Karma is a b*tch (Finn)

(#) Sujet: Karma is a b*tch (Finn) Sam 2 Sep 2023 - 22:40

Les clients étaient tout aussi méprisables que ceux du DBD (avais-je tendance à considérer n’importe qui comme méprisable ? Oui, et alors ?), mais le lieu avait au moins le mérite de me changer. La classe du casino qui respirait l’argent jeté par les fenêtres, les tenues hors-de-prix qui défilaient, l’effervescence à laquelle contribuaient les identités tenues faussement secrètes par des masques plus ou moins sophistiqués…Le commun des mortels qui venait prendre son café matinal au DBD versus les dieux de l’olympe beaucoup trop riches pour leur propre bien prêts à tous les excès : c’était le jour et la nuit. Mais c’était clairement une ambiance et un environnement auxquels j’étais plus familière. Il fallait simplement passer outre le fait que je ne faisais à présent plus partie des élus pouvant circuler librement et naïvement à travers les jeux d’argent, puisque j’étais bel et bien là en tant que serveuse histoire d’assurer un revenu supplémentaire en complément de ma paye habituelle qui ne suffisait que rarement à couvrir toutes mes dépenses mensuelles. Cela faisait plusieurs mois maintenant que j’étais tombée de mon piédestal et que j’avais été contrainte et forcée à rejoindre le bas peuple et à découvrir par moi-même la valeur de l’argent. On aurait pu croire que j’avais depuis appris à mieux gérer un budget mais…oh well. C’était si mal me connaître. J’avais au moins le mérite d’assumer mes erreurs et de chercher des missions temporaires en plus…non pas que payer mon loyer à la fin du mois ait été optionnel de toutes manières.
Pour l’heure, ce job là me permettait de faire illusion et de m’accorder secrètement des pauses de quelques minutes sans bouteille et sans petits fours pour déambuler au milieu des clients et tenter de faire croire que j’appartenais toujours à leur monde. Après tout j’avais la tenue appropriée, j’avais apporté un masque que je sortais discrètement, et j’avais sans nul doute la classe et l’assurance nécessaires qui ne m’avaient jamais quittée. Mais la récréation était terminée et je m’étais résolue à ranger le masque et à retourner derrière le bar pour m’emparer d’une bouteille de champagne avant de retourner dans la salle armée de mon plus beau et de mon plus hypocrite sourire, non sans pousser un profond soupir avant cela. J’étais habituée à ce genre d’événements et au fait qu’ils ne reposaient que sur les faux-semblants. J’étais parfaitement rompue à la pratique. Mais elle ne m’avait pourtant jamais semblé aussi éreintante qu’aujourd’hui…probablement parce que je devais m’y plier pour ne gagner qu’une somme d’argent dérisoire alors que les gens qui fourmillaient autour de moi pouvaient se permettre de perdre allégrement des sommes astronomiques. Un nouveau soupir plus tard pour balayer cette injustice et voilà que j’étais à nouveau prête à accoster un parfait inconnu pour lui proposer de lui servir un verre qu’il était parfaitement capable de se servir lui-même. Dos à moi, je me permettais de faire remarquer ma présence en lançant d’un ton faussement aimable : « Excusez-moi est-ce que je peux vous… » La stratégie avait marché puisque l’homme s’était retourné. En revanche pourquoi ne portait-il pas de masque ? Et pourquoi est-ce que son visage me semblait familier ? Ha oui. Probablement parce que j’avais passé une bonne partie de ma jeunesse et de mes journées avec lui. Pourquoi est-ce que je venais de tomber sur ce putain de Finnley Coverdale alors que j’assurais le service ce soir bordel de merde ? « …resservir ? » Il n’avait pas de verre. Mais au point où j’en étais, autant finir ma phrase. Pourquoi n’avais-je pas gardé mon foutu masque à portée de main ? Pourquoi n’étais-je pas tombée sur lui pendant ma pause ? J’aurais sans problème pu faire illusion en me faisant passer pour une cliente. J’aurais aussi pu tout simplement passer ma soirée à l’ignorer comme je savais si bien le faire à l’époque. Mais là maintenant, quelles options s’offraient à moi exactement ? Aucune. C’était putain de trop tard. Je n’avais pu que froncer les sourcils et pincer mes lèvres l’espace d’une demi-seconde avant de réafficher une expression de façade en croisant absolument tout ce qu’il était humainement possible de croiser pour qu’il ne me reconnaisse pas. Si un quelconque dieu existait, c’était le moment de se manifester et de procéder à un miracle.

