« Commence par le porter neuf mois et on pourra causer renégociation des termes du contrat. » Qu’on en parle justement de ces neuf mois à devoir porter l’enfant. Pourquoi cette période ne se suffisait pas à elle-même pour permettre à toutes les mères de la terre entière de se désolidariser de leur conjoint et de les laisser s’occuper de toutes les futures corvées qu’impliquait la naissance d’un enfant ? A moins que les pères ne trouvent le moyen de soudainement se transformer en hippocampes et de s’occuper de la partie gestation, cela n’eut été que justice. « J’y compte bien. Neuf mois c’est long, et je vais exiger des dédommagements en échange de ce temps de séjour. » Mieux valait que cet enfant reste bel et bien hypothétique, Maze serait capable de lui rappeler jour après jour qu’il lui était redevable jusqu’à la fin de sa vie. Une mère modèle en somme. « Comment ? J’entends pas ce que tu dis. » Elle était partie pour lui envoyer son poing dans l’épaule en guise de représailles mais s’était ravisée à la dernière minute en réalisant que ce simple geste suffirait à lui faire perdre l’équilibre précaire qu’elle semblait tout juste avoir trouvé. Anwar n’eut donc cette fois droit qu’à un nouveau froncement de sourcils accusateurs. Pour le moment. Qu’il attende qu’elle ait remis ses chaussures et ce serait une autre histoire.
Leur relation était décidément un savant ballet qui mélangeait discussions sans queue ni tête, piques gentiment assassines et…reproduction de scènes de cinéma cultes ? Elle ne s’y attendait définitivement pas à celle-là. Mais ça n’était pas pour déplaire à son cœur de fan de comédies romantiques, bien au contraire. Même si elle craignait que toute cette histoire ne prenne très rapidement l’eau au vu de ses talents de patineuse. « Laisse faire la magie du cinéma. » Maze avait bien envie de croire à cette magie-là, mais elle restait quelque peu dubitative. Pourtant, ce fut bien un tour de piste complet qu’ils parvinrent à accomplir sans qu’elle ne finisse une nouvelle fois les fesses sur la glace. Elle était si surprise de cette soudaine prouesse qu’elle ne savait littéralement plus quoi dire. Et laisser Maze bouche bée et silencieuse, cela aussi relevait de la prouesse. « C’est donc ça qu’on appelle un miracle de Noël ? » Elle hocha doucement la tête en entendant ses mots. Un sourire amusé vint étirer le coin de ses lèvres, alors qu’un léger frisson parcourut sa colonne vertébrale au moment où les mains d’Anwar glissèrent vers sa taille. La magie et les miracles de Noël, oui. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas vécu de moments suffisamment forts et heureux au point de vouloir les ancrer dans sa mémoire ; mais ce moment-ci venait définitivement d’y gagner sa place. « On reste sur cette victoire et on s’autorise un goûter avant de rentrer ? Depuis qu’on est passés devant ces popcorns au pain d’épices l’idée m’obsède … » Une légère grimace s’afficha sur son visage avant de laisser finalement place à un sourire franc. Elle n’était pas convaincue par cet assortiment gustatif douteux, mais elle avait très envie de tester malgré tout. Et elle se réjouissait surtout de pouvoir enfin remettre les pieds sur la terre ferme, stable et rassurante. « C’est parti, allons-y pour une future indigestion. Je ne vois pas de meilleur moyen de finir cette parfaite journée. »

Falalalala lalalalaaa: