:: spring hill

on est là un coup d'oeil rapide à son téléphone et Cody accélère un peu le pas pour rejoindre le parc dans lequel Amy et lui se sont donné rendez-vous. Il ne prend pas la peine de lui répondre, se contente juste de laisser ses pas le guider vers l'entrée qu'il aperçoit quelques mètres devant.

La porte en ferraille grince quand il la pousse et il jette un oeil vers l'aire de jeux à sa gauche, tentant de reconnaître parmi les nombreux enfants, la raison pour laquelle il est ici aujourd'hui. Il lui faut quelques secondes pour l'apercevoir, un sourire se dessinant sur ses lèvres alors qu'il s'approche, ignorant pour le moment la mère de l'enfant assise juste en face - car oui, il l'a vue, il y a juste plus important pour le moment : sa nièce.

Son sourire quand elle lève les yeux sur lui le remplit d'une immense joie et d'une immense tristesse en même temps : elle lui rappelle tant de choses à la fois, son frère en premier lieu bien sûr, mais aussi cette petite fille que Sibel et lui ont dû faire adopter, pour leur bien à tous, parce qu'il n'y avait pas d'autre solution. Elle lui rappelle également ses parents, qui auraient tant aimé être grands-parents, et sa soeur quand elle était petite, et qu'elle le voyait encore comme son héros. Mais ce n'est pas le rôle d'une petite fille que de porter tous ces fardeaux sur ses petites épaules alors Cody efface d'un revers de main toutes ces pensées, affiche un sourire radieux et se concentre sur elle, sur le moment présent et sur rien d'autre. Ils échangent quelques rires, il lui ébouriffe les cheveux - il faisait la même chose avec Adèle et Ash quand ils étaient enfants - puis il la laisse retourner jouer car à cet âge-là, c'est ce qu'on préfère et lui se retrouve à devoir rejoindre Amy sur le banc, pour pouvoir profiter un peu de la vision de sa nièce en train de s'amuser : insouciante, rieuse, loin encore des problèmes des adultes.

Quand il s'installe aux côtés d'Amy, c'est d'abord dans un silence de plomb. Il faut dire qu'ils ne se connaissent pas tant, les deux. Il ne connaît pas vraiment l'histoire qui les lie, pas en détails, malgré ses tentatives. Ash ne serait jamais venu lui parler directement des histoires qu'il pouvait avoir, alors Cody a dû reformer un peu tout ça tout seul, avec quelques erreurs peut-être mais toujours cette envie de voir son frère comme le petit garçon qu'il était il y a désormais de nombreuses années mais dont Cody se souvient parfaitement. Alors en effet, il ne connaît pas beaucoup Amy mais au fond, ça ne le dérange pas tant. « Salut. » qu'il se contente en s'asseyant à ses côtés avant d'enchaîner, par politesse sûrement. « Comment tu vas ? » les yeux rivés sur l'enfant qui les lie. « J'espère que je t'ai pas trop fait attendre. » gentil qu'il est de s'en inquiéter. « Elle a l'air de bien s'amuser. » et c'est sûrement tout ce qui compte à ses yeux en et instant.

