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@Laurie Wright ☆ crédit/stefansalvatored

"T’as prévu des arguments pour la caresser dans le sens du poil quand elle te reprochera d’être une fille ingrate ?" Elle posait les bonnes questions Jo, et même si elle le faisait avec un léger sourire au bord des lèvres, au fond d’elle ça la rendait un peu triste que Catherine puisse prendre la décision de Laurie comme un affront. Elle avait le droit de vouloir connaître son père, peut-être que ça l’aiderait à enfin savoir qui elle était vraiment. Pour ce qu’elle en savait, elle était beaucoup trop jeune pour saisir les subtilités de ce genre de choses, alors du haut de ses quatorze ans, elle tablait juste sur une conclusion induite par son adolescence : c’était injuste, d’être à la merci d’adultes qui pensent tout mieux savoir, d’être forcés de suivre ce qu’ils voulaient faire de vous sans chercher à connaître votre ressenti avant toute chose. Elle se mordit le bord intérieur de sa lèvre inférieure en se disant qu’elle, elle n’aurait pas besoin d’argument, et que dans tous les cas, même si elle en trouvait un en béton, elle la recevrait sa paire de gifles. A ce stade, ça lui faisait ni chaud ni froid, motivée par l’idée qu’il ne lui restait pas beaucoup de temps à tirer, et que dans quelques temps, ce ne serait plus que de mauvais souvenirs, et qu’elle aurait enfin sa liberté "Pleure pas, tu vas ruiner ton maquillage." finit-elle par lui dire, sentant que la blonde à ses côtés commençait à se désagréger au fil de la conversation "Et puis ça sert à rien, tu sais qu’elle y est pas sensible de toute façon." Catherine ne pardonnerait pas à sa fille d’avoir fait ce qu’elle à fait parce qu’elle se mettrait à chouiner devant elle, alors c’était un peu dur sur le moment de la part de Jo, mais c’était aussi son rôle de lui remettre les idées en place pour qu’elle ne flanche pas. Chin up, smile on, c’était une des nombreuses maximes que Josephine respectait pour cultiver les apparences, et ne donner l’occasion à personne de la prendre en pitié. Elle la partageait avec Laurie pour garantir sa réussite future, lui conseillant indirectement de se blinder si elle ne voulait pas finir sa vie à se morfondre en espérant obtenir l’approbation des autres en jugeant bon exposer ses faiblesse pour qu’on se désole pour elle, et que ça lui donne le sentiment d’être importante ; elle lui dirait merci plus tard.

"Ouais, sauf que y a des tas de moyens de finir sous le feu des projecteurs, t’es pas obligée de chanter." lui rappela-t-elle, lui accordant un regard de côté en songeant qu’elle pourrait faire un bon modèle photo le cas échéant, avec sa beauté androgyne et son teint pâle ; elles étaient différentes autant physiquement que le reste, c’était assez drôle quand elle y pensait, mais elle s’y attarda pas, rebondissant plutôt sur qu’elle ajouta juste après "Tu comptes faire comment pour la financer, ton opération ? Je veux dire, si tu quittes Dalby, ta mère continuera à vouloir t’aider, tu crois ?" Elle ne la piégeait pas avec ces questions-là, elle essayait juste de voir sous le prisme d’une réflexion raisonnée. A l’aube de son émancipation, il faudrait bien qu’elle le devienne au moins un peu, raisonnée "Ça doit coûter une blinde ce genre d’intervention." dit-elle plus bas, essayant de visualiser à quel point, et abandonnant finalement en se disant que Laurie devrait beaucoup travailler jusque-là pour parvenir à devenir qui elle était vraiment. Retournant son visage vers elle, Jo hocha la tête à la positive "Hm une fois que ce sera fait, t’auras plus d’excuses pour pas avancer." lui fit-elle remarquer, un léger sourire fendant à nouveau ses lèvres, et son nez se fronçant quand, pour alléger l’atmosphère, elle lui dit avec de la précipitation malicieuse dans le ton de sa voix "Sûre que t’auras un plus grand tour de poitrine que le mien. Je pourrais t’aider à choisir ?" Soudainement mielleuse, elle battit des cils comme elle avait déjà appris à le faire à cette époque-là, approchant sa joue de l’épaule de Laurie sur laquelle elle la posa en riant cette fois. Son rire se tarit après un instant, ses pensées dérivant graduellement vers la vie qu’elle rêvait de mener, et vers l’image qu’elle s’en faisait. Elle avait raison Laurie, elle aurait besoin de petites mains pour l’aider. Remuant juste un peu sur son siège, mais ne décollant pas sa tête de l’épaule de sa copine, elle la leva juste un peu pour lui demander, sérieuse "Tu voudras faire quoi si je te prends dans mon équipe ? Pas coach vocal, j’ai capté." Et à nouveau, elle laissa un rire lui échapper.

