We are the end of the world

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor metoo - We are the end of the world - Page 2 873483867

- premiers jours de l'épidémie

Devant l’horrible spectacle que j’ai sous les yeux, je reste incapable d’esquisser le moindre mouvement. Dieu que c’est ignoble, que de voir quelqu’un que l’on côtoyer autrefois en train de déchirer un corps humain avec ses dents. Moi, je reste interdite, parce que j’ai du mal à assimiler que tout ça n’est pas qu’une vaste blague, une mise en scène de mauvais goût, pourtant, mon sang se glace, un frisson me parcours le dos et je réalise qu’Amos et moi avons mis les pieds dans un cauchemar, un vrai, grandeur nature. John – ou ce qu’il en reste – grogne et s’agite au-dessus de sa victime, et je ne peux plus prétendre que tout ça n’est qu’une mascarade alors que le sang s’écoule lentement de son corps, alors que j’entends des craquements sinistre à chaque fois que ses mâchoires se referment. Lorsqu’il réalise ma présence il se désintéresse de sa victime, au moment où Amos me rejoint. Il m’écarte pour se placer devant moi, tend son avant-bras dans ma direction pour m’empêcher d’avancer mais il y a, de toute façon, peu de chances que je le fasse. Je suis tétanisée. Mon cerveau me semble être en train de redémarrer après un plantage, et quand quelques minutes mon instinct de survie prendra le dessus, mais pas tout de suite. Pour l’instant, mes membres tremblent. « C’est une blague. » Il a compris avant moi que non, pourtant lui aussi semble choqué.

Mais quand la créature fond sur nous, il réagit. Il braque son flingue dans sa direction et tire, et j’ai un mouvement de recul quand une giclée de sang m’éclabousse le visage. « Putain, ça me dégoute. » J’ai les mains qui tremblent alors que mes yeux tentent de s’accrocher à ceux d’Amos. « Il faut qu’on s’en aille. » J’entends d’autres grognement qui proviennent du sous-sol. « Il faut qu’on s’en aille tout de suite. » J’en suis consciente mais alors pourquoi je ne me mets pas en marche ? Pourquoi mes jambes restent-elle tétanisée devant le spectacle macabre que j’ai sous les yeux, devant le constat qu’effectivement, il n’y avait plus rien d’humain chez cette créature qu’Amos vient d’abattre.

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Dernière édition par Amos Taylor le Lun 9 Mar 2020 - 15:44, édité 1 fois

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Amelyn - dimension zombie- Chapter #1
@RAELYN BLACKWELL

Tuer cette créature était une nécessité. Qu’importe qu’elle ait le visage de quelqu’un que j’aie fréquenté, c’était elle ou nous, si bien que je regrettai davantage d’être maculé de ce sang, mêlé à des bouts de cervelle. C’est Raelyn qui, répéta à deux reprises que nous devions partir, qui me ramena à l’essentiel : la survie. D’accord, mais pour aller où ? On ne peut pas partir sans avoir trouver de quoi nous défendre. Nous n’en tiendrons pas avec mon arme à six coups. Il n’en restait déjà plus que cinq. « Ok ! Mais on ne peut pas partir comme ça, Rae. » Pourtant, je les attends ces grognements. Je les entends qui se rapprochent dangereusement. « L’armurerie» Elle n’est qu’à deux portes de celle-ci.« Il faut rassembler tout ce qu’on peut avant de se barrer. Viens avec moi. » Je l’ai attrapé par la main pour l’obliger à réagir et la conduire devant cette maudite porte barricadée par un mot de passe. « Le mot de passe, Rae. » Elle m’a donné l’impression d’être ailleurs, ankylosée par la peur et je l’ai secouée, pas méchamment, juste assez pour la réveiller. « Rae. Il faut que tu m’aides. Le code, s’il te plait. Conscient que rester dans ce couloir pourrait nous être fatale, je me fermai les yeux pour me souvenir de l’emplacement de toutes les issues de secours. Il y en avait une, tout au bout de ce couloir. Le problème, c’est que le cœur bat si fort dans mes tempes que je n’arrive pas à distinguer d’où ils viennent ses gémissements plaintifs. Ils sont de plus en près, mais je suis incapable d’évaluer si nous devrons fuir par la gauche ou par la droite. Je demeure donc aux aguets. Mon bras est prêt à se lever au besoin, surtout que la porte de béton armé grince. Que se cache-t-il derrière ? Un autre de ses monstres ? Un allié ? Un survivant ? « Ecarte-toi » suggérais-je à ma comparse qui, étonnamment, s’offusquait moins dès lors que je distribue les ordres. « Prends tout ce que tu peux. Arme-toi. N’oublie pas les munitions. » En sortant, elle devrait ressemble à une guerrière. Jetant un regard circulaire, j’ai trouvé l’un de ses sacs vert kaki qui servent, à l’armée, à stocker le matériel. « Tiens. » la hélais-je en lui en lançant un. « Il faut faire vite. » Mon esprit malade entendre des pas derrière nous. Je me suis retourné, avancé vers la porte. Le couloir est vide. Mais d’où viennent-ils ses bruits de succion ? De peur de céder à la panique, j’ai remplie sans regarder et, sans demander son reste à Raelyn, je la guidai jusqu’à la porte arrière. Je la déverrouillai à l’aide de la barre rouge vif qui la barrait. Grave erreur. Une violente pression manqua de nous renverser. Des mains dépassent de l’entre-porte. Je sus aussitôt que le bâtiment était cerné, que nous devrons rebrousser chemin jusqu’à l’entrée pour retrouver ma voiture. « Ne lâche pas surtout. » Si l’un de nous deux perdait en vigueur, nous étions morts.

