” La trahison est immense et ce mensonge vient remettre toute leur relation en question. “Mais qu’est-ce que tu me caches d’autre Beth ? Qui sait, je vais peut-être découvrir que Samuel est peut-être le fils d’un autre salopard puisqu’apparemment la malhonnêteté c’est ton truc.” Si elle a été capable de le tromper une fois, elle a très bien pu recommencer alors il se met à douter de tout. Beth se contente de pleurer en guise de réponse aux reproches de son mari. “Bon tu sais quoi j’en ai marre, je me casse.” Russell se dirige vers leur chambre. Il ouvre le placard pour en sortir un sac de sport dans lequel il commence à fourrer des affaires au hasard. Les cris de la dispute réveillent Samuel qui se met à pleurer. “Non Russell reste, je t’en supplie.” La détresse peut s’entendre dans la voix de Beth qui se brise au fur et à mesure que les affaires de son mari remplissent son sac. Il ne s’arrête pas pour lui répondre, il veut quitter l’appartement au plus vite, chaque seconde passée ici est un peu plus insupportable pour lui. “Non Beth je peux pas, tu m’as trahi. Je t’ai toujours tout donné, t’étais l’amour de ma vie et tu m’as poignardé dans le dos.” Le pompier a le cœur brisé, lui qui pensait que leur couple allait mieux depuis quelque temps, il se plantait royalement. “Mais Russell, je t’aime, tu ne peux pas me laisser, tu ne peux pas nous laisser.” Il secoue la tête de gauche à droite, il est trop tard pour ça, le mal est fait. “Je passerai chercher le reste demain quand les gamins seront à l’école.” Le sac de sport rempli aléatoirement, il le ferme et se dirige vers la sortie de l’appartement, sourd face aux supplications de Beth qui sait qu’elle ne parviendra pas à le retenir.

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2023, la résilience

Russell avait toujours détesté le mois d’avril. D’abord parce que c’était le mois où son père fêtait son anniversaire. Il avait toujours détesté son père et la violence dont il pouvait faire preuve et n’avait donc aucune raison de le célébrer. La seule chose qui le réconfortait dans cet anniversaire c’était le fait qu’il se rapprochait progressivement du moment où il serait enfin débarrassé de lui. Puis il y avait eu l’incendie. C’était un 24 avril, une date gravée à jamais dans la mémoire du pompier qui lui a laissé des blessures qui ne se refermeront certainement jamais. Il en faisait encore des cauchemars et chaque triste anniversaire, chaque commémoration le replongeait un peu plus dans ce drame. Le temps n’avait pas pansé ses plaies contrairement à ce qu’on lui avait toujours répété. Avril c’était aussi l’anniversaire d’Angus, une date qu’autrefois il attendait impatiemment à chaque fois. Mais depuis son départ de la maison il y a quelques années, les 12 avril avaient pris un goût amer et ne cessaient de lui rappeler son échec en tant que père. Russell le savait, il avait été un mauvais mari, un père catastrophique, un collègue dépassé et un ami complètement effacé. Il avait souvent été tenté d’attraper le téléphone pour composer le numéro de la maison pour lui souhaiter un bon anniversaire ou lui envoyer une carte. Le genre de carte complètement ringarde, sûrement avec un personnage de dessin animé franchement pas adapté pour l’âge d’Angus mais pour lui son fils serait toujours un petit garçon. La lâcheté avait pris le dessus et il avait opté pour le silence, toujours moins douloureux qu’un rejet de la part de ses propres enfants. Enfin, avril c’était surtout le triste anniversaire d’un nouveau drame. Le premier anniversaire pour être exact du décès de Beth. Une nouvelle épreuve pour laquelle il n’était absolument pas préparé. Elle était partie un premier avril, comme une mauvaise blague, un cauchemar dont on espère se réveiller. Mais la réalité était là devant lui au cimetière : elle n’était plus là et rien ne pourrait la ramener. La douloureuse altercation avec Angus quelques temps après sa mort seulement l’avait obligé à ne pas venir sur sa tombe le jour de l’anniversaire de sa mort. Il avait attendu le lendemain pour la fleurir avec des marguerites, ses fleurs préférées qu’Angus avait très certainement jetées dans la première poubelle après les avoir découvertes. C’était la dernière fois qu’il avait vu son fils, le contact était impossible à établir. Il le rejetait complètement et ça Russell pouvait le comprendre même si ça le blessait énormément de savoir qu’il ne les reverrait peut-être jamais. Le mois d’avril et les souffrances qui l’accompagnaient étaient cependant derrière lui. Le mois de mai s’était ouvert, offrant de nouvelles perspectives. Le pompier avait repris ses marques chez lui, en ville et même à la caserne même si certaines rumeurs sur sa vie personnelle et familiale circulaient allègrement. La vie était loin d’être simple, elle ne le serait jamais mais il y reprenait goût progressivement.

Rebienvenue et bon retour à ce personnage là Semper paratus (Russell) 1949770018

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Re bienvenue chez toi avec ce zozo :l:

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rebienvenue chez toi avec ce nouveau (pas si nouveau) bonhomme Semper paratus (Russell) 3290930861

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Invité Invité

Re-bienvenue chez toi :l:

Josh Duhamel Semper paratus (Russell) 674657830

ce FC que j'avais plus vu pris depuis genre 3 siècles :OO:

Reeuhbienvenue :l:

The touch of your hand

... says you'll catch me wherever I fall. It's amazing how you can speak right to my heart without saying a word, you can light up the dark. ( ☽☽ )

Re bienvenue :l:

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Te voilà enfin :drama:

j'ai hâte qu'on joue ce petit duo Semper paratus (Russell) 3922047296

Brisbane est désormais bien à l'abri des incendies Semper paratus (Russell) 3922047296

(et avec cette bouille quoi Semper paratus (Russell) 1001340119

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(re) bienvenue chez toi I love you

Rebienvenue ! Je vois que ça fait un moment que la fiche est en préparation Semper paratus (Russell) 4251317097

If you wanna gothen I'll be so lonely

️ EXORDIUM.

Rebienvenue Semper paratus (Russell) 674657830

Mari aime déjà beaucoup Russell Semper paratus (Russell) 2598156303

Cry me a river ♛

You don't have to say, what you did,
I already know, I found out from him
Now there's just no chance, for you and me, there'll never be

❝Cry me a river ; Justin Timberlake❞

Invité Invité

Re bienvenue par ici :l:

C'est vraiment impossible faire un jeu de mot avec ce nom gre. :drama:

J'ai beau retourner mes méninges, aucune magie ne se produit. :nono:

Rebienvenue à la maison avec ce super choix ! Semper paratus (Russell) 206649278

Amuse-toi bien avec cette nouvelle bouille. :l:

Venomous bite

Une couche de pierre sur un coeur de verre ☽ Je vois là un homme qui se brûle sans feu, qui se noie sans eau et qui se pend sans corde.

Bon retour à la maison ! Semper paratus (Russell) 763064237

❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.

Amuse-toi bien avec ce nouveau personnage mon homonyme :l:

LA VERITABLE PAIX DE L'ESPRIT VIENT DE L'ACCEPTATION DU PIRE.

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