don't let me be misunderstood
Jo Carter & @Megan Williams

Elle passa l’éponge sur l’ego de la blondinette qui ressorti au moment où elle lui demanda si elle se foutait de sa gueule, roulant des yeux en s’en examiner l’intérieur de sa boîte crânienne qui se resserrait sous ses analyses dures mais justes. Elle lui demandait son avis, elle le lui donnait sans se sentir obligée de polir les angles pour qu’elle évite de se faire mal ; quand on fait son lit, on se couche, c’était un adage qu’elle aurait bien pu lui claquer à la tronche s’il elle ne lui donnait pas l’impression qu’elle passait beaucoup trop de temps avec des membres du troisième âge. Pourtant, elle y croyait dur, à l’idée que quand on sème les graines de sa déroute, c’est à nous, et nous seul, de la cultiver pour en récolter les fruits pourris. Elle ne ne lui dirait pas comme ça, parce qu’elle avait tout de même ses limites dans l’honnêteté, mais Megan méritait bien ce qui lui arrivait. Après tout, c’était elle qui le cherchait, à jouer sur plusieurs tableaux en prenant en compte les conséquences qu’une fois qu’elles lui tombaient sur le bout de son nez parfait "Je veux bien le croire. Mais t’es quand même là à te demander si c’est une bonne idée de choper la perche qu’il te tend. Si t’en avais vraiment, t’hésiterais même pas à bloquer son numéro et à poursuivre ta vie sans en avoir quelque chose à foutre." En matière de fierté, elle savait de quoi elle parlait, alors elle pouvait se permettre d’avancer ce genre de choses sans avoir à rougir de quoi que ce soit. Comme si c’était son genre de toute façon "Et elle, elle a sans doute jamais attendu de lui qu’il la trompe avec la copie conforme de Marylin. Mais quand elle l’apprendra, si elle est pas déjà au courant, ça va sans doute lui faire un choc de se rendre compte qu’elle a épousé rien de moins qu’un modèle-type. J’espère qu’il est canon au moins." Parce que comme ça, elle ne lui trouvait rien qui valait son pesant de cacahuètes. Elle ne prétendait pas que tous les hommes étaient menteurs et infidèles, mais elle ne prétendait pas le contraire non plus.

Dans le fond, elle s’en foutait de l’autre femme, celle qui avait officialisé son union avec l’amant de Megan. Mais en même temps, elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un peu de compassion pour elle ; elle ne la connaissait pas, mais elle savait que confrontée à Megan, elle perdait la compétition à coup sûr, c’était comme ça. Lui lâchant le bras quand elles quittèrent le club, elle la gratifia de son dernier ressenti dans l’espoir de lui mettre un peu de plombs dans la tête et lui faire réaliser que c’était à elle de voir, que c’était à elle de peser le pour et le contre.
Elle quémanda de nouveau sa bonne parole. Jo soupira en prenant soin d’opérer un peu de distance avec ce qu’elle pensait vraiment et ce que la jeune femme voulait entendre. Elle lui demandait d’être honnête, mais chaque fois qu’elle l’était, elle se braquait. On pouvait dire ce qu’on voulait de Jo, elle remarquait ce genre de choses. Et parfois, dans sa grande bonté, elle consentait à faire des efforts parce que ça la faisait se sentir un peu mieux, de faire comme si elle ne passait pas sa vie à cracher sa bile là où elle pouvait sous le prétexte qu’elle était  profondément malheureuse. Elle donna au temps l’opportunité de s’étirer un peu, laissant ses yeux soulignés de mauve se perdre dans les détails désuets de la rue dans laquelle elles avaient atterries. Elle finit par trouver son silence pesant, de fait elle haussa les épaules pour entamer sa nouvelle salve de mots prononcés mélodieusement, vrillant ses iris dans celles de Megan "Que tu finisses par craquer ? Si t’en as envie, sans doute que non." Que pouvait-elle lui dire de plus ? Qu’elle était chiante avec ses conneries ? Quelque chose lui disait qu’elle le savait "C’est pas des principes, c’est du bon sens. Cherche pas des problèmes là où il devrait pas y en avoir. T’es censée être mariée et heureuse, ça ferait mauvais genre." Encore dans le milieu dans lequel elle évoluait maintenant, avoir un amant ou une maîtresse, ça faisait presque partie de la panoplie du base du bon bourgeois.
Son coup de coude la fit avancer sur le trottoir avec un léger sourire pour qu’elle ne l’atteigne pas. Jo remonta l’anse de son sac sur son épaule, attendant qu’elle arrive à sa hauteur pour laisser un pfft filer de ses lèvres quand elle la questionna sur Nicholas — qu’elle désigna par d’autres adjectifs, ce qui la fit rire sous cape, un coin de son visage légèrement remonté "Tu veux vraiment savoir, ou tu te sens juste mal de m’obliger à gérer tes conneries ? Parce que je te préviens, tu vas être déçue si je lève le voile." Elle pencha la tête sur le côté, faisant danser ses sourcils en signe de fausse provocation quand elle ajouta, sa voix opérant une embardée vers les graves "C’est mon voisin. Sa grand-mère et la mienne sont potes de bingo" Dans le fond, ça la vexait presque qu’elle et Charlie puissent penser qu’elle faisait dans le basique. Mais en même temps, ça l’amusait de jouer le mystère et de ne pas être plus précise pour désigner la place que prenait son fameux voisin au sein de cette existence qu’elle menait sans plus trop y croire.

