C’est à leur tour désormais, sa main n’a pas lâché celle de Sohan, qui n’a pas d’autre choix que de rester à ses côtés. Elle fixe ce qui les attend en bas et non, c’est pas du tout rassurant de savoir qu’en quittant le toboggan elle va couler comme une masse et à aller bonjour aux poissons dans le fond de l’océan pas rassurant du tout. Une australienne qui ne sait pas nager avec toutes les plages que ce pays possède ? Une voix familière l’extirpe de sa contemplation, celle qu’elle n’aurait jamais pensé entendre ici. Ezra son patron, avec à ses côtés la petite Lily si elle se souvient bien, la fille d’Amélia. Ce qu’elle fout là ? Elle-même se pose la question, finalement cette croisière qu’elle a vendue à Sohan comme un bon moyen de se changer les idées et de s’amuser s’avère totalement différente. La question qu’elle aurait évité tombe, et elle pique un fard quant à sa réponse, comment dire qu’à son grand âge elle a visiblement manqué les cours de natations donnés à tout enfant ? C’est finalement plus utile qu’elle l’aurait cru, après pour sa défense, elle aurait jamais prévu de finir dans une telle situation. Avant qu’elle puisse répliquer quoique ce soit, la jolie Lily-rose s’approche d’elle pour la rassurer, étrangement, ça fonctionne, un peu. Bon elle ne va quand même pas passer la soirée ici. Les autres attendent de quitter ce bateau, d’ailleurs des plaintes s’élèvent bientôt pour savoir pourquoi tout s’est ralenti soudain. « c’est gentil à toi, merci ma toute belle » répond blondie en se penchant en direction de la petite, un sourire aux lèvres. Elle prend une profonde inspiration, c’est maintenant ou jamais. Une autre voix familière vient casser sa concentration, Scarlett, eh ben, on dirait que tous les employés du garage se sont donné rendez-vous. « d’accord » qu’elle répond à Sohan quand il prend place dans le toboggan et trouvant du courage dans la main que Scarlett a glissé dans la sienne. Les deux femmes se glissent à leur tour, blondie laissant passer la brune avant elle. Il ne va rien lui arriver qu’elle se répète, le gilet de sauvetage est là pour ça après tout non ? Bientôt elles se retrouvent dans l’eau, Jordan s’accroche à Scarlett comme à une bouée, préférant la laisser guider la traversée, de toute façon, elle n’aurait été d’aucune utilité. « merci beaucoup » reconnaissance éternelle envers celle qu’elle considère comme sa grande-sœur une fois que ses pieds foulent la terre ferme. « on s’en est sortis »