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(#) Sujet: Re: We are the end of the world Dim 1 Mar 2020 - 16:00

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- premiers jours de l'épidémie

« Ok ! Mais on ne peut pas partir comme ça, Rae. » Comment ça on ne peut pas partir comme ça ? Moi je n’ai qu’une envie, prendre mes jambes à mon coup, monter dans la voiture et aller m’enfermer dans mon luxueux loft. les grognement m’assourdissent et je n’arrive pas à réfléchir correctement. « L’armurerie. Il faut rassembler tout ce qu’on peut avant de se barrer. Viens avec moi. » Le brun a compris que j’étais tétanisée par la panique, et il glisse sa main dans la mienne pour m’entrainer avec lui dans sa fuite. Mon cœur bat la chamade, comme s’il cherchait à sortir de ma poitrine et je cours aux côté d’Amos sans chercher à comprendre où il nous emmène. « Le mot de passe, Rae. » Un grognement me déconcentre, et la respiration saccadée je regarde autour de moi, parcourant les alentours sans réussir à fixer mes pupilles sur un point précis. Mais Amos m’attrape par les épaule et me secoue doucement, assez pour que mes yeux s’accrochent aux siens. « Rae. Il faut que tu m’aides. Le code, s’il te plait. » Je secoue la tête un instant, avant de taper le code sur le boitier en métal. Je dois m’y reprendre à deux fois tant mes mains tremblent, mais la lumière verte finit par s’allumer alors que la porte d’entrouvre. Je tente d’ignorer les grognement cette fois ci, consciente qu’ils ne feront que me tétaniser. « Ecarte-toi. Prends tout ce que tu peux. Arme-toi. N’oublie pas les munitions. » Je l’observe attraper un gros sac kaki qu’il place entre mes mains. « Tiens. Il faut faire vite. » C’est un cauchemar et je vais me réveiller, c’est la seule solution.

En m’accrochant à cette idée j’entre dans l’armurerie en trombe. Je renverse une chaise sur mon passage mais n’y prête aucune attention alors que mes mains tremblantes se referment sur tout ce qui passe sous ma main. J’ouvre le premier coffre et charge une dizaine de fusils dans le sac, avant de faire tomber toutes les munitions correspondantes que je trouve. J’attrape aussi quelques glock, et à nouveau je charge le sac de munitions. Il est trop lourd, je ne pourrais pas courir en le portant, mais attachée à respecter les consignes d’Amos – elles m’occupent l’esprit et je n’ai pas à réfléchir – je complète le sac avec quelques gros poignards militaires et des munitions dont je ne connais pas l’origine. Le sac chargé en travers de mon épaule j’attrape un dernier glock, un que je charge immédiatement avant d’agripper mes deux mains sur la crosse pour ne pas trembler. Quand je ressors, Amos récupère le sac pour m’en libérer, et je ne suis jusqu’à la sortie de secours. Il la déverrouille et immédiatement des mains tentent de s’engouffrer. Sans réfléchir je me précipite à mon tour sur les battants de la porte pour la maintenant fermée, le dos fermement collés contre le métal. « Ne lâche pas surtout. » A nouveau ma respiration s’accélère et j’halète, incapable de voir comment nous allons survivre à tout ça. « Me laisse pas là, Amos me laisse pas là ! » il n’a rien dit qui aille dans ce sens, mais je suis prise de la peur incontrôlable qu’il me laisse en arrière pour sauver sa peau. « Qu’est-ce qu’on fait, comment on fait pour sortir maintenant ? »

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(#) Sujet: Re: We are the end of the world Lun 9 Mar 2020 - 15:46

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Evidemment que la situation la rend fébrile. Je ne suis pas des plus à l’aise avec ces monstres qui se nourrissent de chair humaine et qui, lorsqu’on les croit morts, se relèvent. Comme elle, j’ai envie de prendre mes jambes à mon cou et de me cacher là où j’aurai le sentiment d’être en sécurité. Les gosses choisissent le dessous de leur lit ou se réfugie dans leur couette. Moi, j’ai le sentiment que tout endroit où des humains ont cohabités est fatalement viciés et dangereux. Dès lors, si je lui accorde que la fuite représente notre seule chance de survie. Elle est infime, mais je m’y accroche, parce que si je flanche maintenant, Raelyn perdra pied. Aussi, l’ai-je secouée, gentiment, pour obtenir le code de l’armurerie de Mitchell. Elle s’y reprit plusieurs fois, mais elle finit par m’exaucer. La pièce était aussi achalandée à hauteur de mes espérances. Nous avons remplis des sacs. Nous nous sommes préparés, comme des guerriers. Si nous avions évolué dans un film, nous aurions probablement été comparés à des clichés façon Rambo, l’habit en plus et le maquillage de guerre en moins, les restes de la cervelle de John ne comptant pas. Parés, j’ai récupéré le plus lourd. J’ai chargé mon propre revolver des munitions que nous n’avons pu emporter et j’ai récupéré celui de Raelyn, bien trop lourd pour elle. Ainsi harnachés, je nourrissais désormais l’impression que nous étions intouchables, invulnérables, si bien que je lui adressai un sourire encourageant jusqu’à ce que j’ouvre la porte de l’issue de secours. Je manquai d’être propulsé par le flux de corps qui pressa contre la porte. Dans l’absolu, je me demande toujours comment nous sommes parvenus à la refermer. Sans doute ces créatures étaient-elles moins nombreuses qu’il n’y paraissait au départ. Ceci étant, la question de Raelyn est pertinente, bien plus qui sa remarque qui oscillait entre ineptie liée à l’effroi et supplication. « Hey. Qu’est-ce que tu racontes ? » tentais-je pour la rassurer en serrant sa main dans la mienne. « On laisse personne derrière. » Si tant est qu’il reste des survivants. Est-ce bien fou d’imaginer que nous sommes ou que nous serons les derniers ? Pas encore. Mais, Brisbane ne se ressemblaient déjà plus et nous n’avions croisé aucun autre humain sain jusqu’ici. « Toi moins que les autres. C’est clair ? » Je la ramenai contre moi, qu'elle puise au fond de mon regard, un peu de certitude. Je n’attendis pas qu’elle hoche de la tête pour poursuivre. « Tu me fais confiance, Raelyn ? » Avait-elle seulement le choix. Quant à moi, l’avais-je la solution miracle pour nous sortir de cette merde ? « Il faut essayer de remonter par où nous sommes venus. » Convenait-il de fouiller chaque pièce dans l’éventualité d’y trouver un survivant ? « De toi à moi, je doute que nous trouvions quoi que ce soit de plus ici, mais peut-être que la voiture n’est pas encore cernée et on ne pourra pas aller bien loin sans elle. Il ne nous reste plus qu’à prier. »