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(#) Sujet: Re: Karma is a b*tch (Finn) Mar 5 Sep 2023 - 8:23

@"CECILIA BAKER" & FINNLEY COVERDALE ⊹⊹⊹ You're terrified to look down 'Cause if you dare, you'll see the glare Of everyone you burned just to get there, It's coming back around.

(c) vault21 & katesgifsrp.

Le temps d’une soirée, Finnley a concédé à quitter les tables de jeu et la salle de surveillance pour se mêler à la foule environnante, quand bien même le social ne fait pas vraiment parti de ses attributions. Il a été invité à faire bonne figure pour l’image du casino, saluant les grosses fortunes reconnaissables par l’amas de gens qu’elles attirent autour d’elles, et même de leur proposer son aide en cas de besoin – alors qu’il n’est pas un putain de servant, jusqu’à preuve du contraire. Quoi qu’il en soit, il s’est contenté des salutations d’usage et de quelques conversations superficielles alors qu’il a déjà écumé ce casino de long en large depuis le début de la soirée. Son compteur de pas doit probablement s’affoler d’une telle dépense d’énergie, là où d’ordinaire il guette au loin et ne se déplace qu’en cas de doute quant à la potentielle tricherie d’un client. Ce soir, les choses sont différentes et c’est la sécurité au sens large dont il est responsable, alors qu’il lui a été demandé de faire partie de l’équipe en charge du bon déroulement des festivités. Cela implique de s’assurer que tout le monde passe un bon moment, en langage codé : d’éliminer les indésirables qui seraient trop alcoolisés pour être raisonnables, et d’inviter la plèbe qui ne correspondrait pas aux standards du casino à faire demi-tour. Oh, bien sûr que les choses n’ont pas été présentées sous cet angle-là, il s’agit plutôt de s’assurer que tout le monde est sur son trente-et-un an et respecte le dress code, évidemment. Il ne s’agit pas d’un processus de sélection biaisé par des critères liés à l’apparence, car celle-ci n’est d’aucune importance dans un tel milieu, tout le monde le sait pertinemment. Il peut comprendre les remontrances qui lui ont été adressées, alors que s’il fait bien son boulot, on ne peut pas dire qu’il s’intègre avec grand succès au sein des collègues qui composent son équipe, ni dans ce milieu-là. Il est taciturne, tire bien souvent la tronche (plus parce qu’il s’agit de son visage que parce qu’il est réellement blasé), ne manque pas de le faire comprendre que quelque chose l’agace, même s’il ne prend que trop rarement la parole. Sur son visage, c’est perceptible : il n’aime pas être là. Pourtant, il aime ce qu’il fait. Mais l’échantillon de la population que compose la clientèle du casino lui rappelle sans-cesse tout ce qu’il exècre et s’il tient le coup, c’est en partie parce que la paie est bonne et parce qu’il est doué dans sa tâche. De là à faire de cet emploi sa raison de vivre... il n’en est pas certain, vous voyez.