On est toujours mieux lotis quant on plie bagage avec nos propres affaires, nos propres moyens, et nos propres savoirs faire. Quand ça merde, on ne peut que s'en prendre à soi-même et à de possible mauvaises préparations ultérieurs. Mais ça, lorsqu'on décidait de prendre le pli et de se lancer dans une petite croisière pas cher, on avait tendance à l'oublier... Se fier à du matos pas forcément fiable, à une organisation un peu archaïque ça avait été le risque à prendre. Enfin... Il n'aurait pas spécialement remarquer que le bateau sur lequel il était monté ressemblait plutôt à une épave. Ça avait été sa dernière préoccupation en montant à bord et en savourant les paysages marins. Le bateau avait passé l'âge, mais il allait sur les flots. Tant que ça marchait c'était le principal. C'était ce qu'il s'était dit en revenant du bar pour rejoindre les hauteurs. À l'intérieur de bateau, il n'y avait pas grand monde. La traversée n'était pas bien longue et peu prenait le temps d'aller boire un petit verre. Fallait dire qu'il n'avait pas eu beaucoup de choix en bas. Des alcools légers, de l'eau et quelques limonades. En passant par le couloir, il avait entendu le bruit désagréable d'un moteur qui était sur le point de rendre l'âme. Peu après, la voix à peine audible du commandant qui semblait expliquer la situation d'une voix grave. Il n'avait absolument pas tout compris tant la voix avait été brouillé par l'interphone. C'était quoi le problème ? Combien de temps ça allait durer ? Le plus longtemps possible pour éviter le travail le lendemain, ça lui aurait vraiment plu en tout cas. Mais peut être que c'était juste un petit problème de passage. Et alors qu'il passait son chemin en accélérant le pas pour voir ce qui se passer en haut, le bateau avait tangué et il n'avait pas eu le temps de se réceptionner tant le choc l'avait pris par surprise. Lui. La falaise. Il ne l'avait pas vu arriver. Et il percuta le mur du couloir. Une explosion de douleur parcourut son visage alors qu'il voyait un moment les étoiles. Putain. Cette baffe là, il l'avait vraiment pas vu venir... Il n'avait pas aussi remarqué qu'il était tombé sur le sol et que le bateau continuait à se déchaîner. Les voix, ou plutôt les cris (majoritairement féminins) sur le pont, étaient un brouhaha à peine audible. Là, tout de suite, il se préoccupait juste de comprendre ce qu'il fichait par terre et s'il était entier. C'est ça... Deux bras, deux jambes, et il arrivait à se redresser avec l'aide du mur. Le bateau tanguait avec lui et il crut que ce moment avait duré une éternité. La voix dans l'interphone lui sembla plus urgente, et c'est bien ce qui lui avait mis la puce à l'oreille. Se dépêcher. C'était vraiment le meilleur plan qu'il avait eu de se retrouver au bar en bas. Si ça se trouve, il allait peut être couler avec le bateau... Et s'il était pris de panique, ça ne l'empêcha pas de continuer à se mouvoir jusqu'à l'escalier et à le remonter. Et, il avait toujours mal. Un mal de chien. Et c'est qu'en se rendant compte qu'il avait fait des traces écarlates sur le mur qu'il réalisa qu'il saignait du nez. « Merde... » C'était pas tous les jours qu'il se prenait des murs en pleine tronche. Machinalement il avait passé son bras sous celui-ci mais une vive douleur le fit grimacer. Plus tard, il fera ça plus tard. Parce que là, alors que sa vision était plus claire et qu'il se rendait à l'évidence que tout le monde était en mode évacuation, il devait faire de même. Il hocha nerveusement la tête en direction du capitaine qui semblait lui dire quelque chose. Vite. Merde. Quoi ? Ce qu'il avait ? Rien. Un bruit désagréable de métal qui crisse lui fit pencher la tête en grimaçant alors qu'il empoignait le gilet de sauvetage qu'on venait de lui mettre dans la main. Il avait la tête qui tournait, mais c'était peut être l'effet mur et l'effet bateau qui faisait cet effet... Dans tous les cas, il s'était déjà glisser sur ce toboggan qui lui agressait la rétine, un jaune criard horrible. L'eau elle, elle était glacée... Et il crut qu'il avait mis un temps fou à rejoindre la terre ferme où la majorité était déjà... Sauf que lui, il continuait d'avoir une marée rouge qui lui sortait du nez. Si c'était pas de la poisse d'aventurier ça...

L’eau glacée me remontait jusqu’aux cuisses, mais je la sentais à peine. Toute mon attention était focalisée sur les personnes qui nageaient vers le rivage, certaines munies d’un gilet de sauvetage, et d’autres non. Je les aidais du mieux que je pouvais, les tirant vers la rive pour les aider à franchir les derniers mètres, ou attrapant les enfants pour libérer leurs parents épuisés. Du coin de l’œil, je vis Jonathan plonger et foncer vers le large pour aider ceux qui se trouvaient encore au niveau du bateau. L’angle que l’épave formait avec la mer n’était vraiment pas naturel, et j’avais l’impression qu’elle s’enfonçait chaque minute un peu plus. Je savais que ça devrait m’inquiéter, mais je n’arrivais pas à me focaliser sur autre chose que le présent. Ce qui importait maintenant c’était de faire en sorte que tous les passagers arrivent sains et saufs sur la terre ferme. Pour la suite, on aviserait. Le commandant avait certainement lancé un appel radio à Brisbane et je n’avais aucun doute quant au fait qu’on enverrait bientôt un nouveau bateau pour nous ramener à bon port. Et parlant de passager, mon regard fut attiré par un jeune homme bien battit d’une vingtaine d’année qui approchait d’une démarche titubante (Samuel). Comme il m’avait l’air un peu sonné, je me suis approchée afin de l’aider. C’est alors que j’ai remarqué son visage en sang. J’ai accéléré le pas pour le rejoindre tandis qu’il franchissait les derniers mètres le séparant de la terre ferme. La lésion me semblait provenir de son nez, mais j’étais pas sûre qu’il s’en soit rendu compte : mes cours de secourisme sauvage et ma propre expérience m’avaient appris qu’on pouvait parfois ne pas avoir conscience de s’être blessé tant que l’adrénaline affluait dans nos veines.

