video killed the radio star (slasher Amelyn #1)

video killed the radio star
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor video killed the radio star (slasher Amelyn #1) 873483867

La couronne est sur ma tête. Le visage de cette idiote de Jessica Summers s’est décomposé lorsque mon nom a retenti dans la salle de balle et, puisqu’elle est une pitoyable actrice, elle n’a réussi à cacher à personne qu’elle était au bord des larmes lorsque la reine de la promotion précédente à posé le diadème sur ma coiffure parfaitement étudiée pour - la défaite n’est pas une option que j’avais envisagée une seule seconde. Le clou du spectacle, ce fut d’être nommé en même temps qu’Amos, le petit ami parfait pour la reine parfait que je suis dans ce lycée. Quoi qu’en disent les mauvaises langues, sortir avec lui n’est en rien un calcul pour gagner en popularité ou en visibilité : il a beau être mignon, charismatique et quaterback de l’équipe de football du lycée, ce ne sont pas ces choses là qui m’ont attirée : je suis tombée amoureuse de lui en un claquement de doigt en début de neuvième et, lorsqu’il m’a invitée à sortir avec lui à la fin de la onzième, j’ai écrit son prénom sur toutes les pages de mon journal intime avec des petits coeurs tout autour.

Rien ne peut gâcher cette soirée. Voilà ce que je me répète alors que j’adresse des signes à la foule en acceptant mon titre de reine du bal de promo quand, soudain, un cri retentit. L’agitation, la panique, les différents élèves commencent à courir dans tous les sens et, bientôt, on entend une voix crier que Brittany Snow a été retrouvée dans les vestiaire des filles, la gorge tranchée et dans une mare de sang. Pire encore, les issues semblent verrouillés et, alors que je me jette dans les bras de mon petit ami, la salle est plongée dans le noir. « Il faut qu’on se tire de ce gymnase, et vite. » Je parle à voix basse puisque je ne veux pas attirer l’attention d’un potentiel tueur sur nous. « Qu’est ce qu’on fait ? » Nous sommes sur l’estrade et, derrière, nous pouvons quitter le gymnase pour errer dans les couloirs du lycée. Mais pour aller ou ? Pour faire quoi ? Je n’ai pas l’intention d’attendre que le tueur de Brittany vienne s’en prendre à moi ou au bras dont je serre le bras si fort qu’il doit avoir envie de hurler.

:

VIDEO KILLED THE RADIO STAR

SLASHER AMELYN #1
@RAELYN BLACKWELL

Nous sommes le cliché des films pour adolescents. Quaterback de mon lycée, je m’affiche avec la capitaine des pompom girls de l’équipe, une jolie poupée qui ne m’a pas seulement séduit pour son statut, pour entretenir ma renommée ou parce qu’elle répondait à tous les critères de la fille parfaite à mes yeux. Non ! Elle m’a charmé pour ses défauts qui la rendent attachantes et touchantes à la fois. Véritable peste pour ses congénères que la jalouse. Elle est avec moi d’une tendresse rare qui m’aide à lui passer ses caprices. Eux-aussi, ils m’ensorcèlent, même quand elle me fait tourner en bourrique pour être chez le coiffeur à 11 heures du matin et parce que la fleur qui DEVRA décorer son poignet ne peut être que rose. Avons-nous donc de quoi être étonné par notre sacre de roi et de reine du bal ? Qui d’autre que Raelyn pour se pavaner avec la couronne et à quel autre bras aurait-elle souhaité se pendre ? Moi, je suis comblé et, pour parfaire le tableau, je l’embrasse tendrement et la serre contre moi pour que la galerie en prenne pleins les mirettes, à commencer par le photographe engagé par l’école pour immortaliser les derniers instants de notre promotion au sein du lycée. Emporté par ce bonheur un peu surfait et futile, je n’envisage pas de ce qu’un drame frappera ce souvenir destiné à nous accompagner du reste de notre vie. Or, il survient. Un cri court dans la nuit. Un hurlement strident qui agite la foule. Elle se presse vers les sorties de secours en sonnant l’alerte au tueur. D’autres, paralysés par le corps comme apparu de nulle part au milieu de la bande d’ados endimanchés que nous sommes, tombe à genoux et sanglote. Moi, protecteur, je ramène Raelyn contre moi en m’interrogeant déjà sur la manière la plus adéquate pour nous sortir de ce merdier. « On trouve une arme, de quoi se défendre. » Peu de chance que nous trouvions un revolver dans le coin. « Dans le bureau du dirlo, je crois qu’il y a une hache enfermée dans un truc en verre, tu sais, pour les cas d’incendie.» Bien entendu, les couloirs sont dépourvus de ce genre de dispositif. Une catastrophe serait trop vite arrivée. Mais, le bureau que je désigne n’a rien d’une forteresse et quitte à prendre le risque de s’aventurer à l’extérieur de l’établissement, alors que la nuit est tombée depuis longtemps, j’aime autant avoir entre les mains de quoi nous protéger. Ce que je n’avais pas prévu, en revanche - pas plus que les marathoniens qui se bousculent devant les issues de secours - en conclusion, derrière direction où nous rendre à moins d’avoir envie d’être ralenti - c’est la panne de courant qui nous plongerait tous et toutes dans l’obscurité. Une panne de courant !!! Mon oeil, ce n’est pas un hasard. « Ok. On ne panique pas. On connaît le lycée comme notre poche. On peut arriver à destination.» Mais sans avoir à disposition un engin de fortune pour combattre. « Tu as ta bombe à poivre sur toi ? » me suis-je enquis au cas où son minuscule sac à main contenait autre chose que son maquillage alors que je me bats avec le cadre en bois supposé servir de décor aux photos pour transformer une largeur et une longueur en espèce de pieu. Un chacun. La fin justifie les moyens.

