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 jaimie & robin ▲ your betrayal

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Message(#) Sujet: Re: jaimie & robin ▲ your betrayal jaimie & robin ▲ your betrayal - Page 2 EmptyDim 24 Fév - 1:05


hello, welcome home
Brisbane, 2003, réalité alternative.
En vrai j’en avais rien à battre qu’elle envoie des tocards à l’hosto et j’étais même sacrément hypocrite de la sermonner là-dessus comme moi je me privais pas pour le faire, mais pas Jaimie putain ! Comment elle avait pu faire ça à Jaimie ?! Aussi sec elle a éclaté en sanglots, glapissant des insanités qui relevaient presque de la théorie du complot à ce stade et puis comme elle partait méchamment en vrille j’ai attrapé son bras pour l’entrainer à l’écart et à l’abris des oreilles indiscrètes surtout : « De quoi tu parles bordel ? Elle me veut pas de mal, qu’est ce que- » Et puis là j’ai percuté, devant ses yeux tout rouges qui galéraient à se fixer sur quoi que ce soit, sa respiration saccadée et son charabia disloqué qui frisait la paranoïa, j’ai réalisé qu'elle était en pleine crise comme plus tout à fait là, et c'était même méchamment évident. La raison avait dû la larguer à son triste sort depuis un bail déjà, y avait plus que les nerfs à vifs et vraisemblablement ce qui la préoccupait le plus à ce moment précis c’était pas qu’elle venait d'exploser la gueule de son ancienne meilleure pote, ni le risque que les lardus la coffre, non, ce qui la préoccupait le plus c’était l’idée que je puisse éventuellement ne plus l’aimer. Merde alors, j’étais sur le cul. Comment elle pouvait imaginer un truc pareil putain ! « Hey hey hey, ça va, c’est rien » j’ai assuré en redescendant en pression et en tapotant gentiment son petit crâne qu’elle appuyait de toutes ses forces contre mon torse. Je me suis pincé les lèvres et puis avec des gestes lents j'ai entrepris de relever sa tête vers moi, comme pour pas faire flipper un petit animal sauvage, et j’ai cherché son regard du genre vachement sérieux : « Je pourrais jamais plus t’aimer Carotte. T’es ma meilleure amie. J’t’aime depuis que j’ai huit ans, rien peut changer ça » j’ai caressé son petit visage tout plein de larmes et puis je l’ai attiré contre moi pour la serrer dans mes bras. « Il va rien m’arriver, okay ? T’as pas besoin de me protéger. Si je peux gérer les cramés du bulbe à Arthur Gorrie je peux gérer le retour d’une ex en ville, tu crois pas ? » J’essayais de plaisanter, de mettre le plus de distance possible dans mes mots pour marquer le coup, pour la rassurer, même si on savait tous les deux que Jaimie c’était pas juste une ex, et que si ses intentions étaient mauvaises (ce qui était évidemment pas le cas mais ça apparemment Robin elle voulait pas l'entendre), si ses intentions étaient mauvaises, donc, je pourrais pas non plus la remettre à sa place comme je le faisais avec mes voisins d'infortune en taule, à coup d’intimidation et distribution de bourre-pif à profusion. La comparaison était donc foireuse de base mais je me disais que ça l’aiderait peut-être à prendre du recul sur la gravité (inexistante) de la situation. Sauf que ça a pas eu l'air de l'avoir convaincue mon affaire, et je crois qu'elle a essayé de protester - ça ou peut-être qu’elle se mouchait juste dans mon hoodie, j’étais pas sûr, alors dans le doute je l’ai juste gardé contre moi et je l’ai bercé un peu : « Ce qui s’est passé entre Jaimie et moi c’est de l’histoire ancienne Rob. J’avais quinze piges, c’était des conneries de premier amour, j’ai grandi, je m’en suis remis… j’ai expliqué avec l’assurance du type qui s’est rentré son histoire dans le crâne à coups de marteau piqueur pendant des années. Faut que tu tournes la page toi aussi » Et je savais que c’était probablement trop lui demander, parce que Robin ça avait jamais été son fort de laisser partir les gens et les sentiments, et là elle avait beau se raccrocher à sa version des faits dans laquelle elle faisait tout pour me protéger, je savais bien que c’était son cœur à elle qui était encore éclaté. Mon portable s’est remis à sonner. Sans grande surprise, c’était Kane. « Putain… faut que je taille la route ». J’ai embrassé son front. « Ça va aller ? » j’ai lancé en m’éloignant avec le téléphone dans la main « Eh ! Tu laisses Jaimie tranquille. Okay ? Okay ? » j’ai insisté sans m’arrêter et puis quand j’ai eu sa confirmation j’ai décroché : « Ouai ? Ouai j’suis quasiment là mec, j’suis dans le tube, c’est blindé » j’ai mitonné en foutant mon portable sous le nez de blaireaux qui étaient entrain de parler devant l’hôpital « Ça va couper à plus bye » et j’ai raccroché en marchant toujours à grandes enjambées direction le taf de merde où apparemment la présence du putain de plongeur était indispensable. Quelle casse couille ma parole j’en revenais pas. N’empêche, j’espérais que Robin allait pas faire de conneries dés que j’aurais le dos tourné, du genre qui pourrait la foutre dans la merde, ou Jaimie, ou les deux… Bon sang la fin de mon service pouvait pas arriver assez tôt.
Starseed
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Robin-Hope Berry
Robin-Hope Berry
ÂGE : quarante-et-un voyages autour du soleil
SURNOM : rob, robinou, robin des bois, carotte par le bro, p'tite lapine par son arrière grand oncle, petite fée par un pretty little galway boy, allons-y gaiement !
MÉTIER : artiste, curatrice à la galerie d'art, bénévole dans un refuge pour animaux.
LOGEMENT : charmant cottage feuillu et bordélique à logan city, peuplé de créatures recueillies en chemin, vous êtes les bienvenues !
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ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : hippie rêveuse dans l'âme ☽ fouillis intrépide & survolté, furieux de tout vivre & tout essayer ☽ orpheline trouvée à la naissance, a grandi en foyers ☽ cœur cabossé, cicatrice au creux du décolleté ☽ (hyper) sensible, optimiste, lunatique, excentrique, impulsive & passionnée ☽ l’art comme éxutoire ☽ d'un extrême à l'autre ☽ fervente protectrice des animaux, de la nature & des plus démunis ☽ vit pour les aventures spontanées, la créativité, les concerts de rock, les cookies vegan, la liberté, les conversations avec des êtres authentiques & les roucoulements de chats ღ
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phoenix ☽5 (ds) › when the world's not perfect, when the world's not kind, if we have each other then we'll both be fine, i will be your sister, and i'll hold your hand, you should know i'll be there for you. ☽ 1 (fb)3 (ua)2