- On dirait que vous avez pris un sacré coup au visage, j’ai tenté d’une voix apaisante. Vous devriez peut-être vous assoir…

Je me suis accroupie à ses côtés, appuyant doucement ma main sur son dos pour l’encourager à se tenir légèrement penché vers l’avant. Le sang se mit à s’évacuer plus rapidement de son nez, et c’était exactement ce que je recherchais : éviter qu’il passe par là gorge où il risquerait de se bloquer et de créer des complications.

- Comment vous-vous sentez ? Vous avez des difficultés à respirer avec la bouche ?

J’ai demandé en fouillant dans mes poches à la recherche d’une boite de mouchoir que je savais avoir emporté. Enfin, je l’ai trouvé, ce petit sachet ridicule et trempé après la petite baignade que je venais de prendre. Merde. Mais ça devrait faire l’affaire. J’ai délicatement tiré un mouchoir humide et l’ai tendu à mon compagnon d’infortune.

- Essayez de vous moucher pour dégager vos narines. Une fois que vous aurez évacué le plus gros, pincez-les comme pour vous boucher le nez pendant un quart d'heure. S’il n’est pas cassé, les saignements s’arrêteront d’eux même.

Et si ce n’était pas le cas… Je préférais ne pas y penser. Je tâchais d’ailleurs de ne pas laisser paraître mon trouble. J’avais pas envie de l’inquiéter. Je me suis assise à ses côtés sur le sable, non sans garder un œil sur la plage, au cas où quelqu’un d’autre se trouvait dans la difficulté. Je remarquai du coin de l’œil un jeune homme qui shootait dans le sable, avec un air passablement énervé (Soren), mais en dehors de ça, il avait l’air en forme. Un peu plus loin, une jeune femme blonde débarqua à son tour sur la plage, avec une grande brune aux cheveux bouclés (Scarlett). Elle me faisait vaguement penser à Jordan. Mais le hasard me paraissait trop gros pour qu’il s’agisse de mon amie. Je me suis détournée et j’ai reporté mon attention sur le jeune homme, qui avait l’air de s’en sortir malgré mes conseils infirmiers semi douteux.            

Kyeran et Taylor étaient colocataires depuis que cette dernière avait quitté le Texas pour retrouver sa sœur à Brisbane. Au début, ils se chamaillaient comme de vieux copains depuis toujours jusqu'au jour où le cap fut franchi. C'est certaine limite entre l'amitié et le flirt. Ils avaient joué au chat et à la souris et finalement, le chat avait attrapé la souris. Depuis, ils n'en avaient pas reparler sérieusement. Taylor avait l'impression que Kyeran la fuyait, elle pensa donc que le ''naufrage '' sur l'île lui permettrait une approche plus facile qu'à l'appartement où ils ne faisaient que de se croiser rapidement. De loin, elle reconnu la jeune femme avec qui elle avait discuté sur le bateau (Jameson) accompagnée d'un homme qui semblait saigné du nez. Cette dernière semblait très bien s'en occuper. Quand la femme aux cheveux noirs s'installa à côté de l'homme blessé, Taylor décida de les rejoindre. Elle passa devant un homme très charmant (Soren) qui n'avait pas l'air très content. Il shoota dans le sable. Taylor en reçu un peu. Elle ne voulut pas l'énerver plus que ça mais tentant une petite approche « Le sable n'y est pour rien, vous savez ! » après quoi elle se détourna et continua son chemin. Elle se mit à côté de la jeune femme et commença à engager la conversation. « Au fait, moi c'est Taylor. » Puis elle regarda le mec saignant (Samuel) et lui dit. « Comment vous vous êtes fait ça, sans indiscrétion ? »

