@ezra beauregard

(dimension spatiale) « S’il me touche encore avec sa tentacule, je la lui coupe. » De son regard noir - littéralement -, elle prévient l’homme à ses côtés. Lily en serait capable et, au-delà même d’en être capable, c’est le poison mortel au bout de ses deux canines finement taillées qu’elle sent contre sa langue. Dans son organisme, il est indolore et totalement inoffensif, mais inoculé à un membre de n’importe quelle autre espèce, il devient rapidement mortel. Et par rapidement, il est en réalité question d’une mort lente, arrivant uniquement sur plusieurs heures et contre laquelle il n’existe aucun remède connu à ce jour. Pour cette raison, le venin naturellement conçu par les femelles de son espèce est d’une rareté absolue, ce qui rime avec prix mirobolant. Quelques gouttes données ci et là lui ont permises de devenir l’une des femmes les plus fortunées du HMAS.

A ses côtés, Ezra agit tel un garde du corps. Haut de ses presque trois mètres, il accuse une carrure impressionnante, bien que Lily estime en retour qu’il n’est capable de jouir que de cette dernière: aujourd’hui encore, après plus de deux décennies à ses côtés, elle continue de penser qu’il devrait s’endurcir pour être véritablement capable de composer avec leur nouveau monde. D’autres lui volent ses promotions au sein de la police de l’air et de l’espace, ce qui la met chaque fois un peu plus dans une colère rage. Aujourd’hui, il est supposé avoir la réponse de la hiérarchie quant à sa dernière demande. « Ce que tu as à me répondre décidera de mon humeur et donc du sort que je lui réserve. » Annonce-t-elle d’un ton plat, son visage une fois de plus dévié à cause d’un coup de tentacule dudit individu. Il ne le fait sans doute pas exprès, mais elle jure qu’elle tient une solution rapide pour qu’il ne le fasse plus jamais, tout court.

« S’il me touche encore avec sa tentacule, je la lui coupe. » Et rien qu’à entendre les mots sortir de la bouche de la jeune femme, il déglutit avec peine. Pourtant, ce n’était pas à lui que ces derniers étaient adressés, mais il savait pertinemment qu’elle ne plaisantait pas lorsqu’elle disait cela, et il n’aimait pas imaginer à quel point cela pouvait être douloureux de se faire couper une tentacule par une femme qui ne prenait pas ses menaces à la légère. Qui plus était, si elle décidait d’aller au bout de sa cruauté - ce qui était souvent le cas -, il y avait fort à parier qu’une tentacule y passerait et qu’une ou deux gouttes de poison se perdraient dans l’événement sans faire exprès.

A ses côtés, Ezra faisait presque pâle figure, là où pourtant il avait pour lui l’avantage de la taille. Mais la prestance de Lily n’avait d’équivalent que la cruauté de son poison, et lorsqu’elle lui jetait ce type de regard alors que ce dernier ne lui était pas réellement destiné, il ne savait faire autrement que de rentrer encore davantage la tête dans ses épaules malheureusement. « Ce que tu as à me répondre décidera de mon humeur et donc du sort que je lui réserve. » - « Par rapport à la pieuvre derrière toi ou par rapport à la promotion ? » Il n’avait pas spécialement envie de répondre à la question, mais il savait pertinemment que le choix ne lui appartenait pas vraiment. « Pour la promotion, j’ai rendez-vous dans une heure pour que mon supérieur me dise ce que ça donne. » Il jeta un coup d’oeil en arrière avant d’enchaîner sur la seconde partie de sa réponse. « Pour l’autre… Tu sais très bien que je peux pas te laisser te débarrasser de lui comme ça. » Il connaissait on ne pouvait mieux les dégâts qu’elle était apte à faire, et il n’était pas question qu’en tant que policier de l’air et de l’espace, il assiste à ça. Il serait obligé de l’immobiliser pour la faire emmener, de le faire interroger par l’un de ses collègues qui ne serait pas très tolérant de sa présence, de remplir un rapport, de… La liste le fatiguait déjà d’avance. « Laisse moi lui parler. » Alors, se retournant, Ezra fit finalement face à l’octopus… et voyant qu’il s’apprêtait à retenter quelque-chose allant à l’encontre de quelqu'un de bien plus affutée que lui au conflit, il soupira lourdement avant de regarder Lily. « Donne moi trente seconde que je change de rue et que je fasse comme si j’avais rien vu. » Il détestait la paperasse, et hors de question de s’embarrasser avec des idioties de la sorte alors que dans une heure il aurait peut-être enfin gagné une promotion.