Quoi qu’il en soit, le rouquin se faufile à travers la salle, son regard qui guette chaque comportement susceptible de lui paraître dérangeant, intervenant à quelques reprises, laissant traîner l’oreille à d’autres. Tout ceci l’aide également à ne pas se concentrer sur la concentration au mètre carré de gros portemonnaies, ce qui ne ferait qu’augmenter une certaine aigreur qu’il n’essaie pas même de masquer. Il n’a jamais compris ce monde et il y a quelque chose de terriblement ironique de le voir évoluer au sein de celui-ci, même si sa place reste en bas de l’échelle et qu’il n’est qu’un... serviteur, oui, sans doute que ses supérieurs avaient raison de lui confier cette tâche, il faut croire. « Excusez-moi est-ce que je peux vous… » Son attention est happée par cette voix qu’il croit connaître, et il quitte des yeux la table qu’il surveillait pour mieux découvrir l’inconnue, qui n’en est pas vraiment une. Un rictus moqueur, accompagné d’un bref sourire, prend place sur ses lèvres alors qu’il détaille Cecilia du regard, avec une certaine satisfaction qu’il n’essaie même pas de dissimuler. Qu’on ne s’y méprenne pas, ce n’est pas un regard séduit qu’il pose sur sa silhouette, mais bien narquois en comprenant la raison de sa présence ici, qui paraît évidente alors même qu’elle n’a pas fini sa phrase. « …resservir ? » Voyez-vous ça, dit son sourcil légèrement haussé et sa tête penchée, alors qu’il consent à lui répondre : « Non, mais tu peux me servir un verre d’eau. » D’ordinaire, il n’aura pas manqué d’appuyer sur la politesse, soutenant quand il s’agit des corps de métiers dénigrés sans raison, mais pas aujourd’hui. Non, aujourd’hui, il s’amuse plus qu’il ne compatit, quand il ajoute : « T’es bien là pour ça, n’est-ce pas ? » Qui vise autant à lui rendre la monnaie de sa pièce d’une époque pourtant révolue que d’attester cette intuition pour laquelle, en réalité, il n’aurait pas besoin de confirmation.

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(#) Sujet: Re: Karma is a b*tch (Finn) Jeu 7 Sep 2023 - 21:51