Pour une croisière paisible sur l’eau, on repassera. Je me demande encore pourquoi je me suis embarquée dans ce bordel. Ecouter les conseils de sa colocataire s’avère être une mauvaise idée. Très mauvaise idée. Et elle ne paye rien pour attendre celle là. Après la première annonce du capitaine au micro, tout s’est très vite enchainé. Le bateau prend de la vitesse sans aucune raison apparente avant d’heurter un obstacle. Le choc est violent, et je me retrouve projetée en avant sans avoir le temps de saisir la barrière de sécurité. Les secousses du bateau me donnent le droit à de fortes nausées. Et ma tête est sur le point d’exploser. Les habituels symptômes de la maladie que le choc de l’accident n’arrange sans doute pas. Je me redresse difficilement, la tête entre les mains. Et il me faut de longues minutes pour réussir à retrouver la totalité de mes esprits. Et comprendre ce qui vient réellement de se passer. Le bateau est en ruine et les passagers s’empressent d’enfiler leurs gilets de sauvetage. Je suis le mouvement et m’engage à mon tour sur le toboggan d’urgence pour rejoindre le groupe déjà présent sur la plage. « Putain de merde. » Je laisse échapper un soupire d’entre mes lèvres avant de balayer l’horizon du regard. Certaines personnes ne semblent pas très rassurées alors que d’autres préfèrent laisser libre court à leur mécontentement. Je me situe aisément dans la deuxième catégorie. Faut dire que le destin ne m’a pas vraiment épargné ces derniers mois. Les merdes s’enchainent une à une me laissant un amer goût d’impuissance. Et dire que la journée d’aujourd’hui devait être une journée sous le signe du repos et de la détente.

Je reniflai une dernière fois avant de  monter à bord du navire qui devait m'emmener vers une petite île où Liam et moi devions faire de la farniente. Un patient l'avait finalement retenu et je me retrouvai seule pour y aller, car c'était trop tard pour inviter une amie ou même un membre de ma famille. Me retrouver seule ne peut pas me faire de mal. Surtout que je serai loin d’être seule, il y a bien assez de monde sur le vaisseau pour que je me fasse quelques amis et que je passe une superbe journée. Liam s'en mordra les doigts de ne pas avoir pu venir !


Cela ne fait pas longtemps que nous sommes là et le capitaine du navire nous fait parvenir un message pour le moins inquiétant : « Mesdames, messieurs ! J’ai le regret de vous annoncer qu’apparemment, le moteur du bateau semble faire des siennes. Ce n’est peut-être pas si grave que ça, je vais voir ce que je peux faire pendant votre journée d’excursion. Mais je voulais vous prévenir que si vous ne voyez pas le bateau repartir vers la ville pendant la journée comme prévu, c’est normal. Profitez bien. » Mouais, un peu angoissant quand même. Je vais au bar commander un cocktail de fruits, checker mes mails sur mon portable et voir si l'on m'a appelée. Le second message du capitaine me glace le sang. « Oh putain » fais-je à l'instar d'une autre femme. C'est vrai ? Genre... vraiment vrai ? Impossible. Je dois rêver. Cauchemarder. C'est impossible de chez impossible. Finalement lorsque des secousses se font ressentir et me projettent contre une table je prends mesure des conséquences probables de ce message. On va s'échouer, c'est ça ? Comme le titanic ? Et je suis enceinte de cinq mois, incapable de courir partout comme tout le monde semble le faire. J'atteins par miracle un coffre où se trouvent des gilets et m'harnache comme nous avons vu le faire si souvent des membres de l'équipage. Les uns à la suite des autres nous empruntons le tobbogan d'un jaune horrible qui me fais mal aux yeux. Au moins quelqu'un le remarquerait si je coulais à pic à cause de mon ventre proéminent. Je me crispe en arrivant dans l'eau glacée, consciente que nous ne sommes pas tirés d'affaire pour autant. Le capitaine a du lancer un message par radio pour que l'on vienne nous sauver, je suppose. A moins que les radios ne soient foutues et... inutile de penser au pire. La nage jusqu'à la rive est peinible. Je suis une frileuse, pire que ça meme. Je n'arrive pas à me réchauffer sans que Liam ne soit là, ou sans me mettre sous le jet brulant d'une douche. Ici, ni l'un ni l'autre ne sont là et j'ai l'impression d'avoir avalé un bac entier de glaçons.

Arrivée sur la plage je rejoins le groupe qui s'est formé et propose immédiatement mon aide : « Heu... bonjour ? » Ils sont déjà tous en train de parler, j'essaie de m'imposer un peu, histoire de voir si tout le monde va bien. « Je suis médecin, est-ce que tout le monde va bien ? Je peux aider ? » Sans doute qu'ils ont déjà entendu cette question aujourd'hui... « Je crois que la compagnie va faire banqueroute ... » fais-je plus pour moi que pour quiconque.

