« Je doute pas de tes compétences, mais bon, tu risquerais d’me faire mal si tes mains sont aussi douces que les miennes à cette heure ci. » Il était un peu outré par ce qu’elle était en train de dire mais n’avait plus la force d’argumenter sur la douceur de ses mains. « Ca fait des moins que j’ai pas fais de sport… » Il avait eu un léger sourire, à cette annonce, parce que cela le ramenait un peu à la réalité. Il réalisait que durant toute cette épreuve, qui avait peut-être pour but premier d’oublier un petit peu les soucis du quotidien, il n’avait pas posé une seule question à son amie. Alors il avait tenté, quitte à la replonger un peu dans ce rôle de maman solo. « Comment il va, Salvador ? » Ce n’était pas drôle, non, mais s’il pouvait réussir à décrocher un sourire à Siham qui avait menacé de le lyncher juste avant, alors ce serait sa réussite du jour. La seule. En constatant que bon nombre de participants semblaient avoir été passés au rouleau-compresseur, Diego avait mentionné le désastre qu’était l’épreuve. Mais c’était sans compter sur les gros durs de la bande qui roulaient des mécaniques comme si savoir construire un radeau allait leur apporter un nombre incalculables de date sur tinder. « Laisse tomber. » Et elle était intervenue au bon moment, parce que s’il appréciait la plastique de ces hommes-là, le réaliser lui donnait déjà envie de les confronter alors leurs rires avaient fini de l’énerver. « Laisse le Jacob qui sommeille en toi finir sa sieste. » « Je les aurais massacrés. » Et Siham pouvait rire, il n’avait jamais eu l’occasion de se battre parce qu’il valait bien mieux que ça, mais il était persuadé qu’il aurait eu le dessus. elle se moquait, se foutant bien des rires des autres. « Aller vient, on va s'poser un peu. » C’était une excellente idée, tout pour s’éloigner de ces prétentieux. « Comment se sont passés tes autres ateliers? » Il avait éclaté de rire avant de se tourner vers elle et d’ouvrir des grands yeux et d’hausser les sourcils. « A ton avis ? J’ai failli perdre ma mère en forêt et me faire assommer par Sara. » Il avait secoué la tête en repensant à ces ateliers. Renouer les liens, hin. « Je me demande si finalement c’est pas avec toi que je m’en suis le mieux sorti, t’imagines… » La journée n’était pas un franc succès et même une fois qu’ils pensaient le calvaire terminé, il ne l’était pas réellement. « Joder j’ai mal au cul, même fournir un banc décent ils savent pas faire ? C’est quoi cette organisation ? Et pourquoi y a un crabe qui fonce sur nous ? » Diego pestait et avait fini par prendre une gorgée de sa boisson énergisante.

Spoiler:

« Comment il va, Salvador ? » Siham roulait des yeux, c’était trop facile, de lui donner ce surnom mais de toute façon, elle avait fait un parti pris en acceptant de donner ce nom à son fils – dont elle pouvait se défendre de ne pas l’avoir choisi elle-même -. Dali étonnait tout le monde, surprenait, détonnait, elle voyait bien que certains se questionnaient sur le sens. Les plus courageux osaient demander pourquoi, les autres se contentaient de dire que c’était original, puis, il y a ceux qui ne disent rien mais n’en pensent pas moins. Tant pis, de par sa naissance, ce gamin était déjà une grosse surprise, alors son prénom pouvait l’être tout autant. Ou plutôt, comme dirait Angus : Surréaliste. « Surement bien chouchouté par mamie. » elle n’avait pris aucune nouvelle depuis son arrivée et puis, de toutes façons, elle se donnait comme excuse de ne plus avoir de batterie. Elle n’avait pas pris la peine de recharger son téléphone, semblerait que ce soit pour être en immersion totale. Parce qu’en cas de survie, on a pas d’électricité à portée de main.
Alors qu’elle sentait que Diego pouvait se jeter dans la gueule du loup sans crier gare, juste pour une petite rigolade entre ami, Siham anticipa et lui indiqua de laisser tomber avant que ça n’aille trop loin. De toutes évident, il n’avait pas la carrure. « Je les aurais massacrés. » elle riait Siham. « Tu sais c’qui fait la différence entre eux et toi ? » elle riait davantage, car elle connaissait la suite à ses idées. « Ils ont des baskets et toi, t’as des mocassins. » et c’était étonnant qu’il n’en ai pas perdu un en cours de route d’ailleurs. Mais, rien que pour ça, finalement, Siham ne regrettait pas de s’être inscrite à ce stage, ni même d’avoir participé à cette journée de l’enfer avec Diego.
Enfin installés sur leur banc absolument pas confortable, mais sans doute mieux que rien, Siham s’intéressait à l’aventure de son ami. Elle aimait autant galérer pendant les activités des stages, mais elle aimait aussi ces temps de débriefing quand c’était enfin terminé. « A ton avis ? J’ai failli perdre ma mère en forêt et me faire assommer par Sara. » elle grimaça, le sens d’orientation de Diego semblait aussi affuté que le sien. Quand à cette histoire de se faire assomé, que celui qui n'avait pas failli se prendre quelque chose sur la tête pendant ces quelques jours leur jette la pierre. Personne ne pouvait s’en vanter, personne. « Je me demande si finalement c’est pas avec toi que je m’en suis le mieux sorti, t’imagines… » double grimace. « Alors là… » elle avait de la peine pour lui. « Un fiasco ce team building familial, on dirait. » elle s’amusait tout de même de se dire qu’il devait surement en faire des tonnes, parce qu’il était un peu drama queen et qu’il aimait sans doute se faire plaindre. Mais, elle aimait se dire qu’il aurait le meilleur souvenir en sa présence. Alors, sur un ton faussement solennel, elle répondit « A toi mon ami, je veux te dire merci. Je veux te dire merci pour les moments précieux que nous avons partagés, merci pour ta présence, merci pour les coups de pagaies, merci d’avoir ruiné notre radeaux mais surtout, merci de bien me faire marrer ! » et dieu sait qu’elle en avait besoin.
« Joder j’ai mal au cul, même fournir un banc décent ils savent pas faire ? C’est quoi cette organisation ? Et pourquoi y a un crabe qui fonce sur nous ? » Siham regardait devant elle et mis ses pieds en l’air quand le crabe approcha. « Dégage… » elle peste, souffle en pensant que ses mots suffiront à le faire partir.

WIN > le Crabe ne change pas sa trajectoire et vient même agripper le mocassin de Diego
SO CLOSE > Il reste proscris sous Siham, battant des pinces en sa direction
FAIL > le banc cède sous le poids des deux, se retrouvant les fesses pincés par non pas un, mais deux crabes.

