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Amelyn - dimension zombie- Chapter #1
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Ce qui a changé ? C’est une colle de plus. Je crois qu’à un moment donné, j’ai été fatigué de me battre contre les moulins à vent de mon mariage et de résister à la tentation faite femme pour une histoire révolue. Je crois que Raelyn m’a aidé à me souvenir que mon identité ne se résumait pas à être et à rester l’époux de Sarah. Je crois également qu’à force de la voir me tourner autour, mon ego s’en est flatté doublement – de ses manières de séductrice et de savoir dire non - mais qu’elle a fini par lui donner le tournis au point que succomber m’a semblé presque impérieux. Dès lors, que répondre ? Soupirant, je prends le temps d’y réfléchir. Je lui concède aussi d’un hochement de tête que les autres, ça leur va bien. « C’est même parfait. » Car ça n’induit pas systématiquement de la peur comme monstres, créatures ou zombies. Ça résonne pas comme si nous étions les malheureux héros d’une film d’horreur sanglants des années 90. « Et je ne sais pas ce qui a changé. Je crois que les jeux les plus plaisants sont ceux qui ont une fin. » Peu importe qu’il y ait ou non un vainqueur, peut-être qu’il ne soit pas toujours moi, surtout quand les règles ne sont pas clairement définies. « Plus ou moins. » Ce baiser était une façon de la ramener à moi, de lui faire oublier ce Jack. En résumé : de souffler un peu de chaud sur notre “relation“ « Oui. En fait, oui… c’était volontaire. » ai-je renchéri en riant de bon cœur. Parfois, il faut savoir assumer, même si ce n’est pas glorieux. « Il n’y a pas que toi qui sais envoyer des messages codés. » J’ai haussé les sourcils alors qu’elle offre quelques lettres de noblesse à nos ébats de la matinée. Ils sont rassurants, pas tant parce que je puisse douter de moi, mais parce que c’est agréable d’apprendre que je n’ai pas rêvé la genèse d’une alchimie que le temps – si nous le prenons – parachèvera. Alors, une fois de plus, le coin de ma bouche – le coin seulement – s’est soulevé en un rictus satisfait, mais entendu, entendu où je traduis la réciprocité. « Tu sais ce qu’on dit : la faim rend le pain tendre. » Autrement dit : aurais-je croqué dans le fruit interdit aux premiers manifestes que nous y aurions perdu. Ai-je néanmoins une quelconque idée de là où nous nous situons ? Absolument pas. « Pas là où une tape sur les fesses ressembleraient à un truc intime en tout cas… Non ? »

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- premiers jours de l'épidémie

Comment appeler ces créatures ? Je n'ai pas envie d'employer des termes comme morts-vivants, zombies ou infectés, le terme de chose est étrange quand on parle d'êtres qui étaient autrefois des êtres vivants. Les autres le semble bien. Plus tout à fait humains, autres. « C’est même parfait. » Je hoche la tête, ce n’est pas cette réponse là qui m’intéresse. Je veux savoir ce qui a changé, je veux comprendre le pourquoi, quel a été le déclic pour qu’il abandonne les armes à mes pieds ? Un élément extérieur ? Quelque chose que j’aurais fait sans même le réaliser ? « Et je ne sais pas ce qui a changé. Je crois que les jeux les plus plaisants sont ceux qui ont une fin. » Il ne répond pas, tant pis, je comprendrais bien un jour ce qu’il s’est passé. De quels jeux parlent-ils ? Ceux de séduction, ceux du chat et de la souris ? Était-ce un jeu pour lui, que de me rendre folle ? Jouait-il dans le but de faire monter le désir ? « Pas toujours... » Ceux auxquels nous avons joué ce matin, je n’ai pas envie d’y mettre fin.

Ce baiser qu’il m’a volé, avait-il pour but de me faire regretter d’avoir quitté le bar sous ses yeux et accompagnée d’un autre ? Était-ce le résultat de l’urgence ? « Plus ou moins. » Je fronce les sourcils et l’interroge du regard. « Oui. En fait, oui… c’était volontaire. » Un sourire surpris se dessine sur mes lèvres. Pendant tout ce temps lui aussi se jouait de moi ? J’avais le sentiment de me battre contre une porte blindée moi à l’époque, et pendant tout ce temps il préméditait ce genre de chose ? « Il n’y a pas que toi qui sais envoyer des messages codés. » Je plisse le nez, concentrée sur sa révélation. « Et c’était quoi le message ? Que tu pouvais m’offrir et reprendre ? Ou simplement que tu étais intéressé, sur le point de craquer ? »

« Tu sais ce qu’on dit : la faim rend le pain tendre. » Pourtant je ne pense pas qu’il ait résisté juste pour ça. Il l’a avoué, il était marié. Il se sentait coupable d‘être attiré par une autre ? « Pas là où une tape sur les fesses ressembleraient à un truc intime en tout cas… Non ? » Je l’observe un instant en souriant, avant de concéder. « Non, en effet. » Intimes, nous l’avons été bien plus ce matin. « Tu t’en es voulu ? D’en avoir envie » D’avoir certainement rêvé à ce qu’il s’est passé ce matin ?