Mon sourire était presque crédible, ne trahissant pratiquement pas mon envie de grincer des dents, de lâcher un sincère "Au temps pour moi" avant de faire demi-tour comme si on ne s’était jamais croisés. Son sourire narquois ne laissa même pas deux secondes de vie à mon infime espoir qu’il ait tout oublié de ma personne. En même temps, je voulais bien croire qu’il était difficile de m’oublier. J’aurais probablement était plus contrariée par un trou de mémoire ou une ignorance non feinte que par n’importe quelle autre réaction qu’il aurait pu avoir. « Non, mais tu peux me servir un verre d’eau. » Non. Finalement je retirais ce que je venais de dire. Ça, ça me contrariait énormément. Si j’avais eu une coupe de champagne en main j’aurais risqué :
1. d’envoyer son contenu valser sur son visage dans un geste d’un cliché sans nom mais incroyablement cathartique
2. de briser la dite coupe entre mes doigts qui se crispaient actuellement sur eux-mêmes pour éviter de lui rendre le doigt d’honneur qu’il méritait pleinement.
Dans un cas comme dans l’autre, je pense que j’aurais risqué de ne pas être payée après cette soirée et je n’avais pas passé tout ce temps avec ces abrutis de clients pour rien. Alors je faisais de mon mieux pour serrer silencieusement les dents tout en gardant une expression de façade. « T’es bien là pour ça, n’est-ce pas ? » Mais j’avais beau être une actrice hors pair, mon envie de l’étrangler était difficilement répressible. « Mais quels talents de déduction incroyables Coverdale. Ravie de constater que t’es toujours une lumière. Qu’est-ce qui m’a trahie exactement ? Ma tenue standard ? La bouteille que je tiens à la main ? Ou le fait que je te propose de te resservir peut-être ? » Ils étaient beaux le sourire que j’affichais et le ton calme que je me félicitais de réussir à conserver pour lui répondre sans le quitter des yeux. Quelqu’un d’extérieur à la scène n’aurait pas pu se douter une seule seconde que j’avais déjà imaginé cinq façon différentes de l’assassiner puis de me débarrasser de son corps.
« Vraiment désolée, on n’a pas d’eau comme tu peux le voir. » lançais-je en lui montrant la bouteille de champagne que je tenais dans ma main, un air exagérément navré sur le visage. Voyant passer dans mon champ de vision périphérique un autre serveur, je me tournais vers lui dans un geste maîtrisé et fluide pour attraper une des coupes vides qui trônait sur le plateau qu’il tenait en main. Je servis ensuite précautionneusement du précieux liquide alcoolisé dans cette dernière avant de la placer de force dans la main de Finnley sans me départir un seul instant de mon sourire qui se fit un peu plus marqué et forcé avant que je ne lance d’un ton enjoué : « Et à la tienne surtout. » J’espérais sincèrement que la coupe était sale. Et que la personne qui avait bu avant lui était malade. Un truc bien horrible genre…la peste bubonique (crédible). Tout comme j’espérais que n’importe qui en mesure de le virer de là le verrait avec un verre d’alcool en main alors qu’il était censé travailler au vu de sa tenue tout aussi standard que la mienne.
J’aurais pu reconnaitre que j’avais été une vraie garce avec lui et je m’en rendais compte plus que jamais maintenant que je me retrouvais avec le même statut social que lui (et que la grande majorité de la population au demeurant). Mais reconnaître mes torts n’était pas vraiment dans mes habitudes. Encore moins quand il s’agissait de le faire auprès d’un homme. Et certainement pas quand celui-ci était en train de me prendre de haut et de profiter de la situation dans laquelle je me trouvais actuellement quand bien même j’aurais procédé exactement de la même manière si les rôles avaient été inversés. Non, c’était hors de question. Je préférais encore faire preuve de mauvaise foi (une compétence que je maîtrisais comme personne) et rentrer dans son jeu. S’il tenait à voir qui ferait craquer l’autre en premier, il n’allait pas être déçu du voyage. J’allais lui faire ravaler son petit sourire de grand merdeux.

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(#) Sujet: Re: Karma is a b*tch (Finn) Dim 10 Sep 2023 - 22:22

Si Cecilia peut se vanter de se rappeler instantanément au bon souvenir de Finn lorsqu’il identifie cette voix familière, elle ne peut pas pour autant se féliciter de l’avoir marqué au point d’avoir été une pensée récurrente au travers de leurs années de séparation. Bien sûr, la manière dont leur « amitié » (il utilise de grands guillemets, car la fin de celle-ci lui a surtout donné l’impression qu’elle était à sens unique) s’est terminée ne l’a pas épargné, mais pas au point de songer à la façon dont les choses auraient pu être différentes. Car si Finnley a retenu une leçon au fil des galas et autres réceptions auxquelles il a assisté de par son lien avec sa célèbre sœur, c’est que le gratin ne prendra jamais la peine de se remettre en question ou de songer à leurs comportements envers la plèbe dont il fait partie. Il l’a expérimenté avec sa mère, avec sa sœur, avec Cristina, avec Cecilia ; des histoires distinctes pour une même finalité, celle d’être mis de côté à cause d’un statut qui prédomine sur ses qualités, sur sa personnalité, merde, sur son existence toute entière ! Alors même si le rouquin a été peiné de perdre celle qu’il considérait comme une amie le jour où elle s’est rendu compte qu’ils ne pourraient pas continuer à se côtoyer dans un même monde, il ne s’est pas torturé l’esprit quant à en savoir les raisons plus profondes ou la manière dont il aurait pu empêcher cette fatalité. Non, il l’a traitée de la même façon ; en rejetant la faute sur son statut plus que sur son être. Il peut concéder qu’à quelques occasions, quelque chose pouvait lui faire penser à la jeune femme et le ramener à une certaine mélancolie vite oubliée au moment de se rappeler du dédain qu’elle lui a offert à outrance et qu’elle mérite de la même façon, qu’elle soit là pour en témoigner ou non. Aujourd’hui qu’elle est face à lui, Finney ne compte pas s’en priver. « Mais quels talents de déduction incroyables Coverdale. Ravie de constater que t’es toujours une lumière. Qu’est-ce qui m’a trahie exactement ? Ma tenue standard ? La bouteille que je tiens à la main ? Ou le fait que je te propose de te resservir peut-être ? » - « Les trois à la fois, qui se résument facilement par : être au service des autres. » Oh, il insiste, Finnley, il ne compte pas la rater, pas alors qu’elle n’a pas eu suffisamment de considération pour lui pour l’épargner par le passé. Aujourd’hui, il n’en aura pas plus pour elle et, s’il peut au moins accorder à Cecilia le fait qu’elle le faisait parce que cela lui semblait naturel et non pas par sadisme, de son côté c’est du côté de cette seconde catégorie qu’il lorgne.

