Valentine Blues
@Carmine Cavendish ☆ Valentina

Fin Janvier 2021 – london City
J’étais d’humeur massacrante. Ma fille avait été malade toute la nuit et mon mari rentré tellement tard d’un gala Weatherton, ne l’avait même pas entendu nous appeler. Je m’étais donc levée plusieurs fois cette nuit-là et avait fini par dormir avec Maya qui avait réclamé mes bras. Ugo s’était levé beaucoup plus frais que moi et avait pris le relai le temps que je me prépare …. Et me donne figure humaine. Le maquillage faisait des miracles sur mes cernes monstrueuses. Je m’en voulais de laisser ma fille malade avec mon époux en plus d’un ado en période rebelle qui ne répondait que par monosyllabes mais je n’avais pas le choix. La nouvelle collection de bijoux Cavendish London sortait aujourd’hui …  ou plutôt dans quelques heures sur le sol anglais et je me devais d’être là. J’embrassais mes enfants, faisais un énième câlin à ma cadette qui avait les larmes aux yeux de me voir partir. « Je reviens vite, mi vida, papa s’occupe de toi et dans 2 jours je suis de retour. Je n’aurais pas eu le temps de te manquer. » Je levais les yeux vers Ugo qui prenait son premier café de la journée. « N’est-ce pas mi amor ? » Ma voix était plus qu’une demande. J’attendais qu’il me dise qu’il y avait pensé… l’anniversaire de notre rencontre. Il n’oubliait jamais … sauf que cette année, il était en plein dans l’élaboration d’une collection qui allait changer ma carrière selon ses mots alors il était un peu distrait. Oui, c’est ce que je n’arrêtais pas de me dire. Il était distrait et il allait me faire envoyer des fleurs quand je serais à Londres. Je sors le double de ma réservation à l’hôtel et lui tend le papier. « Je serais à cet hôtel. » Je me penche pour déposer un rapide baiser sur joue et prends mes affaires.

Le voyage en avion est interminable mais au moins je peux rattraper les longues heures de sommeil qu’il me manque. Quand je sors de l’avion, je me sens déjà un peu plus reposée et lorsque je finis par sortir de ma chambre d’hôtel après m’être douchée et préparée pour la conférence de presse qui m’attendait, je me sentais de nouveau d’attaque. Je chasse, avec difficulté, la déception que j’ai ressenti lorsque j’ai reçu un coup de fil de mes enfants avec le portable de mon époux et que ce dernier n’a pas pris la peine de me prendre au téléphone.

Une petite demi-heure plus tard, un chauffeur me déposait sur le lieu de l’événement de la maison Cavendish. Je ne pouvais qu’être admirative de l’organisation millimétrée qui semblait se dérouler sans fausses notes. A l’écart des caméras et des flashs, j’avais même pu apercevoir Sa Majesté. Puis vint le temps de la conférence de presse. Je prends place à côté de la star de cette soirée mais je reste silencieuse. Mon rôle à moi, c’est de m’assurer qu’il n’y a pas de dérapage et que Carmine Cavendish s’en sorte sans scandale. La consigne avait été donné aux journalistes de ne poser que des questions d’ordre professionnel : la collaboration Cavendish/LVMH, la nouvelle collection … Il avait bien été stipulé qu’aucunes questions personnelles ne devaient être posées. Malheureusement, il y avait toujours des journalistes un peu trop audicieux. " Carmine, comptez-vous renouer avec Abigaïl ? Cette collection lui est-elle destinée ? " Question habilement posée. Je jette un coup d’œil au britannique, qui ferme les yeux très subtilement. Mon œil aiguisé voit que ses narines se dilatent et j’hésite un instant à répondre directement à sa place. Il répond silencieusement à ma question en m’envoyant un coup de pied discret. Ok, c’est à moi de jouer maintenant. J’active le micro en face de moi pour prendre la parole avec un sourire de circonstance, et le regard acéré : « Merci pour cette question si … pertinente, » dis-je avec une voix teintée d’ironie, « Mais LVMH n’a pas conclu de contrat avec Abigail mais bien avec Cavendish London et seulement Cavendish London. Votre question est donc hors propos. » Simple, efficace mais je voyais déjà la journaliste rebondir sur ma remarque. Je ne lui laissais pas le temps et me tournais vers d’autres journalistes que j’avais déjà eu l’occasion de croiser à plusieurs reprises. « Je tenais aussi à rappeler la qualité exceptionnelle de cette nouvelle collection qui allie le savoir-faire britannique et les richesses de l’Australie. En effet, les topazes et les rubis de cette collection proviennent exclusivement de ce pays. » …