Ezra attendait là, que Jordan ou que l’homme qui l’accompagnait réagissent. Mais apparemment, ni l’un ni l’autre ne réagit directement, c’est d’ailleurs même Lily-Rose qui réagit en première. « Si vous savez pas nager c’est pas grave, tonton Ezra va vous aider et moi aussi, je sais nager. » Cette gamine l’impressionnait. Elle était tellement mature pour son âge, être là à rassurer les adultes autour d’elle alors qu’elle était morte de trouille elle même. Ezra la serra alors un peu plus dans ses bras, commençant aussi à réaliser la situation. Amelia allait le tuer en apprenant ce qu’ils étaient en train de vivre. Et alors qu’Ezra était toujours en train de regarder Jordan en attendant qu’elle bouge, c’est Scarlett qui débarqua. Et malgré tout, il put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Quelle était la probabilité pour que deux de ses employées soient là aujourd’hui ? Zéro. Aucune. Et pourtant, s’ils ne descendaient pas tous rapidement, c’était la moitié du personnel du garage qui allait y rester. « Rappelez moi qui vous signe vos congés, les filles ? Que j’aille le taper de nous avoir mis tous les trois dans cette galère. » Bien sur, il savait très bien que c’était lui, la personne en question, et il se maudissait de signer la moitié des papiers sans même y prêter la moindre attention. Amelia allait lui redevoir ça. Le jeune homme qui accompagnait Jordan, voyant que Scarlett s’en occupait maintenant, prit la poudre d’escampette par le toboggan. Et après quelques instants de négociations entre Jordan et Scarlett, les deux prirent le même chemin aussi. Inspirant pour se préparer à atterrir dans l’eau bien fraiche, Ezra tourna son regard vers Lily-Rose, qu’il tenait toujours fermement dans les bras. « Si ta mère apprend ça… T’es prête ma puce ? On va aller prendre un bain qui risque d’être un peu froid, et même si tu sais nager, je te lâche pas et je te rattrape en bas dans le prie des cas, d’accord ? Tu te laisses remonter à la surface avec ton gilet et je te rattrape. » Contrairement au fait que s’il avait été avec n’importe quel autre passager, il avait eu besoin de prendre ce petit temps avec Lily-Rose pour lui expliquer ce qu’il allait se passer. Après tout, ce n’était encore qu’une enfant. Et par la suite, Ezra prit le toboggan. Le choc avec l’eau froide fut moins impressionnant que prévu, mais pas agréable non plus. Dans sa chute, il avait perdu Lily-Rose qui avait du rester plus à la surface que lui avec son gilet. Remontant vers cette dernière, il vit le gilet en question qu’il attrapa à peine la tête sortie de l’eau. La petite semblait avoir bu un peu la tasse mais ne pas avoir d’autre soucis. [color=cornflowerblue]« Meilleur toboggan du monde hein ? Aller, accroche toi sur mon dos. »[/color ] Et il se mit à nager vers la plage. Il n’y avait pas bien long, et Lily-Rose n’était pas bien lourde, mais Ezra avait l’impression qu’il avait nagé pendant des kilomètres lorsqu’il atteint enfin la plage. Enfin, un homme l’aida à atteindre la plage, sur les derniers mètres, en prenant Lily-Rose avec lui pour la sortir de la mer. Ezra put alors souffler un peu. Ca en ferait des aventures à raconter en rentrant ça… « Tout va bien ? » Ezra acquiesça de la tête, se dépatouillant avec ses fringues mouillées. « Venez, on va allez se mettre à l'ombre là-bas avec les filles. » « C’est pas une mauvaise idée. » Ezra reprit des bras Lily-Rose de ceux du jeune homme qui lui était venu en aide, et ils arrivèrent rapidement là où se trouvaient les filles. Jordan semblait aller déjà beaucoup mieux - et c’était pour le mieux. « Merci de ton coup de main, au fait. » Il s’était adressé au jeune homme qui était descendu peu de temps avant lui sur le toboggan de l’enfer.