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Appuyée contre la porte, je cherche à chasser toutes mes idées noires, à tenter de me contenir et de ne pas verser dans la panique : elle n’apporterait rien de bon. Elle ne serait bonne qu’à me tétaniser et me rendre incapable de bouger, et j’ai besoin de garder la tête froide, j’ai besoin de me concentrer et d’agir, sans réfléchir au fait que ce qu’il est en train de se passer est complètement fou. « Hey. Qu’est-ce que tu racontes ? » Le brun attrape ma main et moi je vrille mon regard dans le sien. J’ai beau tenter de ne pas sombre face à la panique, c’est tout ce qu’il lui renvoie. Je serre instinctivement mes doigts autour des siens. Nos badinages dans ce bar sont bien loin, et les circonstances font que nous avons tous les deux définitivement arrêté de joueur. « On laisse personne derrière. » J’avoue que je me fiche bien du reste du monde, là, je ne tente qu’à sauver ma peau. « Toi moins que les autres. C’est clair ? » Je déglutis et je hoche la tête alors qu’il tire son ma main pour me ramener un peu plus près de lui. Je le connais à peine, mais j’ai envie de le croire. « Tu me fais confiance, Raelyn ? » Ai-je vraiment une autre option qui s’offre à moi ? « J’ai vraiment le choix de toute façon ? » Je n’ai pas de bonne idée pour m’en sortir, et pour l’instant Amos semble avoir des réflexes bien plus affutés que les miens en termes d’apocalypse zombie. Alors je mets ma survie entre ses mains, consciente qu’il est ma meilleure chance d’en réchapper. Sa confiance en lui m’aide à garder les idées claires. « Il faut essayer de remonter par où nous sommes venus. De toi à moi, je doute que nous trouvions quoi que ce soit de plus ici, mais peut-être que la voiture n’est pas encore cernée et on ne pourra pas aller bien loin sans elle. Il ne nous reste plus qu’à prier. » Je déglutis à nouveau. « La porte va céder dès qu’on s’écartera. » Et ces choses, elles entreront. Je jette un œil à mes escarpins et sans décoller mon corps de la lourde porte en métal, j’ôte mes escarpins l’un après l’autre. « Il va falloir qu’on détale si j’ai bien compris. » Et si la voiture est cernée alors nous n’aurons nulle part où nous réfugier mais il a raison, c’est notre seule solution. Je jette mes chaussures dans un coin, et je relève les yeux vers lui, tentant d’ignorer mon cœur qui bat la chamade. « Je suis prête. » Je n’en sais rien, mais je n’ai pas le choix.

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Bien sûr qu’elle avait le choix. Elle pouvait tout aussi bien me rire au nez et prétendre qu’elle s’en sortirait parfaitement sans moi. C’est probablement le comportement qu’elle aurait adopté en d’autres circonstances. Sur l’heure, mon passé de militaire lui assurait de survivre, si pas indéfiniment, un peu plus longtemps que la moyenne des la population de Brisbane. Cette réalité ne lui échappa vraiment et je ne fus en rien surpris qu’elle opte pour la confiance pleine et entière tandis que je claironne qu’il est hors de question que je l’abandonne sur le bord de la route. Qu’importe ce que j’ai pu la détester. Avant l’accident, j’étais en route pour oublier mon ressentiment au profit des plaisirs de la chair. Qu’est-elle de moins qu’un ennemi à abattre aujourd’hui. Les seuls qui m’inquiètent sont juste derrière cette porte qui menace de sortir de ses gonds. « Je sais. Mais, on ne va pas pouvoir rester dans cette position dans l’espoir qu’ils se calment ou qu’ils s’endorment. Et si ça n’arrivait jamais ? » Toutes les hypothèses, concernant ses monstres, étaient plausibles. Nous ne savions rien d’eux et il n’était plus en mesure de tenir une conversation qui nous éclairerait sur la question. En revanche, nous avons tous deux compris qu’il nous faudrait courir, vite, aussi rapidement que possible, sans tomber. Nous serons forcés de grimper les escaliers quatre à quatre, de nous précipiter hors du bat et prier une puissance divine qui n’a jamais rien fait pour moi pour que cette fois, elle ne m’ait pas oublié, lors du loto de la chance. « Exactement. Tu es prête ? » Elle acquiesça. « Moi pas. Attends. » Je réajustai sur mon épaule les sacs que nous utilisions durant nos voyages à l’armée. J’ai tenté de réajuster le poids, tel que l’on me l’a appris. « Voilà. C’est bon. À trois, on décolle. Et, quoiqu’il arrive, ne me lâche pas. » Puisqu’il est évident que je déploierai toutes mes forces, y compris celles du désespoir pour la tirer derrière moi si elle ne tenait pas la cadence. Je la soulèverais si c’était nécessaire. « 3.2.1. Go. » Nous décollâmes comme un seul homme et, sans surprise, la porte a lâché. Les cadavres s’engouffrèrent à l’intérieur. Leurs corps décharnés s’entrechoquèrent ce qui nous offrit un net avantage, un dont je réalisai l’ampleur : ils sont bêtes. Ils sont moins intelligents que les prédateurs créés par la nature. Leur faim régit leur mouvement, mais leur cerveau est mort. « Ne te retourne pas, avance. » ordonnais-je à Raelyn qui, entraînée par ma curiosité, m’imita. J’avais jeté un regard de trop dans mon dos, mais j’étais tourné vers l’avenir. La porte de sortie du Club était mon premier objectif. Il m’a semblé qu’une voix humaine nous interpella, mais je prêtais ce timbre – Alec ? Mitchell ? – à mon imagination. Sans relâcher la main de Rae, je nous conduis vers l’extérieur. Sous mes yeux ébahis et reconnaissants, la voiture mal garée était seule au milieu d’une ruelle étrangement vide. Je l’ai poussée à l’intérieur. J’ai refermé les portières et, la tête contre le volant, j’ai soupiré pour relâcher la pression.

