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feat. Eireen & Kaleb

Un sourire pervers sur les lèvres, Kaleb ne pouvait pas trop contredire la jeune femme. C'est sûr qu'il la préférait nue, qu'avec un tas de vêtements inutiles. Il se disait quand même qu'il avait une certaine hâte à la voir essayer quelques vêtements devant lui maintenant qu'elle ne cessait d'en parler. Ça pourrait lui plaire, forcément. Mais pour l'instant, il lui faisait visiter le paddock dans son intégralité. Il avait commencé par les allées aux abords des pit-box. Là où se ressemblait la plupart des équipes, des professionnels de la moto et des fans bien entendu. Il y avait pas mal de monde à chaque Grand-Prix. Et pour les non-initiés, cela pouvait facilement être perturbant. Il fallait savoir où se diriger, parce qu'il était facile de se perdre. En plus ce n'était pas évident d'avancer avec ce monde, surtout qu'à chaque croisement d'allée, Kaleb était repéré par des fans qui lui demandaient à chaque fois des autographes ou une petite pause pour une photographie. Cela ne le dérangeait pas. Il aimait le contact avec ses fans. Mais leur visite allait s'allonger à ce rythme-là. A l'interrogation suivante de la jeune femme, Kaleb haussa un peu les épaules. « Ça dépend. C'est comme des médocs normaux. Cela ne nous empêche pas de prendre le volant d'une voiture. Mais ici, c'est plutôt bien contrôlé. Et les médecins préfèrent être au courant de tout. Même quand on prend de l'aspirine ou une pommade contre les courbatures, il faut qu'on le signale sur notre fiche de santé. » Et ça, c'était à chaque Grand-Prix. C'était un peu c'est vrai. Mais c'était pour la bonne cause. « et puis en dehors de tout ça, on a des check-up réguliers, parce que notre corps est soumis à de grosses dépenses d'énergie. » Puis il acquiesça de la tête aux mots d'Eireen. « Oui et tant mieux. On a pas envie d'avoir une sale réputation. Parce que ce genre de contrôle positif, ça retombe sur tout le monde. » Les journalistes et l'opinion publique avaient tendance à mettre tout le monde dans le même sens quand il y avait ce genre de chose. Quand Eireen parla d'une bonne drogue en faisant allusion à la vitesse, il haussa un peu les épaules. « Ça dépend pour qui. » Alors qu'ils remontaient vers un autre stand, celui des casques, Kaleb était agréablement surpris par la question de l'avocate. Il était content qu'elle lui pose ce genre de question. Qu'elle s'intéresse à ce qu'il faisait. Et qu'il ne la forçait nullement pour ça. « Ça nous arrive oui. On fait des barbecues avant ou après certaines courses. On fête des anniversaires aussi ou des pots de départ. Que ce soit avec les pilotes ou avec les mécaniciens et tous les techniciens. Pour certains, on se connaît depuis des années. Je connais des pilotes depuis que je suis gosse. On a grandi ensemble. On est un peu comme une famille élargie. Mais quand on est sur une moto, on laisse parler la compétition. »

