ghost in your stereo
Spencer Blackwell & @Winston Ackerman

Ses plans pour la soirée sont tombés à l’eau et elle se retrouve sans plan de secours pour passer une nuit au chaud. Rien de nouveau en soit, mais ça fait chier. La météo annonce du temps pluvieux et clairement, Blackwell préférerait ne pas avoir à être dehors. Capuche sur la tête, mains dans les poches, elle erre dans Brisbane en réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire. Elle veut voir personne ce soir, elle se sent clairement pas la force d' avoir de la compagnie ou des personnes à qui parler. Sans doute serait-il plus sage et préférable de, pour une fois, mettre sa fierté de côté. Elle connaît des gens qui seraient prêts à lui tendre la main (même s' ils se comptent sur les doigts d’une seule.) Mais ça implique bien trop de choses. Rendre des comptes, expliquer en long en large et en travers sa situation, subir le jugement dans leurs yeux, assumer. Elle n’a pas besoin de leurs conseils avisés, elle n’a pas besoin de leur pitié. Hors de question donc d’appeler qui que ce soit à la rescousse. Et puis quand bien même elle changerait d’avis, la batterie de son téléphone est morte de toute façon. Elle s’est fait tirer son chargeur l’autre jour et pour le moment elle n’a pas cherché à le remplacer. A quoi bon, c’est une boucle sans fin. Elle en pique un, on lui reprend, elle en re-vole et ainsi de suite, c’est presque devenu un jeu à force.

Par conséquent, ses options pour la soirée sont plutôt limitées. Retourner dans un squat ? Non, pas ce soir. Trop de monde, trop de variantes qu’elle ne contrôle pas. Aller s’installer sous le couvert d’un vieux bâtiment à peu près abandonné ? Bof. En cas de dernier recours peut-être. S’il ne fait pas encore froid, ça viendra dès que ses vêtements auront pris la flotte. D’ailleurs, elle reçoit déjà les premières gouttes d’eau sur le haut du crâne.

C’est au détour d’une ruelle qu’elle aperçoit cette voiture isolée, garée sous un lampadaire à l’ampoule grillée. Et dans son esprit, la seule chose à laquelle elle peut penser, c'est le fait que ce véhicule esseulé serait parfait pour passer la nuit au sec. Alors Spencer observe les alentours avec toute l’attention dont elle est capable, se grille une clope pour ne pas avoir l'air trop suspecte au cas où un œil un peu trop curieux la repère. Elle a pas besoin qu’on lui pose des questions chiantes quand elle rôde de la sorte. Mais il est tard et elle est bel et bien seule dans la rue. Alors la jeune femme s’approche, toujours sur ses gardes, toujours prête à taper le meilleur sprint de sa vie si la situation venait à tourner au vinaigre. Rien ne vient, personne ne vient. L’air de rien, Spencer fait le tour de la voiture, s’assure que personne d’autre n’a eu l’idée saugrenue de dormir à l’intérieur (ça serait con, avouez.). Le modèle de voiture a l’air relativement récent et elle doute pouvoir utiliser une technique de crochetage classique. Exit le slim jim ou le cintre. Elle n’a clairement pas le matériel nécessaire pour ouvrir ce type de bagnole. Sa seule option serait de casser un carreau pour y glisser sa main et déverrouiller l’engin de l’intérieur. La pluie commence à redoubler d’intensité et à ce rythme là, elle sera trempée jusqu’aux os d’ici quelques minutes. Ou alors… Elle tente sa chance sur la poignée, des fois que l’esprit étourdi du propriétaire ait oublié de fermer. Bingo. La chance semble pour une fois lui sourire, la porte s’ouvre, pas d’alarme qui se déclenche, c’est presque trop beau. Mais vu la trombe d’eau qu’elle commence à se prendre, elle n’attend pas beaucoup plus longtemps pour s’engouffrer dans le véhicule. Elle jette son mégot sur le bitume et claque la portière arrière. Un soupir de soulagement s’échappe d’entre ses lèvres alors que la pluie battante martèle la carlingue. Et en dehors de ça, le seul bruit qu’elle perçoit est celui de sa respiration.