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Jo t'interroge et tu réalises que ta décision est vraiment un coup de tête. Parler à Catherine après ? Cela n'existe pas encore l'après, pas pour toi et pas maintenant. Là, vous êtes dans le bus, la suite des choses arrivera... quand elle arrivera tout simplement. Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez, et pour l'instant, ton regard bleuté trouve et croise celui de Jo. Tu réponds, passant pour la personne la plus indécise du monde, cela, tu le sais. "C'est mon père donc j'ai le droit de le voir ? Je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus en fait." Et ce qui est fait, est fait ? Catherine pourra s'époumoner, t'insulter, t'expliquer de nouveau comment tourne le monde, peu importe, toi, tu auras ta réponse. Tu auras soit le cœur plus léger, soit tout un tas de regrets. Mais tu auras une réponse quand même. Et tu vas pleurer, que tu as envie de dire à Jo, c'est une garantie ça: le ciel est bleu, l'herbe est verte, Laurie risque de chialer en allant taper à cette porte. Tu n'y peux rien, Catherine t'a toujours dit que tu avais le droit de le faire, que tu devais même en être fière, c'est trop tard pour faire marche arrière maintenant. Beaucoup trop tard.
Jo continue de parler du futur, le tien en l'occurrence, et met en lumière tout un tas de possibilités et autres ramifications que tu n'avais pas considérées. "Je confirme, j'ai déjà regardé, et puis ça dépend du chirurgien et quel type d'opération tu veux. Faut que je vois si je veux juste l'opération de base, ou alors un vagin deluxe, qui se nettoie et avec le Bluetooth intégré, tu vois le genre?" Tu dis ça sur un ton léger, pourtant, tu n'exagères pas. Tu as déjà toutes les informations du monde, tu sais de quelle façon tu peux totalement être Laurie, il y a plein de méthodes, toutes plus coûteuses les unes que les autres. De l'argent que tu n'as pas, de l'argent que Catherine n'a pas, sauf si elle te fait des cachotteries depuis des années et des années. "Je n'en sais rien du tout. Peut-être que je ferais juste un prêt dans une banque. Ou que je vendrais un rein. Ou alors j'irais voir dans des associations et demanderais de l'aide pour un potentiel financement ?" Cela se fait, il faut attendre, croiser les doigts et attendre encore plus, mais ce n'est pas impossible ce que tu dis là. Et si ça te serre le cœur un peu trop fort d'y penser, tu es contente d'avoir Jo avec toi, qui détend l'atmosphère. Ton expression est similaire à la sienne, alors que tout parait si facile, dans ce bus en mouvement. "Han, t'investis déjà dans ma poitrine ? Attention, je retiens." Ton rire se joint à celui de Jo alors que tu continues sur ta lancée. "J'ai pas intérêt à être un bonnet A, j'ai compris!" Tu as déjà commencé à en avoir en plus de la poitrine, on dit merci à ton traitement hormonal, mais tu grandis encore, comme Jo, comme les autres, comme une autre en fait.
"Han! Encore plus d'insultes, je vois comment tu traites les gens, Miss Carter, tsss..." Tu ne seras pas son coach vocal, tant pis, elle ne sait même pas ce qu'elle perd au change. "Plus sérieusement, Je sais maquiller... c'est la seule chose qui me plaît vraiment ça, tu le sais, j'ai encore des trucs à apprendre, ouais, comme tout le monde, mais je peux faire des coups de crayon les yeux fermés." Tu ponctues ce que tu avances par un hochement de tête, tu es plus que sérieuse pour le coup. Il y a des tas de possibilités dans cela, les artistes ne sortent pas de chez eux sans traits d'eye-liner et encore moins quand il s'agit de femmes. Cela pardonne même beaucoup moins quand il s'agit de femmes, vous le savez toutes les deux. "T'auras besoin de quelqu'un qui ne te rend pas orange." Tu as un petit soupir dramatique pour appuyer tes dires. "Ou alors qui t'aide à briller si tu te retrouves avec une styliste toute pourrie. Qui te fait porter des robes moches." Ce que tu n'espères pas, car Jo mérite tellement mieux que cela. Tu passes un bras sur ses épaules la seconde suivante, pour la garder contre toi et partager un secret très important avec elle. "Je sais deux choses: que je ne veux pas rester à Dalby. Et que je veux cette opération. Je sais que tu vas réussir aussi." Tu ne sais plus compter, ça c'est certain. "Ça fait trois choses... et peut-être que ça fait de moi une idiote finie, mais je n'arrive pas à voir la suite après tout ça."

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L’argument de Laurie était le bon, mais est-ce que Catherine l’entendra ? Rien n’était moins sûr, et parce qu’elle avait déjà assez fait aller sa grande gueule ces dernières minutes, elle décida de ne pas en rajouter, et de laisser une marge de manoeuvre à sa copine qui disait vrai : c’était son père, elle avait le droit de le voir, la suite dépendrait de l’envie de ce dernier de la voir ou pas. Jo espérait que ce serait le cas, pas seulement parce qu’elle ne voulait pas avoir fait tout ce chemin pour rien, mais bel et bien parce qu’elle avait conscience que ça ferait du bien à Laurie de connaître une autre version de l’histoire. C’était en partie de la sienne, elle avait le droit d’en connaître le moindre détail.

Jo se força à ne pas faire remarquer à Laurie que le vagin était déjà supposé être auto-nettoyant, ne voulant pas lui donner l’impression qu’elle remettait en cause sa connaissance des trésors du corps des femmes, et se contenta de rire à ce qu’elle lui disait à propos de sa future opération. Elle n’avait pas les moyens de se mettre à sa place, elle n’avait pas les moyens de savoir ce que ça faisait de ne pas être qui on veut, même si dans une certaine mesure, Jo n’était pas vraiment qui elle voulait être non plus. Elle avait au moins eu la chance de naître dans le bon corps, c’était comme ça qu’elle se consolait, et jamais elle n’en changerait, trop satisfaite de ce qu’elle dégageait pour vouloir ne serait-ce que modifier quoi que ce soit dans son apparence. Même le petit écart qu’elle avait entre ses deux dents de devant ne la dérangeait pas, même sa taille ne la dérangeait pas non plus à cette époque-là, se racontant des histoires en se disant qu’elle finirait par grandir de toute façon (spoiler alert: ce ne serait jamais le cas) : elle avait de la chance de ce point de vue-là, elle avait le physique qui convenait pour laisser un souvenir impérissable à ceux qui la croisaient, et c’était une bonne chose quand on avait tant besoin de briller comme elle, aussi portée sur les apparences après avoir compris que quelque part, c’était presque tout ce qui comptait "Va falloir que ton plan soit mieux organisé que ça. On bâtit pas un avenir sur des et si." lui dit Jo en lui accordant une oeillade, sa tête tournée dans sa direction. Elle, elle avait une ligne de conduite à suivre avec un objectif à la fin. Mais Laurie ? Elle devait composer avec une grosse inconnue, et la manière qu’elle avait de le prendre par-dessus la jambe, ça la renseignait sur la taille de son ambition ; elle existait peut-être, mais pas à la hauteur de ce qu’elle aurait dû être si elle souffrait véritablement de sa situation actuelle. Jo garda ça pour elle pour l’heure, riant à nouveau de ce qu’elle lui répondait à propos de sa poitrine.

Elle se concentra sur le reste, sur la manière dont elle pourrait l’inclure dans ce destin qu’elle désirait tant. Elle n’avait pas envie de traîner des boulets Jo, mais Laurie lui faisait de la peine quelque part : elle ne pouvait pas la laisser faire sa route seule, elle se casserait la gueule à coup sûr, une certitude qui la poussa à lui demander ce qu’elle aimerait faire pour de vrai "Je réussirais jamais à accorder ma confiance à n’importe qui pour s’occuper de mon maquillage, je le fais très bien toute seule." Elle se maquillait depuis toute jeune, elle avait appris à le faire au travers des conseils de sa propre mère, les seuls qu’elle lui donnerait jamais vraiment d’ailleurs "Mais faudra aussi que j’apprenne à déléguer, alors qui sait, peut-être que…" Peut-être que ce serait son seul moyen de garder un oeil sur Laurie ? Elle joignit ses lèvres pour les rouler l’une sur l’autre, rentrant ensuite le menton pour lui adresser un regard sans équivoque, surprise qu’elle puisse dire ce genre de choses tout en la connaissant suffisamment pour savoir que "Depuis quand je laisse qui que ce soit décider de ce que je dois porter, qui plus est si c’est moche ? Tu sais qui est ma grand-mère, tu sais quel genre de beauté elle m’a cousue quand j’étais gamine ? J’en attends pas moins que le talent d’Ava Carter." Même si elle était loin d’ici, même si elles ne faisaient que s’envoyer des lettres quand avec son grand-père, ils n’étaient pas en Australie, Jo avait déjà une admiration sans bornes pour sa grand-mère qu’elle portait au rang d’icône au même titre que les grands couturiers. Elle passa sa langue sur les lèvres, s’imagina porter les plus belles robes en foulant le tapis rouge sous les flashs crépitants des appareils photos, et entendit en même temps la voix de Laurie affirmer ce qu’elle savait déjà "Ouais, on réussira ce qu’on a décidé de faire." Et pour sa part, c’était assez explicite pour qu’aucun doute ne l’assaille quand elle dit à la suite de Laurie, ses yeux trouvant les siens quand elle tourna la tête dans sa direction après l’avoir levée de son épaule "Après tout ça, on aura plus rien à prouver à personne, et on leur devra plus rien." Le leur se matérialisant par ce qu’elle ne voulait pas dire : c’était à leurs parents qu’elles ne devraient plus rien.