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On déconnait pas avec la santé. Comme le dirait Al Gore dans South Park, c'était sérioux quand même ! Très sérieux. Non. Eireen comprenait que les médecins soient très à cheval sur la santé des pilotes. Après tout, sécurité avant tout. Certains se tuaient pour moins que cela à dire vrai. Donc, oui, c'était tout à fait normal qu'on les surveille. Que ça soit les pilotes de moto, de formule un ou bien tout autre sportif de haut niveau. Ouais. On ne déconne pas avec la santé. "C'est bien alors. Vous êtes au centre de l'attention et ils font tout pour vous garder en bonne santé." dit-elle dans un hochement de la tête. Elle, tout ce qu'elle demandait, c'était de revoir Kaleb après chaque grand prix. Parce que quand il était sur la piste, oui, elle s'inquiétait pour lui. Même si elle ne disait rien. Elle n'avait pas envie de recevoir un coup de téléphone d'Astrée qui lui dirait que le pilote était à l'hôpital parce qu'il en avait trop fait ou bien parce qu'il s'était gravement blessé. L'avocate essayait de ne pas trop penser à ce genre de choses. Mais ça restait, quand même, dans un coin de la tête. "Et donc, si je comprends tout bien ... Si jamais les médecins jugent que le pilote est pas apte pour une course, par exemple, c'est cuit quoi ?" Elle en vint à poser ses mains sur ses propres joues. Elle venait de penser à un truc. "Oh mon dieu ! Et si jamais je venais à t'épuiser ! Tu pourras pas être sur la piste !" Et elle se mit à rire, secouant la tête. "Non, j'pense pas que j'arriverais à t'épuiser de la sorte. Même si j'le voulais." Elle parlait de trucs coquins là. Mais elle savait qu'il savait où elle voulait en venir. La vitesse, c'était une drogue. Pour les pilotes. Pas pour tout le monde. Elle hocha la tête. "J'avoue. C'est pas une drogue que tout le monde apprécie." Ce qui n'était pas son cas. Dans le sens où la moto, elle en avait fait. Pour le plaisir. Pour se déplacer ici ou là. Mais elle n'était pas certaine qu'elle pourrait faire ça tout le temps à dire vrai. De temps à autre, oui, c'était chouette. Ca voulait pas dire pour autant qu'elle pourrait faire ce que Kaleb faisait tout le temps. Curieuse, Eireen voulait savoir s'ils faisaient des trucs entre pilotes. Histoire de savoir, quand même, comment il pouvait occuper ses soirées quand il était loin. Une grande famille. C'était bien ce qu'elle pensait. "La compétition, les courses, c'est autre chose. J'me doute qu'en piste, c'est pas forcément la même chose qu'en privé." Elle eut un hochement de la tête. "C'est bien tout ça quand même. Faire des trucs tous ensemble." Ca renforçait les liens. Et c'était plutôt bien.

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Il acquiesça de la tête aux paroles d'Eireen. C'est vrai qu'ils étaient plutôt bien surveillés. Dès qu'ils avaient un petit bobo ou une migraine, les pilotes savaient qu'ils pouvaient venir à la clinique mobile. « Oui et puis c'est surtout que l'erreur pardonne rarement quand on est sur une moto. » Alors ils avaient plutôt tous intérêt à faire gaffe à ce qu'ils faisaient avec leur santé. Et puis une santé, c'était plutôt indispensable. Kaleb faisait attention au quotidien. Non seulement, parce qu'il savait que souffrir sur une moto, c'était quelque chose qu'il préférait éviter. Mais aussi parce qu'il avait déjà eu des accidents, plus ou moins graves. Et il en avait encore parfois quelques séquelles. Par exemple, son épaule le faisait parfois souffrir quand il forçait trop. Alors que ça faisait près de cinq ans qu'il s'était blessé au Grand-Prix d'Assen. Pareil pour son dos qui était fragile. Mais il faisait du sport régulièrement. Il faisait aussi des séances de récupération après chaque gros efforts. C'est ça qui lui permettait d'être en bonne condition physique. Sans oublier, tous les entraînements cardio qu'il faisait régulièrement. Voilà ce qui le permettait de tenir la route à chaque fois qu'il était à un grand-prix, à chaque fois qu'il devait endurer des tours et des tours de piste. « C'est ça. Ils en informent l'équipe du pilote concerné puis ils portent une réclamation au commissaire de course. C'est à lui de prendre la décision si oui ou non, il peut prendre part au départ de la course. » Mais autant dire que c'était plutôt difficile. Quand le médecin écrivait un billet pour un commissaire, ce n'était jamais une bonne chose. Et il y avait près cent pour cent de risque que le pilote ne participe pas au grand-prix. Puis aux paroles d'Eireen, Kaleb se mit à sourire. Il s'approcha d'elle pour passer l'un de ses bras autour des épaules de cette dernière, l'amenant contre lui. « C'est une idée qui me réjouit, tu sais.. » Il était amusé par ce qu'elle venait de lui dire. « Et ça sonne comme un défis. Et j'aime les défis ! » Il l'embrassa ensuite sur la bouche. « Par contre, t'as quand même oublié à qui tu parles, hein. Je suis le plus sportif de nous deux. » Il lui fit un sourire sans se rendre compte qu'à quelques mètres de là, un photographe venait d'immortaliser la scène. Puis alors qu'ils continuaient à avancer, Kaleb lui montra le camion où étaient confectionnés les casques des pilotes tout en lui expliqua ce qui s'y trouvait. « En même temps, on passe une bonne partie de l'année ensemble. Parfois on connaît mieux nos collègues que nos proches. C'est triste mais c'est une réalité. J'ai vu plus souvent mon ingénieur que mon père cette année. Je suis même le parrain de sa fille. » Il haussa un peu les épaules. Il y avait des côtés de son métiers qui étaient difficiles à accepter. Mais heureusement que le reste faisait oublier ces points négatifs.