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aisling ☽ 2 › it feels like a perfect night for breakfast at midnight, to fall in love with strangers, ah ah ah ah, yeah, we're happy, free, confused and lonely at the same time, it's miserable and magical, oh yeah, tonight's the night when we forget about the deadlines, it's time! ☽ 1 (fb)3 (vintage)

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gaby ☽ 1 (fb)2 (df)4 › you look like a movie, you sound like a song, my god this reminds me of when we were young. let me photograph you in this light in case it is the last time that we might be exactly like we were. ☽ 3 (mpr)

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kyte ☽ › no act of kindess, no matter how small, is ever wasted. ☽ 1 (fb)2 (fb)3 (kyte roding, dz)
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Message(#) Sujet: Re: jaimie & robin ▲ your betrayal jaimie & robin ▲ your betrayal - Page 2 EmptySam 9 Mar - 19:51



your betrayal.
the saddest thing about betrayal is that it never comes from your enemies, and nothing turns to hate so bitter as what once was love.
Venait-il de… me tapoter le crâne ? J'étais en proie à un délire émotionnel dévastateur tel qu'il m'aveuglait, l’isolement insondable me rongeait les tripes et le chagrin me précipitait au bord du gouffre de la raison et lui… il me tapotait le crâne ?! Outrée au-delà de toute mesure, j’ai senti la rage reprendre le dessus sur mes émotions en vrac alors que les travers de mon frère refaisaient surface dans mon esprit, amplifiés par la sensation impérieuse et cataclysmique d'être incomprise. Je ne voyais plus que sa faiblesse insupportable d'ouvrir grand la porte à la p'tite bourge après tout ce qu’elle nous avait fait subir alors qu’elle méritait juste qu’on la traine dans la boue, tout avide qu'il était de se faire utiliser encore et plumer comme un gros bleu, je voyais sa malhonnêteté crasse de m'avoir caché la vérité sur le départ (et le retour !) de Jaimie, sa minimisation de mes émois et sa propension absurde à me tourner le dos dés qu'elle réapparaissait, et ses yeux cruels quand il m’avait crié dessus pour elle, prenant son parti encore et encore et encore et toujours et je le détestais bon sang, je le détestais tellement lui et son abrutis de cœur que j’avais envie de le pousser et de lui taper dessus aussi fort qu’il me blessait mais au moment où j'allais sévir il m’a chopé par le visage pour me forcer à le regarder, ses iris pâles tellement vives qu’on pouvait presque les entendre : « Je pourrais jamais plus t’aimer Carotte. T’es ma meilleure amie. J’t’aime depuis que j’ai huit ans, rien peut changer ça ». Je l’ai fixé un moment avec les yeux exorbités de la rage et j’ai cru que j’allais me dégager furieusement et le frapper quand même mais au lieu de ça mes yeux se sont remis à pisser des torrents, mon corps agité de sanglots incontrôlables et je savais même plus ce que je ressentais à ce stade. Il m’a pris dans ses bras, m'écrasant la face dans son hoodie et je m'y suis agrippée de toutes mes forces comme à une bouée de sauvetage dans le raz-de-marée de mes émotions. Je voulais parler mais j’en étais incapable, la gorge trop nouée, le cerveau trop encombré. Alors je me suis contentée de pleurer toutes les larmes de mon corps et c’était peut-être tout aussi efficace comme langage. Entre chaque hoquet je m’emplissais les narines de son odeur rassurante et je commençais à me calmer un peu quand tout à coup il a voulu me rassurer, comparant éhontément le retour de l’autre harpie à sa capacité de survie en prison. J’ai rouvert les yeux tout rond tellement j'en revenais pas et j'ai voulu secouer la tête mais il m’a maintenu contre lui. « Rien à voir ! » j’ai protesté dans son sweat et dans ma barbe mais il a pas relevé, trop sûr de lui sûrement, alors que merde il pouvait pas être plus loin du compte ! Phoenix c'était ce gars qui pouvait peut-être bien fracasser les plus gros fondus de la planète mais qui avait jamais su se défendre face aux nanas qui jouaient avec son cœur comme des chatons psychotiques avec une pelote de laine. Il était trop naïf, trop amoureux, trop con. Il pourrait tomber sur la plus moche des démones et quand même il la verrait avec une auréole et des p’tites ailes dans l’dos ma parole ! C’est pour ça qu’il avait besoin de moi, contrairement à ce qu’il pensait, parce qu’il comprenait rien à rien quand il s’agissait de manipulation de l’esprit ! Mon pauvre frère. Elle allait le bouffer tout cru ! « Ce qui s’est passé entre Jaimie et moi c’est de l’histoire ancienne Rob. J’avais quinze piges, c’était des conneries de premier amour, j’ai grandi, je m’en suis remis… » J’ai roulé des yeux, la gueule toujours bien écrasée contre lui. T'essaies de convaincre qui là, moi ou toi ? Parce que moi, qu’on s’le dise, ça prend pas. « Faut que tu tournes la page toi aussi » « Quoi ?! Tu déconnes ?! » Je me suis vivement écartée pour lui dire le fond de ma pensée mais je savais pas par quoi commencer tellement il y avait matière à exploser son raisonnement foireux et ça se bousculait dans ma tête les réparties cinglantes que je pourrais lui envoyer au visage, comme par exemple « d’où t’as tourné la page gros mytho, c’est MOI qui l’ai tourné, la page, j'ai brûlé le livre, même !! » ou encore « t'es