« Par rapport à la pieuvre derrière toi ou par rapport à la promotion ? » Quel sort pourrait-elle bien réserver à sa promotion, au juste ? Il sait très bien sur quel sujet elle attend de ses nouvelles, tout comme elle comprend plutôt aisément qu’il n’a rien de positif à lui annoncer à en juger par les pincettes qu’il semble prendre avant d’oser en parler. S’il avait eu la promotion, il le lui aurait déjà annoncé en sautant de joie, n’est-ce pas ? « Pour la promotion, j’ai rendez-vous dans une heure pour que mon supérieur me dise ce que ça donne. » A chaque nouveau mot de sa part, l’humeur de Lily s’assombrit. « Cela veut donc dire que tu n’as pas insisté pour avoir une réponse immédiate ? Et pourquoi est-ce qu’il aurait la moindre raison de douter, d’ailleurs ? » Non seulement il n’a pas écouté son conseil pour oser demander son dû et exiger ce qui devrait être sien, mais surtout il a peut-être dit quelque chose de travers qui pourrait faire revoir à la baisse toute possibilité d’ascension professionnelle. De sa promotion dépend pourtant leur possibilité d’habiter dans cette capsule dont Lily rêve tant, celle-là même réservée aux familles d’officiers de l’espace. « Tu ne lui as pas dit que tu étais peut-être allergique au soleil de Mars, au moins ? » Ils ne le savent pas vraiment, alors autant ne pas alarmer quiconque avant l’heure.

« Pour l’autre… Tu sais très bien que je peux pas te laisser te débarrasser de lui comme ça. »
« Seulement lui couper une tentacule. »

Qu’il ne lui fasse pas dire ce qu’elle n’a pas dit, voyons. « Donne moi trente seconde que je change de rue et que je fasse comme si j’avais rien vu. » Il change d’avis à la vitesse de l’éclair alors qu’un sourire amusé naît doucement sur le visage de la jeune femme, qui sait déjà ce qu’elle a à faire. Ainsi, elle se dirige à pas de loup derrière l’octopus tout en profitant de l’omniprésence d’Ezra qui détourne son attention et, sans se faire repérer un seul instant, elle transperce de ses canines la chair presque gluante de l’animal. Ce dernier se retourne, ayant senti le morsure telle une piqûre mais étant encore incapable de savoir ce qui l’attend. « Désolée, j’ai marché sur une tentacule. » Elle mime de s’excuser platement avant de prendre le bras d’Ezra contre le sien, mine de rien, le coeur léger. Ce n’est que lorsqu’elle pose son regard sur le bout de la rue que son regard change et qu’elle dédie ses prunelles noires à son compagnon, se retournant face à lui et l’empêchant ainsi davantage. « Y’a un collègue à toi en face. Je suis sûre qu’il m’a vu. » Il peut lui tenir compte de la situation: s’il s’approche d’eux, ils sont finis.

Au regard qu’elle lui jetait, il savait qu’il ne donnait pas les bonnes réponses - mais pour sa défense, il lui disait la vérité au moins. « Cela veut donc dire que tu n’as pas insisté pour avoir une réponse immédiate ? Et pourquoi est-ce qu’il aurait la moindre raison de douter, d’ailleurs ? » - « Non j’ai pas insisté, je voulais pas les brusquer et risquer de perdre la promotion comme ça… » Parce-qu’à la place de ses supérieurs, il en aurait marre qu’on leur lèche les bottes ou qu’on tente de se montrer supérieur pour graver les échelons; alors il avait appliqué le comportement le plus contraire pour être sur que cela n’arrive pas et pour se donner toutes ses chances. « Je leur ai même dit qu’ils pouvaient prendre leur temps pour répondre, je crois. »

« Et non, ils ont pas vraiment de raison de douter… » - « Tu ne lui as pas dit que tu étais peut-être allergique au soleil de Mars, au moins ? » - « Non, ça j’ai bien compris qu’il fallait pas que j’en parle. » Ca l’inquiétait beaucoup, mais il avait compris à force qu’elle insiste que ce n’était pas nécessaire l’alerter tout l remonte avec cette histoire. « Je leur ai peut-être parlé de la fois où j’ai perdu connaissance quand on passait par le troisième changement de gravité, sur la mission de le Grande Lumière. » Et c’était surement sur ce point là qu’ils allaient se montrer réticents.