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Pas toujours ! Que sous-entend-t-elle exactement ? Qu’elle aurait conduit ce jeu de séduction dans une histoire sans fin ? Non ! Elle aurait fini par se lasser. Je l’avais senti, sans quoi jamais je n’aurais partagé avec elle ce baiser qui fut plus troublant que je ne l’avais imaginé. Serais-je moins fier que j’ajouterais que j’ai été pris à mon piège, que c’est le récit de l’arroseur arrosé finalement. Au lieu de ça, je soumets à sa déduction qu’en effet, j’ai relancé la partie au risque de la perdre. Est-ce d’ailleurs une défaite à encaisser que l’ébat de ce matin ? Non ! Bien au contraire. Il aurait plutôt la saveur du “trop tard“, mais certainement pas celle de l’échec. « Que si tu voulais jouer, je pouvais le faire aussi. Après, dire que j’étais sur le point de craquer, j’ai connu moins long à la détente » J’enfonce le clou, mais je ne la taquine pas vraiment. Je lui rappelle ses efforts, qu’elle n’oublie pas que je l’ai qualifiée de dangereuse et de castratrice. Je tente également, aussi vainement que ça soit, de répondre à ses questions le plus évasivement possible. Je n’ai jamais aimé me livrer, mais est-ce encore le genre de considération auquel prétendre que la réserve en pleine fin du monde ? A quoi bon se taire ? Que reste-t-il à préserver en pudeur émotionnelle quand elle m’a ramassé, dans la salle de bain, recroquevillé comme un gosse, horrifié par mon geste et par ce qu’est devenu mon père. Qu’ai-je à perdre d’avouer que oui, je me suis senti coupable de l’avoir désirée, de l’avoir dévorée des yeux trop souvent, de l’avoir rêvée nue à de trop nombreuses reprises. J’ai d’abord hoche la tête. Puis, j’ai jeté un œil dans sa direction, pour évaluer sa réaction, jauger de l’impact d’une telle révélation. L’image renvoyée n’a rien d’honteuse. Je compte parmi ses hommes avec des valeurs. « Je te l’ai dit, je suis toujours marié. » Mais, séparé. « Elle m’a jeté, mais comme je te l’ai dit, ce n’était pas tout à fait clair. » Elle a demandé le divorce, mais elle m’a tout de même accueilli dans ses draps si régulièrement qu’à chaque fois, j’ai cru que nous pourrions recoller les morceaux. « J’ai cru en mon mariage. Disons que je n’étais pas certain qu’en trompant ma femme, j’y gagnerais avec elle. » Sauf que l’union n’existait plus. Elle m’a manipulé, Sarah, parce que c’était plus facile que de s’associer physiquement à celui qu’on appelle son “ex“ qu’à un parfait inconnu. « Jusqu’à ce que j’accepte. Le tout. » La rupture et mon attrait.

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- premiers jours de l'épidémie

Qu’est ce qu’il a cherché à me dire avec ce baiser ? Que j’étais à sa merci et qu’à tout moment il pouvait venir me cueillir puisque, de toute évidence, je n’attendais que ça. Ce n’est pas totalement faux, pas totalement vrai non plus puisque j’ai une certaine dose de fierté, mais je l’ai trop désiré. Ce soir là, après ce baiser langoureux, s’il avait voulu m’attraper par la main pour consommer notre union dans sa voiture ou dans un coin sombre de l’établissement, je n’aurais su dire non, parce que l’appel de la chair était trop fort. La frustration l’a été autant. « Que si tu voulais jouer, je pouvais le faire aussi. Après, dire que j’étais sur le point de craquer, j’ai connu moins long à la détente. » Il jouait, mais j’ai gagné la partie non ? Ou plutôt : « Si on jouait tous les deux, j’espère que tu t’estime pas perdant. » A comprendre : j’espère que l’ardeur de notre nuit, tu l’as ressentie toi aussi. Que toi aussi dans la douche tu étais fébrile à l’idée de déjà renouer avec mon corps et qu’au final, tu considères que nous le sommes tous les deux, gagnants.

Je me fiche de savoir s’il se sent coupable à présent, puisque si la culpabilité avait pris le dessus il ne m’aurait pas entraînée dans la douche. Après avoir cédé au petit matin il aurait regretté, et aurait immédiatement pris ses distances. Non, il ne se sent plus coupable ou en tout cas, pas au point de ressentir du regret. « Je te l’ai dit, je suis toujours marié. Elle m’a jeté, mais comme je te l’ai dit, ce n’était pas tout à fait clair. » Séparé, célibataire, ce sont des frontières que je maîtrise mal tant je ne me puis jamais encombrée de ce genre de considérations. « J’ai cru en mon mariage. Disons que je n’étais pas certain qu’en trompant ma femme, j’y gagnerais avec elle. » Est-ce trompé si la personne vous a jetée à la porte ? Si elle a, comme je le devine, demandé le divorce ? Ce n’est pas mon ressenti à moi qui a de l’importance cela dit, ce n’est pas ce que moi j’en pense mais c’est bien de lui qu’il est question. « Jusqu’à ce que j’accepte. Le tout. » Je l’observe un instant, tentant de comprendre ce qu’il est en train de dire. « Moi, ou plutôt cette nuit, ça fait partie du tout ? » C’est de me désirer moi qu’il a accepté, ou le fait plus théorique d’accepter son désir pour d’autres femmes que la sienne. « Ce serait arrivé, avec une autre ? » Je ne cherche pas à lui tirer les vers du nez pour caresser mon égo dans le sens du poil : je me consomme plus de curiosité que de jalousie.