maso mon pov vieux, t’as trop hâte de te rebuter l’cerveau à coup de unbreak my heart en repeat mais pense à moi putain ! » sans oublier « c'est une faux cul manipulatrice qui nous a abandonné et traité comme de la merde et qui recommencera dés que l'occasion se présentera ouvre les yeux bordel pourquoi vous ouvrez pas les yeux PAUVRES FOUS ?! » mais avec tous ces choix j’ai mis trop de temps à réagir et ensuite son téléphone a sonné et il a juré avant de m’embrasser le front et de s’éloigner à grandes enjambées. « Hein quoi ? Eh ! Non ! » « Ça va aller ? » Non ! « Eh ! Tu laisses Jaimie tranquille. Okay ? » j’ai roulé des yeux mais comme il insistait avec sa voix autoritaire j’ai fini par hocher la tête l'air renfrogné en faisant un p’tit signe hypocrite de la main : « Oui oui j’vais la laisser tranquille ta précieuse princesse… » j’ai minaudé à voix basse alors qu’il tournait les talons en décrochant «… si ça m’chante ». Il a disparu et j’ai secoué la tête avec la mâchoire toute serrée. « ‘c'est toi qui a pas tourné la page Rob’, ‘moi je m’en suis remis’, MON CUL OUAI. » j’ai vociféré dans le vent. Mais qu'est ce qu'il croyait bon sang ? Que ça crevait pas les yeux comme son regard continuait de s’allumer chaque fois que le nom de la traitresse était mentionné, même des années après son départ dégueulasse, même s’il était tout plein de tristesse et faisait mine que non ? Il pensait vraiment que personne avait cramé qu’il trainait toujours conveniently dans les parages dés que quelqu’un skypait avec Isaac alors qu'ils étaient même pas proches, juste parce que le p'tit fayot avait atterri dans la même université que la harpie ? Il trouvait pas ça bizarre qu’étrangement après elle toutes ses nanas elles avaient plus ou moins sa gueule et qu’étrangement ça durait jamais bien longtemps ?! Non mais sérieux, il croyait berner qui bordel ?! Il s’en était pas remis non, c’en était presque pathétique à quel point il s’en était pas remis ! Mais je suppose qu’elle avait laissé des traces profondes quand elle avait planté ses crocs dans son cou et jusqu’à sa moelle, l’affreuse goule ! (J’aurais bien dit Vampire mais c’était trop classe, elle méritait pas. Une goule c’est moche, ça hante le désert sous les traits d'une jouvencelle et ça dévore les voyageurs qui succombent à ses appels, en plus ça change de forme, oscillant entre hyène et femme, et toujours ça garde ses pieds fourchus - seul élément constant de son apparence. Ouai, une goule ça lui allait très bien). J’ai enfoncé mes mains dans mes poches avec un sourire narquois et puis j’ai donné un coup de pied dans l’air, butée, blasée. 'Je m'en suis remis', la bonne blague... Par contre il avait pas menti sur un truc, c'était bel et bien des conneries de premier amour, ça c'est sûr. Mince alors je les revoyais encore à l’époque, mon frère et Jaimie, le jour où j’avais fais les présentations et où il lui avait à peine adressé la parole avant de tourner les talons. C’est comme ça que j’ai su qu’elle lui plaisait. Et il avait jamais cessé de la kiffer depuis, quoi qu'il en dise. Je les revoyais dans la cuisine de riche des Winters, à s’éclipser « en douce » des soirées qu’elle faisait quand ses parents étaient en voyage d’affaire, elle assise sur le plan de travail en granit, le haut du corps penché vers lui, ses jambes lui enlaçant la taille, sa queue de cheval quasiment défaite et ses mèches qui n'arrêtaient pas de glisser de son oreille. Phoenix qui les remettait inlassablement en place. Il était gentil avec elle, doux, toujours dans les parages, son attention flottait constamment autour d'elle. Il anticipait le moindre de ses besoins, attrapait les bouteilles quand elle était pas assez grande pour le faire, éclater du rire le plus joyeux quand elle grimaçait en trempant ses lèvres dans nos mélanges de tise foireux, voler toujours à son secours comme un chevalier sevrant (ou un chien de garde) quand elle était dans la mouise (et quand elle l’était pas). Et même quand il s’est fait viré du lycée, le temps qu'il passait pas à bosser il le passait à rouler les pelles à Jaimie. Je me souviens d’eux toujours souder au niveau de la bouche et chaque fois qu'ils se quittaient pour une journée ou même une heure de cours c'était à croire qu’ils partaient en guerre côté adieux déchirants - pareil pour les retrouvailles. Il venait toujours la chercher sur sa bécane à la fin des cours pour pas qu'elle ait à prendre le bus et tout le monde les regardait avec un genre d'envie. Moi je pouvais me brosser pour qu'il me raccompagne bien sûr ! Heureusement j'avais Jake et sa caisse… Mais en vrai je m'en foutais qu'ils s'aiment temps qu'ils me négligeaient pas, qu'ils m'abandonnaient pas. Alors parfois je m'incrustais entre eux quand ils se réchauffaient sur le canapé ou ailleurs, pour le principe, pour les tester, estimant que c'était mon bon droit. Après tout c'était mon frère et elle ma meilleure amie. Ils étaient à moi. Et qu'ils osent me déloger un peu pour voir ! Mais ils le faisaient pas, m’acceptaient bien volontiers, et alors je les laissais tranquilles et je les aimais de s'aimer et tout le monde était content. Tout avait changé maintenant, bien sûr. Jaimie avait changé les règles. Elle m’avait trahie et elle lui avait brisé le cœur. Elle n'était plus la bienvenue.

