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{you make a fool of death with your beauty}
crédit/(ssoveia) ✰ w/@Jo Carter

"Okay, je crois qu'on va faire une petite pause, on est là depuis longtemps et tout le monde en a besoin, pas vrai ?"
Tout se bouscule et s'enchaine depuis des semaines et tu sais que la personne derrière l'objectif essaye d'être rassurante au possible et fait juste référence à aujourd'hui, pourtant, cela résonne trop fort en toi pour être ignoré. Tu hoches la tête cependant et quand le photographe donne l'ordre, tout le monde est en mouvement l'instant suivant, pour aller faire autre chose et t'accorder un moment de pause. Tu suis tout ce petit monde du regard, tu vois les câbles sur le sol de ta chambre, les projecteurs près de la fenêtre, et la cuisine d'Esmée qui a été réquisitionnée en espace de studio photo et bureau, avec tout plein d'ordinateurs çà et là et des gens qui se pressent, avec des tasses à la main et qui échangent des mots tous très importants. Et depuis quand est-ce que c'est ça ta vie ? Tu n'as absolument regret vraiment, mais depuis Londres, tout est arrivé vite, très vite, à croire que l'univers décide de te faire rattraper toutes les journées passées dans ta chambre. Il y a eu la rencontre avec le label, explorer la capitale britannique et réaliser à quel point tu te fonds bien dans le décor, et ce contrat, signé par toi et Vance et enfin le retour ici.
Personne n'a argumenté quand tu as insisté sur le fait d'être ici, à Brisbane au moins une partie de l'année pour voir ta grand-mère, le reste ? Tu peux le faire, la promotion pour booster votre album, le festival de jazz et ce profil dans un magazine plus que réputé de l'autre côté du monde. Vance n'est même pas là pour te prêter main forte, parce que le groupe s'appelle nicky and the saints et que soudainement, tout le monde est intéressé par ce que tu as à dire. "Nicky ?" La voix de Jules te sort de tes pensées, alors que ta manager fait son apparition dans ton champ de vision. Là encore, c'est nouveau, ce n'est pas la première fois qu'elle vient ici, tu l'as déjà présentée à Esmée, pour lui indiquer qui était ta nouvelle patronne et pour s'assurer que le courant passait bien. Jules est jeune, pleine de bonnes idées et visiblement, elle ne prend pas cette promotion autre chose que sérieusement. Tu peux le comprendre, c'est ça chance à elle aussi et hors de question de tout faire saboter. "Tu t'en sors très bien, je sais que ça fait beaucoup d'un coup, mais tu t'en sors vraiment bien." Elle insiste, pour le compliment, et tu sais que c'est sûrement dû à l'expression que tu as encore sur le visage. Ou que tu as eu face à l'objectif plus qu'imposant de l'appareil photo et ouais, parce que c'est nouveau pour toi ça. Tu ne sais pas comment poser, comment te tenir ou mettre tes mains... tu dois jouer les mannequins en plus d'être musicien, tu aurais vraiment préféré qu'on mette l'accent sur Vance et pas sur toi. Cependant, tu as accepté de jouer le jeu, ce n'est pas pour te dégonfler maintenant, pas vrai ? Oui, tu vas trouver quoi faire pendant cette pause.
"Merci Jules...je vais aller prendre l'air, okay?" Tu hoches la tête, elle le fait aussi, avant que son téléphone ne se manifeste et tu la suis du regard pendant une petite seconde avant de bouger. Tu sors complètement de ta chambre puis de la maison et tu laisses la porte entrouverte, tu ne vas pas loin de toute façon, avant de te laisser retomber juste là, sur le pas de la porte. Tu risques sûrement de ruiner ce pantalon très cher qu'on t'a rapporté ainsi que ce pull plus que confortable qui doit coûter plus cher que la plupart de tes guitares, mais tant pis. Contre le mur, tu te forces à fermer les yeux et tu prends des inspirations lentes et appuyées, pour te calmer et pour ne pas paniquer. Ce ne sont que des photos, ce qui est bon pour ta carrière et tout le monde se presse et s'accommode pour toi, hors de question de jouer les ingrats. Tu peux sourire, une fois que vous reprendrez, tu n'auras qu'à demander au photographe de t'indiquer quelques poses et tu pourras les reproduire pendant quelques secondes. Et on a des questions à te poser, parler musique tu sais faire, c'est la seule chose que tu sais faire. Un peu plus calme, tu ouvres les yeux, seulement pour que ton regard tombe sur Jo, qui te regarde, littéralement en plus, de haut.
"Hey, tu es là depuis longtemps ?"

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@Nicholas Hurley ☆ crédit/josshelps