--- and suddenly
i was there, caught up in a dream, running after a new reality.

video killed the radio star
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor video killed the radio star (slasher Amelyn #1) 873483867

« On trouve une arme, de quoi se défendre. » Si j’avais encore un doute sur le fait qu’Amos est le petit ami parfait, il s’envolerait sur l’instant : il garde son sang froid, il me serre dans les bras comme un chevalier et je me sens presque un peu mieux, je me sens rassurée maintenant qu’il fait rempart entre moi et le moindre emmerde potentiel. « Dans le bureau du dirlo, je crois qu’il y a une hache enfermée dans un truc en verre, tu sais, pour les cas d’incendie. » - « Je te suis, je reste certainement pas toute seule. » Peut-être qu’il m’aurait demandé de me cacher, d’attendre qu’il vienne à mon secours ou je ne sais quoi d’autre mais je ne lui en laisse pas le temps : je prends les devants pour être sûre de pouvoir me cacher dans son ombre tant que le tueur de Brittany sera en liberté.

Les lumières s’éteignent et, moi, je me colle un peu plus contre mon cavalier. Ma main dans la sienne entrave certainement ses mouvements, mais je n’ai pas l’intention de me laisser surprendre, pas maintenant qu’on voit à peine devant soit grâce à la lumière de la lune à travers les fenêtres du gymnase. «Ok. On ne panique pas. On connaît le lycée comme notre poche. On peut arriver à destination.» » - « Comment on va rentrer dans son bureau ? » C’est certainement fermé à clé et peut-être même déjà investi par les adultes. Où sont-ils d’ailleurs, alors que les lycéens courent dans tous les sens ? « Tu as ta bombe à poivre sur toi ? » - « Ce soir ? J’ai à peine la place de faire tenir mon rouge à lèvre là-dedans. » La minuscule pochette suspendue à mon poignet ne compte rien d’utile dans ce genre de situation mais mon petit ami ne s’en formalise pas : il brise en deux le décors du stand photo pour se procurer des pics de bois et m’en fourre un entre les mains. Je ne suis pas gourde, mais je vois mal comment je pourrais me servir de ça. Ma main libre dans la sienne, il m’entraîne dans les couloirs et je le suis trop docilement pour la fille de caractère que je suis : je suis terrorisée. « On a la moitié du lycée à traverser. Et si on croisait celui qui a fait ça à Brittany ? » Je lui parle à voix basse, par peur que le meurtrier, certainement toujours présent dans l’école puisque toutes les issues sont fermées, soit près de nous et nous entende.

:

VIDEO KILLED THE RADIO STAR

SLASHER AMELYN #1
@RAELYN BLACKWELL

« Il n’était pas question que je te laisse là...» l’ai-je rassurée en serrant sa main un peu plus fort. Dieu seul sait ce qui se cache dans ce gymnase transformé en salle de bal. Rien n’affirme, à l’heure actuelle, que l’assassin de Snow n’a pas un complice qui se régale du spectacle et qui est prêt à bondir tel un animal sur les plus faibles d’entre nous. Moi, je n’en suis pas un, de faible. Je ne suis pas un lâche non plus. Dès lors, quoique je sois pris d’un soubresaut au moment où la lumière s’éteint, je ne perds pas les pédales. Je fais preuve d’un sang-froid à tout épreuve tandis que je brise le cadre de décoration destiné à habiller les photos des participants. Certes, les morceaux de bois récupérés n’ont pas ma préférence. Je suis obsédé par l’idée de récupérer dans le bureau du directeur la hache que je convoite et je n’en démordrai pas : je ne m’aventurerai pas à l’extérieur sans être moi aussi dangereux. Dans le fond, je n’ai pas besoin de la bombe au poivre que Raelyn a négligé d’emporter. En posant la question, je ne me faisais pas grande illusion sur la possibilité qu’elle me réponde par une affirmation. « Ouais. Je m’en doutais. Même si remettre du rouge à lèvre sert pas à grand-chose.»Je me charge d’en estomper la couleur à la première occasion. « Et, on rentrera en défonçant la porte ou… en cassant la vitre. Je ne sais pas encore.» Tout occupé à réfléchir aux différents couloirs à franchir pour atteindre notre destination, je ne visualise pas encore la porte, uniquement les différents carrefours. On ne peut plus attendre puisqu'en effet, nous avons du chemin à parcourir et l’obscurité ne manquera pas de nous ralentir. « Si on le croise, on se défend avec ça.» Autrement dit, ce que je lui ai glissé entre les mains. «Mais, on le croisera pas. Il y personne à tuer dans les couloirs.» Aussitôt dit, je réalise de la violence de mes mots et, avant de la tirer par la main et de nous lancer dans cette mission de survie, je prends le temps de la serrer contre moi et d’embrasser son front. « Tout va bien se passer. Tu as confiance en moi, non ? » Aurait-elle raison ? Serais-je à la hauteur ? Capable de nous sortir de ce merdier ? « Allez, on y va. C’est parti.» Déjà nous longeons le couloir en évitant la foule en direction du couloir. Il est plus sombre que je ne me l’étais figuré, mais je ne me démonte pas malgré les bruits ambiants que j’ai parfois l’impression de rêver. Est-ce le fruit de mon imagination que les bruits de pas légers qui semblent avancer dans notre direction ? « Chut. Chu. Bouge plus.» ai-je ordonné, lui intimant d’une pression sur son bras à s’accroupir derrière une rangée de casiers. « Tu entends toi aussi ? »

--- and suddenly
i was there, caught up in a dream, running after a new reality.

video killed the radio star
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor video killed the radio star (slasher Amelyn #1) 873483867

« Il n’était pas question que je te laisse là... » Je sais que non, je sais que, comme moi, Amos imagine un futur à deux, un futur qui dépend grandement de ma survie ce soir : je suis bien plus rassurée qu’avec n’importe qui d’autre, puisqu’à mes yeux, il est de loin le garçon le plus fort et le plus courageux du lycée, voire même du Queensland. « C’est pas pour rien que tu es mon petit-ami. » Parce que je n’aurais pas choisi un garçon moins bien que parfait cela va de soi. « Ouais. Je m’en doutais. Même si remettre du rouge à lèvre sert pas à grand-chose. Et, on rentrera en défonçant la porte ou… en cassant la vitre. Je ne sais pas encore. » Je sais bien que cela ne servira à rien, j’ai peut-être l’air d’une fille superficielle, mais je ne le suis pas tant que ça et, surtout, j’ai plus de suite dans les idées que quiconque le soupçonne, à part le brun, peut-être.

Défoncer la porte, c’est dans les cordes d’Amos, après tout, il est quaterback de l’équipe du lycée : il résiste à des coups d’épaules bien plus déséquilibrant qu’une porte en bois même pas blindée. « Si on le croise, on se défend avec ça. » Je regarde le bout de bois qu’il m’a collé dans les mains en grimaçant : le tueur a poignardé Brittany, dans le dos en plus, alors je doute qu’on soit de taille à rivaliser si on ne trouve pas une meilleure arme. « Avec ça… » Je ne dissimule pas que je suis dubitative. « Mais, on le croisera pas. Il y personne à tuer dans les couloirs. » Tous les élèves sont en train de courir dans tous les sens, de chercher des sorties ou de se planquer dans des salles de classe et, pour les rejoindre, il faut traverser les couloirs. « Il faut qu’on reste prudent. On sait pas qui c’est ni pourquoi il a fait ça. » J’aimerais croire que Brittany l’a mérité et qu’il s’agissait d’une vengeance personnelle, c’est bien moins effrayant qu’un malade qui tue au hasard. « Tout va bien se passer. Tu as confiance en moi, non ? Allez, on y va. C’est parti. » Je hoche la tête : oui, j’ai totalement confiance en lui et, alors qu’il emprunte la direction des couloirs je le suis de près : je n’ai pas envie qu’il me devance ne serait-ce que d’un mètre. Des pas légers se font entendre et Amos m’intime à me baisser en attrapant mon avant bras. « Chut. Chut. Bouge plus. Tu entends toi aussi ? » - « Oui. » Et je tremble de peur. Mais je ne me laisse pas dominer par ce sentiment de frayeur. « Attends. » Le plus silencieusement possible, j’enlève l’un de mes escarpins, puis l’autre : de toute façon ils faisaient trop de bruit. Je lance le premier de toute mes forces à l’autre bout du couloir, puis le second. Contre toute attente, ça fonctionne, les pas s’éloignent en direction de mes pauvres chaussures. « Maintenant, vite ! » Pieds nus sur le carrelage, je cours le plus vite possible, et je m’arrête devant le bureau du directeur. « C’est là. Et c’est fermé. Défonce la porte ! » C’est à Amos de jouer, à présent.

