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 hate to be lame | judinny #1

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Jude Frost
Jude Frost
hate to be lame | judinny #1 MwSioFN
Présent
ÂGE : 31 ans, né un 10 juillet.
SURNOM : Jude est assez court. Il n'y a personne pour lui donner des surnoms, de toute façon.
STATUT : Célibataire, écume parfois les sites de rencontres, mais n'est clairement pas prêt à rencontrer qui que ce soit au delà de l'écran.
MÉTIER : Ecrit pour un journal à l'éthique (très) discutable, il publie des torchons qui dévoilent la vie des célébrités. Jude écrit sous des pseudos et a fait son beurre sur des informations données par une source italienne en exil du nom de Saül Williams.
LOGEMENT : Au #10 sur Victoria Street à Redcliffe, dans un appartement que les rentrées d'argent des années précédentes payent avec de plus en plus de difficultés.
hate to be lame | judinny #1 2eb651a1c1d3b339f07eaecb8cbe2ff251c2cbcd
POSTS : 54 POINTS : 485

TW IN RP : Suicide, harcèlement, violences psychologiques et physiques, traitement médiatique violent.
TW IRL : Thématiques sensibles non renseignées. Autres : powerplay, trauma dumping.
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : sait créer le malaise en société comme personne › cours très vite (très pratique quand on est un lâche) › menteur comme pas deux, mélange souvent vie rêvée et vie réelle › timide mais pas taiseux, rend généralement la vie hilarante à ses dépens
CODE COULEUR : #114B5F
RPs EN COURS : ginny #2

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JUDINNY › Oh, feel our bodies grow and our souls they blend. Yeah, love, I hope you know how much my heart depends.
#1#2
RPs EN ATTENTE : blake - kennedy
RPs TERMINÉS : ginny #1 - ambrose
AVATAR : Barry Keoghan
CRÉDITS : @harleystuff (av.) + @arabellas (gif profil) + @firetfly (gif signa.)
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PSEUDO : Ocy
INSCRIT LE : 21/04/2024
https://www.30yearsstillyoung.com/t54058-jude-i-put-the-fun-in-dysfunctional
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Message(#) Sujet: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyLun 22 Avr 2024 - 18:19



Elle n'est pas difficile à trouver. Depuis qu'ils se sont retrouvés, Jude sait à peu près où elle erre. Ginny. Elle est probablement sa seule amie de longue date, une relation qui dure dans le temps et qui est à l'épreuve des coups les plus rudes. Elle est probablement sa seule amie du moment, aussi. C'est utile à préciser.

Il n'y a pas vingt-quatre heures, Jude a jeté son pavé médiatique dans la mare d'informations entourant les célébrités. Saül Williams est mort. D'autres médias ont titré des articles similaires, mais Jude a déjà été approché par une petite grappe de journalistes avides de connaître les détails et surtout pourquoi un gars comme lui possédait une telle information. Mais ce soir, Jude a une autre mission. Il a trouvé un autre gars dont parlaient les médias il y a un moment; Constantine. Au tour de Ginny.

Une pièce jointe portait son nom. Jude l'a ouverte; c'est d'ailleurs la première qu'il a ouverte après celle qui portait son pseudonyme. Il n'en a lu que des phrases éparses. Le contenu des lettres, Jude l'a oublié aussitôt sa lecture achevée. Depuis vingt-quatre heures, son cerveau émet un bruit de fond brouillé, semblable au son que font les vieux téléviseurs mal câblés. Un bruit d'électricité statique qui ne quitte plus le jeune homme depuis que la nouvelle de la mort de Saül est tombée dans sa boîte mail.

Armé d'un petit carnet glissé dans sa poche arrière, Jude a réussi à entrer dans ce lieu animé; pour un soir de vernissage, on y présente le travail d'une artiste quelconque au travail tout aussi quelconque. Jude n'est pas venu pour elle, mais pour Ginny. Elle est dans le paysage, revenue d'entre les morts. Depuis leur dernière rencontre, ils n'ont pas eu le temps d'échanger. Lorsqu'il parvient à croiser le regard de la trentenaire, Jude ne peut refréner un sourire. Dans la poche de sa veste, la lettre imprimée et glissée dans une enveloppe sur laquelle il a écrit "GINNY" - pour faire plus officiel - semble prendre feu. Par réflexe, Jude y porte la main, comme pris d'une douleur cardiaque. Le voilà qui s'approche de Ginny, comme s'il s'apprêtait à lui annoncer une excellente nouvelle. « Toi, ici. » Un toussotement de malaise brise le manteau de confiance qu'il venait à peine d'enfiler. A la volée, Jude attrape deux coupes de champagne. « Me présente pas l'artiste, j'en ai rien à faire. Enfin, non, mais je... Bref. » Il ne devrait pas être si difficile de s'adresser à elle. Jude retarde pourtant le moment de sortir la brûlante lettre de sa veste, comme pour être certain que Ginny restera avec lui pour les minutes à venir. C'est lui le corbeau de mauvaise augure, c'est pourtant elle qui s'envolera sitôt la nouvelle annoncée.

@ginny williams baby i'm backkkkk


Feel, my skin is rough, but it can be cleansed, it can be cleansed. And my arms are tough, but they can be bent, they can be bent. And I wanna fight, but I can't contend. I guess that's love; I can't pretend.
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Ginny Williams
Ginny Williams
la persistance de la mémoire
la persistance de la mémoire
ÂGE : 34 ans, poissons ascendant gémeaux (05/03).
STATUT : Auden a dit les mots mais elle n'a pas encore vu les papiers (tombe amoureuse des garçons de qui on lui dit de se méfier since 1990).
MÉTIER : peintre et photographe, d'abord et avant tout. elle a passé les deux dernières années à jouer à la réalisatrice de jour et à la poétesse de nuit. caresse le rêve de publier les quatre (!!!) livres pour enfants qu’elle a conceptualisés, des textes aux illustrations, d’ici la fin de 2024.
LOGEMENT : #21 hardgrave road, west end, où elle a la garde partagée avec Atlas du canapé officiel de la déprime.
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POSTS : 230 POINTS : 360

TW IN RP : environnement sectaire, anxiété de performance, ptsd familiaux, violence conjugale (vécue).
TW IRL : rien à signaler.
GENRE : Je suis une femme
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
CODE COULEUR : cadetblue
RPs EN COURS : Autumn #2 + Anna + Sienna + Savannah + Ugo (fb) + Milena + Atlas (fb) + Val (fb) + Kieran (fb) + Atlas #2 + Ezra #25 + Swann #6 + Megan #2 + Evelyn #2 + Jude #2 + Daisy (fb)

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MCRAINE - A sun from the waste land calling, bringing us back home. Shadows will guide you, show what's true. Thoughts of the garden calling fading out too soon. Is this what we have become?

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GINAUDEN - "The problem is all inside your head," she said to me. "It's really not my habit to intrude but I'll repeat myself at the risk of being crude". There must be fifty ways to leave your lover. Fifty ways to leave your lover.

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EZNNY - There is whiskey in the water, and there is death upon the vine. There is a desert veiled in pavement, and there's a city of seven hills. And all our debris flows to the ocean. To meet again, I hope it will.