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« Je sais. Mais, on ne va pas pouvoir rester dans cette position dans l’espoir qu’ils se calment ou qu’ils s’endorment. Et si ça n’arrivait jamais ? » Mon esprit n’est pas fait comme le sien : j’ai du mal à accepter cette situation qui sort clairement de l’ordinaire, du mal à imaginer que ces créatures puissent ne jamais se fatiguer, du mal à imaginer qu’à l’image de celle qui habitait le corps de John, l’une de celles derrière la porte puisse prendre les traits de Mitchell, d’Alec, de Primrose ou n’importe quelle personne arpentant régulièrement le Club. Je réaliserai certainement plus tard l’étendue de la merde dans laquelle nous sommes, pour l’heure, l’adrénaline a enfin achevé son oeuvre : je ne suis plus tétanisée et si je ne comprends pas je m’en fiche : chacune de mes cellules est concentrée sur un unique but, ma survie. Suivre Amos en fait partie, je l’ai rapidement réalisé face à son sang froid, en plus de sa force physique et sa bonne maîtrise des armes. Alors j’ôte mes talons de créateur hors de prix, et si la froideur du bitume contre ma voute plantaire est désagréable, elle l’est moins que l’idée de me faire déchiqueter par ce qui se trouve derrière la porte, quoi que ce soit. « Exactement. Tu es prête ? » Je hoche la tête, le menton tremblant mais une lueur déterminée au fond de l’oeil. « Moi pas. Attends. » Je profite qu’il remette en place son sac pour prendre une grande inspiration et fermer les yeux quelques secondes. Tout va bien se passer, c’est un cauchemar de toute façon. « Voilà. C’est bon. À trois, on décolle. Et, quoiqu’il arrive, ne me lâche pas. » Il tend sa main dans ma direction et ses doigts se referment fermement. autour des miens. « 3.2.1. Go. » Sans demander mon reste je détale en même temps que lui. Quand il jette un regard en arrière, je ne peux m’empêcher d’en faire de même, et je manque de céder à la panique lorsque mes yeux se posent sur les créatures, agglutinées, bien plus nombreuses que je ne l’aurais pensé, qui mettent quelques secondes à réaliser notre présence, et que la porte est ouverte. « Ne te retourne pas, avance. » Sa main tire sur la mienne et j’accélère à nouveau le rythme.

Je trébuche à plusieurs reprises, manquant de tomber mais soutenue à chaque fois par Amos. Je suis pourtant sportive, je cours régulièrement, mais face à la panique j’ai bien du mal à mettre un pied devant l’autre sans avoir le sentiment que je vais m’effondrer. Pourtant, nous arrivons jusqu’à la voiture qui par miracle n’est pas encore assaillie. Le souffle court, plus à cause de l’adrénaline que de la distance parcourue, je lâche alors sa main. « Démarre, démarre. » Il n’as pas réellement besoin de moi pour prendre cette initiative, mais je ne peux m’en empêcher. Quand les roues crissent et qu’il enclenche la marche arrière, je jette un regard effrayé dans sa direction. Plus question de nier l’existence de ces choses à présent. « Putain on va où maintenant ? On fait quoi ? » Je suis pied nu et en robe de soirée moulante, pas réellement la tenue idéale pour fuir. « Tu crois que tout le mondes est... » Comme eux ?

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C’est une course poursuite, mais elle est déséquilibrée, et ça me rassure. Nos assaillants ont l’avantage du nombre, mais ils ne sont pas aussi rapides que je ne l’aurais imaginé. Ils ne sont bien pas malins non plus. Les observer se ralentir, chuter pour les uns et être piétiné auraient pu me rassurer quant à nos chances de survie. Sauf que j’ai bien appris ma leçon, à l’école militaire. Sans objectif, pas d’attention et j’avais beau la fixer sur mon objectif – retrouver la voiture – je redoutais que nous soyons arrêtés par l’un de ses monstres devant la porte ou, en nombre, devant le véhicule. Je ne pus cacher mon soulagement dès lors que nous nous enfermions dans l’habitacle. J’aurais par ailleurs aimé avoir le temps de souffler quelque peu. Ma respiration est erratique d’avoir usé tant d’énergie, d’avoir porté des sacs remplis d’armes et d’avoir tiré derrière moi Raelyn. Elle avait les jambes trop courtes – je les jugeai souvent fort belles – pour se déplacer à la même vitesse que moi. Une de mes enjambées lui réclamait un effort supplémentaire. Mais, nous étions sains et saufs pour le moment. Nous avions survécu à la troisième attaque, la première de cette amplitude et mon cœur, dans ma poitrine, battait à tout rompre. « Oui. Je vais le faire. » promis-je tandis que mes mains tremblent encore un peu. L’adrénaline est retombée un rien trop vite. « Laisse-moi trente secondes. » ai-je donc exigé d’autant que j’étais convaincu d’avoir perçu une voix familière au milieu du champs miné qu’était devenu le Club. Devais-je le souligner à ma partenaire ? Etait-il bon de m’y attarder alors que le danger pouvait surgir de partout ? En pilote automatique, je tournai la clé dans le démarreur et, cette fois, le moteur vrombit aussitôt. Au contraire, mes nerfs auraient lâché, d’autant que j’ignore quelle suite convient pour nous permettre de survivre ? Comment partir ? Où aller ? Est-il sur Terre un endroit sûr ? « Je ne sais pas. » ai-je avoué en rassemblant mes idées. Le tout est de réfléchir méthodiquement, utilement. Mille idées me traversèrent l’esprit. Nous avons des armes, mais ça n’a jamais nourri son homme et un regard pour Raelyn m’assura qu’elle ne pourrait bivouaquer dans cet accoutrement, somme toute fort plaisant avant cette crise – passagère ? Ephémère ? – mais qui serait dès à présent handicapant. « Il faut que tu te changes. Il nous faut de la bouffe aussi. » A un moment donné, il faudra également faire le plein d’essence. « On peut essayer de pousser une pointe jusque chez toi, voir ce qu’on pourrait déjà récupérer et prendre doucement la direction de la marina. Je ne sais pas. » Tout comme j’ignorais si nous étions les seuls survivants. « Tout le monde, non. Mais, beaucoup visiblement. Qu’est-ce qu’on fait si on croise quelqu’un de sain ? »