Jo n’admettrait pas que rentrer chez sa grand-mère après une journée d’enregistrement entrecoupée de répétitions, c’était un peu étrange. Pourtant ça l’était, lui donnant le sentiment d’être cette grognasse d’Hannah Montana qui avait le meilleur des deux mondes. Elle n’était pas certaine de celui qu’elle préférait, ou peut-être que si, mais comme l’état d’Ava était on ne peut plus aléatoire ces derniers temps, l’avouer à voix haute au risque de passer pour l’égoïste que certain l’accusait d’être, c’était trop pour elle — comme quoi, elle avait ses limites, elle aussi. Elle y prenait goût à cette vie qu’elle avait rêvé de mener depuis petite, et si la manière dont elle l’avait obtenue restait difficile à supporter, elle ne culpabilisait pas de s’y sentir à son aise et de savoir très bien y voguer, peu impressionnée par la somme de choses que ça représentait, la tête trop haute pour qu’on puisse ne serait-ce que penser que, parfois, elle doutait. Là, elle ne faisait qu’une halte rapide chez elle après les répétitions au Jazz club, habitude grotesque qu’elle avait prise depuis quelques jours maintenant pour qu’Ava puisse faire le point sur son visage au moins plusieurs fois par jour, avant de repartir pour le studio où elle passerait le reste de la nuit à peaufiner ses titres, passer en cabine, et profiter du moment en rêvant toute éveillée avec cette équipe qui était désormais la sienne et qu’elle appréciait de plus en plus, vouée à passer plus de temps avec elle qu’avec n’importe qui d’autre. Le rythme était soutenu, il le serait davantage quand son titre avec Midas sortirait, et si sa nervosité à ce sujet était évidente, elle avait hâte que ça commence. Pas seulement parce que leur proximité serait obligatoire, et qu’elle comptait en profiter un maximum, craignant la séparation autant que l’idée que le public ne la juge comme une sangsue qui s’accrochait à lui pour les mauvaises raisons, mais parce qu’elle ne lui avait pas menti quand elle lui avait dit que, chaque fois qu’elle songeait à tout ça, au moins depuis sept ans en tout cas, à comment vivre sereinement sa carrière et sa notoriété, il était toujours à ses côtés.

Il ne l’était pas là, quand elle descendit de la voiture de Marcus pour espérer s’engouffrer dans l’allée fleurie de chez sa grand-mère, son agent de sécurité — son père — sur ses talons ; mais son regard fût alpagué par un branle-bas de combat de l’autre côté de la rue, et son changement de trajectoire força Isaiah à grogner en levant les bras au ciel, pour finalement la laisser faire. Tout était relativement calme dans le quartier depuis l’incident qu’il y avait eu en mai dernier, elle ne craignait pas grand-chose à se rendre chez ses voisins sans escorte, et c’est pour ça qu’elle le fit, intriguée par les camions devant la maison des Hurley qu’elle rejoignait en quelques rapides enjambées, la hauteur de ses talons claquant sur l’asphalte ne lui permettant pas de vraiment mentir sur le fait qu’elle avait les jambes courtes. Sa tête passa brièvement par l’obstruction de la fenêtre de la chambre de Nicholas, et elle s’entendit dire "Dites-moi que c’est pas ce que je pense." Avant de toupiller sur elle-même, le bas de son manteau long en cuir suivant le mouvement, et de passer par le portail de l’arrière histoire de rejoindre la porte moustiquaire de la cuisine.

Quand elle tomba sur Nicholas adossé au mur, en train de faire elle ne savait quoi —sûrement un nouveau breakdown, en bonne drama queen qu'il était. Sans délai, Josephine le toisa, ses lunettes de soleil retenue avec son index se terminant par un rouge vif, et qu’elle glissa sur la pointe de son nez, un coude posé sur le creux de l’autre qu’elle avait surelevé en pliant le bras devant sa poitrine, l’air qu’elle avait ne présageant rien de bon sur le moment "Tu vas pas te mettre à chialer quand même ?" C’est comme ça qu’elle s’annonça, le regard critique et la grimace acide, elle arqua un sourcil sous le cadre de ses lunettes disproportionnées "Depuis assez longtemps pour savoir que franchement, tu sais qu’il y a des putains de lieux plus appropriés pour un photoshoot que ta propre baraque ?" Ça la tuait, de le voir accepter de rester dans sa zone de confort, ça lui donnait le sentiment qu’au fond, malgré son évolution évidente de ces derniers mois, il se reposait quand même vachement sur ses lauriers. De quoi la faire râler alors que, concrètement, ça ne la regardait même pas, mais Jo ne pas donner un avis non-désiré ? C’était comme s’attendre à ce que Leo DiCaprio se mette à tringler des nanas de son âge : c’était impossible "De tous les clichés de la planète ton équipe est prête à user celui du mec torturé et mystérieux qui passe son temps dans sa piaule à coucher ses états d’âme sur des partitions ?" Une phrase sans virgule qu’elle avait prononcé d’une traite. Tks, tks, tks fit sa langue qui claqua contre son palais juste ensuite lorsque, remontant ses lunettes de ce même index planté entre ses deux yeux, elle dit avec un sérieux qui lui vaudrait sûrement un prix, un jour où l’autre "Ça va de déception en déception, Nicholas."

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crédit/(ssoveia) ✰ w/@Jo Carter