Une heure plus tard…
Je n’avais pas eu à intervenir plus longtemps lors de cette conférence de presse parce que Carmine s’était rapidement ressaisi… en apparence du moins. Aussi, lorsque les derniers journalistes quittèrent la pièce, je me levais enfin et attendis que l’anglais me suive. « Est-ce que ça va ? » Demandais-je en essayant de capter son regard, « Vous avez bien fait de me laisser intervenir avec cette journaliste qui s’est permis d’aller beaucoup trop loin. C’est mon travail de les remettre à leur place. » Et la vérité ? j’adorais cette partie du job.

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Fin Janvier 2021 – london City
Les journalistes étaient des vautours, prêts à vous sauter dessus dès que vous montrez le moindre signe de faiblesse. C’était mon travail de prévoir ce genre de dérapage et je considérais comme une victoire que Carmine se soit tourné vers moi lorsqu’il s’est senti en danger face à la meute. Je ne pouvais pas travailler en collaboration avec lui s’il ne me faisait pas confiance. J’avais été claire depuis le départ – c’est à dire depuis de longs mois désormais – quant au fait que je ne serais pas là pour lui faire de l’ombre mais pour l’épauler en cas de besoin. J’avais également une longue expérience en matière d’ego masculin – tant au travail que dans la vie privée avec un mari italien – pour savoir qu’ils pouvaient avoir du mal à faire confiance en une femme.

Ce soir, Carmine Cavendish avait prouvé qu’il savait faire confiance et qu’en plus, il savait le reconnaître. Et ça suffisait déjà à ce que j’ai une bonne opinion de lui. Ses bonnes manières ne faisaient que rajouter du charme au personnage. « Et je vous en remercie. » Je lui adresse un sourire polie, « C’est la partie préférée de mon travail : remettre les journalistes à leur place. J’en tire beaucoup de satifaction. » Lui confiais-je tandis qu’il remettait sa veste. Je n’avais pas spécialement fait attention à sa tenue : simple mais terriblement élégante. Elle mettait sa valeur sa silhouette athlétique.

« Me ferez-vous la grâce de m'accompagner jusqu'à la salle de réception ? » J’étais, bien sûr, au courant de la prochaine étape de la soirée. J’ai pensé, un instant, à m’éclipser quelques minutes pour téléphoner à Ugo et m’assurer que Maya va mieux et que notre ado ne le rend pas fou et puis … Je réalise que je n’ai pas reçu un seul sms de la part de mon mari et ma gorge se serre. J’essaie de garder contenance mais ne peux pas m’empêcher de me racler la gorge avant de lui adresser un sourire de façade. « Bien entendu, j’en serais ravie. » Le britannique avait besoin de moi au cas où des vautours roderaient entre la sortie de l’hôtel et son taxi. Il était interdit de poser certaines questions au sein de l’hôtel mais les journalistes étaient suffisamment malins pour poser les questions quand il le fallait. « Vous êtes la plus élégante des armes de dissuasion. » Son explication me fait sourire, sincèrement cette fois. « Alors, je ne suis qu’une arme de dissuasion ? » Demandais-je, plantant mon regard couleur chocolat dans le sien, taquine dans mes paroles. Une façon de le détendre un peu. « Je suis aussi très bonne danseuse alors, je peux non seulement vous accompagner jusqu’à la salle de réception mais aussi être votre cavalière. » proposais-je, sourire en coin, presque charmeur. « Je pourrais, en plus, être une arme de dissuasion pour vos hôtes un peu trop curieux. » Ce qui était un sacré avantage … Non ?