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"Peut-être que... ?" Tu le murmures cela, ton regard bleuté posé sur Jo. À te demander s'il y aura toujours une place pour toi dans la vie de la future starlette, qui est assise juste là, à côté de toi. Comme si de rien était. Tu n'as pas envie de songer à la réponse à cette question, surtout qu'elle pourrait être négative et que Jo pourrait s'entourer de gens à la hauteur de son talent. Pourquoi est-ce qu'elle perd son temps avec toi ? C'est une question valide que beaucoup de gens pourraient lui demander et tu sais que tous, ta meilleure amie les enverrait sur les roses, en leur disant de se mêler de leurs propres affaires. En des termes beaucoup moins élogieux et polis. Tu ne l'expliques pas, tu ne le comprends pas, tu n'essayes même pas de le faire, tu profites juste de cela. Tu as conscience que ouais, t'as une chance monstre d'avoir quelqu'un comme Jo dans ta vie, est-ce mérité ? Est-ce que l'habitude a fini par remplacer l'affection ? Tu n'en sais rien, tu supposes que seul le temps le dira. Si vous vous parlez encore après le lycée, après Dalby et quand le succès viendra taper à la porte de Jo. C'est à voir en réalité. Tu hoches la tête quand elle parle de sa grand-mère, la famille de Jo est grande, contrairement à la tienne, pas juste un petit noyau familial, elle a des gens sur lesquels elle peut se reposer. Tu as déjà rencontré Ava, elle t'a déjà complimentée et t'a déjà donnée l'impression d'être une princesse, comment ne pas le croire quand quelqu'un d'aussi bienveillant et là encore de talentueux, peut créer des tenues à partir de rien ?
"Tu sais, ça devrait finir sur un t-shirt, ce serait le plus simple en fait." Plus rien à prouver, le poids sur tes épaules inexistant. Oh, cela ressemble à un futur tout trouvé, et tu veux y croire, vraiment, de toutes tes forces en réalité, la pratique n'est pas aussi simple. "Mais t'as raison, il me faut un vrai plan, pas juste des hypothèses, je me pencherai là-dessus avant de partir de Dalby. Histoire de ne pas me casser la figure." Pas trop la figure que tu veux ajouter, mais ça, tu ne le fais pas car d'après toi, c'est sous-entendu. À la place, tu laisses ta propre tête se reposer sur celle de Jo et tu changes de sujet de conversation. Sur la musique. Sur qui dans votre lycée sera le premier à se faire élire maire ou à reprendre la supérette du coin dans quelques années. Alors que lentement, les kilomètres défilent. Le bus ne fait pas tant d'arrêts que cela et il reste même partiellement vide un bout de temps. Avant votre premier arrêt et votre premier changement.

"Brisbane ! C'est la moitié du chemin ça..." Tu le dis à Jo, comme si elle ne savait pas, en allant coller ton nez contre la vitre du bus. Pas la première fois que tu y viens, mais la première fois que personne ne sait que tu es là et que tu ne devrais pas être ici. Cela fait battre ton cœur un petit plus fort que d'habitude, tu n'y peux rien maintenant que tu y songes bien. Le bus s'arrête enfin, dans une autre station, beaucoup plus animée et beaucoup plus peuplée que celle de Dalby. Tu demandes à Jo un arrêt vers les toilettes, car c'est plus que nécessaire et que tu t'es retenue autant que possible pour ne pas utiliser celles du bus, question de principes. Une fois que cela est fait, tu peux enfin respirer, observant les gens sortir et rentrer de la gare de bus et avoir des vies totalement normales.
"On a une heure et quarante minutes avant d'aller dans notre prochain bus..." Tu le confirmes alors que ton regard bleuté vient de passer sur les nombreux panneaux qui sont là."Tu veux appeler Ava ou alors tu penses que c'est une mauvaise idée ça aussi ?" Peut-être que cela remontera aux oreilles de ses parents, quoi qu'il en soit, tu ne veux pas que les soucis de Jo se multiplient à cause de toi et tu es même prête à suggérer que vous fassiez profil bas. Enfin... Profil bas pour vous, cela va sans dire."Je ne dirais pas non à une bouteille d'eau, ou un truc sucré, si notre budget nous le permet..." Tu dis cela en te tournant complètement vers Jo, tu l'as laissé gérer les finances après tout, et si tu sais te passer d'un ou deux, voir même quelques repas, ce n'est pas vraiment possible sans eau. Malheureusement pas.

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Laurie n’avait pas encore de plan précis à propos de la suite de la vie qu’elle comptait mener, et ça renseignait Jo sur laquelle d’entre elles était la plus déterminée en vérité. Si ça avait été quelqu’un d’autre, Jo n’aurait pas fait dans la dentelle et l’aurait lourdé en se rendant compte de son manque d’ambition autant que de son manque d’organisation, et aurait estimé qu’elle n’avait pas besoin de ce genre de boulet pour avancer sur le chemin qu’elle gardait dans le viseur. Sauf qu’elle s’était attachée à Laurie et à cette impression qu’elle avait d’avoir quelqu’un qui la comprenait au moins un peu quand elle parlait de partir pour ne plus avoir à supporter ses parents. Elle était encore jeune Jo à cette époque, elle n’avait pas grand-monde sur qui compter, alors quand elle rencontrait quelqu’un qu’elle pensait sincère avec elle, elle s’accrochait comme la pauvre gamine pas très bien construite qu’elle était déjà, et qu’il ne le serait d’ailleurs jamais vraiment. Bien plus tard, quand elle n’aurait plus besoin de tout ça, blindée au point d’en devenir cynique et désagréable, elle avancerait seule : elle ne ferait plus confiance à personne, et ne s’attacherait plus autant à n’importe qui sous le prétexte qu’elle se sentait aimée, comprise et soutenue. Elle mettrait des années avant de s’ouvrir et d’accepter de qualifier des rencontres de plusieurs années comme de vrais amis qui ne profitaient pas d’elle, et tout partirait du sentiment qu’elle ressentait aujourd’hui, à savoir qu’après s’être autant attachée à Laurie et s’être rendue compte qu’au fond, elle ne faisait que compter sur elle pour la porter quelque part où elle n’aurait pas su aller seule, elle préférait encore que son coeur devienne dur et froid que d’accorder à nouveau sa confiance à quelqu’un susceptible de profiter d’elle.