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ATLINNY - You can drive all night looking for the answers in the pouring rain. Funny how it seems like yesterday as I recall, you were out of place. Gathered up your things and slipped away. No time at all, but we have all the time in the world.

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JUDINNY - and if the whole world is crashing down on you, fall through space out of mind with me. little memories, marching on your little feet. say will it spin, will it soar? under us, like a wave, empires will fall.

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OCTOBRINIA - i can feel a new expression on my face, can feel a glowing sensation taking place. summer's night with a magic moon, everytime you walk into the room.

RPs EN ATTENTE : Auden #115 (fb)

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RPs TERMINÉS : Auden #111 + Swann #4 + Auden #112 + Auden #113 + Mcraine #5 + Ezra #24 + Midas + Megan + Evelyn + Auden #114 + Jude
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Femme (elle)
INSCRIT LE : 07/11/2023
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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyLun 22 Avr 2024 - 19:55



Et c’est comme si je n’étais jamais partie, au final. Pour une fois, pour une véritable fois à quelque part dans cette ville, je sens que ma présence n’est pas à manipuler avec des pinces chirurgicales. Les conversations sont vraies, bourrées de rires et d’idées révolutionnaires, elles font du bien, réchauffent le vide constant à l’intérieur. Aucune question, aucune accusation, aucun coup d’oeil entre la porte et moi, à craindre que la seconde suivante je sois de nouveau partie. Les gens n’ont pas conscience, de la douceur qu’a le pouvoir d’être inconnue pour la grande majorité des visages rassemblés ici. Personne ne sait à quel point c’est un soulagement sans nom, de n’être que Ginny la peintre, que Ginny la photographe, Ginny l’artiste venue en célébrer une autre et en rencontrer, en découvrir des dizaines au passage.

Personne ne sait sauf Jude, qui fait sa grande arrivée au détour d’une toile qu’il ignore et d’une seconde qu’il dévisage. Rien dans son visage ne le suggère, si ce n’est le minuscule rictus divisant son front aussi vite qu’il s’envole. De l’extérieur, il semble simplement curieux. Les inconnus n’y verront que du feu.  « Toi, ici. » « T’es en retard. » un sourire en coin vient prendre sa place sur mon visage, creuser une fossette sur ma joue. L’événement commençait il y a une heure ou une minute, je n’ai pas fait le compte, il n’a pas encore manqué le discours de lancement du vernissage et pourtant c’est si facile de se moquer. C’est naturel, c’est ce qui provoque un éclat de rire auquel Jude associe un « Me présente pas l'artiste, j'en ai rien à faire. Enfin, non, mais je... Bref. » incertain. Ma main se tend vers les siennes pour prendre la coupe de champagne que j’imagine être pour moi ; peut-être qu’il aurait eu besoin des deux, pour faire passer sa vilaine toux nerveuse? Peut-être aussi que malgré tout je reste une bonne amie, celle qui refuse de le voir finir la soirée bourré dans une ruelle adjacente à maudire l’artiste dont il ne connaît même pas le nom. « Et impoli aussi. Aye aye aye. » la preuve, ce sont ces quelques têtes qui ont fini par se détourner de l’entendre parler aussi franchement de la peintre derrière les toiles en exposition ce soir.

Une seconde plus tard, et je réalise que c’est bien Jude, à mes côtés. L’impression de déjà-vu se mêle à quelque chose comme de la nostalgie. C’est ce qui arrive, j’imagine, quand on voit quelqu’un tous les jours de sa vie pour ne plus en entendre parler des années durant. Il est réapparu, il arrive avec un malaise constant, des questions à la tonne ; mais j’ai appris à relativiser. Après avoir été celle qui, encore aujourd’hui, doit expliquer son absence pour justifier sa présence, qu’il soit réapparu d’entre les morts me fait plus plaisir qu’autre chose. Une sensation de chez soi, brouillée et floue, mais confortable quand même.

« Je savais que tu apparaîtrais. » une gorgée de champagne plus tard, mes yeux cherchent les siens qu’il perdait là où les conversations étaient plus animées. « Pas ici, ici, mais à quelque part, à un moment. » c’est étrange, de se dire que les coïncidence existent avec certaines personne et pas du tout avec d’autres. Jude, c’est cette donnée récurrente qui est partout avant d'être nulle part. L’ère du partout a retrouvé ses lettres de noblesse depuis quelques semaines déjà. « Si je suis pas claire, c’est la faute du champagne. » portant ma coupe encore presque pleine à mes lèvres, j’esquisse un énième sourire en sous-entendant qu’il n’est pas là pour détester des oeuvres associées à quelqu’un qu’il ne connaît même pas. J’ose croire qu’il est là un peu pour moi. J’ose croire qu’il ne le dira pas. « Et de quand tu me regardes comme ça. » il a cette façon de scruter les gens, Jude. De gratter couche par couche, millimètre par millimètre, aussi lentement que possible. Jusqu’à ce qu’il arrive à fissurer la carapace.


@jude frost emoji insecte sur le dos is a vibe




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Dernière édition par Ginny Williams le Lun 22 Avr 2024 - 22:19, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyLun 22 Avr 2024 - 20:48



Il existe probablement une entité mystique pour les personnes qui ont disparu sans laisser de traces pendant plusieurs mois - pendant plusieurs années, même. Le saint-patron des lâches, la bergère des fuyards, peu importe : tard, ce soir, l’ange veille. « T’es en retard. » Jude marmonne une excuse inaudible et se perd dans son champagne. Il sait que Ginny le pique pour se moquer mais est malgré tout incapable de lui répondre les yeux dans les yeux. On sait jamais, si la déesse des gens qui s’échappent du continent voulait la reprendre…

Déjà, Jude crée le malaise : il parle trop fort, des têtes se tournent, la foule devient clairsemée autour de Ginny et lui. Il esquisse quelques gestes de la main qui veulent dire “pas de ma faute, pardon” ou “j’y connais rien de toute façon, prenez pas ça perso’”. Il est de toute façon trop gêné pour s'excuser auprès de ces gens qui l’ont déjà oublié. Ginny prend son verre, Jude fini le sien. Ce n’est pas le premier de la soirée. D’autres ont déjà  ouvert le bal un peu plus tôt dans la journée. L’estomac du trentenaire hurle au scandale. « Et impoli aussi. Aye aye aye. » « Non, non, arrête. » Comme un voleur, Jude jette des regards gênés autour de lui. Un type en costard croise son regard et le détaille de la tête aux pieds. « Je voulais pas dire ça. Elle non plus. J’aime bien l’art. » Le type fronce les sourcils et s’éloigne, laissant à Jude le loisir d’attraper une autre coupe et de marmonner dans sa barbe comme un gamin boudeur. « C’est moche, t’façon. » Non, Jude n’aime pas l’art. Ginny en parle bien, il aime bien quand elle lui explique des trucs qu’il ne comprend pas. Sans doute n’a-t-il pas fait assez d’étude pour comprendre comment trois traits sur une toile blanche peuvent symboliser quoi que ce soit.