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Megan Williams & @Jo Carter

« Je veux bien le croire. Mais t’es quand même là à te demander si c’est une bonne idée de choper la perche qu’il te tend. Si t’en avais vraiment, t’hésiterais même pas à bloquer son numéro et à poursuivre ta vie sans en avoir quelque chose à foutre. » Elle me montre la situation sous une lumière nouvelle qui me déplait, elle scande des vérités auxquelles je préfèrerais rester sourde. Bien sûr qu’elle marque un point, Joséphine. Bien sûr que, si j’écoutais ma fierté, je ne donnerais même pas l’heure à Scott s’il me la demandait. Sauf que c’est plus compliqué que ça puisque, en me courant après, il répond à un besoin tribal : ne pas être laissée pour compte. M’entendre dire de la bouche de quelqu’un, n’importe qui, qu’il a besoin de moi et que je compte. Je le tais, puisque je doute que la brune soit capable de comprendre tant je sais que ce besoin m’est propre, et qu’il est malsain. « Et elle, elle a sans doute jamais attendu de lui qu’il la trompe avec la copie conforme de Marylin. Mais quand elle l’apprendra, si elle est pas déjà au courant, ça va sans doute lui faire un choc de se rendre compte qu’elle a épousé rien de moins qu’un modèle-type. J’espère qu’il est canon au moins. » - « A défaut d’avoir épousé un type modèle. » J’esquisse un sourire amusé. Si quiconque se demandait encore si je ressens la moindre pitié pour la femme bafouée de mon amant, il trouverait sa réponse dans ma façon de tourner tout ça en dérision : je me moque bien d’elle, et je me moque de ses sentiments ou du fait qu’elle serait blessée d’apprendre la traîtrise de son cher et tendre. « Je vais prendre ça comme un compliment. » La comparaison avec Marilyn. « Il est canon. » Je pianote sur mon téléphone, à la recherche d’une photo du brun. « Tiens, regarde. » Je confie mon téléphone à Jo, avant de le récupérer pour le ranger au fond de ma poche.

« Que tu finisses par craquer ? Si t’en as envie, sans doute que non. » Je sonde son regard à la recherche d’un indice qui me dirait qu’elle me dit juste ce que j’ai envie d’entendre. Je n’en trouve pas : elle a l’air sincère. « C’est pas des principes, c’est du bon sens. Cherche pas des problèmes là où il devrait pas y en avoir. T’es censée être mariée et heureuse, ça ferait mauvais genre. » - « Tout est dans le mot censée. » Mariée, je le suis sans qu’il ne soit possible de jouer avec les mots. Mais heureuse, le suis-je ? Si je réfléchis trop longtemps à la réponse à apporter à cette question, n’est-ce pas la preuve que je manque de quelque chose ? Est-ce d’amour ? D’attention ? D’affection ? « Je tâtonne encore, pour ce qui est de savoir ce qui me rend heureuse. » Je lui donne un coup d’épaule délicat. « Je te tiendrai au courant quand j’aurais trouvé. » Force est de constater que j’admets presque que je vais craquer.