:

VIDEO KILLED THE RADIO STAR

SLASHER AMELYN #1
@RAELYN BLACKWELL

Elle me flatte, ma petite copine. Aurais-je été un héros romantique au sens littéraire du terme ou un gamin qui manque de confiance en soi que j’aurais pu rougir. Au lieu de ça, je bombe le torse. Je m’enorgueillis et glisse dans une remarque un sous-entendu en lien à notre relation qui, j’en suis convaincu, est taillée pour durer. Je me louange alors la grimace de Raelyn en dit long sur mon idée. Elle n’y croit pas à la possibilité que les couloirs soient vides de l’assassin et que nos bouts de bois puissent nous protéger. Je remercie presque les plombs d’avoir sauté - volontairement sans doute - afin qu’elle ne remarque pas qu’elle m’a piqué au vif. Ce n’est pas le moment de céder à la susceptibilité. Aussi ai-je essayé d’en soigner les conséquences en m’assurant qu’elle a confiance en moi. Elle le confirme : je lui en suis gré et, enfin, nous nous concentrons sur l’essentiel : la fuite et la survie. Nous nous lançons dans le couloir avec prudent, comme Rae nous l’a recommandé. Nous cheminons tous deux lentement et à la manière de deux animaux de proie sur le qui vive. Un bruit nous alerte. Notre imagination nous conduit vers la possibilité que le prédateur approche et, baissé dans le couloir derrière un rangée de casiers, je rassemble mes souvenirs en quête d’une approche prompte à sauver notre peau quand Rae agit. Elle ne me surprend qu’à moitié en jetant sa chaussure pour nous offrir une porte de sortie plus qu’acceptable vers les escaliers. Elle est maligne, ma complice, et sur le palier de l’étage administratif, je suis tenté de nous arrêter pour l’embrasser et la féliciter. Sauf qu’elle a hâte, à juste titre, de quitter les lieux. J’ai à peine le temps de dire OUF que je me retrouve devant le bureau de la direction. « Chef, oui, chef.» ai-je plaisanté, priant pour alléger l’ambiance. J’entends qu’elle soit pesante : nous sommes en danger. Néanmoins, la précipitation ne nous mènera plus tard. Faire trop de vacarme non plus par ailleurs et défoncer une porte, c’est bruyant. Qu’importe, elle cède de ses gonds au bout de mon second essai et la hache est là, juste sous nos yeux. Elle est enfermée dans sa boîte de verre qu’il faut briser avec un objet lourd. D’un regard circulaire, je balaie la pièce du regard jusqu’à trouver l’objet adéquat. L’arme contondante entre les mains, je me sens rassuré, puissant et un immense sourire étire mes lèvres. « Vite. Il faut se barrer maintenant. On a fait trop de bruit, on va attirer l’attention.» J’ai à peine le temps de finir ma phrase que nous sommes hélés par les deux petites frappes du lycée. Deux gosses à la vie merdique qui, habituellement, se tiennent à l’écart des gens comme Rae et moi. Ils préfèrent s’en prendre au plus faible, mais aujourd’hui, plus rien ne compte. « Bravo, Taylor. Donne-là nous maintenant. » Ils rêvent éveillés et je ris de leur audace. « C’est ça ! Allez viens, on se barre. » ai-je intimé à ma petite copine, la saisissant par la main, tout prêt à contourner nos pseudos-assaillants. Ils ne me font pas peur malgré leur dent longue. Quant à Raelyn, elle a de la ressource : ce n’est pas la dernière à sortir les griffes.