"Il est encore trop tôt à New York pour appeler ma grand-mère." lui fit-elle remarquer. Ava était toujours par intermittence aux Etats Unis à cette époque, et puis de toute façon Jo ne voyait pas l’intérêt de l’appeler maintenant. Elles ne se parlaient pas pour rien se dire avec sa grand-mère, elles refaisaient le monde durant des heures en s’intéressant l’une à l’autre sans jamais faillir à retenir tous les détails de ce qui passait dans la vie de l’autre. Jo vivait la vie de sa grand-mère au travers des longs récits qu’elle lui faisait parfois à l’écrit, parfois à l’oral, lui faisant par la même confirmer qu’elle ne voulait qu’une seule chose, et c’était faire partie du monde qu’elle lui dépeignait avec une générosité rare, la rendant complice de ses nombreux projets en lui soutenant que ça lui plairait. Dans un monde parfait, Jo ne quitterait pas seulement Dalby pour percer, elle quitterait l’Australie pour New York où elle pourrait apprendre à devenir le genre de star du musical que sa grand-mère avait habillé à ses débuts ; elle aurait un condo à quelques blocks de Broadway où elle passerait son temps à aller voir des spectacles sans discontinuer, et ferait son trou au milieu des artistes pour mieux s’imprégner de l’énergie qui la faisait vibrer, et passerait audition sur audition pour être repérée. Elle fantasmait cette vie là depuis des années, mais chaque chose en son temps. Là, elle tourna la tête vers Laurie qui parlait un peu pour ne rien dire, elle le sentait autant que si elle avait envie de boire quelque chose, elle aurait pu tout aussi bien se lever et ne pas lui demander des comptes, même si c’était elle qui gérait les caisses. Roulant des yeux comme elle savait si bien le faire, rebouchant le gloss qu’elle avait sorti pour faire sa retouche avant toute chose, elle se leva d’une poussée "Pas besoin de budget, on va trouver un moyen de se faire offrir quelque chose." Elle fourra son tube de gloss dans sa poche, et resserra l’élastique de sa queue de cheval, avant de remonter la ceinture de sa jupe de quelques centimètres pour la raccourcir davantage "Prends ton sac et bouge tes fesses." L’ordre était prononcé sans équivoque, elle-même enfilant les bretelles de son sac en s’avançant vers la boutique de la gare routière dans laquelle elle rentra avec la nonchalance de la lolita bien moins innocente que le sous-entendait son âge. Où avait-elle appris ce genre de choses, personne n’avait envie de savoir, restait que c’était bien utile de savoir parler aux garçons sans rougir et sans craindre une seconde qu’ils ne répondent pas à sa requête "Repère le plus mignon et montre le moi." Elle incluait Laurie dans la manoeuvre juste pour lu apprendre les rouages d’une manipulation aussi gentillette qu’elle deviendrait naturelle chez elle au fil des années, se contentant de battre des cils pour obtenir gain de cause, même quand elle était exécrable et bornée "On va faire les rayons pour prendre ce qu'on a envie de boire et manger en attendant, reste à l’affût et te mets pas à chialer s’ils te regardent avec trop d’insistance." qu’elle dit à sa copine en tirant sur les bretelles de son sac en se mettant à marcher dans les rayons étroits de la boutique pour faire ses emplettes qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde à se faire payer par le premier venu. Mignon ou pas en vérité, le principe c’était donner le sentiment à quiconque d’être près du but sans jamais rien donner, une méthode qu’elle maîtriserait au fil du temps, et qu’elle s’apprêtait à enseigner à une Laurie qu’elle garda à l’oeil pendant qu’elle cherchait qui cibler.

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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Jo Carter

Jo te rappelle, et à juste titre, qu'Ava ne va pas décrocher son téléphone et tu hoches la tête. Tu en oublies des détails à vouloir te greffer à tout prix dans la vie de la brune. Comme si vous aviez le même nom de famille et que tu faisais partie du clan des Carter, comme si. Ce n'est pas du tout le cas et il serait grand temps d'ouvrir les yeux à ce sujet. Ta famille est plus petite, divisée en deux depuis des années, la preuve, vous êtes à Brisbane, à des kilomètres de Dalby, pour aller retrouver ton paternel. Tu ne sais même pas s'il te reconnaîtra et... pire que tout, tu ne sais même pas si tu le reconnaîtras en retour. Tu as les mêmes mèches blondes que Catherine, ainsi que les yeux bleus. Mais pas sa petite taille ou même son nez, est-ce que cela veut dire que tu les tiens automatiquement de ton père ? Tu auras tes réponses dans un autre trajet de bus, pour l'heure, tu regardes Jo refermer son tube de gloss. Tu connais cette expression sur le visage de la brune, elle a quelque chose en tête, elle a déjà quelques coups d'avance sur toi, elle pense déjà aux prochaines minutes. Pour elle, pour vous deux aujourd'hui et elle t'informe de la suite des choses.
"Ah bon ? Et tu dis bien on, t'es sûr que tu ne veux pas t'en -" T'en charger toute seule, voilà où est la fin de ta phrase, que tu ne prononces pas encore, pas pour le moment. "Okay, je bouge." C'est l'heure de l'action, tu ne peux pas te poser des questions, pas quand Jo a l'air aussi assuré et que la brune a tout prévu. Comment est-ce qu'elle fait ça ? Tu n'en sais rien, tu peux juste suivre et tenter d'en apprendre le plus possible. Pourquoi et comment elle sait faire ce genre de choses ? C'est ça les questions que tu devrais lui poser, pas maintenant, vous êtes dans la très petite boutique de la gare. Pour une mission bien précise. Il y a une pile de paniers et pour t'occuper les mains, tu en prends un ; c'est aussi bien pratique pour cacher ta nervosité. Parce que Jo te demande de te servir d'une partie de toi que tu ignores. Si tu sais faire des jolis sourires et défiler... flirter, c'est une paire de manches. Attirer l'attention d'un homme encore plus et tu manques cruellement d'expérience dans le domaine. Jo t'abandonne avec des ordres précis et si ton regard azur reste un moment sur ton amie, tu bloques le passage. Alors tu bouges, en espérant que tu puisses passer inaperçue. Pas avec ta taille, pas dans cette réalité et ... il y a des chips-là, c'est simple et pratique à transporter, vous pouvez bien en prendre. "Okay." Tu remplis le panier de trois paquets de chips, alors que tu murmures les paroles de Jo, comme si cela allait te sauver d'une situation drôlement gênante. "Le plus mignon qu'elle a dit..." Tu pivotes, pour revoir les boissons devant lesquelles tu viens de passer, mais tu rentres aussi dans quelqu'un. Tu manques de perdre ton équilibre, ce n'est pas le cas, il y a une main, assurée et grande qui se pose sur ta hanche et qui te retient.
Tu sens tes joues changer de couleur, quelle cruche vraiment, alors que le propriétaire de la main te fait face. Pas un garçon, définitivement un homme, plus grand que toi et plus âgé. Est-ce l'air qui te lance, ou la coupe de son costume qui te fait perdre ta voix ? Tu n'en sais rien. Il fait encore plus tâche que toi ici et tu te rends compte que tu as la bouche ouverte quand ce parfait inconnu t'adresse un sourire."Oh, désolée je ne regarde absolument pas du tout où je vais." C'est marmonné à la hâte, tu fais un pas en arrière, et tu romps effectivement le contact. Tu vois enfin le téléphone pressé contre son oreille, mais il met rapidement fin à son appel, comme si ce n'était rien. Il te jette un coup d'œil, de haut en bas et si tu n'avais pas les mains prises, tu tirerais déjà sur les pans de ta mini-jupe. Gamine, tu sais que tu as l'air d'une gamine et s'il te demande ton âge ? Il pourra aussi se demander ce que tu fabriques là, sans aucune supervision. Ce n'est pas le cas, tu as le droit à un sourire. "Pas besoin de t'excuser... Tu as juste l'air perdue dans le rayon des chips, on dirait que c'est ta première fois dans une boutique." Où est Jo ? C'est la seule question qui reste et demeure dans ton esprit et tu cherches ton amie du regard, alors que tu marmonnes une réponse.
"Hmm... Je suis juste de passage alors..." Tu la vois enfin, et ton petit signe de tête est pour elle, qu'elle vienne te montrer comment procéder, avant que votre poisson du jour cesse de mordre à l'appât.