« Tu veux vraiment savoir, ou tu te sens juste mal de m’obliger à gérer tes conneries ? Parce que je te préviens, tu vas être déçue si je lève le voile. » - « Fais moi rêver, Joséphine Carter. » Je peine à croire que sa vie sentimentale est aussi ennuyeuse qu’elle ne veut bien l’admettre. Dans mon imaginaire, elle est simplement trop pudique ou trop réservée pour tout me confier comme moi je peux le faire avec elle. « C’est mon voisin. Sa grand-mère et la mienne sont potes de bingo. » - « Sa grand-mère et la tienne sont potes de bingo et toi être lui être pote de ? » De coucherie ? Si elle me répond qu’ils ne font que jouer au scrabble, je lèverai les yeux au ciel de la plus théâtrale des façons. « Parce que pour t’entourer de mecs mystérieux et charismatiques, t’es plutôt douée. » Je laisse planer ma phrase quelques secondes, avant d’ajouter. « J’ai rencontré ton Edge. Celui qui ouvre un studio photo. Pas mal. »

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Jo Carter & @Megan Williams

Jo pourrait faire remarquer à Megan qu’on a pas tous le luxe de se faire ramener un bon époux sur un plateau d’argent. Emballé, pesé, prêt à l’emploi… et encore, vu ce qu’elle en faisait de son époux-parfait, quelque chose lui disait qu’il y avait une chose qu’elle devrait penser à faire, et c’était de la boucler. Mais elle ne lui dit rien, se perdant un instant dans ses pensées pour revenir à l’essence même de leur conversation et remettre les choses dans le bon ordre dans son esprit, à défaut de pouvoir les lui dire pour éviter qu’elle prenne la mouche encore une fois. Quand on tombe amoureux pour de vrai, on passe une moitié du temps à annihiler les défauts de l’autre pour en faire un idéal et c’est à double tranchant, il ne fallait pas qu’elle l’oublie ; dans la plupart des cas, rien n’est prémédité et on se retrouve à découvrir des facettes de l’autre au fur et à mesure, bonnes comme mauvaises. Alors elle non plus, elle n’avait pas pitié de la femme du mec qu’elle se tapait en toute connaissance de cause, pourtant à côté de ça elle trouvait l’attitude de Megan bien condescendante. Et venant d’elle, ça voulait dire quelque chose. Mais après tout, grand bien lui faisait de se fendre la poire au détriment du malheur d’autrui. Elle ne croyait pas à grand-chose Jo, néanmoins elle voulait bien croire au karma, probablement parce qu’il lui était revenu à la figure avec trop violence pour qu’elle oublie qu’elle lui en devait une.
Elle se pencha sur l’écran du téléphone portable de Megan et elle finit par le prendre entre ses mains pour avoir une meilleure vue du cliché qui s’y étalait comme une preuve irréfutable que putain, elle faisait vraiment des choix de merde, Barbie "Si on aime les nids d’oiseaux et les rides précoces je suppose qu’il l’est, ouais." Si elle devait donner son avis, elle préférait Démon. Dans les deux cas, elle ne mangeait pas de ce pain-là comme le traduisait l’expression qu’elle emprunta sans pour autant en dire davantage, rendant son téléphone à Megan qu’elle regarda avec un sourcil arqué lorsqu’elle remit les pendules à l’heure et qu’elle souligna son choix de vocabulaire avec l’air de celle qui le regrette "Hey, je te signale que t’as pas refusé le marché. Ça te plaît déjà plus de jouer la comédie ? La lune de miel a pas dû être aussi géniale que ça." Contre toute attente, elle lui fit de la peine, la blondinette et elle posa sur elle le genre de regard un peu vide qui reflétait cette inexpérience qu’elle avait dans l’action même de réconforter quelqu’un qu’elle aimait.