Autant réticent que pouvait l’être Ezra au début face à l’envie de Lily de se débarrasser du poulpe qui devenait oppressant. « Seulement lui couper une tentacule. » Il savait que ce n’était jamais vraiment qu’une seule tentacule. Mais pour la laisser agir de la sorte, il lui fallait détourner les yeux, le regard, s’éloigner de quelques mètres histoire de dire j’étais au courant de rien monsieur l’agent je vous jure; ce ne serait pas la première fois, malheureusement. L’octopus focalisa son attention sur un Ezra fuyant et faisant exprès d’attirer son regard dans sa direction, Lily fit son affaire. « Désolée, j’ai marché sur une tentacule. » Il secoua quelque peu la tête alors qu’elle le rejoignait en quelques enjambées, attrapant son bras pour continuer d’avancer dans la rue. « Un jour ça tournera mal. » Qu’il lui glissa à l’oreille.

Et apparemment, ce jour pouvait être aujourd’hui. Trop rapidement pour qu’il puisse faire quoi que ce soit, Lily était devant lui l’empêchant d’avancer plus. « Y’a un collègue à toi en face. Je suis sûre qu’il m’a vu. » Véritablement en toute discrétion, Ezra reporta son regard sur le collègue en question - mais ce dernier avait le regard vers eux, la main se portant vers son arme électrique à sa ceinture. Il serra les mâchoires. « Je confirme: il t’a vu. » Lentement, Ezra leva une main pour la poser en douceur sur l’épaule de Lily, afin de la laisser dos à la manche désormais. « Il a sa main sur son arme, je doute que ce soit pour me la montrer. » Il soupira. « Je pense qu’on peut définitivement dire adieu à ma promotion. » Son regard s’abaissa dans celui de Lily. « Rentre à la maison par le chemin des inter-ponts. Je vais lui parler comme si de rien n’était pour le distraire le temps que tu partes. Ensuite, on se rejoint dans une heure au deuxième sous-sol du passage lunaire. On avisera à ce moment là. »

« Non j’ai pas insisté, je voulais pas les brusquer et risquer de perdre la promotion comme ça… Je leur ai même dit qu’ils pouvaient prendre leur temps pour répondre, je crois. »
« Oh, Ezra. »

Elle n’est en rien surprise par ce qu’il lui annonce là, mais elle mentirait si elle disait ne pas être tout de même un brin déçue. Ezra mérite cette promotion, vraiment. Elle le sait parce qu’elle le connaît et non parce qu’elle partage sa vie. Simplement, si elle ne se bat pas pour lui, il est loin d’être capable de le faire seul. « Je leur ai peut-être parlé de la fois où j’ai perdu connaissance quand on passait par le troisième changement de gravité, sur la mission de le Grande Lumière. » Et si elle se retient de déjà ajouter un autre oh, Ezra, c’est uniquement parce qu’elle roule des yeux en même temps qu’elle laisse sa tête retomber sur le côté pour marquer son agacement. « Je t’avais dit qu’ils n’avaient pas besoin de l’entendre. » Et elle lui a bien dit qu’il valait mieux pour lui ne surtout pas en parler, même s’ils abordaient la question d’une façon ou d’une autre. C’est un entretien de capacité et de motivation, non de santé.