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Je jette depuis tout à l’heure des regards paniqués vers la porte d’entrée sur QG, si bien que je n’ai qu’une hâte, que Amos démarre et que nous nous tirions d’ici. Je ne réalise pas encore que le soucis est plus global, que nous ne sommes plus en sécurité nul part en ville mais après notre rencontre avec autant de ces créatures, je préfère être n’importe où qu’ici. « Oui. Je vais le faire. Laisse-moi trente secondes.» Je tourne ma tête vers lui et lui accorde enfin mon attention. Centrées sur mes craintes, j’ai presque imaginé Amos comme une sorte de robot surentraîné capable de me sortir de là, j’ai oublié que tout ça n’est pas plus normal pour lui que pour moi, et à voir ses mains qui tremblent, je me dis que ses nerfs à lui aussi sont certainement mis à rude épreuve. Alors je pose doucement ma main sur la sienne et la serre fort quelques secondes avant de la relâcher. Je me fiche que nous nous soyons à peine embrassés : la situation de crise dans laquelle nous somme fait oublier tout le reste. « Je ne sais pas. » Pas plus que moi évidement. Je tente d’oublier l’aspect absurde de cet situation et je ne m’autorise pas à m’effondrer, plus tard, lorsque nous serons à l’abris. Je tente de réfléchir. « Il faut que tu te changes. Il nous faut de la bouffe aussi. » Je hoche la tête, j’en suis venue à la même conclusion que lui de toute façon. Imaginer devoir faire des stocks de nourriture me fait peur, où allons nous ensuite ? « On peut essayer de pousser une pointe jusque chez toi, voir ce qu’on pourrait déjà récupérer et prendre doucement la direction de la marina. Je ne sais pas. » La voiture a démarré et c’est déjà un bon point, sauf que sans savoir vers où aller, cela ne nous avance guère.
« Tout le monde, non. Mais, beaucoup visiblement. Qu’est-ce qu’on fait si on croise quelqu’un de sain ? » Je déglutis, et cette fois ci la réponse est toute trouvée. « On l’ignore. On se défend si il faut, c’est pas le moment de se trouver une conscience. » Je n’ai jamais été une bonne samaritaine et il serait idiot de le devenir maintenant, d’avoir tout d’un coup des scrupules. « Si c’est quelqu’un qu’on connait, on avise. » Je réfléchis et si je ne sais pas vers où il convient de fuir, je sais vers où nous devrions nous diriger tout de suite. « Chez moi ou la marina, ça sert à rien. Si on doit fuir il nous faut bien plus de provisions, et il faut profiter du fait que ce soit le milieu de la nuit. » La plupart des gens dorment, ceux qui sont encore humains se rendront compte de l’étendue du problème demain. Ils chercheront à fuir une fois le jour levé. « Faut pas revenir vers le centre ville. Faut viser un centre commercial, celui d’Ipswich par exemple. Il serait fermé et faudra peut-être se débarrasser des vigiles, si ces choses l’ont pas déjà fait, mais on se sera déjà éloigné de Brisbane et si il faut fuir... » Mon dieu mais que suis-je en train de raconter ? « On sera déjà sur la bonne route. » Ipswich, c’est à une demie heure vers l’ouest. Je ne sais pourquoi, j’ai le sentiment qu’il faut fuir les zones habitées, et vite. Pour aller où ? Ça c’est une autre paire de manches.

