Found a solution quicker than a squirrel finds a nut. -- @Anwar Zehri

(14 février 2024) - La préparation du At Nate’s Jazz Club en vue de l’inauguration avait demandé énormément de sacrifices, mais rien dont Leroy n’avait pas l’habitude étant donné tout l’investissement qu’il avait mis dans le Kearns Hotels Group lorsqu’il y travaillait encore. Même s’il retombait dans ses vieilles habitudes en passant la majorité de ses journées au travail plutôt que d’accorder du temps à sa vie personnelle, il éprouvait de la satisfaction et de la fierté lorsque l’endroit était bondé. S’il se fiait au carnet des réservations, la soirée promettait d’être occupée et il était confiant que leur programmation pour la Saint-Valentin serait une réussite – bien plus que la vie amoureuse d’Anwar et Leroy réunis. Il ne restait qu’à espérer qu’une autre de ses ex n’aurait pas la merveilleuse idée de venir faire un tour ici ce soir. Il avait eu sa dose avec les visites impromptues d’Eleanor et Wild ces dernières semaines et il préférait garder une coupure entre sa vie professionnelle et personnelle. S’il considérait Anwar comme l’un de ses meilleurs amis après toutes ces années à se réunir ici, il ne lui avait pas encore donné accès à l’entièreté de son jardin secret. Il savait qu’il n’aurait sans doute pas le choix de lui confier l’existence de sa fille Charlotte tôt ou tard, mais pour l’instant, il repoussait le moment au maximum. Il chassait ses inquiétudes en se concentrant sur son travail malgré l’air préoccupé qu’il affichait depuis qu’Eleanor l’avait averti que leur fille le cherchait. Pour une fois dans sa vie, il prenait des décisions pour lui et il craignait que son passé ne vienne tout chambouler même si la décision de partir de Birmingham n’avait pas été la sienne. Il aurait voulu être présent pour Eleanor et Charlotte, mais les années avaient passées et il en était venu à la conclusion qu’il était trop tard et qu’il avait raté sa chance.

Tandis qu’il plaçait les centres de table, il reçut un appel dont il se serait bien passé. Le groupe qui devait performer ce soir avait un contretemps et se devait d’annuler. En claquant des doigts, leur programmation de la Saint-Valentin se retrouvait à l’eau, comme la bonne humeur du quarantenaire qui débarqua dans le bureau d’un pas lourd après avoir fait quelques appels dans l’espoir de trouver une solution. « On a un gros problème pour ce soir. » L’épaule appuyée contre le cadre de porte, il croisa ses bras contre son torse en se mordillant la lèvre inférieure. « L’agent des Southern Groove Syndicate a fait une connerie et a prévu deux évènements aujourd’hui pour le groupe. Ils ne pourront pas venir, on n’a personne pour jouer ce soir. » Il aurait préféré que l’agent annule l’autre évènement, mais ce n’était pas vraiment de son ressort. Il jeta un coup d’œil à sa montre pour calculer le temps qu’ils avaient devant eux pour trouver une solution de rechange. Pas assez à son goût. « J’ai appelé les agents des groupes qui étaient ici pour l’inauguration, il n’y en a aucun de disponible. » À la dernière minute comme ça, ce n’était pas tellement surprenant. Leroy avait normalement plus d’un tour dans son sac pour parvenir à obtenir ce qu’il voulait, mais à l’instant, il était à cours d’imagination. Tandis qu’il fixait Anwar en silence, une éclaire de génie traversa son regard. « Attends… t’étais musicien toi. Enfin, t’es, ça ne doit pas se perdre comme le vélo. » La bouche entrouverte, il leva les bras de part et d’autre de son corps comme s’il venait de trouver la solution au plus gros problème de l’univers. « T’as qu’à jouer et c’est réglé. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé avant! » Ça semblait si simple, mais l’expression d’Anwar ne laissait aucun doute sur l’opinion qu’il avait sur la question.

Anwar Zehri & @Leroy Kearns

If you think you're getting away, I will prove you wrong, I'll take you all the way, boy, just come along, hear me when I say, hey : It's murder on the dancefloor, but you better not kill the groove, gonna burn this goddamn house right down. ☆☆

gifs @bodybebangin & @drvgonqueen

« Engage une baby-sitter, je sais pas … C’est une grosse soirée au club, moi je peux pas. »
« Une baby-sitter de dernière minute, un soir de Saint-Valentin, mais tu as raison : pourquoi j’y ai pas pensé toute seule ? » Oh, ce qu’elle l’insupportait lorsqu’elle abusait du sarcasme.
« La caserne aurait pu y penser avant de changer ton shift à la dernière minute, un soir de Saint-Valentin. »
« C’est vrai, tu veux que je leur dise de t’appeler pour que tu leur fasses la suggestion ? »
« Tu fais chier. » Et il pesait ses mots. « Deuxième porte à droite, derrière les caisses de vin. »
« Hein ? »
« Je parlais au livreur. Ecoute, cherche de ton côté, je cherche du mien, et on se tient au jus. Je dois te laisser, là. »