La journée était magnifique, et Blake s’était réveillée d’excellente humeur. Il n’était pas prévu qu’elle travaille en soirée, même si son patron l’avait prévenue de rester libre, au cas où le Canvas serait particulièrement rempli. Jusqu’à preuve du contraire, elle était donc libre, et avait décidé d’aller passer la journée sur cette petite île dont lui avait parlé Jameson, quelques jours plus tôt. Elle savait qu’il fallait prendre un bateau pour s’y rendre, et que le prix était dérisoire – ce qui lui plaisait bien, vu l’état actuel de ses finances. Il était plutôt tôt, le quai était presque désert. Jameson n’avait sans doute pas prévu de se rendre si tôt sur l’île, elle aurait mieux fait d’organiser un rendez-vous avec elle sur le quai. Cherchant son portable dans son sac, elle réalise qu’elle l’a oublié dans son appartement, et soupire face à son insouciance. Aucun moyen de rejoindre l’avocate, puisqu’elle ne connaît pas son numéro par cœur. Avec un peu de chance, elles arriveront à se retrouver sur l’île, et au pire, elle passera une journée seule dans ce décor paradisiaque. C’est donc sans anicroche que Blake s’était retrouvée sur l’île, environ une heure avant l’accident.

Installée sur la plage, assise à même le sable, elle est plongée dans un bouquin en guettant de temps en temps la rive. Elle remarque bien un bateau qui s’approche, et se demande si Jamie s’y trouve. Elle l’espère, elle apprécie beaucoup l’avocate, et espère qu’elles pourront développer une amitié au fil du temps. Perdue dans ses pensées, elle ne remarque pas vraiment l’accident du bateau, mais plusieurs gens présents sur la plage poussent des exclamations de surprise en pointant le large du doigt. Elle plisse le regard pour voir que les passagers sont évacués au bateau, et rejoignent peu à peu la rive à la nage. Elle se lève d’un bond, attrapant son sac pour venir rejoindre le bord de l’eau. Bien rapidement, des gens rejoignent le rivage, et Blake n’arrive pas vraiment à aller les aider, clouée sur place. Un long frisson parcoure son dos, alors qu’elle s’imagine dans leur situation. Personne ne semble blessé gravement, mais tout de même… Elle aurait sans doute paniqué, elle qui ne nage pas très bien. « Jameson! » Elle voit l’avocate qui marche sur la plage, trempée, et vient la rejoindre au pas de course, l’inquiétude déformant ses traits. Jamie est accroupie près d’un type qui saignait du nez, et la vue du sang fait pâlir légèrement le visage de Blake. Pourtant, elle n’a jamais eu peur du sang, il faut croire qu’être arrachée de son petit moment de quiétude par un tel événement l’affecte plus qu’elle ne le pense. « Tu crois que ça aiderait? » Elle demande ça à moitié à Jameson, à moitié au type qui saigne du nez (Samuel), alors qu’elle fait passer son sac à dos vers l’avant pour en sortir sa bouteille d’eau. Comme elle avait prévu de passer la journée à l’extérieur, elle a placé sa bouteille au congélateur toute la nuit, ainsi celle-ci est encore gelée, ce qui pourrait être utile vu l’état du nez de l’inconnu.