Elle ne fit rien, la regardant juste se détourner d’elle avec l’impression qu’elle portait le poids du monde sur ses frêles épaules. Si elle avait bien du mal à se dire que ce n’était pas bien fait pour sa gueule, elle prit conscience qu’elle n’aimerait vraiment pas qu’elle se rende malheureuse à cause de ses choix. C’était ce qui était en train de se passer toutefois, elle n’en finissait plus de creuser sa tombe et alors qu’elle ne mâchait pourtant pas ses mots pour lui faire entendre à quel point elle avait tort de s’en remettre à son instinct, le suivant sans y réfléchir davantage, elle se trouva bien impuissante et se demanda ce qui l’arrêterait vraiment.
Elle ne trouverait pas la réponse aujourd’hui, Megan déjà rendue à s’intéresser à sa vie sentimentale. Elle ne prétendait pas qu’elle était ennuyeuse, elle avait juste d’autres choses à foutre que de tomber amoureuse du premier ou de la première venue. Si ça réconfortait Barbie de penser qu’elle enchaînait les rencards, c’était son problème ; enfin il ne fallait pas exagérer non plus et quand Nicholas s’immisça dans la conversation, devenant le centre des visions lubriques de Megan, elle s’arrêta de marcher et fronça le nez "Potes de rien du tout, c’est un cas social." qu’elle commença, reprenant sur un ton un peu moins offusqué "Mais c’est un bon musicien. On fait des trucs de temps en temps." Et quand elle disait des trucs ça n’impliquait rien de sexuel. Elle ne le précisa pas cependant, penchant la tête sur le côté en prenant l’air de celle qui s’apprête à faire preuve de patience alors qu’elle n’en avait pas ne serait-ce qu’une particule dans son corps pétri de mauvaise foi "Je sais que ça va te paraître incroyable, mais dans mon monde, être pote avec un mec c’est plutôt sain. C’est pas obligé de passer à la casserole à un moment donné tu sais, y a pas d’ambiguïté." Surtout pas entre elle et Nicholas ; et encore moins entre elle et Edge qui fût soudainement mentionné par la jeune femme qu’elle regarda un air de dire tu te fous de ma gueule "Il est quasi-marié. Je suis pas sûre que c’est solide son histoire, mais laisse-le y croire le temps que ça dure… et de ce que j’en sais, t’es pas son type, alors on se calme sur les yeux doux." Elle en savait quelque chose simplement parce qu’à une époque pas si lointaine, elle lui choisissait ses lots à lever pour bien finir la soirée ; jamais elle ne se serait arrêtée sur Megan qu’elle continua à regarder en biais, le coin de ses yeux commençant à la chatouiller de maintenir cette position de jugement à peine dissimulé "Essaye pas de changer de sujet pour te détourner de tes conneries. Y a rien à savoir si ce n’est que je suis pas assez conne pour accepter de me maquer avec le premier portefeuille venu, moi." Ça c’était de la méchanceté gratuite, qu’elle fit passer comme une lettre à la poste en l’attrapant par les épaules pour coller sa joue à la sienne et lui dire en minaudant "T’es ma trophy wife préférée tu le sais, si je reste chaste et célibataire c’est dans l’espoir que tu te souviennes que c’est moi l’amour de ta vie, ma chérie." Et le hahahaha qu’elle laissa filer en inclinant la tête en arrière, il était aussi exagéré que les paroles qu’elle venait de prononcer, mais ça ne l’empêcha pas de claquer un baiser humide sur la joue de la jeune femme dont elle se décolla en se mettant à rire pour de bon cette fois.

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Megan Williams & @Jo Carter

« Si on aime les nids d’oiseaux et les rides précoces je suppose qu’il l’est, ouais. » Je fronce les sourcils avant de ranger mon téléphone dans ma poche. Je n’ai pas besoin de jeter un coup d'œil à la photo que j’ai présentée à Jo pour me conforter dans mon opinion : Scott est un homme séduisant ou, en tout cas, à moi il me plait atrocement. Si j’ai du mal à m’en détacher, il ne s’agit pas que d’une attirance physique mais elle y est malgré tout pour beaucoup. Son âge, la brune le connaissait déjà - ou en tout cas, j’avais dit qu’il était plus vieux que moi sans préciser à quel point - et j’en suis de toute façon intimement persuadée : elle exagère. Elle n’est capable que de critiques le concernant, et c’est exactement pour ça que je l’ai choisie comme amie proche : Jo a beau être une garce, elle est loyale. Quoi qu’il arrive et quelles que soient les conneries et histoires sordides dans lesquelles je me suis empêtrée, je sais qu’elle me viendra en aide. En ronchonnant certes, mais elle ne manquera jamais à l’appel et cette fois ne fait pas exception : elle est team Megan au point de nier que Scott est un homme charmant. « Personne ne me mérite, c’est ça ? » La conclusion, elle est déclamée avec un air théâtral dont moi seule ait le secret. « Hey, je te signale que t’as pas refusé le marché. Ça te plaît déjà plus de jouer la comédie ? La lune de miel a pas dû être aussi géniale que ça. » Renfrognée - je le suis surtout parce que je suis consciente au fond que j’ai fait une connerie et que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même - je lui présente mon majeur et un immense sourire comme seule réponse.