Tout à coup j’ai pris conscience que j’étais seule, énervée et rassurée, au milieu de gens bizarres qui me regardaient de travers j'en étais sûr et de cet hôpital glauque qui me faisait froid dans le dos. J'ai hésité à partir, mais j'avais nul part où aller, et puis j'étais là, il devait bien y avoir une raison. Alors... « Jameson Winters S.V.P. » J'ai bien vu que la réceptionniste avait pas l’air très à l'aise en me donnant le numéro de sa chambre mais elle avait pas l'air d'aimer les conflits et moi j'étais pas d'humeur à ce qu'on me dise non. Bientôt, je me dirigeais vers la piaule de mon ancienne amie. J'ai poussé la porte et quand je l'ai vu toute pitoyable dans son lit tout blanc je vous jure qu'elle m'aurait presque fait pitié. Presque. Mais j'étais pas si naïve. Je me suis approchée lentement et je l'ai vu tourner difficilement sa tête cabossée vers moi. Je me suis arrêtée à sa hauteur, un sourire machiavélique sur les lèvres. « Bouh. »



please picture me in the weeds. before i learnt civility i used to scream ferociously any time i wanted.

:gayheart::
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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]Alex

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠Laoise [3]

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Witchy Robin [d.f.]

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
DC : Aisling l'effeuilleuse prude
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7655-jaimia-winters-you-were-expecting-me-to-be-a-man-my-father-was-too
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Message(#) Sujet: Re: jaimie & robin ▲ your betrayal jaimie & robin ▲ your betrayal - Page 2 EmptySam 23 Mar - 21:05



Your Betrayal
Robin, Phoenix & Jaimie - r.a. Brisbane 2003
Les sons étaient trop forts, les couleurs trop vives, les mouvements de l’ambulance trop brusques. Une douleur sourde battait dans mes tempes alors à contrecœur j’ai bien dû me résoudre à détacher mon regard de Phoenix pour fermer les yeux. Mais je sentais la chaleur de sa paume dans la mienne et retrouvais ce sentiment de sécurité que je n’éprouvais qu’à ses côtés. Rassurée par cette sensation familière, j’ai enfin baissé la garde et je me suis laissée envelopper par mes songes pleins de passé et de et si, bercée par les sons qui me parvenaient désormais comme à travers le brouillard épais de mon cerveau. Des rêveries entrecoupées de sonneries stridentes et de la voix pressante d’un pompier qui semblait prendre un malin plaisir à me faire sursauter toutes les trente secondes à coup de « Restez avec moi mademoiselle, s’il vous plait ! ». Et à chaque fois, la douleur dans mon corps et dans ma tête revenait au centuple et je resserrais mon emprise sur la main de Phoenix pour vérifier qu’il était toujours là, comme s’il pouvait me soulager de ça aussi. Après un moment j’ai senti qu’on tournait et ça bougeait tellement que je me suis agrippée à mon brancard pour lutter contre le vertige parce que j’avais l’impression de glisser vers le plafond sinon. Quand j’ai rouvert les yeux, j’ai réalisé qu’on était bien à l’endroit et que c’était pas le monde qui tournait mais ma cervelle. J’ai pas eu le temps de me rassembler que la double porte s’est ouverte et le soleil australien m’a dégommé la rétine et aussitôt deux types en blouse ont choppé mes pieds et mes jambes pour me soulever. J’ai tenté de me raccrocher à ma couverture dans un sursaut de panique, mais ensuite j’ai senti Phoenix m’envelopper de ses bras pour porter le haut de mon corps alors j’ai compris que personne ne cherchait à m’attaquer et je me suis laissée faire. « Tu vois, j’étais sûre que tu pouvais… » J’ai murmuré en ayant l’impression d’être vachement pertinente mais sans trop comprendre de quoi je parlais pour autant. « … décrocher ce job si tu le voulais. » Ah, voilà. Je flottais donc cinq ans en arrière, quand il ne savait pas trop dans quelle voie chercher un boulot ni qui accepterait un type qui venait d’arrêter le lycée. Mais j’étais sûre que ce serait pas un problème parce que c’était le mec le plus intelligent que je connaissais et sa vivacité d’esprit elle s’étendait jusque dans son corps habile. Ça me paraissait donc évident qu’il était finalement devenu pompier et je voyais à quel point il était meilleur que les autres stressés du postérieur qui nous courraient autour pour semer le chaos et la discorde. J’ai senti un vent frais caresser mon visage tuméfié, et puis l’hôpital nous a avalés et une odeur de désinfectant coriace a remplacé l’air marin. Deux grandes portes bleues se sont dressées devant nous et je sais pas pourquoi mais je les sentais pas. « Je dois te laisser, mais ça va aller t’inquiètes, je passe te voir plus tard, ok ? ». J’aurais voulu dire un truc pour le rassurer, genre le remercier d’être encore là pour moi, même après toutes ces années. Mais le temps que l’information remonte à mon cerveau, que la panique descende dans mes membres et que je réussisse à tourner la tête dans sa direction, sa main lâchait déjà la mienne et j’ai tout juste eu le temps de croasser un petit « ok… » avant que les portes m’engloutissent. Sa chaleur a quitté mon corps et j’ai ressenti une profonde injustice face à cette vile barrière qui nous séparait encore ; face à ces types qui s’affairaient autour de moi et tâtaient mes membres ou mon visage comme si j’existais pas, comme si j’étais juste un truc à réparer et que ça servait à rien de m’expliquer ce qu’il m’arrivait ou ce qu’ils faisaient. J’ai voulu fermer les yeux et ne les rouvrir qu’une fois tout ça terminé, mais c’était sans compter mon compagnon d’infortune qui lui était toujours là, ses doigts plantés dans mon épaules, et alors ça n’a pas coupé : « restez avec moi mademoiselle ! » qu’il a pressé comme un perroquet. Je notais au passage que le s’il vous plait avait disparu avec sa politesse et j’aurais bien protesté un truc cinglant mais comme je trouvais pas je me suis contentée de le frigorifier de mon regard. Lui, il souriait méchamment, comme s’il était content, en fin de compte, de sa mission rondement menée.

