« Pourquoi tu ne le ferais pas? Tu pourrais accrocher tes dessins chez toi. » Fred souriait toujours, quand elle rentrait chez elle, après avoir fait les courses et de voir un de ses tableaux accroché au mur. La belle blonde ne pouvait qu’être fière d’elle. Évidemment, elle a fait beaucoup de chemin, avant d’avoir une aussi grande confiance en elle et de se dire qu’elle était fière d’elle-même. Fred se rappelait quand elle est arrivée en Australie. Elle ne connaissait personne, était complètement perdue et avait peur que son ancien fiancé la retrouve et la ramène en Angleterre. Fred avait dû consulter un thérapeute durant plusieurs mois, afin de surmonter ses craintes et de pouvoir avoir confiance à elle, à nouveau. Même si tout allait mieux, Fred savait que ses cicatrices n’allaient jamais disparaître. Qu’elles soient physiques ou mentales. Fred allait toujours garder des souvenirs douloureux de son passé. Il fallait seulement qu’elle continue d’avancer et garde la tête haute. « Si tu aimes autant le dessin, pourquoi tu n’as pas voulu en faire une carrière? Je sais que tu as dis que ce n’était qu’une passion, mais ça pourrait devenir ton métier? Tu pourrais faire des dessins pour des livres d’enfants ou être graphiste, non? » Il y avait tellement de métiers intéressants rattachés à l’art, même au dessin. Tout était possible, mais il fallait mettre les chances de son côté. « Ne t’excuse pas. Je suppose que je ne suis pas la seule à avoir vécu la même chose. Honnêtement? J’en doute. Mes parents sont le genre de personnes à ne pas changer d’avis et à avoir des croyances très fortes. » Pour eux, Dieu passait avant tout, même avant leur fille unique. Fred l’avait vite compris, même si, durant son enfance, sa relation avec ses parents était harmonieuse. La vie était faite ainsi et Fred ne pouvait rien changer. « Il en faut bien des personnes pour faire le boulot que tu fais. Sans vous, les choses pourraient être très différentes et sans doute plus graves. » En réalité, Frederick ne le savait pas réellement. Elle supposait. Après tout, elle ne pouvait pas tout savoir. « J’ai une question pour toi. » Fred ne savait pas si Amy allait accepter, mais autant prendre le risque. « De temps en temps, je vais faire du bénévolat dans un centre pour femmes battues. Elles emmènent souvent leurs enfants également et je crois qu’ils auraient bien besoin de bonheur et de douceur. Alors tu pourrais m’accompagner et leur apprendre à dessiner? Je suis certaine qu’ils seraient ravis. »

Frederick trouvait cela ridicule que certaines personnes ne mettent aucune œuvre d’art sur leurs murs. Après tout, l’art faisait partie de la vie de tout le monde, qu’ils le veuillent ou non. Fred voyait l’art partout. Que ce soit à la télévision, dans la musique, dans les livres, dans les publicités, les vêtements… La mode était une sorte d’art, bien à elle. Il s’agissait du seul art que Fred ne connaissait pas réellement. Elle n’a jamais été une véritable passionnée de la mode, comme toutes ses amies. Elle préférait acheter ses vêtements dans des friperies que dans des grandes boutiques où elle n’avait clairement pas sa place. Fred se sentirait toute petite dans une boutique comme Chanel ou Prada. Elle n’avait pas l’argent pour s’offrir quoi que ce soit dans ces boutiques et, même si elle pouvait avoir l’argent, elle ne le ferait pas. Ce n’était pas cela qui la rendait heureuse. « D’accord. Je peux comprendre. » La belle blonde sourit, se rappelant alors un souvenir de son enfance. Elle avait accroché un dessin, alors qu’elle avait sept ans, dans sa chambre. Elle était fière d’avoir fait un si joli dessin à l’école. Elle voulait que tout le monde le voie, quand ils