« Potes de rien du tout, c’est un cas social. » - « Donc t’emmène le cas social avec lequel ta grand-mère joue au bingo à mon mariage, c’est ça ? » A d’autres, il ne se trame peut-être rien entre eux, mais elle en est forcément proche d’une certaine façon. Une bien moins intéressante mais puisque je suis une bonne amie - ou en tout cas que j’ai promis de l’être - je m’y intéresse toutefois. « Mais c’est un bon musicien. On fait des trucs de temps en temps. » - « Des trucs du genre adolescents en impro sur wonderwall dans la cave de vos parents ou quelque chose de plus abouti ? » Cette fois-ci, je suis réellement intéressée. La carrière musicale de Joséphine est un vrai tabou. J’ignorais même qu’elle s’était remise à chanter sur son temps libre. Envisage-t-elle un retour dans l’industrie musicale, quelle que soit l’échelle ? « Je sais que ça va te paraître incroyable, mais dans mon monde, être pote avec un mec c’est plutôt sain. C’est pas obligé de passer à la casserole à un moment donné tu sais, y a pas d’ambiguïté. » Je voudrais rétorquer, mais même moi je ne suis pas capable d’autant d’hypocrisie. J’ai beau chercher, mon entourage masculine est réduit à des types avec lesquels je couche ou avec lesquels j’ai déjà couché - comme c’est le cas d’Aiden, bien qu’il n’y ait plus la moindre ambiguïté entre nous. Alors oui, je fais partie de celles qui sont fermement persuadées que l’idée traverse au moins l’esprit de la plupart des représentants de la gente masculine, à un moment ou à un autre. « Il est quasi-marié. Je suis pas sûre que c’est solide son histoire, mais laisse-le y croire le temps que ça dure… et de ce que j’en sais, t’es pas son type, alors on se calme sur les yeux doux. » - « Pour qui tu me prends ? » Je roule des yeux en les levant au plafond. « Je suis pas une briseuse de ménage. » Ahem. Pas tout le temps. « Et je suis pas débile. J’ai pas vu sa copine mais suffit de voir comment ses yeux s’illuminent quand il parle d’elle. C’est pas mon genre non plus de toute façon. » Je hausse les épaules, pas vexée pour un sou puisque, la vérité, c’est que je prêchais le faux pour savoir le vrai. Sauf qu’elle est soit très secrète, soit sa vie est d’un calme aussi plat qu’ennuyeux. « Mais ses photos sont correctes et son offre a l’air sérieuse. Alors, merci, je suppose. » Correctes, dans ma bouche, elle sait que c’est un sacré compliment.

« Essaye pas de changer de sujet pour te détourner de tes conneries. Y a rien à savoir si ce n’est que je suis pas assez conne pour accepter de me maquer avec le premier portefeuille venu, moi. » - « Arrête de faire la gueule Joséphine. Je t’emmènerai faire du shopping pour ton anniversaire. » Je la nargue même si, dans les faits, j’ai réellement envie de faire plaisir à ceux que j’apprécie maintenant que je peux le faire. Le prendrait-elle mal, si je lui offrais sans raison particulière un sac de créateur ou une somptueuse étole ? « T’es ma trophy wife préférée tu le sais, si je reste chaste et célibataire c’est dans l’espoir que tu te souviennes que c’est moi l’amour de ta vie, ma chérie. » Elle dépose un baiser sur ma joue et, moi, je passe un bras autour de ses épaules. « Pourquoi tu crois que je t’ai proposé un sauna ? » Parce que je suis un véritable lézard, attiré par le soleil et la chaleur sous toutes ses formes, véritable Australienne que je suis. « T’as pas besoin de me brosser dans le sens du poil va, tu l’auras ton diamant. » Le rôle de la fausse sugar mommy, tant que ce n’est que de Jo qu’il est question, il me convient.

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Jo Carter & @Megan Williams

D’une certaine manière, non, personne ne méritait Megan. Est-ce que Jo appuya ses dires à haute et intelligible voix ? Plutôt crever ouais, elle n’était pas là pour lui passer de la pommade et prétendre que tout ce qui sortait de sa bouche était un trésor. Certes, elle faisait des choix discutables, seulement elle restait attachante et bonne copine. Avec elle du moins, et même si elle avait eu du mal à lui pardonner l’histoire avec Charlie, quand elle s’était servie d’elle pour ses conneries, elle restait persuadée qu’elle ne la ferait jamais à l’envers contrairement à d’autres. Peut-être qu’elle se fourvoyait, elle n’aurait qu’à s’en prendre qu’à elle-même si elle venait à lui faire un mauvais coup de plus. En attendant, elle préférait croire que ce qu’il y avait entre elles étaient de l’amitié solide, qui leur permettait à l’une et à l’autre d’avoir moins de trucs sur la conscience quand elles rentraient chez elles après une journée passée ensemble. Megan méritait de l’honnêteté et elle lui en donnait chaque fois un peu plus. Pas comme ceux qu’elle laissait se glisser dans ses draps, c’était une certitude. Encore une fois, grand bien lui faisait de se mettre des œillères et d’aimer se faire malmener le corps et l’esprit ; elle était là pour lui rappeler de façon aussi détournée qu’un peu brutale que oui, elle méritait mieux que tout ce qu’elle s’imposait depuis quelques temps déjà.