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@Laurie Wright ☆ crédit/stefansalvatored

Jo se sépara de Laurie, lui laissant les rênes de la mission qu’elle venait de lui confier en sachant au fond qu’elle aurait dû s’obstiner à faire le sale boulot elle-même, mais elle avait tout de même confiance en la blonde qu’elle voulait aider à s’affranchir de cette timidité induite par le fait qu’elle ne savait pas encore tout à fait qui elle était. Elle, elle savait parfaitement qui elle était, elle n’avait pas besoin de réfléchir ou de le rationaliser ; c’était inscrit dans sa façon de bouger, de parler, de chanter avant tout, et jamais elle ne s’excuserait d’avoir cette aura qui ne la quitterait que dans ses rares moments de vulnérabilité. Elle n’était en rien vulnérable à ce moment précis, ses deux mains accrochées aux bretelles de son sac à dos pendant qu’elle prenait la tangente pour déambuler dans les rayons de la boutique de la gare routière, l’oreille aux aguets pour écouter ce que Laurie dirait à celui qu’elle aurait dans son viseur. Jo espérait qu’elle n’allait pas se mettre à paniquer et ruiner leurs chances de ne pas piocher dans leur réserve d’argent. C’était un pari risqué, mais elle était prête à le prendre, sûre dans tous les cas qu’elle réussirait à rattraper le coup en battant des cils et en faisant la moue. Elle était douée pour ça, et bien que c’était souvent annonciateur d’une violent coup derrière la nuque, elle savait à quel point ça faisait des miracles, et à quel point les bonhommes étaient faibles au point de se mettre en danger pour une fille comme elle. De ça non plus, elle n’en avait pas honte, exactement comme de rien de ce qu’elle était. La démarche plus lente que d’ordinaire, elle s’avança dans le rayon des sandwiches sous vide histoire d’assurer à elle et son amie qu’elles auraient au moins un peu de protéines à avaler, et empoigna quelques crudités à croquer pour l’équilibre avant de passer au rayon des boissons pour prendre deux bouteilles d’eau, puis une de Cherry Coke pour elle, qu’elle cala sous son bras avant de relever les yeux au-dessus de la barrière de ses lunettes de soleil pour suivre de loin l’échange entre Laurie et le type sur lequel elle avait jeté son dévolu par défaut, puisqu’elle lui avait tout simplement foncé dedans. Difficile de savoir si c’était volontaire ou non, mais Jo n’était pas dupe : Laurie n’était pas une actrice de génie à cette époque, et la manière dont elle s’adressait à lui maintenant, c’était le résultat d’une timidité véritable, pas d’une stratégie, le prouvait d’ailleurs son horrible répartie qui fit rouler des yeux à Jo. Elle ne bougea pas de l’endroit où elle était sur le moment pourtant, elle attendit de voir Laurie se décomposer face au charisme de l’homme qui devait avoir l’âge de son père, et ça lui disait à peu près tout ce qu’elle devait savoir sur lui. Ce serait facile, tellement facile que ça la débectait d’ailleurs, mais déjà à cette époque elle ne rechignait pas à se taper les sales besognes, même celles qui lui donnaient mal au bide et l’envie de gerber.

Ses lunettes baissées sur le bout de son nez, elle consentit enfin à bouger. Ses futures emplettes sous le bras, elle se dirigea vers le duo, et comme entame à son arrivée, elle laissa échapper à l’adresse de Laurie "J’ai pas trouvé grand-chose — tiens, bonjour." Elle ne se forçait pas à rouler des hanches comme elle l’avait fait en remontant l’allée dans lequel ils se trouvaient, en revanche elle força son ton surpris et son sourire qui creusa une fossette dans sa joue gauche en posant son regard sombre sur la silhouette costumée qu’elle remonta de long en large avant de lourder ses articles dans le panier de Laurie. Enfin, elle remonta ses lunettes sur le haut de sa tête, cette dernière s’inclinant sur le côté pour faire à l’homme, feignant toujours aussi bien la surprise "On peut vous aider peut-être ?" "Non, je disais juste à ta copine qu’elle avait l’air un peu perdu au milieu des rayons, mais c’était avant de me rendre compte qu’elle avait un charmant guide." La manière dont il passa sa langue sur ses lèvres, c’est ce qui donna à Jo l’envie de lui vomir dans la bouche — autant dire que ça ferait mauvais genre avant de l’avoir contraint à régler leurs articles. Elle força un rire, fit dériver ses yeux du visage de l’homme à ses mains pour constater l’alliance qu’il avait à la gauche, et imposer à ses yeux le chemin inverse quand elle lui dit, doucereuse, tirant à nouveau sur les bretelles de son sac à dos tout en même temps "On vient pas d’ici, on connaît pas trop le coin." Elle opina du chef, glissa une mèche invisible de ses cheveux attachés derrière son oreille presque en gloussant, et continua "Mais vous, vous avez l’air de plutôt bien connaître." "En fait non, je suis de passage, moi aussi." Jo laissa un ah s’échapper de ses lèvres et vint rapidement perdre son regard vers Laurie avant de reprendre à l’intention de l’homme dont elle retrouva vite les yeux "Vous voyagez avec votre femme ?" Il eut un rire mécanique, portant dans la foulée sa main droite à sa gauche en faisant rentrer et sortir son doigt de son alliance qu’il fit briller sous l’éclairage cru de la boutique en lui répondant "Trahi par l’alliance, je suppose ?" "Disons que c’est mieux de l’enlever quand on drague des gamines d’à peine 15 piges au beau milieu d’une gare routière — oh, ils sont équipés d’un système de vidéo-surveillance, j’avais même pas remarqué." La voix de Jo semblait avoir mûri d’un coup, et son regard, devenu venimeux, glissa du visage du type jusqu’à la caméra braquée sur eux. Avec nonchalance, elle attendit qu’il suive son regard et prenne conscience de ce qu’elle ajouta en même temps "Ce sera utile quand on ira cafter à la police locale qu’y a un putain de pervers qui écume les allées de la boutique à la sortie de la ville pour repérer ses proies, on sera même pas obligées de passer par la case portrait robot. Tant mieux franchement, j’ai pas la mémoire des visages quelconques." Petite salope, voilà ce qu’elle vit passer comme insulte dans les yeux de l’homme qui les reposa sur elle en serrant les dents — et sans que ça ne l’impressionne le moins du monde, elle tendit le bras pour prendre le panier que Laurie avait dans les mains et le pointer en direction de l’homme à qui elle le confia en lui faisant, très sérieuse "On pourra encore moins se souvenir de ta sale gueule si tu passes à la caisse." Elle haussa les épaules, ses lèvres se muant en sourire inversé quand elle termina "Ça me paraît être un deal plutôt honnête. Surtout qu’entre nous, tu risques gros si tu te fais choper, c’est dans ton intérêt de l’accepter."

