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@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

C’était une effervescence différente de celles des grands événements habituels, comme si tout le monde autour mesurait l’importance capitale du moment et l’empreinte qu’il laisserait dans la postérité. Rien n’était laissé au hasard, chaque seconde décidée pour correspondre à quelque chose de précis, le temps étant soumis à la ligne du temps fixée par l’Académie. Ils étaient en pleine préparation, dans cette suite somptueuse investie par des dizaines de petites mains affairées à leur tache, néanmoins la pression était déjà partout : dans le moindre coup de pinceau pour parfaire le maquillage de Jo, dans la moindre arabesque de mèches brunes qui encadraient son visage, dans la moindre paillettes qui constituait la robe qu’elle enfila avec un peu d’aide pour que le tombé flatte son corps qu’elle sentait tendu sous le poids relatif de ce qui constituait sa première tenue de la soirée. Elle avait vécu un nombre incalculable d’instants comme celui-ci au cours des derniers mois, à se faire dorloter comme une poupée docile que parce qu’elle tenait toujours à paraître à son avantage et qu’elle faisait confiance aux professionnels du genre qui commençaient à la connaître, mais aucun d’eux n’avait l’importance significative qui la mènerait sur le chemin de quelque chose de beaucoup plus grand qu’elle. Elle avait rêvé de ça toute sa vie, l’impression d’évoluer dans un songe était donc aussi réel que les quelques jours ayant précédés cette soirée unique, elle avait pris la mesure de ce que ça voulait dire et de ce qui l’attendait. Et pourtant, elle était nerveuse, exactement comme elle l’avait été lorsque, soumise à l’éventualité d’une victoire, elle avait essuyé des déceptions douloureuses, qui l’avaient brisée à chaque fois. Ce serait différent cette fois, n’est-ce pas ? Elle n’avait pas le temps de se poser la question, appliquée à enfiler les boucles d’oreilles en diamants qu’on lui avait présenté dans un écrin rouge sang, dont le velours voir à l’intérieur était estampillé d’un Cartier calligraphié, et ce avec une déférence dont elle serait moquée d’ordinaire. Seulement, elle voulait faire les choses aussi bien que tout le monde ce soir, alors elle jouait le jeu sans se poser de questions — c’était sa vie maintenant, elle ne ferait jamais semblant d’être contrainte de s’y faire, elle avait manifesté pour tout ce qui lui arrivait, même si le destin avait comme était forcé d’y adhérer. Elle se redressa, et prenant soin de ne pas déranger le tombé des cheveux noués en chignon bas qui flattait son port de tête, elle affronta le résultat au travers d’un miroir à pied qu’on disposa devant elle. Elle n’avait besoin de rien de plus, sa robe était un bijou à elle toute seule, et le reste avait été soigneusement choisi pour la compléter, pas pour la surcharger ; encore une fois, rien n’avait été laissé au hasard. Elle en était satisfaite tout autant que ceux qui l’observaient avec expertise, et peut-être bien avec un peu de fierté, la plupart d’entre eux l’ayant suivie tout au long de l’année et ayant appris à l’apprécier malgré son mauvais caractère. Rassurée d’y être enfin arrivée, elle s’entendit doucement relâcher une respiration, ses lèvres redessinées s’arrondissant légèrement après qu’elle ce fût détournée de son reflet dans le miroir.

Elle questionna la cantonade des yeux au sujet de Midas qui était de l’autre côté. Lui aussi était soumis à la même pression qu’elle, de fait elle n’attendit pas que qui que ce soit lui donne l’autorisation d’aller le retrouver. Quand bien même on leur avait répété que le timing était serré, elle n’avait pas l’intention de ne pas passer au moins quelques secondes avec lui seul à seule. On la regarda traverser la suite perchée sur ses escarpins, le mouvement de ses hanches amplifié par son jupon filé de paillettes rose et doré qui le constituait, et ça la combla de songer que ce n’était que le début étant donné que sur le tapis rouge, on l’observerait aussi sous toutes les coutures "Je vais m’en charger, vous nous laissez un moment ?" demanda-t-elle aux assistants stylistes qui lui cachaient la vue lorsqu’elle arriva enfin près de l’arche séparant les différentes pièces de la suite. La hanche nonchalamment appuyée contre le renfoncement de l’arche, elle suivit leur sortie du regard, la tête légèrement inclinée pour ne rien manquer de leur départ, avant de malicieusement remonter ses yeux vers le jeune homme dont elle s’approcha sans plus attendre. Sans rompre le contact de leurs yeux, les siens brillant de la même volonté que toutes ces fois où ils s’étaient retrouvés en tant qu’adversaires, c’est seulement lorsqu’elle arriva enfin à sa hauteur que ses doigts vinrent d’eux-mêmes trouver sa boutonnière pour en défaire les premiers boutons selon sa propre appréciation "Tu te sens comment ? T’es nerveux ?" Il avait traversé la moitié du globe par deux fois en l’espace de quelques temps à peine pour assister à tous ses engagements dans les temps, et avait atterri qu’une poignée d’heures seulement avant le coup de feu de tout ce qui se passait là. Il n’était pas un petit garçon, mais il restait plus humain que ce qu’on serait capable de croire en le voyant dans cette tenue qui lui allait comme un gant, flattant chaque partie de lui avec un soin tout particulier qu'il devait à ceux qui s’étaient échinés à la retoucher. D’ailleurs, elle s’attarda peut-être un peu inutilement sur sa tache, son regard ne faiblissant pas devant les siens et ses paumes se posant finalement à plat, de part et d’autre de son torse, pour sentir les battements de son coeur et sa chaleur au travers du tissu luxueux de sa chemise qu’elle lissa doucement tout en récupérant ses mains et en prenant un très léger recul pour le regarder de bas en haut "T’es parfait." commenta-t-elle avec certitude, incontestablement émue de pouvoir vivre les prémices de victoires futures sans que rien ni personne ne soit venu tout gâcher.

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Midas Sterling & @Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

Alors que les employés de la brune ajustent ses cheveux, appliquent du maquillage sur chaque centimètre carré de la peau de son beau visage, lui tendent colliers, bracelets bagues et boucles d’oreilles à enfiler, je me sens coupable de m’estimer chanceux de n’être qu’un homme. La pression que l’industrie - et le reste du monde - met sur les femmes, encore plus lorsqu’elles sont des artistes évoluant dans l’univers pop dans lequel Jo fait ses premiers pas officiels - me semble si intolérable que je me demande comment les épaules de ce petit bout de femme peut la supporter. Je l’admire sans borne, jusqu’à l’exagération. Est-ce que cela signifie que je n’en ressens pas la moindre de mon côté ? Bon Dieu que non. Ce jour est important pour moi, bien plus que tous les autres avant eux : j’ai tout à prouver. Le succès de Yours auprès de mon public est une chose, mais la réception de mon travail par mes pairs est une toute autre histoire. Ces nominations signifient à mes yeux que, malgré des années sans écrire la moindre ligne, je suis toujours estimé par les professionnels du milieu. Une victoire - je n’ose même pas en espérer plusieurs - serait la plus divine des bénédictions. J’ai emporté l’une de ces statuettes représentant un gramophone à une reprise par le passé, certes, mais je ne me suis pas senti accompli pour autant. Une victoire dans la catégorie meilleur nouvel artiste est semblable à une tape dans le dos, un continue dans cette direction mon grand, tu es sur la bonne voie. Cette année, je me retrouve contre les meilleur, mes singles - le lead de mon album et mon duo avec Jo - font compétition contre les musiques les plus impactantes de cette année et ce serait mentir que de prétendre que je ne veux gagner que pour ma compagne. Je veux gagner pour elle, pour nous, pour toutes mon équipes et ceux qui ont travaillé sur mon album, pour Posy, et je veux gagner pour moi. J’ai besoin de me prouver au travers de ce retour triomphale que j’ai encore à apporter à l’industrie musicale, que Jo ne finira pas par me dépasser pour me laisser derrière, puis me quitter pour quelqu’un avec qui elle trouverait osmose musicale plus grande encore que la nôtre. De mon côté, je sais que c’est impossible. Mais la nervosité me fait dresser des scénarios cataclysmiques dans mon esprit, et qui pourrait me le reprocher.