Puisqu’elle est là, elle se permet un bref coup d’oeil dans l'habitacle, à la recherche de n’importe quoi qui puisse lui servir. De la bouffe, un truc qu’elle pourra revendre, elle s’en fout tant que ça rentre dans ses poches. Après quelques minutes à farfouiller, elle regarde son maigre butin qui tient dans une main; un paquet de chewing-gum entamé, une clope à moitié écrasée et qui a certainement vu des jours meilleurs. Pas grand chose, donc. D’un geste un peu agacé, elle appuie sur le bouton pour verrouiller le véhicule, histoire de ne pas avoir de visiteur importun pendant la nuit. Au mieux, Spencer se recroqueville sur elle-même, s’installant sous son hoodie encore humide pour essayer de s’endormir. Le bruit ambiant de la ville ne l’a jamais trop dérangée et vu son état de fatigue, c’est pas très compliqué de trouver le sommeil pour quelques heures. Le tout sera de se réveiller avant que le propriétaire ne se pointe.  

Et elle a cette impression désagréable de n’avoir fermé les yeux que quelques minutes lorsque les verrous de la centralisation s’activent et la réveillent en sursaut. Elle cligne des yeux, met quelques instants à réaliser ce qui est en train de se passer et puis il est trop tard. La porte côté conducteur s’ouvre et quelqu’un s’installe derrière le volant avant de refermer. Et merde. Le garçon a l’air d’être pressé, il n’a rien remarqué et Spencer se fige derrière sa couverture de fortune. C’est à peine si elle ose respirer. Elle lève les yeux vers le rétroviseur et il lui faut un nouveau moment pour savoir où elle a déjà vu le conducteur. Sourcils froncés, elle peut pas s’empêcher de railler ; « Putain c’est une blague... » ça sort tout seul et elle reste interdite. Oups. Quelle débile, elle vient de dévoiler sa présence et certainement de flanquer une belle frousse à l’autre. Bon, puisqu'elle est découverte maintenant... Elle se redresse en grommelant, prête à se tirer vitesse grand V si la situation le demande. « T'énerve pas okay, ta caisse était ouverte. » quelle idée de pas verrouiller sa voiture dans un endroit pareil. « Du coup j'l'ai fermée, tu devrais même me remercier au final. » bah oui, qui sait ce qui aurait pu arriver.