C'est bête et même un peu triste à dire dans le fond, mais quand ton regard fait la focale sur Jo, tu ne peux pas vraiment empêcher le sourire qui passe sur ton visage. Ta posture se détend d'elle-même et même les trémolos de ton cœur semblent avoir trouvé un rythme un peu plus adéquat. Tu supposes que c'est la familiarité qu'il y a entre vous, le fait que vous vous côtoyez depuis des années, et qu'elle n'a jamais été Jo la star, mais bien Jo ta voisine. Quoique, elle a des allures de star dans la présente, avec son manteau encore sur ses épaules, ses lunettes de soleil et son expression. Jo, oui, elle sait très bien comment faire, comment se jouer de tout ça, toi, tu n'es qu'un débutant. Un petit novice comparé à elle et ton âge n'aide même pas dans ce domaine si particulier. "La question est : si je pleure, est-ce que tu seras surprise ?" Pourquoi est-ce que tu te descends en flèche devant elle ? Encore une fois, c'est automatique et facile et tu te redresses un peu sur le mur, pas vraiment surpris par les questions de la brune.
Ou les conclusions qu'elle tire très bien toute seule. Tu pourrais défendre un peu plus Jules et toute l'équipe qui se démène pour toi, tu pourrais dire à Jo qu'elle a tort et que tout ça fait bien vendre, que ça a été pensé avec une précision folle. Que Jules a compris qu'il fallait que tu restes à l'aise, sinon tu risquais sûrement de prendre la fuite, et pas qu'un peu. Tu pourrais dire tout ça, ce sont des arguments valides, ça ne t'a même pas dérangé d'ouvrir la porte à tout ce petit monde il y a des moments de cela et de les accueillir dans ta demeure. Le premier album s'appelle Dear Diary techniquement, tu n'as qu'à t'en prendre qu'à toi-même pour ne pas y avoir songé avant. Ou alors à Vance pour dire oui à tout et ce sans jamais broncher. Maintenant, tu te retrouves à sourire à Jo qui est plus grande que toi pour l'occasion, qui juge, encore une fois, visiblement déçue alors qu'elle fait remonter ses lunettes, révélant son visage. Oh zut alors, Jo est déçue, tu pourrais rouler des yeux, tu ne le fais pas, à la place, tu plies tes jambes, tes mains trouvant tes genoux la seconde suivante.
"Les clichés existent pour de très bonnes raisons Miss Carter, certaines personnes trouvent cela réconfortant, ça empêche de penser et c'est un outil que beaucoup, beaucoup, d'écrivains et d'artistes utilisent donc..." Donc, elle a tort et elle devrait ravaler tout son petit discours ? Ouais, quelque chose comme cela, que tu penses, toujours avec le sourire aux lèvres. "Encore une fois, est-ce que tu es surprise ?" Tu supposes que tu n'occupes pas beaucoup des pensées de Jo, elle a toujours été occupée, même avant sa célébrité redorée et tu hausses les épaules l'instant suivant. Juste à ce moment, quelqu'un, chez toi, se manifeste, on demande si une prise est libre à voix haute et tu pousses un autre soupir. Prêt à expliquer ton dilemme, prêt à répondre aux questions que Jo n'a pas vraiment posées. Mais bien parce que c'est facile de lui parler, cela a toujours été facile, et que la brune est vraiment douée pour mettre de l'ordre dans ta vie et te donner de la perspective. Tu ne l'expliques pas ça non plus. "Mais ouais... on fait une pause, je suis aussi doué pour jouer les mannequins que..." Une pause, tu cherches une bonne analogie, tu en trouves une avec un léger rire."Que tu es douée pour passer inaperçue. Et oui, j'ose." La blague est que Jo ne passe pas inaperçue, jamais, ça n'a jamais été le cas, cela ne sera jamais le cas. Tu le sais, elle le sait aussi, alors à quoi bon faire semblant.
"Comment tu vas sinon ? Tes répétitions se passent bien ?" Tu parles bien évidemment du festival de jazz, parce que parler musique est beaucoup plus simple que le reste pour toi et que tu es curieux quand elle est concernée. Là encore, quelque chose qui arrive de plus en plus souvent quand elle est concernée. Et aussi, parce que même toi, tu n'arrives pas à réaliser ou même à croire que vous faites partie de la même programmation pour le même événement, dire que tu es un petit chanceux serait faire un énorme raccourci, mais c'est bien le cas. "On s'est mis d'accord sur un set avec Vance et l'équipe... Il y aura du Swift, donc tu vas être encore plus déçue."

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@Nicholas Hurley ☆ crédit/josshelps

"Me fais pas répondre à cette question." Elle était plutôt sympa là, inutile de la faire enfiler la panoplie de la femme trop brutalement honnête au risque de le faire chouiner pour de vrai, ce grand dadet. La tête baissée pour l’observer, accusant un avantage de taille pour une fois, elle aurait bien eu envie de le choper par le col pour le forcer à se relever, lui donner une petite tape sur les fesses et lui dire d’y aller et d’arrêter de se morfondre, putain de bordel de merde. Mais si elle devait retirer un apprentissage de toutes ces années qu’elle avait passé à côtoyer son voisin, c’était que la rudesse ne semblait pas très bien fonctionner avec lui. En fait, il avait plutôt l’air de kiffer qu’elle le maltraite, ce qui soyons honnêtes, l’arrangeait la plupart du temps. Il restait le seul qui ne lui disait pas que ça lui faisait mal à son petit coeur de l’entendre lui dégueuler ses quatre vérités trois fois par jour, et ce n’était pas lui rendre service à Josephine : ça confirmait juste l’idée qu’elle avait qu’elle pouvait absolument tout se permettre. Les petites choses, il fallait s’en contenter, et se complaire dans sa propension à ne faire aucun effort, c’était agréable après avoir été contrainte de travailler sur son caractère, son penchant pour la rancune et son aversion pour l’absolution.