allaient entrer dans sa chambre. Malheureusement, sa mère l’a vu et a immédiatement demandé à Frederick de l’enlever, afin que son père ne le voie pas. La belle blonde n’a pas eu le courage de répondre à sa mère, donc elle l’a enlevé et l’a caché dans son bureau. Ce souvenir était douloureux pour Fred, mais il y en avait d’autres qui étaient pires et qu’elle préférait oublier. « Au début, j’ai également eu peur de détester ce changement, même s’il s’agissait de ma passion. Toutefois, je me disais aussi que, si je ne prends pas le risque, personne ne le fera à ma place. Donc je me suis lancée dans cette nouvelle vie. Je ne le regrette pas du tout. » La vie n’était jamais facile et ne le sera pas. Il fallait seulement que Fred continue d’avancer et n’abandonne pas sa passion, devenue son métier. Un jour, elle sera connue partout dans le monde. Pour le moment, elle est encore inconnue et ça lui suffit. « Comme je l’ai dit, au début, oui, mais plus maintenant. Parfois, les fins de mois peuvent être difficiles, mais je suis heureuse dans ce que je fais. » C’était le plus important. Du moins, pour Fred. « Oui, c’est moche. » Ses parents auraient certainement soutenu leur fille, si elle avait décidé d’étudier en médecine ou de continuer à être agente immobilière. Ils avaient aussi été déçu qu’elle quitte son fiancé pour partir en Australie. Fred ne leur avait pas tout dit sur son histoire avec son ancien fiancé et préférait ne pas le faire. Les connaissant, ils ne croiraient pas Fred. « Peut-être que ça sera différent quand ça fera un an que tu feras ce boulot. » La belle blonde sourit et décida de lui proposer de venir faire des cours de dessins aux enfants. « J’y vais l’après-midi et le soir, donc on peut facilement y aller après ton boulot. »

Ça faisait toujours plaisir à Fred de rencontrer des personnes qui aimaient l’art. Pourtant, il y en avait plusieurs personnes qui aimaient l’art, mais Fred ne semblait pas avoir beaucoup de chance avec eux. Elle en rencontrait très peu. Amy était une des premières personnes qu’elle rencontrait qui aimait l’art. Frederick pouvait donc en parler avec cette demoiselle durant plusieurs heures, si ça lui tentait. Fred devait souvent de taire et changer de sujet, parce que, par moment, elle en parlait trop souvent. C’était son métier, donc c’était normal qu’elle en parle, mais les gens pouvaient souvent se tanner, comme les hommes qui parlaient souvent de sport. « Effectivement, tu sembles très jeune, alors tu as tout le temps du monde. » La belle blonde sourit et passa une main dans ses cheveux. Amy allait certainement avoir un bel avenir. Du moins, Fred l’espérait pour cette demoiselle. Les gens méritaient tout le bonheur du monde et d’exercer un métier qui les passionnaient. Elle souhaitait cela à tout le monde, même aux gens qui ne le méritaient pas réellement. Fred ne désirait pas le mal, même pour ses ennemis. En réalité, elle en n’avait pas d’ennemi, mais elle pensait comme ça. « Une journée à la fois. Je me le suis fait dire tellement souvent. » Fred n’était pas encore prête de tout dire à Amy. C’était son psychologue qui lui disait cela, à chaque séance. Ça faisait toujours sourire la belle blonde. Elle pourrait même le faire tatouer sur son bras ou ailleurs sur son corps. Ça serait son premier tatouage. « On part sur ça alors. » Fred sourit. Amy lui dit qu’elle devait y aller et que les deux demoiselles allaient essayer de se prévoir cela. « Avec plaisir. Je te donne mon numéro et tu m’appelleras. » Fred lui donna et les deux femmes se saluèrent. L’artiste était heureuse d’avoir fait une nouvelle rencontre. Elle continua de peinturer, étant inspirer par tout ce qu’il venait de se passer.