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Au départ, je ne jouais pas. Pas du tout même. J’étais embarrassé qu’elle ait fait de moi sa cible tant par rapport à Sarah que par rapport à mon projet de vengeance. Par la suite, je me suis déculpabilisé en réussissant à me persuader que plus proche d’elle je serais, plus il me serait facile d’abattre Mitchell. Sauf que je suis sorti des sentiers et que je me suis perdu. Les règles ont fini par m’échapper. C’était quoi le but pour gagner ? Céder ou ne pas le faire ? A un moment donné, il était impératif de mettre un terme à cette mascarade. Plus je résistais, plus je me frustrais et plus j’en souffrais finalement. Toutes proportions gardées bien entendu. Je n’étais pas soumis au supplice de l’eau à chaque regard posé sur elle. Mais je m’éloignais de mes principes et je m’en suis voulu pour ça. Alors, oui, j’aurais pu considérer, dans d’autres circonstances, si Sarah et moi étaient en phrase de réconciliation, que j’ai perdu en vertu et en contrôle. Coucher avec elle, c’était devenir un mari comme les autres. Tous des infidèles, disent-elle. Mais, force fut d’admettre que ça fait trois ans que je suis célibataire, sauf sur papier et, durant longtemps, dans ma tête. « Je serais sacrément ingrat. »ai-je rétorqué d’une allusion claire, mais moins engageante qu’un « non, évidemment. » Avec un peu de chance, je ne finirais pas endiguer le flot de sa curiosité, mais ça ne fait pas partie du programme. D’où elle lui vient ? Je n’en sais rien ! Peut-être est-ce un moyen de meubler la conversation, quoiqu’elle aurait tout aussi bien pu me parler de son enfance. « Oui. Ça en fait partie. » Une fois encore, je suis laconique. Je n’ai pas de détails à offrir. Je le fus cependant beaucoup moins lorsqu’elle chercha à comprendre si j’aurai craqué avec n’importe quelle autre femme. A mon sens, elle était mal formulée. J’aurais davantage apprécié quelque chose ressemblant à : « Pourquoi pas avec une autre ? » J’aurais mis ma main à couper qu’elle y viendrait et que tourner autour du pot n’avait dès lors que peu d’intérêt. Elle prend des pincettes et c’est certainement parce qu’elle ne sait pas grand-chose de ce que je suis. Elle l’a dit : je suis difficile à cerner. «Ça n’est pas arrivé en tout cas. » Je mentirais de concéder que toutes furent aussi résolues qu’elle et que ça a certainement joué dans la balance. J’aurais peur que ça soit insultant. « Je suppose que tu vas me demander pourquoi maintenant ? Alors, avant ça, à mon tour. Pourquoi moi quand Alec se pâme, qu’il est plutôt bel homme et qu’en plus je suis sûre que tu pourrais construire quelque chose avec lui. Pourquoi ça n’a pas l’air de t’intéresser ? Par amour du défi ? » Par crainte de s’engager ou de ressentir ?

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Moi cette partie, j’estime qu’elle n’a pas de perdant. Bien sûr j’ai eu ce que je voulais, mais s’il se considérait comme ça alors je serais sacrément déçue et il faudrait que je me remette en question. Non pas que j’ai le moindre doute, ses soupirs, ses regards, ses gémissements et ses baisers ont été assez éloquents, mais j’aime qu’il le confirme. « Je serais sacrément ingrat. » J’aime aussi qu’il me confirme qu’il n’a pas de regrets, qu’il a lui aussi passé un moment si ce n’est particulier, au moins agréable.

Les circonstances biaisent peut-être notre ressenti, il n’y a pas grand chose de plus intense qu’une première fois dans une ambiance de fin de monde, mais il avait décidé de me céder bien avant ça. S’est-il senti coupable de me désirer ? Se sent-il coupable à présent ? Ou est-ce que je fais finalement partie de ce tout qu’il a embrassé ? « Oui. Ça en fait partie. » Un mince sourire étire le coin de mes lèvres. Je suis satisfaite. Satisfaite qu’il ait confirmé à l’oral ce que j’avais deviné, surtout après ses révélations sur son mariage. « Ça n’est pas arrivé en tout cas. » Ce n’est pas ça que j’ai envie de savoir. C’est le pourquoi ? En a-t-il eu envie avant ça ? Pourquoi moi dans ce cas ? Parce que je suis plus tenace, ou parce qu’il était plus attiré vers moi que vers les autres tentatrices que le destin a semé sur son chemin ? Y en a t’il eu ou a t’il simplement cédé à la première ? « Je suppose que tu vas me demander pourquoi maintenant ? Alors, avant ça, à mon tour. Pourquoi moi quand Alec se pâme, qu’il est plutôt bel homme et qu’en plus je suis sûre que tu pourrais construire quelque chose avec lui. Pourquoi ça n’a pas l’air de t’intéresser ? Par amour du défi ? » « Tu supposes bien. » Je prends le temps de réfléchir à ce qu’il m’a dit. Alec. Si j’en crois sa description de la situation il nous a observé, il s’est assez intéressé pour se faire des idées, pour être jaloux peut-être ? « Et ça t’a rendu jaloux ? Qu’il se pâme ? » Provocatrice et insolente, je meurs d’envie de le savoir. « On a construit quelque chose. Simplement pas quelque chose de ce genre là. » Notre relation est profonde et intime, mais pas dans le sens sexuel du terme. Il n’y a jamais eu d’attirance entre nous. « Alec ne se pâme pas. Je pense qu’il me voit plus comme une soeur que comme une femme. » Alors non, ce n’est pas par amour du défi. « Il a été là à un moment de ma vie ou j’avais besoin qu’on me porte. C’est un ami. L’un des rares mais rien de plus. » C’était ? Je n’ai pas envie d’y penser, cela ne sert à rien de retourner le couteau dans la plaie. Et effectivement, comme il l'a demandé, je termine par un « Pourquoi ? »