Elle leva un sourcil parfaitement dessiné sous la monture de ses lunettes, resta un moment là où elle était, à regarder Nicholas qui était presque littéralement à ses pieds, et expulsa un bloc d’air à l’entente des conneries qu’il aimait sûrement se raconter pour mieux réussir à s’endormir "Jamais je comprendrai que tu puisses parler comme un vieux tout en te comportant comme un ado pas fini." Elle roula des yeux, mais il n’avait pas moyen de le voir à cause de ses lunettes. Faisant valser le bas de son manteau en cuir pour pouvoir dégager ses fesses moulées dans du vert acide, sa robe griffée choisit avec l’intention évidente de marquer les esprits, elle alla se poser à ses côtés comme la reine auto-proclamée qu’elle était et reprit avec la sagesse galvaudée de ceux qui apprenaient sur le tard "C’est pas parce que beaucoup d’écrivains et d’artistes l’utilisent que c’est une valeur sûre non plus. Beaucoup d’écrivains et d’artistes prennent un ticket pour rehab-land, c’est pas pour autant que c’est un truc à faire, de se défoncer la gueule avec tout ce qui passe." Deux poids, deux mesures. Elle balaya enfin ses lunettes de son visage pour dévoiler un liner de la même couleur que sa robe, et retint ses longs cheveux lisses avec quand elle les plaça comme un serre-tête de fortune pour tourner la tête vers lui histoire d’accuser sa petite pique en fronçant tous ses traits à la fois "C’est pas ma faute si j’ai volé tout le charisme encore disponible pour t’en laisser aucun. C’est vilain la jalousie Nicky, ça te rend aigri." Et faisant virevolter le rideau de cheveux qu’elle avait sur l’épaule avec prétention, elle prit un instant pour l’observer sans rien faire de plus que ça, finissant par hausser les épaules et lui dire en même temps avec sérieux cette fois, le ton de grande soeur qu’elle employa dénotant avec son discours précédent "Je vais pas tout le temps faire ça, te prendre par la main parce que t’as l’air incapable de te réjouir des trucs positifs qui t’arrive." Ça devenait redondant et Jo se lassait vite "Je comprends le délire du mec torturé, mais à un moment donné, va quand même falloir que tu sois un peu heureux par toi-même au lieu d’attendre que les autres t’encouragent tout le temps à l’être." C’est vrai quoi, il était encore plus morose que quand il bricolait des titres dans sa chambre, c'était quoi son problème ?

Il leur faudrait certainement plus d’une demi-journée pour en faire une liste complète, alors qu’il détourne le curseur pour le pointer sur elle, ça lui permis au moins de retrouver un peu de bonne humeur "Nos répétitions se passent bien." Ils étaient deux cette fois-là. Nicholas avait beau croire que Midas était transparent aux côtés de Jo, elle s’appliquait à ne jamais le laisser en dehors quand il était directement impliqué, et pas seulement parce qu’elle, les seules fois où elle avait des étoiles dans les yeux, c’était parce qu’elle le regardait lui "J’ai convaincu Midas de faire ça avec moi. Ça a pas été le truc le plus difficile que j’ai fait, j’ai même pas eu à terminer ma phrase pour qu’il accepte, mais je suis satisfaite de ce qu’on a décidé." Et de ce qui se passerait, malgré sa nervosité à présenter quelque chose de complètement inédit à la fin du set qu’ils avaient préparé selon les volontés du cahier des charges du festival qui mettait le jazz à l’honneur. D’ailleurs, ça lui brûlait les lèvres d’en parler à Nicholas, de lui faire savoir qu’elle était sûre qu’ils tenaient un tube, seulement le secret se devait d’être gardé jusqu’à la toute fin. A vrai dire, tout le monde savait que quelque chose était en préparation, ils l’avaient annoncé sur les réseaux sociaux, sauf que Nicholas ne voyait jamais rien de ce qui se baladait pourtant sous son nez. Il devait être presbyte, parce qu’il passait toujours à côté de plein de choses — il pouvait très bien s’en foutre aussi, ce qui devait été la théorie qui l’emportait là. Réussissant à ne rien lui dévoiler en avant-première, elle joua avec le bout de ses ongles en continuant, sa tête se hochant en même temps qu’elle allongeait sa réflexion faite à voix haute, un léger sourire lui échappant "C’est facile de travailler avec lui. Je dirais pas que le contraire s’applique, mais je suppose qu’il sait dans quoi il s’engage." Comme tous ceux qui gravitaient dans son orbite, mais lui plus encore pour des raisons évidentes. Elle prit une inspiration en relevant la tête pour de bon, se redressa dans la foulée pour mieux accorder un regard critique à Nicholas qui lui parlait de son propre set lors du festival. Elle grimaça, grogna  doucement juste après "Tu sais parfois, je me demande si ta ligne de conduite c’est pas tout faire de travers pour forcer Jo à m’accorder un peu d’attention."

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crédit/(ssoveia) ✰ w/@Jo Carter