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Par rapport à ce qu'il venait de dire, oui, elle ne pouvait être que d'accord. Et elle hocha de la tête en guise d'approbation. "Ah oui, je confirme." Que dire de plus sur le sujet ? Il était vrai que la moto et la vitesse, ça ne pardonnait pas. Et ça pouvait être fatal mine de rien. Eireen n'avait pas envie de penser à cela. Kaleb savait ce qu'il faisait, après tout. Oui. Elle s'inquiétait quand même pour lui, même si elle le montrait pas. En tout cas, oui, les médecins gardaient un oeil avisé sur les pilotes. Afin d'être sûrs qu'ils iraient bien et qu'ils ne feraient pas de bêtises. Et surtout, histoire de s'assurer qu'ils ... qu'ils n'avaient pas des blessures cachés. Le pilote se rapprocha d'elle tandis qu'elle émettait l'hypothèse qu'elle pourrait très bien le fatiguer au lit. Et que si c'était le cas, il serait pas véritablement en forme et il pourrait lui en vouloir. "Ah, l'idée te plaît ? J'en étais pratiquement sûre." dit-elle dans un hochement de la tête. "Peut-être après une séance d'essayage ... si j'vais faire du shopping." Pour Kaleb, c'était un défi. "Défi accepté alors. Essayer de t'épuiser ... au lit ..." Elle avait murmuré la fin de sa phrase. Kaleb en vint à l'embrasser. Un baiser court. Un baiser furtif. Mais un baiser qui ne resterait pas sans conséquences, sans doute. La faute à ce photographe. Elle ne l'avait pas vu. Kaleb non plus. Ils avaient l'art et la manière d'être là au bon moment. Ou au mauvais moment. Façon de parler. "Oui, je sais. T'es un grand sportif. J'le suis pas. Pas de la même manière. Mais j'ai de bons restes quand même. J'me défends bien." Qui serait le plus fatigué après une séance intense ? Bonne question. Très bonne question. Peut-être elle. A cause du décalage horaire. Le Jet lag, ça fatiguait quand même. Ils reprirent leur route, s'arrêtant près d'un autre stand. Kaleb lui parlait de ce qu'ils faisaient en dehors de la piste. Les anniversaires, les fêtes, les petites choses dans le genre. Des choses agréables. Elle pencha légèrement la tête sur le côté tandis qu'il lui disait qu'il voyait peu sa famille, mais plus ses collègues de travail. "On ne peut malheureusement pas tout avoir. Mais j'suis sûre que ton père comprend, non ?" Eireen se souvenait que la mère de Kaleb, oui, c'était plus compliqué avec le boulot de son fils. Elle n'appréciait pas trop. Mais si ses souvenirs étaient bons, son père, il aimait la moto.