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J’ai longtemps rencontré des difficultés à considérer envisageable les amitiés entre deux êtres de sexe opposé. Puis, Olivia est entrée dans ma vie et j’ai estimé qu’il s’agissait là de l’exception qui confirmait la règle de l’impossible. Je l’avais rencontré qu’elle n’était qu’une adolescente. Nous étions liés par notre choix de carrière et, ensemble, nous avons traversé bien des épreuves, du genre qui soude et qui renforce. Dès lors, pour l’avoir vécu moi-même, je peux entendre que Raelyn et Alec n’aient été que des amis de galère qui, au moment les plus pénibles de notre existence, se pressent à nos portes pour nous soutenir et nous venir en aide. Je peux l’imaginer, de son point de vue à elle, mais du sien… il est des regards qui ne trompent pas et, dans celui du cadet des Strange, il n’y a pas d’équivoque. « Pas jaloux. Tu ne l’observes pas de la même manière que lui. » Elle ne l’a jamais détaillé comme moi non plus. « Mais, il se pâme bel et bien. » Elle n’arriverait pas à me l’ôter de la tête. « Si tu l’avais souhaité, je pense que vous auriez pu faire autre chose de votre amitié. Ou, en tout cas, de la tienne. » Il est désormais évident – quoique je n’en ai jamais douté – que Raelyn décide seul pour elle. A circonstances extraordinaires – la fin du monde par exemple – elle tolère de recevoir des ordres à la faveur de sa survie, mais nul ne choisirait pour elle, plus encore lorsqu’il s’agit de sa vie personnelle. Cette liberté pour laquelle elle prend les armes la rend si différente de Sofia. Elle avait une part d’indépendance, mais elle n’hésitait jamais à crier à l’aide pour obtenir de l’aide. L’une était chien : face à un obstacle, elle jetait un œil vers son référent ; l’autre est loup, plutôt crever que de flatter l’ego d’un homme. Pourtant, elle a flatté le mien souvent, pas plus tard que ce matin et Dieu que j’en ai de l’orgueil. J’en possède tellement - je l’ai nourri pour combler mon manque d’estime de moi – que je me répugne à admettre que c’est surtout parce qu’elle est différente de toutes les prédatrices qui m’ont tourné autour auparavant. Elle n’a pas suggéré que je deviendrais son pilier. Elle n’a pas non plus sous-entendu qu’un détour par ses draps réclamerait tôt ou tard l’éternité. Tout ça, c’est rassurant pour les gars comme moi, ceux qui aiment garder le contrôle. C’est rassurant, mais également déstabilisant. « Pourquoi… » Je pris le temps de réfléchir, j’ai jeté mon mégot par la fenêtre et j’ai statué. « Parce qu’il n’y avait pas d’intérêt de retrouver dans une autre ce que j’avais chez moi. » Dans ces conditions, pourquoi ne pas réparer ? « Est-ce que je peux te demander ce qui pourrait t’arriver et que tu ne saurais pas affronter sans qu’on te porte ? » ai-je avancé avec précaution. Cette question, elle sort du cadre de ce jeu.

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Je suis surprise, pas qu’Amos soupçonne qu’il existe plus qu’une amitié entre Alec et moi, il ne serait pas le premier, mais qu’il ose me poser la question aussi ouvertement. La plupart des membres du club qui colporte ce type de ragots se contentent de le faire lorsqu’il pense que nous n’écoutons pas, dans notre dos. Moi, je n’ai pas l’habitude de me justifier mais je n’ai pas envie non plus que Amos s’imagine des choses qui n’existent pas. Notre amitié repose sur des choses qu‘il ne comprendrait pas, parce qu’il n’a pas toutes les clés en main. « Pas jaloux. Tu ne l’observes pas de la même manière que lui. » Alec a, c’est vrai, beaucoup d’affection pour moi et me protège souvent plus que nécessaire, mais je n’ai jamais surpris de désir au fond de ses yeux, j’ai pourtant passé assez de temps avec lui pour m’en rendre compte si c’était le cas. « Mais, il se pâme bel et bien. » je n’arrive pas à savoir si il s’agit de jalousie, contrairement à ce qu’il prétend, ou s’il interprète juste mal. « Si tu l’avais souhaité, je pense que vous auriez pu faire autre chose de votre amitié. Ou, en tout cas, de la tienne. » Je fronce les sourcils, et prends le temps de réfléchir avant de lui répondre. « Je pense que tu te trompes. » Je dis ça calmement, et réfléchis à nouveau. « Y’a toujours eu des rumeurs à notre sujet. » Ici comme ailleurs, les gens ne savent pas s’occuper de leurs affaires. « Il y en a toujours ri autant que moi » Et sans la moindre ambiguïté, j’en suis sure.

