« C’était incroyable » me flatte mon amie tandis que je contiens ma fierté en pinçant les lèvres, lui jetant un regard luisant de coquinerie. « Tu ne lui aurais pas davantage cloué en bec en lui faisant gober un gland tout sec. » Cette fois son imagination a raison de ma fausse modestie et je ricane méchamment tout fort. « Gober un gland tout sec, hou hou hou », répétais-je en essuyant une petite larme au coin de mon œil alors que nous nous éloignons guillerettes. Du moins jusqu’à ce que Jaimie ne temps bifurque soudainement. « Changement de plan, faut qu’on se trouve un abri. » Ah ? Sans doute a t elle senti un danger que mon nez encore inexpérimenté n’a pas capté. Aussi lui fais-je une confiance aveugle et, sans poser de questions mais non sans serrer les fesses, me mit à suivre mon amie alors qu’elle m’entraîne dans la végétation dense et farfelue. Elle est une fleur sauvage après tout, elle est dans son élément. Je suis quant à moi plutôt une fleur du bitume, même si la nature est aussi mon élément. Je sais par exemple que la discrétion est de rigueur par ici, qu’un craquement de branche pourrait s’avérer fatale et « UNE GROTTE ! » m’enthousiasme-je d’un coup a la vue de cette derriere alors que la pluie commençait à m’aplatir les cheveux. Grotte me rappelant d’ailleurs une drôle d’aventure Irlandaise dans une autre vie mais avant que je ne puisse la compter à mon amie, une voix lugubre grince dans mon dos. « Première leçon : toujours s’abriter dans une grotte ou un refuge ! » je crache comme un chat, les doigts crochus d’irritation. « Le revoilà… » persiflé-je, horrifiée. Il huff et puff et je lui jette un regarde mauvais. « Heureusement qu’on est pas allées faire trempette alors. » « Bah oui heureusement ! » je regarde mon amie, secoue la tête. « Il a pas compris » « L’avantage c’est qu’on va pouvoir se faire un petit goûter en attendant que ça se calme, suffit de laisser une casserole dehors pour récolter l’eau… » enchaîne Jaimie qui ne se laisse pas décontenancer pour si peu « Et faire un feu de camp en attendant que ça se remplisse. » j’hoche frénétiquement la tête. Et puis… « Moui, c’est une possibilité. » lâche l’autre peu convaincu, mais l’a t on seulement sonné ? Il se met alors à aiguiser son couteau de façon mystérieuse et je fais une note mentale de,  s’il se sent d’humeur chasseur, l’abattre sur le champ avec mon bâton de Gandalf. « J’ai la mèche, il nous faut du petit bois sec, des pierres et des bûches plus importantes. Voyons voir ce qu’on peut rassembler. » « chic chic chic ! c’est une side quest ! tu es si sage Jaimie… comme une vieille chouette guide mystique ! » et nous nous mettons à la recherche des ingrédients pour compléter la quête… et nous galérons un brin « bon, je me sacrifie, je vais chercher le bois dehors ! » décidé-je vaillamment après quelques instants. Derrière moi, j’entends le guide fanfaronner que lui saurait faire un feu sans bois. « Roh ça va, ça va ! J’ai bien compris ton p’tit jeu de parade nuptiale, tu veux impressionner mon amie, tu sauras qu’elle a déjà un viking dans l’œil, mais vas y, fait le ton feu, moi j’te pari que j’arrive à trouver du bois avant que t’aies le temps de dire « gland » ! Allez, may the best man win ! » je suis cinglante, fine, redoutable. Lui fait le mec détaché mais je vois bien que son ego est piqué. Alors confiante, je sors hors de la grotte à la recherche du bois magiquement sec sous cette averse, roulant des épaules comme des mécaniques et…

Win : … glisse et dégringole une colline quelques mètres plus loin, hurle un AAU SECOUUURS alertant mes camarades d’infortune de ma situation précaire, les attend à présent accrochée à une petite branche.
So close : … trouve le bois et revient, mais l’autre a allumé son feu, roucoule comme un paon.
Fail : … ramène du bois humide, l’autre n’a pas réussi son feu, c’est un échec pour tout le monde.

codage par amatis et birdiesnow

« ROBIN? » « À MOI! » la pluie martèle mon visage comme de minuscules petits poings teigneux, mes cheveux trempés m’empêchent presque de respirer, mes bras et guiboles se cramponnent désespérément à une branche glissante et je ne suis pas sure de savoir si je suis à l’endroit où à l’envers.

« Bouge pas, je viens te chercher ! » heureusement, Jaimie semble avoir la situation bien en main et j’hoche fébrilement la tête, cramponnée comme jamais. « Je ne ferais pas ça si j’étais toi… » « Oh ta gueule toi. » Je glousserai bien, si je n’étais pas aussi occupée à craindre pour ma vie.  « Je vais accrocher la corde à un arbre et venir te chercher. » « VIIITE » couiné-je, désespérée. Mes doigts glissent et s’étranglent sur l’écorce de l’arbre, ma cuisse tremblote, je ne vais guère tenir plus longtemps. « Bordel mais comment t’as fait pour ne pas voir que c’était le vide sous tes pieds ? » je sanglote sans larme « ILS M’ONT PIÉGÉS ! » braillé-je, presque courroucée. « ENCORE UN COUP DES BRACONNIERS ! JE LES DÉTESTE PLUS QUE TOUT ! » Soudain, mon amie apparaît à mes côtés telles une Spiderwoman badass des bois et je m’empresse de lancer une jambe vers elle pour tenter de m’accrocher à sa taille tel un ouistiti. Je glisse plusieurs fois, ses sourcils sont froncés, je hurle, me cramponne enfin, nous chahutons un coup, manquons de tomber à notre mort certaine, et enfin, remontons vaillamment la pente assassine. Une fois en haut, je saute sur le sol, tremblant de tous mes membres, haletant comment un chat prêt à cracher et une boule de poils, et puis soudain « OH YEAH ! » je tape dans mes mains puis lève les doigts vers Jaimie pour qu’elle en fasse de même. « SAUVETAGE INTEMPESTIF EN FORÊT AMAZONIENNE WHAT WHAAAT » je suis ambiancé à présent. Mais j’ai aussi froid et ainsi, j’éternue, tremble, me remet en boule sur le sol. « … Je veux un chocolat chaud » greloté-je piteusement.

Win - non loin de là, Jaimie trouve des branches relativement seches, nous pouvons faire un bon feu, et qui sait, un chocolat chaud à partir des œufs de Pâque qui traînent dans mes poches ?
So close - Mr Guide relou se ramènent conquérant avec des branches sèches qui semblent tomber du ciel et se dirige vers la grotte en roulant des épaules non sans nous jeter un regard plein de suffisance.
Fail - pas de bois sec aux alentours, il faudra continuer de chercher, en attendant je ne peux pas rester dans ces fringues mouillés !

codage par amatis et birdiesnow