--- and suddenly
i was there, caught up in a dream, running after a new reality.

video killed the radio star
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor video killed the radio star (slasher Amelyn #1) 873483867

Je suis moi même surprise que mon plan fonctionne : j’ai lancé mes chaussures sans y croire, l’âme en berne puisqu’elles m’ont couté les yeux de la tête, et surtout terrorisée à l’idée que ce que j’entrevois comme une solution pour nous débarrasser du tueur l’aide au contraire à remonter jusqu’à nous. Mais les pas s’éloignent et je n’ai pas le temps de me demander quelle bonne étoile brille au-dessus de ma tête, Amos et moi détalons et, s'il me devance sans mal puisqu’il court plus vite que moi, je ne suis pas en reste. La peur et l’adrénaline me donnent des ailes et j’atteins le bureau du directeur quelques secondes après mon petit ami, qui veille aussi à ne pas me semer. Forcément, sans escarpins, on court aussi plus vite. « Chef, oui, chef. » J’esquisse un sourire peu rassuré et, alors qu’il défonce la porte de son épaule, je me bouche les oreilles, par réflexe et comme si cela allait empêcher le tueur de nous entendre.

Amos trouve l’arme dans sa vitrine et, d’un coup porté avec la pique en bois improvisé, il brise le verre pour s’emparer de la hache. S’il n’était pas mon petit ami, j’aurais peur de lui et c’est parfait : je veux que le tueur de Brittany et je ne sais combien d’autres élèves hésite avant de nous attaquer, ce qu’il fera en voyant le brun. « Vite. Il faut se barrer maintenant. On a fait trop de bruit, on va attirer l’attention. » - « Faut pas me le dire deux fois. » Je sors du bureau, toujours pieds nus, pour me retrouver nez à nez avec deux abrutis dont je ne connais que les surnoms ridicules que je leur ai affublés pour le simple plaisir de torturer mon prochain. « Bravo, Taylor. Donne-là nous maintenant. » - « Dégage pachyderme. Ou je raconterais à tout le monde que tu t’es pissé dessus en voyant le tueur. » Et s’il est question de la parole d’un looser contre celle de la reine du lycée, nul doute que ma version des faits convaincra les foules. « C’est ça ! Allez viens, on se barre. » Amos attrape ma main et, sans un regard pour ces types, je m’élance avec lui dans le couloir. Nous avons une arme, à présent, il nous faut trouver un endroit sûr le temps d’élaborer un plan.

:

VIDEO KILLED THE RADIO STAR

SLASHER AMELYN #1
@RAELYN BLACKWELL

Elle est pied nu désormais et, par réflexe, tandis que je m’apprête à briser le verre de la vitrine à l’aide de mon pieu (et d’un autre objet lourd ramassé sur le bureau du directeur), j’invite Rae à se reculer de quelques centimètres. Il n’est pas question qu’un débris se loge dans l’un de ses orteils. Je n’aime pas qu’elle ait mal et, qui plus est, ainsi blessée, elle nous ralentirait. Or, il y a urgence à déguerpir au plus vite et je peste que ces deux petits imbéciles, sans panache ni envergure, entrave notre route. Je soupire. Raelyn les mouche. J’entreprends, ma main dans la sienne et ma hache dans l’autre, de les contourner en priant, pour eux, qu’il n’essaie pas d’intervenir. Je ne suis pas seulement quaterback. J’ai aussi des années de pratique en matière d’arts martiaux. Je n’aurai aucune difficulté à les mettre au tapis de quelques clés de bras à condition que je suis libre de mes mouvements. Une chance que je tienne mon arme de la main gauche. Alors qu’une main se dépose sur mon épaule, je décoche un coup de poing contre mon assaillant qui pisse le sang. J’ai visé son nez. Il est probablement cassé et, au terme de quelques insultes, tant de la part de son acolyte que de la victime, je me demande si, face au tueur de Brittany, je ferai preuve d’autant de sang-froid. A choisir,, j’aimerais autant ne jamais trouver réponse à cette question qui ne m’occupe déjà plus l’esprit. Je ne songe plus qu’à trouver un abri, où Rae et moi nous serons seuls - à défaut d’être complètement en sécurité - ce qui nous octroie le temps nécessaire à ourdir un plan de survie. Par quelle porte quitter le lycée ? La question reste entière, mais ensemble, nous trouverons une solution. Alors, la tirant par le bras pour qu’elle maintienne le rythme, je cours. Je cours sans trop savoir où aller. « Où ? » ai-je utilement demandé, le souffle raccourci, ce qui m’empêche de formuler des phrases entières. Trouver de quoi nous défendre, je sais faire. Imaginer un plan de repli, c’est moins dans mes cordes. C’est celui de ma complice et, à un autre moment, j’aurais souri d’aise de constater, une fois encore, à quel point nous sommes complémentaires.

--- and suddenly
i was there, caught up in a dream, running after a new reality.

Contenu sponsorisé