« Pourquoi… Parce qu’il n’y avait pas d’intérêt de retrouver dans une autre ce que j’avais chez moi. » J’ai quelque chose qu’elle n’avait pas son épouse alors ? « Et chez moi tu as trouvé quoi ? » Quoi de différent ? Quoi qui a capté ton attention ? Qui m’a rendue irrésistible ou en tout cas difficilement ? « Est-ce que je peux te demander ce qui pourrait t’arriver et que tu ne saurais pas affronter sans qu’on te porte ? » Mon sourire s’efface et je réfléchis un instant. Je suis plus songeuse qu’en colère contre lui, je ne le suis même pas du tout en fait en colère et finalement le l’observe quelques secondes avant de répondre. « Tu peux. » Je pousse un soupir. « Mais je répondrais pas. » Je dis ça sans la moindre animosité, je ne cherche pas à le repousser. C’est simplement un sujet délicat à partager avec quelqu’un avec qui je n’ai pour l’instant eu qu’une relation charnelle. « C’est quoi là bas ? » J’accueille la distraction avec soulagement mais il ne s’agit pas que d’une façon de détourner son attention. Au loin se détache un nuage noir de poussière que j’ai du mal à identifier.

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Mon erreur, je pourrais la lui concéder. Je pourrais arguer qu’elle le connait mieux que moi, qu’elle vit cette relation de l’intérieur et que, dès lors, elle est plus au fait de ce qu’il s’y passe que je ne le serai jamais. Sauf que je suis persuadé qu’il en pinçait pour elle. Comment pourrait-il en être autrement ? Elle est belle, intelligente, assez intelligente que pour ne pas être péniblement sciante. Elle l’est tellement que je maintiens qu’elle doit être castratrice au quotidien pour qui manquerait de tempérament. De mon point de vue, Alec était de ceux-là. Il vivait dans l’ombre de son aîné et avait autant de personnalité et saveur qu’un bonbon à la neige. Pourtant, je n’ai rien ajouté. Je me suis contenté d’un haussement d’épaule et d’un grimace qui sous-entendu que d’une part, nous ne le saurons jamais et d’une seconde, l’illusion n’a jamais tué personne. «Je ne me fie jamais aux rumeurs. » Le cas échéant, je ne l’aurais pas approchée. Plus largement, elles avaient failli nous causer grand tort, à Sarah et moi, à la genèse de notre mariage. Qu’il en rie ne voulait pas dire charrette, mais je n’ai pas tergiversé plus allant. J’ai choisi de répondre à sa question. « Tu as pas l’air casse-couille ou moins que les autres. » Tu n’attends ni promesse de mariage ni engagement. Tu donnes et tu prends. Tu joues, tu t’amuses, tu te lasses et tu t’en vas. Aurais-je renchérir, mais préférant la questionner sur ce qui peut bien l’ébranler. « Et tu n’y es pas obligée. A l’heure actuelle, j’en ai une vague idée. » Ces – comment elle a dit déjà ? Autres ? Ceux-là, ils sont inquiétant, terrorisant et il y a peu de chance, à priori, pour que qui que ce soit parvienne à les affronter seul s’ils sont trop nombreux. Où se cachent-ils à présent ? Est-ce leur pas qui soulève cette fumée noire ? Ce vent de poussière ? Est-ce au contraire un incendie ? « Je ne sais pas. » ai-je répliqué tandis qu’elle attire mon attention sur ce qui ne m’avait pourtant pas échappé. « Par rapport à ta carte, il y a quoi ? » Dans mes souvenirs, il y a un zoning industriel, mais… « Et si c’était eux ? ça voudrait dire qu’ils sont nombreux. » J’ai instinctivement ralenti le véhicule pour mieux évaluer la direction dans laquelle se nuage se déplace. « Putain, ça vient par ici. » Que ça soit ces monstres ou un produit toxique, nous sommes dans une merde profonde. « Prochain carrefour ? Combien de mètres ? »

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J’aime qu’il s’intéresse à ma relation avec Alec et j’aime penser qu’il peut-être motivé par de la jalousie. A-t-il prêté une oreille attentive à tout ce que pouvait raconter John ? S’est-il imaginé des choses à chaque main que j’ai passé dans les cheveux d’Alec pour le décoiffer ? A-t-il brûlé de jalousie ? « Je ne me fie jamais aux rumeurs. » Je lève un sourcil. Pourquoi ne me croit-il pas alors ? A-t-il réellement détecté chez Alec des choses auxquelles je suis restée aveugle ? Non, impossible, je le connais trop trop longtemps et j’aurais détecté toute ambiguïté de sa part. « Parfait. » Parce qu’il y en a à mon sujet. La plupart fondées, mais certaine complètement absurdes.