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C’est qu’il manque de causer un accident l’idiot. A se demander où est-ce qu’il a récupéré son foutu permis et pourquoi il a encore le droit de conduire. Spencer fait de son mieux pour ne pas lui hurler au visage d’arrêter de faire le con et de pas donner des coups de frein comme ça. Puis, lorsqu’il se retourne, tu dédramatises un peu la situation. S’agirait pas de se prendre un revers de batte ou ce genre de connerie. S’il n’a pas l’air amusé, il n’a pas non plus l’air en colère. Plutôt surpris, à vrai dire. (No shit.) Il la dévisage un instant, semblant finalement la remettre. Ca fait une paire d’années qu’ils ne se sont plus vus, et croiser des têtes qu’elle connaît, ça l’amuse clairement pas. Surtout quand la tête en question, c’est celle de Watson la balance. Elle l’a pas oublié, son coup de poignard dans le dos. Et elle s’est toujours juré qu’un jour elle lui rendrait la pareille, peut-être que ce jour est enfin arrivé. « Et donc quand une bagnole est ouverte toi tu rentres par charité? » il fait l’offusqué et la blonde roule des yeux de manière si peu discrète que s’il y avait quelqu’un derrière elle, ça se serait vu. « C’est l’idée ouais. » qu’elle souffle sur un ton emprunt d’une ironie certaine. « Imagine si quelqu’un de mal intentionné l’avait fait à ma place, t’aurais plus eu d’voiture et t’aurais eu l’air encore plus con. » est-ce que c’est une très bonne idée de l’insulter gratuitement alors qu’elle est littéralement coincée sur la banquette arrière de son ancien camarade de classe ? Rien n’est moins sûr. (Non, non, c’est même carrément une sacrée idée de merde. Mais elle peut pas s’empêcher d’être insolente avec les gens qu’elle n’apprécie pas tellement.) Et puis c’est la faute à qui réellement ? Celui qui a pas de tête et qui oublie de verrouiller sa caisse, ou celle qui saisit juste l’opportunité de passer une nuit au sec ? « C’est quoi ce genre d’habitude de vérifier si une voiture est ouverte ou fermée? T’as rien d’autre à foutre? » si elle avait su où elle fouait les pieds, elle l’aurait piquée sa bagnole. Au moins elle aurait pu aller se garer ailleurs et avoir un réveil tranquille. Et ça lui aurait servi de leçon à l’autre. « C’était un pari débile. » qu’elle grommelle en se dépêtrant au mieux de sa veste pour se redresser sur le siège. Son dos craque alors qu’elle s’étire. Elle a pas super bien dormi, et avec l’humidité elle est bonne pour avoir des courbatures pour les prochains jours à venir. Mais c’était probablement mieux que chopper la crève. « Mais qu’est ce que tu fous dans ma voiture Spencer?! » ah le voilà qui s’énerve. La blonde grimace et plisse le nez, secouant la tête. Si son foutu téléphone avait sonné, ils se seraient même pas croisés. A force, elle va finir par croire que tout est contre elle en permanence. « Mais crie pas putain, tu casses le crâne. » à moins que ça soit un effet secondaire de toutes les saloperies qu’elle consomme. Mais y' a pas moyen qu’elle l’assume. T’façon elle assume jamais rien. Si quelque chose se passe, vous inquiétez pas, Spencer trouvera un coupable et une raison pour laquelle elle est toujours parfaitement innocente. « T’es un peu vieille maintenant pour fuguer et te réfugier dans une voiture, non? » elle ricane. Il croit quoi ? Qu’elle crêche toujours chez les vieux, à devoir supporter tous ces nouveaux mômes aux histoires tragiques ? Elle a bien assez à gérer sans avoir à supporter de les entendre se plaindre en permanence. Ils se débrouillent, elle aussi, tout le monde est content. « Une fugue ? J’ai plus quinze ans, j’ai plus de comptes à leur rendre non plus. » alors qu’elle sait très bien qu’elle aura toujours une main tendue avec sa famille d’accueil si jamais il lui prenait l’idée saugrenue de demander de l’aide. Chose qu’elle ne fera pas. « J’te l’ai dit, c’était un pari à la con. Rentrer dans une voiture et y passer la nuit. » le mensonge sort tout seul, à croire qu’il a été travaillé et répété. Au cas où. A croire qu’elle a l’habitude et que c’est une seconde nature chez elle. « Et estime toi heureux que ça soit qu’moi, parce que les autres voulaient carrément piquer ta caisse pour aller la foutre à la flotte. » en espérant qu’il cherche pas à retrouver ces fameux autres. Au pire elle le guidera jusqu’à un quartier sacrément mal famé, ça lui flanquera la frousse. « Et puis la prochaine fois, t’oublieras pas de fermer, voilà. » et de son côté, elle oubliera pas de pas s’approcher de ce modèle de voiture.

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Spencer Blackwell & @Winston Ackerman

« Et toi t’es bien intentionnée? » elle prend un air offusqué. Décidément, elle a raté une carrière prolifique d’actrice, Blackwell. Qui sait combien de récompenses elle aurait pu obtenir grâce à ses talents naturels. Quelle tristesse, cette opportunité manquée. « Toujours. Tu sais bien que je suis une sainte. » plutôt une sacrée emmerdeuse ouais. Spencer affiche un sourire faussement innocent. Winston sait tout aussi bien qu’elle que sainte est sans doute le dernier mot qui vient à l’esprit quand on demande de la décrire. Elle est chiante, pas fiable pour un sous, et rien chez elle n’inspire la confiance quand on la connaît un minimum. Mais c’est de bonne guerre dans cette situation particulière.