@Amy Castle

L’ambiance est tout de suite un peu tendue, pourtant ils ne se connaissent pas tant : la faute à Cody qui ne pense qu’à son frère et la tristesse qu’il a pu arborer, tristesse dirigée vers les deux personnes qu’il est venu voir ici. Il ne connaît pas l’histoire entière - il a tenté de raccrocher les wagons par lui-même - mais il préfère prendre le parti d’Ash, toujours, même si ce dernier n’aurait sûrement pas fait de même en sens inverse. Alors Cody, maintenant que son petit frère n’est plus là, n’arrive pas à tourner la page et n’a pas noué de relation avec la mère de sa nièce. Sûrement qu’il devrait, ça ne ferait pas de mal de pouvoir discuter de tout et de rien quand ils regardent ensemble l’enfant jouer de son côté, bien trop intéressée par les jeux et les copains pour s’intéresser à son vieil oncle plus de quelques minutes. « Ça va merci et toi ? » C’est assez simple comme discussion et très franchement, ça lui convient, n’ayant pas vraiment envie d’entrer dans quelque chose de plus profond : Amy lui rappelle Ash, Abby lui rappelle Ash et bien qu’il adore voir la petite fille, ça reste toujours un peu déstabilisant pour lui, même s’il se refuse à les comparer et à trop y penser, ne souhaitant pas faire porter ce poids à cette petite fille pleine de vie. « Ça va, je suis content de la voir. Comment elle va ? » Il est toujours content de voir la petite fille, ce regard plein de vie, de la voir s’amuser en compagnie des autres, si insouciante au monde qui les entoure - à l’opposé des adultes. Cody aime les enfants, c’est une certitude. Est-ce qu’il se voit en avoir ? Peut-être, il n’est pas encore sûr : après tout, pour lui, il en a déjà eu 2. N’est-ce pas désormais le moment de profiter de façon égoïste ? Ou bien, est-ce que ce doute est dû au fait qu’il sait qu’il aurait pu en être un ? Ou peut-être simplement que sa raison l’emporte : après tout, il n’a personne dans sa vie et ne cherche pas vraiment. Il admire Amy, même s’il ne se voit pas lui avouer, leur relation n’étant pas à ce niveau, qui s’occupe seule de sa fille. Il l’admire comme s’il ne l’avait pas vécu, comme si 2 adolescents sur les épaules à 20 ans ne forçaient pas l’admiration aussi. « Elle aime bien venir ici. » Et ça se voit, si on en croit le sourire affiché constamment ou presque sur le visage d’Abby : quand elle monte sur le toboggan, quand elle en descend, quand elle parle avec d’autres enfants, elle a l’air heureuse et c’est tout ce qui importe. Il se contente d’hocher la tête aux paroles d’Amy et s’installe alors un lourd silence entre les deux adultes. Quelques minutes passent avant que ça ne devienne insupportable. « Je suis en train de trier la maison, si jamais y’a des affaires que tu veux récupérer. » qu’il lâche, sans vraiment savoir si sa proposition va trouver preneur ; il est même persuadé que non, c’est pour ça qu’il ajoute très rapidement après. « Pour la petite surtout. » Quand il la regarde, son cœur se serre à l’idée qu’elle ne connaisse pas Ash en grandissant, alors il espère pouvoir apporter quelques souvenirs de lui, en connaissant la petite fille. Il n’était pas le plus proche de son frère à partir du moment où il a assuré sa garde, mais il l’aimait malgré tout. Lui et Adèle, plus que tout.

La réalité, c’est que Cody il s’en veut surtout à lui-même et bien qu’il ait envie - et besoin ? - de voir la fille d’Amy et de Ash, ça lui fait aussi un mal fou de savoir que cette petite fille va grandir sans père, et Cody s’en veut de ne pas avoir pu faire plus, de ne pas avoir pu empêcher son frère de se lancer dans une carrière qui allait lui coûter la vie. Pas un jour ne passe sans qu’il ne pense à ce qu’il aurait pu faire de plus, à ce qu’il aurait pu dire, à ce qu’il aurait pu changer. Et la réalité, c’est qu’il s’en veut profondément et que, pour cacher sa peine et sa honte, il essaie de trouver des torts ailleurs. Pour le moment, il pose cette attention sur Amy, estimant qu’ils étaient trop jeunes - et que c’est donc en partie sa faute -, estimant qu’elle aurait pu faire plus aussi, il se cache derrière tout ça, car c’est plus simple ainsi et ça fait moins mal.

Il préfère évidemment ne pas se lancer sur ce sujet, évitant au maximum de discuter de sujets qui iraient dans le trop personnel, préférant rester en surface et surtout, parler de Abby, voilà qui est beaucoup plus facile pour tout le monde. « Et faut toujours passer derrière elle mais bon, c'est comme ça. » Cody sourit en entendant ces mots, il imagine bien qu’une petite fille de cet âge doit avoir une énergie débordante et Amy, seule pour gérer la tornade, doit bien se retrouver fatiguée à la fin d’une journée. Il se souvient de l’énergie de Ash quand il était plus jeune et ne peut qu’imaginer que sa fille soit de la même catégorie ; il se permet d’ailleurs de le dire. « Ash avait une énergie débordante, toute la maison était épuisée à la fin de la journée. Lui, il dormait comme un loir. » Les choses n’ont pas changé quand l’adolescence est arrivée et que Cody s’est retrouvé à le gérer seul, les parents désormais disparus.