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{I'm just a teenage dirtbag, baby}
crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Jo Carter

Si tu implores Jo du regard, c'est parce que tu sais qu'elle saura y faire avec tout ça. Qu'elle sait comment remettre les adultes à leur place, et ce même si elle doit en payer le prix fort. Tu la vois faire depuis des années, avec sa mère, son père à elle, les professeurs et même toute forme d'autorité qui se met entre elle et ce qu'elle veut faire. C'est assez efficace et elle va t'apprendre à faire cela aujourd'hui. Ou alors c'est le jeu de la séduction ? Tu n'en sais rien, l'un comme l'autre, tu te débrouilles comme un balai, pas forcément à l'aise dans cette plastique et n'assumant pas tout à fait l'image que tu renvoies. Cet homme ne connait pas ton passé, il ne vient pas de votre toute petite ville pourrie et coincée dans le temps, il ne sait pas ce que tu caches sous ta mini-jupe, il ne voit qu'une opportunité. Et ta meilleure amie aussi visiblement, c'est à la façon que Jo a lui dire bonjour ou même de remonter ses lunettes sur ses mèches brunes. Tu suis l'échange, tu prends des notes mentales, ton regard bleuté passe de Jo à l'homme, puis l'homme... Il a toujours à l'aise et alors que Jo l'accuse, à juste titre, un simple : "Jo !" s'échappe de tes lèvres. C'est à peine plus élevé qu'un murmure et tu as beau pouvoir prendre de la place, personne ne te remarque dans cet échange.
Pas la brune et pas l'homme qui est en train de froncer ses sourcils à chaque mot de l'autre jeune fille. Est-ce que cela fait partie du jeu de séduction ? De le mettre en rogne et même de l'accuser d'actes qu'il n'a pas encore commis ? Okay, il ne te regardait pas du tout de façon innocente, et qui sait de quoi vous seriez en train de parler dans cette intervention (quasi) divine... mais elle y va aussi fort que d'habitude Jo... face à quelqu'un qui n'a pas l'habitude justement. Jo te prend ton panier des mains et la menace est là, traine dans l'air et tu regardes ce parfait inconnu pousser un long soupir. Tu n'as plus son attention mais Jo si."Hey, ho, la mal élevée, je n'ai absolument rien à me reprocher." Il le dit, tu sais qu'il croit à ce qu'il vient d'avancer et quand il se redresse un peu, pour lisser les pans de sa veste, son apparence et sûrement le discours qu'il va après. Pour se donner raison."Je suis là pour le boulot, je ne faisais que passer et demander à ton amie, si elle avait besoin d'aide ou pas, tu passes directement aux menaces ? Je crois que je n'ai même pas besoin de te demander où est ton père... T'as forcément été élevée par une mère célibataire." Et tu ne sais pas ce qui t'énerve le plus dans son discours de mec bien sous tout rapport, qu'il nie ce qu'il était en train de faire, à savoir profiter de ton air perdu... ou la façon dont il est en train de s'adresser à Jo. Mais c'est assez pour que toi aussi, tu te tiennes un peu plus droite et que tu parles un peu plus fort l'instant suivant.
"Elle a un père." Il pose les yeux sur toi et si tu as envie de fixer Jo, ou même de lui prendre la main pour l'entrainer loin de cette situation, tu réalises que ce n'est pas la chose à faire. Jo a donné vos conditions, autant continuer dans ce sens. A lui faire voir que c'est lui qui a tort d'approcher de la sorte des jeunes filles qui ne sont pas majeures et à peine vaccinées. Il a plus à perdre que vous, oui. "Moi aussi d'ailleurs, qui je pense, ne passerait même pas par la police si jamais on leur racontait ce qui s'était passé ici, ils viendraient te voir directement. Comme ça, à eux aussi, tu pourras leur demander s'ils sont perdus et ils te remettront les pendules à l'heure." Tu mens, bien, tu copies l'attitude de Jo, en te disant que dans les faits, il n'aimerait pas une visite du père Carter. Galvanisée, tu continues, sortant ton téléphone de ton sac à dos l'instant suivant et tu l'agites de tes mains libres. Ce genre de smartphones, ça prend des photos qui peuvent être assez incriminantes, dans les bonnes mains et avec les bonnes accusations. Ou même avec la larme au coin de l'œil."Oh et regarde, mon téléphone portable, ce serait dommage que je prenne une photo, ou que je ne l'envoie directement à mon paternel, n'est-ce pas ?" C'est dit avec un petit rire à la fin de ta phrase, qui est bien là pour cacher ta nervosité. Et pas autre chose, c'est assez pour le soupir de l'homme et les prochains mots.
"Incroyable ! Vous êtes vraiment des connasses, tenez..." Un portefeuille, il le sort facilement, habilement et dans le panier que Jo tient, il laisse tomber quelques billets, pour se racheter une conduite visiblement."J'ai pas intérêt à vous revoir dans la gare routière, sinon je vous fait passer un sale quart d'heure les fausses saintes nitouches..." C'est du dégout dans son regard maintenant avant qu'il ne sorte de la supérette, il en profite pour te bousculer au passage, partant sans demander son reste. "Je..." Tu prends une profonde inspiration avant de reporter ton regard sur Jo. C'était ça son plan depuis le début ? Tu n'es même pas certaine de vouloir connaitre la réponse à cette question."Est-ce qu'on peut payer et aller dans un endroit avec plus de monde ? Il avait l'air sérieux."