« Je savais que tu apparaîtrais. » « T’es médium ? » Un sourire lui fend le visage. Le trentenaire ne serait pas surpris d’apprendre que Ginny peut vraiment voir ou sentir ces choses-là. « Pas ici, ici, mais à quelque part, à un moment. » « Ah oui, donc t’es médium, ou t’es ivre. » Lui ne savait pas. Il a songé à elle, beaucoup, se demandant où elle pouvait être dans le grand monde. Il a suivi sa carrière de loin sans jamais la contacter, certain qu’elle l’aurait oublié. Quand elle a disparu des radars, Jude a hésité à contacter quelques noms qui auraient pu le renseigner. Il était plutôt resté dans l’ombre, loin, pour la croiser au hasard des mois plus tard. Tout est bien qui finit bien. « Si je suis pas claire, c’est la faute du champagne. » « Bois doucement, j’ai pas de voiture pour te ramener. » “Ne pas avoir de voiture” n’étant pas le premier obstacle - “ne pas avoir le permis” étant en fait une raison suffisante. Elle boit, lui aussi. Il a envie de rire, a presque oublié l’enveloppe qu’il tient contre son cœur. « Et de quand tu me regardes comme ça. » « Je te regarde pas. » Il a détourné les yeux, les a accrochés à une peinture horrible. C’est mieux que de regarder Ginny qui paraît heureuse. D’ici quelques minutes, ça ne sera plus le cas. Autant profiter. « C’est que, j’ai l’impression qu’on a vieilli. » Il est loin, le temps qu’ils passaient à refuser de grandir.

Une inspiration plus tard, Jude se lance. Les mots se mélangent dans son esprit. Il prend le ton des confidences, couvrant à peine le brouhaha qui règne dans la pièce. « Si t’avais un truc à dire à quelqu’un… Non, attends : si tu devais… Si on t’avait demandé de porter un message, mais que ça risquait de changer des trucs entre toi et la personne, est-ce que tu le ferais quand même ? » Jude se cache derrière une expression qu’il espère décontractée, mais il sait que Ginny saura sans doute lire à travers. L’angoisse n’est jamais loin. « Je dis ça au hasard, hein. Pour faire la conversation. Va pas croire. » Croire quoi, au juste ?


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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyMar 23 Avr 2024 - 23:29



« Non, non, arrête. » c’est pas la peine, tellement l’éclat de rire qui franchit mes lèvres fait tout l’inverse. Pendant que je pouffe à côté de lui, des têtes se détournent, des nuques s’arquent. Jude est mal à l’aise et j’ai envie de lui raconter toutes ces fois où un vernissage s’est mal terminé à cause d’un commentaire mal placé, distribué à la mauvaise personne. Ces disputes d’égo, ces menaces infusées au carnage et aux canapés, ces comptes à rendre sur le trottoir d'en face parce que l’artiste est un italien au caractère de braise qui a son opinion sur tout et qu’elle vient avec un porte-voix pour la livrer à qui de droit. Je passe. « Je voulais pas dire ça. Elle non plus. J’aime bien l’art. » et Jude se confond en excuses, pendant que je mords l’intérieur de ma joue pour lui éviter un rire plus fort qu’un autre et de l’attention diffusée au passage. « J’aime bien l’art. » tentant au mieux d’imiter sa voix aussi fausse qu’incertaine, j’attends qu’on nous ai laissé un peu d’air pour secouer la tête de la négative avec amusement. « C’est moche, t’façon. » le voilà qui est de retour, je ne lui en voudrai jamais de donner son avis, impoli ou non. « Les gens disent habituellement que c’est “très conceptuel”. Ça passe mieux. » un hochement d’épaule plus tard et il a entre les mains un morceau du lexique des artistes hypocrites mais de bon goût. Un concept amène à la discussion, un concept suggère que le peintre n’a pas fait qu’un truc fade sans saveur. Qu’il y a une idée derrière, qu’on aime ou qu'on déteste.

Le champagne de Jude descend trois fois plus vite que le mien, pendant que je me surprends à l’observer du coin de l’oeil pour bien confirmer qu’il est là. Autant je me doutais qu’il finirait par apparaître un jour ou l’autre, éternelle ligne qui croise toujours la mienne, autant j’apprivoise encore son profil. « T’es médium ? » il a grandi, un peu. Sa mâchoire s’est tassée, ses mains sont un peu plus froissées qu’avant. Sa voix aussi. « Que pour les grandes occasions. » « Ah oui, donc t’es médium, ou t’es ivre. » du bout des doigts, je fais tinter ma coupe sur la sienne, vide. Deux gorgées nous séparent, lampées que je prends une après l’autre pour me donner autant l’impression d’être une adulte que d’être à l’aise. L’endroit goûte les soirées passées à rêver d’art et à aimer tout ce qui y touche. L’endroit goûte la nostalgie des moments qui parfois me donnent l’impression d’avoir été inventés. « J’ai pas envie de choisir. » quels moments je garde, desquels je m’ennuie. Pas envie de choisir si je veux être ivre ou si je souhaite prédire l’avenir. « C’est pas un reproche, que tu sois là. Au contraire. » ce que j’ai envie, par contre, c’est que Jude sache que je suis contente de sentir son épaule se presser par moment contre la mienne. Ça le rend tangible, lui qui a joué au souvenir, au "et si" plusieurs fois à travers plusieurs moments. « Bois doucement, j’ai pas de voiture pour te ramener. » ma coupe vide retrouve la sienne sur le plateau d’un serveur qui n’a pas manqué le coche pour venir nous resservir. « Je pense que j’habite à côté. » nouvel éclat de rire, parce qu’il vaut mieux rire du fait que mon adresse est floue elle aussi. « Longue histoire. » il y a eu Swann, puis Auden. Il y a eu la tempête puis Evelyn, puis Atlas. Les adresses se mélangent et les quartiers avec. Et puis, je sais marcher. Tout est à côté dans cette ville, quand on porte les bons souliers. « Je te regarde pas. » « Menteur. » le fait qu’il détourne la tête au même moment le vend bien moins que la sensation qui gèle ma peau lorsque ses prunelles dérivent. Il est plus subtil que moi, par contre, pour regarder l’autre. « C’est que, j’ai l’impression qu’on a vieilli. » touché. Ça, ça vient avec les allers express et fréquents vers le passé. L’insomnie. L’anxiété. Les retours dans les vies qu’on a quittées pour aller s’en construire des temporaires ailleurs. Tu connais? « Tu vas finir par me rattraper un jour, Jude. » du bout du doigt, je presse sur cette ligne qui définit son front, entre ses sourcils. La ride qu’il force en réfléchissant à voix basse.

La ride qui s’accentue lorsque son sourire disparaît et qu’il aurait bien pu se racler la gorge que je n’aurais pas eu besoin d’un indice de plus pour sentir le discours à venir. « Si t’avais un truc à dire à quelqu’un… Non, attends : si tu devais… Si on t’avait demandé de porter un message, mais que ça risquait de changer des trucs entre toi et la personne, est-ce que tu le ferais quand même ? » je laisse chaque mot remonter, mes lèvres perdues entre la sensation des bulles de champagne sur ma langue et sur les questions qu’il provoque. « Je dis ça au hasard, hein. Pour faire la conversation. Va pas croire. » « Pourquoi le message de quelqu’un d’autre changerait des trucs entre toi et moi? » je prends pour acquis, je suppose, j’ai probablement tort. J’ignore pourquoi je me place au centre de tout, ce soir. J’ignore pourquoi je me rattache à sa présence, ses interrogations, à ses regards. « Au hasard. » c’est stupide, de penser ça. J’ai pas de lien, c’est une vraie coïncidence en bonne et due forme, je suis pas médium et mes joues commencent doucement à danser. L’alcool a bon dos. « J’ai menti, je veux choisir. » détournant les yeux, j’attrape ceux de Jude aussi vite. « Je choisis qu’on parle de rien qui te fasse froncer les sourcils pour la prochaine heure. » peut-être qu’il n’en a pas plus envie que moi, peut-être qu’il prendra la proposition pour ce qu’elle est, une petite fuite contrôlée. Ça me donnera le temps d’y penser, d’ailleurs, à ça. Est-ce que tu le ferais quand même? Ma main libre se tend vers Jude, paume ouverte, prête à lui donner le choix ou non. « Donne-moi ta montre. » que je chronomètre l’heure en sursis de la bonne façon.