Il profite d’un petit moment de calme pour expliquer à Amy ce qu’il compte faire dans les prochains jours. Il lui a fallu beaucoup de semaines de réflexion avant de se décider à se débarrasser de quelques affaires, se décidant à enfin changer de cap. « Comme quoi ? » Cody entendait bien à sa voix que la proposition n’est pas accueillie comme il l’aurait attendue. Le fait qu’ils n’aient jamais vraiment parlé de coeur à coeur fait qu’il est bien incapable de comprendre le pourquoi du comment ; il n’était pas suffisamment proche de Ash pour que ce dernier soit venu se confier à lui. Cody a dû faire avec les bruits de couloir de leur maison familiale. « Je sais pas, des vêtements, des photos, des bibelots. J’ai pas vraiment regardé sa chambre depuis… » il se coupe, étant bien incapable de terminer sa phrase. « Enfin bref, c’était peut-être pas une bonne idée en effet. » qu’il se ravise alors, reportant son attention sur la petite fille qui, un sourire plaqué sur les lèvres, semble bien loin des problèmes des adultes - et c’est tant mieux.

Ces instants passés ensemble sont sûrement aussi difficiles pour Cody qu’ils ne le sont pour Amy, alors que le souvenir de Ash ne peut que s’insinuer entre eux à chaque parole prononcée. Abby est la seule personne capable de lier les deux personnes aujourd’hui, et pour Cody, ce n’est pas prêt de changer, il n’a pas envie de disparaître de la vie de cette petite fille comme son père a pu le faire ; il veut pouvoir lui rappeler son souvenir - même si les relations n’ont pas toujours été au beau fixe entre les deux frères - et la voir grandir et devenir la magnifique jeune femme qu’il sait qu’elle deviendra ; mais pas tout de suite bien sûr, chaque chose en son temps et pour le moment, il profite grandement du fait de la voir vivre son enfance pleinement, profiter de chaque instant de jeu et lâcher son énergie débordante qui lui rappelle Ash plus jeune, ce qu’il ne manque pas de faire remarquer. « J'étais un peu pareil aussi quand j'étais petite. » Il l’imagine bien, deux parents incapables de s’arrêter de bouger dans tous les sens, ça ne peut que donner cette petite fille pleine de vie qui se trouve devant eux et qui ne cesse d’arracher des sourires à son oncle, pas peu fier de la voir évoluer et être aussi heureuse. « ça va donner alors, prépare-toi pour l’adolescence ! » Qu’il essaie de taquiner, tentant un peu d’humour pour calmer l’ambiance qui n’est pas toujours la meilleure ; et il sait que c’est en grande partie sa faute, lui qui a trouvé inconscient l’arrivée d’Abby alors qu’ils étaient si jeunes, lui qui a imaginé la vie de son frère terminée et qui ne s’est pas caché pour critiquer les décisions prises. Lui qui a pris le parti de son frère, par principe, espérant peut-être que son soutien permettrait d’améliorer leurs relations. Ça n’a malheureusement pas fonctionné, sans surprise.

« C'est pas que c'était pas une bonne idée. Mais tu sais très bien que Ash et moi, on n'était plus sur la même longueur d'ondes. » ça non plus, ce n’est pas une surprise ; il sait qu’Ash a fait passer ses propres besoins avant ceux de sa famille, bien qu’il ne connaisse pas plus de l’histoire. Il ne peut évidemment que comprendre la réponse de la jeune femme, alors il se contente d’hocher la tête. « Et même si Abby pourrait être intéressée quand elle sera plus grande par des affaires appartenant à Ash ... je sais pas. » Il reporte son attention sur la petite fille, ayant du mal à l’imaginer plus grande, même si un jour il sait que ça arrivera, sûrement bien trop vite au goût de tout le monde. « Elle aura des affaires chez moi, si elle en ressent le besoin. » qu’il assure alors, il sait déjà qu’il sera là pour répondre à ses questions si un jour elle décide de lui en poser. Un silence s’installe alors, il faut dire qu’ils n’ont jamais eu beaucoup de choses à se dire ; après tout, ils ne se connaissent que très peu et n’ont jamais pris réellement le temps d’échanger. « Le boulot se passe bien ? Tu fais quoi déjà ? » qu’il se décide alors à demander, tentant de sortir de ce moment de silence dans lequel ils s’engouffrent bien trop souvent à son goût, incapable de trouver un sujet de conversation commun.