Il a un don pour la mauvaise foi et la provocation, Finnley, qu’il ne chérit pas assez à son goût et Cecilia lui permet de s’y adonner avec une satisfaction qu’il ne tente même pas de dissimuler. Parce qu’il a l’avantage, peu importe la joute verbale qui pourrait s’installer entre eux. Elle a du répondant et il ne doute pas qu’elle s’en servira, pour autant elle ne peut pas vraiment appuyer sur de faits qui lui sont inconnus. Il bosse ici, il est lui aussi au service des autres, mais il l’a toujours été et ce n’est pas quelque chose qui l’atteint plus que de raison – pas plus qu’à l’époque, du moins. Cecilia, d’un autre côté, apparaît avec un statut qui ne lui connaissait pas et sur lequel il ne se privera pas d’appuyer dès lors que l’occasion lui sera donnée. Un sale petit con, oui, mais tant qu’à être insultée par la blonde, autant qu’elle ait une véritable raison derrière son animosité, cette fois-ci. « Vraiment désolée, on n’a pas d’eau comme tu peux le voir. » - « Vraiment désolé que tu aies des jambes pour te déplacer et un boulot à exécuter. » Il verbalise en adressant un signe de tête vers les réserves. En d’autres termes, toutes les conditions sont requises pour qu’elle daigne lui chercher ce verre d’eau, quand bien même elle vient plaquer une coupe de champagne attrapée au vol dans sa main. « Et à la tienne surtout. » Coupe qu’il s’empresse de lui renvoyer entre les mains, une précipitation qui n’est pas uniquement due à la lutte qui s’immisce entre eux que le simple fait de s’abstenir de prendre le moindre risque quand il s’agit de son addiction. « Si t’es aussi aimable avec tous les invités, tu t’étonneras pas que la sécurité te mette dehors. » Il précise, son regard qui se porte sur elle, sa tête légèrement abaissée. « J’ai entendu dire que le type qui s’en occupe n’est pas commode. » Il ajoute, d’un air entendu, avant de préciser : « Oh, tiens, donc... » Un rictus à mi-chemin entre le mépris et l’amusement sur ses lèvres.

@Cecilia Barker

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(#) Sujet: Re: Karma is a b*tch (Finn) Jeu 14 Sep 2023 - 19:08