Jo est belle. Non, Jo est bien plus que ça et les mots me manquent pour la qualifier. Dans sa robe qui épouse ses formes comme une seconde peau, elle est à couper le souffle. Elle fera sensation ce soir et, moi, je rosi de fierté à l’idée d’être celui au bras duquel elle s’accrochera. Les dernières retouches à sa tenue sont pour moi une bénédiction : pour ce faire, on la fait se lever et j’ai ainsi tout le loisir de l’observer des pieds à la tête. Je l’aime démaquillée, vêtue d’une chemise trop grande et les cheveux décoiffés par nos ébats. Mais je ne suis qu’un homme et, face à sa silhouette voluptueuse et appelant à la luxure, je suis bien faible. « Je vais m’en charger, vous nous laissez un moment ? » Les mots de Jo m’arrachent à ma contemplation et j’efface le sourire béat qui s’était peint sur mon visage. Elle prend les choses en main - sa spécialité - pour que nous nous retrouvions tous les deux. Elle s’approche de moi et ses doigts s’attachent à la boutonnière de ma chemise pour en détacher les dernier bouton sans que je ne pense à me plaindre ou à m’en offusquer. Entre ses mains, je suis un pantin et, tandis qu’elle s’affaire à me rendre parfaitement à son goût, je pose sagement mes mains au creux de ses reins pour la tenir contre moi. « Tu te sens comment ? T’es nerveux ? » - « Plus quand tu parles. » Quand elle s’adresse à moi, mon esprit se focalise uniquement et entièrement sur elle. Sur le tapis rouge, je sais qu’il s’accrochera à l’idée qu’elle est là, à mon bras ou à quelques centimètres de moi lorsque les journalistes voudront des photos individuelles, pour surmonter ce qui pour un homme comme moi à des allures de torture. Je suis à l’aise en société et j’aime me retrouver auprès de mes fans. Je me passerais toutefois volontiers des photographes si on me laissait l’occasion de donner mon avis à leur sujet. « T’es parfait. » - « Et toi Divine. » Je m’approche d’elle et, alors que mon visage s’approche à quelques centimètres du sien, je m’arrête. « J’ai le droit de t’embrasser où je vais abîmer ton maquillage si je le fais ? » Un sourire malicieux étire mes lèvres. Dans toute autre circonstances, je n’aurais pas attendu son consentement pour un baiser. Dans celles-ci - elles sont particulière - je me conduis plus comme un garçonnet sage qu’un adolescent insolent. « Même si on ne remporte aucune récompense, moi j’emporterai celle de t’avoir vue dans cette tenue. » Je la couve d’un regard rempli de concupiscence, avant de déposer un baiser dans sa nuque. « Oui, je suis nerveux. C’est quelque chose pour moi, ces nominations. » Je ne veux pas qu’elles pense que je me la joue décontracté ou blasé. L’idée que quelqu’un puisse un jour être blasé d’une nomination aux Grammy Award me paraît parfaitement incongrue. « Je me suis jamais produit pour la cérémonie non plus. Ce sera notre première fois à toutes les deux. » Je lui glisse un sourire complice et comblé ; nous n’en avons pas beaucoup vécues ensemble, puisque nos parcours se sont tracés à deux vitesse.

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Jo craignait que l’histoire se répète ; qu’on ne lui laisse pas l’occasion de profiter d’un moment seule avec Midas avant que leur vie ne change encore un peu plus, qu’on leur retire l’opportunité de se réjouir d’en être arrivés là ensemble. Par deux fois, on leur avait coupé l’herbe sous le pied, et par deux fois, ça l’avait détruite au point qu’elle ne se sentait pas l’âme de vérifier si elle résisterait à une troisième fois, bien qu’elle était du genre à avoir l’esprit de contradiction coriace. Ce soir, c’était leur moment, elle ne laisserait absolument personne le leur ruiner, qu’importe la raison. C’était au point où elle était prête à oublier qu’il y avait une part de manigance dans tout ça et que dans un autre univers, à la seconde même où elle se retrouvait en tête-à-tête avec le jeune homme, le tableau soit différent — qu’elle n’y soit pas tout simplement, comme ça avait été le cas dans le passé, où il avait vécu toutes ces choses, toutes ses premières fois comme il le dirait plus tard, sans elle. Souvent, elle s’était questionnée sur la manière dont il avait géré les choses à l’époque, s’il avait réussi à trouver quelqu’un pour le rassurer sur le bon déroulé des évènements ainsi que sur l’éventualité d’une défaite, sauf que c’était des interrogations inutiles puisqu’elle savait déjà que Cassie avait tenu ce rôle un bon nombre d’années. Au-delà de la rancoeur qu’elle éprouvait toujours à son égard, la blonde n’était pas incompétente au point d’avoir laissé Midas macérer dans ses angoisses. Elle avait su trouver la bonne technique pour parvenir à le booster comme à le rasséréner au sujet de cette machine broyeuse de rêves qu’était l’industrie musicale, elle avait su canaliser sa nervosité que Jo ressentait maintenant, une part d’elle étant constamment calée sur la fréquence qu’il dégageait "T’as besoin d’un pep talk de Cassie, ou tu me fais confiance pour cette fois ?" Elle le proposa simplement pour ne pas faire pire que mieux, peut-être aussi pour ne pas l’obliger à revoir sa routine inhérente à ces moments-là avant qu’elle-même en fasse partie, pas certaine d’être toujours très douée pour conduire la raison de ceux à qui elle tenait, trop impulsive et trop moralement déséquilibrée pour donner de bons conseils. A sa façon, il lui assura plus ou moins le contraire "Je vais continuer à te parler jusqu’à ce qu’on monte sur scène alors, tu sais pas ce que t’as déclenché." Elle était à peine sérieuse, la malice faisant se creuser les fossettes qu’elle avait au coin de la bouche.