Je ne sais plus trop ce qu’il s’est passé ensuite. Je me souviens de beaucoup d’agitation, de petites blagues qui ne me faisaient pas rire, de questions, de flashs devant les yeux, et de la douleur toujours. La douleur sourde qui engourdit les os et se réveille au moindre mouvement. Bon sang, je pensais que ça ne finirait jamais. Alors quand je n’en pouvais plus de répéter mon numéro de téléphone et le début de l’alphabet, quand ils ont estimé que j’avais assez vu leurs faces masquées sans émotion, ils ont fini par me coller une attèle sur le nez et le poignet, puis ils m’ont roulée dans les couloirs pour m’abandonner dans une petite chambre aux murs jaunes et bleus délavés. Je crois que ces couleurs sont censées donner espoir, mais moi ça m’a plutôt déprimée. Alors j’ai senti les larmes me piquer le nez et pourtant je pouvais pas m’empêcher de les fixer, l’esprit aussi vide que mon regard. Je me suis concentrée sur ce néant pour maintenir au large le flot de mes pensées parce que j’avais pas le droit de réfléchir apparemment, et parce que j’avais pas envie de trop réveiller la douleur qui sommeillait dans mon cœur. Je voulais pas penser à quel point j’avais merdé avec Robin, comme j’avais blessé la première personne à m’accepter pour de vrai. Ni à Phoenix, à tout ce qu’on avait été, à sa douceur et aux espoirs que ça nourrissait en moi et à tout ce qu’on pourrait être encore. Ne pas penser ! J’ai pris une profonde inspiration et je me suis demandée si penser à ne pas penser c’était pas une forme de pensée également. Mais j’avais déjà mal au crâne et j’étais pas assez maso pour en rajouter une couche alors avec un soupir j’ai fini par détendre les muscles tout crispés de ma nuque et j’ai senti ma tête s’enfoncer dans le coussin trop rêche tandis que mes yeux quittaient le mur pour remonter vers le plafond blanc pas moins déprimant. J’ai repensé à l’infirmière qui m’a dit de surtout ne pas dormir, de ne pas bouger et de ne pas trop réfléchir non plus et je me suis demandée quelle était cette étrange torture ou ce que j’étais censée foutre avec tout ce rien. Alors j’ai fermé les yeux et en l’honneur de Kyte j’ai plongé dans de vieilles comptines irlandaises comme ça me paraissait aussi abrutissant que de compter des moutons mais sans risquer de m’endormir.