Ezra a au moins la chance de ne plus être le centre de son attention lorsqu’un octopus a le don de venir titiller ses nerfs avec le genre d’acte qu’elle ne sait pas laisser impuni en retour. « Un jour ça tournera mal. » Elle sourit fièrement. « Un jour. » Mais pas celui-ci… ou peut-être que si. Rapidement, le ton de la brune change alors qu’elle repère un collègue d’Ezra face à eux. « Je confirme: il t’a vu. » Merde. Elle lui tourne le dos, mais il est déjà visiblement trop tard. « Il a sa main sur son arme, je doute que ce soit pour me la montrer. Je pense qu’on peut définitivement dire adieu à ma promotion. » Les battements de son cœur sont de plus en plus rapides et le regard qu’elle dépose sur le profil d’Ezra n’y change rien. « Rentre à la maison par le chemin des inter-ponts. Je vais lui parler comme si de rien n’était pour le distraire le temps que tu partes. Ensuite, on se rejoint dans une heure au deuxième sous-sol du passage lunaire. On avisera à ce moment là. »

« Trisolarienne, je vous arrête ! »

Il pourra toujours tenter de lui parler plus tard, mais pour l’heure ils n’ont pas le temps pour le plan d’Ezra et, déjà, elle attrape ce dernier par la main pour l’entraîner à sa suite dans sa course. Il est aussi fichu qu’elle s’ils l’attrapent, alors il doit fuir et il doit le faire le plus vite possible.

WIN: Ils arrivent à prendre de l’avance et une ruelle assez sombre pour perdre rapidement l’inconnu.
SO-CLOSE: Ils arrivent à perdre l’inconnu derrière eux mais ce dernier a eu le temps de tirer, une des balles effleurant l’épaule d’Ezra au passage.
FAIL: Ils arrivent à perdre l’inconnu derrière eux mais ce dernier a eu le temps de tirer, une des balles effleurant l’épaule de Lily au passage.

« Oh, Ezra. » Et ce n’était pas un oh Ezra mignon, c’en était un plein de reproches et de déception - il avait appris à les différencier avec le temps. Et ce n’était bien sur pas son préféré. « Je t’avais dit qu’ils n’avaient pas besoin de l’entendre. » - « Je sais, mais ils ont commencé à aborder ce type de sujets, et j’ai commencé à paniquer, et je voulais pas qu’ils apprennent l’information d’une façon où ça pourrait me désavantager par la suite. » Promis il tentait de faire au mieux; il n’était simplement pas très fort pour se vendre et se mettre en avant, même lorsque cela pouvait lui rapporter une nouvelle place au travail qu’il étirait. Et puis: il n’était pas très bon menteur, il paniquait rapidement, il n’aurait pas fait long feu s’il avait du prétendre qu’il n'y avait aucun soucis avec les éléments mentionnés pendant l’entretien alors que ce n’était pas le cas.

Pour le moment, ce n’était plus son - ni leur - problème principal puisqu’alors qu’ils repartaient du lieu où ils avaient croisé le chemin du poulpe, leur chemin croisa celui de l’un des collègues d’Ezra qui avait vu les agissements de Lily. Et c’était exactement ce qu’ils ne voulaient pas voir arriver - et ce contre quoi il l’avait pourtant prévenu. Il avait beau ne pas être tout à fait en accord avec certains de ses agissements, il ne pouvait cependant pas la laisser se sortir seule de cette situation - et le plan qu’il proposait aurait pu fonctionner, si son collègue de l’autre côté de la ruelle n’avait pas accéléré les choses. « Trisolarienne, je vous arrête ! » Plongeant son regard dans celui de Lily, il comprit exactement ce qu’elle allait faire par la suite et il ne comptait pas la contredire. Alors lorsqu’elle lui prit la main pour se mettre à courir, il se mit à courir.

Heureusement pour eux, assez rapidement ils réussirent à semer son collège au détour d’une ruelle étroite, ce qui leur permit de reprendre leur souffle par la même occasion. « Il va falloir que je me débarrasse de mes affaires, sinon on va facilement nous reconnaitre. » Il attendait une réponse pour une promotion, ce n’était pas dans ses plans que de se faire poursuive par sa propre équipe et d’abandonner tout ce pour quoi il avait travaillé; mais il était autant fichu que Lily s’il se faisait prendre désormais, alors autant aller jusqu’au bout. « Faut que je trouve d’autres vêtements. » Il soupira. « Sans qu’on nous voit, ou alors faut qu’on fasse plus vite que la sécurité. » Ils avaient donc une poignée de minutes avant que l’alerte générale ne soit lancée; ce fut à son tour d'attraper la main de Lily pour l’emmener à sa suite dans d’autres rues, afin de trouver là où pourrait se vêtir de nouveau.