"Il adore les mariages. J’ai juste voulu être sympa, ça m’arrive parfois tu sais." qu’elle se défendit avec mauvaise foi, oubliant au passage de souligner qu’il était à peu près la seule personne convenable qu’elle avait dans son entourage à laquelle elle avait immédiatement pensé pour l’accompagner à cette petite sauterie. On disait ce qu’on voulait de Nicky, qu’il était niais, qu’il était bizarre, qu’il était tout et rien à la fois… mais il n’avait pas fait tache au milieu des couverts et des gobelets en or de la réception de mariage de la blondinette. En plus, elle disait vrai, il kiffait les mariages, à presque chialer aux échanges de vœux et alliances. Pouah, Nicholas "Il écrit des trucs, il me demande mon avis de temps en temps." Même s’il ne le lui demandait pas, c’était dans son sang d’imposer son avis aux autres, comme si ça la brûlait de l’intérieur de le garder pour elle. Elle marque une pause indéchiffrable avant de reprendre sur le même ton, faisant fi que ça pouvait être une information importante, une once de quelque chose qui fit battre son cœur plus vite et faire briller ses yeux bruns "Je lui ai proposé d’enregistrer ses démos pour les distribuer à droite et à gauche. Rien de sérieux, je crois, c’est juste pour rendre service parce qu’il sait pas bien comment faire pour vivre de tout ça." Pour rendre service, quand on connaissait Josephine Ophelia, on savait qu’elle ne rendait pas service sans en tirer quelque chose. Là en l’occurence, c’était la satisfaction de se poser pour chanter sur des titres qui valaient le coup. Rien de plus. Elle ne prétendait pas vouloir remettre le nez sur une scène, elle ne prétendait pas vouloir débouler dans les charts avec le titre du moment, elle ne prétendait pas vouloir faire partie d’une quelconque liste qui mettait en exergue son talent inné ; elle voulait juste faire autre chose que se lever, s’occuper d’Ava et bosser. Elle ne le dirait pas de cette manière, Megan ne cherchait pas à lever le voile sur ce qu’elle ressentait vraiment de toute façon. Elle voulait juste savoir qui elle baisait. En l’occurence personne, pas même son voisin à la mâchoire carrée et aux doigts calleux de trop de cordes pincées.
"Je suis pas une briseuse de ménages, dixit celle qui se tape un mec marié en l’étant elle-même." Elle était curieuse de savoir ce que comportait le deal qui la liait à Damon, si lui aussi allait voir à droite et à gauche. Ça, plus que ce qu’elle lui dit à ce moment-là, ça la fit pouffer de rire sur le moment, la faisant passer l’éponge sur l’affront que lui faisait Edge de ne lui avoir jamais faire rencontrer sa meuf, à elle ,on plus. Elle penserait à lui envoyer un message pour lui demander pourquoi, supposant qu’il avait peur que bobone pique une crise en sachant qu’il allait employer une bombe atomique, même si elle n’était pas son type. C’était facile de devenir le type de quelqu’un, elle en savait quelque chose "Ouais, de rien. Il est plus sympa que son air d’action-star bodybuildé le laisse supposer, je crois qu’il peut vraiment t’apporter un truc si vous réussissez à vous entendre." Elle pencha la tête sur le côté, songea au fait qu’il voulait photographier sa grand-mère. Elle penserait à le lui rappeler, ça aussi. Mais pas pour l’instant. Pour l’instant, elle comptait bien parler d’autre chose, profiter un peu des potins que Megan avait à raconter sur la famille qu’elle avait rejointe en s’unissant au rejeton du clan. Collées l’une à l’autre, à s’avancer vers le carrosse de Barbie, elles se mirent à rire ; bientôt Elle ferait semblant d’être agacée par tout ce qu’elle apprendrait, mais elle ne ferait pas semblant en revanche de s’inquiéter pour la jeune femme quand elle s’apercevrait que si elle donnait l’impression d’aimer sa nouvelle vie, elle s’en lasserait bien vite — au point, peut-être, de s’en rendre malheureuse ?

rp terminé.