« J'm'inquiète pas trop. » Il hoche la tête aux mots de la jeune femme, estimant qu’il vaut mieux ne pas trop s’inquiéter en avance et profiter de chaque instant. Il ne lui dit pas, bien sûr, elle n’a sûrement pas besoin de ses conseils à lui qui n’a jamais été père et qui visiblement n’a pas fait le meilleur travail du monde en élevant son frère et sa sœur. Non, elle n’a pas besoin de ses conseils, elle s’en sort très bien toute seule et il ne supporte pas l’idée de jouer à celui qui sait mieux de par son âge ; il a assez supporté ce genre d’oncle et de tante lors de l’adolescence de Ash et d’Adèle. « Ou du moins, j'ai pas trop envie de m'inquiéter. » il ne peut que la comprendre - et partager son avis. A trop vivre dans le futur, on en oublie de profiter du présent ; il vaut mieux se concentrer sur les jours qui passent et le futur arrivera bien assez vite avec son lot de problèmes. Il est impossible à prévoir ou à préparer, autant ne pas trop y passer et le laisser venir. C’est en tous cas le point de vue de Cody qui, en fin de compte, ne suit pas tout à fait ce cheminement de pensée alors qu'il vit beaucoup plus dans le passé que dans le présent. Mais il se soigne, promis ! « T’as raison, ça sert à rien de trop voir au loin. » qu’il confirme alors, son regard ne quittant pas la petite fille. Ils savent tous deux que les ennuis arriveront assez vite - quand elle grandira et posera des questions sur son père, quand elle apprendra la vérité et qu’elle en viendra peut-être à lui vouloir. Il n’y aura malheureusement pas de baguette magique pour solutionner tout ça, il faudra prendre les sujets un à un et Cody fait déjà une promesse intérieurement, il sera là pour l'épauler si Amy en ressent le besoin. Ils ne sont pas les plus proches bien sûr, et ce, pour tous un tas de raisons, mais ils sont une famille - c’est ainsi que Cody le voit et pour lui, c’est sacré.

Le silence est pesant, Cody ne sait pas comment le briser et s’il en a vraiment envie. La relation inexistante entre eux semble être au point mort et Cody ne sait pas vraiment si une amélioration est possible ; il sait que c’est en grande partie sa faute, il n’a pas réussi jusque-là à mettre ses pensées de côté pour avancer. En bon grand frère qu’il a tenté d’être, il a décidé de prendre le parti de Ash dans une histoire qu’il ne maîtrisait pas totalement ; maintenant que Ash n’est plus là, difficile de faire machine arrière. Alors qu’il tente de trouver un sujet de conversation, le loup qu’il est tourne et retourne dans sa cage, bien incapable de se mettre au repos. Et finalement, une idée, le travail ! Après tout pour Cody, son travail fait partie des choses qui l’intéressent le plus et il pourrait facilement passer des heures sur le sujet sans se fatiguer. « Toujours opératrice pour le service des urgences. » En effet, un métier qui l’impressionne un peu ; il est certain qu’il serait bien incapable de le faire et de gérer toutes ces crises au quotidien. « C'est sans doute pas le job de toute une vie. Mais ça m'convient pour le moment. » Il ne peut que comprendre ; lui aussi a fait plein de jobs avant de trouver celui dans lequel il s'épanouit réellement et qui est venu sous la forme de sa propre entreprise. « Tant que pour le moment ça te convient, c’est tout ce qui compte. » qu’il confirme alors.  « Moi aussi j’ai fait plein de jobs alimentaires quand il a fallu nourrir les deux. » Tentative d’ouverture ? Peut-être, c’est un pas en avant, une façon peut-être de trouver des similitudes entre les deux et de briser un peu la glace. « Toujours dans ton école de boxe toi ? » Impossible de manquer le sourire qui vient s’afficher sur le visage du concerné. « Toujours oui ! C’est le pied, ça marche bien, je vois pas le temps passer. » Que demander de plus ? Dix ans plus tôt, Cody n’aurait pas pu imaginer qu’un jour il ferait de sa passion un métier, alors qu’il enchaînait les petits boulots pour ramener un peu d’argent sur la table ; ça a fonctionné, ils n’ont jamais manqué un repas mais Cody avait fini de se persuader qu’il n’aurait jamais la possibilité d’avancer professionnellement. Aujourd’hui, il regarde en arrière avec un petit rire. « Shadow a arrêté ses fugues ? » Il ne peut pas empêcher le rire qui s’échappe de ses lèvres. Si seulement ! « Il en fait de moins en moins mais j’irais pas jusqu’à dire qu’il n’en fait plus du tout ! » Habitude d’un jour, habitude de toujours. « Tu sais comment il est… il ne tient pas en place. » Cody a récupéré le chien de Ash et aujourd’hui, son fidèle compagnon ne pourrait pas lui apporter meilleur soutien mais la possibilité qu'un jour il arrête complètement ses fugues lui semble aussi impossible que de trouver un jour un escarboucle.