J’étais pas loin de sombrer dans le néant quand un bruit du côté de la porte a fini par me tirer de ces rêveries sans saveur. Les paupières lourdes, j’ai fait un effort quasi surhumain pour détacher mon regard du plafond et tourner l’enclume qui remplaçait ma tête. Ma vision troublée par une lumière bien trop vive, j’ai regardé la silhouette qui approchait en me demandant si une petite Leprechaun femelle avait remplacé l’infirmière de tout à l’heure. Ce n’est que lorsqu’elle s’est enfin retrouvée à ma hauteur, qu’une lueur inquiétante s’est allumée dans ses iris vengeresses et que ses jolies lèvres se sont écartées pour laisser échapper un petit son de fantôme terrible que je l’ai reconnue. « Rob… Rob… in ? » J’ai mollement articulé dans un spasme d’horreur qui ne se voyait pas vraiment. J’avais du mal à comprendre ce qui se tramait. C’était comme si j’avais trop bu, avec ma bouche pâteuse, ma langue lourde et mes idées confuses. Je me sentais déjà terriblement vulnérable sur ce petit lit d’hôpital avec mon corps tout cabossé alors quand j’ai réalisé que mon esprit s’était fait la malle et que les mots ne me seraient d’aucune aide, j’ai compris qu’elle avait le pouvoir de m’anéantir. D’une main peu assurée, j’ai attrapé le petit bip à gauche de mon lit et j’ai appuyé dessus avec autant de frénésie que pour tuer un boss sur la console de Ryder. Mais je voulais surtout pas que Robin s’en rende compte, parce que c’était tricher et alors forcément elle allait me défoncer encore plus vite si elle repérait le subterfuge.  C’est comme ça que je me suis lancée dans la mission de diversion la plus pathétique de l’histoire : « Il… il est… tôt. » J’ai baragouiné, ce qui traduisait peut-être un quart de la sensation que j’essayais d’exprimer, à savoir un truc dans les lignes de : je ne t’attendais pas de ci-tôt, ma chère amie, surtout après notre escarmouche de tout à l’heure. Tu n’es pas venue finir le travail, j’espère ? A ce moment-là mon esprit bancal a buggé sur un mot et ma bouche en roue libre s’est empressée de bondir sur cette occasion : « B-beau travail ! » J’ai froncé les sourcils, parce que là quand même ça donnait vachement l’impression que je la félicitais pour la destruction accomplie de ma personne et c’était pas trop l’idée que je voulais transmettre. « Non. Pas beau du tout. » Je me suis empressée de corriger, et puis dans un soupir : « Beau… bordel. » J’ai fermé les yeux et essayé de prendre une inspiration avant de me souvenir que mon nez était hors service jusqu’à nouvel ordre donc j’ai ouvert la bouche comme un poisson hors de l’eau et d’un coup j’en pouvais plus de cet étouffement et de cet éloignement alors j’ai senti mes poumons se compresser et l’émotivité se déverser avant même que j’ai le temps de couper les vannes comme je le faisais d’habitude. « Trop tard. » J’ai repris difficilement, tâchant comme je le pouvais de masquer l’hésitation flagrante qui s’étirait entre chacun de mes mots. Dans ma tête les pensées se sont mises à défiler à toute allure et j’ai revu mes mensonges, notre dispute, mon décollage, les semaines à Harvard qui sont devenues des mois puis des années. Le temps et les kilomètres qui nous éloignaient, transformaient les fissures en vallées, les vallées en canyons.  « Je suis revenue trop tard. J’ai voulu… réparer, trop tard. » J’ai relevé les yeux vers Robin, pour essayer de voir si elle comprenait, parce que moi je peinais déjà pas mal à saisir ces images qui se ressentaient plus qu’elles ne s’expliquaient. « Et maintenant c’est trop tard, pour un… pont ? » J’ai froncé les sourcils encore, comme c’était pas très cohérent. « Pour construire un pont. » J’ai précisé, fière de ma reformulation que j’imaginais bougrement efficace.    

FRIMELDA & MODS WHITEFALLS


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::

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Robin-Hope Berry
Robin-Hope Berry
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LOGEMENT : charmant cottage feuillu et bordélique à logan city, peuplé de créatures recueillies en chemin, vous êtes les bienvenues !
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Message(#) Sujet: Re: jaimie & robin ▲ your betrayal jaimie & robin ▲ your betrayal - Page 2 EmptyJeu 25 Avr - 0:03



your betrayal.
the saddest thing about betrayal is that it never comes from your enemies, and nothing turns to hate so bitter as what once was love.
J’ai pris le couteau de son plateau repas et je me suis mis à le tourner lentement entre mes mains comme une psychopathe machiavélique dans un thriller haletant. Bien sûr, ça aurait été plus stylé si mon arme de choix avait été un vrai couteau pointu et pas un petit couteau à bout rond en plastique de merde mais bon, je faisais avec les moyens du bord. Je l’ai donc regardé un moment en silence, me délectant de la panique que je lisais dans son regard, et puis j’ai laissé échappé un petit rire démoniaque, signale que mon monologue allait commencer. Du moins c’est ce que j’avais prévu, un ultime coup de pression bien tranchant du genre : « Maintenant tu vas m’dire exactement ce que tu fous là, pourquoi de toutes les villes du monde et de toutes les villes où t’as vécue c’est Brisbane que t’as choisie, et au cas où t’as oublié j’te rappelle qu’j’ai un radar à bullshit alors tu dis la vérité ou tu quittes l’hôpital dans un sac mortuaire… » (un truc classieux comme ça) mais ensuite elle a ouvert la bouche et là je dois bien dire que je suis restée interdite. Merde alors elle arrivait même pas à aligner deux mots sans bafouiller, et encore, le peu qu’elle disait, ça faisait aucun sens ! Elle a cafouillé qu’il était tôt, m’a félicité de l’avoir rétamé (enfin je crois), puis en fait non, puis finalement il était trop tard, trop tard pour un pont et moi j’ai un peu perdue de ma superbe en regardant ce spectacle déplorable même si j’essayais de rien laisser paraître. « Wow bah putain je t'ai pas raté, t'as l'air vraiment débile maintenant ! » j'ai craché pour pas perdre la face mais en vrai ça me faisait mal au cœur. Ça me faisait mal au cœur de la voir comme ça, à galérer pour sortir une pensée cohérente, à avoir les yeux tous mouillés dans son p’tit lit d’hôpital sordide, à se noyer dans ses regrets. C’était moche, même pour elle, et ça me foutait la rage de ramollir alors que si ça se trouve c’était rien que de la manipulation encore et qu'elle méritait bien tout ce qui lui arrivait de toute manière ! Du moins c'est ce que je voulais me répéter… mais ça passait de moins en moins bien.