Est-ce que j’avais un quelconque moyen d’empoisonner un putain de verre d’eau ? Voilà la vraie question que je me posais. Parce que l’étrangler ne me semblait pas très approprié au milieu d’une foule de témoins. Et puis ce crétin était trop grand pour que je puisse vraiment utiliser cette technique en tout impunité. Non, il fallait quelque chose de plus subtile et de plus discret. Un petit empoisonnement ça passait toujours bien. « Les trois à la fois, qui se résument facilement par : être au service des autres. » Ha. Ha. Ha. L’étranglement it is. J’étais bonne actrice mais il me poussait bien trop facilement et trop rapidement à bout. Ca n’aurait certainement pas été le cas si j’étais parvenue à me convaincre que je n’avais rien à me reprocher mais on savait tous les deux que c’était faux et il n’allait pas se priver d’une vengeance en bonne et due forme. « Oh, vraiment désolée. J’ai pas l’habitude. Mais comme toi oui, tu pourras me donner des cours j’imagine ? » Je savais où j’en étais aujourd’hui (i.e. une merde noire). Il le savait aussi. Alors autant jouer franc jeu là-dessus et m’en servir pour pouvoir répliquer comme je le pouvais puisque l’assassinat n’était pas d’actualité pour l’instant à mon plus grand regret.
« Vraiment désolé que tu aies des jambes pour te déplacer et un boulot à exécuter. » Le verre. Le contenu du verre. Sa figure. Mon rêve. S’il continuait sur sa lancée, il allait vraiment finir par se réaliser. J’avais beau avoir besoin d’argent, je préférais encore pouvoir choisir de passer mes nerfs comme je le voulais plutôt que de me sentir humiliée sans pouvoir répliquer sous prétexte qu’on était observés et supposés travailler. Qu’est-ce que j’en avais à foutre franchement. Il serait toujours temps d’aller pleurer chez quelqu’un pour obtenir une rallonge d’une façon ou d’une autre (féministe et indépendante vous disiez ?). « C’est pas marqué sur mon contrat que je suis censée servir les gens qui font partie du personnel. » Encore moins quand il était des putain de connards arrogants. (oui, l’église, la charité, tout ça, je vois de quoi vous parlez mais je m’en fous) « Donc t’utiliseras tes propres jambes pour aller étancher ta soif Tantale. » J’accompagnais mon invitation d’un geste de la main en direction des réserves qu’il venait de me désigner. Et je récupérais dans la foulée la coupe de champagne que je venais de lui mettre entre les mains. Mes sourcils se froncèrent légèrement en constatant la précipitation avec laquelle il me l’avait renvoyée. Il avait si peur que ça de se faire virer ? Pas prêt à perdre de l’argent même si c’était au détriment de sa fierté donc ? J’étais donc dans la merde mais lui aussi il faut croire. « Si t’es aussi aimable avec tous les invités, tu t’étonneras pas que la sécurité te mette dehors. » Oh mais bon dieu, qu’elle fasse donc. « Ecoute, ça m’enlèverait une bonne grosse épine rousse du pied au moins. » répliquais-je avant qu’il ne sous-entende que ladite sécurité se trouvait en face de moi. Oh well. Whatever Coverdale. A quel moment pensais-tu que ce genre de menaces fonctionnaient avec moi et que je pouvais craindre quoi que ce soit quand mon ego était attaqué de la sorte ? « Qu’il ne se gêne pas surtout. Tu lui préciseras qu’il devra juste me remplacer au service au passage. Mais j’imagine que ça lui ira tout aussi bien au teint. » Quoi que je n’étais pas certaine que grand-chose pouvait aller avec son teint finalement. Mon regard fut attiré l’espace de quelques secondes vers une table voisine où quelques personnes commençaient à s’agiter gentiment. Fixant à nouveau mon regard dans le sien, j’ajoutais le plus naturellement du monde : « Et hésite pas à lui dire aussi que ça compte les cartes en table 3 et que ça commence à avoir bu le verre de trop en table 7. » Qu’il fasse ce qu’il voulait de cette information. Son boulot par exemple. Et si cela me permettait par la même occasion de retrouver un semblant de liberté (comprendre : de ne plus avoir à m’énerver avec lui), alors tant mieux. Autant que le temps que j’avais passé au milieu de ce genre de soirées alcoolisées à constater et apprendre à mon tour les meilleures techniques pour tricher puisse servir.

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