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Jude Frost
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STATUT : Célibataire, écume parfois les sites de rencontres, mais n'est clairement pas prêt à rencontrer qui que ce soit au delà de l'écran.
MÉTIER : Ecrit pour un journal à l'éthique (très) discutable, il publie des torchons qui dévoilent la vie des célébrités. Jude écrit sous des pseudos et a fait son beurre sur des informations données par une source italienne en exil du nom de Saül Williams.
LOGEMENT : Au #10 sur Victoria Street à Redcliffe, dans un appartement que les rentrées d'argent des années précédentes payent avec de plus en plus de difficultés.
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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyMer 24 Avr 2024 - 15:15



tw: duplicité, consommation d'alcool.

Elle a un joli rire, mais Jude est trop embarrassé pour le lui dire. Il est de toute façon trop occupé par le fait de désamorcer le malaise installé par sa maladresse. Entre deux « désolé », Jude se noie dans son verre. L’alcool commence à s’entasser dans son organisme. Être ivre au champagne, ça a du bon. Peut-être n’aurait-il pas dû boire plus tôt dans la soirée. Rencontrer Ginny, c’est devoir s’armer d’un peu de courage pour éviter de la décevoir. Elle n’a pourtant pas l’air dérangée par les ondes de gênes que dégagées par son ami. C’est pire, même. Elle l’imite, Jude la fusille du regard. Elle est sa passerelle dans le monde des argentés. D’habitude, les gens comme elle n’échangent que de bons procédés avec Jude, pas plus. C’est étrange qu’elle soit sur les deux tableaux, mais c’est aussi rassurant. Au moins, Jude n’a pas trop à être en décalage avec elle. Pas trop, du moins. Juste assez pour essayer de ne pas la décevoir.

Ginny a le regard embrumé. Elle et Jude se sont débarrassés des gêneurs. Ils prennent un espace qui dégage la même énergie que le fond du bus, en colonie de vacances. Du moins, c’est que Jude voudrait qu’il dégage avec elle. Elle n’a pas besoin de prétendre au rôle de cool kid, Jude le lui a déjà attribué la première fois qu’il l’a vue en colonie de vacances, il y a des années de ça. « Que pour les grandes occasions. » Médium ou ivre; un peu des deux. Jude laisse échapper un rire quand elle trinque avec lui et son verre presque vide. « J’ai pas envie de choisir. » « Qui demande de choisir ? » Il hausse les épaules. Les petits groupes se déplacent dans la salle mais Jude ne bouge pas. Contre sa veste, l’épaule de Ginny fait une sorte d'électricité statique. Comme par réflexe, il s’éloigne légèrement, se frotte le bras. Sourire gêné. « C’est pas un reproche, que tu sois là. Au contraire. » « Ah. Je suis pas là pour toi, de toute façon. » Terrible façon de mettre la désinvolture en mot. Jude toussote, se reprend tout de suite. « C’est pas ce que je voulais dire. En plus, je suis là pour toi. » Pire. « Enfin pas pour toi, pour toi mais… Pour toi pour toi, tu comprends ? » Il a rougi, du moins il le sent. Le visage de Jude est en feu. Plutôt que d’essayer d’épiloguer, il tente une distraction, change de sujet. L’alcool et les voitures. « Je pense que j’habite à côté. Longue histoire. » Les questions viendront, mais ce n’est pas le moment d’y penser. Entre deux jeux de regard, Ginny pointe du doigt - littéralement - le front de Jude. « Tu vas finir par me rattraper un jour, Jude. » Le contact pique, il bouge par réflexe, lui attrape la main au vol. « T’es trop insaisissable pour ça. » Si elle disparaît encore, ils ne pourront plus se comparer. Elle sera identique à la vision qu’il se fait d’elle, pour toujours.

Dans la veste de Jude, l’enveloppe devient une sorte de bombe. Il peut presque l’entendre égrainer le temps en rythme. « Pourquoi le message de quelqu’un d’autre changerait des trucs entre toi et moi? » Nouveau haussement d’épaules. Jude a lâché la main de Ginny. « J’ai pas dit que c’était entre toi et moi, c’était juste un exemple. » Un exemple au hasard. « J’ai menti, je veux choisir. » « T’as déjà bu, c’est trop tard. » « Je choisis qu’on parle de rien qui te fasse froncer les sourcils pour la prochaine heure. » Jude lâche un rire sonore. Une heure de sursis, ce n’est pas grand chose. Au moins Ginny donne au trentenaire une excuse à sa lâcheté. La bombe dans sa veste arrête de cliqueter. « Donne-moi ta montre. » « Ginny… » Il jette tant de regards autour de lui que c’en est ridicule. Jude soupire, se frotte l’arrière de la tête, réfléchit quelques secondes comme s’il s’apprêtait à sortir un truc illicite de sa poche. Et puis, finalement, il accroche ses yeux à ceux de la trentenaire. D’une main, il retire la montre en plastique rouge qu’il ne quitte jamais. Elle a bien vécu, le cadran est fendu mais les aiguilles tournent encore. La montre est entre les doigts de Ginny, Jude pose sa main par-dessus l’accessoire. Son regard se teinte d’inquiétude. « En échange, il faut que tu me racontes. » Il voudrait poser un milliard de questions sur ce qu’elle a fait ces derniers temps. Sur l’endroit où elle a disparu. Sur cet amant - ce mari ? - qu’on lui a prêté longtemps. Sur sa fuite, pourquoi, comment. Sur les gens qu’elle a fréquenté. Sur pourquoi ils ont cessé de se parler. Sur comment elle fait pour courir dans sa tête sans même être présente dans sa vie. « Les gens dans la pièce, ils sont importants ? Il faut que tu me racontes, j’en ai besoin pour le journal. » Sa main quitte celle de Ginny, ses yeux quittent ceux de la trentenaire - enfin, pas tout à fait. Seul son regard change, de l’angoisse à une tranquillité feinte. Lâche. Pour Ginny, il est vaguement critique d'art. Bien sûr que non, il ne lui fera pas lire ce qu'il écrit vraiment. Bien sûr que oui, il ment sur les ordures qu'il écrit vraiment. Mais pour une heure de plus, il ne lui dira rien.