Elle coula ses deux mains le long du torse de Midas pour les poser de part et d’autre de son cou, persuadée qu’il pensait ce qu’il disait, aussi bien sur sa nervosité annihilée par sa voix, que sur l’avis dithyrambique qu’il faisait au sujet de ce qu’elle portait, toute son attention dirigée sur elle au point que ça la troubla un peu. Ça ne la fit pas reculer devant la promesse du baiser qu’il voulait lui donner et dont elle crevait d’envie depuis que tout s’était mis en marche et qu’ils avaient tous les deux été priés de rester séparés pour qu’on puisse s’occuper d’eux individuellement. Secouant la tête de droite à gauche pour repousser l’idée grotesque d’un refus de sa part, elle lui ravit la priorité en approchant sa bouche de la sienne, la flattant avec une caresse du bout des lèvres tout en lui disant dans un sourire fugace "C’est le moment de vérifier si c’est vraiment du sans transfert, ou si c’est juste du marketing." Et elle l’embrassa pour de bon en ne lésinant pas sur l’intention, ses mains dérivant doucement de son cou à sa nuque pendant qu’elle se serrait contre lui, ressentant le besoin d’être aussi proche de lui que c’était acceptable sur le moment, même s’ils étaient seuls, et qu’elle n’avait pas l’habitude d’être prude. Elle voulait juste que son esprit reste concentré sur ce qui les attendait dans les prochaines heures, sur leur performance, même si ce qu’elle lui répondit après avoir rompu leur baiser, son front posé contre le sien, ne l’aiderait en rien à ne pas avoir l’esprit qui divague "J’ai hâte que tu me l’enlèves. Je l’ai en partie choisie pour ça, pour qu’on fête enfin tout ça comme j’ai toujours voulu qu’on fête le reste."  Le reste n’ayant pas besoin d’être explicité, mais évidemment ça comportait leurs deux victoires respectives, à sept ans d’intervalle ; et elle voulait le faire sans public, sans vêtements,  sans interruption, sans retenue. Elle oubliait qu’elle avait prévu une autre robe pour l’after, mais ce n'était qu’un détail, et elle le mettait sur le compte de l’euphorie, surtout de la tension qui régnait entre eux à ce moment-là tandis qu’un nouveau sourire, plus espiègle, lui échappa.

Constatant en décollant son front du sien qu’il avait un peu de rouge à lèvre sur la bouche, elle fronça exagérément les sourcils "Publicité mensongère. Je vais demander une retouche avant de partir, c’est pas grave." Elle le lui précisa au cas-où il voudrait lui donner un autre baiser, puis elle effaça la trace qu’il avait sur le visage avec la pulpe de son pouce avant de faire la même chose pour elle, traçant cette fois le contour de l’ourlet de sa propre lèvre inférieure avec son index, et ce tout en prenant en compte ce qu’il lui répondait enfin au sujet de sa nervosité. Tapotant ses lèvres l’une contre l’autre pour répartir et estomper la matière malmenée par leur baiser, ses mains retrouvèrent sa poitrine et sa tête s’inclina sur le côté "T’as jamais remporté autant de prix que depuis septembre. Tes chances sont loin de compter pour rien, tu pars comme favori." Ce n’était même pas elle qui l’avançait, on ne pouvait pas l’accuser d’être aveuglée par le sentiment d’adoration qu’elle lui réservait "Je comprends que tu sois nerveux, ce serait pas toi de pas l’être." Ça le serait moins de son côté d’avouer qu’elle l’était aussi, alors elle s’abstint de le préciser, concentrée sur lui, et uniquement lui "Mais t’as le droit de te dire que tu mérites ce qui va sans doute t’arriver ce soir et tout ce que ça engendrera pou toi par la suite. T’es là parce que tu dois l’être, tu me crois ?" Elle lui posa la question en le regardant fixement. Elle connaissait le sentiment qui l’animait quand il se mettait à réfléchir et à craindre d’avoir volé sa carrière, elle ne voulait pas que ça mine sa perception de la soirée qu’ils allaient passer. C’était curieux pourtant, puisqu’elle ressentait un peu la même chose, ne réussissant pas à s’inclure dans tout ça sans ressentir un sentiment étrange de culpabilité à l’idée d’avoir profité de quelque chose qui aurait dû se faire sans elle. Baissant brièvement le regard dans un battement de cils, elle lui avoua juste après sa dernière phrase "J’ai du mal à enregistrer ce qui est en train de se passer tu sais, c’est presque trop beau pour être vrai." Ça la faisait timidement sourire de le dire à voix haute. Elle qui passait son temps à prétendre n’être impressionnée de rien, la sensation d’évoluer brusquement dans ses rêves d’enfant la rendait inapte à y croire, bien qu’elle était sûre d’une chose qu’elle ajouta dans la foulée d’un soupir profond qui la fit se grandir contre Midas et frôler le bout de son nez avec le sien, ses mains encerclant son visage "J’aurais pas voulu vivre cette première fois avec quelqu’un d’autre que toi." Elle se corrigea, histoire que ce soit aussi clair pour lui que ça l’était pour elle, ses yeux ancrés dans les siens après avoir légèrement reculé la tête "J’aurais pas voulu vivre tout ce que j’ai vécu cette année avec quelqu'un d’autre que toi." Même les mauvais moments, qu’elle n’iraient pas jusqu’à définir comme agréables pour autant, mais qui les avaient menés jusqu’ici finalement, alors c’est qu’ils étaient importants.

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Midas Sterling & @Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

« T’as besoin d’un pep talk de Cassie, ou tu me fais confiance pour cette fois ? » Je secoue la tête. Ne suis-je pas là, avec elle ? Je suis un grand garçon ; si j’avais voulu de Cassandra à mes côtés en cet instant plutôt que ma compagne, la blonde serait là et ferait ce pour quoi elle est le plus douée, à savoir me mettre des coups de pieds aux fesses pour que je cesse d’être nerveux. Elle me changerait les idées à merveille, mais pas aussi bien que Jo le fait par sa simple présence, par la simple et envoûtante apparition qu’elle est ce soir. Je rosis déjà de fierté à l’idée de pouvoir poser ma main sur sa hanche et lui tenir la main dans quelques instants sur le tapis rouge, à l’idée de pouvoir affirmer ainsi à tout le monde que je suis l’homme qu’elle a choisi et personne d’autre. « J’ai pas besoin de Cassie. Toi, c’est parfait. » Mon assistante sera à mes côtés lorsque ce sera approprié parce qu’elle fait partie de ma famille à mes yeux mais, cette soirée hors du commun, j’ai envie de la savourer majoritairement avec Jo.

« Je vais continuer à te parler jusqu’à ce qu’on monte sur scène alors, tu sais pas ce que t’as déclenché. » - « J’ai une petite idée de comment te faire taire. » J’annonce, avec un sourire guoguenard au coin des lèvres. Mes mains passées dans son dos et positionnée sagement sur ses reins rendent parfaitement claires mes intentions et la dite idée mais, puisque je suis un garçon sage et que je ne veux pas qu’elle soit obligée de repasser par la case mise en beauté une fois de plus, je demande l’autorisation d’agir comme mon coeur a envie de le faire. « C’est le moment de vérifier si c’est vraiment du sans transfert, ou si c’est juste du marketing. » Je cueille un baiser contre ses lèvres sans prêter attention à la fin de sa phrase dès lors que je décroche mon Saint Graal. Je l’embrasse à bouche que veux tu et mes mains toujours posées sur ses reins l’attirent à présent un peu plus fort contre moi pour presser son corps contre le mien. Cette robe ne m’aide pas à rester raisonnable, pas plus que la provocation qu’ajoute la chanteuse dès que nos lèvres se séparent. « J’ai hâte que tu me l’enlèves. Je l’ai en partie choisie pour ça, pour qu’on fête enfin tout ça comme j’ai toujours voulu qu’on fête le reste. » Je la respecte bien trop pour lui proposer de m’emparer d’elle là, maintenant et sur le coin d’une table. En revanche, je ne me gène pas pour lui sussurer à l’oreille tout ce que j’ai envie de lui faire une fois que je pourrais en effet lui enlever ce tissu qui lui va comme un gant. Je lui décris où se poseront mes mains, les zones qu’elles caresseront, les parties de son corps que j’embrasserai et le nombre de fois où je lui ferai l’amour, cette nuit. J’aspire à faire battre son coeur un peu plus vite, mais Jo n’est pas jeune première ; elle est difficile à faire rougir.