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Bien sûr que c’est compliqué de ne pas lâcher prise face à cette situation. M’aurait-elle demandé qu’elles étaient nos chances de survie avant de décoller de cette porte que ma propre réponse m’aurait effrayé. Elles étaient minces. Alors, dans cette voiture, je perds quelque peu l’équilibre. J’ai besoin de souffler, de respirer, de trouver une justification à toute cette merde que nous sommes en train de brasser. Je tombe de haut et, si je crains moins la chute que l’atterrissage, sa main sur la mienne, celle qui la presse l’adoucit. Elle induit que tout va bien se passer, qu’on a de la ressource, qu’il me faut juste une idée brillante pour assurer notre survie. Elle est loin, mais elle existe et, tournant la tête vers elle, quelque peu rassuré, je lui adresse un sourire reconnaissant avant de démarrer le moteur de la voiture, avant d’entamer une discussion pragmatique dont je me serais volontiers passé, mais qui était inévitable. Elle commença par l’inventaire de nos différentes possibilités : son appartement et de la nourriture. Elle acquiesça et j’ajoutai : « Il faudra qu’on se prépare au pire. Ça ne va pas être une partie de plaisir. » Précision en partie inutile. Elle s’en doutait. J’en étais convaincu. L’exprimer à voix haute, c’était de ne pas oublier d’être vigilant, c’était insufflé à mon sang-froid de l’énergie. La question suivante concernait la possibilité de rencontrer d’autres gens qui, comme nous, ne serait pas infecté par cette espèce de maladie ou de folie qui s’est emparée des habitants de Brisbane. En bon militaire, je partais du principe que, celui qui n’a rien d’un ami, se doit d’être sauvé. Raelyn ne l’entendait pas de cette oreille et je ne sais qu’en penser. Faudrait-il réellement nous défendre de nos semblables ? En prenant la direction vers son appartement, je fronçai les sourcils, évaluant les autres possibilités. « Non. En effet, mais tu as vu combien ils étaient là ? » Je lançai vers elle un regard, mais je le reportai aussitôt vers la route. Je n’avais pas envie d’en percuter un à nouveau. « On sera jamais de trop pour les affronter. S’il devenait soudainement intelligent ? S’ils arrivaient à s’organiser ? A ruser ? Tu veux qu’on fasse quoi à deux ? » Était-ce toutefois envisageable dès lors qu’il semblerait que leur cerveau soit déconnecté de toute raison ? Dans le doute, je choisis de me fier à son avis. Un centre commercial avait l’avantage de lui permettre de se changer. C’était un centre commercial, pas une épicerie fine. « Va pour Ipswich. Ensuite, on…verra. » Je pris la première à droite. En chemin, nous croisâmes quelques véhicules abandonnés sur le coin de la route. Certains étaient en feu. Il n’y avait, au sol, aucun corps malgré quelques carambolages. Ces scènes ont un parfum d’apocalypse. « La bonne route pour aller où ? Rae ? Dans les terres ? » Il y aura moins de monde. Ce n’était pas idiot. Je suis déçu de l’admettre, mais je me sens paumé. « Tu as toujours ton téléphone ? » Le mien était HS. « Je vais te donner un numéro de téléphone. » Celui de mon père. « Avec un peu de chance, je saurai où aller. Mais, pour ça, il faut qu’il ne leur soit rien arrivé » commentais-je à voix haute, sans préciser de qui je parlais.

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We are the end of the world
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- premiers jours de l'épidémie

« Il faudra qu’on se prépare au pire. Ça ne va pas être une partie de plaisir. » Je déglutis, et j’ai envie de répondre qu’il ne m’apprend rien. J’ai aussi envie de lui demander d’être un peu plus positif parce que j’ai du mal à le rester, et que cela pourrait m’aider de dédramatiser mais il a raison, nous devons nous préparer au pire, pas nous bercer d’illusions. « Je sais... » Je gromèle dans ma barbe alors qu’il démarre et que vient le temps de décider où il convient de nous rendre. « Non. En effet, mais tu as vu combien ils étaient là ? » Je hoche la tête, respirant toujours difficilement. « On sera jamais de trop pour les affronter. S’il devenait soudainement intelligent ? S’ils arrivaient à s’organiser ? A ruser ? Tu veux qu’on fasse quoi à deux ? » Je secoue la tête. « On peut faire confiance à personne. » Sans surprise, ma misanthropie ressort lorsque je me sens menacée, lorsque je dois affronter une situation compliquée. Je maintiens que je ne veux pas me fier à un inconnu. Mes doigts glissent sur mon téléphone et j’envoie deux messages, l’un à Mitchell et l’autre à Alec, en espérant une réponse. En priant pour qu’ils ne soient pas réduit à l’état de créatures hagardes et agressives. « Va pour Ipswich. Ensuite, on…verra. » Il s’engage sur la voie rapide, et je colle ma tête contre la vitre pour observer les alentours. « La bonne route pour aller où ? Rae ? Dans les terres ? » J’ai les mains qui tremblent, et je n’ai pas la réponse à cette question, alors je me tais et je me contente de tenter d’accepter le spectacle sous mes yeux. « Tu as toujours ton téléphone ? » Je hoche la tête en l’attrapant entre mes doigts. « Je vais te donner un numéro de téléphone. Avec un peu de chance, je saurai où aller. Mais, pour ça, il faut qu’il ne leur soit rien arrivé. » Je tape le numéro qu’il me donne sans me poser de questions, l’heure n’est pas à ça. Je sens le regard d’Amos sur moi alors que je porte le téléphone à mon oreille et les battements de mon coeur s’accélèrent au rythme des sonneries. Finalement, je raccroche en tournant mes yeux vers lui. « Pas de réponse. Mais il est même pas quatre heures, ils dorment peut-être encore, je réessaierai après. » Un instinct me pousse à passer mon téléphone en mode avion, pour économiser la batterie qui lui reste.

Après une longue demie heure de route la voiture se gare enfin sur le parking du centre commercial. Il semble désert, mais je n’ai plus le coeur assez accroché pour d’autres surprises comme celles du Club. Mais nous sommes dans une petite ville, avec un peu de chance tous les habitants dorment encore et les choses ne sont pas encore arrivées jusqu’ici. « Bon, il va forcément y avoir des vigiles. » Mais je ne sais pas s’il vaut mieux pour nous qu’ils soient encore humains ou déjà transformés en créatures. « T’es prêt à toute éventualité ? » Mes doigts se referment sur la crosse de mon arme, et alors que j’ouvre la portière et que mes pieds nus se posent sur le bitume, je tire sur mon robe en déglutissant difficilement.