Feel, my skin is rough, but it can be cleansed, it can be cleansed. And my arms are tough, but they can be bent, they can be bent. And I wanna fight, but I can't contend. I guess that's love; I can't pretend.
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Ginny Williams
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la persistance de la mémoire
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GINAUDEN - "The problem is all inside your head," she said to me. "It's really not my habit to intrude but I'll repeat myself at the risk of being crude". There must be fifty ways to leave your lover. Fifty ways to leave your lover.

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JUDINNY - and if the whole world is crashing down on you, fall through space out of mind with me. little memories, marching on your little feet. say will it spin, will it soar? under us, like a wave, empires will fall.

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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyMer 24 Avr 2024 - 22:40



Je n’avais même pas fait attention à la musique qui jouait en trame de fond. « Qui demande de choisir ? » c’est elle, la mélodie d’ascenseur, qui accompagne mon rire quand je laisse le point à Jude la main en l’air, innocente jusqu’à preuve du contraire. « Touché. » autour, des gens passent à une salle d’exposition, puis une autre. On affiche ses toiles sur tous les murs, elle a pris en otage la galerie en entier et une partie de moi voudrait montrer chacune de ses oeuvres à Jude pour l’entendre dire exactement ce qu’il en pense, sans le moindre filtre. Cette partie est chassée par un peu de champagne, puis par un « Ah. Je suis pas là pour toi, de toute façon. » doublé d’un « C’est pas ce que je voulais dire. En plus, je suis là pour toi. » suivi d’un ultime « Enfin pas pour toi, pour toi mais… Pour toi pour toi, tu comprends ? » Pas froissée le moins du monde, je laisse tout de même mon plan honnêteté devant toile pour plus tard. Jude, stressé, aurait quelques perles de sueur au front que je ne le remarquerais pas plus qu’autre chose. Trop concentrée à essayer de rejouer son discours dans un sens comme dans l’autre, j’en viens à la conclusion que je ne comprends « Absolument pas. » Assez pour éclater de rire, pourtant. « C’est toi le médium bourré et pas clair, finalement. » et je choisis de partager le rôle avec lui avec plaisir.

On a vieilli, donc. J’ai pas cette impression, autant que je sais exactement ce qu’il veut dire. Au fond, je suis encore la gamine qui se cachait derrière le plus gros arbre du camp de vacances pour dessiner des nuages tous les après-midi. Elle navigue simplement à quelque part entre ce soir et les flûtes vides, les discussions à la volée. À quelque part entre les souvenirs de coups d’oeil jetés par-dessus mon épaule d’enfant pour voir Jude confirmer que personne ne viendra nous déranger, dans notre forêt d’enfants, pendant qu’un cumulonimbus prend forme dans mon carnet de peinture de fillette. « T’es trop insaisissable pour ça. » qu’il dit, ma main paradoxalement prise par la sienne. « C’est beau, dit comme ça. » j’ai eu trouillarde, j’ai eu lâche, j’ai eu égoïste, idiote, tête folle, dissipée, impulsive, morte, aussi. Insaisissable sonne presque comme une liberté que j’ai touchée du bout des doigts à Sydney. Liberté qui me garde bien d’observer la naissance ou l’absence de rides sur ma peau. J’ai du temps pour tout sauf pour ressasser celui qui n’existe plus.

Jude lâche ma main, suppose, réfute. « J’ai pas dit que c’était entre toi et moi, c’était juste un exemple. » et je dois me faire violence pour ne pas hausser le sourcil aussi vite. C’est évident, quand il le dit. J’ai pensé trop vite et trop fort, et puis de toute façon j’ignore bien qui pourrait lui avoir dit quelque chose qui casserait ce qui se passe là. Deux amis d’avant et de maintenant, deux gouttes de pluie côte à côte, deux sourires qui se font chamaille. Il y a peu de choses apprises sur Jude qui changeraient ça. L'ancienneté. « T’as déjà bu, c’est trop tard. » à son rire se joint le mien. Les regards curieux ne sont plus d’actualité, la salle est quasi vide et Jude est tout en écho. Alors je le suis moi aussi. « Ginny… » mes doigts sont impatients, il lutte mais sait déjà que c’est perdu d’avance. Effrontée, j’ai même déposé ma coupe sur le bar, posé la sienne tout près. Ma paume danse, au rythme de tout ce qu’il râle. « Ils ont vu bien plus scandaleux que des rires étouffés et des remarques malhabiles, tu sais. » les regards lancés à répétition autour de nous, j’ai remarqué. Jude est tout sauf confortable et je rattache son malaise à son commentaire du début, aux quelques moments où il s’est autorisé à relaxer et à s’esclaffer un peu. Il oublie avec qui il est : ici, ce sont des artistes qui peignent avec leur sang, qui se sont tous vus complètement nus, qui sont allés à des expositions où rien n’était sur les murs et où on tergiversait sur l’art comme du vide. Parfois, j’oublie qu’il n’est pas fait du même moule que moi pour ces choses-là.

Ce sont ses doigts qui me rattrapent de tenter de le rassurer à nouveau : la montre est bien à moi, maintenant. « Tu l’as gardée? » mes yeux font des allers et des retours entre les siens et le bracelet de plastique rouge que je connais bien. « Elle a mauvaise mine. » plus que ce dont je me rappelle et encore, ma mémoire me fait peut-être défaut. Mais je serais prête à jurer que c’est la même, qu’elle remonte à toutes ces années-là, que la fissure dans l’écran vient de - « En échange, il faut que tu me racontes. » je sursaute, même si la voix de Jude est douce. « Les gens dans la pièce, ils sont importants ? Il faut que tu me racontes, j’en ai besoin pour le journal. » ils le sont juste si tu veux qu’ils le soient, que je m’entends penser. Elle est loin, l’artiste qui faisait ses premiers pas dans la galerie d’Auden à croire que seuls les Dieux y étaient admis. Elle est plus solide dans ses bottes, aujourd’hui. Égoïstement, j’espère que Jude l’a remarqué. Que j’hésite moins qu’avant, que mes épaules se redressent plus facilement. « Certains oui, définitivement. D’autres sont persuadés qu’ils le sont alors que pas du tout. Je peux te les pointer si tu veux. » d’un geste de la tête, je lui fais signe de me suivre, alors que je prends sa question pour une initiative de nous rapprocher un brin de la foule. Entre mes doigts, la montre roule, pas encore enfilée totalement. Je ne sais même plus quand l’heure commence et quand elle finit, j’ai manqué le coche. « Tamlin est dans le milieu depuis peu de temps. C’est pour sa mentore qu’ils sont tous là. » mes yeux l’invitent à jeter son attention sur l’artiste, celle qui fait des trucs moches. Sa mentor rôde autour, veille à sa prunelle. « Elle prend presque personne dans son atelier, et ceux qui en sortent sont toujours acclamés. » elle, c’est la grande, l’impératrice, Stella qui a l’étoffe et les idées et la revendication de Jackson Pollock. « J’ai peint avec elle quelques fois, l’an dernier. » le dire me fait réaliser que pour certains ici, ce serait la consécration. Qu’elle ait partagé avec moi une toile, un chevalet, un atelier. Pourtant, je l’ai vu simplement comme une collaboration. « On s’est connues à Sydney. Des amis communs - » c’était une amie de David, elle était aussi par la bande amie avec toutes celles qui vivaient là-bas. Stella a La Clairière de tatouée partout sur son visage et sur ses mains, même si son regard qui rejoint le mien à distance ne suggère en rien qu’elle traitera avec moi d'un mot là-dessus. La loi du silence. « - elle aime le vin rouge et déteste les sculpteurs. » que je me précipite à chuchoter à l’oreille de Jude, alors que Stella commence à faire quelques pas dans notre direction. J’ignore de quoi elle parlera, lorsqu’elle finira sa course à notre hauteur - ou si même elle décidera de m’éviter pour dériver vers d’autres convives. « Et souris pas. Ça l’énerve. » les derniers mots murmurés je m’éloigne de lui d’un pas, accordant mon intérêt au bracelet que je finis par apposer à mon poignet, déterminée.