"Cela me rend mystérieux, et il parait que ça fait vendre alors..." Alors tu vas continuer de parler comme un adolescent pas fini comme Jo le dit si bien. Elle répond quand même la brune, peut-être parce qu'elle est incapable de passer à autre chose ou parce qu'elle aussi commence à avoir l'habitude de ce petit aller-retour entre vous deux. Ou juste parce que Jo rentre chez elle et que tu es là, c'est un peu des deux tu supposes alors qu'elle argumente et te conseille encore. Tu ne vois pas comment tu pourrais passer par l'étape cure de désintox, tu n'as pas la descente de Vance, il ne faut pas beaucoup de bières pour te mettre K.O, ou pour que tu te dises que te lancer dans des solos de guitare est une bonne idée. C'est généralement le moment où tu t'arrêtes et pas après une minute de plus. Tu connais tes limites et tu les as toujours connus, tu as toujours fait bien attention de ne pas les dépasser. Enfin, jusqu'à il y a quelques mois, jusqu'à ce contrat, cette signature et le retour sur Brisbane. Jo te rappelle à l'ordre avec un haussement d'épaules, pour te dire dans des termes plus vagues qu'elle n'est pas ta babysitter. Tu le sais ça aussi, et puis, vu la différence d'âge entre vous, ça ne devrait pas être l'inverse ? Tu fais mine de regarder par-dessus ton épaule, difficile à faire en étant appuyé contre un mur, te demandant à qui elle parle.
"J'ai l'air malheureux ? Ne réponds pas, ce n'était pas une vraie question." Tu te dirais plus perdu que malheureux. Définitivement perdu et à essayer beaucoup de nouvelles choses et ce très rapidement, ça ne veut pas dire que tu n'es pas content d'être là. C'est bien toi qui as dit oui à tout cela, et tu as beau être flanqué d'une manager, ce n'est pas pour autant que tu n'as pas ton mot à dire."Je n'étais pas en train de me plaindre, je suis encore en train d'apprendre tu sais." Tu le précises à mi-voix, parce qu'à tes yeux, et soudainement face à Jo, la distinction est importante et que c'est la vérité. Et parce que c'est à la fois rafraichissant et déroutant de constater que ouais... tu as encore beaucoup de choses à apprendre à ton âge, même quand la musique est concernée. Il ne s'agit pas de cours de guitare ou de chant mais bien du reste. Les photoshoots, le marketing, la promotion, tu n'as jamais été particulièrement à l'aise avec l'image que tu renvoies, et cela ne va pas changer d'un claquement de doigts. Cela s'est un peu amélioré, mais tu supposes que face à Jo, tu auras toujours l'air mal dans ta peau.
"Nos répétitions se passent bien." Un sourire automatique et complètement faux se pose sur ton visage à la réplique de Jo, la brune insiste et tu ne peux même pas la corriger. Midas est la tête d'affiche, avec elle, leur duo est ce dont tout le monde parle et tu as surpris plus d'un assistant et autre petite main se vanter d'avoir pu assister à leurs répétitions. Ce sont eux les stars et même si cela te fait froncer un peu les sourcils de savoir l'importance de Midas dans la vie de Jo, tu ne peux rien dire. Parce que c'est stupide, parce que ça ne te concerne pas du tout, autant leur couple sur et en dehors de la scène et c'est à ton tour de hausser les épaules."Tant mieux si vos répétitions se passent bien. Je n'en doutais pas une seule seconde, vous vous complétez très bien sur scène, je le sais, je l'ai déjà constaté par moi-même." Alors ce sera un succès, cette soirée, tout ce qu'ils ont prévu par la suite. Tu ne demandes pas, sur la touche encore une fois, mais c'est voulu, tu n'as pas envie d'en savoir plus à ce sujet en fait. Jo n'insiste pas, elle pourrait, te rappeler de quoi ils sont capables, faire son petit effet comme elle sait si bien le faire mais non.
La conversation dérive et tu parles de ton set seulement pour faire grimacer Jo. Et te faire rire toi."Hmm, j'ai été démasqué, ma vie est vide sans la grande Jo Carter qui vient à ma rescousse avec ses talons hauts et son soprano parfait." Ce qui n'est pas totalement faux pour le coup, mais Jo devrait le savoir que vos styles sont complètement différents pour le coup et que vous n'avez pas le même public."Tu seras surprise, le set est bon et les reprises aussi, ça me correspond bien et ça fait du bien dans un sens d'être aux commandes et d'être écouté." Tu hausses encore les épaules, il ne s'agit pas que de Vance et toi, c'est aussi une réunion avec les anciens membres de 15 possible girlfriends, un peu un retour aux sources pour vous et une bonne soirée pour envisager le reste de ta carrière."Je sais, tu le savais et tu n'es absolument pas surprise." Tu lui jettes un regard avant de décider de te lever, plus vraiment à l'aise sur le sol.
"Mais, je serais là, pour venir vous voir, je veux mon autographe, j'insiste même pour avoir mon autographe." Tu dis cela alors que tu gagnes quelques centimètres de plus, ton regard se porte sur la porte-entrouverte de ta maison la seconde suivante, le bruit a repris et tu peux voir le photographe s'emparer de nouveau de son appareil. "Je crois que c'est moi qu'on cherche..."

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@Nicholas Hurley ☆ crédit/josshelps

Jo n’était pas assez patiente pour percer le mystère Nicholas Hurley. Il était intéressant dans une certaine mesure, il avait des choses à raconter dans une autre, mais la vérité c’était qu’ils étaient trop différents pour qu’elle estime ça nécessaire de creuser là où elle devinait qu’il y avait des choses pas très jolies à contempler. On ne vivait pas chez sa grand-mère par choix, il fallait commencer par là, et elle en était l’exemple-type. Quoiqu’elle l’avait fait par choix de son côté tandis que tous les membres de sa famille auraient préféré laisser Ava moisir dans un endroit où elle serait sans doute morte aujourd’hui. C’était différent pour Nicholas, c’était une certitude qu’elle avait. Pourtant, elle n’avait jamais cherché à savoir ce qui l’avait amené ici, elle n’avait même jamais osé lui poser de questions sur ses parents, se cachant derrière de l’indifférence pour ne pas être confrontée à ses propres démons. C’était comme si les enfants qui en avaient eu des qui craignaient savaient que c’était un terrain à ne pas fouler, et comme on ne pouvait pas dire que Jo avait été bien lotie en la matière, son radar était souvent activé quand elle était confronté à quelqu’un qui connaissait ce que ça faisait d’avoir une famille dysfonctionnelle — une vraie, pas celle qu’on voyait dans les séries, où maman est vaguement langue de pute et papa porté sur la bouteille. Nicholas n’avait pas été bien loti non plus, il y avait des signes qui ne trompaient pas. Chez lui, tous les boutons étaient au vert pour laisser entrevoir des traumas d’enfance, et puis Esmée avait trop l’air d’une mère pour lui pour que Jo ne sache pas sans y avoir trop réfléchi que la tableau familial des Hurley devait être aussi sombre que le sien. Ils se connaissaient en surface, et ça leur allait comme dynamique. Elle ne changerait pas au profit de quelque chose de différent parce qu’ils étaient trop à l’opposé du spectre, l’un et l’autre ; le seul point qui les rassemblaient, c’était leur passion pour la musique.