« Publicité mensongère. Je vais demander une retouche avant de partir, c’est pas grave. » Pensif, je laisse mon doigt caresser le bord de sa lèvre, pour essuyer doucement le rouge qui a légèrement bavé, puis la pulpe de cette dernière pour répartir un peu plus uniformément la couleur carmin. « Tu es parfaite comme ça. » A mon sens à moi, elle n’a même pas besoin de ce genre d’artifice. Mais je sais tout de  ce que l’on attend des femmes, dans ce genre d’événement, et je ne suis pas le genre d’homme qui brise les règles ou inspire les autres à le faire. « T’as jamais remporté autant de prix que depuis septembre. Tes chances sont loin de compter pour rien, tu pars comme favori. » - « L’un des favoris. » J’ai un respect immense pour mes congénères Australien. Toutefois, je suis conscient d’entrer dans une arêne différente ce soir, tout comme je sais pertinemment qu’emporter une victoire sera bien plus difficile. « Être nominé, c’est déjà toucher le sommet du doigt. » Je rêve de l’atteindre, mais je ne le dit pas à voix haute, par superstition. Je ne veux rien attendre des résultats de ce soir, par crainte d’être déçu si je pars les mains vide ce qui, étant donné les monstres de l’industrie que j’affronte, a tout de même des chances d’arriver. « Je me fais pas d’illusion pour la chanson de l’année. On est face à des rouleaux compresseur. » Rien que d’être nommés aux côtés de chansons qui ont dominé les charts est un honneur. « Je suis fier de nous. » J’ajoute dans un sourire qui ne dissimule pas ma nervosité, mais qui reste tout de même parfaitement authentique.

« Je comprends que tu sois nerveux, ce serait pas toi de pas l’être. Mais t’as le droit de te dire que tu mérites ce qui va sans doute t’arriver ce soir et tout ce que ça engendrera pou toi par la suite. T’es là parce que tu dois l’être, tu me crois ? » Je hoche doucement la tête, gêné toutefois qu’elle m’encense. Je ne sais jamais comment réagir lorsque quiconque le fait. « J’ai du mal à enregistrer ce qui est en train de se passer tu sais, c’est presque trop beau pour être vrai. » - « Tu sais que tu le mérites tout autant, j’espère. » Elle exulte souvent d’une assurance qui semble à toute épreuve. Toutefois, je la connais bien assez intimement pour savoir qu’elle n’est pas immunisé contre la nervosité. Sa confiance en elle est loin d’être feinte, mais sa carapace d’indifférence n’est qu’un mirage. « J’aurais pas voulu vivre cette première fois avec quelqu’un d’autre que toi. J’aurais pas voulu vivre tout ce que j’ai vécu cette année avec quelqu'un d’autre que toi. » - « Moi non plus. Enfin, si on enlève Ariana, tu sais que j’ai un faible pour elle. » Je fais mine d’être sérieux une seconde, avant de l’attraper par le poignet. J’attire sa menotte jusqu’à mes lèvres et j’y dépose un baiser. « Je plaisante. Ce soir, c’est tout ce dont j’ai jamais rêvé. » Depuis notre première édition de X-Factor, j’ai fantasmé un moment comme celui-là. Je rêve aussi de pouvoir l’embarquer sur ma tournée partager des dates avec elle. Je rêve d’un avenir avec elle, tout simplement, mais ce soir en est la première pierre. « Je suis aussi un peu fatigué, je crois que l’aller-retour, c’était pas la meilleure de mes idées. » Mais comment aurais-je pu faire un choix entre la cérémonie la plus importante de ma carrière et l’anniversaire de ma petite fille ? J’ai raté trop de moments importants : celui là, je le devais à Posy. « Posy était triste de pas de voir à son anniversaire. Je sais pas pourquoi, mais elle s’était mise en tête que tu serais là. » J’aurais dû prévenir ma fille pour lui éviter cette déception. En revanche, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer la grimace pincée sur les lèvres de Harleen, lorsque sa fille a parlé de la chanteuse et a réclamé sa présence. Comment lui en vouloir alors que je jalouse son compagnon, non pas de tenir mon ex dans ses bras, mais de vivre avec ma fille plus de moments que je n’en vis moi-même ? Peut-être faudra-t-il que j’envisage de présenter la mère de ma fille à la femme qui partage ma vie, mais je me garde bien d’aborder ce sujet ce soir. « Elle a dit qu’elle nous regarderait à la télévision ce soir. J’ai pas eu le coeur de lui expliquer le concept de décalage horaire et de lui dire qu’elle ne verrait que les replay. »

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Il n’avait pas besoin de Cassie, c’était une bonne réponse qui la fit se ragaillardir de suffire à Midas et de ne pas être obligée de s’en remettre à quelqu’un qui avait gâché le dernier moment de cette sorte qu’ils auraient dû passer tous les deux. Elle ignorait combien de temps ils leur restaient exactement pour profiter de cette accalmie avant l’agitation de cette soirée importante pour eux, mais ça n’avait plus grand intérêt à l’instant où leurs lèvres se trouvèrent et où, effectivement, elle fût agréablement contrainte au silence au point d’en regretter que chaque seconde leur était comptée depuis tôt ce matin. De son côté, elle ne voyait aucun inconvénient à laisser le monde extérieur de côté le temps de quelques minutes supplémentaires, simplement pour profiter de la fusion de leur corps et dissoudre la tension palpable dans les mouvements auxquels ils se livraient l’un et l’autre pour se rapprocher. Elle ressentit même le besoin de s’amender de sa raison en envisageant de prendre les choses en mains, de se pencher elle-même au bord de la table qui n’était pas loin, et ce pour mieux partir l’esprit clair — lequel se retrouva possédé par les murmures de Midas et par le programme qu’il lui réservait pour plus tard. Elle n’était pas bien difficile à corrompre Jo, il le savait d’autant plus qu’elle ne lâcha pas ses yeux des siens, ne le faisant que pour fixer sa bouche en se retenant d’exiger de lui qu’il se taise à son tour pour lui prouver que ce n’était pas des paroles en l’air. La pièce d’à côté était remplie de personnes avec qui ils travaillaient tous les deux, elle s’en rappela quand elle s’inclina juste assez sur lui pour déboutonner davantage sa chemise, laisser deux marques de rouge à lèvres sur sa peau grâce aux baisers lents qu’elle lui donna pour le provoquer elle aussi, et qu’elle les reboutonna ensuite tout aussi lentement pour préserver le secret de cette promesse qu’il lui faisait pour plus tard et dont il garderait le sceau sur sa peau toute la soirée, toute la nuit — quand le timing serait meilleur selon propre point de vue, elle penserait à les effacer. Elle, elle était loin d’être prude, et rien ne la gênait dans l’idée même de céder à son désir tout de suite, sans délai. Mais son audace n’était pas celle de Midas, alors elle s’appliqua simplement à mémoriser chaque chose qu’il lui avait susurré pour lui rappeler, le plus tôt serait le mieux, qu’il avait une dette de laquelle s’amender et qu’elle ne comptait pas lui en faire cadeau.