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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyJeu 25 Avr 2024 - 19:55



Il n’est pas compliqué de la comprendre. Ses rires sont faciles à interpréter. Jude y répond d’un sourire plus ou moins discret et d’un regard timide lancé vers ses pieds. Il est plaisant de ne pas avoir à se cacher - ou presque. « C’est toi le médium bourré et pas clair, finalement. » Jude hausse caricaturalement les épaules en espérant tirer un rire de plus à Ginny.

Tous deux naviguent sur des frontières lointaines. Sous les yeux de Jude, Ginny et lui redeviennent les ados espiègles qu’ils étaient pour quelques semaines qu’ont duré les camps d’été. Jude s’imagine encore faire toutes les bêtises possibles pour espérer être puni des activités réservées à son groupe. Au final, sa peur des autres a réservé au gamin qu’il était une surprise au regard d’artiste. Ginny - qui a drôlement grandi entre temps - a sa peau contre la sienne. « C’est beau, dit comme ça. » « Je suis spécialiste du genre. » Il n’a jamais trop épilogué sur son travail, qui consiste en l’inverse absolue d’écrire de jolies choses. A cette pensée, le sourire de Jude perd de son éclat. Il lâche la main de Ginny, lui préférant une coupe de champagne pleine. La soirée est éprouvante. Heureusement, la pièce se vide doucement de sa foule. Pour une fois, Jude n’est pas déçu que tous aient filé, à cause de sa maladresse, ou pas. « Ils ont vu bien plus scandaleux que des rires étouffés et des remarques malhabiles, tu sais. » « On dirait pas. » qu’il marmonne, regard lancé en biais à une blonde qui contemple une toile dont il ne peut même pas définir la couleur. « Ils sont pas comme toi. » C’est elle qui n’est pas comme eux. Il faut croire que l’art ne change pas Ginny comme il pince les autres. Et c’est tant mieux.

« Tu l’as gardée? » Jude met une seconde avant d’opiner du chef. La montre a l’air d’avoir traversé des champs de bataille sans fin. Peut-être bien qu’elle en traverse encore tous les jours. Jude ne peut pourtant pas se résoudre à la changer. Désormais, il l’enfile sans y faire attention. L’enlever et la mettre, c’est un réflexe dont il prend conscience alors que Ginny lui vole le morceau de plastique rouge. Sans l’accessoire, Jude se sent nu. Le froid est pire que lorsqu’il a lâché la main de la brune. « Elle a mauvaise mine. » « Tu devrais voir mon appartement. » qu’il lâche dans un rire, avant de se reprendre : « Je prends soin de mes affaires, hein. Mon appartement est… bien. » Les yeux dans le vague, Jude songe à la vaisselle qu’il ne fait pas, aux pots de confiture vides entassés dans un placard de la honte, au linge qu’il ne plie pas et au canapé qui lui sert de lit une nuit sur deux. Non, Ginny ne verra pas cet appartement. Et puis elle n’en a probablement pas l’envie. On ne va pas chez les gens quand on ne les a pas vu depuis ce qui semble être des millénaires.

Sur sa coupe à nouveau vide, Jude se tord les mains. Son regard est désormais voilé par l’alcool qu’il a consommé en quelques heures. « Certains oui, définitivement. D’autres sont persuadés qu’ils le sont alors que pas du tout. Je peux te les pointer si tu veux. » Ravi d’aller sur un sujet moins personnel, Jude suit Ginny. Il sort discrètement un carnet, s’apprête à noter les noms qu’elle pourrait donner. « Tamlin est dans le milieu depuis peu de temps. C’est pour sa mentore qu’ils sont tous là. » Un hochement de tête plus tard, Jude consigne l’information dans son calepin. Il ne s’en servira probablement pas, mais l’excuse servie à Ginny l’oblige à rester dans son personnage de rédacteur acharné. « Elle prend presque personne dans son atelier, et ceux qui en sortent sont toujours acclamés. » Jude relève mentalement son visage, plus attentif que précédemment. Il n’a pas beaucoup écrit sur les artistes, ciblant plutôt les acteurs et les actrices, les chanteurs, les stars de téléréalités. Mais celle que désigne Ginny dégage autre chose ; une sorte d’aura. « J’ai peint avec elle quelques fois, l’an dernier. » L’an dernier ? « T’es talentueuse, c’est normal de traîner avec les talentueux. » Est-ce que ça transférera sur Jude ? « On s’est connues à Sydney. Des amis communs - » Sydney. Jude arrête de griffonner. La femme en question pose son regard sur Ginny. « - elle aime le vin rouge et déteste les sculpteurs. » « Oh non. » La voilà qui file dans la direction des deux bruns. Jude voudrait se liquéfier sur le sol. Non, mieux : s’évaporer comme les bulles de champagne. « Ginny, je sais pas quoi- » « Et souris pas. Ça l’énerve. » Jude ne souriait plus du tout, de toute façon. Il jette un ultime regard de désespoir à Ginny avant de capter le regard de la nouvelle venue. « Vous êtes ? » Pas un sculpteur. « Sculpteur. Et enchanté. » D’un geste désordonné, Jude enfonce son carnet dans la poche de sa veste. La lettre de Saül fait un bruit de papier. Elle pèse à nouveau lourd contre son cœur. Au moins, Jude a la présence d’esprit de ne pas sourire. Après un regard incertain lancé à une Ginny absorbée par la montre, il prend l’aplomb des personnages qui peuplent les environs. « Ginny m’a dit beaucoup de bien de vous. » « Vraiment. » Ce n’est pas une question. Jude, que l’alcool rend courageux, se lance. « C’était comment, d’apprendre d’elle ? J’en suis encore à la phase d’observation. » « Plus intéressant que la sculpture. » « Mais vous n’avez pas réussi à en tirer d’enseignements, et ça se voit. Vos protégés sont fades. » La réplique fait mouche, Jude pique du nez dans son verre sans lâcher son nouvel adversaire des yeux. « Je dis ça par rapport à ce qu’a pu vous apporter de travailler avec Gin- » « J’avais compris. Bonsoir. » Son dernier mot était adressé à Ginny, de même que le regard appuyé qu’elle lance à cette dernière avant de filer à quelques mètres.

Jude laisse traîner le silence. L'interaction n’a pas duré plus de vingt secondes. Le trentenaire attrape le poignet de Ginny avec douceur, guette le cadran fissuré. « Elle est détestable. Rappelle-moi pourquoi t’as peint avec elle ? » Oh qu’il se déteste de sentir qu’il s’intéresse à l’épineux personnage qu’il vient de rencontrer plutôt qu’à l’étrange attitude de Ginny.