Elle aurait dû être plus délicate, elle le savait, mais si Nicholas avait choisi la douceur pour se prémunir de ses souvenirs douloureux, elle, elle avait choisi le contraire. Si elle allait trop loin, il le lui dirait, non ? Elle l’espérait sans le verbaliser, pas bien au fait des limites des autres parce que les siennes avaient été rogné par des années à supporter des choses dont elle ne parlait pas, et pas par fierté. Elle pinça les lèvres, détourna le regard en l’entendant lui dire qu’il était encore en train d’apprendre. Une queue touffue choisit ce moment pour dépasser l’angle du pan de mur contre lequel ils étaient appuyés. Tosser se ramena vers Jo avec sa démarche bancale de chat de gouttière qui la fit grimacer "T’es toujours aussi laid toi." qu’elle fit à l’animal qui, pas vexé, s’approcha d’elle pour venir cogner sa tête contre son genou nu et accepter la caresse qu’elle lui donna entre les oreilles pendant qu’elle disait à Nicholas "Ouais, t’es pas le seul." Peut-être serait-il surpris, mais elle ne disait pas ça pour le réconforter. Jo n’avait pas les bons codes, elle faisait juste avec le fantasme dans lequel elle avait vécu toute sa vie en matière de notoriété et se laissait guider parce qu’elle était capable de se fondre dans le décor comme personne, trop orgueilleuse pour montrer qu’elle ne savait pas dans quoi elle avait foutu les pieds. Le fait était que si on se penchait sur sa carrière, c’était évident qu’il y avait des trous dans son CV. Elle apprenait vite, elle avait surtout une détermination incroyable quand il s’agissait de prouver de quoi elle était capable, surtout depuis sa victoire ; la blessure qu’elle avait récolté au passage était en voie de guérison forcée, elle ne restait pas moins douloureuse quand elle ne réussissait pas à se défaire de l’idée qu’elle devait quelque chose à quelqu’un. Elle eut un léger soupir quand elle poursuivit comme si elle ne s’était pas interrompue "Le seul avantage que j’ai vraiment dans tout ça, c’est que je fais super bien semblant." Un aveu qu’elle était prête à lui faire sans juger ça nécessaire de le regarder, son attention dirigée vers le chat qu’elle empoigna par les côtes pour le poser sur ses deux genoux cette fois.

"Tu le penses pour de vrai, ou tu répètes juste ce qu’on dit sur nous ?" Nicholas qui faisait des compliments à Jo sur son alchimie indéniable avec Midas, c’était une nouveauté qu’elle était prête à tourner en dérision tellement ça semblait lui arracher la gueule. Elle faillit lui dire qu’il n’y avait pas que sur scène qu’ils se complétaient, mais c’était le petit secret de Jo : quand ça comptait, elle se taisait, et ça comptait bien assez pour qu’elle n’ajoute de plus rien à ce sujet. Elle resta juste un moment à se laisser mordiller la main par Tosser, lui repoussa le nez quand il devint trop agressif, mais le resserra tout contre elle quand il miaula en signe de désapprobation, et ce tout en accusant le sarcasme que son voisin fit poindre dans sa direction. Elle tourna la tête de son côté "Vous êtes pas un groupe indie rock à la base ? Votre passif de wedding band remonte à la surface là, t’as presque l’air de regretter de plus faire d’arrangement jazzy de I Will Always Love You." s’amusa-t-elle en laissant Tosser s’échapper de ses bras pour sauter en souplesse sur les genoux de Nicholas à qui elle rappela, sérieuse "Hm, tu m’as promis des fleurs, alors t’es obligé de venir." Elle prit un temps pour réfléchir encore un temps, et puis claqua brusquement sa langue sur son palais en le poussant par l’épaule "Plus personne demande d’autographe Nicholas, c’était le siècle dernier ça putain." Le gros mot était de trop, comme très souvent avec Jo, mais il lui donna l’impulsion pressante de se lever quand il parut évident qu’on cherchait le jeune homme.

Elle lui fit, tout en replaçant ses lunettes opaques sur ses yeux et en passant une main nonchalante dans la longueur brune de ses cheveux lisses "Et bah lève-toi et va faire le mec mystérieux qui souffre et qui se morfond devant l’objectif, c’est ton moment." Elle frappa dans ses mains pour le faire bouger et fit fuir Tosser au passage. Une fois qu’il fût debout, elle ajouta d’un ton neutre où perçait tout de même son éternelle espièglerie "Une petite photo sans t-shirt ça ferait pas de mal non plus. Ça fait autant vendre que tes conneries de journal intime." Avant de se faire potentiellement reprendre par le principal concerné, elle leva les mains devant elle avant de se faire accuser de quoi que ce soit "Quoi ? Tout ce que je dis, c’est que tu peux être mystérieux, souffrir et te morfondre, tout en étant à poil, tous les mannequins le font — et dis prune, ça creuse les joues et fait ressortir les pommettes." Elle s’exécuta en disant prune plusieurs fois d’affilé ; et tout de suite l’attitude vint avec. Les épaules de son manteau de cuir tombèrent dans les creux de ses coudes, ses épaules dégagées alternèrent leur position, son profil pivotant d’un côté puis d’un autre, davantage quand convaincue par sa technique, elle débita en soulignant ses mouvements de regards glaciaux dirigé vers un objectif invisible "Tout de suite tu penses Fashion Week, Paris, Carla Bruni, Bella Hadid." L’important, c’était d’y croire, et comme elle y croyait, ça fonctionnait super bien. Sortant soudain de son personnage, elle lui conseilla alors en faisant un pas en arrière, prête à décoller de là pour le laisser à sa séance — et son index se pointa sur lui, ses épaules toujours dégagées parce qu’elle ne savait pas porter une veste correctement de toute façon "Penses-y. Je te jure, t’impressionneras tout le monde." l’encouragea-t-elle histoire que ça l’incite à s’en rappeler quand il prendrait son air de chien battu devant l’objectif.