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Amelyn - dimension zombie- Chapter #1
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Nous ne pouvons avoir confiance en personne. Elle a raison, alors je me tais. Je poursuis mentalement et en silence l’inventaire des données à disposition. Anticiper, c’est la clé de notre survie. J’aurais été tenté de le lui expliquer si elle ne me paraissait pas tendue et terriblement soucieuse. Qui ne le serait pas à sa place ? Nous ignorons où nous allons et dans quelle fange nous pataugerons bientôt. Dans le doute, et conscient que quoiqu’il puisse sortir de ma bouche la crispera encore, je me tais jusqu’à ce que nous approchions du parking. Je venais de lui réclamer le menu service d’appeler mes parents. S’ils étaient vivants – et je priais pour que ça soit le cas – la ferme familiale nous ferait une forteresse intéressante. Elle était reculée de la vile et barricadée par des clôtures qu’ils seraient faciles de piéger grâce à mes compétences d’ancien militaire. Quand on sait déminer, on sait créer des bombes et la maison de mon enfance était remplie de produits chimiques en tout genre. Je retrouvais un soupçon d’espoir tandis que résonne à travers le téléphone la tonalité. Personne n’a répondu et, si Raelyn a tenté de me rassurer, je sus que ça sentait mauvais. Ma mère, elle décroche à toute heure du jour et de la nuit. Ma mère, elle ne dort que d’un œil puisqu’elle est perpétuellement inquiète du sort de ses enfants. Bêtement, naïvement, je m’accrochai à l’éventualité qu’elle soit descendue trop tard pour intercepter l'appel. Elle avait son âge. Ce n’était pas impossible, mais les probabilités étaient minces. Autant dire que je dus déployer un effort considérable pour chasser mes doutes et mes craintes de ma tête tandis que je stationnais le véhicule. « Attends. Si on ne peut faire confiance en personne, on ne peut pas laisser tout ça dans la bagnole. » avançais-je en claquant délicatement la portière de la voiture. Il convenait de ne surtout pas attirer l’attention. « Imagine que ses créatures arrivent et l’encerclent ? On aura risqué notre vie pour rien et sans arme pour nous défendre, nous serons morts. » C’était indéniable. « Soit on prend tout, soit quelqu’un doit rester là. » Autrement dit : toi, ce que je me refusais. « Et là non plus, je ne suis pas sûre qu’on s’en sortira. Il faut que tu charges un peu. » Je lui confiai le sac le moins lourd, quoiqu’il n’ait rien de léger pour autant. « C’est tout ce qu’il nous reste pour le moment, je ne suis pas prêt à le sacrifier après avoir risqué ma vie pour les gagner. » Je m’assurai qu’elle ne perde pas l’équilibre si nous étions forcés de courir. Moi, je me chargeai du mien. « Allons-y. » Et prions, me gardais-je de proposer tandis que s’ouvre la porte vitrée juste devant nous. Il fait atrocement calme en ces lieux et ça m’arrange bien. D’instinct, je me tourne sur Raelyn et pose mon index sur mes lèvres. Le silence révèle toutes les présences indésirables. « Il y a quelqu’un. Regarde. » Une lampe torche balayait les rayons du supermarché.

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- premiers jours de l'épidémie

Il gare la voiture sur le parking, assez loin pour que ne pas nous faire repérer de façon trop évidente, et assez près pour que nous n’ayons pas un marathon à faire pour la rejoindre. « Attends. Si on ne peut faire confiance en personne, on ne peut pas laisser tout ça dans la bagnole. » Je hoche la tête mais grimace devant le souvenir des sac à dos. « Imagine que ses créatures arrivent et l’encerclent ? On aura risqué notre vie pour rien et sans arme pour nous défendre, nous serons morts. » Il a raison, je sais qu’il a raison. « Soit on prend tout, soit quelqu’un doit rester là. » Je secoue la tête. Je sais que je serais laissée en arrière dans ce cas. Et je sais aussi ce qu’il arrive toujours à la fille qui reste en arrière dans les films d’horreur. « Et là non plus, je ne suis pas sûre qu’on s’en sortira. Il faut que tu charges un peu. » Sans répondre je passe le sac à dos sur mes épaules. J’ignore cette certitude qui gronde, qui me dit qu’en cas d’attaque je suis trop chargée pour courir vite et m’échapper. « On aura qu’à prendre un chariot. » Moi, qui n’ai jamais fait mes courses en grande surface de ma vie, je vais me retrouver à aller chercher un caddie avec Amos. Le parfait tableau de la parfaite petite famille, montre bouffeurs de cervelle en plus. « C’est tout ce qu’il nous reste pour le moment, je ne suis pas prêt à le sacrifier après avoir risqué ma vie pour les gagner » Je hoche la tête, je suis d’accord, il n’a pas besoin de me convaincre. « Allons-y. » Le sac chargé sur les épaules, je me mets en route, suivant de près Amos. Lorsque nous approchons de l’entrée du grand centre commercial, je me tends en réalisant que la grille en fer a déjà été forcée et qu’elle est grand ouverte. Nous ne sommes pas les premiers à avoir eu cette idée. Ma main se resserre autour du bras d’Amos, et finalement, alors que nous arrivons au niveau des premiers rayonnages, il m’arrête d’une main sur mon épaule et me fait signe de me taire. « Il y a quelqu’un. Regarde. »

Je m’arrête, et regarde dans la direction qu’il pointe. Effectivement, un faisceau de lumière se balade sur les rayonnages. Sauf qu’il le fait de façon saccadée, et qu’alors qu’il semble se rapprocher, un grognement que je reconnais maintenant trop bien se fait entendre. Il y a bien un vigile, sauf qu’il n’a plus rien d’humain, et la lampe torche pend mollement à sa ceinture. Je chuchote à mon tour. « Il faut se débarrasser de lui. » Je me souviens la façon dont son coup de feu avait sur John a attiré les autres créatures. « Mais il faut le faire sans bruit. » Moi, je ne suis pas sûre d’avoir l’estomac assez accroché pour m’en occuper.