Elle s’évertua à reprendre sur elle, son rouge à lèvres corrigé par ses soins et ceux du jeune homme, son esprit saturé d’images qui ne l’aideraient pas à garder la tête froide, déjà prêt à anticiper les réactions de son propre corps aux caresses, aux baisers, aux secousses qu’il était voué à recevoir. Elle s’y essaya pourtant dans un profond soupir, alarmée par l’humilité pourtant ordinaire de Midas "Être nommé, ça t’autorise au moins une fois dans ta vie à crier sur tous les toits que t’es fait pour ça. Personne en doute, la preuve." Ses nominations existaient, ça valait tous les chiffres du monde. Retrouvant son visage avec ses mains pour qu’il la regarde sans incertitude, elle reprit à sa suite "Et moi je suis tellement fière de toi." Elle était certaine de ne le lui avoir jamais dit. Elle le pensait depuis longtemps et de tout son coeur. Elle savait aussi que c’était important de recevoir ce genre de mots de la part de quelqu’un qu’on aime, et qu’à défaut de les recevoir de ses parents qui jugeaient sa carrière trop frivole comparée à celle de son frère, elle pouvait combler quelque chose en se montrant aussi déterminée et supportrice. Elle n’était pas sans ignorer que la place de sa première supportrice était occupée par Olive, mais dans son coeur, elle s’autorisait à se l’attribuer sans hésitation. Ça lui fit ajouter en le prenant dans ses bras de la façon la plus chaste qui soit, ses bras passés simplement autour de son cou, son menton posé sur son épaule qu’elle atteignit en se hissant sur la pointe de ses escarpins "J’ai peut-être pas toujours été présente, mais je sais d’où tu viens et ce par quoi t’es passé, ça me suffit pour te le dire encore et encore si t’en as besoin : je suis tellement fière de toi."

Une part de lui devait déjà le savoir dans tous les cas. Tout comme une part d’elle savait parfaitement qu’elle aussi, elle méritait d’être là. Étonnamment cette fois, elle n’en fit pas plus cas que ça cependant, rompant simplement leur étreinte en imitant son hochement de tête de tout à l’heure et en faisant mine de ne pas apprécier son commentaire à propos d’Ariana Grande après qu’elle lui avait dit qu’elle était comblée de vivre cette première fois avec lui "Tu vois que tu préfères quand je suis énervée au fond." Il se rattrapa vite, attirant sa main à ses lèvres, et elle le laissa faire de bon gré, ne doutant pas une seule seconde qu’il puisse lui mentir à propos de son sentiment d’être dans un rêve. Elle avait le même "On rentrera tôt après la cérémonie si tu veux. Je me fous de l’after-party, je veux être ici, avec toi." Inutile de souligner qu’après ce qu’il lui avait vendu tout à l’heure, c’était encore plus le cas, et que même s’ils décidaient d’y faire un tour, elle ne penserait qu’à ça. Elle posa de nouveau ses mains sur son visage, suivant l’arrondi des cernes qu’il avait sous les yeux avec ses deux pouces "On prendra le temps de réfléchir ensemble où et quand partir après tout ça, d’accord ?" Il lui avait promis quelques jours pour souffler après les Grammys, histoire de se remettre de cette année riche de tout un tas de choses qu’elle ne saurait pas résumer autrement qu’en prenant des heures pour le faire "T’as fait le bon choix. C’était important que tu sois avec Posy, autant que ça l’est que tu sois là, avec moi, maintenant." Elle le lui assura pour de bon avec un hochement de tête, ses mains dérivant de son visage pour glisser sur ses épaules et arranger la tenue, pourtant parfaite, de sa chemise sur les muscles de ses bras. Seulement, elle ne savait pas comment réagir à ce qu’il lui disait là à propos de la déception de Posy qu’elle ne soit pas présente à son anniversaire ; s’en réjouir, c’était à double-tranchant, et elle n’était pas sûre d’être prête à en assumer les conséquences, toujours pas très à l’aise avec la petite à qui elle réservait un cadeau pourtant. Elle marqua un temps de pause, souriant doucement à ce qu'il ajouta, et puis sans réellement y songer, elle finit par lui proposer, surement plus timidement que d’ordinaire, continuant d’arranger le tombé de la chemise du jeune homme sur ses bras pour sauver sa bonne contenance "Je pensais, si tu veux passer un peu de temps avec elle, elle pourrait venir avec nous quelques jours quand on partira."

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Midas Sterling & @Jo Carter ☆ crédit/ssoveiagifs

Véritable arroseur arrosé, il me faut fermer les yeux et prendre de grandes inspiration pour garder la tête froide alors que les doigts de ma petite amie déboutonnent ma chemise et que ses lèvres se posent sur ma peau. Véritable magicienne, elle prend l’avantage sur la situation en un rien de temps et je ne me formalise même pas que la marque rouge que ses lèvres déposent sur mon torse risque de tâcher ma chemise blanche ou ma veste de costume de la même couleur. Me concentrer sur notre prestation future et sur tout ce qui nous attend - les photographes, le tapis rouge, le parterre de célébrités - le stress de la remise de récompense - m’aide à peine à me recentrer : mes joues sont rougies par un excitation qui n’a rien à voir avec mes nominations. « Tu es une diablesse. » Mes lèvres esquissent un sourire mes doigts effleurent sa joue et je dépose un nouveau baiser sur ses lèvres. Il est plus sage ; il se doit de l’être si je veux parvenir à rester maître de mes émotions et de mon désir pour la brune.

« Être nommé, ça t’autorise au moins une fois dans ta vie à crier sur tous les toits que t’es fait pour ça. Personne en doute, la preuve. » Loin d’être ingrat, je ne remets pas en cause l’honneur que l’industrie m’accorde en m’ayant nominé dans autant de catégories. Mais Jo me connaît et perce à jours les doutes qui m’ont accompagné toute ma carrière durant sans grand mal. C’est sur ceux-là qu’elle s’attarde, ceux-là qu’elle s’applique à dissiper. Toutefois, mon syndrome de l’imposteur a effectué son travail de sape sur ma confiance en moi pendant des années durant, il faudra peut-être autant de temps pour que je parvienne à m’en débarrasser. Alors, je me contente de la remercie en déposant un baiser sur le sommet de son crâne. « Et moi je suis tellement fière de toi. » - « Tu me voles mes répliques, là. » Un sourire de connivence étire mes lèvres. Sa réplique aurait pu être la mienne et nous le savons tous les deux. En plus de ça, j’aurais ajouté que je suis fier d’être à son bras ce soir, mais j’opte pour une alternative à la même signification. « Je suis le plus heureux des hommes ce soir. » Pas de conditionnel. Pas de si je gagne un prix. Je n’ai pas besoin de ça pour être comblé alors que la plus belle femme de la soirée est ma compagne. Hissée sur la pointe des pieds, son menton posé sur mon épaule alors que mes mains posées au creux de ses reins la tiennent contre moi, Jo confirme et me souffle la plus belle chose qu’elle aurait pu me dire ce soir. « J’ai peut-être pas toujours été présente, mais je sais d’où tu viens et ce par quoi t’es passé, ça me suffit pour te le dire encore et encore si t’en as besoin : je suis tellement fière de toi. » Je tourne la tête pour déposer un baiser sur sa joue. Si je parlais, si je lui répondais, je crois que j’aurais du mal à empêcher mes yeux de briller. J’ai le cœur gros d’émotion, et je le transmets dans la caresse de ma main sur ses cheveux.