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@Laurie Wright ☆ crédit/stefansalvatored

Le fait que Laurie lui murmurait son prénom, outrée par ce qu’elle insinuait en face de ce gros porc qui se tenait en face d’elles, ça lui disait à peu près tout sur sa naïveté. Encore un peu, si elle n’était pas arrivée pour intervenir comme elle l’avait toujours prévu, elle se serait laissée conter fleurette et embarquer pour aller elle ne savait où, là où elle se serait fait jeter comme une malpropre parce que les apparences sont trompeuses, la preuve avec ce type dont la colère commençait à se voir sur son visage. Jo n’avait pas peur. Elle en avait connu d’autres, des hommes en colère — plus qu’en colère, même —, et le seul qui réussissait à lui faire bouger une oreille, il n’était pas là aujourd’hui. Il resterait le seul à jamais lui faire peur d’ailleurs, se sachant dotée du même sang chaud qui la rendait capable d’agir comme il le faisait sans qu’elle craigne qu’on s’en prenne à elle en contrepartie, bien trop consciente de qui elle était pour voir arriver la gifle de la part d’un amoureux, d’un ami — ça c’était le traitement que son père lui infligeait, aussi elle choisirait méticuleusement les hommes qui l’entouraient pour n’avoir jamais à vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, s’attachant aux vrais gentils, au point qu’ils lui cédaient à peu près tout, même ses plus grosses conneries "Et toi, ils sont où tes gosses ?" Elle lui renvoya la question sans aucune hésitation, assez insolente pour ne pas craindre l’autorité de quelqu’un qu’elle accusait peut-être à tort, mais surement pas — parce que vraiment, pourquoi un homme de son âge abordait une gamine de celui de Laurie dans un endroit comme celui-ci ? Elle le toisa, aussi dédaigneuse qu’elle était jolie en le faisant, passant en revue le moindre détail de la tenue de l’homme en face d’elle pour juger de son standing et décréter qu’il devait bosser dans un endroit bien cossu, où se traîner une réputation de pervers devait faire tache. Elle continua comme si elle ne s’était pas interrompue "C’est bien beau de juger ceux des autres et de remettre en cause leur éducation, mais les tiens, ils savent que papa aime bien regarder sous les jupes de leurs copines ?" Connard, ça elle ne l’ajouta pas, gardant la maîtrise de son langage fleuri pour mieux coincer le bout de sa langue entre l’écart qu’elle avait entre ses deux dents de devant, celui qu’elle garderait jusqu’à la fin de sa vie, et qui lui vaudrait de ne pas passer inaperçue au milieu des figures qu’on voyait s’étaler dans les plus grands magazines.

Étrangement, Laurie prit sa défense, et Jo la laissa faire. Ce n’était pas aussi impressionnant que ça, ça manquait de panache et de bonne volonté, mais ça valait le mérite d’exister, alors elle ne lui piqua pas sa lumière, et la laissa apporter sa pierre à la déstabilisation que Jo avait mise en place pour obliger l’homme à battre en retraite, mais pas avant d’avoir obtenu ce qu’elles désiraient "En résumé, t’es foutu." conclut-elle le petit laïus de Laurie, ses cils battant doucement à cette énonciation, la suivante qu’elle fit en montrant le contenu du panier que tenait Laurie dans ses mains prononcée sur le même ton "Tu sais ce qui te reste à faire. C’est qu’une dizaine de dollars à tout casser, ce sera toujours moins cher que la passe dont tu comptes profiter une fois que t’auras trouvé ta pute pour la soirée, papa." Dur de voir une si jeune fille utiliser ce langage, mais certaines personnes ne comprenaient que ça. La preuve, il plut quelques petites coupures dans le panier avec leurs articles, et ce en même temps qu’une menace que Jo reçut en faisant semblant de frissonner "Brr, je vais plus jamais oser sortir de chez moi. Allez, barre-toi, ou j’hurle à la tentative de viol, connard." Cette fois, elle ne se retint pas de l’insulter, et se fit tirer par le bras par Laurie qui était en train de se pisser de dessus à l’idée qu’il soit sérieux. Jo laissa un léger rire lui échapper — elle n’était pas insouciante au point de prendre ce genre de choses à la légère, elle venait d’un foyer violent, alors elle savait. En revanche, elle était d’une témérité alarmante à cette époque, comme si pousser le bouchon pour en récolter les conséquences étaient une punition qu’elle pensait sincèrement mériter. Elle répondit à sa copine "Relax, il a dit qu'il était pas d’ici, et il est déjà parti. Il était pas sérieux, il se faisait dessus." Ça la fit rire encore un peu, puis prendre le panier que Laurie avait dans les mains pour se diriger vers la caisse de la boutique. Elle vérifia que la blonde la suivait de près "Nous, on sera plus là dans une dizaine de minutes, et on remettra plus jamais les pieds ici de toute notre vie de toute façon."

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crédit/(ssoveiagifs) ✰ w/@Jo Carter

Jo n'a peur de rien, cela est une évidence à tes yeux et tu ne sais même pas d'où lui vient cette énergie. Et pourquoi ce n'est pas juste à Dalby. Là où les rues sont familières et rassurantes, c'est normal, ça ne t'étonne pas... mais ici ? Alors que vous êtes arrivées en même temps dans Brisbane, suite à un coup de tête foireux et que vous vous dirigez vers encore plus d'inconnus ? Non vraiment, tu ne sais pas comment la brune fait pour avoir la tête bien vissée sur ses épaules dans un tel moment. Plus que la peur de l'inconnu, tu as peur du rejet, tu as peur des conséquences et que les critiques arrivent. Mais l'homme est parti, après vous avoir donné de l'argent et sous le rire de Jo. Un rire d'une adolescence, qui n'a pas froid aux yeux et qui est synonyme d'une véritable insulte à ses yeux. Tu le sais, tu peux même l'entendre et tu sais que tu serais bien incapable de rire. Tu bascules d'un pied à l'autre et quand tu relèves ton regard bleuté, c'est bien pour t'assurer que ce type dégueulasse au possible est en train de s'éloigner. Qu'il ne va pas tenter de vous suivre, ou de vous attirer dans un autre endroit de la gare routière pour pouvoir acter ses menaces. De ton point de vue ? Il avait l'air sérieux. Mais tu n'as jamais été brave, et tu ne le seras pas non plus dans le futur, il suffit juste que quelqu'un hausse le ton pour que tu battes en retraite. La preuve, c'est Jo qui te rassure alors que tu t'es glissé dans le rôle maladroit de la fille qui assume l'image qu'elle renvoie. C'était juste pour la performance, juste pour quelques instants et c'est à se demander où est ton oscar, vraiment.
"Relax ? Je ne sais pas si je dois t'applaudir ou aller chercher un bon psy pour toi..." Tu le dis rapidement alors qu'enfin, tu as un rire, nerveux et trop aigu comparé à ton véritable rire, tu te dis que c'est mieux que rien, alors que tu suis Jo vers la petite caisse. Si la personne qui se trouve derrière a entendu votre échange, il n'est pas intervenu et dans un sens ? Tu ne peux pas le blâmer. Le métier a l'air suffisamment dégradant, pas besoin de se mêler aux histoires des autres en plus de tout. "Tu fais peur des fois. Je dis ça, je dis rien." Un compliment ? Une insulte ? C'est les deux dans le cas de ton amie et tu finis par tendre tous vos articles et on les scanne. Le total n'est pas élevé, Jo l'avait très bien prédit et quand on te demande si tu veux un sac, tu cesses d'alterner les coups d'œil entre Jo et derrière vous, pour répondre. "Hmm... je vais mettre tout ça dans mon sac." Tu gardes tout de même une bouteille de boisson énergisante et une barre de chocolat dans tes mains. Que tu t'empresses d'ouvrir alors que vous sortez enfin de la petite boutique, tu mords dans la barre  sucrée et tu prends une gorgée de la boisson d'une couleur plus que douteuse. Tu as l'impression d'avoir couru une dizaine de kilomètres alors que vous étiez confortablement assise dans un bus, ça ne fait pas de sens. "Du coup... une bonne raison de ne jamais revenir à Brisbane, si tous les mecs sont comme ça en fait... on est passés de charmant à on est des gamines mal élevées d'un claquement de doigts. Je ne comprendrais jamais les hommes." Tu le dis avec un air dépité sur le visage, les hommes sont difficiles à cerner, et non, ce n'est pas parce que tu ne t'es jamais considéré comme l'un d'entre eux, malgré ce que la nature a décidé quand tu es venue au monde. Certains sont des idiots finis, d'autres charmants, d'autres un brin insultant... et maintenant, tu réalises qu'il y a la menace de se retrouver acculé à cause de l'un d'eux. Tu n'aimes pas la sensation et ce n'est pas une aventure que tu veux retenter de sitôt. Du tout.
Tu lèves les yeux vers un panneau, tu cherches votre prochain bus, il est enfin annoncé, vous devez vous diriger vers la porte 12. "Par là..." Que tu dis à Jo après avoir observé les panneaux pendant plus longtemps. Ça bouge et tu es forcée de constater que personne ne vous suit, Jo avait et a bien raison et alors que tu aperçois le numéro 12 de tes yeux bleus, tu as un mouvement des épaules, ton cœur se serrant un peu. "Bordel, j'y ai jamais pensé, si mon père est ce genre de mecs..." A flirter avec les adolescentes et à vouloir plus d'elles et même des femmes en général ? "Je fais quoi ?" Tu n'a jamais considéré une telle possibilité, et si c'est un vrai connard, si Catherine a raison et que tout ce que tu fais, là tout de suite, c'est aller dans un piège.