« Tu as pas l’air casse-couille ou moins que les autres. » Je fronce les sourcils et je manque d'éclater de rire. « Moins casse-couille que les autres ? Je pensais que j’étais castratrice, il faut que tu te décides... » Et je le suis je pense, agaçante. Qu’entend-il par là ? Que je n’attends aucun engagement et que par conséquent, il savait que je pourrais n’être qu’uniquement l’histoire d’une nuit ? « Et tu n’y es pas obligée. A l’heure actuelle, j’en ai une vague idée. » Une vague idée ? « Je croyais que tu n’écoutais pas les ragots... » Comment pourrait-il avoir eu vent du destin d’Aaron autrement ? Est-il juste complètement à côté de la plaque ?

Je m’interromps quand je distingue au loin un nuage de poussière étrange. « Je ne sais pas. Par rapport à ta carte, il y a quoi ? » Je baisse les yeux sur la carte. « Une zone industrielle... » Aucune raison donc pour que des citoyens lambdas se soient amassés ici. « Et si c’était eux ? ça voudrait dire qu’ils sont nombreux. » Je suis prise d’un mauvais pressentiment et je me redresse sur mon siège. « Prochain carrefour ? Combien de mètres ? » Mes mains tremblent, mais je respire un grand coup pour tenter de garder mon calme et je regarde la carte. « Loin. Trop loin, juste avant... » Avant quoi ? Eux ? Ce sont ces créatures ?
« Demi tour. Il faut faire demi tour. On ne peut pas prendre le risque… Si c’est eux ils sont trop nombreux... » J’espère qu’il m’écoutera, qu’il sera d’accord avec moi.

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Parfait ! C’est le mot. De mon point de vue, les rumeurs, quoiqu’elles soient basées sur des vérités, sont sujettes à des amplifications. Seuls les imbéciles y accordent de l’importance et, je suis beaucoup de chose, je ne suis pas à ranger dans cette catégorie de petites gens. J’ai conclu par un sourire qui s’est étiré tandis qu’elle revenait sur mon portrait de la veille. « De l’un ne découle pas toujours l’autre. Il y a casse-couilles pleurnicheuses et les casse-couilles castratrices. Moi, j’ai choisi moins casse-couilles que les autres, mais castratrices quand même. » Me demanderait-elle des exemples que je ne rencontrerais aucune difficulté à en trouver : ils sont légion. Ce qui l’est également, ce sont les hypothèses sur ce que nul ne pourrait affronter seul. « Et je ne les écoute pas, je me base sur les faits. De nos jours, je vois pas qui pourrait se tirer de cette merde. » A comprendre : cette fin du monde tel que nous l’avons connu. « En étant complètement seul. Je crois que même moi je n’y arriverais pas. » La clé, c’était d’avoir toujours quelqu’un pour surveiller nos arrières. Nous comptions l’un sur l’autre désormais. « Je n’ai jamais dit que je voulais savoir ce que tu as traversé pour qu’Alec devienne ton soutien et que tu ne veuilles pas accepter que ça a pu biaiser son jugement et la façon dont il te regarde » ai-je ponctué en haussant les épaules. Je déteste me justifier, mais je préfère ça aux malentendus. J’ai besoin que nous conservions une entente cordiale et non pas une qui serait teintée d’une ébauche de colère pour une audace ou d’interrogations à partir d’un propos trop flou. Le danger est partout malheureusement et il semblerait qu’il approche si j’en crois le nuage sombre qui se dirige vers nous. « Qui dit zone industriel, dit ouvriers potentiels, ouvriers de nuit. » Du monde, beaucoup de monde. « Elle s’étend sur combien de mètres carrés ? » Serait-elle capable de me le dire ? Je tourne les yeux vers elle et ses mains tremblent. Elle a également quitté sa position décontractée. Elle panique et je me barricade avant que sa peur ne devienne contagieuse. Ce faisant, je m’adresse à elle d’un ton calme, trop au vu des risques qui nous guettent. « Tu veux faire demi-tour ? On roule en ligne droite depuis tout à heure. Ici, ou ailleurs, le problème sera le même. Il faudra bien s’arrêter pour prendre de l’essence. » Peut-être pourrions-nous arrêter la voiture sur le bas côté de la route et nous planquer au milieu du laque. Je les soupçonne de ne pas savoir nager, mais comment les chasser pour en sorti ? Fausse bonne idée. Nous crèverions d’épuisement, faits comme des rats dans des égouts. « Ok. Demi-tour. » ai-je accepté de bonne grâce, en l’absence de solutions et manoeuvrant le véhicule vers un retour à la case départ.