« Tu vois que tu préfères quand je suis énervée au fond. » - « Jamais. Tu me terrifies quand tu es énervée. » Et malgré la pointe d’humour que j’instille dans ma remarque badine, il s’agit de la plus stricte des vérités. Mais existe-t-il une personne qu’elle n’impressionne pas, dans ce cas de figure ? Existe-t-il un homme capable de ne pas baisser les yeux face à son courroux ? Peut-être, mais il ne s’agit pas de moi, de toute évidence. « On rentrera tôt après la cérémonie si tu veux. Je me fous de l’after-party, je veux être ici, avec toi. » - « Aussi tentant que ce soit… » Parce que moi aussi, dans les faits, me me moque de la soirée qui suivra la cérémonie. Je m’en moque si l’alternative est de m’enfermer dans une chambre d’hôtel avec la brune. « Ce sont tes premiers Grammy. Dans dix ans, je veux pas que tu regrettes de pas avoir vécu l’expérience jusqu’au bout. » Parce que nous nous serions pris les pieds dans le tapis de notre désir. « On ira parce que tu le mérites et que ça fait partie de l’expérience. » Et ensuite, on rentrera et je la possèderai jusqu’au petit matin, si ce programme sied toujours à madame à ce moment-là. Elle n’a pas besoin de faire de choix ; ce soir, c’est important pour elle autant que pour moi, peut-être plus que pour moi.

« On prendra le temps de réfléchir ensemble où et quand partir après tout ça, d’accord ? » Je hoche la tête : je n’ai pas oublié ma promesse, et j’étais sincère quand j’ai affirmé que je ferai en sorte de concilier mon agenda et nos projets de nous éloigner un peu juste tous les deux. « On ira où tu as envie d’aller. C’est pas important pour moi tant que je suis avec toi. » Et que nous pouvons avoir un peu d’intimité et profiter l’un de l’autre à l’abri des regards indiscrets. « J’ai accès à un jet, je te l’ai déjà dit ? » Je fais mine d’exulter de fierté et de suffisance, me glissant dans le rôle de l’homme matérialiste et fier de ses possessions que je ne suis pas vraiment dans le simple but de l’amuser. « T’as fait le bon choix. C’était important que tu sois avec Posy, autant que ça l’est que tu sois là, avec moi, maintenant. » Je le pense aussi. La situation n’était pas idéale, mais je ne pouvais pas rater la fête intimiste donnée en l’honneur des six ans de ma petite fille. En âge de réellement commencer à comprendre la signification de tout ça, elle n’aurait pas compris l’absence de son père, pas alors que je tente de prendre la place qui me revient de droit dans sa vie. Bien sûr, j’aurais préféré que le petit ami de mon ex ne soit pas là, ayant toujours du mal à le considérer comme un membre de la famille de ma princesse, mais je suis bien trop brave pour ne pas composer avec les circonstances que l’on m’impose. En revanche, j’aurais voulu pouvoir m’y rendre avec Jo. Posy aussi était déçue de ne pas voir ma compagne, et j’ai été ravie qu’elle la veuille à ses côtés. Ma gamine est plutôt facile à apprivoiser, et la chanteuse bien plus attachante et capable d’être affectueuse avec les enfants qu’elle ne le pense. « Je pensais, si tu veux passer un peu de temps avec elle, elle pourrait venir avec nous quelques jours quand on partira. » Mes yeux s’écarquillent de surprise, et sa remarque me touche encore plus que la requête de ma fille. Décidé à laisser Jo s’habituer à la présence immuable de Posy dans ma vie, je l’ai laissée venir à son rythme. Toutefois, je ne pensais pas que nous en étions déjà là et je n’aurais jamais rien imposé. « Tu es sure ? Tu en as vraiment envie ? » Même sans être réfractaire à la présence d’enfants de façon générale, toutes les femmes ne seraient pas ravies de transformer quelques jours de vacances en amoureux en quelque jours de vacances avec un enfant en bas âge. Bien sûr, elle n’a pas profité de la prendre avec nous pendant toutes notre escapade - je ne l’envisage de toute façon pas - mais cela reste énorme à mes yeux. « Je suis sûre qu’elle sera vraiment contente. » Le mot est faible : Posy sera surexcitée quand je lui annoncerai qu’elle va passer quelques jours des vacances avec nous. « Et moi, je pensais pas pouvoir être plus heureux ce soir, mais c’est le cas. » J’ignore si elle mesure ce que cela représente pour moi, ce qu’elle m’offre.

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Jo oscillait entre la diablesse qu’elle était sur une base plus que régulière et l’ange plus exceptionnel qu’elle pouvait parfois être, capable de se réjouir avec amour et bienveillance du parcours de l’homme qu’elle aimait sans rougir de le gratifier du sentiment de fierté qu’elle ressentait à son égard et qu’elle voulait lui communiquer en le prenant dans ses bras pour lui murmurer autre chose que des promesses à la limite de l’obscène. Elle ne ressentait pas tout à fait le même pour elle-même ce soir, de sentiment de fierté, cela même si une partie d’elle était trop orgueilleuse pour ne pas cultiver l’impression qu’elle donnait sans cesse d’être sûre d’elle, de sa valeur et de son talent. L’autre partie savait qu’elle n’était ici que parce que Midas y était aussi, remettant en lumière les évènements qui s’étaient déroulés l’an dernier et qui avaient terni la confiance qu’elle avait en elle, mais aussi un peu celle qu’elle avait en lui. Elle mesurait la chance qu’elle avait de l’avoir dans sa vie, elle mesurait celle qu’il lui avait donnée en s’accrochant au projet de duo qu’ils s’étaient promis d’enregistrer ensemble, elle mesurait le caractère prompt et foudroyant de son entrée dans la cour des grands alors qu’elle n’avait même pas sorti un seul album… et ça lui faisait peur. On l’attendait au tournant, elle le sentait dans chaque regard qu’on posait sur elle, dans chaque question qu’on lui posait au sujet de ce qu’elle préparait, dans chaque encouragement qu’elle recevait de la part de Midas à qui, c’était vrai, elle avait volé sa réplique, ne doutant pas un instant qu’il puisse être fier d’elle autant qu’elle, elle était fière de lui.