Beaucoup de gens auraient déjà abandonné cette conversation pour plonger dans un silence des plus gênants, mais tous deux font des efforts malgré la tension plus que palpable. Cody prend sur lui, sûrement autant qu’Amy, pour faire en sorte que ça fonctionne ; l’oncle ne supporterait pas de ne plus voir sa nièce car il est incapable de mettre ses sentiments de côté. Il la fait passer avant tout ce qu’il peut ressentir quant à la situation, surtout qu’il sait que son ressenti n’est pas entièrement justifié. Il regarde l’enfant et regretterait presque de ne plus être aussi jeune ; un temps où les problèmes semblaient si loin, où il n’avait pas à réfléchir à tout un tas de choses, où il pouvait se contenter de jouer bien loin des problèmes des adultes. Il regarde les enfants jouer devant eux et il réalise qu’on ne prend pas assez le temps de profiter de ces instants avant qu’ils ne disparaissent. Ses 35 ans lui reviennent en pleine poire alors qu’il réalise peu à peu le temps qui s’écoule.

« Moi, c'était pratique. Parce que y'a pas besoin de grands diplômes. » Il ne peut que comprendre, impossible d’accéder à un métier prestigieux sans études, on se retrouve souvent à devoir faire les petits boulots que d’autres se refusent à faire ; Cody a tenté tout un tas de choses pour pouvoir apporter à sa fratrie tout ce dont ils avaient besoin, n’étant pas très regardant sur le type de travail qu’il devait effectuer - dans la limite du légal bien sûr. Il n’ose pas trop continuer cette conversation, se demandant si elle a arrêté ses études pour la petite - c’est une des raisons pour lesquelles il n’a pas réagi positivement à cette annonce, estiment que Ash était bien trop jeune pour se retrouver avec de telles responsabilité - lui l’avait vécu à un jeune âge aussi, il estimait parler d’expérience. « Et ils sont plutôt cools avec les horaires. Et faut avouer que la crèche sur place, c'est un avantage non négligeable. » Il se contente d’hocher la tête, ayant récupéré la garde des jeunes quand ils étaient adolescents, il n’a jamais connu de problème de garde : quand il travaillait, Ash et Adèle se gardaient seuls.

« Des projets d'expansion peut-être ? » C’est vrai qu’il a toujours des tas d’idées pour agrandir ou trouver de nouveaux projets pour l’école ; c’est le manque de temps et d’argent qui vont le freiner parfois. Après tout, il est déjà toujours à courir à droite à gauche et même si le club fonctionne bien, l’argent ne coule pas non plus à flot, surtout avec l’entretien d’une si grande maison pour lui tout seul, il réfléchit d’ailleurs à l’ouvrir à la colocation, ou pire, à la mettre en vente. « J’aimerais bien, j’ai un milliers d’idées à la seconde mais j’aimerais aussi me lancer en partenariat avec des associations tu sais alors bon va falloir se décider. » C’est son échappatoire à lui, sa façon d’oublier un peu le quotidien et de se concentrer sur quelque chose de plus grand que lui ; il est fier d’avoir monté son école et de voir qu’elle peut apporter quelque chose à des gens, des jeunes, des moins jeunes. Il accueille tout le monde et prend un malin plaisir à voir l’évolution de ceux qui franchissent les portes du club. « Enfin bon… Si jamais tu veux y passer un jour avec la petite. » Elle est peut-être un peu jeune mais Cody se souvient d’avoir enfilé ses premiers gants alors qu’il n’était que haut comme trois pommes, il aurait tant aimé pouvoir transmettre sa passion à ses enfants - malheureusement la vie en a visiblement décidé autrement pour lui. « Je vais peut-être vous laisser tranquille. » Qu’il souffle alors que son regard ne quitte pas l’aire de jeux. « Merci de me permettre de la voir. » Il ne prend pas souvent le temps de remercier Amy, ses multiples sentiments lui empêchent parfois d’y penser, mais il se rend bien compte qu’elle pourrait lui fermer la porte au nez et qu’elle ne le fait pas. Et pour ça, il lui en est reconnaissant.