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Cela faisait quelques semaines que Kaleb n'avait pas vu Eireen. Il avait passé son temps sur les circuits et il ne l'avait vu qu'une seule semaine. Et encore, pendant cette semaine il avait du remplir quelques obligations et donc il n'avait pas pu passer beaucoup de temps avec elle. Alors la perspective de passer une soirée avec elle, lui plaisait. Encore plus s'il avait droit à un petit strip-tease ou un défilé. Ou les deux. Il était certain d'apprécier. Alors les paroles de la belle le faisaient sourire. « Bien sûr que l'idée me plaît. Il faudrait être difficile, ou fou, pour ne pas avoir envie de te voir en tenue légère. » Il esquissa un fin sourire. Puis il ne pouvait s'empêcher de sourire aux autres propos de la brune. L'épuiser, était un pari difficile. Lui qui pouvait passer des heures sur une moto à vive allure, à enchaîner les tours de piste sans avoir envie de revenir à la pit-box. Sans compter le sport intensif qu'il faisait chaque jour. Il faisait au moins deux heures de musculation par jour. Un jogging tous les matins quand il était à Brisbane. D'ailleurs, même Eina avait pris goût à ces moments de détente. Elle en demandait même à Kal quand il se posait un peu trop longtemps. Elle devenait accro à l'endurance comme son maître. Bref, tout ça pour dire que c'était un pari osé venant de la jeune femme. Mais il voulait lui laisser une chance. « Et bien on verra ce soir alors si tu te défends bien. Si tu perds, faudra que je te donne un gage. » Il n'oubliait pas que la dernière fois où ils avaient fait ce même genre de parti, c'était elle qui lui avait perdu le round. Ce qui faisait sourire le pilote quand il repensa à ce jour-là. Faudra d'ailleurs qu'il songe à une idée de gage. Puis la visite reprit son cours, le pilote lui montra l'atelier de confection et de réparation des casques. « Bien sûr. Enfin, on est tous les deux adultes maintenant. J'ai pas besoin qu'il soit derrière moi. » Même plus jeune, Kaleb avait toujours été très indépendant. Peut-être parce qu'il avait appris très tôt à se gérer tout seul. Quand ses parents se disputaient, il préférait quitter la maison et faire des tours de quartier. Il avait appris à être seul et à faire les choses par lui-même, parce que ses parents travaillaient tous les deux. Et puis, il les avait quitté à seize ans. Il était parti pour les États-Unis. « J'ai grandi seul, sans eux. Et je pense que je m'en suis pas trop mal sorti. » Il haussa un peu les épaules pour appuyer ses propos. Kaleb avait toujours été réfractaire à une vie de famille, parce que justement la sienne avait été chaotique. Il n'a jamais songé à se caser, à avoir des enfants et vivre une vie rangée. Ce n'était vraiment pas son type. Puis il avait rencontré Eireen. Mais même cette rencontre, n'arrivait pas à lui faire croire qu'une relation pouvait durer pour toujours. Il était défaitiste quand il s'agissait de sa vie privée.

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Essayer de l'épuiser ... Ca serait plus facile à dire qu'à faire. Néanmoins, passer du temps avec son chéri, ça serait bien. Ca serait même très bien. Lui faire un petit défilé, ça serait marrant. Encore fallait-il qu'elle aille en ville avec Astrée. Et qu'elle trouve des petites choses intéressantes. Mais ça, on pouvait lui faire confiance pour trouver des choses intéressantes mine de rien. "Parfait. Au moins, on passera la soirée tous les deux." Et ils allaient passer une belle soirée. Une très belle soirée. Kaleb lui parla d'un gage. Dans le cas où elle perdait. "Un gage pas méchant alors. Sinon, je ne joue plus avec toi. Et elle secoua la tête. Elle se rappelait des gages ... Lors du festival de l'année passée. Ils s'étaient bien amusés mine de rien. Et elle se rappelait également de cette douche qu'ils avaient pris ensemble. Leur première douche. Qui avait amené à quelque chose de très intéressant. Le début d'une belle aventure mine de rien. Qui aurait pu capoter mais ça, c'était derrière eux. Kaleb n'avait pas forcément la chance d'avoir ses parents derrière lui mais bon. Il s'en sortait bien. Il s'en sortait même très bien. Eireen eut un hochement de la tête. "Ouais, j'suis d'accord avec toi. T'as plutôt bien tourné." Et ils continuèrent leur petite visite des stands. Tantôt ils pouvaient marcher plusieurs minutes sans être dérangés. Et parfois, Kaleb devait s'arrêter pour signer quelques autographes à des fans qui lui couraient après. Et puis, il continua à lui expliquer beaucoup de choses. Tout un tas de choses. Eireen n'était pas certaine qu'elle allait se souvenir de tout. Mais au moins, elle faisait l'effort. Elle allait tenter de s'en rappeler.

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