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{you make a fool of death with your beauty}
crédit/(ssoveia) ✰ w/@Jo Carter

Tosser le chat, enfin plus exactement votre chat, fait son apparition et c'est assez pour faire naitre un sourire sur ton visage, alors qu'il accapare l'attention de Jo. Plutôt que la tienne cette fois-ci, tu supposes que tout ce monde, c'est un peu trop pour l'animal qui ne doit pas comprendre pourquoi il y a autant d'agitation dans la maison et même dans ta chambre. C'est un endroit de paix et de tranquillité normalement où il peut avoir de la nourriture et dormir autant qu'il le souhaite sans être dérangé. Tout le monde t'a dit de ne pas t'attacher, Jo la première, Esmée aussi ; et pourtant l'animal, même nommé, revient toujours. Tu vois ça comme un bon signe, même le fait qu'il aille chercher de l'attention auprès de la jeune femme, qui l'insulte un peu, comme le fait avec toi. Mais au moins, maintenant que tu es debout, tu peux faire face à Jo un peu plus dignement. Surtout avec la nouvelle question qu'elle te pose...
Qu'est-ce que tu en as à faire de mon avis de toute façon ? C'est la réponse que tu as envie de lui donner, sûrement pour qu'elle te remette à ta place, pour qu'elle te rappelle que cela ne te regarde pas et que Midas et elle, c'est trop grand pour que tu le comprennes. Oh ça tu l'as compris, le message a été reçu cinq sur cinq mais même toi, tu ne peux pas nier qu'ils sont doués tous les deux. Tu n'es pas un crétin à ce point-là. Et la musique est ton amour de toujours alors..."Depuis quand je répète ce que les gens disent déjà ? Je le pense vraiment, je vous ai vu de mes propres yeux je te rappelle." À Sydney, quand tu as pu participer au Revival et toute l'agitation et le bruit qu'il y a dans les coulisses et tu es reconnaissant de l'expérience. Encore plus quand vous avez pu faire venir Esmée sur place quelques jours plus tard pour son anniversaire, elle en reparle toujours avec un sourire sur le visage."Il y a des gens qui tueraient pour votre alchimie vocale, il y en a même qui essaye de reproduire ça je crois... pas besoin d'artifice quand c'est Midas et toi sur scène." Tu crois, tu en es même certain, après tout, ce n'est pas pour ça que les featurings entre artistes de deux horizons différent sont faits et même quotidiennement ? Histoire d'avoir le truc, la chanson du moment, ce qui fera parler et même jazzer, ce qui ramènera le plus de clic et fera couler de l'ancre. Ils l'ont, c'est dans la poche, même pas besoin de le travailler et le musicien en toi est plus que curieux de voir ce que ça va donner dans le répertoire du jazz. Pour le reste, pour une personne qui se considère (presque) comme l'ami de Jo, pourquoi est-ce que tu n'aurais pas envie de la voir dans on élément ? Ce serait débile de rater une aussi jolie performance.
Tu conclus ta phrase par un haussement de tes épaules, parce que tu as été sincère, tu n'as aucune raison de mentir à Jo, alors qu'elle se penche sur ton répertoire musical. Okay, tu sais qu'elle a du talent mais elle continue de te sous-estimer. Tu supposes que jouer les peureux n'aide pas, cependant, tu n'as rien à prouver, tu as été invité à participer à ce festival au même titre qu'elle. Pour toi, c'est encore plus une opportunité en or, encore plus un moyen de t'exposer et de conquérir un autre type de public. Tu le sais bien que ça n'a rien avoir avec un mariage ou un concert sur une énième certes ouverte. "Tu sais la plupart des musiciens que je connais sont flexibles. Ouais, sur scène et sous la couette, oui, je le précise histoire tu ne demandes pas plus tard." Donc vous savez vous adapter, et c'est le but de l'exercice, savoir rendre hommage, savoir s'adapter, tu sais le faire."J'en ai signé à Londres alors pour une fois, je vais devoir te corriger." Plus d'autographe et puis quoi encore ? Peut-être que la grande Jo Carter n'en signe pas, mais tu restes très près de tes pompes et tu ne prendras jamais la grosse tête à ce point-là. Jo continue sur sa lancée et tu ne sais pas si elle fait exprès parce que c'est toi, si elle cherche vraiment à t'aider ou si elle te donne des vrais conseils. "Tu sais que j'écoute toujours tes conseils d'habitude ? Genre vraiment, je sais que j'ai beaucoup à apprendre et que tu es passé par la case débutante aussi." Tu le dis avec un mince sourire sur le visage avant de continuer. "Aujourd'hui ça va être l'exception qui confirme la règle... et je vais même garder mon t-shirt, et mon pull, la styliste s'est pris la tête pour trouver quelque chose qui correspond à mon style, alors ce serait dommage de ruiner son boulot." Vraiment dommage, les options qu'elle t'a présentées te correspondaient toutes, apparemment, ton style est facile à appréhender et comprendre.
En réalité, tu aurais enfilé tout ce qu'on aurait mis devant toi et tu n'aurais même pas bronché. Tu es peut-être bourré d'anxiété, mais tu n'es pas difficile et si les pros te disent quoi faire, alors tu écoutes. Tu hausses les épaules, ouvre la porte de ta maison et tu as un hochement de tête pour le photographe la seconde suivante, c'est clairement le moment de remonter sur scène. Métaphorique cette fois-ci. Mais, parce que tu restes toi, tu regardes par-dessus ton épaule pour adresser un regard à Jo."Sauf si tu veux venir, et piquer l'attention... je veux dire, me montrer comment on fait." Et bien sûr que tu lui tends une perche, elle a beau te voir comme un idiot, cependant, tu es tout à fait conscient de ce que tu fais. Ce qui explique le nouveau sourire qui apparait déjà sur ton visage.