« Mais j’en ai rien à foutre Spencer. » et le revoilà en train de crier. Spencer grommelle et met les mains sur ses tempes dans le vain espoir d’apaiser ses maux. Quelle idée ça aussi, d’autant porter la voix dans un si petit espace. Il est surpris, c’est bon, tout le monde a compris, il peut baisser d’un ton et arrêter d’assaillir les tympans de la blonde de la sorte. Elle agite la main vers lui, lui signifiant de se taire. Elle lui a demandé une fois et il renchérit, c’est quoi qu’il comprend pas dans crie pas ? « C’est bien pour ça que je dis que t’es un peu vieille pour ça. T’es sure que t’as pas 15 ans finalement? Un pari, t’es sérieuse? » elle s’étire et soupire. Les vraies raisons, elle ne les donnera pas. Alors il devra se contenter de l’image de la meuf n’ayant jamais pris le temps de grandir. Elle souffle du nez dans un ricanement et hausse les épaules, désinvolte au possible. « Très sérieuse. » on croirait presque qu’elle a répété ce genre de texte. Mais c’est qu’elle en a tout un stock, des mensonges du genre. Et tous peuvent s’adapter aux diverses situations qu’elle peut rencontrer. « Faut savoir s’amuser, tu sais. » qu’elle ajoute en regardant par la fenêtre. Et au pire il va faire quoi ? Aller la balancer aux flics ? Elle se sera tirée loin de sa bagnole avant qu’il ait le temps de s’en rendre compte. « Merci? » ah voilà enfin un peu de reconnaissance, c’est pas trop tôt. « Y a pas d’quoi. » c’est qu’en plus, elle le dit avec un sourire narquois accroché aux lèvres. Ce genre de sourire en coin qui en dit long. Le genre d’attitude qui fait savoir que tout ça, c’est du foutage de gueule dans le fond. Elle sait très bien qu’elle est en tort et qu’elle n’a pas à se trouver là. Winston aussi. Mais est-ce qu’elle va l’assumer et s’excuser pour autant ? Certainement pas.

Ca klaxonne derrière et tu roules des yeux. Les gens sont toujours si impatients. Le brun redémarre, laissant tout le loisir à Spencer de l’observer pendant qu’il est concentré. Il a pas beaucoup changé, depuis toutes ces années. Il a grandi, comme Spencer. Sans doute qu’il se souvient même plus du sale coup qu’il lui a fait. « T’as rien touché j’espère. » elle fait semblant de réfléchir. Si, bien sûr que si elle a touché à plein de trucs. Mais il a l’air au moins aussi à la dèche que lui alors elle a rien trouvé d’intéressant à prendre. Donc son bordel est encore là. « Quoi t’as peur que j’tombe sur tes capotes usagées et oubliées sous ton siège ? » pourquoi être gentille et avenante quand elle peut être cynique et désagréable. Elle ricane et secoue la tête. « Non, j’ai rien touché. » au pire il aura qu’à vérifier quand il sera garé. Au pire il pleurera son paquet de chewing-gum manquant à l’appel. « Tu descendras à l’hôpital et t’appelleras tes potes pour qu’ils viennent te chercher, du coup. » « A l’hosto ? » qu’est-ce qu’il va foutre là-bas ? Il est malade ? Bah. Pas son problème à Spencer. « Bon. Ouais, okay. J’ai des trucs à faire dans le quartier. » allez, elle peut bien être un peu conciliante et profiter d’un taxi gratuit. Elle a rien à foutre de ce côté là de la ville, mais elle pourra en profiter pour aller voir des gens. « Par contre j’ai plus de batterie. » implicitement “si t’es vraiment sympa tu peux me prêter un chargeur”. « Tu vas foutre quoi à l’hôpital, t’as rendez-vous ou un truc du genre ? » pas vraiment intéressée par la réponse, c’est plus histoire de faire la conversation. Rattraper le temps perdu, c’est pas tellement dans ses projets.