Elle n’en dit rien cependant, de ce qui la travaillait, consciencieusement appliquée à ce que Midas vive son moment, et lui sourit avec tendresse au baiser qu’il déposa sur sa joue. Elle se recula doucement, non sans le lâcher pour autant, pour se plonger dans son regard, et lui en accorda un faussement courroucé quand ils se lancèrent dans un ping-pong avec un fond de vérité qui lui tordit le ventre, mais sur lequel elle décida de ne pas trop s’attarder, ne voulant pas analyser ce que ça lui faisait d’imaginer que Midas pouvait pour de bon avoir peur d’elle quand elle était en colère. Comme c’était souvent le cas, la révélation lui paraissait tout de même alarmante et franchement contrariante. Elle n’aimait pas ça "Dans ce cas, évite de mentionner Ariana." Ce n’était pas une menace, c’était un dernier recours au sujet de quelque chose qui lui faisait de la peine. Seulement, le moment n’était pas à ce genre de choses, et elle enchaîna bien vite, la lueur mutine dans son regard refaisant son apparition tandis qu’ils discutaient de l’after-party de la cérémonie de l’année "Hm, crois-moi quand je te dis que je compte bien vivre l’expérience jusqu’au bout." Le sous-entendu était limpide, pas très subtil, mais Jo n’avait pas la prétention de l’être. Le bout de sa langue se ficha brièvement dans l’écart qu’elle avait entre ses deux dents de devant, son regard brillant en s’accrochant avec insistance à celui de Midas. Elle laissa en plus un léger rire filer avant de reprendre son sérieux pour finalement acquiescer, plus sagement, ses sourcils se haussant pour marquer son approbation "Mais d’accord. Si tu peux vaincre ta fatigue quelques heures de plus, je suis prête à supporter les courbettes et les interminables discussions." C’était important de prendre soin de son carnet d’adresses, elle n’était pas sans le savoir. Midas n’était pas le seul à lui rappeler sans cesse qu’il fallait se plier au networking surtout ici, à Los Angeles. Son esprit vaquerait à des pensées moins tout public, toutefois elle ferait un effort pour faire des rencontres dans le métier et donc vivre l’expérience jusqu’au bout de la façon la plus innocente qui était cette fois.

Elle roula exagérément des yeux quand il évoqua l’accès privilégié qu’il avait à un jet-privé, celui qui les mènerait là où, elle aussi, elle se foutait d’atterrir tant qu’ils étaient tous les deux "Au moins un million de fois, ouais." Ça l’amusa tout de même de le voir se gonfler d’une fausse suffisance qui ne le rendait pas moins beau tant il aurait eu le droit de se comporter de cette façon et pas seulement pour plaisanter. Elle ne plaisantait pas non plus quand, ne sachant pas comment accuser réception de ses paroles au sujet de l’anniversaire de Posy, et de la déception qu’elle avait ressentie en ne la voyant pas aux côtés de son papa, elle lui fit une proposition qui lui avait vaguement traversé l’esprit et à laquelle il réagit avec surprise. S’appliquant à lisser le tissu onéreux de la chemise qu’il portait avec ses doigts, et ce uniquement pour se donner bonne contenance, elle se stoppa pour mieux remonter ses yeux dans les siens, et répondre à sa question avec une hésitation qu’elle savait sortie de nulle part "Oui ?" Elle en avait envie dans une certaine mesure, que la petite se joigne à eux. Ça ne s’était pas mal passé lorsqu'ils avaient cohabité durant Olga, et Jo commençait à s’attacher à elle ; à vouloir lui faire plaisir, à vouloir ne pas lui donner envie de la craindre parce qu’elle n’était pas sa mère et qu’elle paraissait hautaine, comme les vilaines dans les films de son âge. En plus, il lui semblait que c’était le genre de circonstances adéquates — le temps libre de Midas lui était compté, et il voulait s’investir davantage avec sa fille, ce n’était pas si idiot que ça en réalité. Si ? Qu’est-ce qu’elle en savait, putain "Non ?" fit-elle très rapidement après, donnant finalement l’impression qu’elle essayait de trouver la bonne réponse dans le regard du jeune homme. Peut-être un peu gênée quelque part, ses épaules se haussant pendant qu’elle lâchait les siennes sans sentiment négatif autre que la sensation qu’elle ne saurait jamais y faire de ce côté, elle conclut momentanément "J’en sais rien, c’était juste une idée comme ça." Il lui disait que Posy serait contente, et elle voulait le croire, mais il pouvait aussi le lui affirmer parce qu’il ne savait pas comment lui dire que c’était une mauvaise idée. Elle se trouva conne d’avoir jugé bon la proposer sans avoir songé aux détails inhérents à la gamine — notamment sa mère, qui aurait indubitablement son mot à dire — et ajouta en secouant la tête et replaçant le bracelet en or rose, qu’elle avait emprunté à sa grand-mère pour compléter sa tenue, qu’elle portait au poignet "C’est pas une obligation si tu trouves que c’est too much, ou que c’est trop tôt."

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La mine de Jo s’assombrit mais, naïf et un tantinet idiot, je m’imagine simplement qu’elle feint être agacée par ma remarque pour rester dans notre jeu innocent. Je ne me doute pas une seule seconde qu’elle est réellement peinée par ma déclaration. Certes, je ne mentais pas vraiment ; j’ai peur des foudres de ma compagne. En revanche, je n’en fais pas un problème, pas sur l’instant en tout cas, et ma remarque avait vocation à la faire sourire. Loin d’être un fin psychologue, je mésinterprète donc sa moue boudeuse et ne suis pas alertée ; elle cache à ma décharge plutôt bien son jeu.

L’ambiance s’allège de toute façon bien rapidement. Tentant de m’attirer dans ses filets, la brune me fait miroiter que nous puissions nous échapper dès la fin de la cérémonie mais je repousse avec délicatesse sa proposition. Je le fais moins parce que je préfère la compagnie de mes pairs à la sienne que parce que j’estime qu’elle doit pouvoir vivre l’expérience dans son ensemble. Que nous perdions toutes nos nominations ou que nous remportions des récompenses ne change rien : il s’agit de la première fois que Jo vit la prestigieuse cérémonie. Pour un musicien, on fait difficilement plus haut, et je ne veux pas qu’un jour elle regrette de ne pas l’avoir vécu jusqu’au bout. « Hm, crois-moi quand je te dis que je compte bien vivre l’expérience jusqu’au bout. » Le sous-entendu de la brune est limpide, et j’esquisse à mon tour un sourire en coin. « Tu sais bien que j’aime pas faire les choses à moitié. » A tous les niveaux, le sous-entendu n’est donc pas bien loin. « Mais d’accord. Si tu peux vaincre ta fatigue quelques heures de plus, je suis prête à supporter les courbettes et les interminables discussions. » - « Ce sera pas un calvaire, tu verras. » Je le lui affirme en déposant un baiser sur le sommet de son crâne, bien plus chaste cette fois-ci. Jo aura les yeux qui brille en étant présentée et en rencontrant les pointures du milieu et, une fois que la cérémonie aura commencé, elle souhaitera que l’expérience ne se termine jamais. Je l’ai vécu une fois, c’est en tout cas ce que j’avais ressenti à l’époque. Ma présence passera à ses yeux au second plan, et je ne songerai absolument pas à m’en offusquer puisque je comprendrai tout ce qu’elle ressent.