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@Laurie Wright ☆ crédit/stefansalvatored

"Je prends les applaudissements." Comme Clochette, il lui en fallait pour qu’elle continue de répandre sa lumière "Par contre pour le psy, je te le laisse avec plaisir." Une balle perdue pour la blonde qu’elle gratifia d’un léger clin d’oeil en même temps. Tout cette histoire resterait une anecdote pour Jo. Elle n’en ferait pas tout un plat sous le prétexte que sa copine se désagrégeait en pensant aux conséquences qui auraient pu découler de tout ça si Jo n’avait pas eu le quart du culot qui la suivrait toute sa vie. Inutile de s’arrêter sur quelque chose qui ne s’était pas passé, c’était ressasser pour rien, et ça faisait perdre du temps et de l’énergie. Elles n’avaient pas le luxe de pouvoir se départir ni de l’un ni de l’autre, alors il fallait que Laurie passe à autre chose, et se recentre sur son objectif au lieu de la fixer avec ses yeux de morue pas fraîche. Elles s’avancèrent vers la caisse pour régler leurs articles, et Jo ajouta un paquet de chewing-gum à la cerise sur le tapis roulant sans rien dire de plus, laissant Laurie gérer la maintenance en la regardant remplir son sac des articles qu’elle régla en petites coupures, et qui auraient un petit goût de victoire quand elles les consommeraient.

"Tu me fais rire, tu vis vraiment au pays imaginaire, toi." Laquelle des deux étaient Clochette, finalement ? Elle rit doucement. Comme si les bonhommes n’étaient décevants qu’à Brisbane. Laurie avait une vision du monde légèrement étriqué pour quelqu’un qui représentait une ouverture certaine sur la modernité. Ça avait tendance à beaucoup amuser Jo qui mettait ça sur le compte de l’éducation qu’elle avait reçue de sa mère, cette mégère mal baisée qui reportait ses frustrations sur sa gosse au point d’en faire un petit être fragile, qui bégayait quand on s’adressait à elle en la regardant droit dans les yeux "T’apprendras. T’as trop besoin qu’on t’aime pour pas vouloir que ce soit leur cas aussi, crois-moi." lui fit-elle remarquer, ne croyant pas une seule seconde à la corrélation entre ce que Laurie était devenue et ce qu’elle disait ne pas comprendre du genre qu’on lui avait imposé à la naissance et qui ne collait pas à son vrai elle. Dans quelques années, elle était certaine que Laurie serait bien prête à tout pour comprendre celui qui fera chavirer son coeur et qu’elle ne grimacera plus à l’idée d’accepter ses tares pour se trouver dans ses bonnes grâces. Il fallait faire la part des choses, éviter de mettre tout le monde dans le même panier, en somme. Jo avait déjà assez flirté à droite et à gauche pour le savoir, même à son — beaucoup trop — jeune âge.

Ayant rechaussé ses lunettes de soleil sur son nez quand elles sortirent de la boutique de la gare routière, elle déballa un paquet de chewing-gum de son film plastique qu’elle lourda à ses pieds pour en engouffrer un dans sa bouche et le tendit à Laurie en même temps qu’elles avancèrent vers l’endroit qu’elles convoitaient. Il faisait chaud à Brisbane, de quoi au moins apaiser leur coeur si jamais elles se retrouvaient déçues par la rencontre avec le paternel de la jeune femme à ses côtés. D’ailleurs, cette dernière en remettait une couche à propos des hommes, comme si les femmes n’étaient pas susceptibles d’être décevantes, comme si c’était inhérent au fait d’avoir un truc qui pendouille entre ses jambes. Elle avait tout un tas de contre-exemple à lui donner, à commencer par la propre mère de la blonde, mais aussi par la sienne qui avait beau être la plus belle femme du monde à ses yeux, qui était loin d’être la mère de l’année non plus dans son genre. Mais bref, elle n’avait pas envie d’en parler, ainsi tout en mâchouillant et en marchant vers leur destination, elle rebondit sur ce qu’elle lui disait "Si ton père est ce genre de mecs, tu t’y feras." Haussant les épaules avec pragmatisme, Jo ajouta "C’est vrai quoi, tu seras pas la seule à être la fille d’un père qui craint. Statistiquement, ça doit être, genre, la norme." Elle était bien placée pour le savoir. Elle ne s’en vantait pas, mais c’était une réalité avec laquelle elle vivait tous les jours ; plus pour très longtemps cela dit, elle comptait les jours qui la séparait de l’échéance qu’elle s’était donnée pour se barrer de là et faire sa vie loin de tout ça. Soufflant une bulle de chewing-gum en arrivant à la porte douze indiquée par Laurie un peu plus tôt, elle la laissa éclater avec nonchalance, aspira la pâte caoutchouteuse avec l’air des habitués, redonna quelques coups de dents pour l’assouplir sur sa langue, et termina dans un arc de sourcil en guise de ponctuation "On s’en remet, t’en fais pas." Généralement, Jo ne mentait pas sur ces choses-là, mais pour éviter à Laurie de s’enfoncer dans l’angoisse et la panique de tomber sur un géniteur craignos, elle était prête à faire un petit effort et prétendre qu’au final, ce n’était qu'un détail, ce genre de trucs.