« Je sais, mais ils ont commencé à aborder ce type de sujets, et j’ai commencé à paniquer, et je voulais pas qu’ils apprennent l’information d’une façon où ça pourrait me désavantager par la suite. » Alors il a sciemment pris l’initiative de se désavantager tout seul, sans attendre que d’autres puissent y penser à sa place. Il existe un monde dans lequel ça ne serait pas arrivé, pourtant, mais ils ne sauront pas si les doutes de ses collègues auraient pu aller plus loin: il s’est arrangé tout seul pour que ce soit bel et bien le cas, et cela a tout pour exaspérer parfaitement la brune. Il a au moins la chance de ne pas se faire gronder davantage, le sens des priorités de Lily voulant qu’ils sauvent leur peau avant qu’elle ne puisse tuer Ezra de ses propres mains. A l’annonce de son arrestation, elle attrape la main d’Ezra pour se mettre à courir aussi vite que possible à ses côtés, l’enjeu n’étant rien d’autre que leur survie.

Le souffle court, ils arrivent néanmoins à se cacher un instant après avoir bifurqué dans une ruelle étroite. Déjà, Lily n’est pas naïve et elle sait que cette cache ne peut être que temporaire ; quelques minutes tout au plus. Ils ne sont pas réellement cachés et surtout encore moins protégés. « Il va falloir que je me débarrasse de mes affaires, sinon on va facilement nous reconnaitre. Faut que je trouve d’autres vêtements. » L’idée n’est pas mauvaise, elle en convient. Elle pourrait le sortir un minimum de ce marasme. « Sans qu’on nous voit, ou alors faut qu’on fasse plus vite que la sécurité. » Elle se laisse conduire plus loin sans rien dire, occupée à cogiter à un autre plan. Ils peuvent trouver mieux. Ils doivent trouver mieux.

« Ez. » Elle appelle pour accaparer son attention et l’éloigner de celle qu’il donne aux vêtements qu’il compte porter ensuite. « Arrête moi. » Il n’y a pas de suite à cet ordre: il doit l’arrêter. Il doit lui passer les menottes, il doit l’embarquer au poste de police. « Tu diras que je t’ai forcé à t’enfuir avec moi. Je trouverai un moyen de m’échapper. » Elle y réfléchira plus tard, à ce second point. Peut-être qu’il l’aidera dans cette entreprise, elle ne le sait pas encore. Lily réfléchit sur l’instant, elle ne sait plus faire autrement. « Ils te croiront. Tu seras protégé. S’il te plaît. » Et déjà, elle avance ses deux mains et colle ses poignets entre eux pour lui faciliter la tâche. Ils le doivent. S’ils veulent survivre, ils doivent d’aborder se mettre en danger.

WIN - aucun bruit à l’horizon, Ezra a le temps de réfléchir
SO CLOSE - des bruits se font entendre sans qu’ils ne puissent dire avec précision s’il s’agit d’animaux ou d’humains
FAIL - ils les ont déjà retrouvés, bien plus vite que prévu

Le but désormais, c’était de passer inaperçu aux yeux des autorités pour réussir à leur échapper. Ce n’était pas une mission facile, surtout qu’Ezra était l’un d’eux et que son visage était donc connu de tous ses collègues, mais ils n’avaient pas d’autre choix. Ou plutôt l’autre choix ne donnait en rien envie et il était décidé à l’éviter à tout prix. Afin de se fondre dans la masse, il allait déjà devoir se débarrasser de son uniforme - ils allaient donc devoir croiser les doigts et se rendre dans une des boutiques de la zone pour trouver de quoi faire, leur appartement étant bien trop loin pour s’y rendre et surement le premier endroit où des gardes avaient été envoyés.