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@Carmine Cavendish ☆ Valentina

Fin Janvier 2021 – london City
Le constat faisait mal… Horriblement mal mais je devais m’y attendre. Je n’avais quasiment pas eu des nouvelles de mon mari depuis que j’étais partie de Brisbane. Je n’étais pas amère, mais déçue et ce sentiment était bien plus redoutable. Ugo me délaissait, depuis plusieurs mois. On s’éloignait, on se perdait dans notre routine et ça me tuait. J’avais besoin de mon mari et je vivais avec le père de mes enfants mais avant tout un colocataire.

Ma gorge se serre, mon ventre se noue douloureusement face à ce constat et pourtant je dois garder bonne figure. C’est mon travail de toujours être impeccable et surtout imperturbable. Pour éviter de trop penser et surtout de ruminer l’état de ma vie conjugale, je préfère me plonger dans le travail. Cette soirée en compagnie de Mr Cavendish est le prétexte idéal pour fuir ma vie pendant quelques heures. « Qui serais-je pour refuser pareille proposition ? » Un sourire fendit mes lèvres tandis que je me saisis de son bras tendu pour avancer jusqu’à la porte. Porte qu’il – en parfait gentleman – m’ouvrit. Le charme, la touche british en toute circonstance.

Le taxi nous attendait dehors en plus de la horde de journaliste qui nous sauta dessus. Littéralement. Pourtant habitué à tout ce tapage, Carmine ne se prêta pas au petit manège des journalistes et ne s’arrêta pas pour échanger deux ou trois paroles. Sage décision selon moi, je pensais alors qu’il me laissait entrer dans le véhicule la première. Il me suivit de prés et claqua la portière derrière lui. Mon regard couleur chocolat fondit sur lui tandis qu’il laissait reposer sa tête contre l’appui-tête. « Je me languis du prochain scandale qui les détournera de ma vie sentimentale … » Sa réflexion m’arracha un sourire … mais un sourire triste. « Je suis navrée que vous ayez à vivre ce genre de moment. Un rupture ce n’est déjà pas évident quand on fait partie du commun des mortels … Mais quand on est dans votre position, ça doit être encore plus difficile. » Je ne pouvais qu’imaginer ce qu’il vivait parce que … je n’avais pas vécu de rupture depuis de nombreuses années. J’avais rencontré Ugo et nous nous étions mariés 3 mois après notre rencontre. Une folie, je le reconnaissais volontiers. Mais c’était notre folie et ça nous correspondait complètement. « On va tout faire pour vous éviter de répondre à des questions au sujet d’Abi. » Je ne pouvais pas le lui assurer complètement, mais j’allais essayer et baliser le terrain … sortir mon regard de glace pour faire peur s’il le fallait !

« Je pourrais m’occuper de votre tristesse en remerciement de votre collaboration à chasser les curieux. » A moi de lui adresser un regard. Un regard surpris par tant de clairvoyance. Je finis par lui adresser un sourire en coin avant de baisser le regard. Par pudeur surtout. Je n’aimais pas me dévoiler. Je n’aimais pas paraître faible, ça n’était pas dans ma nature, surtout pas au travail. Je rangeais un peu sèchement mon téléphone dans ma pochette et la posa sur mes cuisses. « Bien joué Mr Cavendish. » J’essayais de paraître détachée mais c’était peine perdue. Je soupirais longuement avant de lever les yeux vers lui, me pinçant les lèvres distraitement. « Le mariage c’est compliqué. On se rencontre et c’est … la passion, l’amour fou, on pense que ça va durer toute la vie, » ma voix se fait un peu plus amère… teintée d’amertume et de tristesse aussi. « Et finalement le temps et la routine deviennent vos pires ennemis. » finis-je par avouer. La routine tuait la passion et le désir. La routine tuait un couple. Je pris alors conscience que je me confiais à un client et que ce n’était absolument pas professionnel… Et qu’il avait sûrement autre chose à faire qu’entendre mes états d’âme. « Excusez-moi …. Je sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça. » m’excusais-je, « Oubliez ce que je viens de dire d’accord ? » Oui il valait mieux oublier ces paroles gênantes sur ma vie privée … à un client !!