you make a fool of death with your beauty
@Nicholas Hurley ☆ crédit/josshelps

"T’es vraiment en train de faire un compliment à propos de Midas et moi ? Qu’est-ce qui se passe ?" Dire qu’elle était à deux doigts de vérifier sa température, c’était faire dans le mensonge éhonté. En revanche, la mine qu’elle emprunta, elle était presque authentiquement ébahie, sa main dominante posée sur le creux formé par le décolleté de sa robe histoire de compléter le tout, et de lui donner des airs de biche prise dans les phares du bagnole. Jo, elle avait beau avoir manqué l’école plus souvent qu’à son tour, elle était loin d’être stupide. Rationaliser la soudaine animosité de Nicholas envers Midas, ça n’avait pas fait partie de sa liste de priorités, mais elle avait senti qu’il y avait un truc qui coinçait. En vrai, elle s’en battait les reins parce qu’à l’origine, savoir qu’ils traînaient ensemble, ça lui avait semblé totalement dépourvu de bon sens, mais depuis que Nicholas s’échinait à traiter Midas comme un spectre qui n’existait que dans une réalité qui n’était pas la sienne, ça la surprenait de l’entendre être aussi élogieux sur l’instant — et ça la dérangeait aussi, d’avoir l’impression de ne pas pouvoir parler de lui quand elle en avait envie, comme si soudainement, le nom du chanteur était devenu une menace qu’elle avait tout intérêt à ne pas dégainer pour ne pas heurter le si sensible Nicholas. Pas de quoi casser trois pattes un canard cela dit, ça ne l’empêchait pas de le faire. Mais quand même. Elle n’y accordait pas autant d’importance que ça, elle était la première à savoir ce que provoquait son duo avec Midas pour vouloir qu’on y adhère. Il y avait des évidences, et eux, c’en était une en tant que duo en tout cas, le restait prêtait surement à débat pour ceux qui les connaissaient personnellement et qui devaient se demander ce que l’un — le doux, respectueux, gentil et adulé Midas — trouvait à l’autre — la tempétueuse, vulgaire, prétentieuse et scandaleuse Jo. Elle haussa les épaules plus par goût de l’exagération que par indifférence — jamais la mention de Midas ne la laissait indifférente, que les choses soient claires — et ajouta très sérieuse "Et puis on est super sexy ensemble, ça gâche rien." Et de ça, c’était au tour de Nicholas de s’en battre les reins. Toutes les occasions étaient bonnes pour Jo de fanfaronner.

"Y a des choses que j’ai pas besoin de savoir, Nicholas." lui fit-elle en chuchotant exagérément quand il parla de flexibilité des musiciens en penchant du côté grivois des choses, et enchaîna sur quelques conseils qu’elle trouvait judicieux pour lui permettre de se décoincer un peu devant l’objectif. Elle serait curieuse de voir le résultat des photos prises aujourd’hui, juste pour voir s’il passait bien — ce qui était le cas, elle le suivait sur Instagram, il ne manquait pas de photogénie malgré tout — mais pour constater si oui ou non, il avait suivi ses directives. Il ne le ferait pas, la manière qu’il eut de le lui dire en repoussant son idée de faire un cliché sans vêtement lui faisait rouler des yeux en lui disant "C’est l’excuse la plus pourrie que j’aie jamais entendu de ma vie." Mais soit, qu’il garde ses abdos pour ses pulls moches, et le monde continuera à tourner correctement. Rappelé à l’ordre par ses occupations du moment, Jo sut que c’était le moment de lever le camp. Elle avait aussi des choses à faire, et si elle était brièvement rentrée à la maison à la base, c’était pour passer un peu de temps avec Ava, grignoter un truc avec elle en essayant de sonder quelles étaient ses chances qu’elle se souvienne d’elle aujourd'hui, et repartir pour un tour en retournant à ses répétitions avant d’enchaîner le soir avec une longue séance en studio — dormir, c’était pour les faibles, qu’elle disait "C’est super tentant de m’incruster pour te montrer comment font les pros, mais j’ai une vie tu sais." Oui, il savait, et elle le savait tout autant, ce n’était qu’une façon de parler "Je suis venue voir nana une heure, j’ai pas le temps de me poser plus longtemps." Et de l’autre côté de la rue, la silhouette massive de son père se dressa tandis qu'il surveillait du porche ce qui se passait chez les Hurley. Jo fut à ça de lui signifier qu’elle arrivait avec un majeur dressé fièrement dans sa direction, mais à l’expression qu’elle lui devinait de loin, elle décida que c’était une mauvaise idée. Elle évita de soupirer en ne s’attardant pas plus sur l’idée qu’en rentrant, elle l’entendrait lui demander combien il y en avait exactement, des types qui lui tournaient autour, et préféra dire à Nicholas à la place, tournant son visage vers lui avec une sorte de grimace "Si je reste, tu vas être déconcentré en plus de ça. Tu sais bien l’effet que j’ai sur les gens, ce sera pas bon pour toi." Allez, encore un peu d’esbroufe pour la route. Enfin, elle remonta les manches de son manteau sur ses épaules en lui disant, se préparant à s’en aller "Je rentre. Oublie pas mes conseils, je te surveille." Pas du tout, mais ça faisait une bonne réplique de départ, celle d’une vilaine de film, dans son manteau de cuir et sa robe vert acide, qu’elle accompagna d'un geste pour bien souligner l’idée qu’elle le surveillait, son index et son majeur écartés à distance de ses yeux qu’elle plissa en commençant à marcher à reculons pour se tirer de là, et aller rejoindre la maison d’Ava.

rp terminé.