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Spencer Blackwell & @Winston Ackerman

« Je vois que c’est l’éclate, ouais, de dormir dans une bagnole. » effectivement, y a beaucoup plus fun pour s’amuser. Mais depuis quand il est si premier degré, Ackerman ? C’est tellement chiant les gens sérieux. « J’avoue j’ai un peu mal au dos, mais ça va. » est-ce que ça étonne qui  que ce soit qu’elle trouve encore le moyen de se plaindre alors qu’elle est la seule fautive dans toute cette histoire ? Pas vraiment. « Non, au moins ça aurait fait le ménage. » elle ricane, forcément. C’est qu’il a plein d’espoir le garçon. « Ew nan. T’es fou j’touche pas à ça moi. » il l’a prise pour une femme de ménage ou quoi ? C’est pas parce qu’elle a l’habitude de foutre tout ce qu’elle peut dans ses poches qu’elle est prête à ramasser n’importe quoi. Même elle a des limites.

Elle accepte de se laisser conduire jusque dans le quartier de l'hôpital, prétextant d’avoir des affaires en cours dans la zone. « Vérifier que toutes les voitures du quartier soient bien fermées? » de nouveau, Spencer s’étire et soupire. « Crois moi, ça peut être un métier d’avenir. » c’est fou le nombre d’étourdis qui oublient de fermer leurs caisses le soir. Elle va pas s’en plaindre cela-dit, ça arrange bien ses petites affaires. « J’y travaille. Je suis interne là bas. » ah, cool. Ca doit être super chiant comme boulot. « J’ai pas l’impression que t’aies un taf toi, non? » « J’deale du shit et j’vis dans un penthouse. » il sent le ton ironique, là ?

Elle pourrait argumenter longtemps, mais le téléphone de Watson se met à sonner. « Tu te tais. » il se la joue autoritaire et ça la surprend un peu. Néanmoins, elle soupire et n’écoute pas tellement  la conversation, se concentrant quelques instants sur l’extérieur de la voiture. « J’ai eu… » Spencer affiche un sourire amusé alors qu’Ackerman semble chercher ses mots. Est-ce qu’il va dire à tout le monde qu’il se retrouve avec une passagère clandestine ? A tous les coups il va jouer la carte de l’otage et ça va foutre la merde. « Y’a une fille qui était pas vraiment en forme près de ma voiture. Alors je la ramène. » elle lâche un ricanement peut-être un peu trop audible. « Elle va bien? Je dois prévenir le service d’urgence? » sourcils froncés, elle lance un regard dissuasif à Watson. Il veut leur créer des emmerdes à tous les deux ou ça se passe comment. Pas de service d’urgence, pas de comité d’accueil. « Non. Non non non. Je crois juste qu’elle a trop bu et qu’elle s’est fait mal. Fais chier elle est en train de dégueuler dans la bagnole... je te laisse. » juste pour la comédie, Spencer se met à imiter le bruit de quelqu’un qui gerbe. Parce qu’elle est plutôt sympa et que d’une certaine façon, ça peut aider Watson à crédibiliser son histoire. A l’instant où il raccroche, la blonde se met à ricaner. « Tu aurais pas bu hier soir, par hasard? » elle arque un sourcil, à la fois amusée et un poil inquiète aussi. Elle peut bien lui filer un coup de main si vraiment il en a besoin si ça peut éviter qu’il se remette à gueuler et qu’il réveille une nouvelle fois son mal de crâne. « Peut-être un peu ? T’as quoi en tête ? » parce qu’elle a pas tellement envie de rentrer dans l’hosto pour se faire examiner en détail. Ca serait risquer de trouver des traces de toutes les saloperies ingérées la veille et elle a clairement pas besoin que quelqu’un vienne lui poser des questions gênantes. « Par contre continue à conduire comme ça et j’vais vomir pour de vrai. » il est un peu brusque dans sa façon de piloter, merde quoi.