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- premiers jours de l'épidémie

« De l’un ne découle pas toujours l’autre. Il y a casse-couilles pleurnicheuses et les casse-couilles castratrices. Moi, j’ai choisi moins casse-couilles que les autres, mais castratrices quand même. » J’écoute son résumé des femmes, et je ne peux m’empêcher de me dire qu’il a dû tomber sur de sacrés numéro pour avoir cette vision des choses. Décidant qu’il ne m’appartient cependant pas de commenter je me contente d’un sourire un coin, d’un hochement de tête, et je le laisse s’en tirer avec la conclusion que je suis une casse-couilles castratrice. Splendide. « Et je ne les écoute pas, je me base sur les faits. De nos jours, je vois pas qui pourrait se tirer de cette merde. En étant complètement seul. Je crois que même moi je n’y arriverais pas. » J’ai du mal à comprendre le rapport, peut-être n’ai-je pas compris où il voulait en venir précédemment, lorsqu’il se posait la question de savoir ce qui avait pu pousser quelqu’un comme moi à avoir besoin du soutien d’Alec, au point que je me sente si liée à lui. « Je n’ai jamais dit que je voulais savoir ce que tu as traversé pour qu’Alec devienne ton soutien et que tu ne veuilles pas accepter que ça a pu biaiser son jugement et la façon dont il te regarde. » J’ai rebaissé les yeux sur ma carte, mais en l’entendant je lève un sourcil avant de relever les yeux dans sa direction. « T’es pas obligé de te justifier. » J’esquisse à nouveau un sourire. « Et je suis pas biaisée. » Nous sommes tous les deux butés sur notre opinion, et cela aurait pu continuer longtemps si mon attention n’avait pas été captée par quelque chose de diablement plus important sur l’instant.

D’un coup j’ai senti la peur me tenailler les tripes à nouveau. « Qui dit zone industriel, dit ouvriers potentiels, ouvriers de nuit. Elle s’étend sur combien de mètres carrés ? » Oui mais pas autant. Il le sait aussi bien que moi. Pas assez pour qu’un déplacement soulève ce type de poussière. « J’en sais rien. Jusqu’à Bryden. » A vrai dire je n’arrive pas réellement à me concentrer sur la carte. « Tu veux faire demi-tour ? On roule en ligne droite depuis tout à heure. Ici, ou ailleurs, le problème sera le même. Il faudra bien s’arrêter pour prendre de l’essence. » On a pas vraiment d’autre choix. Et l’intersection est bien trop loin pour que nous ayons le temps de changer de direction avant d’atteindre le nuage. « Ok. Demi-tour. » Mon coeur rate un battement, de soulagement cette fois ci, et alors qu’il effectue son demi tour je ne peux m’empêcher de me retourner et de fixer la direction dans laquelle nous nous dirigions. « Mon dieu. » Les mains tremblantes je m’arrache à cette vision d’horreur et je me retourne pour observer la carte. « A… A trois kilomètre, y’avait une petite route de campagne qui nous permettra de rejoindre la nationale. C’était pas le plan mais... » Mais nous n’avons plus réellement le choix.

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Amelyn - dimension zombie- Chapter #1
@RAELYN BLACKWELL

« Non, je ne suis pas obligé. » Et en d’autres circonstances, je ne l’aurais certainement pas fait. « Mais, il arrive parfois où il vaut mieux éviter les malentendus. » Mes indiscrétions se limitent à moi et à sa détermination. Ne suis-je pas le premier concerné ? Son passé, lui, il ne me regarde pas. Peut-être qu’un jour, la solitude aidant, nous y viendrons, mais sur l’heure j’aime autant nous l’éviter à nous les deux. Si elle m’avait répondu, Dieu seul ce qui aurait pu en découler en réciproque. En soi, il était temps que s’achève cette conversation aux couleurs de l’aveu. Sauf qu’à choisir, j’aurais préféré que nous ne soyons pas interrompus parce que nous présumions être une horde courant vers nous. Bien sûr, nous sommes certains de rien, mais nous estimions tous deux qu’il ne fallait pas prendre de risque, précisant parce qu’autour de nous s’étendait une zone industrielle. « Bryden ? » ai-je répété, réfléchissant à la meilleure option. Avancer ? Trop risqué ? Bifurqué au prochain carrefour ? Trop loin. Le demi-tour semblait être la seule solution viable, mais ça ne me convient pas. Et pourtant, je l’ai fait. J’ai manœuvré la voiture et je suis revenu sur les kilomètres préalablement avalés. Quel gâchis. « La nationale. » Je la répète, pensif, sans oser jeter un coup d’œil dans mon rétroviseur. « C’est pas seulement ce qui n’était pas prévu, c’était ce qu’il fallait éviter à tout prix. » ai-je commenté dépité et, surtout, irrité. «Ce qu’on vient de voir là, à compter que ça soit ce qu’on ait envisagé… c’est exactement ce que nous risquons de croiser. » Il n’y a pas de reproches dans le timbre de ma voix. Je crois qu’en réalité, je me sens piégé par la situation. D’un geste, j’ai récupéré la bouteille de vin. J’en ai bu une rasade à défaut de pouvoir fumer une cigarette. Nous en manquerions trop vite. Je devais apprendre à gérer les monter de stress sans consommer de nicotine. « Peut-être qu’avant de se lancer sur cette route, on pourrait patienter, se planquer et observer la nuée passer. » Quel était le mieux ? Quelles sont nos chances de survie finalement ? J’ai regretté la maison de mes parents. Je crois même que j’ai regretté de ne pas avoir rejoint la marina, histoire de nous perdre en mer. Sauf que nous serions morts de faim. Tôt ou tard, nous aurions dû retrouver la terre ferme. Perplexe, inquiet, je me suis soumis en volontaire à mes réflexes : j’ai sombré dans le silence.

--- and suddenly
i was there, caught up in a dream, running after a new reality.