J’ai peur, j’ai mon cœur qui bat très vite, trop vite. J’essaye d’être courageuse comme auntie Gwen quand elle va attraper les méchants pour que personne soit blessé. Mais c’est pas facile parce que même si je sais nager, ça fait peur la mer, y a des poissons et c’est profond et tout le monde crie et se retrouve sur la plage. Mais j’essaye de ne pas avoir peur et j’essaye de rassurer Jordan, l’amie de tonton Ezra. Il y a pleins de garçons autour de nous et ils vont nous sauver c’est sûr parce que les garçons ils doivent toujours sauver les filles en détresse. « c’est gentil à toi, merci ma toute belle » Je lui souris, fière de moi avant de me tourner vers Ezra qui me sourit aussi. J’ai réussi à être courageuse ! J’espère que tonton Ezra le dira à auntie Gwen et à maman que je suis une grande fille ! Mais il était temps de sauter maintenant. Jordan elle avait peur mais elle avait fini par sauter parce qu’un monsieur lui tenait la main. Peut-être que c’était son prince charmant ? Je lui demanderai plus tard. « Si ta mère apprend ça… T’es prête ma puce ? On va aller prendre un bain qui risque d’être un peu froid, et même si tu sais nager, je te lâche pas et je te rattrape en bas dans le prie des cas, d’accord ? Tu te laisses remonter à la surface avec ton gilet et je te rattrape. » Je fais signe que j’ai compris de la tête. J’écoute attentivement tonton Ezra parce que même si je suis courageuse j’ai peur et j’espère qu’il sera là pour me rattraper. Mais je lui fais un câlin avant de monter sur le toboggan. Il m’aide et je me lance. Je tombe dans l’eau et c’est froid, très froid. Je sens déjà mes dents qui claquent les unes contre les autres. Je remonte à la surface et j’ouvre les yeux qui me piquent. De l’eau salée s’y engouffre. Et puis je ne vois pas tonton Ezra et j’ai peur, très peur parce que je ne suis pas sûre de pouvoir nager toute seule jusqu’aux gens. Mais je sens quelque chose m’attraper par derrière et je me retrouve nez à nez avec Ezra. Sauvée ! « Meilleur toboggan du monde hein ? Aller, accroche toi sur mon dos. » Je m’accroche à son dos sans rien dire. J’ai toujours mon sac à dos avec mon doudou à l’intérieur parce que je voulais que Pascal profite du bateau avec nous ! Finalement, on arrive à la plage et je descends du dos de tonton Ezra qui m’aide à avancer dans l’eau qui m’arrive au ventre. Un monsieur, celui qui a aidé Jordan à sauter m’attrape et me porte en demandant : « Tout va bien ? Venez, on va allez se mettre à l'ombre là-bas avec les filles. » Je ne dis rien mais je me blottis dans les bras de cet inconnu parce que j’ai eu beaucoup peur et j’ai froid. « Ca va je crois. » Dis-je sans trop de conviction. Je me laissais porter jusqu’à l’endroit où il y avait Jordan et pleins de gens que je ne connaissais pas. Finalement à terre, je m’accroche à la main d’Ezra parce que j’aime pas quand je connais personne. Je lève les yeux vers Ezra et je lui demande : « On va rentrer comment ? » Parce que maman elle m’attend et je me souviens d’une histoire qu’elle m’a raconté d’un monsieur qui habitait sur une île et moi j’ai pas envi d’habiter sur une île sans maman. Je sens les larmes me monter aux yeux : « J’ai pas envi de jamais revoir maman comme le monsieur de l’histoire. » Dis-je sans pouvoir me retenir.

J'étais accompagné d'une certaine Jameson et d'un Samuel qui avait le nez en sang. Ils s'étaient tous deux présentés à moi, comme je l'avais fais quelques secondes plus tôt. Au loin, je vis un groupe de filles qui se protégeaient du soleil à l'ombre. C'est vrai qu'il commençait à faire chaud. Elle décida donc de les retrouver. A part Kyeran, elle ne connaissait personne sur l'île du moins de ce qu'elle avait vu. Elle se leva. Puis s'adressant à Jameson et Samuel « Je vais à l'ombre avec les filles là-bas, vous venez ou vous restez là ? » Elle n'attendit pas la réponse et se releva difficilement, la chaleur n'aidant pas. Elle marcha en direction du groupe de filles, elle était plusieurs ainsi qu'un homme, un seul parmi tout un groupe. Taylor s'approcha doucement. Elle vu une petite fille blonde, toute mignonne, qui voulait rentrer. Taylor l'entendit dire « J'ai pas envie de revoir maman comme le monsieur de l'histoire. » Elle était vraiment mignonne. Taylor n'était pas du genre gaga devant les enfants, mais là elle devait avouer que la petite était à croquer. Elle s'approcha d'elle et lui dit « Ne pense plus à cette histoire alors, tu verras tout ira bien. » En disant cela, elle essayait elle-même de se rassurer. Taylor se présenta finalement aux groupes. « Je m'appelle Taylor. Je préfère me présenter maintenant, je connais pas grand monde à part Kyeran, le beau brun ténébreux là-bas, mon colocataire et...mon colocataire. Ça ne vous pose pas de soucis si je me joins à vous. ? » Taylor s'installa, assise dans le sable tout près de la petite fille. « Et toi, ma jolie comment t'appelles-tu ? Si tu veux je peux te raconter une histoire qui se passe sur une île une très très belle histoire. »
En fait, elle n'avait pas pu mais la petite était d'accompagnée d'un homme, certainement son père ou que sais-je. Elle semblait l'avoir déjà vu. Mais n'osa pas demander pour le moment restant concentrer sur la petite.