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Ginny Williams
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la persistance de la mémoire
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MÉTIER : peintre et photographe, d'abord et avant tout. elle a passé les deux dernières années à jouer à la réalisatrice de jour et à la poétesse de nuit. caresse le rêve de publier les quatre (!!!) livres pour enfants qu’elle a conceptualisés, des textes aux illustrations, d’ici la fin de 2024.
LOGEMENT : #21 hardgrave road, west end, où elle a la garde partagée avec Atlas du canapé officiel de la déprime.
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JUDINNY - and if the whole world is crashing down on you, fall through space out of mind with me. little memories, marching on your little feet. say will it spin, will it soar? under us, like a wave, empires will fall.

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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyLun 29 Avr 2024 - 21:09



« Ils sont pas comme toi. » l’idée rebondie, me fait réfléchir. Je n’ai jamais ressemblé à ma famille, sauf peut-être à Matt, le caractère. Le reste des McGrath était bien trop imbu, bien trop riche, bien trop trop pour que je puisse m’y faufiler incognito, les mains pleines de peinture et les cheveux ébouriffés. L’art avait toujours été l’endroit où j’avais voulu me mouler, ressembler, faire partie prenante d’un groupe qui m'accepterait. D’un groupe dans lequel je serais inévitablement partie prenante. Que Jude pointe nos différences pique, mais moins que je l’aurais cru. Je sais qu’il voit avec ses yeux de journaliste, pragmatique, qu’il décortique. Il a côtoyé Ginny la gamine bien plus longtemps et avec bien plus d’attention que Ginny l’adulte en devenir. J’y pense maintenant, j’y penserai encore cette nuit. Je sais pas comment lui présenter officiellement la nouvelle moi. « On a pas besoin d’être pareils pour s’intriguer les uns les autres. » c’est un peu ce qui s’est passé avec nous, non? Mes yeux parlent mais déjà il regarde ailleurs et la montre se charge de combler un mince silence de souvenirs. « Tu devrais voir mon appartement. » je sens l’un de mes sourcils qui se hausse, probablement qu’il est piqué à son tour. « Je prends soin de mes affaires, hein. Mon appartement est… bien. » et mon sourire ne fait que grandir de plus en plus, de mieux en mieux. Il n’a pas à être méticuleux, il n’a pas à faire la vaisselle, il n’a pas à penser que je me donne le droit de juger le moindre grain de poussière. Mais j’en prends la note mentale, si un jour je mets le pied chez lui, de passer quelques minutes au moins à scruter aussi fort que possible. « C’est encore celui avec le balcon au-dessus de la ruelle? » si je remets les pieds, plutôt. J’ignore s’il est encore à la même adresse ; ça en ferait un de nous deux, d’ailleurs, qui serait plus enraciné que l’autre.

La montre me fait de justesse, même refermée au minimum elle glisse aisément sur mon poignet. Swann dirait que je devrais manger plus souvent des frites et du gâteau - je lui répondrais que je mettrai une cuillère supplémentaire de miel dans mes cafés pour quelques jours encore. « T’es talentueuse, c’est normal de traîner avec les talentueux. » avant, j’aurais rougi, cherché à fuir de la pièce ou dans mes mots, trouvé quarante défauts et quarante autres à travers mon catalogue mental de toiles. Aujourd’hui, je lui souris avec une fossette un peu plus apparente qu’à l’habitude. J’ai travaillé tellement fort avec mes pinceaux durant les deux dernières années, j’ai tellement appris et perfectionné que je suis prête à dire que je ne suis pas mauvaise. Qu’il y a quelque chose de bien derrière ce que je crée. Le sentiment est incroyable. « Ginny, je sais pas quoi- » « Et souris pas. Ça l’énerve. » le sentiment s’estompe aussi vite que Stella s’approche. Je croyais vraiment, j’étais persuadée que je serais capable de tenir son regard. Que le fait qu’elle ait existé là-bas n’était qu’un détail, que je ne sentirais pas l’étau des promesses de ne rien dire en partant se resserrer autour de mes poignets. Du bout des doigts, j’ajuste l’heure, la sangle, l’angle du cadran. J’évite son regard aussi, celui qu’elle ne me lancera même pas puisque Jude, sans le savoir, fait exactement tout ce qu’il ne doit pas faire. « Ginny m’a dit beaucoup de bien de vous. » immobile, complètement figée dans mon mouvement, je sens à peine mes ongles s’ancrer dans ma chair. Pourtant, ils y laisseront des marques. « Je dis ça par rapport à ce qu’a pu vous apporter de travailler avec Gin- » « J’avais compris. Bonsoir. » elle sait que j’ai parlé. D’elle, d’elles,  de ce qu’on y fait, elle sait tout, elle leur dira, elle - « Elle est détestable. Rappelle-moi pourquoi t’as peint avec elle ? »  ce n’est pas sa faute. Il ne savait pas, il ne saura jamais, ravale ta salive Ginny. Pense à autre chose, vite. Stella me fait dos, elle quitte la pièce pour prendre celle en angle. Elle peut leur téléphoner? Elle y retournera ce soir? Elle - « Sculpteur? » ma respiration reprend un minimum de contenance, la blague vient avec une voix rouillée d’être restée muette un moment. Ne pas repenser aux yeux de Stella. Ne pas repenser à ce qu’elle pensera, à ce qu’elle peut en dire, à ce qu’elles sauront maintenant, à ce qu’elles peuvent faire maintenant qu’elles sauront. Que j’ai parlé de quelque chose, même une miette, que j’ai cassé le contrat, que j’ai sous-entendu, que des gens sont au fait, que ce n’est plus un secret. Ginny. Respire. « Je veux faire des méfaits, maintenant. » un nouveau sourire reprend sa place sur mes lèvres, et deux nouvelles coupes de champagne entre mes doigts. L’une est avalée à la moitié le temps que Jude prenne la sienne.

« C’était un groupe d’artistes à Sydney. » mes pas nous ont guidé dans les vestiaires, maintenant que j’utilise des vieux plis, de vieilles habitudes pour fuir le vernissage une seconde de plus question de reprendre mes esprits. De ne plus penser à la suite. Jude et les affaires des parents quand ils venaient pour assister aux spectacles de fin de camps d’été. Les mains dans les poches des vestes d’inconnus aujourd’hui, je donne des explications plus vagues que vague à Jude au fur et à mesure que mes doigts farfouillent à travers les tissus. « On était tous égaux. » Stella n’était pas Stella là-bas. Elle était peintre comme on l’était toutes. Ça rendait les relations plus saines, qu’elles disaient. Personne n’était meilleure qu’une autre. « Elle est très talentueuse mais mes rouges sont meilleurs que les siens. » ça sonne comme une blague, comme une pique de bac à sable, mais le fond est le même. Il me reste encore au moins cela. « Tu veux ou je garde? » du bout de l’index, j’agite sous les yeux de Jude ce que la poche d’une veste de jeans vert forêt m’a suggéré comme offrande : un porte-clés kitsch au possible de la Hollande en forme d’immense moulin à vent, se refermant sur une dizaine de clés de tous les formats et couleurs possible.