« Je me défends en gendre idéal. » Un nouveau sourire de ma part. Beaucoup plus détendu celui-là. « Oh, je n’ai pas le moindre doute sur vos compétences. » répondis-je sans le quitter des yeux, et plantant mon regard dans le sien. Une phrase à double sens. Mais surtout une réponse positive à ce … jeu de séduction que j’avais moi-même initiée en lui affirmant être une bonne danseuse ? La demande implicite avait quelque chose de très attirant en tout cas.

La voiture démarra à ce moment-là pour nous amener sur le lieu de réception et pourtant … je n’avais plus vraiment envie que la voiture arrive à bon port.

Valentine Blues
@Carmine Cavendish ☆ Valentina

Fin Janvier 2021 – london City Verbaliser ce que je traverse dans mon couple en ce moment me fait voir la terrible réalité - un peu plus encore - en face. Et je me retrouve de plus en plus incertaine quant à l’avenir de mon mariage. Je sens la patience me quitter un peu plus tous les jours qui passent. C’est un terrible constat. Mon ventre se serre encore et le désarroi prend de plus en plus de place dans mon esprit. L’espoir de sauver mon mariage s’amenuise et pourtant, je sens que c’est inévitable. C’est inexplicable mais je le ressens de cette manière. Quelques secondes plus tard, je me rends compte que je viens de m’épancher sur mes problèmes personnels au travail. Gênée, je tente de faire diversion en lui proposant d’oublier ce que je viens de dire. En parfait gentleman, il balaye ma remarque d’un léger signe de la main et je ne peux que l’en remercier silencieusement.

Ce n’était pas une légende que Carmine Cavendish est le cliché parfait du gentleman anglais. Oui en gendre idéal il doit bien se défendre. Il doit même exceller dans ce domaine avec ses bonnes manières. Nos regard s’accrochent et je ne peux m’empêcher de sonder ses iris clairs. Nous n’allons pas tarder à arriver mais pas l’atmosphère n’est pas pesante. Pas comme quand il venait de se faire matraquer de questions par les journalistes locaux. Je suis consciente que l’anglais me scrute et j’aimerais bien savoir ce qu’il a en tête. J’ignore cette aura que je dégage, cette aura de frustration que Carmine détecte chez moi. Inconsciente de ce que je peux provoquer en lui. « Laissez-moi vous surprendre. » Un léger sourire s’étire sur mes lèvres et mon regard est irrémédiablement attiré par son index qui caresse mon avant-bras. Ma peau réagit instantanément et frissonne. Je déteste qu’on puisse lire en moi comme dans un livre ouvert mais en cet instant, cela m’est bien égal. Je ne retire pas mon bras parce que c’est agréable et parce que je n’ai pas été touché de cette manière depuis un moment. « Vous me surprenez déjà … Carmine. » répondis-je après avoir posé ma main sur son genou en me penchant dans sa direction. Le frisson d’une invitation à jouer.

La voiture s’arrêta enfin. Brisant cette soudaine et nouvelle intimité entre nous. Sans pour autant le quitter des yeux, je lui souris une nouvelle fois – un sourire séducteur et charmeur – pour, ensuite, le laisser sortir en premier du véhicule. Il m’aida ensuite à en sortir et nous pûmes entrer dans la salle de réception. Je surprends quelques regards surpris à propos de ma présence aux côtés du séduisant anglais et je m’en amuse beaucoup : « Je vois quelques mines déçues de vous savoir accompagné. J’en serais presque désolée. » Qu’il note bien le presque de ma phrase. Un serveur passe avec des coupes de champagne que je saisis : une pour l’anglais que je lui tends, et une pour moi. Je lève le verre en sa direction pour trinquer : « A cette soirée qui s’annonce … très intéressante. » lui dis-je, mon regard chocolat captant le sien. Je trempe mes lèvres dans la coupe de champagne et ferme les yeux quelques secondes. « Maintenant que vous avez promis de me surprendre, j’espère que vous allez tenir vos promesses et … Commencer par m’inviter à danser. » Lui dis-je tout en posant mon verre sur la table derrière moi. Je jouais un jeu dangereux … Un jeu dangereux mais mon sourire n’avait pas quitté mes lèvres depuis que j’étais entrée dans cette salle de réception, et ce n’était pas parce que je pensais à mon époux. Non, c’était grâce à Carmine Cavendish.