La tournure que prend la conversation me surprend bien plus. Pas parce qu’elle remet sur le tapis la promesse que je lui ai faite de me rendre disponible pour que nous puissions prendre un peu de temps pour nous à notre retour en Australie – je ne l’ai pas fait dans le vent et le projet me tient toujours autant à cœur, j’entends bien l’honorer – mais parce qu’elle y inclut Posy. Si l’idée qu’elle s’ouvre un peu plus à ma fille me remplit de joie, je m’assure avant toute chose qu’elle ne se force pas la main parce qu’elle suppose que c’est ce que j’attends d’elle. Je ne veux pas qu’elle devienne ce qu’elle n’est pas prête à devenir parce qu’elle pense que, sans ça, elle me perdrait. Je ne suis pas l’homme manipulateur qu’a décrit Micah Tomlinson. « Oui ? » Le doux sourire sur mes lèvres s’étend un peu plus. Toutefois, j’entends l’incertitude dans son ton. Je la laisse venir à moi, je lui laisse même le loisir de revenir sur sa proposition si elle le désire. « Non ? » Elle semble perdue et, avalant en deux pas la distance qui nous sépare tous les deux, je pose une main sur son bras que je serre doucement pour la rassurer. « J’en sais rien, c’était juste une idée comme ça. » - « C’est pas parce que tu l’as dit que tu peux pas le reprendre si tu regrettes. C’est pas trop tard. » Je ne veux pas qu’elle se force à quoi que ce soit. « C’est pas une obligation si tu trouves que c’est too much, ou que c’est trop tôt. » - « C’est ni too much ni trop tôt pour Posy ou pour moi. Mais c’est pas pour autant que tu dois en être au même stade que nous. » C’est effrayant et je le conçois. En s’engageant avec moi, elle ne s’engage pas uniquement dans un couple, mais dans une famille également puisque je viens avec ma petite fille, même si elle ne vit pas avec moi. « J’en serais très heureux. Je voulais juste être certain que c’est ce dont toi t’as envie. Je suis pas… » Si j’hésite un instant, c’est parce que je ne veux pas remuer la merde. Toutefois, jamais après mon altercation avec l’acteur je n’ai pris la peine de remettre l’église au milieu du village – je n’estimais pas que c’était nécessaire – mais, aujourd’hui, pour une raison inconnue, j’en ressens le besoin. « Je suis pas le genre de type qui te penseras à faire ou dire quelque chose qui te convient pas tu sais. Même quand on se dispute, même quand certaines choses m’agacent, j’attends pas de toi que tu deviennes quelqu’un d’autre. » Ma main glisse de son bras jusqu’à sa joue que je caresse délicatement. « Posy sera ravie de passer du temps avec nous. » Si c’est toujours ce que la brune désire.

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@Midas Sterling ☆ crédit/ssoveia

Jo en était certaine, que tout ce qui les attendait ne serait pas un calvaire. Elle en avait rêvé toute sa vie, elle saurait se plier aux codes sans juger opportun de ramener sa mauvaise foi avec elle. Elle n’était pas très bien élevée Jo, elle savait se tenir, d’autant que cet événement était important pour elle. L’objectif de l’after après l’after l’aiderait à mieux gérer les conversations qu’elle trouverait inutile, les regards curieux dans sa direction et les mains aux fesses. Le monde après #MeToo n’était pas mieux que celui d’avant, et il fallait rester lucide : dans un milieu où elle faisait office de chair fraîche, petite nouvelle débarquée de son télé-crochet après des années de vache maigre, elle serait forcée d’en repousser, des sales pattes. Elle avait le caractère pour, ça tombait bien. Rien ne lui faisait peur, elle restait néanmoins nerveuse de faire sa grande entrée dans cette cour qu’elle ne voulait pas décevoir, alors encore une fois, elle ferait ce qu’il fallait, s’accordant à la volonté de Midas qui la recentrait sur les projets officiels de leur grande soirée.

Elle était faite pour ça. Plus que pour rester un temps défini à proximité d’une gamine de six ans en tout cas. Ça n’avait pas sa place ici tandis que la tension montait et que l’imminence de la cérémonie rendait l’ambiance aussi dense qu’agréable, elle mentionna toutefois l’idée d’emmener Posy avec eux durant la pause qu’ils s’étaient promis. Elle ne savait pas ce qui la poussait à soulever tout ça maintenant, elle savait juste qu’elle ne rendait pas coupable Midas de sa réflexion. Elle voulait qu’il le sache, et alors qu’il s’approchait de nouveau d’elle pour caresser son bras, elle secoua la tête de droite à gauche "Je regrette pas. J’y ai vraiment réfléchi, et ça veut pas dire que c’est forcément une bonne idée, c’est juste que ça me semble pas si pire à envisager." Peut-être qu’elle regretterait plus tard, quand elle en aurait sa claque de regarder la gamine faire la sirène dans la piscine pour la quarantième fois de la journée "Y a que toi qui peut prendre la décision de toute façon. Je veux que tu prennes en compte que ça me dérangerait pas qu’elle soit là, c’est tout." Elle se montrait ouverte à l’éventualité de faire venir la petite avec eux le temps de quelques jours, c’était ça le vrai fond de ce qu’elle tenait à lui dire. Elle ignorait tout du protocole à suivre, elle ignorait si elle viendrait seule ou accompagnée de l’une de ses femmes qui s’occupaient des gosses des autres pour gagner leur vie, elle voulait seulement démontrer, maladroitement compte tenu de son hésitation, qu’elle n’était pas réfractaire à l’idée. Elle n’en était à aucun stade particulier à ce sujet, mais elle avait le sentiment de devoir donner son feu vert pour permettre à Midas de profiter de sa fille, ne tenant pas à récolter l’étiquette de celle qui lui mettait un frein à ce sujet. Elle collectionnait les étiquettes, et la plupart, elle se foutait de les avoir collées au train, sauf que celle-ci la dérangeait au plus haut point : parce qu’elle était exaspérante, immature, mesquine et possessive, qu’elle savait cependant qu’avoir un père qui se soucie de son enfant, c’était une chance qu’elle ne se sentirait minable de retirer à qui que ce soit.

"Je croyais qu’on était d’accord pour dire que je suis tellement pas le genre à accepter quelque chose si j’en ai pas envie." Elle le dit en souriant à Midas, mais elle savait d’où venait ce qu’elle remarqua dans son regard à l’instant où il poursuivit sa phrase. Elle le laissa s’exprimer, pour autant elle diminua subtilement son temps de parole pour l’embrasser après un hey prononcé pour attirer son attention, même si elle était certaine que la manière dont elle avait passé ses bras autour de son cou et celle avec laquelle elle se hissa tout contre lui pour capter ses yeux avait été suffisante. Elle voulait pourtant qu’il la regarde pour de bon, elle-même le faisant sans ciller après avoir reculé doucement sa tête suite à leur baiser "Je sais. J’ai pas l'impression que tu me forces la main à quoi que ce soit. J’ai encore moins l’impression d'être quelqu’un d’autre seulement parce que je —" Elle insista, ses yeux marquant l’emphase en s’agrandissant légèrement "— t’ai proposé de l’emmener avec nous." Ses mains se murent doucement contre sa peau, l’une restant sur son cou, l’autre venant replacer ses cheveux le long de son oreille quand elle ajouta "Vraim —" "Il va falloir y aller, je suis désolé." Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase Jo, sa tête se tournant vers l’intrus qui se soumit au regard souligné de strass de la jeune femme qui le détourna aussitôt pour murmurer à Midas qu’elle lâcha petit à petit "On en reparlera. Et Midas ? Ce que t’es en train de penser là ? Je veux que tu l’oublies." Dans son monde, il n’y avait pas de place pour les accusations infondées de Micah. Que ce soit ce soir ou un autre soir, elle ne les laisserait pas s’infiltrer dans le coeur et l’esprit de Midas à qui elle vola un dernier baiser sans se soucier qu’on les somme de se tenir prêts à partir.