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Nous charger au risque d’être incapable de courir en cas d’attaque ou prendre celui de nous faire voler nos trouvailles. C’est un dilemme cornélien sur lequel je tranche assez rapidement, encouragé par les hochements de tête de Raelyn. Il est hors de question d’abandonner ce que nous avons si chèrement remporté et il n’est pas plus envisageable pour moi d’abandonner ma partenaire de galère dans la voiture. L’idée du chariot me convient et je dodeline du chef. Tandis que nous avançons lentement, j’ai le bras tendu, l’arme chargée entre les doigts, prêt à tirer en cas de pépin. Tout portait à croire que nous ne réchapperons pas à une échauffourée. Les grilles sont déjà ouvertes et, en approchant, la lumière d’une lampe torche m’indique la présence d’un intrus. Je n’ose plus bouger. Je ne connais pas le terrain et, à ce stade, je suis incapable d’évaluer s’il s’agit d’un être humain ou d’un autre de ces zombies. Je n’ose pas fermer les yeux pour me concentrer, mais ce ne fut pas nécessaire. Ce grognement guttural, je le reconnaîtrais entre mille désormais. Il m’arracha un frisson que la prise de Rae sur mon bras accentua pour de tristes raisons. Je préférais largement l’épisode où je vibrais d’anticipation d’un corps à corps endiablé à ce contact par lequel elle me transfère toute sa crispation. Au moins étions-nous d’accord sur la nature de notre futur agresseur et également sur son sort. D’instinct, je poussai sur son épaule pour qu’elle s’accroupisse à côté de moi. « En effet, oui. Tu as déjà tiré avec ça ? » Je pointai son révolver du menton, pour réduire le nombre de mots et donc, l’éventualité d’être repéré. « Tiens-moi ça. Et couvre-moi.» Neutraliser un homme réactif ne m’avait jamais posé de problème. J’avais été entraîné pour ça. « Ne me quitte pas des yeux. » Je m’avançai sans crainte d’être mordu, mais inquiet d’être surpris par quelques-uns de ses congénères. La tâche fut relativement aisée et silencieuse. Satisfait, je fis un signe vers Raelyn et je récupérai la lampe torche. « Pas de petit profit. » chuchotais-je en vérifiant qu’elle fonctionnait. « La lumière n’a pas l’air de les attirer ou il n’y a personne d’autres ici. Avant toute chose, il faut que tu changes de toute façon. Tu ne peux pas rester comme ça. Ce n’est pas le moment de te blesser.» En marchant, par exemple, sur des brisures de verre. Je levai les yeux vers les panneaux indiquant le contenu des rayons en quête du textile. « Ah, et il nous faut la caddie. Il faut qu’on fasse vite. J’ai un mauvais pressentiment. » J’étais tendu de plus en plus tendu. Le plan, c’était ensuite de s’attarder aux conserves. « Je crois qu’il y en a une juste là » Je la pointai du doigt et je me dirigeai vers cette dernière, tendant la main derrière moi pour que Raelyn l’empoigne. Ensemble et personne derrière.

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Le grognement me glace le sang. Je sais déjà que c’est face à l’une de ces chose que nous allons nous retrouver, et j’aurais préféré qu’elles ne soient qu’un mauvais rêve. J’aurais préféré que mes main ne s’enroule autour du poignet d’Amos que pour l’attirer à moi, l’embrasser et coller mon corps contre le sien dans la promesse d’une sensuelle danse à deux. Forcément, alors qu’il me montre le glock du menton, le retour à la réalité est compliqué. « En effet, oui. Tu as déjà tiré avec ça ? » Je secoue la tête. Bien sur que non, je n’ai jamais eu à apprendre à me servir d’une arme à feu. « Je connais la théorie... » Je retourne l’arme entre mes doigts pour tenter de trouver la sécurité, et comment on l’ôte. Ses doigts glissent sur les miens et me montrent comment faire. « Tiens-moi ça. Et couvre-moi. » Je resserre mes mains tremblantes autour de la crosse du pistolet. Si jamais il était attaqué, je serais incapable de le défendre sans prendre le risque de le blesser lui, je ne sais pas viser avec ces choses là. « Ne me quitte pas des yeux. » Je hoche la tête, mais mon coeur bat la chamade dans ma poitrine alors qu’il s’approche de la créature. Pieds et jambes nus, je me sens ridiculement vulnérable et fragile, mais heureusement, il se débarrasse de la créature sans encombre. Moi je ne détourne pas le regard, il m’a fait promettre de ne pas le quitter des yeux, et j’observe, comme fascinée, le corps tomber à terre et Amos se pencher pour attraper la lampe torche. « Pas de petit profit. » Je déglutis et je hoche la tête. Je me fiche qu’il vienne de voler un mort, mais je suis terrorisée à l’idée qu’il y en ait d’autre, et que la lumière les attire. « La lumière n’a pas l’air de les attirer ou il n’y a personne d’autres ici. Avant toute chose, il faut que tu changes de toute façon. Tu ne peux pas rester comme ça. Ce n’est pas le moment de te blesser. » Il a raison, nous devons nous dépêcher et nous tirer vite fait d’ici, avant que d’autres n’aient la même idée que nous. « Ah, et il nous faut la caddie. Il faut qu’on fasse vite. J’ai un mauvais pressentiment. Je crois qu’il y en a une juste là » Il attrape mon poignet et je le suis de toute façon docilement, et une fois qu’il met la main sur le chariot en métal, c’est à mon tour de l’attirer vers le rayon de vêtement que j’ai aperçu du coin de l’oeil. « Je me change d’abord, ensuite on ira chercher des provisions. » Le plan semble lui convenir, et rapidement je me retrouve face aux différents vêtements. Je ne me serais jamais intéressée à ce genre de vêtement en temps normal, mais faire la fine bouche ne me travers même pas l’esprit, et je ne m’encombre pas de pudeur alors que je fais passer ma robe au dessus de ma tête et me retrouve uniquement en petite culotte au milieu du rayon. J’attrape un jean noir dans ma taille et je l’enfile à la hâte, ainsi qu’une brassière et un débardeur de la même couleur. Alors que j’enfile des chaussettes et que je me me dirige vers le bout du rayon pour attraper et lacer une paire de chaussure de running, je me sens un peu moins vulnérable. Je jette un coup d’oeil à Amos, alors que je remonte la fermeture éclair de la veste en cuir que je viens de passer pour finaliser ma tenue. « On devrait prendre quelques vêtements de rechanges non ? » Je pense pratique, et laisse tomber quelques sous-vêtements et débardeur à l’intérieur du caddie, ainsi qu’une grosse veste et un jean supplémentaires. « Bon pour toi maintenant, et ensuite on passera aux vivres. »

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