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Jude Frost
Jude Frost
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Présent
ÂGE : 31 ans, né un 10 juillet.
SURNOM : Jude est assez court. Il n'y a personne pour lui donner des surnoms, de toute façon.
STATUT : Célibataire, écume parfois les sites de rencontres, mais n'est clairement pas prêt à rencontrer qui que ce soit au delà de l'écran.
MÉTIER : Ecrit pour un journal à l'éthique (très) discutable, il publie des torchons qui dévoilent la vie des célébrités. Jude écrit sous des pseudos et a fait son beurre sur des informations données par une source italienne en exil du nom de Saül Williams.
LOGEMENT : Au #10 sur Victoria Street à Redcliffe, dans un appartement que les rentrées d'argent des années précédentes payent avec de plus en plus de difficultés.
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#1#2
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Message(#) Sujet: Re: hate to be lame | judinny #1 hate to be lame | judinny #1 EmptyMar 30 Avr 2024 - 17:00



« On a pas besoin d’être pareils pour s’intriguer les uns les autres. » Jude jette un regard en biais à Ginny, pas certain de comprendre le sous-entendu. Peut-être qu’elle parle encore de ses amis artistes. Peut-être qu’elle parle d’elle et de lui - même si cette issue semble peu probable. Il y a longtemps qu’ils ne se fréquentent plus comme avant, longtemps qu’ils ont abandonné leur vie de jeunes adultes pas encore bien formés pour se concentrer sur une version plus lisse, mais pas moins chaotique en dedans. Peut-être qu’elle parle bien d’eux, alors. Micro-bond dans le temps, la montre que porte Jude finit sur le poignet de Ginny. Elle n’a aucune valeur pécuniaire, seulement sentimentale. C’est un peu comme l’appartement de Jude, au final : d’endroit, il aurait pu en changer avec les grosses rentrées d’argent des années passées à échanger avec Saül Williams, mais il ne l’a pas fait. De nombreuses fois, Jude a cherché, sans grande conviction. Ne pas finir les choses, c’est sa spécialité. L’appartement était déjà au-dessus de ses moyens lorsqu’il y a emménagé, mais c’est désormais pire : le trentenaire s’est habitué à travailler moins pour couvrir ses dépenses et il sera bientôt à sec. Il faudra trouver une solution de repli ou retourner vivre chez maman; une femme dont il n’a plus de nouvelles, plus par flemmardise de garder contact que par contrariété. « C’est encore celui avec le balcon au-dessus de la ruelle? » Jude fronce les sourcils, surpris qu’elle se souvienne. « Ouais. J’ai fait quelques changements. » Menteur. « J’aime bien cuisiner là-bas. » Menteur, encore. La cuisine est probablement la pièce qui prend le plus la poussière tant Jude n’y met pas les pieds. Si on exagérait un peu, on pourrait dire qu’on voit même le tracé de ses pieds, toujours aux mêmes endroits : frigo, cafetière, évier, évier, cafetière frigo. Rien dans les placards. La poubelle est toujours pleine de sacs de repas commandés. L’endroit est propre, mais il semble que personne n’y vive. Jude ne fait qu’y habiter, il faut voir la nuance. Peu de personnes y ont mis les pieds. Jude dira d’ailleurs que personne n’a passé la porte, mais ce n’est pas tout à fait juste : des dates, des connaissances à qui Jude a fini par cessé de donner des nouvelles… Bon, d’accord, pas grand monde, c’est vrai.  

L’ambiance a changé lorsque Ginny a posé ses yeux sur l’élément perturbateur de la soirée. L’artiste, dont le nom a échappé à Jude, vient écraser son aura sur le coin de la pièce où les deux amis s’étaient cachés pour boire et conspirer. C’est un Jude maladroit qui l’accueille, espérant lui soutirer de quoi gratter dans son journal minable. Sans que le trentenaire ne s’en rende compte, les regards convergent vers le trio tandis que de son côté, Ginny se bat encore avec la montre. Jude voudrait la tirer dans la conversation. Elle qui a prétendu connaître celle qui sonde désormais l’intru du regard fuit désormais l’attention de l’artiste. L'interaction est aussi maladroite que possible, mais Jude a mentalement pris note du peu qu’elle a pu donner : visiblement, la femme en impose, artistiquement comme… « Sculpteur? » Ginny, qui était ailleurs, vient d'atterrir. Tout dans les yeux de Jude dit « ça va ? », pourtant rien ne sort, sinon : « J’ai rien trouvé d’autre. » Après un tintement de coupes, l’artiste et le pseudo-journaliste reprennent leur rythme de beuverie. Le malaise persiste, le regard interrogateur de Jude aussi. Lui qui était si certain de savoir lire parfaitement en elle est désormais perdu. Ginny aussi, a grandi. Le temps a filé assez pour que Jude perde ses repères, ses sens se sont émoussés. Il n’a jamais été très fort pour lire dans les gestes des autres, mais Ginny était la donnée logique : pas qu’elle soit simple ou sans barrières, mais elle avait, pour Jude, quelque chose qui se rapprochait de l’habitude, d’un truc rassurant. Représentait-il quelque chose de similaire, pour elle ? Est-il aussi distant, se cache-t-il trop, la met-il mal à l’aise ? Les coupes de champagne n’aident pas à résoudre l’équation, mais ce n’est pas grave : la prochaine arrive justement pour brouiller un peu plus les pistes.

Il est temps de disparaître. « C’était un groupe d’artistes à Sydney. » Ginny a repris des couleurs, mais ses gestes sont encore mécaniques. Jude l’imite dans sa fouille des vêtements, jetant parfois des regards incertains au-dessus de son épaule. Et si quelqu’un venait ? Le danger n’a pas l’air d’inquiéter Ginny, qui poursuit sa drôle d’explication. Le trentenaire la surveille du coin de l'œil, presque certain que la petite interaction avec Madame-désagréable a déclenché l'avalanche d’informations. Aurait-elle parlé, sans ça ? « On était tous égaux. » « Genre association ? » Il n’a pas connaissance d’un tel fonctionnement, sinon dans les promesses politiques de certains. « Elle est très talentueuse mais mes rouges sont meilleurs que les siens. » « Tu pourras me montrer ? » Un sourire plus tard, Jude se reprend. « Je te fais confiance quand tu dis que tu fais mieux qu’elle, c’est pas ça. Mais j’aime bien voir ce que tu fais. » Ces dernières années - avant qu’elle ne disparaisse des radars - il a suivi. Vaguement, sans comprendre. Mais il a suivi.

Ginny désigne soudain un trésor, dépassant d’une poche de manteau en tweed. « Tu veux ou je garde? » Un regard à la ronde renseigne Jude : personne n’est dans les environs. Ils sont leur propre public. Après quelques secondes d’hésitation, Jude prend le porte-clef des mains de Ginny. Dans la poche, trois petites cartes de visite renseignent les deux amis sur le propriétaire de la veste. « C’est le type qui anime les séances au planétarium, à Toowong. » En taxi, ce ne doit pas être si loin. Et puis, quelle heure est-il ? La faute à Ginny, Jude ne sait plus vraiment. Est-ce que ça a une importance quelconque ? L’alcool aidant - combien ? deux coupes avec Constantine, trois ou quatre avec Ginny ? - Jude attrape la main de Ginny. « Viens, c’est l’heure de la visite gratuite. »


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