Faut pas croire, si je la détestais autant c’est parce que je l’avais aimé comme une folle avant. Mais c’est souvent comme ça avec la haine, j’suppose. Faut dire que Jaimie, elle était spéciale, puis c’était la première personne que je rencontrais à avoir l'esprit aussi vif que moi aussi. (Enfin, y avait bien Phoenix mais c'était un mec, et puis il était toujours trop terre-à-terre-réaliste alors c’était pas pareil.) Jaimie, je me souviens, je l’avais tout de suite repéré, avec son style d’intello coincée qui essayait d’être rock’n’roll et ses réflexions savantes à la con qu’elle balançait à tord et à travers. Face aux profs, aux mecs, à ceux qui sifflaient, qui crachaient leur chewing-gum par terre, aux nanas de la cantine, sur les auteurs qu’elle jugeait misandres, elle avait toujours son mot à dire sur tout ce qu’elle trouvait problématique et elle trouvait tout problématique. Parfois elle avait une vision des choses assez naïve et privilégiée qui avait tendance à m’agacer mais dans l’ensemble je la trouvais carrément géniale et puis elle était toujours toute seule à la cafet’ partout alors j’avais vite fait de l’adopter et de l’intégrer à notre joyeuse bande de marginaux (ou de cassos, c’est selon). Ça me faisait marrer de la voir trouver sa place et tenir tête à mes potes, de les voir tous évoluer à son contact, et elle au notre. Avec Phoenix tous les trois on était du genre increvables, à renchérir sur les blagues les uns des autres et se marrer comme des foutues hyènes jusqu’à plus pouvoir respirer, à se faire engueuler par les profs et essayer de rester silencieux mais ensuite échanger un regard et exploser de rire encore plus fort. Souvent après ça on se faisait virer et Jaimie était dans tous ses états mais mazette c’était quand même des instants magiques pour la vie tout ça ! Jaimie, elle captait tout : mes références zarbies, mes blagues subtiles, mes gros mots inventés, mes surnoms de génie, elle me suivait dans mes délires, comprenait mes regards et mes gestes sans un mot, on avait même des mots de codes que nous seules déchiffrions et des textos cryptés qu’on s’envoyait en SOS quand on avait besoin que l’autre vol à notre secours parce que la vie devenait trop triste ou désagréable, et toujours on volait ! Je nous revois étalées sur son lit un dimanche après-midi à mater le retour du roi en bossant (pour elle) et en se peignant les orteils en orange électrique (pour moi) quand soudain son matelas devenait la lave de la montagne du destin et alors on se balançait sur le bureau ou sur un Jake hagard qui trainait là en hurlant de rire, puis au supermarché une chanson pouvait passer et on tapait une crise parce que ça voulait tout dire et personne comprenait et on s’en moquait bien, on était dans notre monde à nous. Parfois quand on se voyait pas pendant les vacances parce qu’elle voyageait avec ses parents et que je la repérais qui rentrait dans la cours à la rentrée je tapais un sprint de folie et je me jetais sur elle en braillant comme une hystérique tellement elle m’avait manqué et si on s’étalait par terre devant tout le monde j’en avais rien à foutre. Parfois on se disputait aussi, bien sûr, et c’était toujours intense et épique mais ça durait jamais parce qu’on savait comment se parler et comment se retrouver et on savait que notre amitié valait bien plus que notre égo surtout alors on rigolait juste et tout était pardonné. Je nous revois dans le pick-up truck du père de Ryder que j’avais sucré pour la énième fois un petit matin alors que tous le monde dormait après une soirée bien arrosée, la musique à fond, les vitres grandes ouvertes devant l’océan à l'aube d’une journée absurdement splendide, avec nos tongs à deux balles et nos mèches rebelles collées aux tempes par les embruns, l’haleine chargée du whiskey de la veille et de gloss à la cerise et des bières amères volées dans les glacières laissées sans surveillance. Je nous revois nous égosiller sur les chansons à la radio qui avaient été écrites rien pour nous (pour nous et nos sentiments), échanger les deux mêmes magazines débiles et lire les horoscopes de tous nos potes même si on y croyait pas, refaire le monde à notre façon et chercher des signes dans la forme des nuages, nous remémorer des moments banales de notre amitié qui devenaient de plus en plus drôles et mystiques chaque fois qu’on repassait dessus et parler de la vie, de l’au-delà, des gens qu’on détestait en chœur, de nos projets géniaux et de ses problèmes de cœurs (de mon frère, donc, ou peut-être d’Isaac qui voulait pas comprendre qu’elle était clairement pas intéressée, je sais plus) et on parlait de tout jusqu’à ce que subitement je mette les gaz pour foncer tout droit sur l’océan. Je revois Jaimie rigoler, puis paniquer, puis hurler, puis me gueuler dessus quand je m’étais finalement arrêté in extremis, ses cheveux ébouriffés et ses yeux furieux qui me fusillaient. Et puis je revois son sourire qui revenait finalement alors qu’elle secouait la tête et me pardonnait comme elle me pardonnait toujours avant de brailler que le sable était le patriarcat et que le pick-up était contaminé et alors je nous revois foncer sur le toit de la caisse par les fenêtres et nous jeter toutes habillées dans les vagues en riant à gorge déployée et en buvant la tasse et en riant plus encore, en avant la musique ! Avoir une meilleure amie comme ça c’est quelque chose de magique, comme découvrir une source d'eau qui donne la vie éternelle, ou tomber sur un troupeau de dragons-fées, ou se cacher dans une armoire et se retrouver l'instant d'après dans une forêt enneigée. C’était elle et moi, toujours, partout, envers et contre tout. Bon sang j'aurais plaint tout adulte qui m'aurait dit que les choses allaient changer entre nous, qu’elle allait se casser et que j’allais rester en plan et qu’on allait devenir d'énièmes filles dont l'amitié s’achève injustement, pas en s’étiolant avec le temps et la distance comme le font souvent les amitiés, mais à coup de trahisons et de messes basses (sans curé). Parle pour toi baltringue ! j’aurais craché, pas nous ! Et ils auraient passé un sale quart d’heure j’peux vous l’dire, parce que j’avais raison et qu’ils avaient tord. Ah, j’étais bien naïve…