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Spencer Blackwell & @Winston Ackerman

Elle est crevée, complètement épuisée. Son mal de dos et de crâne lui donnent une patience proche de zéro et ça lui demande beaucoup d’efforts de pas être juste désagréable. Parce que rien n’empêche Watson de juste appeler les flics et de la foutre dans la merde s’il en a envie. Bien sûr, elle compte pas attendre de se faire embarquer si jamais c’est le cas. Pour l’heure, elle profite d’un trajet moins cher qu’un taxi sans même avoir à sortir du lit (en quelque sorte), et ça c’est pas donné à tout le monde.
Spencer plaisante sur sa situation, prétend être devenue une baronne de la drogue ou une connerie du genre juste pour ne pas avoir à donner la vérité bien moins reluisante. Noyer le poisson, c’genre de connerie, elle sait faire et elle s’est jamais gênée. Son hôte reçoit un appel de son boss et bon, c’est pas tellement sa faute à elle si il est en retard. Elle écoute distraitement le tout, roule des yeux devant la pauvreté du mensonge sorti et lui prête même un pseudo coup de main en faisant des bruitages de qualité discutable. Mais hé, c’est l’intention qui compte nan ? Watson semble pas très bien encaisser la pression imposée par son patron et c’est pas faute d’avoir essayé de le blinder à l’époque. Tout ça pour qu’il lui plante un couteau dans le dos à la première occasion qu’il a eu de sauver ses miches et les apparences. Quel rat. Toujours amère qu’elle est de cet événement pourtant lointain, Spencer ne le fout pas dans la merde plus que nécessaire. Pire, même, elle considère carrément d’accepter de lui venir en aide pour pas qu’il se fasse taper sur les doigts en débarquant au boulot. « Je crois me souvenir que t’es bonne comédienne. » « Si j’ai pas fait carrière dans l’cinéma c’est uniquement pour laisser une chance aux autres. » qu’elle ricane en roulant des yeux de façon un peu trop dramatique pour être crédible. « A charge de revanche. » la blonde n’a aucune foutue idée de comment réclamer sa dette, mais elle oublie jamais ce genre de chose. Techniquement, ça fait deux trucs qu’il lui doit, puisqu’il s’est toujours pas excusé d’avoir été une saloperie de balance. (Non, elle n’est pas rancunière.) « Les lits de l’hôpital sont plutôt confortables. » elle ricane en secouant la tête. Si l’idée d’un lit confortable lui plait bien, elle ira pas crécher volontairement dans un endroit pareil. « Je rentre pas dans l’hosto, je fais pas d’examen, rien du tout. » elle râle en remontant sa capuche sur sa tête façon gamine boudeuse. Non, hors de question qu’elle laisse le moindre doc s’approcher d’elle. Le trajet se termine et Watson gare sa caisse un peu trop proche de l’entrée à son goût avant de descendre. « Tu fais ce que tu veux après. Sois bourrée juste cinq minutes. » elle échappe un soupir et fait un bref signe de main l’air de dire “ouais ouais cause toujours”. Le temps qu’elle descende à son tour et qu’elle s’étire, une voix les interpelle. « Besoin d’un coup de main? » ah merde. Elle prend appui sur la bagnole et secoue la tête. « Nan m’sieur, tout v’bien. » la voix un peu traînante, imitant sans doute un peu trop bien les personnes qui n’ont plus toutes leurs capacités motrices à cause de l’alcool. Spencer affiche un grand sourire vers le type en blouse blanche. C’est son signal pour pas rester dans les parages, ça. « J’un peu trop fêté hier soir et m’sieur Watson a bien voulu m’embarquer quand j’lui ai dit qu’ma grand-mère vivait à côté. » d’un geste de main approximatif, elle pointe du doigt un bloc de bâtiments de l’autre côté du parking. « Du coup heu merci pour tout et à l’prochaine. » qu’elle continue en manquant presque de trébucher sur un nid de poule. Putain le service d’entretien des hôpitaux c’est vraiment pas ça, c’est un coup à se tuer cette connerie. « Oups. » elle ricane un peu et continue à s’éloigner en surveillant du coin de l’oeil le collègue de Watson. Elle a pas envie qu’il commence à la suivre et à vouloir la garder en observation pour une intoxication à l’alcool ou c’genre de connerie. S’il fait le moindre pas dans sa direction, elle détale.