« Ez. » La voix de Lily parvint jusqu’à ses oreilles, et le regard de l’homme se détourna des affaires qu’il avait pour le moment entre les mains. Il fronça quelque peu les sourcils: ils n’avaient pas de temps à perdre. « Arrête moi. » Il écarquilla les yeux de surprise, et cette dernière n’était pas positive. Il papillonna des cils un instant supplémentaire. « Quoi ? » Il avait forcément mal entendu. « Tu diras que je t’ai forcé à t’enfuir avec moi. Je trouverai un moyen de m’échapper. » - « Mais t’es folle ou quoi. » - « Ils te croiront. Tu seras protégé. S’il te plaît. » Et rien que de la voir accoler ses deux poignets ensemble pour qu’il mette son idée à exécution lui donnait envie de vomir. Secouant son visage avec virulence, il reposa ce que ses mains contenaient. « Hors de question, t’as perdu la boule. » Il attrapa ses mains des siennes, resserrant ces dernières avec douceur. Elles avaient l’air si petites au creux des siennes. « Jusqu’au bout, je te lâche pas. Hors de question que je t’utilise comme ça. » Il pinça les lèvres. « Tu sais très bien qu’ils te laisseront pas le temps de penser à un plan pour t’échapper en plus. » C’était la peine de mort qui attendait Lily, et il n’tait pas d’accord pour se laisser séduire par ce plan.

Malheureusement, tout allait vite être hors de contrôle alors que des bruits se firent entendre derrière eux. Ils n’étaient pas restés longtemps dans ce magasin, mais apparemment cela avait suffi pour les autorités afin de les retrouver. Le vendeur avait du les appeler en pensant être bien vu par la suite - il allait juste voir son magasin être envahi sans aucun remerciements. « Vous êtes en état d’arrestation ! » Ils ne pouvaient de toutes façons aller nulle part ailleurs. Se rapprochant de Lily, apposant son front sur le sien, il était presque serein finalement quand il reprit la parole alors que les autorités leur forçaient dessus. « Enfuis toi si tu veux, mais je te t’utilises pas. Je t’aime, et tant pis s’ils me réservent le même sort que toi. » Il n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que déjà, on lui tirait les bras pour attraper ses mains et le plaquer contre le sol. Les choses auraient pu mieux se dérouler, mais il savait au fond de son coeur qu’il faisait le bon choix, qu’importaient les conséquences de ce dernier.

« Quoi ? » Elle sait: les mots semblent fous et ils semblent surtout sortis de nulle part, mais elle a une bonne explication à ça. Elle y a réfléchi, elle. « Mais t’es folle ou quoi. » - « Ezra, s’il te plaît. » Elle n’a pas le temps de négocier. Ce n’est pas un plan qui laisse le temps à la discussion. Ils ont besoin d’agir vite s’ils veulent s’en sortir, sinon c’est tous les deux qu’ils périront. « Hors de question, t’as perdu la boule. Jusqu’au bout, je te lâche pas. Hors de question que je t’utilise comme ça. » Il insiste et elle n’a pas la force d’en faire de même en sens inverse, laissant ses mains choir entre les siennes et ses lèvres se pincer. « Tu sais très bien qu’ils te laisseront pas le temps de penser à un plan pour t’échapper en plus. » Elle le sait, en effet, mais une part d’elle avait silencieusement espéré qu’Ezra ne puisse pas s’en douter. Peu importe sa propre finalité, il aurait au moins pu s’en sortir, mais maintenant qu’il insiste pour ne pas lui passer les menottes leurs chances se réduisent à néant, au point où elle ferme les yeux et laisse son corps tanguer pour se poser contre le sien. Ses bras entourent son torse plutôt que de mimer une arrestation, au moins décidée à profiter des derniers instants passés à ses côtés.

« Vous êtes en état d’arrestation ! »

La sentence reprend déjà, mais elle n’a paradoxalement jamais été aussi douce. « Enfuis toi si tu veux, mais je te t’utilises pas. Je t’aime, et tant pis s’ils me réservent le même sort que toi. » Ses mots sont ponctués par un plaquage au sol avant même qu’elle ait eu le temps de lui répéter qu’elle l’aime tout autant et, rapidement, elle se retrouve à son tour menottée avec une force et une violence qui n’auraient jamais été celles d’Ezra. Tout est terminé, déjà.