Demander des nouvelles du fils de Siham alors qu’elle se trouvait en stage de survie semblait peut être idiot puisque leur téléphone aurait eu vite fait de se noyer, mais la demande était générale, cela faisait quelques temps qu’il n’avait pas pris le temps de prendre des nouvelles de Siham et Dali. « Surement bien chouchouté par mamie. » Il avait souri, il ne pouvait qu’imaginer combien Maritza serait totalement gaga d’un éventuel petit-enfant même si l’idée de savoir que l’un de ses frères avaient mis une femme enceinte ou pire  l’une de ses sœurs enceintes le terrifiait au plus haut point. Siham était bien entourée, et c’était le plus important. Arrivés au point de départ avec les stands de nourriture, ils avaient été cible de moquerie et la patience de Diego, déjà mise à rude épreuve, avait presque eu raison de lui.   « Tu sais c’qui fait la différence entre eux et toi ? »  Il était beau et intelligent quand eux étaient juste… passables ?   « Ils ont des baskets et toi, t’as des mocassins.  » Il avait levé la tête vers le ciel en venant placer ses mains devant lui. « En plus d’être élégant, j’ai fait sourire tout le monde aujourd’hui, alors ça me va. » Il avait haussé les épaules, il avait assez confiance en lui pour accepter les moqueries sur son apparence - mais pas celles sur ses performances. Il regrettait que ce soit ses mocassins qui reviennent sans cesse sur le tapis et non pas sa capacité à utiliser la force de ses orteils pour les maintenir en place contre vents et marées. Parce qu’ils en avaient vécu, des péripéties, mais aujourd’hui était la cerise sur le gâteau. Et Siham l’avait questionné justement sur cette journée.   « Alors là… Un fiasco ce team building familial, on dirait. » Il avait acquiescé en grimaçant - s’il souhaitait plus que tout renouer des liens solides avec sa fratrie, l’idée de sa mère pour y parvenir n’était pas la meilleure.  « A toi mon ami, je veux te dire merci. Je veux te dire merci pour les moments précieux que nous avons partagés, merci pour ta présence, merci pour les coups de pagaies, merci d’avoir ruiné notre radeaux mais surtout, merci de bien me faire marrer ! » Il ne s’attendait certainement pas à une déclaration, mais c’était peut être ce dont il avait besoin depuis le début alors il avait attrapé Siham par les épaules pour lui donner une rapide étreinte. « Si ça nous a au moins rapprochés nous, c’est le principal. » Et il le pensait sincèrement et aurait pu encore s’épancher sans l’attaque sournoise du crabe et sa manière ridicule d’approcher en avançant de biais. « Mes mocassins ont survécu à une course d’orientation, une construction de cabane et de radeau qui coule alors c’est pas un surimi qui va me les abîmer, oh! » Était-il réellement en train d’en découvre avec un crabe ? Peut-être. Chassant l’animal, il avait éclaté de rire en croisant le regard de Siham.   « Tu en auras des choses à lui raconter, à Dali » Et il lui avait serré la main amicalement, la fatigue prenant le dessus, l’envie de retrouver un peu de sérieux et un ancrage à la réalité maintenant plus forte que celle de faire et dire n’importe quoi.

 « En plus d’être élégant, j’ai fait sourire tout le monde aujourd’hui, alors ça me va. »  sourire ou rire, admirer ou se moquer, mais oui, il avait raison, il avait amené un peu de légereté à cette journée grâce à sa tenue absolument pas adaptée pour un tel stage. Et c’est pas comme s’il n’avait pas été prévenu, il savait dans quelle condition allaient se passer ces journées, contrairement à quelqu’un qui pourrait éventuellement se retrouver perdu en pleine forêt en sortant d’un séminaire, n’est-ce pas ? hm. C’était toujours amusant de partager ces moments avec son ami, il était parfois déconnecté de la vie réelle, dans sa petite bulle, dans son monde à part. Mais c’était Diego.
Si Siham s’amusait et semblait se moquer – un peu – en faisant sa tirade à son ami, pour lui dire combien elle avait apprécié ces moments, au fond, elle était sincère et ne regrettait rien. Elle ne pouvait que lui être reconnaissante de l’avoir entrainé dans ce stage, bien qu’il lui avait un peu mentis pour l’inciter à participer. A la base, elle s’attendait à faire toutes les épreuves avec lui, non pas être une sous pap de décompression, entre deux tensions avec sa famille, mais au final ça lui convenait. Premièrement, après cet unique atelier, ils auraient fini par s’entre tuer, s’ils s’était supporté toute la semaine. Deuxièmement, ça avait surtout permis à Siham de retrouver Angus aussi et de faire de nouvelles connaissances incroyables. Troisièmement, revenir au premièrement était surtout un très bon argument. L’étreinte et la séquence émotion furent de courte durée, interrompu par Sébastien, l’ami de la petite Sirène.
« Mes mocassins ont survécu à une course d’orientation, une construction de cabane et de radeau qui coule alors c’est pas un surimi qui va me les abîmer, oh! » Siham, les jambes en l’air ne pouvait que rire face à une telle scène. Trop, c’était trop. « Tu en auras des choses à lui raconter, à Dali » Et à bien d’autres s’il le fallait, elle avait hate de débrifer autour du feu de camp du soir. « Aller, viens, on retourne au camp. » La jeune femme se leva, pour retourner à sa cabane, retrouver Kieran en espérant qu’il s’en était mieux sortie qu’elle, pour cet atelier navigation.