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- premiers jours de l'épidémie

« Non, je ne suis pas obligé. Mais, il arrive parfois où il vaut mieux éviter les malentendus. » Je hoche la tête : dans la mesure où nous avons à présent besoin l’un de l’autre pour survivre, je conçois qu’il puisse avoir raison et qu’il puisse ressentir le besoin d’éviter de me froisser ou me vexer. Mais pense-t-il que je puisse prendre la mouche pour si peu ? Quand bien même sa curiosité aurait-elle concerné mon passé je ne lui en aurais pas tenu rigueur : je le lui ai dit, il peut demander sans que je ne m’offusque, je n’ai simplement pas voulu répondre.

Je n’ai de toute façon pas le temps d’épiloguer : nous semblons foncer droit vers une horde de ces créatures. Nous ne les avons pas aperçues, mais je sais que c’est de ça qu’il s’agit, mon instinct me hurle qu’il ne s’agit pas d’ouvrier en plein travail. Lorsqu’Amos fait demi tour, je suis soulagée, profondément, même si je suis d’accord avec lui : l’alternative n’a rien de rassurante. « La nationale. C’est pas seulement ce qui n’était pas prévu, c’était ce qu’il fallait éviter à tout prix. » « Je suis au courant. » Il n’y a pas d’agressivité dans ma voix, mais une certaine dose de panique. « Ce qu’on vient de voir là, à compter que ça soit ce qu’on ait envisagé… c’est exactement ce que nous risquons de croiser. » Et ça aussi je le sais aussi bien que lui. J’étais là au Club avant hier, et j’étais là sur le parking de l’hypermarché. Je sais que ces créatures sont terrifiantes mais j’ai aussi une certitude : nous ne pouvons pas continuer à foncer tout droit. « Quel autre choix on a ? » La solution miracle, je l’espère de tout coeur, mais je doute qu’elle existe autre part que dans nos rêves. « Peut-être qu’avant de se lancer sur cette route, on pourrait patienter, se planquer et observer la nuée passer. » L’idée me terrorise, mais c’est peut être la meilleure. Sauf que nous ne savon pas si c’est créatures sont attirées vers nous par la vue, l’ouïe ou l’odorat. Si elles nous sentent sans même nous voir nous sommes foutus. « Se planquer où ? A l’intérieur de la voiture ? Tu veux la mettre simplement sur le bas côté ? » Si l’une de ces choses nous voit nous sommes morts. Sont-ils capable de communiquer ? De donner l’alerte ?

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Jamais je n’aurais cru qu’un jour, je préfèrerais discuter que d’être confronté au silence. Celui-là, il induit la panique, car ni elle ni moi n’apprécions ce que nous avons sous les yeux. Ce nuage de fumée, il se dirige vers nous et, j’ai beau utiliser le conditionnel et miser le tout sur l’hypothèse, histoire de ne pas cesser de réfléchir avec bon sens, je sais qu’il s’agit d’une horde de ces créatures. Ils proviennent des usines de la zone industrielle. Sans doute ont-ils essayé de fuir alors qu’ils étaient encore valides, raisons pour laquelle ils n’étaient pas confinés dans leur bâtiment respectif. Et quand bien même ? Qu’est-ce que ça change ? Nous sommes désormais forcés de revenir sur nos pas ou d’emprunter la nationale. A tout peser, je ne sais pas ce que qui m’effraie le plus : la horde qui vient ou toute celle que nous serons susceptibles de croiser quand, coincés au milieu des voitures fantômes, les autres des villes se dirigeront d’instinct vers les maigres survivants de cette planète. Alors, je m’exécute, mais je rappelle que nous nous éloignions du plan pourtant bien ficelé malgré notre manque d’informations notoires. Je rappelle à Raelyn qu’il ne sert à rien de chasser la proie pour l’ombre et je suis heureux – autant que faire se peut – ‘être entendu et qu’elle ne l’ait pas oublié. Je n’insiste donc pas. Je roule vers le carrefour qu’elle m’a indiqué, celui qui nous mènera lui aussi vers une mort assurée. Je ne dis rien, mais je pense, je rassemble ce qu’il me reste en discernement alors que le stress grimpe dans la voiture. Celui de Raelyn est contagieux. Je dois respirer, profondément, comme on me l’a appris et ça a l’air de fonctionner. « Se planque sur une aire de repos, une bande d’arrêt d’urgence, la voiture en direction de la route au cas où ils se dirigeraient vers nous au lieu d’aller tout droit. » ai-je expliqué, mais sans rentrer dans les détails. « Réfléchissons : s’il ne voit plus qu’il ne nous sente, tu te baisseras. » Elle est petite, elle pourra se caser facilement au pied de son siège. « Moi, je me rapetisserai de manière a les voir à travers le rétroviseur. S’ils viennent vers nous, je démarre, on fonce et advienne que pourra. S’il continue tout droit, alors, on aura gagné. » Une bataille, par la ruse, mais il n’y a pas de petite victoire. « S’ils ne nous encerclent pas, on sera en sécurité, bien plus que la nationale. » ai-je conclu, soucieux de ne pas décider seul. « Qu’est-ce que tu en penses ? » Nous sommes une équipe à présent et, dans ces conditions, un argument en vaut bien un autre.

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