Était-ce la pleine lune ? Mercure rétrograde ? Ou Dieu savait quelles autres conneries du même genre auxquelles Anwar ne s’intéressait pas le moins du monde ? Reste que sans laisser le temps à Lene de protester à nouveau, il avait raccroché et glissé son téléphone portable dans la poche arrière de son jean, attrapant les packs de softs que le livreur n’avait pas pu embarquer dans son premier aller-retour, et lui emboîtant le pas jusqu’à la réserve. Il s’était levé du pied gauche ce matin-là, son immeuble était privé d’eau chaude le temps d’effectuer des travaux de rénovation suite à la tempête du mois de décembre, sa machine à café avait choisi son jour pour tomber en panne, et voilà que ce problème de baby-sitter se rajoutait à la pile de ses contrariétés – il n’était que dix heures du matin, nom de Dieu. Raccompagnant le livreur jusqu’à son camion, encore bien plein d’une tournée des débits de boisson probablement loin d’être terminée, il avait signé le bon de commande et attendu que le bonhomme s’en aille pour pincer l’arête de son nez entre son pouce et son index d’un air fatigué. Il avait besoin d’un second café. Regagnant l’intérieur du club, c’est donc directement vers l’espresso broyeur qu’il s’était rendu, en tirant un café aussi noir que son humeur du jour avant de regagner le bureau en faisant déjà mentalement la liste des personnes à qui il pourrait demander un service de type “garder un gremlins en constante recherche des limites, et avec qui chaque repas et chaque coucher était actuellement un numéro d’équilibriste” le tout le soir d’une fête où l’on prévoyait plutôt de lécher les amygdales de sa moitié que de s’occuper du rejeton d’autrui. Quoi de plus simple.

Cette journée semblait n’exister que pour contrarier Anwar, et lorsque Lee était apparu dans l’encablure de la porte avec une mine dépitée, le policier n’avait eu qu’à l’interroger du regard pour que le britannique lui annonce « On a un gros problème pour ce soir. » en croisant les bras, l’air déjà résigné avant même de lui avoir exposé le problème en question. « Chouette, un de plus à ajouter à ma liste. » n’avait néanmoins pas su s’empêcher de marmonner le brun, faisant signe à son acolyte d’en venir au fait. « L’agent des Southern Groove Syndicate a fait une connerie et a prévu deux évènements aujourd’hui pour le groupe. Ils ne pourront pas venir, on n’a personne pour jouer ce soir. » Il y avait bien des choses qu’Anwar aurait eu envie de dire à l’agent des Southern Groove Syndicate à cet instant, des choses que la mère du concerné n’aurait probablement pas approuvées, mais prenant une grande inspiration par le nez tout en en pinçant à nouveau l’arête entre ses doigts, paupières closes, il avait laissé Leroy ajouter « J’ai appelé les agents des groupes qui étaient ici pour l’inauguration, il n’y en a aucun de disponible. » et grommelé quelque chose d’intelligible avant de reposer les yeux sur lui, ironisant un « Probablement des problèmes de baby-sitter. » dont lui seul comprendrait le sous-texte avant d’ajouter en soupirant « Laisse tomber, j’me comprends. » La seule chose à retenir, pour l’heure, était que toute leur communication depuis des jours insistait sur la venue du groupe et que le public se ficherait bien de savoir qui d’eux ou de l’agent était à blâmer pour son incompétence. « Il nous reste quoi comme option ? Soirée open-mic c’est mort ce soir, les gens viennent pour profiter de leur rencard, pas pour se donner en spectacle. » Du moins il le supposait – depuis le temps qu’il n’avait pas fêté la Saint-Valentin, les mœurs avaient eu le temps de changer. « Attends … t’étais musicien toi. Enfin, t’es, ça ne doit pas se perdre comme le vélo. » Plait-il ? « T’as qu’à jouer et c’est réglé. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé avant ! » Le rire qui avait échappé au policier, nerveux, s’était évanoui aussi vite qu’il avait compris que son ami était sérieux. « C’est non. » Même pas en rêve. « Non, c’est tout. » Pour un milliard de raisons qu’il n’avait aucune envie d’évoquer à cet instant, et le regard insistant de Lee lui donnant l’impression d’être poussé dans ses retranchements il avait ajouté « T’as plus de chances d’obtenir un récital de ma gosse de quatre ans que la moindre note de musique de ma part. Et ne me prends pas au mot, parce que si je trouve pas de baby-sitter d’ici ce soir c’est exactement comme ça que ça risque de finir. » En exclusivité au Jazz Club ce soir : un aperçu de ce qui vous attend en 2028 si vous ne pensez pas à mettre une capote avec votre rencard en fin de soirée.