Tout à coup une infirmière a passé sa tête dans la chambre en tapotant sur la peinture blanche collante dégueulasse de la porte et j’ai sursauté en cachant le couteau dans les draps. « Besoin de quelque chose mademoiselle ? » J’ai relevé les yeux vers Jaimie, mon regard passant de sa trogne piteuse à sa main discrètement collé aux boutons de son lit et je lui ai jeté un regard l’air de dire « T’es sérieuse ? T’as appelé les infirmières au secours ? C’est quoi la prochaine étape, tu me balances aux képis ? » (Bon j’avoue la dernière partie elle était peut-être pas aussi explicite en regards mais je n’en pensais pas moins.) Alors je lui ai pas laissé le temps de réagir et aussitôt je me suis retournée vers l’infirmière avec un grand sourire hypocrite : « Oui un verre d'eau svp, avec du pamplemousse dedans » j’ai répondu, sadique. Jaimie détestait le pamplemousse, adorait la cannelle. « On a pas de ça ici chérie ». Frustrée, je l'ai congédié : « Bah juste de l'eau alors ! » j’ai tempêté avant de me retourner vers Jaimie. « C’est bon elle m’a saoulé ! » j’ai pesté, oubliant momentanément que nous n’étions pas complices mais ennemies dans cette affaire. Ça m’énervait la rapidité avec laquelle je replongeais dans mes anciens travers, à la croire mon alliée. Du coup j’ai froncé les sourcils et je l’ai fusillé du regard pour lui faire comprendre le message, mais tout ce que je voyais c’était les traits meurtris de mon ancienne amie, et dans ma poitrine mon cœur a rétréci.

Je l’ai toisé un moment avec les yeux qui piquaient un peu. Je savais plus quoi dire ou faire. Je pouvais décemment pas la rabaisser : elle était là plus bas que terre. Je lui en voulais de pas être en capacité motrice de recevoir ma sentence, je me sentais pas responsable de son état, pour moi mon passage à tabac était justifié et quelque part dans ma tête elle s’en tirait presque trop facilement même, par rapport à tout ce qu’elle m’avait fait souffrir. Mais j’avais plus le goût de la torturer. J’étais fatiguée de toutes ces émotions ressenties et refoulées. J’essayais de me dire qu’elle méritait pas mon attention, que j’avais déjà gaspillé trop d’énergie sur elle et que j’avais qu’à m’en aller dignement comme elle en valait pas la peine, comme si j’étais au dessus de ça, mais je suis restée plantée sur place. « Tu m’saoules Winters, t’es tellement ramollie du cerveau que tu peux même pas recevoir ma sentence cinglante ! Mais au moins t’as enfin percuté sur un truc : c’est trop tard, ouai. T’aurais pas dû revenir, y a plus rien pour toi ici. » Je refusais obstinément de lui montrer qu'elle me rendait faible, qu’elle était le maillon manquant dont j’avais besoin pour combler le vide qu’elle avait laissé dans mon cœur alors je crachais mes mots comme des boucliers, des lances des haches et des épées (et puis des piques et des pioches dans la foulée). Elle m’avait fait trop de mal et j’allais pas rester là bien sagement à attendre qu’elle recommence, ça non, jamais ! D’ailleurs, elle méritait même pas de savoir tout ça et je voulais pas la laisser voir que mes yeux recommencer à me brûler et j’avais déjà tout dit de toute manière alors je suis partie et j’ai claqué la porte et sans m’arrêter je suis revenue dans un même élan : « T’es vraiment dégueulasse ! On t’a recueillie quand t’avais rien ni personne et que t’étais une total loser et on t’a tout donné et protégé et aimé à crever sans jamais rien demander en retour si ce n’est du respect, et toi à la première occasion tu nous as craché dessus et abandonné comme si on était des moins que rien ! T’as tout gâché et maintenant tu te pointes comme une fleur, comme le messie attendu ou je sais pas quoi mais on est pas là où tu nous a laissé Jaimie ! C’est p’t’être une révélation pour toi mais l’monde il a continué de tourner pendant ton absence. Les choses ont changé, nous on a changé, on s’est reconstruit en recollant les morceaux différemment, et je vais pas t’laisser foutre tout ça en l’air encore une fois ! Parce que c’est ce que tu feras, j’le sais. Alors fous nous la paix, tu mérites pas notre amitié. » Je l’ai regardé un moment avec toute la rage et la tristesse qu’elle m’inspirait et le couteau en plastique s’est cassé entre mes doigts, me rappelant son existence, alors j’ai secoué la tête et je l’ai redéposé à sa place dans le plateau. « Si réellement tu l'aimes, et j’en doute, mais si réellement tu l’aimes, reste loin de lui » Ça m'énervait d’être en rogne contre une nana à cause d'un mec, ça faisait cliché et anti féministe mais j’avais pas le choix. Et puis on savait toutes les deux que c'était pas la seule raison de ma rancœur. « Et si moi tu m'aimes, laisse moi te détester. Sinon j’saurais à quoi m’en tenir, et j’saurais que c’que j’craignais depuis tout ce temps est vrai : qu’t’en a rien à battre de nous et qu’tu penses qu’à ta gueule. » Je l’ai regardé encore longuement et comme ça, sans aucune autre forme de procès, j'ai tourné les talons et je suis partie dramatiquement pour de bon cette fois, laissant la porte et le silence claquer derrière moi.

I wouldn’t hold my breath if I was you, cause I’ll forget but I’ll never forgive you. Don’t you know, don’t you know, true friends stab you in the front.




please picture me in the weeds. before i learnt civility i used to scream ferociously any time i wanted.

:gayheart::
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